Tanret D., Jacq F.A., Butaud F., 2011. Étude relative au classement de la baie de ‘Opunohu en espace

Page 1

Donatien
TANRET
 Bureau
d’études
CAPSE
 31
mai
2012

La
baie
de
‘Opunohu

Étude
relative
au
classement
de
la
baie
de
‘Opunohu

 en
espace
naturel
protégé

 Rapport
final

Plan
de
paysage
de
‘Opunohu

Donatien TANRET - CAPSE

JACQ F. & BUTAUD J.F.

Direction de l’environnement


Étude
relative
au
classement
de
la
baie
de
‘Opunohu
en
espace
naturel
protégé
 Plan
de
paysage
de
‘Opunohu

Avant‐propos
 Ce travail a été commandité par la Direction de l’Environnement. Il fait suite à la demande de classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé par la commune de Moorea (délibération N° 104/09 du 28 août 2009). Au titre de la convention passée (8754/MSE/ENV du 30 novembre 2010), l’ensemble des résultats des travaux d’étude présentés dans ce mémoire sont la propriété de la Polynésie française. Ils ne peuvent être divulgués, exploités ou diffusés que sous son nom (article 11 de la sus dite convention). Une convention quadripartite de diffusion de données numériques (N° 40/2011) a été signée entre le service de l'Urbanisme, le Service du Développement Rural, CAPSE et F. Jacq afin de pouvoir bénéficier des données photographiques et cartographiques relatives à la baie et la vallée de ‘Opunohu. Donatien Tanret, bureau d'étude CAPSE, a coordonné l'ensemble de l'étude, les sous-traitants Frédéric Jacq et Jean-François Butaud s'étant plus particulièrement concentrés sur l'aspect cartographique (SIG) pour le premier et sur les aspects floristiques, faunistiques et archéologiques pour le second.

Citation : Tanret D., Jacq F.A., Butaud F., 2011. Étude relative au classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé, plan de paysage de ‘Opunohu. Rapport final. Direction de l’environnement, Polynésie française. 218 p. + annexes

Crédits photographiques : Toutes les photographies présentées dans ce travail ont été réalisées par les auteurs, sauf mention (McKenna T. p. 1, 104, 127 et 152 ; Petit J. p. 19, 110, 112 et 134 ; Raust P. p. 71). Elles ne pourront être utilisées en dehors de cet ouvrage sans faire mention des auteurs.

Contact : Donatien TANRET, Bureau d’études CAPSE PF – Capital Sécurité Environnement Polynésie Française E-mail : donatien.tanret@capse.pf www.capse.pf Direction de l’environnement B.P. 4562 – 98713 Papeete Tahiti – Polynésie française www.environnement.pf

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Abréviations
&
Acronymes
 CAPSE : CAPital Sécurité Environnement CEI : Commission des Evaluations Immobilières COPAM : Coopérative des Producteurs d’Ananas de Moorea CPEG : Conservatoire Polynésien des Espaces Gérés CRIOBE : Centre de Recherche Insulaires et Observatoire de l’Environnement CM : Conseil des Ministres DIREN : Direction de l’Environnement DAF : Direction des Affaires Foncières DEQ : Direction de l’Equipement DRC : Délégation à la Recherche EPEFPA : Etablissement Publique d’Enseignement de la Formation Professionnelle Agricole EPHE : Ecole Pratique des Hautes Etudes FOGER : Forêt et Gestion de l’Espace Rural GPS : Global Positioning System, « Système de Positionnement Global » GRS : Gump Research Station (Richard. B Gump South Pacific Research Station) IJSPF : Institut de la Jeunesse et des Sports de Polynésie française IFREMER : Institut Français pour la Recherche et l’Exploitation de la MER ISPF : Institut de la Statistique de la Polynésie française JOPF : Journal Officiel de Polynésie Française LPA (ou LEPA) : Lycée Professionnel Agricole NCA : Zone agricole protégée NCEc : Zone de protection des captages NCF : Zone d’exploitation forestière ND : Zone de site protégé NDa : Zone de site archéologique protégé NDF : Zone de massifs forestiers protégés M.N.T. : Modèle Numérique de Terrain PAVOC : Parcelles Agricoles à VOcation Commerciale PGA : Plan Général d’Aménagement PGEM : Plan de gestion des Espaces Maritimes

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

PK : Point kilométrique PLU : Plan Local d’Urbanisme PPR : Plan de Prévention des Risques SAU : Service de l’Aménagement et de l’Urbanisme SCP : Service de la Culture et du Patrimoine SER Service de l'Economie Rurale, actuellement SDR SIG : Système d'Informations Géographiques SGI : Société Grégori International SDR : Service du Développement Rural, anciennement SER SHOM : Service Hydrographique et Océanographique de la Marine SHSP : Service de l’Hygiène et de la Salubrité Publique SIG : Système d’Information Géographique SOP Manu : Société Ornithologique de Polynésie française Manu SPE : Service de la Pêche STO : Service Du Tourisme PV : Procès Verbal UB : Zone urbaine UC : Zone hors agglomération UD : Zone rurale UE : Zone de secteur d’équipement UE : Unité Ecologique, catégorie morphologique des plantes dominantes, représentée principalement par leur type biologique (herbe, arbuste, arbre) UV : Unité de végétation, type de formation végétale UPF : Université de la Polynésie française UTc : Zone de sites touristiques majeurs ZPPAUP : Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager ZPR : Zone de Pêche Réglementée

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

page 3/218


Sommaire
 INTRODUCTION

8

PARTIE
1
:
DIAGNOSTIC
DU
SITE

11

1

12

SITUATION
GEOGRAPHIQUE
 1.1 1.2 1.3

2

DESIGNATION
 LOCALISATION
 DEFINITION
DE
LA
ZONE
D’ETUDE

LE
CAPITAL
NATUREL
 2.1 2.2 2.3 2.4

12 12 13

3

LE
CAPITAL
CULTUREL
 3.1

14

GEOLOGIE
 14 GEOMORPHOLOGIE
 17 DECOUPAGE
DES
BASSINS
VERSANTS
:
 21 PEDOLOGIE
 22 2.4.1 Couverture
pédologique
des
matériaux
d’origine
volcanique 
 22 2.4.2 Qualité
agrologique
des
terres
d’origines
volcaniques
 25 2.4.3 Classification
de
la
qualité
agrologique
des
terres
 25 2.4.4 L’érosion
des
sols
 27 2.5 CLIMATOLOGIE
 28 2.5.1 Précipitations
 28 2.5.2 Températures
 29 2.6 HYDROLOGIE
 30 2.6.1 Régime
hydraulique
 30 2.6.2 Alimentation
en
eau
 30 2.7 QUALITE
DES
EAUX
 32 2.7.1 Les
problèmes
de
qualité
des
eaux
 32 2.7.2 Les
intrants
pour
l’agriculture
 32 2.7.3 Les
impacts
sur
le
milieu
marin
 33 2.8 MILIEU
NATUREL
TERRESTRE
 34 2.8.1 Flore
 34 2.8.1.1 Espèces
remarquables
ou
patrimoniales
 35 2.8.1.2 Espèces
envahissantes
 41 2.8.2 Formations
végétales
en
2011
 44 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

2.8.3 Avifaune
 2.8.4 Autre
faune
de
'Opunohu
 2.9 MILIEU
MARIN
 2.9.1 Les
Habitats
littoraux
 2.9.2 Les
Habitats
marins
 2.9.3 Espèces
marines
remarquables

4

ARCHEOLOGIE
DE
LA
BAIE
DE
'OPUNOHU
 3.1.1 Historique
des
recherches
archéologiques

LE
CAPITAL
HUMAIN
 4.1 4.2

HISTORIQUE
DE
LA
VALLEE
 LE
FONCIER
 4.2.1 Le
domaine
territorial
de
‘Opunohu
 4.2.2 Le
Domaine
Public
Maritime
 4.2.3 Les
propriétés
privées
du
littoral
 4.3 LES
USAGES
DU
SITE
 4.3.1 Les
activités
rurales
 4.3.2 Les
Ressources
naturelles
 4.3.3 Les
équipements
 4.3.4 Les
activités
Sportives
 4.3.5 Le
littoral
 4.3.6 Les
activités
touristiques
 5

ANALYSE
PAYSAGERE
 5.1 5.2 5.3

ÉLEMENTS
DE
DEFINITION
DU
PAYSAGE
 LES
UNITES
PAYSAGERES
A
OPUNOHU
 LES
POINTS
NOIRS
ET
CHAMPS
DE
VISIBILITE
 5.3.1 Points
noirs
repérés
 5.3.2 Analyse
du
champ
de
visibilité
 5.4 LES
PANORAMAS
 5.5 DYNAMIQUE
DU
PAYSAGE
:
SCHEMA
D’ EVOLUTION
DU
PAYSAGE
 5.5.1 Constitution
du
substrat

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

68 75 76 76 76 77 78 78 78 83 83 85 85 87 87 90 90 96 96 97 98 100 105 105 105 118 118 119 125 134 136 page 4/218


5.5.2 5.5.3 5.5.4 5.5.5 5.5.6 5.5.7 6

Les
premiers
occupants
 Les
premiers
Européens
 Le
domaine
territorial
et
les
premiers
équipements
 La
vocation
agricole
du
domaine
 Évolution
prévisible
 Les
nouveaux
déterminants

ANALYSE
DU
PGA
ET
DU
PGEM
 6.1 6.2

LE
ZONAGE
DU
PGA
A
‘OPUNOHU
 LE
PGEM

137 138 139 141 142 143

1

152

INTERET
PATRIMONIAL
DU
PAYSAGE
 152 INTERET
PATRIMONIAL
DES
DIFFERENTES
FORMATIONS
VEGETALES
 153 1.2.1 Critères
qualitatifs
d’évaluation
des
formations
végétales
: 
 153 1.2.2 Valeur
patrimoniale
des
formations
végétales
de
‘Opunohu 
 154 1.3 INTERET
PATRIMONIAL
DE
L’AVIFAUNE
DE
‘OPUNOHU
 156 1.4 INTERET
PATRIMONIAL
DES
SITES
CULTURELS
ET
ARCHEOLOGIQUES
DE
 ‘OPUNOHU
 156 1.5 INTERET
PATRIMONIAL
DU
SITE
DE
‘OPUNOHU
AU
REGARD
DE
LA
POLYNESIE
 FRANÇAISE
 156 PROPOSITIONS
DE
CLASSEMENT

158

2.1 LES
DIFFERENTS
TYPES
DE
CLASSEMENT
DES
ESPACES
NATURELS
 158 2.2 PROPOSITION
DE
DELIMITATION
 159 2.3 PROPOSITION
DE
CLASSEMENT
 159 2.4 PROPOSITION
DE
DENOMINATION
DE
L’ESPACE
NATUREL
PROTEGE
:
LE
«
 PARC
NATUREL
DE
‘OPUNOHU
»
 165 2.5 PROPOSITION
DE
MODIFICATION
DE
L’ ACTUEL
PGA
SUR
‘OPUNOHU
 165 2.6 DEFINITION
DU
PROJET
PAYSAGER
DE
L’ESPACE
NATUREL
PROTEGE
DE
 ‘OPUNOHU
 169 PARTIE
3
:
PROPOSITIONS
DE
MOYENS
DE
GESTION
 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

173

RAPPEL
DE
LA
PROCEDURE
DE
CLASSEMENT
DES
ESPACES
NATURELS

173 ANALYSE
DES
OUTILS
DE
GESTION
ET
D’AMENAGEMENT
 174 1.2.1 Outils
de
gestion
et
d’aménagement
existants
en
Polynésie
 française
 174 1.2.2 Outils
de
gestion
en
France
:
Les
Parcs
Naturels
Régionaux
 (PNR)
 174 1.3 LA
GESTION
PLURIDISCIPLINAIRE
DES
DOMAINES
ET
SITES
CLASSES
EN
 POLYNESIE
FRANÇAISE
 177 1.2

2 PROPOSITION
DE
MOYENS
DE
GESTION
DE
L’ESPACE
NATUREL
 PROTEGE
DE
‘OPUNOHU

1.1 1.2

2

173

PROTEGES

145 149 151

ANALYSE
DES
MOYENS
DE
GESTION
EXISTANTS
 1.1

145

PARTIE
2
:
ENJEUX
ET
PROPOSITIONS
DE
CLASSEMENT
 EVALUATION
DE
LA
VALEUR
PATRIMONIALE

1

2.1 2.2 3

178

LES
ENTITES
DE
GESTION
DE
L’ESPACE
NATUREL
PROTEGE
 LES
OUTILS
DE
GESTION
DE
L’ESPACE
NATUREL
PROTEGE

178 179

PROPOSITION
DE
CHARTE
ET
PROPOSITIONS
D’ACTIONS

181

3.1 3.2

PROPOSITIONS
DE
CHARTE
DE
L’ESPACE
NATUREL
PROTEGE
 50
PROPOSITIONS
D’ ACTIONS

181 195

4 OUTILS
POUR
LE
SUIVI
DE
LA
GESTION
DE
L’ESPACE
NATUREL
DE
 ‘OPUNOHU
 211 4.1 4.2

INFORMATION
ET
PARTICIPATION
DU
PUBLIC
 EVALUATION
ET
SUIVI
DE
LA
GESTION
DU
SITE

211 211

REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES

214

ANNEXES

218

Liste
des
figures
 Figure
1
:
Localisation
de
‘Opunohu,
Moorea.......................................................... 12 Figure
2
:
Modèle
d’évolution
structurale
du
volcan
de
Moorea
en
trois
étapes
:
 vues
en
plan...................................................................................................... 15 Figure
3
:
Extrait
de
la
carte
géologique
de
Moorea ............................................... 16 Figure
4
:
Illustrations
de
la
Géomorphologie
de
‘Opunohu .................................. 18 Figure
5
:
Mise
en
culture
à
‘Opunohu ..................................................................... 26

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

page 5/218


Figure
6
:
érosion
des
sols
liée
à
l’agriculture .......................................................... 27 Figure
7
:
Moyennes
mensuelles
de
la
pluviométrie
à
‘Opunohu
de
1971
à
200028 Figure
8
:
Moyennes
mensuelles
des
températures
à
‘Opunohu
de
1971
à
2000 29 Figure
9
:
Ouvrages
d’alimentation
en
eau
à
‘Opunohu ......................................... 30 Figure
10
:
Fleurs
et
fruits
de
Christiana
vescoana
dans
le
domaine
de
'Opunohu ........................................................................................................................... 36 Figure
11
:
Station
de
Moerenhoutia
commelynae
en
fond
de
vallée
de
Amehiti 36 Figure
12
:
Port
de
Planchonella
tahitensis
à
Moorea............................................. 37 Figure
13
:
Tronc
de
pomme‐cythère
–
Vi
Tahiti
–
Spondias
cytherea
au
bord
du
 sentier
menant
au
col
des
3
cocotiers............................................................ 39 Figure
14
:
Fruits
de
Pua
veo
‐
Crateva
religiosa...................................................... 39 Figure
15
:
Invasion
de
Eugenia
uniflora
en
bord
de
route
à
'A'araeo ................... 41 Figure
16
:
Invasion
de
Waterhousea
floribunda
en
bord
de
route
à
'A'araeo ..... 41 Figure
17
:
Forêts
hygrophiles
de
Mara
et
Purau
à
mi
pente
à
la
base
du
Mont
 Mouaroa ........................................................................................................... 50 Figure
18
:
Rameaux
de
'Apape
‐
Rhus
taitensis ...................................................... 51 Figure
19
:
Haut
de
versant
et
crête
à
Serianthes
myriadenia
dans
la
vallée
de
 Urufara .............................................................................................................. 52 Figure
20
:
Forêt
mésophile
à
santal
–
Santalum
insulare
au
col
des
3
cocotiers . 53 Figure
21
:
Forêt
littoral
de
l'Ouest
de
la
baie
de
'Opunohu................................... 54 Figure
22
:
Fronde
de
la
fougère
Acrostichum
aureum
en
forêt
marécageuse
de
 Hibiscus
tiliaceus
à
l'embouchure
de
la
rivière
de
'Opunohu ....................... 55 Figure
23
:
Sous‐bois
de
forêt
de
Mape
–
Inocarpus
fagifer
à
'Opunohu .............. 57 Figure
24
:
Touffe
de
bambous
polynésiens
–
Schizostachyum
glaucifolium ........ 58 Figure
25
:
Inflorescence
de
Pisse
pisse
(Tulipier
du
Gabon)
–
Spathodea
 campanulata ..................................................................................................... 58 Figure
26
:
Friche
à
Hibiscus
tiliaceus
et
Pueraria
phaseoloides............................. 59 Figure
27
:
Feuilles
et
fleurs
de
Falcata
‐
Falcataria
moluccana ............................. 61 Figure
28
:
Feuilles
et
cônes
femelles
de
'Aito
–
Casuarina
equisetifolia............... 61 Figure
29
:
Plantation
de
Mahogany
–
Swietenia
macrophylla
cernée
par
les
 ananas
à
'Opunohu .......................................................................................... 62 Figure
30
:
Vergers
d'agrumes
du
Lycée
agricole..................................................... 63 Figure
31
:
Sous‐bois
de
bosquet
de
Faux‐pistachiers
–Syzygium
cumini
à
Vaihere ........................................................................................................................... 63 Figure
32
:
Fourrés
à
Leucaena
leucocephala
entre
Urufara
et
Vaitapu................ 63 Figure
33
:
Fronde
de
la
fougère
Anuhe
–
Dicranopteris
linearis ........................... 64 Figure
34
:
Pâturages
de
la
plaine
en
contrebas
de
la
vallée
Amehiti.................... 65 Figure
35
:
Maraîchage
dans
la
basse
vallée
de
Amehiti......................................... 67 Figure
36
:
Plantations
d'ananas
du
domaine
de
'Opunohu ................................... 67 Figure
37
:
Pétrel
de
Tahiti......................................................................................... 69 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Figure
38
:
Coucou
de
Nouvelle‐Zélande ................................................................. 70 Figure
39
:
Rousserolle
à
long
bec
(P.
Raust) ........................................................... 71 Figure
40
:
Martin‐chasseur
vénéré.......................................................................... 71 Figure
41
:
Ptilope
de
la
Société................................................................................ 72 Figure
42
:
Communautés
benthiques
dans
la
baie
de
‘Opunohu ......................... 77 Figure
43
:
Relevés
du
marae
sur
la
terre
Afareaito
à
'Opunohu ........................... 78 Figure
44
:
Relevés
du
marae
sur
la
terre
Titiroa
à
'Opunohu................................ 78 Figure
45
:
Plan
du
site
103
alternant
terrasses,
pavages
et
marae ...................... 79 Figure
46:
Carte
des
structures
archéologiques
restaurées
et
visibles
par
le
public ........................................................................................................................... 79 Figure
47
:
Reconstitution
artistique
du
site
170‐171 ............................................. 80 Figure
48
:
Gravure
des
missionnaires
accostant
dans
la
baie
de
‘Opunohu ........ 83 Figure
49
:
Photographies
anciennes
de
la
baie
de
‘Opunohu ............................... 84 Figure
50
:
Activités
rurales
sur
le
domaine
de
‘Opunohu...................................... 93 Figure
51
:
Agriculture
à
‘Opunohu .......................................................................... 93 Figure
52
:
Le
lycée
agricole
de
‘Opunohu ............................................................... 94 Figure
53
:
Aquaculture
à
l’entrée
de
la
baie
de
‘Opunohu.................................... 95 Figure
54
:
Équipements
et
activités
sportives
à
‘Opunohu ................................... 97 Figure
55
:
Remblais
et
clôtures
sur
le
domaine
public
maritime.......................... 98 Figure
56
:
Urbanisation
du
littoral
de
‘Opunohu.................................................... 99 Figure
57
:
Sentiers
de
randonnées
à
‘Opunohu ................................................... 100 Figure
58
:
Activités
touristiques ............................................................................ 101 Figure
59
:
Activités
de
loisirs.................................................................................. 102 Figure
60
:
Tourisme
nautique
à
‘Opunohu ........................................................... 104 Figure
61
:
Unités
paysagères
de
la
zone
centrale ................................................ 109 Figure
62
:
Le
bassin
versant
de
Amehiti................................................................ 110 Figure
63
:
Le
bassin
versant
central ...................................................................... 111 Figure
64
:
Le
bassin
versant
oriental
et
le
bassin
versant
du
Rotui .................... 112 Figure
65
:
Le
bassin
versant
du
Rotui.................................................................... 113 Figure
66
:
La
propriété
Kellum
et
le
versant
Ouest
du
Mont
Rotui .................... 114 Figure
67
:
La
plage
publique
Ta’ahiamanu ........................................................... 116 Figure
68
:
Les
vallées
de
'A'araeo,
Urufara
et
Vaitapi.......................................... 117 Figure
69
:
Les
points
noirs...................................................................................... 121 Figure
70
:
Les
panoramas
et
points
de
vue .......................................................... 126 Figure
71
:
Schéma
d’évolution
de
la
constitution
du
substrat............................ 136 Figure
72
:
Schéma
de
l’occupation
du
sol
avec
les
premiers
habitants.............. 137 Figure
73
:
Occupation
des
sols
après
l’arrivée
des
Européens............................ 138 Figure
74
:
Occupation
du
sol
avec
le
domaine
territorial.................................... 139 Figure
75
:
Occupation
du
sol
avec
exploitation
agricole
et
forestière
du
domaine ......................................................................................................................... 141

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

page 6/218


Figure
76
:
Scénario
probable
de
l’occupation
du
sol
sans
mesures
de
gestion . 142 Figure
77
:
Le
paysage
de
la
baie
de
‘Opunohu
vu
du
ciel .................................... 152

Liste
des
tableaux

Tableau
1
:
Températures
moyennes
et
extrêmes
à
‘Opunohu ............................. 29 Tableau
2
:
Captages
et
réservoirs
dans
la
vallée
de
‘Opunohu ............................. 30 Tableau
3
:
Analyses physico-chimiques sur la rivière ’Opunohu .................... 32 Tableau
4
:
Statut
des
plantes
vasculaires
du
domaine
de
'Opunohu
et
de
l'île
de
 Moorea.............................................................................................................. 35 Tableau
5
:
Situation
des
plantes
menaçant
la
biodiversité
dans
la
baie
de
 'Opunohu
(*
faible
;
**
moyen
;
***
fort) ...................................................... 43 Tableau
6
:
Synoptique
de
la
typologie
employée
dans
l'étude
et
leur
surface
 respective.......................................................................................................... 48 Tableau
7
:
Différents
faciès
de
la
forêt
à
Pisse
pisse
–
Purau
(non
exhaustif)...... 58 Tableau
8
:
Surface
des
différents
faciès
des
pelouses
secondaires
observés
(non
 exhaustif) .......................................................................................................... 66 Tableau
9
:
Liste
des
oiseaux
de
l'île
de
Moorea
(modifié
d'après
www.manu.pf) ........................................................................................................................... 68 Tableau
10
:
Affectations
recensées
sur
le
domaine
de
‘Opunohu
–
Données
SDR ........................................................................................................................... 88 Tableau
11
:
Locations
recensées
sur
le
domaine
de
‘Opunohu
–
Données
SDR.. 89 Tableau
12
:
Superficie
des
plantations
du
SDR....................................................... 90 Tableau
13
:
Zonage
et
réglementation
du
PGA
de
Moorea ................................146 Tableau
14
:
Intérêts
patrimoniaux
des
formations
végétales
de
la
baie
de
 ‘Opunohu ........................................................................................................ 155 Tableau
15
:
Catégories
de
classement
et
objectifs
de
gestion............................158 Tableau
16
:
50
propositions
d’actions................................................................... 195 Tableau
17
:
Éléments
pour
la
mise
en
place
de
l’évaluation
et
du
suivi
de
la
 gestion
du
site ................................................................................................213

Liste
des
cartes

Carte
3.
:
Bassins
versants
et
réseau
hydrographique
des
vallées

de
la
baie
de
 ‘Opunohu.......................................................................................................... 21 Carte
4.
:
Pédologie
de
‘Opunohu............................................................................. 24 Carte
5.
:
Localisation
des
cours
d’eau,
voiries,
ouvrages
d’art
et
sites
touristiques ........................................................................................................................... 31 Carte
6.
:
Localisation
des
plantes
patrimoniales
dans
la
baie
et
la
vallée
de
 'Opunohu .......................................................................................................... 40 Carte
7.
:
Localisation
des
plantes
envahissantes
dans
la
baie
et
la
vallée
de
 'Opunohu .......................................................................................................... 42 Carte
8.
:
Prospections
utilisées
pour
l’interprétation
des
photoplans
de
2007... 45 Carte
9.
:
Unités
écologiques
de
la
baie
et
vallée
de
‘Opunohu
(interprétation
des
 photoplans
de
2007,
cette
étude) .................................................................. 46 Carte
10.
:
Formations
végétales
(unités
de
végétation)
de
la
baie
et
vallée
de
 ‘Opunohu.......................................................................................................... 47 Carte
11.
:
Localisation
de
la
faune
patrimoniale .................................................... 74 Carte
12.
:
Sites
et
structures
archéologiques
recensés ......................................... 82 Carte
13.
:
Caractéristiques
foncières
dans
la
baie
et
vallée
de
‘Opunohu
 (affectations
et
locations
sur
le
domaine
de
‘Opunohu,
non
exhaustif) ..... 86 Carte
14.
:
Localisation
des
plantations
forestières
(domaniales
et
privées)
dans
la
 baie
et
vallée
de
‘Opunohu ............................................................................. 91 Carte
15.
:
Délimitation
des
éléments
paysagers .................................................. 106 Carte
16.
:
Délimitation
des
unités
paysagères ..................................................... 107 Carte
17.
:
Champs
de
visibilité
et
points
noirs ..................................................... 120 Carte
18.
:
Panoramas
et
points
de
vue ................................................................. 125 Carte
19.
:
Zonage
du
PGA
et
du
PGEM
de
Moorea .............................................. 150 Carte
20.
:
Zones
d’intérêts
patrimoniaux ............................................................. 157 Carte
21.
:
Proposition
1
–
classement
mixte
en
catégorie
V
Paysage
protégé
et
 zone
de
haute
montagne
en
catégorie
II
Parc
territorial
–
variante
1
 emprise
terrestre
uniquement ..................................................................... 161 Carte
22.
:
Proposition
1
–
classement
mixte
en
catégorie
V
Paysage
protégé
et
 zone
de
haute
montagne
en
catégorie
II
Parc
territorial
–
variante
2
 emprise
terrestre
et
marine.......................................................................... 162 Carte
23.
:
Proposition
2
–
classement
unique
en
catégorie
II
Parc
territorial
–
 variante
1
emprise
terrestre
uniquement ................................................... 163 Carte
24.
:
Proposition
2
–
classement
unique
en
catégorie
II
Parc
territorial
–
 variante
2
emprise
terrestre
et
marine........................................................ 164 Carte
25.
:
Proposition
de
modification
du
PGA.................................................... 168

Carte
1.
:
Définition
de
la
zone
d’étude.................................................................... 13 Carte
2.
:
Milieu
physique
(relief)
et
de
la
toponymie............................................. 20 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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INTRODUCTION
 Cette étude répond à une demande de classement de la Baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé. Ce classement a pour objectif d’aboutir à un plan de paysage et à la mise en place d’une structure de gestion pour la valorisation et la préservation de l’espace naturel protégé.

La beauté du paysage de la baie de ‘Opunohu a fait la renommée de ce site remarquable. Le patrimoine naturel, culturel et le paysage de la baie de ‘Opunohu constituent une valeur essentielle pour la fonction touristique du site et pour le développement économique de la Commune de Moorea. Cependant, le milieu subit des pressions anthropiques grandissantes. Malgré la vocation agricole de la vallée, la mise en culture de nouveaux lotissements agricoles atteint ses limites. La pression immobilière est ralentie dans la vallée par le statut de domaine territorial, alors que l’urbanisation progresse sur le littoral de la baie. Des équipements, aménagements, lotissements agricoles, projets publics ou privés divers, cohérents ou non avec l’esprit du site, seront inévitablement proposés dans l’avenir sur le territoire de ‘Opunohu. Afin d’éviter un lotissement banalisé de concessions tel que cela s’observe dans la vallée voisine de Pao Pao, il importe de créer une synergie de l’ensemble des usagers, population, acteurs et décideurs autour d’objectifs communs pour la préservation du paysage de ‘Opunohu et la valorisation des différentes potentialités.

L’intérêt du classement de la Baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé est donc de :  Préserver le paysage remarquable et le patrimoine naturel et culturel du site ;  Valoriser les potentialités du site, notamment agricoles et touristiques, par un développement harmonieux et concerté des activités ;  Élaborer un projet commun à l’ensemble des acteurs du site de gestion intégrée de l’espace naturel protégé ;  Aboutir à la création d’une unité de gestion, sur le périmètre de l’espace naturel protégé, pour parvenir aux objectifs fixés sur le long terme. Afin de répondre à cela, la présente étude traitera : 1. Diagnostic environnemental et paysager du site 2. Caractérisation des enjeux de préservation et de valorisation 3. Classement et propositions de moyens de gestion du site La méthodologie employée pour la réalisation de cette étude a suivi le principe des plans de paysage tel que décrit ci-après.

La richesse du milieu naturel et l’intérêt de la préservation du paysage de ‘Opunohu font l’unanimité. La baie de ‘Opunohu fait l’objet d’une volonté de classement par les services du Pays et la Commune de Moorea depuis plusieurs décennies. La Commune de Moorea a formulé une demande de classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé de type Paysage protégé en 2009. Il est donc désormais nécessaire de finaliser le classement et de mettre en œuvre une de gestion du site avec les moyens adaptés.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Méthodologie
:
vers
un
«
plan
de
paysage
»

Objectifs du « plan de paysage » :

Le plan de paysage est l’expression d’un projet partagé entre les acteurs du territoire, il oriente le devenir des paysages et donne du sens à l’aménagement qualitatif du territoire. Le plan de paysage désigne l’ensemble de la chaîne nécessaire pour aboutir au projet. Son élaboration se décline en 4 étapes :

1. Un outil concernant tous les paysages : paysages quotidiens, remarquables, urbains, ruraux, …

-

Connaissance et diagnostic Détermination du parti d’aménagement Stratégie et programme d’action Mise en œuvre du projet et animation

Le plan paysage transcrit un projet de devenir du paysage guidant les décisions et les projets d’aménagement au travers d’un programme d’action. Il vise à reconnaître le paysage, comprendre son évolution, valoriser l’image d’un territoire et renforcer son identité. En France, avec la Loi du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages dite "Loi Paysages" et la Circulaire n°95-23 du 15 mars 1995, la protection et la mise en valeur du paysage sont clairement affirmées en faisant des plans de paysage des documents de référence entre l’Etat et les Collectivités. En France, plus de 120 plans de paysage ont été réalisés pour répondre aux engagements européens en matière de paysage. Une étude pilote Plan de paysage a été initiée en 2003 sur le domaine territorial de ‘Opunohu par le Service du tourisme. Cette étude nécessite donc d'être étendue à l’ensemble de la baie de ‘Opunohu en vue du classement du site. La méthodologie et les finalités du Plan de paysage pourront être poursuivis sur d’autres sites paysagers remarquables de Polynésie française.

2. Un « objectif de qualité paysagère » : le paysage n’est plus seulement le produit involontaire d’activités multiples, mais devient l’expression d’un projet de mise en valeur du paysage et du cadre de vie, choisi par l’ensemble des acteurs et du public. 3. Une démarche collective et concertée : la démarche « plan de paysage » est une démarche partenariale qui doit impliquer la participation des différents acteurs du territoire (élus, services publics, techniciens, populations locales, organismes privés…), autour de la recherche d’un accord sur le devenir de leur paysage. Outil non réglementaire, le plan de paysage ne fait pas « double emploi » avec d’autres outils à portée réglementaire tels que les PGA, … Néanmoins, la portée et l’opérationnalité du plan de paysage est ainsi fortement liée à l’implication et la participation de tous. 4. Un projet pour la mise en valeur et la maîtrise de l’évolution des paysages : il résulte d’une vision dynamique et d’une volonté partagée de l’évolution d’un territoire, afin d’en définir ses potentialités, enjeux et dynamiques. Il doit se traduire par des actions concrètes et être utilisé par tous les acteurs. 5. Une échelle intercommunale ou communale : le thème du paysage fédère facilement les acteurs autour d’un sentiment d’appartenance à un territoire commun. Le plan de paysage réalisé à échelle intercommunale ou communal constitue un projet fédérateur permettant aux communes de débattre avec le public et les partenaires sur les projets de développement et d’aménagement, et de leurs effets sur le paysage. Le Maire et la Commune peuvent plus facilement faire le relais localement pour l’implication des acteurs pour une réussite du plan de paysage.

Ainsi, les objectifs et la méthodologie du plan de paysage correspondent totalement à la volonté de classement de la Baie de ‘Opunohu en Paysage protégé par la commune de Moorea, et aux missions fixées par la Direction de l’Environnement pour l’élaboration de la présente étude. C’est la raison pour laquelle le cadre général du « plan de paysage » a été suivi pour l’élaboration de la présente étude. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Problématiques Etude ‘Opunohu

Réponse méthodologique « Plan de paysage »

Diversité du site d’étude :

Concerne tous les paysages :

- Vaste étendue, diversité des milieux, des paysages et de l’occupation des sols Un paysage exceptionnel :

« Objectif de qualité paysagère » :

- Reconnaissance internationale de la beauté du paysage de ‘Opunohu - Volonté ancienne de préservation du paysage et de gestion du site Mitage de l’espace :

- Projet de mise en valeur des paysages - Implication du public

Démarche partagée et négociée :

- Activités diverses, domaine public / privé, urbanisation du littoral. - Absence de cohésion et de concertation des acteurs, projets et activités, lotissement de concessions Absence de vision globale :

- Implication et participation de tous les partenaires autour d’un projet commun sur l’évolution de leur paysage Approche dynamique :

- Volonté de préserver le paysage de ‘Opunohu pour les générations futures mais aucune gestion intégrée du site. - Absence de concertation entre les acteurs. - Pas d’objectifs fixés sur l’évolution du site Démarche de la mairie de Moorea :

- Projet de territoire pour la mise en valeur et la maîtrise de l’évolution du paysage - Actions concrètes - Document évolutif qui doit être utilisé par tous les acteurs Échelle communale :

- Volonté et motivation de la mairie de Moorea de classer la baie de ‘Opunohu et de préserver et mettre en valeur le paysage - Le Maire de Moorea porteur de la démarche Objectifs de l’étude relative au classement de la baie de ‘Opunohu en Paysage protégé : - Diagnostic environnemental et paysager du site - Détermination des enjeux de préservation et de valorisation - Classement et gestion du site

- Paysages quotidiens, remarquables, urbains, ruraux,… - Unité de paysage

- Rôle fédérateur de la commune autour du public et des différents acteurs de projet de développement et d’aménagement - Élus porteurs de la démarche Les 4 étapes d’un plan de paysage : -

Connaissance et diagnostic Détermination du parti d’aménagement et du projet de paysage Stratégie et programme d’action Mise en œuvre du projet et animation

Le plan de paysage va plus loin que le cadre de la présente étude. En effet, les 2 premières étapes seront réalisées tandis que des éléments seront uniquement proposés pour les étapes 3 et 4.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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PARTIE
1
:
DIAGNOSTIC
DU
SITE
 L’objectif de cette partie est de dégager les spécificités du site, issues de son histoire naturelle et humaine. Ces fondamentaux, éléments naturels et humains constituant le « capital paysage », ont modelé le site, pour constituer son unité et sa spécificité actuelle. Il est nécessaire d’identifier ces fondamentaux, d’autant que le site est vaste et complexe, et composé d’activités diverses et d’une mosaïque de paysage. Cette partie fait l’état des lieux de la zone d’étude. Ce chapitre se décline en une analyse des facteurs physiques, de la végétation, de la faune remarquable et du patrimoine archéologique. Elle fait également le bilan de l’occupation des sols et des différentes activités présentes sur le territoire. Enfin, une analyse sensible du paysage présente les caractéristiques du paysage remarquable de ‘Opunohu.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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1 SITUATION
GEOGRAPHIQUE
 1.1

Désignation

1.2

Localisation

La baie et la vallée de ‘Opunohu sont communément appelées et orthographiées « baie d’Opunohu » ou vallée d’Opunohu ». Le toponyme « ‘Opunohu » sera utilisé dans la suite du rapport.

La baie et la vallée de ‘Opunohu sont situées sur le versant Nord l’île de Moorea, dans la commune associée de Papetoai, archipel de la Société, îles du vent.

La zone d’étude comprend la vallée de ‘Opunohu et la baie de ‘Opunohu. La dénomination d’espace naturel protégé de la baie de ‘Opunohu comprendra dans la suite du rapport l’ensemble de la zone vallée et baie.

La vallée de ‘Opunohu fait partie de la grande dépression (caldeira agrandie par l’érosion) située au centre de l’île. Les plus hauts sommets des montagnes de Moorea s’ordonnent autour de la vallée formant un vaste cirque, débouchant sur la baie profonde et étroite vers la passe et l’océan Pacifique.

Il a été proposé par le Service de la Culture et du Patrimoine de restituer le nom d’usage d’origine « 'Öpünoho » avec la procédure de classement de l’espace naturel protégé (voir Partie 3 § Proposition de charte).

La partie émergée de l'ouest de la caldeira constitue la vallée de ‘Opunohu. La partie immergée de la caldeira constitue la baie de ‘Opunohu, s’ouvrant sur la passe et l’océan.

Figure
1
:
Localisation
de
‘Opunohu,
Moorea

Sources : Tahiti tourisme

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Cartographie : Service de l’urbanisme

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1.3

Définition
de
la
zone
d’étude

-

La zone d’étude du projet de classement en Paysage protégé de la Baie de ‘Opunohu comprend : -

l’ensemble des crêtes et sommets du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, la baie de ‘Opunohu et la passe Tareu au nord, reprenant les limites de la zone de protection des cétacés du PGEM

-

les vallées de 'A'araeo (Ofaitere), Urufara et Taiaru (Vaitapi) à l’ouest, jusqu'à l'entrée dans le village de Papetoai, le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est.

La zone d’étude couvre au total 2 271 ha terrestre d’après le Système d’Information Géographique (SIG), et 312 ha de lagon (baie et passe de Tareu).

Carte 1. : Définition de la zone d’étude

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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2 LE
CAPITAL
NATUREL
 2.1

Géologie

Les données ci-dessous sont tirées de MAURY R.-C., LE DEZ A. (2000) Carte geol. France (1/25 000), feuille Moorea – Polynésie française. Orléans : BRGM. Notice explicative par R.-C. Maury, A. Le Dez, H. Guillou (2000), 62p. et de MAURY R.-C., LE DEZ A. (2000) – Notice explicative, Carte geol. France (1/25 000), feuille Moorea – Polynésie française. Orléans : BRGM, 62 p. Carte géologique par R.-C. Maury, A. Le Dez (2000). Conditions de formations de l’île L’île de Moorea est le reliquat d’un édifice volcanique de type hawaïen, constitué de laves basaltiques avec intercalations de laves plus acides, de nature trachytique. Géologie sous-marine : L’île de Moorea repose sur un plancher océanique d’âge Crétacé supérieur (75 Ma), dont la profondeur avoisine 4 000 m. La partie immergée de l’édifice possède une morphologie d’ensemble simple, conique, avec des flancs dont la pente varie entre 15° et 20°. Cette régularité du plancher océanique rend peu probable l’hypothèse suivant laquelle la moitié Nord de l’île aurait disparu sous la mer à la suite d’un effondrement majeur (Blanchard, 1978).

La similitude entre les âges des laves du mont Rotui et de celles de l’édifice principal du Tohiea confirment l’édification très rapide du bouclier du Tohiea, ainsi que l’appartenance du mont Rotui au bouclier du Tohiea, qui ont eu lieu avant l’effondrement de la caldeira. L’effondrement caldeirique du volcan du Tohiea intervient immédiatement après la mise en place de ces laves. - Les éruptions post-caldeira auraient eu lieu aux stades finaux de l’édification du bouclier de 1,53 Ma à 1,36 Ma, avec la formation des massifs de Papetoai, Paveo et Pao Pao. La formation de la caldeira D’un point de vue morphologique, la grande dépression du volcan du Tohiea serait identifiée comme issue de glissements gravitaires associés à un plan de faille ayant une morphologie en cuillère. Les schémas ci-dessous (figure 2) présentent un modèle d’évolution en trois étapes montrant l’évolution en plan du volcan de Moorea : la 1 étape (I) correspond à la fin de la période d’édification du volcan-bouclier du Tohiea ;

-

la 2 étape (II) correspond à la fracturation, initiée à la faveur de l’intrusion d’une activité effusive (système de sills et de dykes) à un niveau supérieur de l’édifice volcanique, qui se serait produite suite à l’effondrement du flanc nord du volcan-bouclier. Le plan de décollement se forme dans les brèches lahariques et présente une forme de cuillère. Le déplacement du flanc Nord de l’édifice permet l’ouverture d’une dépression. Conjointement à la fracturation et au déplacement du compartiment vers le nord, ce dernier subit un démantèlement important qui permet la mise à l’affleurement des brèches de lahars. Cette phase de fracturation et de démantèlement est rapidement suivie par les épanchements latéraux, à partir des failles décrochantes, à Papetoai et Paveo, et plus centraux à Paopao.

-

Entre les stades (II) et (III : actuel), les éruptions latérales se poursuivent, notamment à Papetoai. Durant cette période, l’érosion joue aussi un rôle prépondérant, comme en témoignent les baies de Paopao et de ‘Opunohu de part et d’autre du mont Rotui ainsi que la dépression centrale.

Edification de l’île : L’activité magmatique aérienne de l’île aurait eu lieu de 1,72 Ma à 1,36 Ma. L’édification de la partie aujourd’hui émergée de l’île se subdivise en deux périodes qui se succèdent : - L’édification du volcan du Tohiea débute par une activité volcanique modérée avec la formation des brèches lahariques de la série d’Afareaitu antérieure au volcan, et des coulées basaltiques zéolitisées du Belvédère à 1,72 Ma, fixant le début de l’activité effusive dans la partie actuellement émergée de l’île. L’activité volcanique du Tohiea s’intensifie de manière radicale avec la mise en place de l’essentiel du volcan Tohiea à partir de 1,55 Ma (de 1,55 Ma à 1,52 Ma ; coulées basaltiques vacuolaires), puis d’épanchements de laves de natures pétrographiques très différentes, évoluées pour le Mont Rotui (1,52 Ma ; coulées benmoréitiques du Rotui), basaltiques pour la formation du Tohiea (1,51 Ma ; coulées basaltiques prismées du Tohiea).

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

ère

-

ème

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
2
:
Modèle
d’évolution
structurale
du
volcan
de
Moorea
en
trois
 étapes
:
vues
en
plan

Géochimie des laves (Jamet, 2000) Formations des laves basaltiques La majeure partie des roches étudiées à Moorea sont de nature basaltique. Ces formations résultent de l’empilement de coulées, généralement métriques, de laves alternativement sous forme massive ou scoriacée, de pendage inférieur à 10° et de puissance visible totale de 400 à 700 m. À Moorea, le volcan est constitué d’une alternance de coulées de basalte et de benmoréites, roches andésitiques à augite, ces dernières étant plus abondantes dans toute la partie nord. Primitivement, les roches basaltiques recouvraient la totalité de l’île, mais l’érosion a mis à jour les formations trachytiques sous-jacentes. Formations trachytiques Les affleurements de formations trachytiques ou de roches voisines sont soit des affleurements d’épanchements, soit des affleurements intrusifs. Les trachytes d’épanchement : Qu’il s’agisse de l’empilement de coulées successives ou de coulées alternant avec les coulées basaltiques, ce ne sont pas toujours de véritables trachytes mais des roches voisines, un peu plus pauvres en silice : des benmoréites (ou des trachy-andésites). À Moorea, les massifs trachytiques recouvrent des superficies importantes : 13 km2, soit le 1/10e environ de la superficie de l’île. Leur puissance peut atteindre 500 m. Dans le nord-ouest de l’île (massif d’épanchement de Papetoai) les coulées de benmoréites alternent avec des couches de scories et des épanchements basaltiques, l’ensemble étant couronné par les basaltes terminaux d’une puissance de 250 m. Dans le massif du Rotui, qui sépare les deux grandes baies, les coulées de benmoréites, nettement plus importantes, atteignent, au total, une puissance de 800 m. À la base, et jusqu’à l’altitude de 400 m, on note l’alternance des benmoréites et des scories et brèches scoriacées, puis l’apparition de niveaux basaltiques. Au-delà s’empilent les coulées de benmoréites. Celles-ci apparaissent encore dans la partie est de l’île, en alternance avec des basaltes, mais sont rares au sud. Les roches

Sources : MAURY R.-C., LE DEZ A., 2000 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

À Moorea, apparaît toute la série des roches basaltes - hawaïtes - mugéarites -benmoréites - trachytes. Ces roches, basiques jusqu’aux mugéarites, neutres pour les benmoréites et neutres à acides pour les trachytes, se différencient en tout premier lieu par la teneur en silice qui va croissant des basaltes aux trachytes.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
3
:
Extrait
de
la
carte
géologique
de
Moorea

Sources : MAURY R.-C., LE DEZ A., 2000 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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2.2

Géomorphologie

L’île volcanique de Moorea est occupée dans sa partie centrale par une caldeira d’effondrement. L’appareil volcanique de Moorea est profondément disséqué par l’érosion. La ligne de crêtes en demi-cercle, dominée par le Mont Tohiea (1207 m) délimite le vaste amphithéâtre de la caldeira d’effondrement s’ouvrant au nord sur la mer. Il s’étend sur 4 km du nord au sud et sur 6 km d’est en ouest. Toute la partie nord de son plancher est ennoyée sous les baies de Cook et de ‘Opunohu et se relève progressivement vers le sud jusqu’à atteindre 300 m au pied de la falaise. Les deux baies sont séparées par le massif asymétrique du Mont Rotui (900 m), au versant sud très abrupt et au versant Nord témoignant de l'ancienne planèze. Celui-ci a été en partie épargné par l’érosion car il est formé de filons rocheux très résistants (Jamet, 2000). La vallée de ‘Opunohu constitue un vaste cirque débouchant sur la mer, et pouvant être distinguée sur 4 étages : -

La barrière montagneuse surmontée de nombreux sommets, fréquemment touchée par le plafond nuageux à 800m d’altitude environ :  Le Mont Tohiea au sud, point culminant à 1 207m, accolé au Mont Tamarutoofa (916m), prolongé à sa base par un piémont, séparant ‘Opunohu de la vallée de Pao Pao.  Le Mont Rotui (899m) aux versants plus escarpés marque la frontière Est du site, l'isolant de la baie de Pao Pao.  Une ligne de crête continue surmontée de 4 pics délimitant le site à l’ouest : Mou’aroa à la forme caractéristique de « dent de requin », Mou’apu, Tiura et Atiati. Ces sommets sont enracinés au sol par des épaulements puissants qui forment des collines perpendiculaires à la ligne de crête. Les plus importantes délimitent les bassins versants principaux.

-

Le pied des falaises rocheuses en fond de cirque, représenté par des terrasses à faibles pentes, étroites et allongées, entre 300 et 400 m ; Les précipitations y sont plus abondantes avec plus de 3,5m de pluies dans l’année.

-

La zone des collines : une succession de collines articulées en

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

éventail convergeant vers la plaine. Ces collines sont séparées par des coulées d’éboulis à l’intérieur desquelles les cours d’eaux, temporaires ou non, ont creusé leur lit. Le paysage est morcelé, compartimenté, avec des variations importantes d’un endroit à un autre. -

La plaine où convergent les eaux pluviales, occupant le fond de la vallée : cette partie du domaine est le réceptacle de la plupart des eaux provenant des abondantes précipitations qui se déversent sur le cirque, et dont une petite partie seulement s’infiltre sur les pentes. L’écoulement des cours d'eau dans la mer, dont le niveau est sensiblement le même que celui des parties basses de la plaine, se fait difficilement d’où les inondations temporaires et la présence de marécages impraticables. La présence de cailloux encombrant le sol de la plaine démontre une origine alluviale, voir colluviale, de la plaine.

La baie de ‘Opunohu : cette baie très profonde reçoit les eaux de l’ensemble du cirque de la vallée de ‘Opunohu et des bassins versants secondaires. Les bassins versants secondaires de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi à l’ouest de la baie sont issus des éruptions volcaniques ultérieurs. Ils forment les premiers remparts vers l’entrée dans la baie puis la vallée.

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Figure
4
:
Illustrations
de
la
Géomorphologie
de
‘Opunohu

De la droite vers la gauche : les sommets du cirque (vue sur les flancs NordOuest du Tohiea et du Tamarutoofa), le pied des falaises et les collines

La crête et les sommets du cirque depuis le Tohiea : vue sur la côte Sud de l’île sur la gauche et vers la vallée de ‘Opunohu sur la droite (Photo Petit, 2006) Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Vue sur le Mouaroa du col du Linareva ou col de Uufau

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er

Vue de la crête limitrophe du sud du domaine en 1 plan, la plaine de nd ‘Opunohu en 2 plan, le Rotui sur la droite et les bassins versants secondaires sur la gauche en arrière plan (Photo Petit, 2006)

Les versants secondaires à l’ouest de la baie : le Nord de la vallée de Vaitapi

Collines du bassin versant occidental de Amehiti

Vue de la plaine et des versants de part et d’autre de la baie

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Carte 2. : Milieu physique (relief) et de la toponymie

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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2.3

Découpage
des
bassins
versants
:

La baie de ‘Opunohu reçoit les eaux de plusieurs bassins versants. Les principaux sont situés dans la vallée de ‘Opunohu, composée de 3 grands bassins versants principaux se déversant dans la plaine alluviale : 1. 2. 3. 4.

Bassins versants occidentaux de Amehiti et de Vairahi Bassin versant central de Tapauruuru Bassins versants orientaux de Fareaito (Afareaito) et de Irua Bassins versants au Sud du Rotui (Apati, Tepatu, Matapoopoo, Vaihiaia)

Le découpage des bassins versants a été effectué à partir du modèle numérique de Terrain (MNT) du Service de l’Urbanisme. Les bassins versants ont été nommés en fonction du nom des vallées, ou des noms de terre (DAF comm. pers.).

Carte 3. : Bassins versants et réseau hydrographique des vallées de la baie de ‘Opunohu

Des bassins versants secondaires sont situés sur les bords de la baie : A l’ouest de la baie : 5. Bassin versant de 'A'araeo 6. un petit bassin versant de Uraau 7. Bassins versants de Urufara (englobe 2 bassins) 8. 3 petits bassins versants de Teahuteae, Taipoo, Papeere 9. Bassin Versant de Taiaru (Vaitapi) 10. Bassin versant de la Vaihana (Papetoai) A l’est de la baie : 11. Bassin versant de Taahiamanu 12. Bassin versant de la Vaihere 13. une série de petits bassins versant de Tauraaitae

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2.4

Pédologie

Les données ci-dessous sont tirées de Jamet, 2000. Les sols de Moorea et des îles Sous-le-Vent : Archipel de la société : Polynésie Française. Paris : IRD. 2.4.1

Couverture pédologique des matériaux d’origine volcanique

La couverture pédologique de Moorea est fondamentalement issue de deux grands types de roches-mères : les roches volcaniques effusives, basaltiques ou trachytiques et les roches calcaires ou calcomagnésiennes provenant des récifs coralliens. Nous étudierons ici uniquement les sols représentés dans la zone d’étude de ‘Opunohu, c’est-à-dire la couverture pédologique des matériaux d’origine volcanique basaltique. La couverture pédologique des matériaux d’origine volcanique est constituée de deux grands types de sols : les sols des parties hautes des îles qui se sont développés aux dépens de la roche en place et les sols des parties basses issus des matériaux arrachés par l’érosion aux zones situées en amont et qui se sont accumulés dans les vallées et les plaines alluviales. Sur les parties hautes de l’île, les sols se sont essentiellement formés sur des pentes. Ils sont, de ce fait, fortement dégradés et tronqués par une érosion d’autant plus vive que la pente est plus accentuée. Ainsi des plus fortes aux plus faibles pentes, on observe généralement une succession de sols dont l’état de rajeunissement permanent va s’atténuant. Les sols brunifiés tropicaux :

Ils sont de trois types, différenciés d’après leur morphologie et leur degré d’évolution lié au relief : Les sols peu évolués d’érosion, brunifiés, lithiques :

Sur les pentes les plus fortes, l’érosion ne permet qu’un faible développement du sol. Les sols sont fortement érodés, juste ébauchés, parsemés de blocs rocheux ou laissant voir la roche tout près de la surface ; les sols sont des « sols peu évolués d’érosion, brunifiés, lithiques ». -

Les sols bruns eutrophes tropicaux, peu différenciés :

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- Les sols bruns eutrophes tropicaux, humifères : Quand la pente s’adoucit encore (20 à 50%), apparaissent des « sols bruns eutrophes tropicaux, humifères » ou, plus fréquemment, des « sols ferrallitiques » qui, bien que peu profonds dans l’ensemble, ont atteint un stade d’évolution très avancé.

 Fertilité, aptitudes culturales : Compte tenu de leur situation topographique et de leur manque d’épaisseur, les sols peu évolués d’érosion, brunifiés, lithiques sont inaptes à toute mise en valeur. Préservés de l’érosion par leur couverture végétale, ils doivent être laissés en l’état. Situés sur des pentes fortes, soumises à une érosion très active qui limite leur profondeur, les sols bruns eutrophes tropicaux, peu différenciés, d’érosion n’offrent, malgré leur bonne fertilité physico-chimique, que peu d’intérêt sur le plan agricole. Ils seront maintenus sous végétation naturelle. Les sols bruns eutrophes tropicaux sont dotés d’une bonne fertilité chimique reposant, pour une grande part, sur leur richesse en matière organique correctement humifiée. Ces sols sont, aussi, bien pourvus en cations échangeables, ces derniers étant toutefois mal équilibrés. Leurs caractéristiques physiques étant également satisfaisantes, ils possèdent donc un bon potentiel de fertilité. La pierrosité peut parfois y constituer un important facteur limitant. Les sols ferralitiques :

Les sols brunifiés constituent, selon les îles, une part plus ou moins importante de la couverture pédologique. Ils couvrent une superficie importante dans la haute vallée de ‘Opunohu, sur l’ensemble des pentes supérieures à 20%.

-

Sur les pentes moins fortes, apparaissent des sols encore peu différenciés mais dont la profondeur s’accroît par rapport aux précédents jusqu’à 50 à 60 cm ; les sols sont des « sols bruns eutrophes tropicaux, peu différenciés ». Cependant, l’érosion ne permet, comme précédemment qu’un faible approfondissement du sol.

Les sols ferrallitiques sont, par définition, dépourvus de minéraux primaires, ce qui les différencie des sols brunifiés tropicaux. A Moorea et ‘Opunohu, les sols sont exclusivement ferrallitiques sur les pentes faibles de 5 à 20 % et majoritaires sur les pentes de 20 à 50%. Les sols ferrallitiques fortement désaturés, humifères, pénévolués d’érosion : Ce type de sol à roche-mère basaltique ne se rencontre en unités simples, que dans certains bassins versants de pentes faibles (< 20 %) comme celui de ‘Opunohu. -

- Les sols ferrallitiques faiblement désaturés : Sur les pentes moyenne et faible (20-50 %) de l’île, ils sont associés aux sols ferrallitiques faiblement désaturés.

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 Fertilité, aptitudes culturales : Excepté pour ceux manquant de profondeur, les propriétés physiques de ces sols sont satisfaisantes, tant pour ce qui concerne la structure que la porosité ou la perméabilité. Leur richesse repose pour une grande part sur la matière organique, abondante mais pas très bien humifiée.

Ces aménagements sont toutefois gênés par la proximité de la nappe phréatique. Les sols hydromorphes minéraux susceptibles d’être correctement drainés pourraient avoir la même utilisation que les sols non hydromorphes. Une fois aménagés ces sols peuvent être adaptés aux cultures maraîchères ou vivrières.

Sur les parties basses de l’île, les sols sont développés dans des produits arrachés aux pentes par l’érosion puis accumulés dans les zones basses (sols peu évolués d’apport colluvio-alluvial) : plaines littorales, vallées et certains bas de pentes. Ce sont des sols jeunes car, bien que souvent développés dans un matériau ferrallitique déjà très évolué, ils sont encore trop récents pour avoir pu acquérir une différenciation morphologique nettement visible. Ces sols se caractérisent par un net enrichissement en silice et en éléments cationiques hérités de l’amont. Ils sont fréquemment hydromorphes. L’ensemble types : -

des sols de la plaine littorale de Moorea se partagent en trois sols peu évolués d’apport colluvio-alluvial ; sols hydromorphes, essentiellement minéraux. sols calcomagnésiques carbonatés.

À ‘Opunohu, les sols sont essentiellement de type peu évolués d’apport colluvio-alluvial en basse vallée dans la plaine agricole, et hydromorphes minéraux sur les bords de baie, dans les pâturages et à l’entrée de la vallée au niveau des bassins de crevettes. Les sols calcomagnésiques carbonatés sont situés davantage sur la frange littorale et sont représentés à ‘Opunohu, un exemple étant constitué néanmoins par la plage Ta'ahiamanu.

 Fertilité, mise en valeur des sols de la plaine littorale La fertilité des sols peu évolués de la plaine littorale est très supérieure à celle des sols des hauteurs des îles. Ils sont souvent enrichis en silice, minéraux argileux et minéraux hérités de la roche. Ces facteurs, associés aux bonnes teneurs en matière organique bien évoluée, ont un impact favorable sur la structuration du sol et son activité biologique. Cependant, la mise en valeur de ces sols nécessite, lorsqu’ils sont soumis à une trop forte emprise de l’eau, un contrôle préalable de cette dernière. L’aménagement des axes de drainage naturels ou la création d’un système de drainage adéquat permet l’évacuation des eaux excédentaires. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Carte 4. : Pédologie de ‘Opunohu

Sources : Jamet, 2000

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2.4.2

Qualité agrologique des terres d’origines volcaniques

Les qualités agrologiques des terres dépendent de plusieurs points : les facteurs édaphiques ou propriétés (physiques et chimiques) intrinsèques des sols et les divers facteurs influant sur la pédogenèse. Parmi ceux-ci la topographie est primordiale. Si les facteurs édaphiques sont déterminants jusqu’aux pentes moyennes, audelà, la pente devient le premier facteur limitant. 

Le relief accidenté :

C’est le principal obstacle limitant la mise en valeur des îles hautes. Plus des 3/4 des sols de Moorea et des îles Sous-le-Vent ont des pentes supérieures à 20 % ; leur susceptibilité à l’érosion croît très rapidement avec leur accentuation. Des mesures effectuées à Tahiti (Servant, 1974) ont montré que, pour des sols ferrallitiques faiblement désaturés, cultivés sans mesures antiérosives particulières, ayant des pentes de 50 % et recevant 2500 mm de pluie dans l’année, l’érosion emportait, chaque année, 80 tonnes de terre par hectare, soit environ 1 cm du sol. Cette perte tombe à 1 t/ha sous forêt, dans les mêmes conditions. Cela démontre la nécessité de bonnes pratiques culturales, avec protection du sol, tant au moment des cultures qu’entre les différents cycles. Il semble difficile d’introduire la mécanisation dans les cultures annuelles qui nécessitent des travaux fréquents, sur des pentes dépassant 20 %, à moins d’employer des mesures antiérosives efficaces. 

L’emprise de l’eau :

La profondeur utile :

C’est l’épaisseur de la partie supérieure, meuble, du sol jusqu’à l’apparition d’éléments ou facteurs freinant ou s’opposant à la pénétration des racines. Ces entraves se présentent sous la forme :  d’un horizon d’altération plus ou moins durci,  de sol caillouteux, graveleux ou gravillonnaire. Les éléments grossiers ne deviennent un obstacle, pour de nombreuses plantes, qu’au-delà d’un pourcentage élevé, proche de 50 %,  d’une nappe phréatique ou d’une nappe perchée pour les sols Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

La profondeur du sol est une caractéristique primordiale. Elle règle la faculté d’enracinement des cultures et donc leur possibilité d’alimentation hydrique et minérale. Dans les îles de la Société, où les sols érodés, peu profonds, sont abondants, ce peut-être une limitation très stricte à un aménagement. C’est en particulier le cas pour l’ensemble des sols des très fortes pentes, supérieures à 50 %, dont la profondeur excède rarement 50 cm et qui, de surcroît, peuvent être graveleux (sols bruns tropicaux peu différenciés, sols pénévolués d’érosion, une partie des sols ferrallitiques). 

La matière organique :

La matière organique, et plus spécialement l’humus, produit de sa décomposition, est la principale richesse de ces sols et des sols ferrallitiques en particulier, où elle supplée l’appauvrissement en colloïdes minéraux. Elle contribue à assurer la stabilité de la structure, favorise la rétention de l’eau et le développement du complexe d’échange. Il est donc essentiel lors de la mise en culture d'une zone auparavant végétalisée, de conserver l'humus et non pas de pousser sur les côtés de la parcelle l'ensemble de la végétation et de l'humus lors de défrichages comme c'est trop souvent le cas, encore aujourd'hui en 2011 à 'Opunohu notamment..

2.4.3

Classification de la qualité agrologique des terres

Classe 1 - Terres de bonne capacité agrologique :

Les sols des plaines et des basses vallées n’émergent, bien souvent, que de très peu au-dessus du niveau de la pleine mer. Ils sont pratiquement tous soumis, à profondeur variable, à l’emprise de l’eau. Lorsqu’il est possible, le drainage s’impose, mais bien souvent l’engorgement est total, voire l’inondation, à chacune des périodes de fortes précipitations. 

alluviaux.

Ce sont les terres les plus riches, situées en zone plane, à l’abri de l’érosion, des plaines littorales et des terrasses alluviales des basses vallées. Les sols (sols peu évolués d’apport) sont enrichis en minéraux résiduels riches en calcium, en magnésium et aussi en silice. Les teneurs en matière organique, la texture et la structure y sont satisfaisantes. Parfois humides, mais non hydromorphes, ils peuvent être correctement drainés et facilement irrigués si nécessaire. Classe 2 - Terres d’assez bonne capacité agrologique Cette classe englobe des sols de fertilité variée, situés sur des pentes inférieures à 20 %. Texture et structure y induisent une bonne perméabilité rendant l’érosion peu perceptible. Une bonne conduite de la pratique culturale y est cependant nécessaire. Les sols peu évolués des formations colluviales figurent parmi les plus riches et ne présentent pas de contraintes particulières.

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Figure
5
:
Mise
en
culture
à
‘Opunohu

Les sols bruns eutrophes tropicaux, faiblement acides, sont riches en matière organique et dotés de bonnes caractéristiques physico-chimiques. Les sols ferrallitiques, faiblement à moyennement désaturés, ont des caractéristiques chimiques moins favorables que les précédents. Une bonne fertilisation permet d’en remonter le potentiel à un niveau satisfaisant. L’alimentation hydrique y est parfois insuffisante, d’où la nécessité d’une irrigation par aspersion pour les cultures annuelles à faible enracinement. Classe 3 - Terres de capacité agrologique moyenne Cette classe englobe aussi des sols ferrallitiques fortement désaturés, issus des basaltes, dont les pentes sont inférieures à 20 %. Ils sont un peu plus acides que les précédents, également pourvus en matière organique, mais déficients en tous les cations échangeables. La mise en culture intensive de tous ces sols requiert des apports d’engrais minéraux, d’amendements organiques et la rotation des cultures. Classe 4 - Terres de médiocre qualité agrologique Cette classe regroupe à ‘Opunohu les sols doublement handicapés par une très faible fertilité naturelle et par le fait qu’ils se trouvent sur des pentes de 20 à 50 %, comme les sols ferrallitiques fortement désaturés, sur basalte.

Maraîchage et cultures d’ananas sur les terres de bonne qualité agrologique Classe 5 - Terres de mauvaise capacité agrologique Cette classe regroupe les sols handicapés par des pentes fortes de 50 à 100 % (sur soubassement basaltique) au plus modérées, de 20 à 50 % (sur soubassement trachytique). Ce sont les sols bruns tropicaux, peu différenciés, d’érosion, quelques sols bruns eutrophes tropicaux érodés, peu profonds, pierreux, les sols ferrallitiques fortement désaturés sur trachytes. Ces terres ne peuvent, sauf exception, convenir qu’au reboisement lorsque l’accès en est possible.

Maraîchage et cultures d’ananas sur les terres de bonne qualité agrologique Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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2.4.4

L’érosion des sols

L’érosion est un phénomène naturel par lequel divers éléments constituant les horizons superficiels de la couverture pédologique sont enlevés et transportés par les agents atmosphériques (vent, température) et par l’eau (pluie, rivières) puis déposés. Les facteurs principaux de l’érosion sont la végétation, la couverture pédologique, la géomorphologie (pentes en particulier) et les impacts de l’utilisation des sols par l’homme. Il n’est pas rare d’observer en Polynésie et à ‘Opunohu une hypersédimentation des eaux du lagon et de la baie, chargées de matières en suspension. À ‘Opunohu, le caractère violent des précipitations, les fortes pentes et les sols mis à nu par les cultures entraînent une érosion des sols et une quantité importante de particules terrigènes dans la baie. La réduction du couvert végétal, au profit de surfaces bâties ou mises en culture, accroît le ruissellement des eaux et le potentiel d’érosion des sols.

poussée des instruments de travail du sol, décapent les horizons superficiels des hauts de pente, poussent ces masses de terre vers le bas de la parcelle où s’accumulent soit en talus, soit en colluvions concaves de textures peu différentes des horizons d’origine. Ce processus est loin d’être négligeable et constitue une cause majeure de dégradation des sols sur les parcelles d’ananas. A Moorea, l’érosion mécanique sèche est due aux travaux du tractopelle ou de la pelle mécanique lors du défrichement des parcelles ou lorsque la plantation d’ananas est renouvelée (tous les 7 ans en moyenne).

Figure
6
:
érosion
des
sols
liée
à
l’agriculture

Les plantations d’ananas effectuées sur les lotissements agricoles du domaine territorial sont sujettes à controverse. En effet, en dépit de l’aspect primordial de la production pour l’île, les plantations d’ananas peuvent être à l’origine de l’érosion des sols et de pollution terrigène des eaux de ruissellement dans la mesure où peu de précautions sont prises pour limiter l'érosion. Trois formes d’érosion des sols peuvent être distinguées au sein des plantations d’ananas (Gonnot, 2004) :

L’érosion en nappe : L’érosion en nappe ou aréolaire est causée par la battance des gouttes de pluie sur le sol. L’énergie des gouttes de pluie s’applique à toute la surface du sol et le transport des matériaux détachés s’effectue par ruissellement en nappe. C’est le stade initial de la dégradation des sols par l’érosion. Mais elle est peu visible d’une année sur l’autre et difficile à mettre en évidence. Cette érosion peut entraîner un décapage de l’horizon humifère d’une parcelle à nu en quelques années.

Erosion des sols linéaire : formation de ravines liées à la culture de l’ananas

 L’érosion linéaire : L’érosion linéaire se produit lorsque l’intensité des pluies dépasse la capacité d’infiltration de la surface du sol. Il se forme d’abord des flaques qui communiquent ensuite par des filets d’eau, formant alors des voies de ruissellement. On parle alors de griffes, rigoles ou ravines si le ruissellement devient fort, lorsque les creux atteignent plusieurs dizaines de centimètres. C’est la forme d’érosion la plus facile à constater sur des parcelles ou des chemins après une forte pluie. 

L’érosion mécanique sèche : Ce type d’érosion est un processus sans intervention de l’eau, causée par les travaux d’engins mécaniques sur la parcelle, qui par gravité et par simple Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Erosion mécanique sèche liée au défrichement des lotissements agricoles

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2.5

Le relief de la caldera favorise les précipitations orographiques dans le fond de la baie et des microclimats dans la vallée.

Climatologie

Les données ci-dessous sont tirées de LAURENT V. et al., 2004. Atlas climatologique de la Polynésie française. Météo-France - Direction Interrégionale de Polynésie française. L’archipel de la Société et l’île de Moorea bénéficie d’un climat tropical humide affecté par la proximité de l’océan et la présence d’un important relief.

L’humidité de l’air toujours très forte renforce le caractère d’extrême humidité du milieu, entraînant une végétation importante et relativement luxuriante. La répartition saisonnière des quantités de pluies annuelles à ‘Opunohu est la suivante :

Les îles montagneuses sont soumises à l’influence des alizés soufflant du sud-est durant la majeure partie de l’année. Les côtes est, au vent, sont plus arrosées que les côtes ouest sous le vent, avec des différences plus atténuées toutefois qu’à Tahiti, nettement plus élevée.

Saison chaude, de décembre à mars

50%

Période de transition, d’avril à mai

14%

Saison fraîche, de juin à septembre

20%

On peut distinguer deux saisons : saison chaude et humide d’Octobre à Mai (été austral), saison plus sèche et relativement plus fraîche de Juin à Septembre.

Période de transition, d’octobre à novembre

17%

2.5.1

Précipitations

La station météorologique ‘Opunohu 2 est située à 80m d’altitude (17,32,1,S – 149,50,1,O). Avec une normale de 3 467 mm, les précipitations sont particulièrement abondantes dans la vallée de ‘Opunohu.

Sources : Laurent et al., 2004 L’écart entre les quantités de pluies relevées en saison chaude et en saison fraîche est donc important à ‘Opunohu, avec 64% des précipitations en saison chaude et 37% en saison fraîche.

Figure
7
:
Moyennes
mensuelles
de
la
pluviométrie
à
‘Opunohu
de
1971
à
 2000

Sources : Laurent et al., 2004

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2.5.2

Tableau
1
:
Températures
moyennes
et
extrêmes
à
‘Opunohu

Températures

La température moyenne est de 26°C au niveau de la mer et décroît avec l’altitude avec 25°C à 100m au niveau de la station météorologique ‘Opunohu 2 et 24°C à 300m (Laurent, 2004). Les températures moyennes à ‘Opunohu sont les suivantes :

Figure
8
:
Moyennes
mensuelles
des
températures
à
‘Opunohu
de
1971
à
 2000

‘Opunohu 2

Janv. Fev. Mars

Avr.

Température moyenne

Mai

Juin

Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuelle

25,9

26,0

26,3

26,0 25,5 24,2 23,8 23,7

24,1

24,7 25,1

25,3

25,0

Températures moyennes minimales

22,0

22,0

22,1

21,9 20,3 19,7 19,5 19,8

20,6

21,1 21,6

21,9

21,2

Températures moyennes maximales

29,7

30,0

30,4

30,2 29,1 28,3 27,9 27,9

28,4

28,7 29,0

28,9

28,9

Sources : Laurent et al., 2004

La température minimale record de 10,9°C a été enregistrée le 27 juin 1997 sur la station ‘Opunohu 2. La température maximale enregistrée sur la station est de 34,6°C le 24 mars 1994 (Laurent, 2004).

Sources : Laurent et al., 2004

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2.6

Hydrologie
 2.6.1

Régime hydraulique

L’ensemble des cours d’eau formés au sein des 4 bassins versants principaux de la vallée (bassin versant occidental, bassin versant central, bassin versant oriental et bassin versant du Rotui) se rassemble dans la plaine pour former la rivière ‘Opunohu. La rivière ‘Opunohu a un cours lent et sinueux. Les cours d’eau plus haut dans la vallée ont un régime souvent torrentiel. Dans la plaine, la nappe phréatique très proche de la surface forme par endroit des zones marécageuses.

Le réservoir de ‘Opunohu alimente le réseau communal de Paopao, un lotissement, et éventuellement l’usine Rotui. Le réservoir de Papetoai n’est pas utilisé. La Baie et vallée de ‘Opunohu abritent plusieurs rivières permanentes, captée par 2 captages de la Commune et 5 autres captages (SDR, privés). Cette eau est essentiellement destinée à un usage agricole bien qu’elle peut être bu par plusieurs agriculteurs, aussi leurs bassins versants les alimentant doivent être protégé. Le domaine territorial de ‘Opunohu possède son propre réseau d’alimentation en eau privé.

Figure
9
:
Ouvrages
d’alimentation
en
eau
à
‘Opunohu

Le régime torrentiel des cours d’eau et les zones marécageuses ont fortement influencé l’implantation des activités dans la vallée. A l’exception des bassins d’élevage de chevrettes et de crevettes implantées le long de la rivière et à son embouchure, les bords de rivière et les marécages ont été préservé de l’urbanisation de par les risques encourus d’inondations et d’insalubrité. Deux forages de reconnaissances ont été fait sur le domaine de ‘Opunohu. A partir d’un trou dans le sol de diamètre réduit, ils permettent d'évaluer par essai la quantité d'eau disponible dans le sous-sol. Différent d'un forage d'exploitation, ils sont en général abandonnés ensuite ou servent à des mesures de la nappe (ce qui n'est pas le cas ici). Réservoir Marae Tetiiroa 2.6.2

Réservoir Amehiti

Alimentation en eau

Les ouvrages d’alimentation en eau pour alimenter la Commune de Moorea rencontrés sur la zone d’étude sont les suivants :

Tableau
2
:
Captages
et
réservoirs
dans
la
vallée
de
‘Opunohu
 Réseau

Site ‘Opunohu

Paopao

Papetoai

‘Opunohu Vaihere Papetoai Vaihana Papetoai

Ouvrage Captage en rivière Réservoir Captage en rivière Captage en rivière Réservoir

Cote (m)

Volume 3 (m )

Année

98

---

1977

62

500

1989

54

---

1960

88

---

1960

75

500

1980

Distribution 3 L/s m /j 8 690

8,5

734

Inconnu 29,8

2580

Sources : SPEED, 1997 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Captage lycée agricole

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Captage Amehiti page 30/218


Carte 5. : Localisation des cours d’eau, voiries, ouvrages d’art et sites touristiques

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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2.7

Qualité
des
eaux

 2.7.1

organique. 

Les problèmes de qualité des eaux

Plusieurs facteurs sont susceptibles de dégrader la qualité des eaux à ‘Opunohu : l’augmentation de la démographie dans la vallée et dans la baie, l’augmentation de la surface des lotissements agricoles, le développement des élevages porcins, l’utilisation d’intrants agricoles ou de rejets d’effluents liquides. Ainsi, les eaux de ruissellement se déversant dans la baie de ‘Opunohu sont susceptibles d’être de mauvaise qualité et chargées en particules terrigènes. Elles peuvent présenter des risques de contamination des espèces d’eaux douces, marines et de la nappe phréatique. Des analyses de la qualité des eaux destinée à la consommation humaine de la commune de Moorea ont été réalisées en mars 2009, juillet 2009, décembre 2009 et mai 2010 par le Centre d’hygiène et de Salubrité Publique et par le LASEA pour la commune de Moorea. 2 stations de prélèvements d’eau sont situées sur la zone d’étude : Habitant ‘Opunohu et Service de l’Equipement. Les résultats des analyses microbiologiques et physicochimiques de l’eau destinée à la consommation humaine sont tous non conformes sur ces 2 stations. À noter que la plupart des analyses réalisées sur le reste de l’île de Moorea sont également non conformes. D’autre part, les facteurs de dégradation de la qualité des eaux de rivières et des eaux lagonaires cités ci-dessus (augmentation de la démographie, augmentation des surfaces mises à nu, rejets d’effluents liquides, assainissement des eaux usées défectueux, …) sont applicables sur l’ensemble de Tahiti et Moorea.

Des analyses de la faune et de la qualité biologique et physico-chimique de la rivière ‘Opunohu ont été réalisées par N. Mary en mai et octobre 2009 sur 3 stations : Cours inférieur, Intermédiaire et Amont (MARY N., 2010). 

Caractéristiques de la faune de l’Opunohu :

Les taxons de macro-invertébrés benthiques sont particulièrement bien représentés sur la partie supérieure de la rivière ’Opunohu. Ils sont relativement ubiquistes (que l’on rencontre partout) sur les parties intermédiaire et inférieure. Les analyses biologiques et physico-chimiques de la rivière ’Opunohu montrent que la rivière est peu soumise à des perturbations de type Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Caractéristiques biologiques et physico-chimiques de la rivière ’Opunohu :

Tableau
3
:
Analyses physico-chimiques sur la rivière ’Opunohu 
 Stations rivière ‘Opunohu

pH

Conductivité

Calcium

Supérieure

7,5 –8

Faible à moyenne 80 – 140 uS/cm

Faible < 10 mg/l

Faible 1 mg/l

Faible 6-7 mg/l

<5 mg/l

0,5 mg/l

< 0,01 mg/l

Intermédiaire 7,5 –8 Inférieur

Moyenne 120 – 175 uS/cm

Moyenne 10 – 15 mg/l

Faible 3 mg/l

Moyenne 5 – 8 mg/l

<3 mg/l

0,5 mg/l

< 0,01 mg/l

Sulfates Magnésium

Perturbations de type organique Oxydabilité Nitrates Ammonium au KMnO4

Sources : MARY, 2010 Les eaux dans la rivière et la baie de ‘Opunohu reste de meilleur qualité, notamment en comparaison avec la baie voisine de Pao Pao, Suites aux épisodes de fortes pluies, les eaux dans la baie de Pao Pao peuvent être très chargées en particules terrigènes, notamment à cause d’une érosion des sols accrue. Les eaux de la baie de ‘Opunohu sont moins brunes par temps pluvieux et donc plus attractives pour le mouillage des bateaux de croisières

2.7.2

Les intrants pour l’agriculture

L'importation, la commercialisation et l'utilisation des pesticides en Polynésie française est réglementée par la loi de Pays n° 2011-19 du 19 juillet 2011. Selon le CRIOBE, des traces de métaux lourds auraient été observées dans des analyses réalisées sur des poissons sur le récif de ‘Opunohu. Selon l’EPEFPA (Établissement Public d’Enseignement de la Formation Professionnelle Agricole), des produits tels que l’Améthryne ou le Diuron sont toujours utilisés dans la vallée. Ces substances dangereuses sont interdites dans l’Union Européenne et en France métropolitaine. Or l’utilisation de ces produits est toujours autorisée en Polynésie française par l’arrêté n° 1065 CM du 25 juillet 2011 fixant la liste des substances actives et préparations commerciales de pesticides autorisées en Polynésie française

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Il n’y a pas à notre connaissance de réel suivi et de contrôle de l’utilisation des intrants et pesticides pour l’agriculture dans la vallée de ‘Opunohu. 2.7.3

Les impacts sur le milieu marin

La zonation des communautés macrobenthiques (coraux, algues, mollusques, éponges et échinodermes) de récifs frangeants a été examinée le long de l’écosystème corallien insulaire des deux baies de Moorea, la baie de ‘Opunohu et la baie de Cook (Adjeroud, 2000). Il est observé que la richesse spécifique, l’abondance et le recouvrement des coraux ainsi que la richesse spécifique des algues augmentent du fond vers l’entrée des deux baies. Les gradients des communautés de coraux, d’algues et d’échinodermes sont fortement corrélés à un ou plusieurs des facteurs abiotiques suivants : salinité, turbidité, concentration en silicates des eaux de surface, et teneur des sédiments en carbone organique, hydrates de carbone et acides aminés. Les valeurs de ces facteurs traduisent d’importants apports terrigènes, provenant essentiellement des rejets des rivières situées en fond de baie. Dans cette partie des baies où le degré de confinement est élevé, seuls les organismes les plus résistants aux fortes turbidités, aux dessalures et à l’hypersédimentation peuvent s’installer. La pauvreté en coraux et en échinodermes en fond de baie de ‘Opunohu semble être une caractéristique des baies polynésiennes. En revanche, l’augmentation de la pollution des eaux de ruissellement du bassin versant (pollution tellurique, bactériologique et physico-chimique) liée aux activités anthropiques accentue la dégradation des communautés benthiques, jusqu’au récif frangeant à l’entrée de la baie.

Protection des berges (régime des eaux et forêts) : Dans l’ensemble du Pays de la Polynésie française, tous les cours d’eau font partie du domaine public fluvial. La délibération n°13/1958 du 7 février 1958, sur le régime des eaux et forêts en Polynésie française stipule que « nul ne pourra couper ou

arracher des arbres sur les rives d’un cours d’eau sur une largeur de 20 m à partir des bords du lit dudit cours d’eau déterminés par la hauteur des eaux coulant à pleins bords avant de déborder ». Comme le mentionne la circulaire du 2 mars 2005 relative à la définition de la notion de cours d’eau en France nous retiendrons que la protection des berges s’applique aux cours d’eau permanents ainsi qu’aux rivières temporaires, du moment qu’un lit naturel s’observe et qu’un débit existe une majeure partie de l’année. Localisation des cours d’eau : La localisation précise des cours d’eau sur les cartes issues du SIG peut varier selon les origines possibles : interprétation des photoplans du SAU, calcul à partir du modèle numérique de terrain, ou réalité terrain. Les données des cours d’eau (lit des rivières, confluences) proposées par le SAU, résultant sûrement de l’interprétation des photoplans de 1997, sont en partie fausses comparées aux relevés de terrain effectués dans le cadre cette étude et de l’étude PAVOC (Jacq, 2011). Les cours d’eau calculés au 2000e et au 200e à partir du modèle numérique de terrain (MNT, par Geomatrix) se rapprochent plus de la réalité terrain. Toutefois, en raison sûrement de la mauvaise interprétation et qualité du MNT, plusieurs cours d’eau étaient encore mal placés. Les cours d’eau observés sur le terrain ont donc été modifiés pour la présente étude. Hydrowatch : Hydrowatch est un programme scientifique proposé par la Gump Research Station (G.R.S.). Il consiste à suivre la qualité des eaux des cours d’eau d’un bassin versant selon différents paramètres physico-chimiques et bactériologiques et sur différentes stations, pour évaluer les impacts de la qualité des eaux sur les habitats aquatiques d’eau douce et du milieu marin. Les données scientifiques obtenues serviraient d’indicateurs de l’évolution de la qualité des eaux pour réajuster l’apport d’intrants agricoles, et de force de proposition pour la mise en place de pratiques agricoles davantage respectueuses de l’environnement. La G.R.S. propose de mettre en place le programme Hydrowatch sur le bassin versant de ‘Opunohu. Pour l’instant, ce programme reset au stade de projet.

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2.8

de 500 m d'altitude). Cette proportion est remarquable car le domaine de 'Opunohu apparaît comme un site très représentatif de la flore de Moorea, les parcours de randonnées existants permettant d'y observer près de la moitié de la flore native de l'île.

Milieu
naturel
Terrestre
 2.8.1

Flore

Les prospections intensives de la baie de 'Opunohu ont permis de dresser la liste de la flore rencontrée en dessous de 500 m d'altitude ; En effet, les formations végétales de hautes altitudes n'ont pas été visitées dans le cadre de ce travail en raison des enjeux et des menaces au patrimoine essentiellement concentrés sous 500 m d'altitude. La flore identifiée dans la baie est donc celle qui est la plus accessible aux promeneurs ou randonneurs. Par ailleurs, elle se veut aussi exhaustive que possible, notamment au sein des espèces indigènes, endémiques et des introduites naturalisées. Il est certain que toutes les plantes ornementales n'ont pas été inventoriées, notamment celles rencontrées dans les quelques zones habitées hors domaine. Enfin, le domaine de 'Opunohu présente la quasi-totalité de la flore identifiée dans la baie, à l'exception de quelques espèces littorales et ornementales. Cette liste été dressée essentiellement à partir de nos propres prospections mais également d'informations disponibles dans la bibliographie (Jacq, 2010 & 2011a ; Florence et al., 2007-) et de communications personnelles du botaniste Ravahere Taputuarai, effectuant l'inventaire de la flore indigène de Moorea dans le cadre du programme Biocode (http://mooreabiocode.org/). À partir des mêmes sources, une liste de la flore de Moorea a été compilée afin de pouvoir apprécier la représentativité de la flore de 'Opunohu. Cette liste de la flore de 'Opunohu est néanmoins incomplète et pourra être amendée par les travaux de Jean-Yves Meyer, Ravahere Taputuarai et Marie Fourdrigniez, ayant œuvré pour le programme Biocode.

Au sein des 147 espèces indigènes au sens large (non introduites par l'homme) rencontrées à 'Opunohu, 107 sont indigènes au sens strict (car retrouvées en dehors de Polynésie orientale), 31 sont endémiques des îles de la Société et 40 de Polynésie orientale. Cette flore compte ainsi un taux d'endémisme de la Société de 27%, ce qui peut être considéré comme relativement important. En effet, dans les îles hautes polynésiennes, les espèces endémiques sont beaucoup plus nombreuses à haute altitude qu'à basse altitude. Le domaine de 'Opunohu présente donc encore, à relativement basse altitude, des formations végétales originales comprenant des endémiques archipélaires assez fréquentes. Enfin, trois espèces végétales protégées par la réglementation (arrêté 306 CM du 20 février 2008) ont été identifiées dans la baie sur les 20 présentes à Moorea, ce qui est un nombre relativement faible et indique que la plupart des espèces les plus rares sont présentes à plus haute altitude ou dans d'autres baies de l'île.

Ce travail a ainsi permis de mettre en évidence que la flore du domaine de 'Opunohu sous 500 m d'altitude comprend en 2011 un nombre minimum de 501 espèces de plantes vasculaires sur les 785 qui ont été recensées sur l'île, soit plus des 2 tiers de la flore connue de Moorea (voir tableau 4 cidessous et annexe 1).

Parmi ces espèces, 147 sont des indigènes au sens large (flore primaire), tandis que 354 sont des introduites (flore secondaire). La flore de basse et moyenne altitude du domaine de 'Opunohu se compose donc de 71% d'espèces introduites, ce qui n'est pas surprenant en raison de la prise en compte de zones habitées et de zones agricoles diversifiées mises en place depuis les années 1970. Elle comprend, par ailleurs, près de la moitié des plantes indigènes de Moorea (sachant qu'une grande partie de celles là sont présentes au-dessus Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Tableau
4
1:
Statut
des
plantes
vasculaires
du
domaine
de
'Opunohu
et
de
 l'île
de
Moorea
 (PO : Polynésie orientale ; PF : Polynésie française ; IDV : Iles du Vent ; s.l. : au sens large ; s.s. : au sens strict) Statut

Abondance 'Opunohu End. PO 7 End. PF 2 Indigènes End. Société 23 s.l. End. IDV 7 End. Moorea 1 Indigènes s.s. 107 Total indigène 147 Cultivées 138 Subspontanées 46 Introduites Adventices 99 Naturalisées 71 Total introduites 354 Introductions modernes 311 Introductions polynésiennes 43 Total 501 dont menaçant la biodiversité 22 dont protégées 3

Moorea 13 16 75

L'index de secondarisation (proportion d'espèces introduites) atteint 71% tandis que l'indice de secondarisation (espèces indigènes / espèces naturalisées) est voisin de 2,1. La proportion d'espèces introduites à 'Opunohu apparaît ainsi relativement élevée en raison de la prise en compte de zones habitées et cultivée tandis que l'indice de secondarisation est moyen, du fait d'une flore primaire diversifiée et d'un nombre important d'espèces introduites naturalisées.

11 194 309 189 19 136 132 476 404 72 785 25 20

2.8.1.1

Les 354 espèces introduites (soit ¾ de la flore exotique de Moorea) peuvent être subdivisées en deux groupes selon leur origine dans l'île. Ainsi, 43 espèces, soit 12% des espèces introduites, sont considérées comme étant des introductions polynésiennes, implantées par les polynésiens à l'occasion de leurs migrations, il y a plus de 1000 ans. Les espèces restantes (311, soit 88%) sont des introductions modernes, importées depuis la redécouverte de la Polynésie par les Européens, soit un peu plus de 200 ans auparavant. Enfin, parmi l'ensemble des espèces introduites, nous pouvons distinguer les espèces cultivées (138, soit 39%), les espèces subspontanées ou subsistant sur le site de plantation (46, soit 13%), les adventices ou mauvaises herbes 1

Dans l'Annexe 1, la colonne statut biogéographique est relative au statut d'indigénat (Ind. : indigène ; Mod. : introduction moderne ; Pol. : introduction polynésienne) et d'endémicité (Moorea : endémique de Moorea ; Tahiti & Moorea : endémique des îles du Vent ; Société : endémique de la Société ; PF : Endémique de Polynésie française ; PO : endémique de Polynésie orientale). La colonne statut de naturalisation précise le degré de naturalisation des espèces introduites (Cult. : cultivée ; Subsp. : subspontanée ; Adv. : adventice ; Nat. : naturalisée). Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

des cultures et jardins (99, soit 28%) et les espèces naturalisées se disséminant dans un écosystème sans intervention humaine (71, soit 20%). Ces dernières espèces peuvent, à l'occasion, poser des problèmes relatifs à la bonne conservation du milieu naturel mais également aux activités humaines ; elles sont alors appelées espèces envahissantes ou nuisibles. En l'occurrence, le domaine de 'Opunohu compte 22 espèces classées comme menaçant la biodiversité de Polynésie française sur les 25 recensées sur Moorea et les 35 classées en Polynésie française (arrêté 65 CM du 23 janvier 2006). Ce chiffre est très élevé et résulte de l'important développement agricole ayant transformé la baie depuis une quarantaine d'année.

Espèces remarquables ou patrimoniales

Les espèces remarquables de la baie de 'Opunohu ont été définies selon plusieurs critères. Il s'agit tout d'abord des espèces indigènes possédant un statut de conservation défavorable. Parmi elles, sont trouvées les espèces protégées par la réglementation mais également d'autres espèces jugées comme rares et patrimoniales au cours des prospections. Par ailleurs, la baie de 'Opunohu ayant été marquée par l'occupation humaine ancienne, il est apparu que les vestiges archéologiques ne consistaient pas uniquement en des structures lithiques. En effet, il subsiste également des espèces végétales utiles et installées à l'époque polynésienne, qui témoignent de l'occupation polynésienne ancienne. Il s'agit principalement d'introductions polynésiennes mais également d'arbres considérés comme indigènes et trouvés dans la baie en dehors de leurs stations naturelles. La plupart de ces plantes patrimoniales sont présentées au sein de la carte 6. 

Espèces protégées

Trois espèces végétales protégées par la réglementation (arrêté 306 CM du 20 février 2008) ont été recensées dans la baie : Christiana vescoana : cet arbre endémique de Tahiti et Moorea a été observé pour la première fois à 'Opunohu au cours des présentes prospections. Une station de 3 pieds fertiles a été localisée sur un versant rocheux de l'entrée de la vallée de Amehiti. Des graines ont été collectées et mises en culture dans le cadre du programme de conservation d'espèces

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protégées mené par la DIREN à Tahiti et Moorea. Des plants ont ainsi pu être obtenus et seront plantés dans le domaine de 'Opunohu avec la collaboration du SDR afin de mettre en place une plantation conservatoire de l'espèce. Cette dernière est menacée à 'Opunohu par le développement des plantes envahissantes comme Spathodea campanulata, Tecoma stans, Lantana camara, Waterhousea floribunda et Eugenia uniflora. Cette station pourrait être suivie régulièrement avec coupe des espèces envahissantes et récolte de semences. A noter également la présence d'une autre station constituée d'un unique pied difficile d'accès à l'amont de la falaise Ouest du Mont Rotui, au-dessus de Vaihere.

Moerenhoutia commelynae (Synonyme : M. plantaginea): cette orchidée endémique de Tahiti, Moorea et Raiatea est connue de plusieurs localités à Moorea mais également dans le domaine de 'Opunohu. Plusieurs stations ont ainsi été découvertes par Jean-Yves Meyer et Ravahere Taputuarai dans le cadre du programme Biocode. Dans la baie de 'Opunohu, elle a été localisée à proximité du sentier des 3 cocotiers en bordure de rivière mais également sur les berges rocheuses du fond de vallée de Amehiti. Elle semble pouvoir se maintenir sur les berges des rivières sans intervention humaine. Néanmoins, il convient de prendre des précautions lors de la création ou de l'entretien des sentiers puisque certaines stations sont situées à proximité.

Figure
10
:
Fleurs
et
fruits
de
Christiana
vescoana
dans
le
domaine
de
 'Opunohu

Figure
11
:
Station
de
Moerenhoutia
commelynae
en
fond
de
vallée
de
 Amehiti

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Planchonella tahitensis : cet arbre indigène trouvé dans les archipels des Tuamotu (Makatea, Niau, Anaa), des Australes (Rurutu, Tubuai, Raivavae) et de la Société (Tahiti, Moorea, Raiatea) apparaît moins rare que par le passé du fait de prospections plus intenses. Néanmoins, il marque des formations végétales remarquables qu'il convient de préserver. A 'Opunohu, une unique station de plusieurs dizaines de pieds a été localisée par Ravahere Taputuarai (comm. pers. 2011) en fond de vallée de Amehiti à proximité du col Atiati – Tiura. Cette station étant difficile à rallier et l'espèce peu rare, il n'est ici pas proposé d'initier des visites régulières afin de contrôler les plantes envahissantes.

Figure
12
:
Port
de
Planchonella
tahitensis
à
Moorea

Il faut enfin noter la présence du palmier protégé en provenance des Marquises, Pelagodoxa henryana, qui a été planté le long de la route à l'entrée du domaine. 

Espèces localement rares ou remarquables

Plusieurs espèces rares à peu communes dans la baie ou témoignant de formations végétales très relictuelles méritent reconnaissance et préservation : Alphitonia zizyphoides – Toi : cet arbre indigène est aujourd'hui peu commun dans la plupart des îles de la Société, du fait d'une régénération très limitée par le développement de plantes envahissantes. Il n'a été observé au sein du domaine que sous la forme d'une douzaine de pieds isolés le long de la route du belvédère et également au sein ou en bordure de certaines plantations de pins. Il est caractéristique à Moorea de la forêt de Rhus qui a été largement restreinte par l'horticulture polynésienne et l'agriculture moderne. Des récoltes de semences ont été entreprises par le SDR afin de constituer une plantation expérimentale sur le domaine. Serianthes myriadenia – Faifai : cet arbre indigène est également peu commun à très rare dans les îles de la Société et à Nuku Hiva aux Marquises. Il est limité par les plantes envahissantes, par l'abroutissement des plantules par les herbivores mais également par la prédation de des semences par les rats. Il est caractéristique à Moorea de la forêt mésophile de Serianthes qui a été largement restreinte par l'horticulture polynésienne. Plusieurs populations ont été localisées dans la baie, dont une station de plusieurs dizaines de pieds localisée sur les flancs rocheux de la moyenne vallée de Amehiti au Nord du domaine, des pieds isolés sous le Mont Mou'aroa et une forêt sur les flancs de la vallée de Urufara limitrophes de Papetoai. Des récoltes de semences ont été entreprises par le SDR afin de constituer une plantation expérimentale sur le domaine. Santalum insulare var. raiateense – Ahi : cette variété de santal est endémique de Moorea et Raiatea. Elle s'est raréfiée du fait de l'exploitation de son bois odorant mais également de la prédation de la totalité de ses semences par le rat noir, et dans une moindre mesure, du développement des plantes envahissantes. Deux stations ont été localisées dans le domaine, au niveau des zones rocheuses de part et d'autre du col des 3 cocotiers et sur une crête secondaire sous le Mont Mou'aroa (Taputuarai, comm. pers. 2011 et obs. pers. 2011). Il parait souhaitable de ne pas divulguer les localisations précises de ces stations afin de préserver ces santals de toute exploitation. A noter également l'existence de 3 plantations de santal (2007 et 2010) sur le domaine à partir de graines prélevées sur le crête du Mont Rotui depuis 2001. Il pourrait être pertinent de réaliser des opérations régulières de dératisation

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de la population la plus importante du col des 3 cocotiers afin de pouvoir récolter des fruits matures et alors constituer des plantations plus diversifiées.

Melochia odorata – Ma'o : cet arbuste indigène présent aux Tuamotu (Makatea, Niau) et dans la Société (Tahiti, Moorea, Huahine, Raiatea) est très rare à Moorea où il n'avait apparemment pas été observé depuis plus d'un siècle. En effet, une unique plantule a été observée en bord de sentier à l'Ouest du col des 3 cocotiers en 2011 (obs. pers. 2011), sans que le pied mère ait pu être trouvé à proximité (Ravahere Taputuarai, comm. pers. 2011). Il serait ainsi pertinent de poursuivre les recherches dans la station mais également suivre la croissance de la plantule jusqu'à la production de fleurs et fruits pour confirmer l'identification et éventuellement récolter des semences pour multiplication.

Ces espèces font partie du paysage traditionnel polynésien et indiquent une ancienne occupation humaine. Elles sont relativement communes dans la baie de 'Opunohu, la plus remarquable étant le Mape ou châtaignier d'Océanie (Inocarpus fagifer) qui s'est largement naturalisé et occupe d'importantes superficies des vallées et pentes.

Oberonia tahitensis – Rimarima : cette petite orchidée épiphyte est endémique de Tahiti et Moorea où elle a apparemment été retrouvée récemment au sein du domaine de 'Opunohu (Margonska & Szlachetko, 2010). Très mal connue car facilement confondue avec l'indigène Oberonia equitans, elle serait à rechercher pour préciser son abondance et sa répartition. Dendrobium crispatum : cette petite orchidée épiphyte est endémique des îles de Tahiti, Moorea et Raiatea. A Moorea, elle n'a été identifiée que récemment par Ravahere Taputuarai au sein du domaine de 'Opunohu. En 2011, 2 autres stations dans le domaine ont été localisées et il est probable qu'elle soit plus commune qu'on puisse le penser. Cheilanthes nudiuscula : cette petite fougère très poilue est parfois confondue avec C. tenuifolia également présente à Moorea. Elle est indigène et apparemment connue en Polynésie française uniquement de Tahiti et Moorea. A Moorea, une station a été découverte sur la crête rocheuse située à l'Est du col des 3 cocotiers en 2011.

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Espèces liées aux structures archéologiques (espèces patrimoniales ou espèces culturelles)

Les espèces les plus pertinentes sont moins abondantes, beaucoup plus ponctuelles, et témoignent d'actions de plantations anciennes dont sont issus les pieds observés (les mêmes individus ou leurs descendants). Il s'agit notamment de : -

Artocarpus altilis – 'Uru : cet arbre d'introduction polynésienne est trouvé à 'Opunohu essentiellement en contrebas du col des 3 cocotiers, sur le flanc Nord de la vallée de Amehiti et également sur les flancs de la vallée de Urufara ; il devait être beaucoup plus commun par le passé mais à certainement régressé devant la fermeture du milieu par le Purau ou les plantes envahissantes.

-

Barringtonia asiatica – Hutu : cet arbre au gros fruit flottant est considéré comme indigène en position littorale. Il est observé régulièrement plus à l'intérieur dans les terres, avec de gros individus à proximité de certaines structures lithiques et des pieds plus jeunes en contrebas ou le long des cours d'eau, résultant alors de régénération naturelle.

-

Calophyllum inophyllum – Tamanu : cet arbre considéré comme une introduction polynésienne peut être observé en position littorale mais également à l'intérieur des terres où il certainement été planté. Ainsi, au moins un bosquet a été localisé en moyenne vallée de Amehiti avec quelques gros individus et de nombreux pieds plus jeunes.

-

Cerbera odollam – Reva : cet arbre est considéré comme une introduction polynésienne dans les archipels de la Société, des Gambier et des Australes où il n'est trouvé qu'à proximité de structures archéologiques. A 'Opunohu, un bosquet est trouvé uniquement sur un marae en bord de route en contrebas du belvédère. Il s'agit, par ailleurs, d'une plante toxique, souvent utilisée comme telle.

-

Crateva religiosa – Pua veo, Pua veoveo : cet arbre d'introduction polynésienne est extrêmement rare aujourd'hui en Polynésie où seuls quelques pieds sont connus à Tahiti et Moorea. Son nom d'espèce "religiosa" tient au fait qu'il était planté essentiellement sur les structures religieuses par le passé. A 'Opunohu, quelques pieds ont

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été localisés sur une structure archéologique, probablement un marae, dans une plantation de Agathis du début du sentier des ancêtres. Un autre pied a été planté ultérieurement à l'antenne SDR de 'Opunohu. Il s'agit d'un arbre qu'il conviendrait de multiplier et de replanter pour éviter sa disparition. -

Ficus tinctoria subsp. tinctoria – Mati : ce petit banian aux figues stériles est une introduction polynésienne. Il est présent à l'état disséminé et subspontané en sous-bois des forêts de Mape – Inocarpus fagifer du domaine et témoigne, du fait de sa stérilité, d'anciennes implantations humaines.

-

Spondias cytherea – Vi Tahiti : cet arbre aux fruits comestibles d'introduction polynésienne est essentiellement cultivé à proximité des habitations en Polynésie française. Un pied de grande taille a été observé le long du sentier menant au col des 3 cocotiers, dans une bambouseraie. Il s'agit certainement d'un pied planté plus d'une centaine d'années auparavant.

-

Thespesia populnea – Miro : cet arbre indigène est présent sur le littoral ou les basses pentes rocheuses des îles de la Société. Néanmoins, il est souvent trouvé planté sur les structures religieuses plus à l'intérieur dans les terres. A 'Opunohu, un unique pied a été observé sur un marae restauré du sentier des ancêtres.

La préservation de ces arbres, aux cotés des structures lithiques, comme témoins historiques de l'histoire humaine de la baie nous paraît alors très importante au titre d’un patrimoine végétal culturel. Les stations les plus remarquables pourraient également être mises en valeur (dégagement des pieds ciblés et signalétique).

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Figure
13
:
Tronc
de
pomme‐cythère
–
Vi
Tahiti
–
Spondias
cytherea
au
bord
 du
sentier
menant
au
col
des
3
cocotiers

Figure
14
:
Fruits
de
Pua
veo
‐
Crateva
religiosa

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Carte 6. : Localisation des plantes patrimoniales dans la baie et la vallée de 'Opunohu

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2.8.1.2

Figure
15
:
Invasion
de
Eugenia
uniflora
en
bord
de
route
à
'A'araeo

Espèces envahissantes

En Polynésie française, 35 plantes ont été classées comme menaçant la biodiversité en raison de leur développement excessif et des nuisances conséquentes envers la végétation et la flore indigène (arrêté 65 CM du 23 janvier 2006). Parmi ces 35 espèces, 25 ont été recensées sur Moorea, 23 dans la baie de Opunohu et 22 dans le domaine de Opunohu, seul Furcraea foetida ayant été observé en dehors du domaine. Meyer et al. (2011) indiquent, quant à eux, seulement 12 espèces menaçant la biodiversité comme présentes dans le domaine. La répartition de ces plantes envahissantes est présentée au sein de la carte 7. Le tableau 5 présente ainsi le détail et l'état de développement de l'ensemble des plantes envahissantes localisées dans la baie. Il apparaît que la plupart de ces espèces (19 sur 23) sont naturalisées, seules la sensitive géante étant considérée comme une adventice et Flemingia, Furcraea et Psidium cattleianum comme subspontanées. Ces 3 taxons pourraient tout à fait faire l'objet de campagnes d'éradication alors que leurs populations ne sont encore pas très importantes. Le degré de menace est également indiqué pour chacune des espèces tout comme la dynamique actuelle. Les espèces les plus à redouter sont donc Castilla elastica, Eugenia uniflora, Mikania scandens, Spathodea campanulata et Waterhousea floribunda. Il s'agit d'espèces qui vont poser problème à l'avenir tant au niveau des formations végétales naturelles que des plantations forestières ou des cultures horticoles ou maraîchères. Il conviendrait alors de développer des stratégies de lutte pour les cantonner à une partie de la baie ou pour les contrôler. Si Eugenia et Waterhousea semblent pouvoir se régénérer en sous-bois de forêt naturelle après une dissémination des graines par les oiseaux ou les cochons, les 3 autres espèces sont largement favorisées par les perturbations humaines (travaux de piste, défrichage). La secondarisation et l'homogénéisation du paysage de larges pans de la baie pourrait donc être ralentie en évitant le mitage du milieu et la définition de zones préservées de tels travaux.

Figure
16
:
Invasion
de
Waterhousea
floribunda
en
bord
de
route
à
'A'araeo

En plus de ces espèces, plusieurs autres présentent un caractère envahissant en raison de leur développement important ou d'une dynamique intense. Il s'agit du palmier frisé - Dypsis madagascariensis qui est trouvé sur une grande partie du domaine en raison de ses fruits consommés par les oiseaux, de l'arbre Pitipiti'o popa'a - Adenanthera pavonina également dispersé par les oiseaux et qui présente quelques populations relativement denses, de l'arbrisseau épineux Solanum torvum qui progresse dans les zones cultivées, de l'herbacée rampante Wedelia - Sphagneticola trilobata qui recouvre le sol des zones ouvertes ou des sous-bois peu denses et de la liane grimpante Pueraria phaseoloides très commune dans les friches. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Carte 7. : Localisation des plantes envahissantes dans la baie et la vallée de 'Opunohu

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Tableau
5
:
Situation
des
plantes
menaçant
la
biodiversité
dans
la
baie
de
'Opunohu
(*
faible
;
**
moyen
;
***
fort)
 Taxons

Nom local

Statut

Menace

Dynamique

Castilla elastica subsp. elastica

Caoutchouc

Naturalisé

***

En extension

Cecropia peltata

Parasolier

Naturalisé

*

Cantonné

Eugenia uniflora

Cerise

Naturalisé

***

En extension

Falcataria moluccana

Falcata

Naturalisé

**

En extension

Flemingia strobilifera Furcraea foetida

Queue de chevrette

Subspontané Subspontané

* *

Cantonné Cantonné

Naturalisé

**

Cantonné

Kalanchoe pinnata Lantana camara

Lantana

Naturalisé

**

Stable

Leucaena leucocephala

Acacia

Naturalisé

*

Stable

Melinis minutiflora

Mélinis

Naturalisé

**

Stable

Merremia peltata

Pohue

Naturalisé

***

Stable

Miconia calvescens

Miconia

Naturalisé

**

Stable

Mikania scandens

Mikania

Naturalisé

***

En extension

Mimosa diplotricha var. diplotricha

Sensitive géante

Adventice

**

Stable

Passiflora maliformis

Parapatini

Naturalisé

**

Progression lente

Passiflora suberosa Psidium cattleianum

Goyavier de Chine

Naturalisé Subspontané

* **

Stable Cantonné

Rubus rosifolius

Framboisier

Naturalisé

*

Stable

Spathodea campanulata

Pisse-pisse, Tulipier

Naturalisé

***

En extension

Syzygium cumini

Pistachier

Naturalisé

**

Progression lente

Syzygium jambos Tecoma stans

Pomme jaune Piti

Naturalisé Naturalisé

*** **

Cantonné Stable

Naturalisé

***

En extension

Waterhousea floribunda

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Commentaires En explosion dans le domaine et les vallées adjacentes, disséminé par les oiseaux, très préoccupant De rares pieds à l'entrée de la vallée de Amehiti En explosion dans l'Ouest du domaine et les vallées adjacentes, disséminé par les oiseaux, assez préoccupant Se régénère à partir des plantations, essentiellement en bord de routes et de pistes Planté comme ornementale en contrebas du belvédère, se maintient Restreint à l'entrée Sud de la baie de Urufara Restreint à l'amont de Ofaitere, en bordure du domaine et à l'entrée Sud de la baie de Urufara Présent dans les zones ouvertes des bords de culture et des formations végétales ouvertes comme les fruticées ; tend à disparaître en sous-bois de formations denses Pieds isolés en bord de route dans le domaine et fourrés denses au Nord de la baie de Urufara Limité aux zones ouvertes près des routes, des cultures ou suite aux incendies Présent au niveau des friches et dans les canopées des formations arborescentes au niveau de perturbations Limité et localisé dans le domaine par faute de milieu écologique favorable En explosion partout jusqu'à au moins 500 m d'altitude Limité aux zones ouvertes, essentiellement en bord de route et dans les cultures Présent à l'état épars dans le domaine ; semble se disperser à partir des sous-bois de plantations de Falcata Limité aux zones ouvertes des milieux secs et rocheux Une seule touffe localisée sous une plantation de pins Limité et peu abondant dans le domaine par faute de milieu écologique favorable Présent à peu près partout, explosif au niveau des défrichements ; dispersé et opportuniste dans les formations naturelles, attendant les ouvertures Présent à l'état dispersé dans le domaine avec régénération éparse, quelques bosquets en bord de rivière principale mais surtout sur les flancs des vallées de Urufara et plus au Nord Restreint à l'amont de Ofaitere, en bordure du domaine Limité aux zones ouvertes des milieux secs et rocheux En explosion dans l'Ouest du domaine, les vallées adjacentes et la propriété Kellum, disséminé par les oiseaux, très préoccupant

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2.8.2

Formations végétales en 2011

Avant tout, il faut souligner que les descriptions de la végétation de la baie de 'Opunohu sont rares dans la littérature. Nous choisissons néanmoins de présenter pour mémoire la plus ancienne dont nous avons connaissance. Ainsi, selon des missionnaires visitant la vallée de 'Opunohu en 1805, la végétation des zones planes de la basse vallée était composée d'une forêt dense de Purau - Hibiscus tiliaceus et Mape - Inocarpus fagifer (et quelques autres arbres mais pas de 'Uru - Artocarpus altilis) qui paraissait très fertile et bien alimentée en eau avec de nombreux Re'a - Curcuma longa et Re'a moeruru - Zingiber zerumbet. Plus à l'intérieur, lorsque le terrain commence à s'élever, les collines étaient couvertes de 'Uru - Artocarpus altilis, Ha'ari Cocos nucifera et 'Ahi'a - Syzygium malaccense et comportaient également les premières zones d'habitations au niveau de la zone appelée Hue (Green et al., 1967). Relativement à la végétation de 'Opunohu en 2011, nous ne développons que les formations accessibles à partir de la basse et moyenne vallée et celles des autres petites vallées débouchant dans la baie, formations les plus sujettes aux activités humaines. Les formations situées plus en altitude et sur les flancs des principales montagnes dominant la baie au-delà de 450 à 500 m d'altitude (par exemple les forêts hygrophiles de moyenne altitude ou les forêts de nuages dites ombrophiles) ne sont ainsi pas traitées. 

Méthodologie de la carte de végétation

Données de terrain Cette typologie de la végétation de la baie de 'Opunohu a été réalisée à partir de prospections de terrain extensives où l'analyse des formations était effectuée sur des points d'arrêts réguliers. Les prospections utilisées pour la photo-interprétation dans le cadre de cette étude, reprenant celles de Jacq (2010 et 2011a), sont représentées sur la carte 8. Les précédentes descriptions de la végétation de Moorea relevées dans la bibliographie ont également été prises en compte. Interprétation des photoplans de 2007 Les différentes textures et couleurs de végétation ont été numérisées à partir de l’orthophotographie, issue de prises de vue aérienne de 2007, donnée 2 raster la plus récente disponible . Dans les zones d’ombre sous-exposées et de nuages sur-exposées, nous avons utilisé les photoplans de Googleearth de 2006 et 2009 regéoréférencé à partir du MNT. Les nombreuses phographies de paysages et de végétation nous ont permis également d’améliorer grandement l’interprétation, notamment pour les formations de

haute altitude sur pentes très fortes et falaises. La restitution s’est faite à une échelle de 1/2000. L’interprétation des différentes formations végétales a été réalisée à l’aide des relevés floristiques lors des prospections au GPS menés sur le terrain (cette étude, Jacq, 2010 & 2011a). Les différentes textures repérées sur les zones prospectées ont ensuite pu être extrapolées aux autres zones de végétation à partir des textures et couleurs similaires, tout en prenant en compte l’écologie supposée des formations végétales des stations interprétées. Les unités de végétation (U.V.) observées ont été caractérisées par une physionomie et une composition floristique déterminée, dans laquelle certains éléments exclusifs ou à peu près (espèces caractéristiques) révèlent par leur présence une écologie particulière (Braun Blanquet, 1928 ; Jennings et al, 2004). Le système de classification phytosociologique utilisé ici rejoint 3 celui de l’école anglo-américaine (AAPE : Anglo-American Plant Ecology ; Bouzillé, 2007). Il utilise une terminologie beaucoup plus simple que l’école 4 d’Europe centrale (CEPS ) et permet de combiner deux critères : physionomique et floristique. Un atlas à l’échelle des différentes vallées ou sous-vallées de la zone d’étude a été constitué et est présenté en annexe 2 permettant de mieux appréhender les unités de végétation. Pour chaque formation végétale ou unité de végétation, il a été défini, dans cette étude, 4 niveaux d’organisation : • Le type de formation (sous-groupe au sens AAPE) : o naturelle : dont les espèces indigènes ou natives dominent, elle comprend la formation primaire (très rares et absente ici) et la formation secondaire non antropisée. 5 o anthropique (ou secondarisé ) : dont les espèces dominantes sont liées à l’homme soit intentionnellement comme les plantations (pineraies), soit accidentellement comme les adventices ou rudérales comportant une majorité de plantes introduites dans des milieux souvent perturbés par l’homme (défrichement, village, piste…) ; o plantation : (parfois inclus dans les formations anthropiques) dont les espèces ont été plantés par l’homme, il s’agit des plantations forestières (pinus ou feuillus précieux), de cocoteraie, de brise vent (Casuarina) ou de verger. N.B. : On emploie le terme de « formation secondaire », par opposition aux formations primaires (naturelle), pour une formation ou un groupement végétal dont la physionomie et la composition floristique résultent de modifications entraînées par une perturbation (humaine ou naturelle). Les formations en Polynésie française, à de rares exceptions prêts (quelques forêt de nuages inaccessibles) sont toutes secondaires. 3

2

Le spatioplan QuickBird utilisé pour la carotgraphie des formations végétales par télédéction de Pouteau et al (2011) date de 2006. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

4 5

Seules deux grandes écoles se distinguent (CEPS et AAPE). Central European PhytoSociology A ne pas confondre avec « secondaire ».

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Carte 8. : Prospections utilisées pour l’interprétation des photoplans de 2007

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Carte 9. : Unités écologiques de la baie et vallée de ‘Opunohu (interprétation des photoplans de 2007, cette étude)

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Carte 10. : Formations végétales (unités de végétation) de la baie et vallée de ‘Opunohu

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Tableau
6
:
Synoptique
de
la
typologie
employée
dans
l'étude
et
leur
surface
respective
 Type de formations

Unités écologiques (UE)

Taxons caractéristiques

Série éclogique

Unités de végétation (UV)

Alliance

Topographie

Association(s)

Etendue d'eau

par UV ha

par UE %

-

Voirie Bambouseraie

Forêt

Hygrohile

Bambouseraie à Schizostachyum

Schizostachyum glaucifolium ('Ofe)

Mésophile

Bosquet à Adenanthera

Adenathera pavonima (Pitipiti'o)

Hibiscus tiliaceus (Purau)

Anthropique

Bosquet de Falcata

Falcataria moluccana (Falcata)

-

Anthropique

Bosquet de Syzygium cumini

Syzygium cumini(Faux-pistcahtiers, Pistas)

-

Hygrophile

Forêt à Inocarpus-Hibiscus

Inocarpus fagifer (Mape)

Mésohygrophile

Formations anthropiques

Littorale à paralittorale Fourré

Xérophile Anthropique

Forêt à Spathodea-Hibiscus

Spathodea campanulata (Pisse pisse)

Forêt secondaire littorale

Thespesia populnea (Miro)

Fourré à Leucaena Marécage à Typha

Leucaena leucocephala (Faux-acacia) Typha domingensis ('Opaero)

Herbacée Anthropique Lande

Xéromésophile

Cocoteraie

Pelouse secondaire

Paspalum spp. (Matie)

Lande éparse à Psidium-Miscanthus

Psidium guajava (Tuava)

Cocoteraie

Cocos nucifera (Ha'ari)

Agroforêt et plantations ornementales

Plantations

Forêt

Anthropique

Herbacée

Forêt

Cordon à Casuarina Plantation de Pinus Plantation d'ébénisterie Verger

Fourré

Végétation éparse

Hibiscus tiliaceus subsp. Tiliaceus (Purau), Syzygium malaccense (Ahi'a), Merremia peltata (Pohue) Hibiscus tiliaceus subsp. Tiliaceus (Purau), Merremia peltata (Pohue), Mikania scandens (Liane serpent) Hernandia nymphaeifolia (Tianina), Canavalia cathartica (Pipi), Fimbristylis cymosa (Mo'u) Acrostichum aureum ('Aoa) Sphagneticola trilobata (Wedelia), Commelina diffusa (Ma'a papa) Miscanthus floridulus ('A'eho), Lantana camara (Tataramoa)

Mangifera indica, Coffea arabica, Persea americana (Avota), Piper nigrum Casuarina equisetifolia subsp. Equisetifolia ('Aito) Pinus caribaea var. hondurensis Swietenia spp. (Acajou), Kahaya, Cedrela, Citrus spp. (Taporo), Persea americatana

par formation %

Solanum spp., Carica papaya, Musa spp. Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau)

Hygrophile

Forêt à Crossostylis

Crossostylis biflora (Mori)

Hygrophile

Forêt à Hibiscus

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau)

Hygrophile

Forêt à Neonauclea-Angiopteris

Neonauclea forsteri(Mara)

Mésophile

Forêt à Rhus-Hibiscus

Rhus taitensis ('Apape)

Ombrophile

Forêt à Weinmannia

Weinmannia parviflora ('Aito mou'a)

Mésophile

Forêt claire à Metrosideros-Hibiscus

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau) Syzygium malaccense (Ahi'a), Eugenia uniflora (Ceriser cayenne) Angiopteris evecta (Nahe), Aleurites moluccana (Ti'a'iri) Hibiscus tiliaceus (Purau), Ixora moorensis (Hitoa)

Fagraea berteroana (Pua), Pandanus tectorius (Fara)

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau)

Cyclophyllum bartramia (Toro'e'a)

Forêt marécageuse à Hibiscus-Acrostichum

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau)

Acrostichum aureum ('Aoa)

Fourré à Freycinetia

Freycinetia spp. (Fara pepe)

Lande à Dicranopteris

Dicranopteris linearis (Anuhe)

Commersonia bartramia (Mao)

Blechnum spp. (maquis sommitaux)

Machaerina (Mo'u) Lantana camara (Tataramoa), Miscanthus floridulus ('A'eho)

Tecoma stans (Piti)

Flancs pentus arrière-littoraux à basse altitude Para-littorale Basse vallée, plaine littorale, pâturage; jardin, jeune friche (Ananas)

Patrimoniale

Zone de ruissellement sur pente forte d'altitude

Patrimoniale

Crête et pentes fortes haute altitude

Arrière-littoral, embouchure

Crêtes de moyenne vallée

Falaises et zones rocheuses moyenne altitude

0.1%

48.6

2.1%

x x x

4.5%

x

47.3

2.1%

x

309.3

13.5%

x

141.0

6.1%

4.7

0.2%

0.6

0.0%

29.1

741.7

32.3%

1.3%

59.7

2.6% 0.7%

83.7 33.3

3.6% 1.5%

x

x 4.4

0.2%

113.8

0.1%

x x

15.9

0.7%

x

29.1

1.3%

non

192.0

0.0%

14.0

0.0% 0.0% 0.6%

46.5

2.0%

4.9%

15.4

11.6

0.1%

x

8.4%

x 281.6

12.3%

x x x x x

0.5%

x

15.9

0.7%

non

21.3%

x

Patrimoniale

319.9

13.9%

Remarquable

52.9

2.3%

Patrimoniale

54.7

2.4%

x 1123.2

49.0%

x non 1217.7

Patrimoniale

53.1%

Patrimoniale

-

x 12.1

0.5%

x 4.7

0.2%

13.9

0.6%

non x

Patrimoniale -

x

7.3%

non 75.9

0.1%

x

2294.6

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

x

489.1

-

Patrimoniale

Falaises et zones rocheuses haute altitude

1.3

0.7%

102.3

167.1 Flancs pentus de moyenne et haute vallée

1.8%

5.0

Décrit dans cette étude

x

Ananas comosus

Pentes faibles à moyennes de basse à moyenne vallée

40.3

%

0.1%

113.2

Pentes moyennes à fortes de moyenne à haute vallée

Basse vallée, vallons de basse altitude, Ripisylve sur roche en fond de vallée Flancs moyennement à très pentus de moyenne à haute vallée

0.4%

ha

1.8

Flancs pentus et crêtes à moyenne altitude

Total général

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

-

Frange littorale

Plantation d'

8.3

606.2

crête, basse et moyenne vallée Basse vallée

Ananas commosus

Végétation éparse des falaises

Bas de versants de basse et moyenne vallée, ancien défricheage (agriculture, floresterie)

Patrimoniale

Bas de versants et basse vallée

Serianthes myriadenia (Faifai)

Xéromésophile Ombrophile Xéromésophile

Zones peu pentues de moyenne vallée et ripisylves sur toutes pentes

-

Metrosideros collina (Puarata)

Lande

-

crête

Maraichage et vivrier

Ombrophile

Crête moyenne vallée

Bas de versants et basse vallée

Bosquet à Serianthes

Formations naturelles

Fourré

Moyenne vallée, bord de rivière

Mésophile

Littorale à paralittorale

ha

rivière et bassins aquacoles Batis

Zones nues

Habitat patrimoniale

100%

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L’unité écologique (U.E., classe au sens AAPE) est liée à la catégorie morphologique des plantes dominantes, représentée principalement par leur type biologique (herbe, arbuste, arbre) ou leur physionomie (frutescent,…). Les différentes unités écologiques rencontrées sur la zone d’étude sont détaillées ci après, les définitions proviennent de Da Lage & Métailié (2000) : o Herbacée : se dit d’un groupement ou d’une formation surtout constitué par des herbacées, plantes peu lignifiées, généralement de petites tailles à cycle de vie court. Ce terme peut être parfois précisé en parlant par exemple de :  Pelouse : couverture strictement herbeuse, naturelle ou créée (pâturages), rase, continue, comprenant de nombreuses plantes rhizomateuses ou prostrées. o Fourré : formation dense et peu pénétrable composée d’arbustes ramifiés naturellement dès la base. o Bambouseraie : composé de bambous, formation anthropique. Seul le bambou vert d’introduction polynésienne, Schizostachyum glaucifolium - ‘Ofe, s’est largement naturalisée dans les vallées. o Forêt : formation végétale constituée d’arbres spontanés ou plantés, aux houppiers jointifs ou peu espacés, dominant 6 souvent un sous-bois arbustif et herbacé . • L’unité de végétation (U.V.) ou formation végétale au sens strict est ici définie en général par la ou les deux espèces dominantes principales (respectivement alliance et association au sens AAPE) ou caractéristique. Certaines formations végétales, en raison de la complexité ou de la particularité de la station dans laquelle elles sont cantonnées, peuvent être nommées du nom de la station elle-même (végétation des nuages, forêt littorale). • Le faciès est un aspect physionomique particulier de l’unité de végétation, conféré localement à un groupement végétal par la dominance d’une espèce pour les formations naturelles, et un type de plantations ou un état particulier (entretien, santé) pour les formations anthropiques. Les deux niveaux d’organisation de la végétation les plus importants ont été représentés cartographiquement : les unités écologiques permettant d’avoir une vision plus physionomique ou paysagère du site et les formations végétales d’aspect plus botanique. Les formations végétales sont présenté ci-après selon leur physionomie (formations forestières, arbustives et herbacées) puis en fonction de leur degré de naturalité (formations naturelles, formations secondaires 6

Cette définition de la forêt ne peut rejoindre celle de la FAO dont un des critères est d’avoir des peuplements de plus de 5 m de haut. Les forêts polynésiennes sont rarement très hautes (<15 m). Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

polynésiennes, formations secondaires modernes). Le tableau 6 présente l'intégralité des formations rencontrées, leurs espèces caractéristiques et leurs positions topographiques et leur surface. 

Formations forestières Formations forestières naturelles

Forêts hygrophiles de Mara – Neonauclea forsteri et Nahe – Angiopteris evecta Cette formation se développe essentiellement sur les versants de la moyenne vallée d'Opunohu, plus ou moins imbriquée dans les forêts de Mape – Inocarpus fagifer mais située généralement plus à l'amont, et en haute vallée en mélange avec Ti'a'iri - Aleurites Moluccana. Elle est dominée par l'arbre indigène Mara – Neonauclea forsteri mais comprend également plusieurs autres espèces arborescentes en proportions importantes comme le Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, le Mori – Crossostylis biflora, le 'Ahi'a – Syzygium malaccense, le Macaranga taitensis et des pieds isolés des envahissantes comme le Pisse-pisse – Spathodea campanulata. Le sous-bois est relativement riche et diversifié avec les arbustes Mahame – Glochidion manono, Manono – Tarenna sambucina, Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, Puruhi – Pisonia tahitensis, Miconia – Miconia calvescens, les fougères Nahe – Angiopteris evecta, 'Amo'a – Nephrolepis hirsutula, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, Maire – Microsorum commutatum, Arachniodes aristata, Pteris comans, Ctenitis sciaphila var. sciaphila, Lomariopsis brackenridgei, Psilotum complanatum, Crepidomanes bipunctatum, les herbacées Cyrtococcum oxyphyllum, Tohetupou – Geophila repens var. asiatica, Piarautahi – Nervilia aragoana, Tupu – Crepidium resupinatum, 'Ofe'ofe – Centotheca latifolia, Re'a moeruru – Zingiber zerumbet, Araiha – Procris pedunculata var. pedunculata, Mafatu anae – Cirrhopetalum umbellatum, et la liane Fara pepe – Freycinetia impavida. Cette forêt correspond à la forêt de Neonauclea-Angiopteris identifiée Florence (1993) et reprise par Jacq (2011a), et par outeau et al (2011). Deux faciès peuvent s’observer, o

l’un en mosaïque avec Inocarpus fagifer (Mape) et Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau), de moyenne vallée

o

et l’autre en mélange avec Aleurites moluccana (Ti'a'iri) en fond de vallée sur des pentes plus fortes. Ce dernier faciès correspond également au faciès à Aleurites de la série Hygrophile de J. Florence (1993) repris par Pouteau et al. (2011) (voir annexe 3).

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
17
:
Forêts
hygrophiles
de
Mara
et
Purau
à
mi
pente
à
la
base
du
 Mont
Mouaroa

suaveolens, Mahame – Glochidion manono, Manono – Tarenna sambucina. Les fougères rencontrées sont Nahe – Angiopteris evecta, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, Titi – Davallia denticulata var. elata, Pyrrosia serpens, Mehomeho – Lygodium reticulatum, 'Amo'a – Nephrolepis spp., tandis que les autres herbacées comprennent Re'a moeruru – Zingiber zerumbet, 'Ofe'ofe – Centotheca latifolia, Mave – Dendrobium biflorum, Dendrobium involutum. Les lianes Fara pepe – Freycinetia impavida et Patara – Dioscorea pentaphylla sont également présentes. Il est très probable que cette formation présente sur des pentes modérées à basse altitude ait été largement altérée par l'horticulture polynésienne et l'agriculture moderne, les sols sur lesquels elle se développe pouvant être considérés comme très fertiles et relativement aisés à cultiver. Pour cette raison, elle peut être considérée comme très relictuelle et menacée en tant que telle. Ses faciès de dégradation sont supposés être la forêt hygrophile de Purau – Hibsicus tiliaceus et actuellement plus la forêt à Pisse pisse - Spathodea et Purau - Hibsicus tiliaceus.

Forêts méso- à hygrophiles de 'Apape – Rhus taitensis et Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus

Cette forêt (mésophile) de Rhus n'est pas reconnue comme une formation à part entière par Florence (1993) et Pouteau et al. (2011) qui l'intègre aux forêts (hygrophiles) de Mara-Nahe Neonauclea-Angiopteris et de Purau Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus. Par contre, Jacq (2010 & 2011a) la reconnaît bien sous le nom de Forêt à Rhus taitensis – Hibiscus tiliaceus ('Apape-Purau) et la considère comme un stade pionnier recolonisant les sites autrefois cultivés à l'époque polynésienne voire coloniale.

Le 'Apape – Rhus taitensis est rencontré à l'état dispersé à moyenne altitude, généralement entre les forêts mésophiles de crêtes et les forêts de Mara – Neonauclea forsteri, mais également sous la forme de peuplements plus denses sur les flancs des principaux cours d'eau à plus basse altitude, à l'amont des forêts hygrophiles de Purau – Hibiscus tiliaceus. Avec le Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, le 'Apape est l'espèce caractéristique, souvent non dominante mais avec de nombreux individus remarquables en taille, très visible en photo-interprétation (large houppier, couleur très clair). Cette formation comprend également dans la strate arborescente le Tulipier du Gabon (Pisse pisse) – Spathodea campanulata, le Ti'a'iri – Aleurites moluccana, le Mara – Neonauclea forsteri mais également un arbre remarquable, le Toi – Alphitonia zizyphoides dont seule une vingtaine de pieds est recensée sur le domaine. Dans certains sites, le Moto'i ou Ylang-ylang – Cananga odorata est bien présent. La strate arbustive est composée de Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, Nioi – Jossinia reinwardtiana, Hitoa – Ixora moorensis, Pine – Xylosma suaveolens subsp. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Figure
18
:
Rameaux
de
'Apape
‐
Rhus
taitensis

Bosquets mésophiles de Faifai – Serianthes myriadenia et Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus Ces forêts sont caractérisées par la présence de l'arbre indigène Faifai – Serianthes myriadenia et se développent sur les versants et crêtes relativement pentus et rocheux de moyenne et haute vallée. Elles sont limitées en extension et semblent être restreintes aux flancs Ouest des vallées de Amehiti et Vairahi de Opunohu et Urufara. La strate arborescente comprend bien évidemment le Faifai – Serianthes myriadenia ainsi que le Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, avec des pieds moins abondants de Mara – Neonauclea forsteri et de Ti'a'iri – Aleurites moluccana. La strate arbustive est assez diversifiée avec 'Ahi'a – Syzygium malaccense, Manono – Tarenna sambucina, Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, Claoxylon taitense, Taofe – Coffea arabica, Puruhi – Pisonia tahitensis, Nioi – Jossinia reinwardtiana, Fara – Pandanus tectorius var. tectorius, Ofeo – Pittosporum taitense, Rama – Allophylus rhomboidalis. Parmi les herbacées se trouvent le Re'a moeruru – Zingiber zerumbet et le Papapapa – Oplismenus hirtellus. Cette formation végétale a très probablement été réduite de façon importante au cours des siècles. En effet, elle n'est plus aujourd'hui présente que sur les hauts de versants et les crêtes plus ou moins rocheuses de moyenne à haute altitude dans le bassin versant de 'Opunohu, tandis que des pieds isolés situés à plus basse altitude semblent témoigner d'une régression indubitable. Les raisons en sont probablement l'horticulture sèche autrefois développée sur ces pentes ainsi que l'abroutissement des plantules de Serianthes par les bœufs durant plusieurs dizaines d'années. Son faciès de dégradation est supposé être la forêt mésophile de Purau – Hibiscus tiliaceus. Cette formation (mésophile) n'est pas reconnue par Florence (1993) et Pouteau et al. (2011) et n’était pas présente sur les zones d’étude de Jacq (2010 & 2011a), J. Florence citant néanmoins le Serianthes comme ponctuel à Moorea dans la forêt à Mara-Nahe - Neonauclea-Angiopteris (hygrophile).

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Figure
19
:
Haut
de
versant
et
crête
à
Serianthes
myriadenia
dans
la
vallée
 de
Urufara

française (en 1845, Butaud et al, 2008) pour son bois ou ses graines comestibles. Cette formation n’est pas reconnue par Florence (1993) et Pouteau et al. (2001) qui l’intègre dans la forêt hygrophile-mésophile à Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus Forêts mésophiles de Puarata – Metrosideros collina & Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus Deux forêts (UV) ont été ici regroupées dans cette étude pour plus de lisibilité sur les cartes alors qu’elles peuvent être distinctes en tant que unité de végétation séparément : o

la forêt mésophile à Purau - Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus

Il est probable que ces formations à Purau sur versants relativement pentus et crêtes larges soient plus naturelles que celles qui se trouvent en fond de vallée en zone plus humide (forêts hygrophile de Purau). En effet, certaines espèces caractéristiques comme le grand arbre rare et indigène Faifai – Serianthes myriadenia y sont trouvées (ici un UV à part) et le sous-bois est généralement plus riche en espèces locales. Il pourrait d'ailleurs s'agir d'un faciès dégradé de la forêt mésophile de Faifai et Purau.

Bosquets mésophiles de Pitipiti’o popa’a – Adenanthera pavonina Cette formation, encore à l’état de bosquet, est constituée principalement voire uniquement par l’arbre d’introduction europérenne Pitipiti’o popa’a – Adenanthera pavonina et en sous-bois également par sa propre régénération très dense. Mais cette formation végétale peut constituer dans certains endroits (comme sur les plateaux de l’atoll soulevé de Makatea in Jacq & Butaud, 2009) des forêts denses monospécifiques très étendues. Ce type de végétation se repère très bien sur les photoplans par sa couleur très sombre, 7 texture fine et les fentes de timidité que présentent les houppiers, phénomène peu fréquent dans les forêts polynésiennes. Ces zones semblent avoir été perturbées par le passé et auraient été envahies par cet arbre. Originaire du Sud-Est asiatique, il fut introduit anciennement en Polynésie

7

Lorsque les branches ou les racines de certains arbres ne s'entremêlent point quand elles se rapprochent et décrivent une fente de timidité. Ce phénomène, fréquents chez les Fagacés et les pins, se traduit aussi entre les cimes de plusieurs arbres. On peut observer Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Le Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, arbre indigène, en est l'espèce dominante mais peuvent tout de même être trouvés d'autres espèces arborescentes comme le Ti'a'iri – Aleurites moluccana, le Mara – Neonauclea forsteri et le Pisse-pisse – Spathodea campanulata. Le sous-bois est plus ou moins riche selon les situations topographiques, l'exposition et la densité du Purau. Il comprend généralement les arbustes Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, le 'Ahi'a – Syzygium malaccense, le Fara – Pandanus tectorius var. tectorius, le Taofe – Coffea arabica, le Manono – Tarenna sambucina, le 'Avaro – Premna serratifolia, le Hitoa – Ixora moorensis, le Ofeo – Pittosporum taitense, les fougères Nahe – Angiopteris evecta, 'O'aha – Asplenium australasicum, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, 'Amo'a – Nephrolepis hirsutula, Rimu – Crepidomanes humile, C. bipunctatum & C. kurzii, les herbacées Re'a Tahiti – Curcuma longa, Re'a moeruru – Zingiber zerumbet, Tupu – Crepidium resupinatum, 'Ofe'ofe – Centotheca latifolia, et les lianes Hoi- Dioscorea bulbifera, Fara pepe – Freycinetia impavida. Cette forêt correspond à la forêt anthropique à Hibiscus-Mangifera (Purau-Vi popa'a) et au faciès à Aleurites de la forêt à Mara-Nahe - NeonaucleaAngiopteris identifiée par Florence (1993). Jacq (2010 & 2011a) l'englobe quant à lui avec les forêts hygrophiles de Purau (présentées ci-avant) dans les fourrés à Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus(Purau).

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o

Son faciès de dégradation, généralement par le feu, est la lande à 'Anuhe – Dicranopteris linearis.

Et la forêt à Purata - Metrosideros collina

Ces forêts se développent sur les crêtes plus ou moins étroites, rocheuses et formant des promontoires entre les différentes sous-vallées de la baie de 'Opunohu (crête du belvédère et celle plus à l'ouest, crête des 3 pins, crête en limite Nord du domaine…), au niveau des cols entre Opunohu et d'autres vallées du Sud-Ouest de l'île de Moorea (col des 3 cocotiers, col du Linareva…) ainsi que sur les pentes fortes des montagnes entourant 'Opunohu jusqu'à plus de 500 m d'altitude. Leur topographie plus sèche du fait de l'exposition, des pentes fortes et de leur position de bord de bassin versant a conduit au développement de forêts mésophiles relativement rares à 'Opunohu.

Cette formation correspond à la forêt à Metrosideros-Commersonia (PuarataMa'o) identifiée par Florence (1993) et aux forêts à Métrosideros identifiées par Pouteau et al. (2011), tandis que Jacq (2010 & 2011a) ne la cite pas comme présente sur ses zones d'étude.

Figure
20
:
Forêt
mésophile
à
santal
–
Santalum
insulare
au
col
des
3
 cocotiers

Ces forêts mésophiles présentent un large panel d'espèces, généralement de plus petites tailles par rapport aux forêts de vallées, avec notamment dans l'étage dominant, Puarata – Metrosideros collina, Pua – Fagraea berteroana var. berteroana, Fara – Pandanus tectorius var. tectorius, Mahame – Glochidion manono, Ahi – Santalum insulare var. raiateense, Manono – Tarenna sambucina, Pine – Xylosma suaveolens subsp. suaveolens, 'Ora – Ficus prolixa var. prolixa, 'Apape – Rhus taitensis, Mara – Neonauclea forsteri, Falcata – Falcataria moluccana, Pisse-pisse – Spathodea campanulata, Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus. L'étage arbustif est très diversifié et peut comprendre un certain nombre des espèces précédentes mais également 'Ofepara – Meryta sp., Hitoa – Ixora moorensis, Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, Ofeo – Pittosporum taitense, Motu'u – Melastoma malabathricum subsp. malabathricum, Nono – Morinda citrifolia, Oovao – Wikstroemia coriacea, Tuava – Psidium guajava, 'Avaro – Premna serratifolia, Ti – Cordyline fruticosa, Nioi – Jossinia reiwardtiana, 'Apiri – Dodonaea viscosa, Piti – Tecoma stans. Les fougères sont diversifiées et souvent typiques de ces milieux plus lumineux, Mehomeho – Lygodium reticulatum, Pyrrosia serpens, Anuhe – Dicranopteris linearis, Nahe – Angiopteris evecta, Matapio - Blechnum orientale, 'Amo'a – Nephrolepis hirsutula, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, Metuapua'a – Microsorum grossum & Microsorum maximum, Cyclosorus invisus, Davallia pectinata. Les lianes Tafifi - Morinda myrtifolia, Tutu – Colubrina asiatica var. asiatica, Fara pepe – Freycinetia impavida, Pohue – Merremia peltata, Hoi – Dioscorea bulbifera et les herbacées 'A'eho -Miscanthus floridulus, Mave – Dendrobium biflorum, Mafatu anae – Cirrhopetalum umbellatum, Uramoae – Taeniophyllum fasciola, Nohoau – Peperomia blanda var. floribunda, Araiha – Procris pedunculata var. pedunculata sont également présentes.

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Figure
21
:
Forêt
littoral
de
l'Ouest
de
la
baie
de
'Opunohu

Forêt littorale et para-littorale (secondaire) Sur le littoral de la baie, subsiste un mince bandeau de végétation arborescente, entre le lagon et la route. Bien que largement soumis à l'impact humain, il conserve un aspect naturel qui permet de le placer dans les formations naturelles. Il est composé par quelques espèces arborescentes Miro – Thespesia populnea, Tou – Cordia subcordata, Hutu – Barringtonia asiatica, Autera'a – Terminalia catappa, Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, Tamanu – Calophyllum inophyllum, 'Aito – Casuarina equisetifolia subsp. equisetifolia, Ti'anina – Hernandia nymphaeifolia, Fara – Pandanus tectorius var. tectorius, Mape – Inocarpus fagifer, Cocotier – Cocos nucifera, Falcata – Falcataria moluccana et par un sous-bois herbacé partiellement limité par le passage et le stationnement anarchique des véhicules, et modifié par les remblais de bord de route. La strate herbacée comprend donc les herbes Fimbristylis cymosa, Nanamu - Lepturus repens (très rare, hors domaine), Matie tatahi Paspalum vaginatum, Chrysopogon aciculatus, Stenotaphrum secundatum, les fougères Metuapua'a – Microsorum grossum, Pyrrosia serpens, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida et les arbrisseaux Tiapipi Desmodium spp. tandis qu'il subsiste quelques lianes caractéristiques comme Tutui faruaa - Canavalia cathartica et Pipi tatahi - Vigna marina. Cette formation végétale est essentielle car elle constitue une première barrière visuelle aux aménagements littoraux ou arrière-littoraux peu ou moyennement esthétiques de la baie de Opunohu. Par ailleurs, elle contribue de façon essentielle au maintien des berges. Cette formation n'est pas reconnue dans la baie de 'Opunohu par Florence (1993) et est exclue de la zone d’étude de Pouteau et al. (2011). En effet, il considère tout le littoral comme une zone de culture et de cocoteraie. Il indique néanmoins la présence ça et là sur le littoral de Moorea du groupement herbacé à Ipomoea-Vigna et de la forêt à Hernandia-Thespesia qui appartiennent tout deux aux groupements psammophiles.

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Forêt marécageuse à Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus et ‘Aoa – Acrostichum aureum

Figure
22
:
Fronde
de
la
fougère
Acrostichum
aureum
en
forêt
marécageuse
 de
Hibiscus
tiliaceus
à
l'embouchure
de
la
rivière
de
'Opunohu

Cette forêt basse, essentiellement constituée de Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus et de quelques cocotiers, se développe en basse vallée, le long des rivières, entre le littoral et plusieurs centaines de mètres à l'intérieur des terres. Il s'agit d'un milieu très original car généralement remblayé et asséché dans la plupart des autres baies de Polynésie. Le sous-bois est quasiment inexistant et laisse largement voir le sol à dominante sableuse. Néanmoins, la fougère Piha'ato - Acrostichum aureum affectionnant les eaux saumâtres s'y trouve, tout comme le Mo'u – Cyperus javanicus. Enfin, parmi les fougères, les épiphytes Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida et 'Aito ha'ari – Psilotum nudum sont présentes. Cette forêt marécageuse pourrait correspondre à la forêt marécageuse à Hibiscus-Acrostichum de Florence (1993) qu'il reconnaît sur l'île de Tahiti.

-----------------------------

A ces formations forestières naturelles, il faut donc au minimum ajouter les forêts hygrophiles de moyenne altitude développées par Meyer et al. (2011) qui occupent des superficies limitées au-delà de 400 m d'altitude et les forêts de nuages (variantes de la forêt à Ilex-Streblus de Florence (1993)) au-delà de 700 m d'altitude.

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Agroforêt et plantations ornementales Ces formations comprennent à la fois celles qui résultent de toute pièce de l'aménagement de l'espace pour l'habitat et la culture par les Polynésiens, mais également celles qui proviennent de la dégradation "modérée" de formations naturelles sans que de nombreuses introductions y soient présentes ou dominantes. Enfin cette unité de végétation inclut les plantations d'alignement et d'ornementation. De nombreux arbres sont plantés le long des voiries mais également à proximité des bâtiments, à des fins ornementales. Il peut s'agir de palmiers comme Pelagodoxa henryana, Livistona rotundifolia, Livistona chinensis, Dypsis madagascariensis, Elaeis guineensis, Cocos nucifera, de bambous Bambusa vulgaris, Dendrocalamus giganteus ou d'autres arbres divers comme Casuarina equisetifolia subsp. equisetifolia, Delonix regia, Ficus microcarpa, Ficus elastica, Millingtonia hortensis, Acacia simplex, Barringtonia asiatica, Senna siamea, Terminalia catappa, Tectona grandis, Pinus caribaea var. hondurensis, Pterocarpus indicus, … o

Dans cette formation ont été regroupé en faciès les bosquets à Mangifera indica (Vi popa'a) identifié par Jacq (2010).

Des bosquets de manguiers sont présents dans le domaine mais plus communément à basse altitude dans les petites vallées privées de la baie de 'Opunohu, notamment à proximité de la vallée de 'Urufara. Le sous-bois est généralement pauvre du fait de l'ombrage des manguiers. Cette formation rejoint la « forêt anthropique à Hibiscus-Mangifera » de Florence (1993) et les « forêts anthropiques à Syzygium, Mangifera » et la « cocoteraie et systèmes de culture traditionnels » de Pouteau et al. (2011).

Cette formation est nettement dominée par le Mape – Châtaignier tahitien, arbre d'introduction polynésienne aujourd'hui naturalisé dans la plupart des îles hautes polynésiennes. L'étage dominant comprend également les arbres indigènes Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, Mara – Neonauclea forsteri, 'Ora – Ficus prolixa var. prolixa, A'ere – Celtis pacifica, les arbres d'introduction polynésienne 'Ahi'a – Syzygium malaccense, Ti'a'iri – Aleurites moluccana, Hutu – Barringtonia asiatica, et quelques introductions modernes comme les envahissants Falcata – Falcataria moluccana, Caoutchouc – Castilla elastica, Palmier-frisé – Dypsis madagascariensis et Pisse-pisse – Spathodea campanulata. Le sous-bois est généralement très ombragé, ouvert et peu diversifié avec les arbustes Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, Hitoa – Ixora moorensis, Nioi – Jossinia reinwardtiana, Ti – Cordyline fruticosa, 'Ava'avaira'i – Macropiper latifolium, les fougères Nahe – Angiopteris evecta, 'U'u – Bolbitis lonchophora, 'O'aha – Asplenium nidus, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, Ripene – Ophioglossum pendulum var. pendulum, Diplazium harpeodes, Teratophyllum wilkesianum, Lomagramma tahitensis, Adiantum trapeziforme, Antrophyum plantagineum, Trichomanes tahitense, Crepidomanes bipunctatum, Crepidomanes humile, les herbacées 'Ofe'ofe – Centotheca latifolia, Tohetupou – Geophila repens var. asiatica, Re'a moeruru – Zingiber zerumbet, Nohoau – Peperomia pallida, Araiha – Procris pedunculata var. pedunculata, les lianes Fara pepe – Freycinetia impavida et Pohue – Merremia peltata et le parasite 'Upa'upatumu'ore – Decaisnina forsteriana. Ces formations à Mape sont reconnues comme telles par Jacq (2010 & 2011a) sous l'intitulé Ripisylve et forêt marécageuse à Inocarpus-Hibiscus (Mape-Purau) et par Pouteau et al. (2011), tandis que Florence (1993) les inclus dans la forêt à Hibiscus-Etlingera (Purau-'Opuhi).

Ripisylve et forêt marécageuse à Mape – Inocarpus fagifer et Purau Hibiscus tiliaceus Ces forêts constituent la formation végétale caractéristique de 'Opunohu, celle qui vient à l'esprit de la plus grande partie des visiteurs ayant parcouru les sentiers de randonnées du domaine ou visité les structures archéologiques restaurées. Elles se développent sous la forme de ripisylves le long de la quasi-totalité des cours d'eau permanents et temporaires, sur des pentes faibles à fortes. Par ailleurs, ces forêts s'élargissent dans la moyenne vallée d'Opunohu pour recouvrir d'importantes superficies de pentes modérées sur sol rocheux et éboulis. En cela, elles sont caractéristiques des fonds de vallons humides et des zones caillouteuses à circulation d'eau souterraine.

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Figure
23
:
Sous‐bois
de
forêt
de
Mape
–
Inocarpus
fagifer
à
'Opunohu

Le sous-bois est généralement peu développé. Il peut comprendre les arbustes Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, Mahame – Glochidion manono, Puruhi – Pisonia tahitensis, Miconia – Miconia calvescens, les fougères Nahe – Angiopteris evecta, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, 'Amo'a – Nephrolepis hirsutula, Diplazium harpeodes, Maire – Microsorum commutatum, 'O'aha parahi – Microsorum punctatum, Rimu – Crepidomanes bipunctatum, les herbacées Re'a moeruru – Zingiber zerumbet, Tupu – Phaius tahitensis, Piarautahi – Nervilia aragoana, Tohetupou – Geophila repens var. asiatica, 'Ofe'ofe – Centotheca latifolia, et la liane Pohue – Merremia peltata. Cette forêt correspond essentiellement à la forêt anthropique à HibiscusMangifera (Purau-Vi popa'a) de Florence (1993) bien que sa forêt à HibiscusEtlingera (Purau-'Opuhi) puisse aussi la représenter à plus haute altitude. Jacq (2010 & 2011a) l'englobe quant à lui avec les forêts mésophiles de Purau (présentées ci-après) dans les fourrés à Hibiscus tiliaceus (Purau). Pouteau et al (2011) englobe tout le groupement des Forêts à Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, mésophile, hygrophile et anthropique sous le terme de « Matrice à Hibiscus ». Il faut noter que la plupart des formations forestières et arbustives situées au Nord-Ouest du domaine et jusqu'à la crête Est de la vallée de Urufara sont largement envahies par les espèces menaçant la biodiversité Eugenia uniflora et Waterhousea floribunda. (reconnues en faciès). Ces deux espèces, arbustive pour Eugenia et arborescente pour Waterhousea, apparaissent en très nette progression dans le Nord-Ouest de l'île de Moorea, disséminées par les cochons sauvages et les oiseaux frugivores. Il est très probable qu'elles occupent de plus en plus de surface dans le domaine et la baie d'Opunohu en général.

Forêts hygrophiles de Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus Ces forêts sont probablement en grande partie d'origine anthropique ancienne ou moderne ; pour cette raison et pour la part somme toute limitée des introductions modernes, cette formation végétale est inclue au sein des formations polynésiennes. Elle est essentiellement trouvée à basse altitude, en zone peu pentue, notamment dans les vallons ou le long des cours d'eau. Il pourrait s'agir d'un faciès dégradé de la forêt méso- à hygrophile de 'Apape – Rhus taitensis et Purau. Le Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus, arbre indigène, en est l'espèce dominante et peut souvent en constituer l'unique espèce arborescente. Néanmoins, il est régulièrement associé avec l'arbre indigène Mara – Neonauclea forsteri et avec les introductions polynésiennes Mape – Inocarpus fagifer et Ti'a'iri – Aleurites moluccana. L'introduction moderne envahissante Pisse-pisse – Spathodea campanulata est également présente dans les parties basses.

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Bambouseraies à ‘Ofe - Schizostachyum glaucifolium Bien que ne consistant pas en un arbre, mais plutôt en une herbacée, le bambou vert d'océanie – Ofe – Schizostachyum glaucifolium forme des "forêts" au sein des massifs forestiers. Pour cette raison, cette formation végétale est intégrée dans les formations forestières. Ces formations sont quasiment pures (paucispécifiques) car constituées quasi-exclusivement de bambou, avec néanmoins quelques herbacées (fougères ou graminées) dans le sous-bois. Elles se développent sur des pentes modérées en moyenne vallée, généralement concomitantes des forêts de Mape – Inocarpus fagifer et témoignant d'écoulements d'eaux importants. Florence (1993) cite la bambouseraie essentiellement pour l'île de Tahiti tandis que Jacq (2011), en fait une formation à part de milieu dégradé.

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Pouteau et al (2011) ne la différencie pas des « forêts à Hibiscus », « forêts à Neonauclea » et « Ripisylves à Inocarpus ».

Figure
24
:
Touffe
de
bambous
polynésiens
–
Schizostachyum
glaucifolium

opulentus, 'O'aha - Asplenium nidus, Maire – Microsorum commutatum, 'U'u – Bolbitis lonchophora, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, les herbacées Re'a moeruru – Zingiber zerumbet, 'Ofe'ofe – Centotheca latifolia, Spathoglottis plicata, Piarautahi – Nervilia aragoana, Tupu – Crepidium resupinatum, Papapapa – Oplismenus sp., et les lianes Pohue – Merremia pelatata, Patara – Dioscorea pentaphylla sont également présentes.

Figure
25
:
Inflorescence
de
Pisse
pisse
(Tulipier
du
Gabon)
–
Spathodea
 campanulata

Formations forestières modernes Forêts secondaires à Pisse pisse (Tulipier du Gabon) – Spathodea campanulata et Purau - Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus Ces formations qui se situent surtout en basse vallée, proviennent en grande partie de la recolonisation de zones défrichées par le passé par le Tulipier du Gabon ou Pisse-pisse – Spathodea campanulata et le Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus. L'arbre envahissant Caoutchouc – Castilla elastica peut être abondant localement et est appelé à être de plus en plus commun à l'avenir. Des pieds isolés relictuels de Mape – Inocarpus fagifer peuvent être présents, notamment en bordure de talweg. Dans le sous-bois, les arbustes indigènes Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum, Hitoa – Ixora moorensis, Ofeo – Pittosporum taitense, Mahame – Glochidion manono sont menacés par le développement des envahissants Eugenia uniflora et Waterhousea floribunda.

Au sein de cette formation forestière peuvent se distinguer plusieurs faciès (tableau 7).

Tableau
7
:
Différents
faciès
de
la
forêt
à
Pisse
pisse
–
Purau
(non
exhaustif)
 Unités de végétation (UV)

Forêt à Spathodea-Hibiscus

Les fougères Tectaria jardinii, Nahe – Angiopteris evecta, Diplazium harpeodes, Adiantum trapeziforme, Rimu - Crepidomanes humile, Cyclosorus Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Essences / faciès Forêt claire à Spathodea-Castilla friche (forestière, agricole…) autre Total

par UV ha 4.5 12.6 123.9 141.0

% 3.2% 9.0% 87.9% 100.0%

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o

Les friches

Plantations de pins des Caraïbes – Pinus caribaea var. hondurensis

Les zones défrichées ou les cultures abandonnées sont recolonisées très rapidement par la végétation naturalisée pour produire quelques années plus tard des friches arbustives relativement denses et impénétrables de quelques mètres de hauteur. Les principaux ligneux sont le pisse-pisse - Spathodea campanulata, le purau – Hibiscus tiliaceus, le falcata - Falcataria moluccana, le parasollier – Cecropia peltata, le lantana – Lantana camara, le caoutchouc – Castilla elastica ou encore le Itere - Stachytarpheta jamaicensis. Les lianes Pueraria phaseoloides, Merremia peltata, Mikania scandens et les herbacées Melinis minutiflora et Sphagneticola trilobata sont également particulièrement abondantes. o

La forêt claire à Piusse pisse – Spathodea campanulata et Caoutchou – Castilla elastica

Ces friches correspondent partiellement à la forêt claire à Spathodea-Castilla (Pisse-pisse-Caoutchouc) identifiée par Jacq (2010 & 2011a), qui a été mis pour cette étude en faciès.

Figure
26
:
Friche
à
Hibiscus
tiliaceus
et
Pueraria
phaseoloides

Les plantations de pins ont été mises en place dès 1965 à Opunohu, dans une optique d'essai de différentes espèces pour restaurer des sols dégradés, érodés. Ainsi, 13 espèces de pins ont tout d'abord été plantées au niveau d'un site unique et sous la forme de placeaux : Pinus caribaea, P. insularis, P. massoniana, P. patula, P. oocarpa, P. canariensis, P. kesiya, P. elliottii, P. leiophylla, P. merkusii, P. pseudostrobus, P. montezumae, P. taeda. Il est rapidement apparu que P. caribaea et dans une moindre mesure P. elliottii présentaient une bonne croissance. La première espèce, avec sa variété hondurensis, a donc été sélectionnée pour des reboisements à grande échelle sur l'ensemble de la Polynésie française. Ainsi, plusieurs dizaines d'hectares de pins des Caraïbes ont été implantées essentiellement sur les crêtes les plus érodées du domaine et sont gérées par le SDR. La plus grande partie de ces plantations est aujourd'hui exploitable mais nécessite un investissement important pour la gestion en raison de la difficulté d'accès à certaines parcelles (absence de piste ou piste dégradée) et du manque de suivi sylvicole (élagage, éclaircies). Parmi les pins, dans le couvert dominant, peuvent être trouvés des pieds isolés de Falcata – Falcataria moluccana, de Pisse-pisse – Spathodea campanulata et plus rarement de Toi – Alphitonia zizyphoides. Le sous-bois peut être constitué d'une strate dense de fougères Anuhe – Dicranopteris linearis ou de graminée comme Stenotaphrum secundatum. Plus rarement, un sous-bois arbustif existe avec de nombreuses plantes envahissantes et du Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus. Il s'agit des plantations de Pinus identifiées par Jacq (2010 & 2011a) et par Pouteau et al. (2011).

Plantations et bosquets de Falcata – Falcataria moluccana

Cette formation correspond à la forêt anthropique à Hibiscus-Mangifera (Purau-Vi popa'a) identifiée par Florence (1993) et aux forêt claire à Spathodea-Castilla (Pisse-pisse-Caoutchouc) et forêt à Spathodea-Hibiscus (Pisse-pisse-Purau) identifiée par Jacq (2010 & 2011a), et au faciès à Spathodea identifié par Pouteau et al. (2011). Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Les plantations de Falcata ont été mises en place à des fins de restauration des sols, essentiellement sur les crêtes ou les collines présentant peu d'érosion ou couvertes d'une végétation basse de fougères 'Anuhe – Dicranopteris linearis. Certaines parcelles ont été exploitées pour produire du bois de palette durant les 10 dernières années, ainsi que les pieds présents en bord de route ou de piste. En effet, le Falcata s'est aujourd'hui largement naturalisé dans le domaine et plus largement dans la baie de 'Opunohu où il est présent le long des voies de communication ainsi qu'au sein d'autres

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plantations forestières, voire d'autres formations végétales au couvert peu dense (glissement de terrain, chablis…). Le sous-bois des parcelles de Falcata présente de nombreuses plantes envahissantes ou naturalisées en raison de son couvert léger et de l'enrichissement du sol causé par ses propriétés de fixateur d'azote. S'y trouvent ainsi Adenanthera pavonina, Asystasia gangetica, Cananga odorata, Dypsis madagascariensis, Miconia calvescens, Passiflora maliformis, Rubus rosifolius, Spathodea campanulata, Stachytarpheta jamaicensis, Waterhousea floribunda. Parmi les indigènes ou les introductions polynésiennes, sont présentes Nahe – Angiopteris evecta, Anuhe – Dicranopteris linearis, 'Ofe'ofe – Centotheca latifolia, Matapio – Blechnum orientale, Manono – Tarenna sambucina, Nono – Morinda citrifolia, Cyrtococcum oxyphyllum, Toro'e'a – Cyclophyllum barbatum.

Cette formation est comprise la zone de « cultures ou cocoteraie » idenitifiée par Florence (1993) et la « cocoteraie et système de culture traditionnels » identifiée par Pouteau et al (2011).

Il s'agit des Bosquets de Falcataria moluccana (Falcata) identifiés par Jacq (2010 & 2011a) et par Pouteau et a. (2011). Plantations (cordons) equisetifolia

de

'Aito –

Casuarina

equisetifolia

subsp.

Les plantations de 'Aito sont relativement discrètes dans le domaine, parfois confondues avec celles de Pins des Caraïbes. Ces plantations sont situées essentiellement sur les crêtes autrefois couvertes d'une végétation basse. Elles ont été réalisées à des fins de restauration des sols mais également afin de produire des perches utilisées autrefois pour la perliculture, et aussi comme brise-vent. Aujourd'hui, le sous-bois de ces plantations est essentiellement couvert de fougère Anuhe – Dicranopteris linearis. Par ailleurs, un alignement remarquable est à signaler dans la plaine de 'Opunohu, le long de la route goudronnée, représenté également sur la carte de Florence (1993). Ces plantations englobent les cordons à Casuarina equisetifolia ('Aito) identifiés par Jacq (2010 & 2011a). Il s’agit des bosquets à Casuarina identifiés par Pouteau et al. (2011) et de la forêt à Casuarina identifiée par Florence (1993). Cocoteraie – Ha’ari (Cocos nucifera) Les cocoteraies ici représentent d’assez anciennes plantations de Cocos nucifera parfois plus ou moins abandonnées. Elles se retrouvent principalement au milieu des forêts à Purau - Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus et Pisse pisse-Purau Spathodea-Hibiscus, voire envahie par le Pistas (faux-pistachier) Syzygium cumini.

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Figure
27
:
Feuilles
et
fleurs
de
Falcata
‐
Falcataria
moluccana

Plantations d'essences d'ébénisterie Un massif relativement important de bois précieux ou bois d'ébénisterie a été constitué dans le domaine d'Opunohu mais également sur les terres privées limitrophes depuis la fin des années 1960. Il comprend plusieurs dizaines d'hectares de Swietenia macrophylla, Swietenia mahagoni, Cedrela odorata, Khaya senegalensis, Terminalia catappa, Agathis sp., Calophyllum inophyllum et Santalum insulare var. raiateense. Il faut noter que la parcelle de Khaya est en cours d'abattage en 2011 en raison de la présence et de la progression d'un pourridié racinaire depuis plus d'une dizaine d'années. Par ailleurs, une parcelle mal venante de Cryptomeria japonica peut être placée au sein de ces plantations bien que le bois de cette espèce ne soit pas aussi recherché que celui des précédentes. Plusieurs parcelles de Senna siamea ont également été installées le long de la route menant au belvédère pour des raisons ornementales (nombreuses fleurs jaunes), son bois pouvant par ailleurs être utilisé en ébénisterie ou menuiserie. Il s'agit des plantations forestières identifiées par Jacq (2010).

Figure
28
:
Feuilles
et
cônes
femelles
de
'Aito
–
Casuarina
equisetifolia

Il faut également noter la présence d'un petit arboretum constitué par le SDR dès 1980 et présentant plusieurs pieds de quelques dizaines d'essences réparties par origine géographique. En voici la liste initiale des essences, sachant que d'autres ont été plantées et que certaines ont disparu : Endospermum macrophyllum (1), Canarium indicum (2), Senna siamea (3), Dalbergia sissoo (4), Tectona grandis (5), Melia azedarach (6), Santalum album (7), Albizia julibrissin (8), Cedrela odorata (9), Swietenia macrophylla (10), Swietenia mahagoni (11), Coccoloba uvifera (12), Samanea saman (13), Delonix regia (14), Delonix regia 'Flava' (15), Acacia saligna (16), Acacia aneura (17), Acacia mangium (18), Araucaria cunninghamii (19), Alphitonia zizyphoides (20), Calophyllum inophyllum (21), Neonauclea forsteri (22), Aleurites moluccana (23), Cordia subcordata (24), Fagraea berteroana (25), Hernandia nymphaeifolia (26), Intsia bijuga (27), Araucaria columnaris (28), Thespesia populnea (29), Pterocarpus indicus (0, 30 ou 31), Santalum insulare (31), Albizia lebbeck (32), Cananga odorata (33)… Un inventaire réalisé en 2011 a permis de dresser la liste des espèces subsistantes, en partie malmenées par la présence des cochons de l'exploitation du Lycée agricole qui blessent les écorces et les racines. Il reste donc : Acacia mangium, Albizia sp., Aleurites moluccana, Annona muricata, Annona squamosa, Araucaria sp., Averrhoa carambola, Bunchosia armeniaca, Calophyllum inophyllum, Cananga odorata, Canarium cf. indicum, Casimiroa edulis, Casuarina equisetifolia subsp. equisetifolia, Cedrela odorata, Citrus medica, Dalbergia sissoo, Endospermum macrophyllum, Inga cf. feuilleei, Lansium domesticum, Neonauclea forsteri, Pinus caribaea var.

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hondurensis, Santalum album, Senna siamea, Swietenia mahagoni, Tectona grandis, Thespesia populnea et une espèce indéterminée. Cette formation n’est pas reconnue spécifiquement par Florence (1993) qui l’inclut dans les zones de « cultures ou cocoteraie ». Elle se trouve hors de la zone d’étude de Pouteau et al. (2011).

Figure
29
:
Plantation
de
Mahogany
–
Swietenia
macrophylla
cernée
par
les
 ananas
à
'Opunohu

bosquets subspontanés), le pacayer – Inga feuilleei, le safoutier – Dacryodes edulis, le Kava – Pometia pinnata, le Litchi – Litchi chinensis, l'avocatier – Persea americana, le Abiu – Pouteria caimito, le grenadier – Remona – Punica granatum, le sapotillier – Manilkara zapota, le quenettier – Melicoccus bijugatus, le pistachier – Syzygium cumini (naturalisé et formant des forêts relativement denses)… Il s'agit des vergers identifiés par Jacq (2010 & 2011a). Parmi ces espèces fruitières, le manguier et le pistachier, tous deux naturalisés, peuvent être individualisés car ils forment des forêts monospécifiques, essentiellement dans les vallées des façades Ouest et Est de la baie de 'Opunohu. Des cocoteraies, environ 150 ha, étaient présentes par le passé dans les parties basses du domaine au niveau des pâturages, mais sont aujourd'hui très réduites, le plus souvent noyées dans la recolonisation forestière. Une partie a été éliminée également lors de la constitution des pâturages et des installations diverses à l'entrée de la baie. Par ailleurs, une plantation de Fara – Pandanus tectorius var. tectorius a également été réalisée dans les années 1970 ou 1980, sous un ombrage de Falcata – Falcataria moluccana, afin de produire des feuilles utilisées dans la confection de toitures traditionnelles. Il s'agit des cocoteraies identifiées par Jacq (2010 & 2011a). Cette formation n’est pas reconnue spécifiquement par Florence (1993) qui l’inclut dans les zones de « cultures ou cocoteraie ». Elle se trouve hors de la zone d’étude de Pouteau et al. (2011).

Forêt de Pistas (faux-pistachiers) –Syzygium cumini

Vergers De multiples plantations d'arbres (ou arbustes) fruitiers ont été réalisées au fil des ans dans le domaine, en mélange ou pures. Il s'agit notamment de vergers d'agrumes, citrons - Taporo – Citrus aurantiifolia, pamplemousse – Anani popa'a– Citrus grandis, oranges – Anani - Citrus x sinensis, mandarines – Citrus reticulata, de cultures commerciales de Papaye – 'I'ita – Carica papaya ou d'arbres en ligne ou isolés comme le carambolier – Averrhoa carambola, le pomme-étoile – Chrysophyllum cainito (plus ou moins subspontané), le manguier – Vi popa'a – Mangifera indica (formant parfois des Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

De véritables petites forêts de cette plante envahissante sont présentes au sein du domaine le long du cours d'eau principal dans la plaine, mais surtout à l'arrière de la plaine littoral sur les façades Est et Ouest de la baie. Le sousbois est généralement très pauvre du fait de l'ombrage des pistachiers. A moyen terme, il est probable que ces forêts s'étendent sur de plus grandes superficies dans les basses vallées de la baie si rien n'est fait pour les contrôler. Il s'agit en partie des forêts à Hibiscus-Mangifera identifiées par Florence (1993). Elle est comprise dans les « forêts anthropiques à Syzygium, Mangifera » identifiées Pouteau et al. (2011).

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Figure
30
:
Vergers
d'agrumes
du
Lycée
agricole

Formations arbustives et landes Fourré à Faux-acacia - Leucaena leucocephala

Au Nord de la vallée de Urufara, les flancs des montagnes dominant la baie sont couverts d'un fourré dense composé quasi-exclusivement d'Acacia – Leucaena leucocephala, arbuste à petit arbre envahissant des zones sèches de Polynésie. Cette formation végétale résulte probablement de la colonisation après incendie de zones herbacées à arbustives sur pente rocheuse. A certains endroits, quelques pieds de Purau – Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus et l'autre envahissante Waterhousea floribunda sont également présents. Le sous-bois est très peu développé avec quelques graminées, l'herbacée introduite Asystasia gangetica, l'arbuste sarmenteux envahissant Lantana - Lantana camara et encore la liane Merremia umbellata subsp. orientalis. Il s'agit de la brousse à Leucaena (Acacia) identifiée par Florence (1993) et reprise également par Pouteau et al. (2011)

Figure
32
:
Fourrés
à
Leucaena
leucocephala
entre
Urufara
et
Vaitapu

Figure
31
:
Sous‐bois
de
bosquet
de
Faux‐pistachiers
–Syzygium
cumini
à
 Vaihere

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Lande arbustive à Tuava – Psidium guajava et ‘A’eho – Miscanthus floridulus

Figure
33
:
Fronde
de
la
fougère
Anuhe
–
Dicranopteris
linearis

Au Nord de la vallée de Urufara, les flancs des montagnes dominant la baie et l'intérieur des vallées mais également certaines crêtes séparant ces petites vallées et Urufara de la vallée de Papetoai sont couverts d'une lande arbustive de moins de 2 m de hauteur, composée d'arbustes et d'herbacées. Cette formation résulte de la dégradation de la forêt originelle suite à des incendies répétitifs. Elle est notamment composée de Tuava - Psidium guajava, Lantana Lantana camara, 'A'eho - Miscanthus floridulus, Mélinis - Melinis minutiflora. Par ailleurs, quelques pieds épars de Purau – Hibiscus tiliaceus et Falcata – Falcataria moluccana la recolonisent progressivement. Il s’agit de la « savane à Miscanthus-Psidium » identifiée par Florence (1993) et du « faciès à Miscanthus, Melinis, Psidium, Dodonaea » identifiée par Pouteau et al. (2011). Landes à fougère Anuhe - Dicranopteris linearis Sur certaines crêtes proéminentes au sein du domaine ou au niveau de ses limites, se développent des landes à fougères Anuhe – Dicranopteris linearis. Cette fougère indigène forme des couvertures denses, parfois de plus de 2 mètres de hauteur, suite à une dégradation de la couverture forestière d'origine naturelle (glissement de terrain, chablis…) ou humaine (feu, défrichement…). La végétation y est donc essentiellement herbacée avec en plus du Anuhe, quelques autres espèces comme 'Amo'a – Nephrolepis hirsutula, Mai'u'utafai – Lycopodiella cernua, Matapio – Blechnum orientale, 'A'eho – Miscanthus floridulus, Melinis - Melinis minutiflora. Par ailleurs, quelques arbustes et arbrisseaux sont généralement présents à l'état isolé comme Ma'o – Commersonia bartramia var. tahitensis, Puarata – Metrosideros collina, Motu'u – Melastoma malabathricum subsp. malabathricum, Tuava - Psidium guajava, Nono – Morinda citrifolia. Cette formation est retrouvée à l'identique dans Florence (1993) et repris également par Pouteau et al. (2011).

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Figure
34
:
Pâturages
de
la
plaine
en
contrebas
de
la
vallée
Amehiti
 

Formations herbacées

Pelouse secondaire Les différentes formations herbacées ont été regroupée en pelouses secondaires, comme dans l’étude de Jacq (2010 & 2011a). Néanmoins il est possible de différencier plusieurs faciès (voir unité de végétation) : o

Les pâturages à Matie - Paspalum spp.

Les pâturages situés dans la basse vallée du domaine ont ou avaient vocation à nourrir un troupeau de bovins mais également quelques chevaux. Aujourd'hui, ils sont moins suivis (fauche, renouvellement…) que par le passé et se développent alors de nombreux refus ou des espèces moins ou pas appétantes. Les principales graminées présentes sont Paspalum conjugatum, Paspalum paniculatum, Paspalum notatum, Tama'oma'o - Eleusine indica, Cynodon dactylon, Sporobolus sp., Sporobolus tenuissimus, Sorghum sp., Dactyloctenium aegyptium, Melinis repens, Echinochloa colonum, Digitaria sp., Stenotaphrum secundatum. Mais se développent des espèces moins appétantes comme Kyllinga polyphylla, Pohe haavare - Mimosa pudica var. unijuga, Mimosa diplotricha var. diplotricha, Pseudelephantopus spicatus, Elephantopus mollis, Wedelia - Sphagneticola trilobata, Sida rhombifolia, Hyptis sp., Desmodium incanum, Itere - Stachytarpheta jamaicensis, Solanum torvum, Tuava - Psidium guajava…

o

Jardins et autres zones enherbées

A proximité des bâtiments ou installations des différents organismes présents dans le domaine, se développent des parterres herbacés ou gazons, régulièrement entretenus par fauchage et comprenant quasi-exclusivement des graminées. Exception peut être faite de Sphagneticola trilobata, le Wedelia qui se répand végétativement de plus en plus au niveau des zones ouvertes du domaine et de la Polynésie en général.

o

Jeunes friches (forestières, déboisement…)

Parmi ces graminées, Stenotaphrum secundatum peut occuper une place à part car il s'agit d'une espèce souvent exclusive, et qui se développe également sous et à proximité des plantations forestières. o

Pelouse pyrophyte à Melinis minutiflora

Par ailleurs, au Nord de la vallée de Urufara, se développent des landes herbacées à Melinis minutiflora suite à des incendies probablement répétitifs.

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Ces formations herbacées secondaires sont comprises dans les « sol nu », « Zone urbanisée », « Cultures ou cocoteraie » et le « groupement herbacée » de Florence (1993). Généralement cette formation est exclue de la zone d’étude de Pouteau et al. (2011) car urbanisée, à) l’exception des formation à Mélinis comprise dans son « faciès à Miscanthus, Melinis, Psidium, Dodonaea ».

Tableau
8
:
Surface
des
différents
faciès
des
pelouses
secondaires
observés
 (non
exhaustif)
 Unités de végétation (UV)

Maraichage et vivrier Pelouse secondaire

Des cultures maraîchères sont présentes dans quelques parcelles agricoles du domaine. Il s'agit essentiellement de cultures de tomates – Lycopersicon esculentum, aubergines – Solanum melongena, concombres – Cucumis sativus, choux-chinois / pota – Brassica chinensis… Certaines parcelles sont labourées, d'autres sont en culture en plein champ, d'autres sont sous ombrière. o

Maraichage et vivrier

Essence (faciès) à Melinis minutiflora Commelina friche friche de Ananas friche forestière jardin paturage à Paspalum spp plage stade verger Ananas Persea (vide)

Total zone à Ananas Total général

Plantations d'ananas

Les plantations d'ananas – Painapo – Ananas comosus sont de plus en plus présentes sur le domaine, suite à la demande croissante en fruits et à la volonté du ministère en charge de l'agriculture de promouvoir "à tous prix" la filière. Lorsqu'elles sont entretenues régulièrement, les plantations sont quasiment dénuées d'autres espèces herbacées et le sol nu apparaît sous les ananas. Si l'entretien est plus irrégulier, peuvent se développer plusieurs plantes envahissantes comme Mikania scandens, Asystasia gangetica, Lantana camara, Spathodea campanulata, Castilla elastica, Falcataria moluccana… Au total, les zones à ananas (plantations et jachères) occupent 51 ha toutes dans le domaine de ‘Opunohu

Ces formations herbacées de cultures sont inclues dans les zones à « culture ou cocoteraie » de Florence (1993) et exclue de la zone d’étude de Pouteau et al. (2011).

par UV ha 7.7 0.5 13.5 13.5 7.2 20.2 45.4 1.9 0.8 2.4 37.3 0.4 8.7 50.8 159.7

% 4.8% 0.3% 8.5% 8.4% 4.5% 12.7% 28.5% 1.2% 0.5% 1.5% 23.4% 0.3% 5.4% 31.8% 100.0%

Marécage à Typha domingensis – ‘Opaero Ce marécage est composé du Jonc Typha domingensis – ‘Opaero en peuplement presque pur et dans une moindre mesure de la fougère indigène Acrosticum aureum – Aoa. Cette grande herbacée pérenne, d’introduction récente et originaire du Nouveau Monde, peut dépasser 4 m de hauteur. Les massettes ou typha sont des plantes monocotylédones, également appelées quenouilles, typiques des bords des eaux calmes, des fossés, des marais et plus généralement dans les milieux humides. Elles poussent en colonies denses. C'est un des deux ou trois genres de la famille des Typhacées. Ce jonc est présent dans toutes les îles hautes de l’archipel de la Société (hors Me’etia ; Florence et al, 2007). Ce type de marécage à Typha est souvent localisé en zone secondarisée Cette formation marécageuse, parfois en mélange avec Cladium mariscus subsp. jamaicense – Uti’uti, Cyclosorus interruptus – Amoa, peu paraître comme un faciès de dégradation lié à l’envahissement par Typha domingensis – Opaero des marécage saumâtre. Ce type de végétation correspond au marécage à Typha de Florence (1993) repris également par Pouteau et al. (2011)

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Figure
35
:
Maraîchage
dans
la
basse
vallée
de
Amehiti

Végétation éparse des falaises Les falaises et les pentes très fortes ceinturant une grande partie du domaine ont permis le développement sur un substrat rocheux d'une végétation basse très ouverte, composée d'arbustes, d'arbrisseaux et d'herbacées ou de cypéraceae et de fougères. Ce type groupe en fait deux unités de végétation : o

Le fourré épars à ‘Apiri - Dodonaea viscosa dégradé à Piti Tecoma stans et Tataramoa – Lanata camara

Y sont retrouvés certains arbustes résistants aux conditions sèches comme le 'Apiri - Dodonaea viscosa, Fara – Pandanus tectorius var. tectorius, Tataramoa – Lantana camara, Oovao – Wikstroemia coriacea, Tuava – Psidium guajava, Tutu – Colubrina asiatica var. asiatica, 'Avaro – Premna serratifolia, Pine – Xylosma suaveolens subsp. suaveolens, Puarata – Metrosideros collina, Hitoa – Psydrax odorata, Aere – Celtis pacifica, Oovao – Wikstroemia coriacea, Piti – Tecoma stans, ainsi que quelques arbrisseaux tels que Atoto - Chamaesyce sachetiana et Bidens australis.

Figure
36
:
Plantations
d'ananas
du
domaine
de
'Opunohu

Se développent également les herbacées Aretu - Cymbopogon refractus, Nohoau – Peperomia blanda var. floribunda, Melinis repens, Talinum paniculatum, Paspalum orbiculare, Dianella intermedia et les fougères Metuapua'a - Microsorum grossum, Ti'ati'amou'a – Davallia solida var. solida, Microsorum punctatum, Cheilanthes tenuifolia, Cheilanthes nudiuscula, Asplenium polyodon. Ce fourré épars correspond partiellement au groupement saxicole à Tecoma stans (Piti) identifié par Florence (1993) et au faciès à « faciès à Miscanthus, Melinis, Psidium, Dodonaea » de Pouteau et al (2011). o

Le groupement épars saxicole à Blechnum-Machaerina (Mo’u) de Florence (1993).

Ce dernier faciès (ou unité de végétation) est compris dans les « Maquis sommitaux » de Pouteau et al (2011). 

Zones nues o

Etendues d’eau

Les étendues d’eau regroupe les bassins aquacole et les rivières assez large pour être observable sur les photoplans. o

Batis et voirie

Cette catégorie comprend l'ensemble des infrastructures, ouvrages d’art (Batis) et les zones non ou peu végétalisées d'origine anthropique comme les voiries.

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2.8.3

Avifaune

L'avifaune de Moorea et celle du domaine de 'Opunohu peuvent être considérées comme très bien connues du fait de la proximité de Tahiti et des nombreuses visites d'ornithologues amateurs ou professionnels. Le tableau 9 ci-dessous présente ainsi la liste des 37 espèces d'oiseaux qui ont été observées sur Moorea durant les 40 dernières années, qu'ils soient nicheurs ou visiteurs. Il est tiré de la synthèse effectuée par la Société d'Ornithologie de Polynésie Manu (http://www.manu.pf/) et a été complété d'après la

bibliographie et notamment Thibault & Bretagnolle (2007), Cibois et al. (2008) et les bulletins Te Manu. Parmi ces oiseaux, ont été indiqués ceux qui sont connus du domaine de 'Opunohu (ceux observés dans l'ensemble de la baie étant les mêmes), à travers nos propres observations ou celles tirées de la bibliographie dont Meyer et al. (2011), Jacq (2010 & 2011a), Gesthemme et al. (2008) et les bulletins Te Manu.

Tableau
9
:
Liste
des
oiseaux
de
l'île
de
Moorea
(modifié
d'après
www.manu.pf)
 Nom latin

Nom français

Nom Moorea

Statut biogéo.

Statut régl.

Macronectes giganteus Pétrel géant Marin Pseudobulweria rostrata Pétrel de Tahiti noha Marin Protégée Pterodroma leucoptera Pétrel de Gould Marin Protégée Puffinus pacificus Puffin fouquet Marin Puffinus lherminieri Puffin d'Audubon Marin Phaethon lepturus Phaéton à bec jaune petea Marin Sula sula Fou à pieds rouges ua ao Marin Sula leucogaster Fou brun ao Marin Fregata minor Frégate du Pacifique otaha Marin Fregata ariel Frégate ariel otaha Marin Sterna bergii Sterne huppée tara Marin Sterna lunata Sterne à dos gris tara Marin Anous stolidus Noddi brun oio Marin Anous minutus Noddi noir oa Marin Gygis alba Gygis blanche itatae Marin Anas superciliosa Canard à sourcils moora Migrateur Numenius tahitiensis Courlis d'Alsaka teue Migrateur Protégée Pluvialis dominica Pluvier fauve torea Migrateur Heteroscelus incanus Chevalier errant uriri Migrateur Eudynamys taitensis Coucou de Nouvelle-Zélande arevareva Migrateur Egretta sacra Aigrette sacrée otuu Ind. terrestre Porzana tabuensis Marouette fuligineuse meho Ind. terrestre Protégée Acrocephalus longirostris Rousserolle à long bec otatare End. Moorea Protégée Aerodramus leucophaeus Salangane de la Société opea End. Société Protégée Todiramphus veneratus youngi Martin-chasseur vénéré ruro / otatare End. Moorea Protégée Hirundo tahitica tahitica Hirondelle de Tahiti opea End. Tahiti et Moorea Protégée Ptilinopus purpuratus frater Ptilope de la Société uupa End. Moorea Protégée Acridotheres tristis Martin triste Introduit Nuisible Circus approximans Busard des roseaux manu amu moa Introduit Nuisible Columba livia Pigeon biset Introduit Estrilda astrild Astrild ondulé Introduit Gallus gallus Coq bankhiva moa Introduit Geopelia striata Tourterelle striée Introduit Lonchura castaneothorax Capucin donacole vini Introduit Neochmia temporalis Diamant à cinq couleurs vini Introduit Pycnonotus cafer Bulbul à ventre rouge Introduit Nuisible Zosterops lateralis Zostérops à dos gris vini Introduit PO = Polynésie orientale ; NE = non évalué ; LC = préoccupation mineure ; NT = presque menacé ; VU = vulnérable ; EN = en danger d'extinction ; EX Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Statut UICN NT VU LC LC NE LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC VU LC NE NE LC LC EX VU LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC = éteint

'Opunohu Visiteur Nicheur

Nicheur Nicheur

Visiteur Nicheur ? Nicheur ? Nicheur ?

Visiteur Présent Nicheur ? Eteint Nicheur Nicheur Présent Présent Présent Présent Présent Présent Présent Présent Présent Présent

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Sont présentées ci-dessous les données disponibles relatives à chacune des espèces observées dans le domaine, et plus généralement, la baie de 'Opunohu : Oiseaux de mer Pétrel géant – Macronectes giganteus Un 2005, un pétrel géant a été capturé au large de la baie de 'Opunohu (Anonyme, 2005a). Il s'agit probablement d'un jeune individu qui a été retrouvé épuisé et s'est perdu bien au Nord de sa zone de prédilection. Le pétrel géant est visiteur occasionnel en Polynésie française. Pétrel de Tahiti – Noha – Pseudobulweria rostrata Le pétrel de Tahiti, oiseau marin protégé par la réglementation, niche dans des terriers situés sur les pentes fortes des falaises ou forêts d'altitude des sommets entourant le domaine de 'Opunohu (Thibault, 1988 in Meyer et al., 2011). Ainsi, en 2002 (Anonyme, 2002), un jeune pétrel de Tahiti a été récupéré au sol dans le domaine de 'Opunohu.

Figure
37
:
Pétrel
de
Tahiti

Puffin d'Audubon – Puffinus lherminieri Cet oiseau marin nichant dans les falaises ceinturant le domaine (Thibault, 1988 in Meyer et al., 2011) a été régulièrement entendu et observé dans le domaine et la baie de 'Opunohu. Ainsi, en 1989 et 2002, il a été entendu au belvédère (Anonyme, 2000a & 2002) et une colonie a été localisée en 2005 du fait de ses vocalisations sur le versant Ouest du Mont Rotui (Anonyme, 2005b). En 1999, 2 jeunes individus ont été récupérés à proximité de la passe et dans la baie de 'Opunohu (Anonyme, 2000a) et un autre individu à proximité des sites archéologiques en contrebas du belvédère en 2006 (Anonyme, 2006). Il y aurait donc plusieurs colonies dans le domaine, à savoir sur les flancs des monts Rotui et Tohiea. Phaéton à bec jaune – Petea – Phaeton lepturus Le paille-en-queue à brins blancs est observé régulièrement dans le domaine, notamment à proximité des falaises rocheuses. Ainsi, Meyer et al. (2011) ont observé entre 2005 et 2010 entre trois et cinq phaétons à bec jaune nidifiant dans les falaises du mont Tamaruto’ofa surplombant le domaine. Par ailleurs, à la mi-décembre 2010, Jacq (2011a & b) a pu observer trois nids de Paille en queue à brin blanc situés à la fourche de grosses branches de haut et vieux Mape creux. Dans un tronc, un ou plusieurs juvéniles ont été très nettement entendus. A maintes reprises des adultes ont été vus tournoyant dans la forêt cathédrale à Mape. Cet oiseau indigène marin, nicheur sur l’ensemble de la Polynésie française, fréquente généralement les falaises abruptes de l’intérieur des terres des îles hautes, et parfois celles de la frange littorale. Il y a peu de cas de reproductions connus dans des arbres en Polynésie française. Néanmoins, selon J.C. Thibault (comm. pers. 2010), c’est assez fréquent au Kiribati. Claude Monnet avait noté une nidification dans des arbres à Tahiti. A Raiatea (domaine de Fa'aroa), il semble bien qu'il y ait des couples dans des arbres. Quelques observations ont été également faites aux Tuamotu correspondant à des oiseaux nichant dans les palmes de cocotiers (J.C. Thibault comm. pers. 2010). Sterne huppée – Tara – Sterna bergii Cet oiseau marin, apparemment uniquement visiteur à Moorea, a été observé en 2011 sur le littoral au niveau de Vaihere, de l'embouchure de la rivière de 'Opunohu ainsi que tournoyant au-dessus des bassins de crevettes situés à l'entrée du domaine. Noddi brun – Oio – Anous stolidus Quelques individus de noddis bruns ont été observés sur la plaine littorale du domaine et de la baie. Il est très probable que quelques couples nichent dans les cocotiers du littoral, notamment au niveau de la plage publique de Taahiamanu.

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Gygis blanche – Itatae – Gygis alba

Oiseaux terrestres indigènes

La gygis blanche a été observée sur le littoral des vallées de Urufara, de Vaihere et de 'Opunohu en 2011. Il est très probable qu'elle niche dans des grands arbres de la plaine littorale.

Aigrette sacrée – 'Otu'u – Egretta sacra

Oiseaux migrateurs Canard à sourcils – Mo'ora – Anas superciliosa Le canard à sourcils a été régulièrement observé par le passé au niveau des bassins de crevettes à l'entrée du domaine de 'Opunohu sous la forme de quelques individus (Raust, 2001 & 2008). En 2011, nous avons pu compter jusqu'à 16 canards sur le même site. Par ailleurs, 2 canards ont régulièrement été observés plus à l'intérieur dans le domaine, notamment sur la rivière à l'amont des bassins, au niveau du petit captage situé à l'Ouest en contrebas des parcelles du Lycée agricole ainsi que sur une piste forestière desservant les parcelles de pins de la crête Maaramu. Il est possible que le canard niche dans le domaine mais aucun caneton n'y a été observé. Coucou de Nouvelle-Zélande – 'Arevareva – Eudynamys taitensis Le coucou de Nouvelle-Zélande est un visiteur régulier du domaine où il a été observé à plusieurs reprises (Anonyme, 2000b ; Meyer et al., 2011), notamment sur le site du belvédère et au col des 3 cocotiers.

Figure
38
:
Coucou
de
Nouvelle‐Zélande

L'aigrette sacrée en phase grise uniquement a été observée en 2011 sur le littoral du domaine au niveau de l'embouchure ainsi que dans la vallée principale en contrebas à l'Ouest du lycée agricole, au niveau d'une forêt marécageuse de Mape. Moins d'une demi-douzaine d'individus ont été recensés. Il est probable, par ailleurs, que des limicoles, comme le pluvier fauve et le chevalier errant, fréquentent le littoral ou les pâturages du domaine, mais aucun n'a été observé en 2011. Marouette fuligineuse – Meho - Porzana tabuensis Ce petit oiseau terrestre indigène et protégé par la réglementation est connu du domaine de 'Opunohu où plusieurs couples étaient présents au niveau du marais (Thibault in Meyer et al., 2011). En 2005, un individu a été retrouvé mort accrochés aux barbelés des pâturages (Anonyme, 2005a). Cet oiseau très discret n'a pas été observé ou entendu en 2011 mais pourrait tout à fait fréquenter le domaine, notamment au niveau des forêts marécageuses de la plaine, des pâturages ou des crêtes à fougères plus en altitude.

Oiseaux terrestres endémiques Rousserolle à long bec – 'Otatare – Acrocephalus longirostris Cet oiseau protégé et endémique de Moorea (Cibois et al., 2008) est aujourd'hui considéré comme éteint puisque non retrouvé de façon certaines depuis plusieurs dizaines d'années. En 1972 et 1973, des prospections avaient permis de localiser 2 couples dans le domaine de 'Opunohu (Thibault in Anonyme, 2003) et un autre individu avait été repéré en 1981 dans la vallée de Atiha (Anonyme, 2003). Par ailleurs, une photo de fauvette prise en 1998 ou 1999 par Philippe Bacchet à Moorea laisse planer un doute sur son extinction (Anonyme, 2003). Enfin, en 2008, Gesthemme et al. (2008) considèrent avoir entendu la rousserolle dans une vallée de l'intérieur de l'île lors de la réalisation de points d'écoute. Néanmoins, aucune fauvette n'a été recensée à Moorea lors des derniers passages de naturalistes dont Meyer et al. (2011) et Jacq (2011).

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Figure
39
:
Rousserolle
à
long
bec
(P.
Raust)

Martin-chasseur vénéré – Ruro – Todiramphus veneratus youngi Cet oiseau terrestre est protégé par la réglementation en vigueur en Polynésie française (catégorie A, arr. n° 306 CM du 20 février 2008), qui protège également son habitat sensible. Il est endémique des îles du Vent et se décline à Moorea par une sous-espèce endémique de l'île. Il est signalé du domaine de 'Opunohu par tous les naturalistes (Meyer et al., 2011 ; Jacq, 2010 & 2011a), notamment en raison de son chant très caractéristique. Jacq (2011a) et Meyer et al. (2011) signalent le martin-chasseur comme plus fréquent au sein des formations forestières naturelles et polynésiennes de Inocarpus, Rhus, Neonauclea ou Hibiscus. Il niche au sein de loges creusées dans des troncs d'arbres morts ou de bois tendre, notamment Hibiscus et Inocarpus, d'où l'importance de la conservation des pieds morts de ces espèces, ainsi que des ripisylves au sein des zones cultivées (Jacq, 2011a). Le Martin-Chasseur est également observé au niveau de zones secondarisées (lisières des pâturages et bords de routes) lorsqu'elles présentent de bonnes possibilités de chasse à l'affût. En 2011, il a également été observé au fond de la vallée de Urufara. Par ailleurs, la vallée de 'Opunohu est considérée comme abritant la plus importante population de Martin-Chasseur de Moorea (A. Gouni, comm. pers. 2010), une densité de 2,4 oiseaux par hectare ayant été estimée (à 'Opunohu et dans des vallées limitrophes) en 2008 (Gesthemme et al., 2008).

Figure
40
:
Martin‐chasseur
vénéré

Il est donc important de conserver les forêts à Mape et ‘Apape pour la conservation de cette espèce, et serait intéressant de conserver les bois morts sur pieds.

Ptilope de la Société – 'U'upa – Ptilinopus purpuratus frater Cet un oiseau endémique de Polynésie française, et protégé par la réglementation en vigueur (catégorie A, arr. n° 306 CM du 20 février 2008.). Ce pigeon vert est présent dans la plupart des îles de la Société et consiste à Moorea en une sous espèce endémique de l'île. Il est relativement fréquent dans le domaine de 'Opunohu au sein des mêmes milieux forestiers que le Martin-Chasseur (Jacq, 2011a ; Meyer et al., 2011). Gesthemme et al. (2008) le qualifient néanmoins de relativement rare sur Moorea, en se basant sur des points de comptage partiellement effectués à 'Opunohu. Il est possible de l'observer à partir de points de vue dominant les forêts de Mara ou de Mape lorsqu'il passe d'un bassin versant à l'autre.

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Figure
41
:
Ptilope
de
la
Société

Martin-Chasseur et le Ptilope qui demeurent aujourd'hui le plus souvent au sein de la canopée, protégés des attaques du busard. Pigeon biset – Columba livia Le pigeon biset n'a été observé qu'au niveau du littoral de Vaihere, sur le flanc Est de la baie de 'Opunohu. Il doit probablement également fréquenter le domaine et pourrait nicher dans certains arbres ou sur les falaises rocheuses abritées des pluies. Astrild ondulé – Vini – Estrilda astrild Ce petit vini introduit a été notamment observé au sein des surfaces cultivées du nouveau lotissement dans la vallée de Amehiti. Selon Meyer et al. (2011), il s'agit du quatrième oiseau du domaine en terme d'abondance. Coq bankhiva – Moa – Gallus gallus Les poules ont été observées sur la plus grande partie du domaine, notamment au sein des forêts de Mape. A noter notamment que cet oiseau consiste en une introduction polynésienne datant de plus de 1000 ans dans les îles de la Société. Les individus observés à 'Opunohu sont probablement issus du métissage des oiseaux polynésiens et de ceux provenant d'introductions plus récentes. Tourterelle striée – Géopélie zébrée – Geopelia striata

Oiseaux introduits

La tourterelle, oiseau introduit, a été observée au niveau de toutes les zones ouvertes du domaine et de la baie, notamment au niveau des zones construites (habitations, lycées…), des zones cultivées, des pâturages et des voies de communication. Selon Meyer et al. (2011), il s'agit du cinquième oiseau du domaine en terme d'abondance.

Merle des Moluques – Martin-triste – Acridotheres tristis

Capucin donacole – Vini – Lonchura castaneothorax

Le Merle, oiseau introduit par l'homme, a été observé sur la plus grande partie des zones anthropisées à la végétation ouverte du domaine et de la baie de 'Opunohu. Il ne s'enfonce que peu à l'intérieur des vallées et alors uniquement au niveau des voies d'accès. Il s'agit d'un oiseau nuisible classé menaçant la biodiversité car très agressif vis-à-vis des oiseaux terrestres indigènes. Selon Meyer et al. (2011), il s'agit du troisième oiseau du domaine en terme d'abondance.

Ce petit vini introduit a été observé au sein des plantations de pins et des lotissements agricoles du domaine ainsi qu'au niveau des zones habitées du littoral.

Busard des roseaux – Manu amu moa – Circus approximans

Bulbul à ventre rouge – Pycnonotus cafer

Le busard ou épervier est un oiseau nuisible classé menaçant la biodiversité car prédateur des oiseaux marins ou terrestres indigènes ou endémiques. Il s'agit d'un oiseau initialement introduit pour limiter les rongeurs. Il est fréquent d'en observer survolant à plus ou moins haute altitude le domaine ainsi que les autres vallées de la baie. Ils constituent une menace importante pour le

Le bulbul, oiseau introduit par l'homme, a été observé sur la plus grande partie du domaine et de la baie de 'Opunohu. A la différence du merle, il s'enfonce à l'intérieur des vallées, fréquente les formations forestières naturelles et peut également être observé à haute altitude. Il s'agit d'un oiseau nuisible classé menaçant la biodiversité car agressif vis-à-vis des oiseaux

Quelques très rares individus de la salangane de la Société et de l'hirondelle de Tahiti auraient déjà été observés dans le domaine.

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Diamant à cinq couleurs – Vini – Neochmia temporalis Ce petit vini introduit a été observé au sein des plantations de pins et des lotissements agricoles du domaine.

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terrestres indigènes. Selon Meyer et al. (2011), il s'agit du second oiseau du domaine en terme d'abondance. Zostérops à dos gris – Vini – Zosterops lateralis Ce petit vini introduit est observé essentiellement au sein des formations forestières ou arbustives naturelles, du niveau de la mer jusqu'au sommet des montagnes. Il est également présent dans les formations ouvertes de basse altitude mais y est moins fréquent que d'autres espèces introduites. Selon Meyer et al. (2011), il s'agit du premier oiseau du domaine en terme d'abondance. Gesthemme et al. (2008) le considèrent également comme l'oiseaux terrestre le plus abondant de l'intérieur des vallées de Moorea avec une estimation de 14 individus par hectare.

Par ailleurs, le domaine de 'Opunohu a été reconnu par Birdlife International comme une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) sous la dénomination PF03 "Vallée d'Opunohu" pour une superficie de plus de 15 km². La justification principale tient en son statut foncier de domaine territorial et en la présence des deux oiseaux endémiques que sont le Martin-Chasseur vénéré et le Ptilope de la Société. Il s'agit donc d'un site internationalement reconnu, sur des critères objectifs, comme important pour la conservation des oiseaux.

(aigrettes et canards) et les zones marécageuses de la vallée principale et de la basse vallée (marouette), -

des formations forestières naturelles ou polynésiennes (forêts de Mape, de Purau, de Mara, de 'Apape…) pour les Martins-chasseurs, Ptilopes, Paille-en-queue…,

-

des zones rocheuses (puffins, paille-en-queue), et

-

des forêts d'altitude ou forêts des nuages (pétrels).

Espèces protégées et habitats sensibles Le code de l’environnement de Polynésie française stipule qu’ « en vue de protéger les espèces appartenant à la catégorie A de la liste des espèces protégées, sont interdits en tout temps et en tout lieu : la destruction, l’altération, la modification ou la dégradation des habitats sensibles desdites espèces » (Art. D. 121-2)

Le domaine de 'Opunohu fait également partie avec Moorea et les autres îles de la Société de la Zone d'Oiseaux Endémiques ZOE 213 des îles de la Société. La baie de 'Opunohu constitue donc l'habitat d'un nombre important d'oiseaux et qui sont, pour la plupart, relativement aisés à observer depuis le littoral, les routes d'accès ou les sentiers de randonnée. Parmi ces oiseaux, il faut retenir plusieurs espèces indigènes ou endémiques protégées par la réglementation et dont 'Opunohu représente le site comprenant les plus grandes populations sur Moorea. Il faut ici notamment citer le Martin-Chasseur vénéré et le Ptilope de la Société dont les sousespèces sont endémiques à l'île. Le pétrel de Tahiti est également présent à Opunohu. Des populations de pétrels et puffins nichent également dans les falaises et au sein des formations végétales d'altitude. Il faut ici rappeler que lorsqu'une espèce est protégée dans le cadre de la réglementation polynésienne, son habitat l'est automatiquement. Les espaces privilégiés par les oiseaux patrimoniaux consistent : -

des zones humides comme les bassins de crevettes ou chevrettes (sternes huppées, canards à sourcils), les cours d'eau principaux

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Carte 11. : Localisation de la faune patrimoniale

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2.8.4

comm. pers. 2011). L’ensemble des taxons de la famille des Partulidés est protégé par la réglementation".

Autre faune de 'Opunohu

À l’occasion des prospections menées dans le cadre de cette étude, d'autres animaux ont été recensés sur le domaine. Ainsi, parmi les insectes, 8 espèces d'odonates (libellules) ont été notées, 6 indigènes (Tholymis tillarga, Ischnura aurora, Diplacodes bipunctata, Pantala flavescens, Tramea limbata, Anax guttatus) et deux endémiques de la Société (Ischnura sp. nov. propre à Moorea et Hemicordulia sp. nov.). Parmi les indigènes communes en Polynésie, il ne manque plus que Anaciaeschna jaspidea qui est plutôt crépusculaire et qui a pu être omise. Alors que les 6 espèces indigènes fréquentent principalement les cours d'eau à basse altitude, les bassins de chevrettes et les fossés de drainage, les deux espèces endémiques se retrouvent essentiellement le long des petits cours d'eau naturels à l'eau courante des fonds de vallée. La faune des cours d'eau comprend également des anguilles, le poisson d'eau douce Nato, plusieurs chevrettes, des nérites comme Neritina canalis et quelques bernards l'ermite et crabes en fond de vallée. Le domaine présente également des populations relictuelles des escargots protégés appartenant au genre Partula. Meyer et al. (2011) établissent une synthèse sur la présence du genre à 'Opunohu : "Le malacologue H. E. Crampton (1932) citait la présence d’au moins quatre espèces d’escargots arboricoles appartenant au genre Partula (Partulidés) dans le domaine d’Opunohu : P. taeniata, P. suturalis à basse et moyenne altitude, P. mooreana et P. mirabilis à moyenne et haute altitude. Ces espèces étaient toutes considérées comme éteintes en 1986 suite à l’introduction de l’escargot carnivore Euglandina rosea à Moorea (Murray et al., 1988). Une petite population relique de P. taeniata a été redécouverte en 2000 par des étudiants de l’Université de Californie à Berkeley accompagnés du prof. Carole Hickman dans un vestige de ripisylve à Hibiscus tiliaceus et Acrostichum aureum situé à l’embouchure de la rivière d’Opunohu, à proximité de la ferme d’élevage de crevettes. Trois autres populations de P. taeniata elongata localisées dans le domaine entre 180 et 240 m (vallées de « Morioahu » et « Maramu » selon Crampton) sont suivies depuis 2008-2009 (Trevor Coote, comm. pers. 2011). Nous avons observé un individu adulte au niveau du Col des Trois Cocotiers vers 450 m d’altitude en 2009, en sous-bois à Freycinetia impavida, Angiopteris evecta, Macropiper latifolium et sous un grand arbre indigène Neonauclea forsteri. Un autre escargot arboricole de la famille des Partulidés, Samoana cf. attenuata, a été observé en 2008 sur crête rocheuse située au dessus du Col des Trois Cocotiers vers 370 m d’altitude, sur feuille de Xylosma suaveolens. Une population importante de S. attenuata est connue de la vallée de « Tefeo » vers 200-220 m (Trevor Coote, Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Il est possible d'ajouter que l'escargot carnivore Euglandina rosea a été introduit en 1977 à 'Opunohu par le service en charge de l'agriculture et suite au développement de l'autre escargot introduit herbivore Lissachatina fulica (Lee et al., 2009). Par ailleurs, une réserve à Partula ou "partulodrome" a été mise en place à 'Opunohu en 1994 à proximité du sentier des ancêtres et du belvédère (Coote et al, 2004). Plusieurs centaines de Partula élevés en captivité y ont été relâchés en 1994 et 1996. En 2011 et ce, depuis l'arrêt de l'expérimentation en 1998 à la suite de problèmes de suivi, le partulodrome était ineffectif, abandonné et en ruine. Il est donc intéressant de remarquer que plusieurs petites populations de ces escargots sont encore présentes dans le domaine et même à très basse altitude. Leur préservation ainsi que celle de leurs milieux naturels, notamment la forêt marécageuse à Hibiscus-Acrostichum de la zone arrièrelittorale, constitue donc très clairement un enjeu important pour le domaine, au même titre que pour les plantes et les oiseaux protégés. Enfin, au niveau des mammifères, des cochons sauvages fréquentent le domaine avec des concentrations plus importantes au Nord Ouest (crête limitrophe entre Amehiti et 'A'araeo) tandis que des chèvres, des bœufs et des chevaux sont présents dans les pâturages du bas du domaine où au niveau de la zone du lycée agricole et du Ranch. La présence des bœufs et des chevaux est, par ailleurs, essentielle au maintien en état des pâturages qui confèrent au domaine une partie de son paysage caractéristique. A noter également la présence d'élevages de cochons au lycée agricole, à la fois en porcherie mais également dans le petit enclos de l'arboretum. Il est probable que la gestion des effluents liés à ces élevages soit un des enjeux importants de la qualité des eaux de baignade dans le domaine et dans la baie. Quelques chiens sont également présents de façon plus ou moins ponctuelle près des habitations ou des constructions. Enfin, des chats sauvages doivent aussi être présents et prélever leur tribu d'oiseaux endémiques et introduits. Conclusion partielle : Du fait de la présence de reliques de forêts naturelles mésophiles et hygrophiles de basse et moyenne altitude et d’espèces végétales et animales (notamment plantes, oiseaux et escargots) remarquables et protégées par la réglementation, la vallée d’Opunohu a été désignée comme l’un des 115

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sites de conservation importants en Polynésie française, avec un degré de menace identifié comme fort (Meyer et al., 2005). Reprenant ce constat et suite à de nouvelles prospections, Meyer et al. (2011) proposent le classement d'une grande partie du domaine en "aire de gestion des habitats et des espèces" selon le code de l'environnement.

2.9

Milieu
marin

Dans le cadre du classement de la baie de ‘Opunohu en Paysage protégé, l’analyse du milieu marin sera étudiée de façon succinte. Les données cidessous sont tirées de la synthèse réalisée par Besson (2011). 2.9.1

De manière éparse on retrouve également des rochers et cailloutis. Ces habitats de part leur complexité tridimensionnelle peuvent potentiellement abriter une grande biodiversité. La zone côtière du fond de baie entre le pk 17,5 et le pk 20,5 présente un intérêt primordial de protection et de conservation du littoral. En effet, cette zone regroupe des habitats littoraux sensibles et menacés, la présence d’espèces à forte valeur ajoutée (moule géantes Atrina vexilllum O’ota espèce protégée de catégorie A, Crabes verts Scylla serrata Upai) ou exploitées pour la pêche (ature Sela crumenophtalmus, nato Kulhia marginata, alevins de gobidés) et l’artificialisation du trait de côte y est quasi nulle.

Les Habitats littoraux

2.9.2

Les vasières et zones sablo-vaseuses et détritiques à végétation haute : La quasi totalité de la rive Ouest de la baie montre ce type d’habitat littoral. Deux grandes vasières sont présentes dans le fond de la baie et sont à l’origine d’une forte productivité biologique :  l’embouchure de la rivière ‘Opunohu, s’apparentant à une mangrove constituée de Purau fixée sur vase et sable noir.  l’embouchure de la Vaihere sur la cote Est de la baie.

Les Habitats marins

La baie de ‘Opunohu peut être divisée en trois grands types de communautés marines, en raison principalement de l’influence des apports de rivière. On distingue : -

le fond de baie le milieu de baie l’extrémité de la baie

Ces habitats sont traités et détaillés parmi les formations végétales du milieu terrestre.

La richesse spécifique, l’abondance, et le recouvrement des coraux ainsi que la richesse spécifique des algues augmentent du fond vers l’entrée de la baie.

Les plages de sable blanc :

Pour les échinodermes, la richesse spécifique et l’abondance augmentent entre le fond et l’entrée de la baie.

Une plage de sable blanc appelée « crique Robinson » se trouve dans le fond de baie. Cet habitat encore bien préservé est rare en fond de baie. Le littoral du pk 16 à la limite du district de Papetoai (2 km de linéaire) présente un intérêt en matière de conservation des plages de sable blanc. Selon Bennet (2010), ces plages sont les habitats côtiers les plus menacés à l’échelle de l’île car en régression constante depuis les premières études effectuées sur le trait de côte. Ces plages ont tout d’abord une forte valeur récréative. Elles sont également connues pour être des nurseries à poissons juvéniles en particulier Acanthurus triostegus (manini), Molloidichtys flavolineatus (‘ouma), et Caranx melampygus (paihere). Ces plages ont un second rôle écologique de dispersion des graines des plantes littorales (cocotier, mape, auteraa, hotu, ati, 'aito, …). La protection de ce type d’habitat côtier sert un intérêt à la fois touristique et de préservation de la ressource pour les pêcheurs.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

L’abondance des mollusques augmente significativement en milieu de baie alors que la richesse spécifique reste la même. Il peut se produire un upwelling à petite échelle sur cette zone lorsque les vents du Sud soufflent sur les flots de la baie. Les gradients des communautés de coraux, d’algues et d’échinodermes sont corrélés aux facteurs suivants : salinité, turbidité, concentration en silicates, teneur des sédiments en carbone organique, en hydrates de carbone et en acides aminés. Les valeurs de ces facteurs traduisent d’importants apports terrigènes, provenant essentiellement des rejets des rivières situées en fond de baie. Dans cette partie de la baie où le degré de confinement est élevé, seuls les organismes marins les plus résistants aux fortes turbidités, aux dessalures et à l’hypersédimentation peuvent s’installer. La salinité et la turbidité affectent fortement la richesse spécifique et l’abondance des principaux taxons du fond de la baie vers l’entrée : coraux, algues, échinodermes, crustacés, mollusques, spongiaires et espèces de poissons-papillon.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
42
:
Communautés
benthiques
dans
la
baie
de
‘Opunohu

2.9.3

Espèces marines remarquables

Les coraux : L’espèce dominante sur le site est le porites massif Porites lutea-lobata. La côte Est au pied du mont Rotui est la plus riche en terme de biodiversité spécifique avec la codominance de Porites rus ou du genre Acropora plus sensible a la qualité des eaux. Sur la rive Ouest de la baie, la présence de colonies du genre Lobophyllia a pu être observée. Ce genre de colonie est rare à l’échelle de l’île. Toutes les espèces de coraux sont protégées par le code de l’environnement de la Polynésie française et par la C.I.T.E.S.

Les Mollusques La moule géante Atrina vexillum (O’Ota) et Charonia tritonis sont présentes dans la baie de ‘Opunohu. Ce sont des espèces protégées de catégorie A dans le code de l’environnement de la Polynésie française. Les bénitiers Le bénitier est présent dans la baie de ‘Opunohu. Il fait l’objet de collecte et de consommation humaine. La taille minimale de capture est de 12 cm, selon la Délibération n°88-184 AT du 8 décembre 1988 modifiée. Les tortues Les 2 espèces de tortues (Honu) Chelonia mydas et Eretmochelys imbricata sont présentes en baie de ‘Opunohu. Elles sont protégées par l’arrêté 1506 CM du 29 septembre 2011 : Eretmochelys imbricata est classée en catégorie A, et Chelonia mydas classée en catégorie B. Les baleines Pendant la saison des baleines, 30% des observations totales de baleines à bosse (Megaptera novangliae, Tohora) à l’échelle de l’île sont recensées dans la baie de ‘Opunohu. Ceci la classe comme deuxième zone la plus fréquentée des quatre zones notables de l’île.

Communautés benthiques des extrémités de la baie Communautés benthiques du centre de la baie Communautés benthiques de fond de baie

Sources : Adjeroud, 2000, fond de carte du SHOM n°6657 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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3 LE
CAPITAL
CULTUREL
 3.1

Figure
44
:
Relevés
du
marae
sur
la
terre
Titiroa
à
'Opunohu

Archéologie
de
la
baie
de
'Opunohu
 3.1.1

Historique des recherches archéologiques

Les premières investigations archéologiques de la baie de 'Opunohu ont été menées par Kenneth P. Emory (1933) et Handy à l'occasion de prospections de l'ensemble des îles de la Société entre 1923 et 1931. Trois marae (sites 99, 100 et 101) et deux maisons (site 98) ont été relevés à cette occasion sur les terres Afareaito (figure 43) et Titiroa (figure 44) dans la partie Est du domaine de 'Opunohu (district de Tupauruuru), situées aujourd'hui le long de la route menant au belvédère. Ils notent également de nombreuses terrasses d'habitations et plusieurs petits sanctuaires ou marae élémentaires.

Figure
43
:
Relevés
du
marae
sur
la
terre
Afareaito
à
'Opunohu

Sources : EMORY, 1933 Sources : EMORY, 1933 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Entre 1960 et 1962, Roger C. Green et son équipe (Green et al. (1967) & Green (1996)) menèrent une prospection archéologique générale de la vallée de 'Opunohu avec des campagnes de fouilles sur plusieurs sites. Se basant sur l'ancienne organisation politique, ils divisèrent la vallée en 3 sections : - la partie Ouest ou Amehiti, qu'ils pensaient (à tort) dotée d'une faible densité de sites archéologiques, - la partie centrale avec une très faible densité de sites, - la partie Est ou Tupauruuru dotée d'une grande densité de sites. Ils notèrent également la quasi-absence de structures en plaine littorale à l'arrière de la plage de 'Opunohu et sur une distance de près de 2 km depuis la côte. Cette absence de structure est mise en relation avec une occupation ancienne quasi-exclusive du fond de vallée de 'Opunohu. Dans le district de Tupauruuru, furent ainsi identifiés 36 marae élémentaires et 58 marae avec ahu dont le site 103 présenté à la figure 45 est un exemple. Au total, Green inventoria plus de 500 structures archéologiques dans la vallée de 'Opunohu au cours de ses travaux menés au début des années 1960.

Figure
45
:
Plan
du
site
103
alternant
terrasses,
pavages
et
marae

Par ailleurs, certaines structures étudiées par Emory (1933) ont à nouveau fait l'objet d'investigations comme le site 99 de Emory qui correspond au site 163. Ces travaux ont permis de proposer une typologie améliorée des marae des Iles-du-Vent et de mettre en évidence une importante hiérarchisation sociale à Moorea, à l'instar de celle connue sur Tahiti. En 1969, plusieurs structures archéologiques majeures de 'Opunohu ont été restaurées sous la direction de Yosihiko Sinoto du Bishop Museum de Hawai'i (www.culture-patrimoine.pf). Il s'agit notamment des marae Ahu o Mahine (nom originel non connu), Tetiiroa (sur la terre Titiroa ; probablement le même nom mais sous deux orthographes différentes) et Afare'aito, et de deux plateformes de tir à l'arc situées près de ce dernier marae (figure 46). L'ensemble de ces structures est visible au bord de la route menant au belvédère ou le long du sentier des ancêtres mis en place par le SDR. Ils constituent aujourd'hui des sites touristiques majeurs de l'île de Moorea dont le Service de la Culture et du Patrimoine a la charge depuis le 1 janvier 2010.

Figure
46:
Carte
des
structures
archéologiques
restaurées
et
visibles
par
le
 public

Sources : GREEN et al., 1967 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Dana Lepofsky a poursuivi, au début des années 1990, les travaux d'inventaire et d'étude sur la baie de 'Opunohu (Leposky, 1994). Elle a ainsi inventorié plus en détail certaines zones déjà visitées par Green mais également mis en évidence la présence d'occupation ancienne sur le flanc Ouest / Sud-Ouest du mont Rotui. Ses fouilles, sondages et datations l'ont conduit à proposer une chronologie de l'occupation humaine de la vallée En 1996, Green (1996) profite des études précédentes et de nouvelles investigations de son équipe pour effectuer un bilan critique des connaissances sur l'occupation ancienne de 'Opunohu. Il définit ainsi une chronologie basée à la fois sur les données archéologiques et ethnohistoriques de l'occupation de la vallée : -

Phase pré-Atiro'o : début de l'influence humaine ; la plaine littorale est marécageuse ; entre 600 et 1100 A.D., des perturbations des collines (défrichage, incendie, culture) causent la sédimentation de la basse vallée.

-

Phase Atiro'o (nom des habitants initiaux de la vallée) : au 11 siècle apr. J.-C., la plaine alluviale asséchée est utilisée pour ème ème l'agriculture ; entre le 13 et le 15 siècle apr. J.-C., les collines de l'intérieur sont aménagées pour l'horticulture et l'habitation ; il n'y a pas de séparation entre les communautés humaines de la côte et celles de l'intérieur.

-

Phase Marama : à partir du 16 ou 17 siècle, la vallée de 'Opunohu est conquise par la lignée Marama de Ha'apiti qui s'installe de façon permanente de Amehiti à Tupauruuru. Le marae Afare'aito est ainsi érigé en l'honneur de la victoire des guerriers Marama sur ceux de Atiro'o (www.culture-patrimoine.pf). A l'arrivée de Cook, le chef Mahine, qui occupait la principale zone de peuplement de la vallée, était considéré comme le principal chef de l'île de Mo'orea.

-

Phase Pomare : à partir de 1788, la lignée Pomare liée aux Européens pris le contrôle de Mo'orea et détrôna progressivement les traditionalistes de la lignée Marama pour lesquels 'Opunohu resta un refuge jusque vers 1815 où toute sa population s'éteignit.

des périodes d'abandon et de réutilisation de certaines structures. Elle valide, par ailleurs, la chronologie de l'occupation humaine de 'Opunohu telle que révisée par Green (1996) en insistant sur l'absence d'indication de réutilisation de longue durée des structures à l'époque européenne.

Figure
47
:
Reconstitution
artistique
du
site
170‐171

ème

ème

ème

Entre 1999 et 2003, Jennifer Kahn effectua des investigations sur les maisonnées et l'organisation spatiale de l'occupation dans le district de Tupauruuru à 'Opunohu (Kahn, 2005 ; Kahn & Kirch, 2004). Elle entreprit ainsi des fouilles sur les sites 120, 123, 170 et 171 de Green qui lui permirent de caractériser les différents sites d'habitation et de dater l'occupation humaine. Ainsi, elle pu établir l'occupation contemporaine des différentes structures ème ème entre le 15 et le milieu du 17 siècle (figure 47), en mettant en évidence Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Sources : KAHN & KIRCH, 2004

Depuis 2005, Kahn effectue des recherches visant à poursuivre l'inventaire archéologique du domaine de 'Opunohu, notamment au niveau du district de Amehiti, qui se révèle particulièrement riche en sites archéologiques. Elle a, par ailleurs, mis en évidence la reconstruction de certains marae au cours du ème ème 17 et du 18 siècle afin de les dédier au nouveau dieu 'Oro (SCP, 2010).

La vallée de 'Opunohu apparaît ainsi constituer un site majeur pour l'étude de l'occupation polynésienne ancienne dans les îles de la Société ; son originalité ème réside dans l'abandon assez soudain de la vallée au début du 19 siècle et

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sa préservation jusqu'alors du fait de l'absence de nouvelles installations et exploitations humaines importantes jusqu'aux années 1960. Les archéologues l'ayant étudié tâchent de promouvoir sa conservation en l'état afin qu'elle devienne un témoin de l'histoire humaine polynésienne. Inventaire et cartographie des structures archéologiques en 2011 Dans le cadre du projet de classement en paysage protégé de la baie de 'Opunohu, des prospections extensives ont été réalisées dans la plupart des vallées la constituant (Vaihere, 'Opunohu, Urufara). Ces prospections n'ont ainsi pas permis de localiser toutes les structures déjà connues en raison de l'ampleur de la tâche à accomplir et du peu de temps disponible, mais elles ont permis de préciser les contours des zones archéologiques les plus riches puisque chaque structure rencontrée a été géoréférencée dans la carte 12 cidessous.

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Carte 12. : Sites et structures archéologiques recensés

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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4 LE
CAPITAL
HUMAIN
 4.1

Historique
de
la
vallée

Occupation ancienne : Les recherches archéologiques ont démontré que la vallée de ‘Opunohu avait été habitée depuis des temps très anciens. Un site d’habitation, des trous destinés aux piliers de maisons et des fours de pierres découverts sous un des murs du Marae Titiroa datés au carbone 14 suggèrent une occupation qui remonte au moins à 1600. La vallée de ‘Opunohu fut autrefois très peuplée. Plus de 500 édifices ont été recensés : édifices religieux, séculiers en pierre, maisons communales, habitations et terrasses agricoles. Leur complexité structurale indique un système social hautement développé.

Les premiers missionnaires visitèrent la vallée de ‘Opunohu en 1805. Le chef de Varari, dernier à renoncer à sa religion traditionnelle, fut finalement converti au christianisme. La population polynésienne de la vallée a probablement disparue très ème rapidement au début du 19 siècle puisque aucune mention n'en est plus faite après 1815 (Green et al., 1967). En 1818, une plantation de canne à sucre et une presse furent installés à 'Opunohu, au niveau de l'intersection des deux premiers affluents (Green et al., 1967). .

Figure
48
:
Gravure
des
missionnaires
accostant
dans
la
baie
de
‘Opunohu

Traditions orales : Selon l’histoire orale, la vallée était occupée par un peuple appelé Atiro’o. Quoique peuple vigoureux, il fût exterminé vers 1650 par des guerriers de Ha’apiti. La vallée tomba sous la coupe de Marama, chef de Ha’apiti qui, peu après, domina toute l’île de Moorea. Lorsque Cook visita la baie de ‘Opunohu en 1774, Moorea était déchiré par un conflit interne entre Teriitapuni, frère de la femme de Pomare Ier et Mahine, l’un des quatre grand chefs guerriers de l’île. Suite à la bataille historique de 1790 à Tahiti, Pomare Ier fut vainqueur de ses ennemis, mais Mahine qui combattit à ses côtés fut tué. Pomare Ier confia Tahiti à son fils Pomare II et s’installa à Mo’orea. Quand le capitaine Vancouver visita les îles de la Société en 1791-92, Pomare Ier était considéré comme chef suprême de Mo’orea. C’est en 1804 que Pomare II, alors chef de plusieurs districts de Tahiti, fut proclamé chef suprême de Mo’orea. Il se retira dans le district de Papeto’ai en 1808, après plusieurs défaites successives à Tahiti. Sous la domination de Papeto’ai, l’influence et la puissance de ‘Opunohu ainsi que sa population subirent un déclin rapide. Les missionnaires :

Sources : Francis Jukes, A view of Moorea, September 1787. National Library of Australia, Canberra.

Le bouleversement des coutumes fut précipité par les activités des missionnaires. La population abandonna ses villages de l’intérieur et émigra vers les régions côtières.

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Le Domaine de ‘Opunohu : La Société Commerciale de l’Océanie (SCO) fondée en 1876 à Hambourg devint l’établissement le plus important de Tahiti et s’assura une part prépondérante des activités commerciales de la colonie française en Polynésie. Cette compagnie allemande possédait des comptoirs et des plantations, notamment dans la vallée de ‘Opunohu. Au début de la première guerre mondiale, les biens de la compagnie furent saisis et liquidés plus tard, en vertu du traité de Versailles (Journal de la Société des océanistes, 1961).

Figure
49
:
Photographies
anciennes
de
la
baie
de
‘Opunohu

Medford Ross Kellum, arrivé à Tahiti puis Moorea en 1925 par voilier depuis Hawaii, fit l’acquisition des biens de la compagnie allemande à ‘Opunohu par adjudication en tant que prise de guerre. Medford développa dans la vallée la culture du café, des bananes, des citrons et de la vanille, la production de coprah et l’élevage de bovins. La conservation du patrimoine archéologique mis au jour par hasard lors des campagnes de défrichage fut également l’une de ses priorités. Ces découvertes firent l’objet d’études, notamment par l’archéologue Kenneth Emory qui entreprit les premières études d’envergures sur les marae et autres sites archéologiques de Polynésie (Association Te Ati Matahiapo Nui No Aimeho Nei, 2006). L’acquisition d’une grande partie de la vallée par la SCO puis par la famille Kellum a défini les contours du domaine et donné les grandes orientations des activités, tournées jusqu’à aujourd’hui vers l’agriculture.

Medford Kellum sur sa pirogue, 1930, sources : Moorea d’Autrefois, 2006

Le Territoire fit l’acquisition du Domaine de ‘Opunohu en 1962 auprès de M. Kellum qui leur céda pour une modique somme. Ce domaine d’une superficie de 1570 hectares a été affecté dans sa quasi totalité au Service de l’Economie Rurale (SER). En 1968, l’École d’agriculture, devenue par la suite le lycée agricole de ‘Opunohu, s’implante dans la vallée. Il s’ensuivit une politique de valorisation forestière par reboisement, de lotissements agricoles par défrichement, collections de plantations à diverses vocations, pâturages, …, affirmant la vocation agricole du Domaine.

La vocation agricole du Domaine de 'Opunohu a eu pour effet d’ouvrir le paysage, permettant un regard sur toute la vallée, et de conserver un aspect visuel naturel et authentique de la vue depuis la baie.

Rizières à 'Opunohu, Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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4.2

Le
foncier

Le foncier de la zone d’étude est composite. : - Les bords de la baie de ‘Opunohu, de Ta’ahiamanu à la Pointe Taiaru, ainsi que les versants du Mont Rotui et les bassins versants de 'A'araeo, Urufara et Vaitapi à l’ouest de la baie, sont situés dans le domaine privé. - Le domaine de ‘Opunohu dans la vallée appartient au domaine public territorial. - Le littoral de la baie de ‘Opunohu est situé sur le domaine public maritime. La carte 13 ci-dessous présente le foncier de la zone d’étude 4.2.1

Le domaine territorial de ‘Opunohu

Le Territoire a fait l’acquisition de la terre dénommée « Domaine de ‘Opunohu » appartenant à M. Kellum le 13 novembre 1962, suite à l’accord de l’Assemblée Territoriale du 3 mai 1962. Le statut public récent du Domaine a freiné la progression de l’immobilier dans la vallée. En revanche, l’affectation de parcelles du domaine à plusieurs services et établissements a contribué à l’apparition de divers équipements et usages : - exploitation forestière - expérimentation de cultures agricoles diverses - ouverture au public - enseignement et formation agricole - recherche scientifique - bâtiments industriels de la Direction de l’Equipement - logements des personnes travaillant sur le domaine - vocation touristique : réalisation de la route du belvédère, sentiers de

randonnées, découvertes des exploitations agricoles, ranch équestre, … Le Service du développement Rural (SDR) est rapidement devenu le service affectataire et gestionnaire du domaine de ‘Opunohu (décision n°211/DOM du 31/01/1963). La fertilité de ces terres a permis de réaliser de nombreux essais pour l’agriculture tropicale et le reboisement en Polynésie française (cacao, vanille, élevage, pin des Caraïbes… et actuellement ananas). La plupart ont été arrêtés ou mis en sommeil, et aucun bilan n’est aujourd’hui disponible sur les résultats de cette multitude d’essais. L’intérêt croissant de certaines espèces, notamment l’ananas, a abouti à la création de la Commission d’Attribution des Lotissements Agricoles (C.A.L.A.). Cette commission est en charge de l’attribution des baux de location des terres à vocation agricole sur le domaine : les P.A.V.O.C. En l’absence de cadastre, le SDR, service affectataire a procédé au découpage des lots agricoles. Ce découpage est encore utilisé et pratiqué aujourd’hui. Un document d’arpentage découpant le domaine en 39 parcelles a ensuite été élaboré par la Commission d’Evaluation de l’Immobilier (C.E.I.) de la direction des affaires foncières. Ce découpage reflète la logique d’organisation des grands lots agricoles et du domaine forestier du SDR. Les décisions politiques, équipements construits, évolution d’éléments naturels (défrichements, terrassements) influencent directement le paysage et l’évolution du site. Les pouvoirs publics ont ainsi une importante responsabilité dans l'évolution passée et l’avenir du domaine territorial de ‘Opunohu. La Polynésie française manque d’espaces publics pour permettre à la population de circuler librement, sans clôture. Les Jardins de Paofai sont un bon exemple de la valorisation collective de l’espace, pour les différents usagers quels qu’ils soient. Il est donc primordial de valoriser ces espaces et domaines publics, pour le bien de la collectivité. Le domaine territorial doit absolument conserver son intégrité, qui devrait être inaliénable. Les pouvoirs publics ont ainsi une responsabilité très importante dans l’avenir du domaine territorial de ‘Opunohu.

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Carte 13. : Caractéristiques foncières dans la baie et vallée de ‘Opunohu (affectations et locations sur le domaine de ‘Opunohu, non exhaustif)

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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4.2.2

Le Domaine Public Maritime

Le domaine public maritime sur la zone d’étude concerne l’ensemble du littoral et les eaux de la baie de ‘Opunohu. La délibération n°85-1073 du 25/07/1985 définit le domaine public territorial ainsi que les procédures de sa gestion et de sa conservation. La limite du domaine public maritime dans l’archipel de la Société est fixée au point où les plus hautes eaux peuvent s’étendre en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles (…). Toute partie du littoral qui cesse d’être couverte et découverte par le plus grand flot annuel cesse de faire partie des rivages de la mer, tout en demeurant dans le domaine public. Selon l’art.7,- nul ne peut sans autorisation préalable délivrée par l’autorité compétente, effectuer aucun remblaiements, travaux, installations et aménagements quelconques sur le domaine public. Selon l’art.5.- la conservation et la gestion du domaine public et des ouvrages qui en dépendent incombent au service de l’équipement. 4.2.3

Les propriétés privées du littoral

L’ensemble du littoral de la baie côté Papetoai jusqu’à la salle omnisports de Taiaru (Vaitapi) et une partie du littoral côté Ta’ahiamanu sont classés zone NDd (littoral) dans le PGA de Moorea. D’après le règlement du PGA de Moorea-Maiao, l’objectif de leur classement est de protéger le littoral, tout en favorisant un usage public par les populations locales ou les visiteurs en y évitant les constructions. (Extrait du règlement du PGA de Moorea) : Article NDd.1 : Types d'occupation et d'utilisation du sol admis : Sont admises les opérations répondant au caractère de la zone, ainsi que : - Les constructions à caractère culturel, archéologique, traditionnel ou touristique ; - Les travaux de terrassements liés à la restauration et à l'aménagement des sites archéologiques ; - Les constructions publiques liées à l’animation des sites touristiques ou à leur aménagement ; - L’exploitation et l'entretien de la végétation existante au titre de la conservation et de l'entretien du paysage, dans le cadre d'un plan de gestion approuvé par les services du développement rural et du tourisme. Article NDd.2 : Types d'occupation et d'utilisation du sol interdits. Sont interdites les utilisations et occupations du sol de toute nature, non visées à l'article NDd.1 précédent ou ne répondant pas au caractère de la zone, ainsi que : - Les constructions de toute nature en dehors de celles autorisées à l'article Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

NDd.1 ; - Les carrières, les affouillements et exhaussements du sol ; - Les constructions à usage d’habitation et de restauration ; - Les défrichements et abattages d'arbres, en dehors de tout programme de gestion et de valorisation du site ; - La pose de clôture de toute nature, … Les autres parcelles sur le littoral sont classées : - Zone UD (zone rurale) : Il s’agit d’une zone de faible densité proche des zones agricoles protégées NCA. Cette zone est destinée essentiellement à recevoir l’habitat individuel des propriétaires. - Zone UC (hors agglomération) : Il s’agit d’une zone de faible densité sous la cocoteraie de la plaine littorale et dans les fonds de vallée. Cette zone est destinée à recevoir essentiellement de l’habitat pavillonnaire, ou du collectif peu dense et des petites activités non nuisantes (commerces, hôtels et pensions, artisanat, petites industries, agriculture, etc. ...). les nouvelles constructions respectent le caractère rural des sites et des paysages, notamment le couvert végétal en cocotiers. - Zone UTc (sites majeurs) : au niveau de la plage publique de Ta’ahiamanu : La zone UTc regroupe les principaux sites de développement des activités touristiques capables d’accueillir des unités hôtelières de standing et les équipements de loisirs liés à la grande hôtellerie dans la commune. Retenus pour leur orientation, leur environnement et la qualité des paysages, ils permettent de développer l'implantation de nouvelles activités ou établissements sur des sites d’envergure. La protection d’un environnement naturel y est recherchée pour que les sites gardent leur cachet et une authenticité polynésienne. Enfin, la commune de Moorea - Maiao est affectataire de deux parcelles du domaine territorial de 0,1 et 0,036 ha en aval du captage de Amehiti, destinées à l'implantation d'ouvrages de traitement de l'eau (décanteur et filtre à sable) et d'un réservoir. Malgré la réglementation pour la conservation du domaine publique maritime d’une part, le PGA de Moorea d’autre part, et le règlement du code de l’aménagement de Polynésie française, le littoral de la baie de ‘Opunohu subit une urbanisation croissante, qui se répand d’ailleurs également sur les pentes des versants. Des 2 côtés de la baie, de nombreux enrochements, remblais sur le domaine public maritime, constructions d’habitations individuelles et clôtures ont été réalisés illégalement. Ces infrastructures effectuées sans autorisation sont en progression constante et vont à l’encontre des règlements et de la logique de préservation et de mise en valeur du paysage de la baie de ‘Opunohu.

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Ce phénomène d’urbanisation non contrôlée du littoral et de mitage de l’espace suit malheureusement l’exemple de la baie voisine de Pao Pao. Les conséquences sur le paysage, notamment depuis le point de vue des

croisiéristes au mouillage dans la baie, sont fortement préjudiciables à l’intérêt du site.

Tableau
10
:
Affectations
recensées
sur
le
domaine
de
‘Opunohu
–
Données
SDR
 Affectataire

SDR

surface (ha)

acte de location

Réf. Bail

Observations

1374,2612

Arrêté n° 598/CM du 16/06/2008

x

article n°7 de l'arrêté réduisant la superficie affectée au SDR par arrêté n° 1445/CM du 19/12/1990

1376,1975

Arrêté n°1445/CM du 19/12/1990

x

0,0219

Décision n° 1622/DOM du 21/08/1979

x

1570

décision n°211/DOM du 31/01/1963

x

1375,582

Arrêté n° 1133/CM du 23/10/1996

x

1375,7447 dont lotissements agricoles

88

dont pâturages dont reboisement dont cultures florales et fruitières

51,5 146 30

x x Arrêté n° 676/CM du 16/05/2007

x x x

2,702

Arrêté n° 5760/DOM du 10/12/1975

x

1,864

Arrêté n° 1543/DOM du 18/07/1980

x

Arrêté n° 448/CM du 14/04/1986

x

Arrêté n° 584/CM du 16/06/1997

x

DEQ

EVAAM (Etablissement pour la Valorisation des Activités Aquacoles et Maritimes)

affectation au SDR affectation au SDR et réalisation d'une centrale électrogène destinée à l'alimentation des diverses installations des services du SDR et des Travaux Publics affectation au Service de l'Agriculture article n°2 de l'arrêté réduisant la superficie affectée au SDR par arrêté n° 1445/CM du 19/12/1990 modification de surface affectée au SDR loués à 13 agriculteurs (‘Opunohu: 7; Rotui:6) et à la COPAM (18 agriculteurs)

une parcelle en vue de l'installation de la subdivision du service des Travaux Publics, des mines, de l'infracstructure et de l'aménagement logement de fonction du chef de la subdivision du Service de l'Equipement Parcelle 5 (partie) : 7 bassins de chevrettes Parcelle 8 : 9 bassins de chevrettes les installations et les constructions édifiées sur l'une ou l'autre de ce parcelles, soit à destination technique, soit à usage d'habitation article n° 2 abrogeant l'arrêté n°448/CM du 14/04/1986 désaffectant les parcelles affectées à l'EVAAM deux parcelles sises en aval du captage destinées à l'implantation d'ouvrages de traitement de l'eau (décanteur et filtre à sable) et d'un réservoir

Commune MOOREA-MAIAO

0,1 et 0,036

Arrêté n° 264/CM du 02/03/1990

x

EPEFPA (Établissement Public d’Enseignement de la Formation Professionnelle Agricole)

0,6155

Arrêté n° 1133/CM du 23/10/1996

x

Implantation d'un Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA) dépendant de l'EPTEFPA

Service de la Pêche

5,1340 et 3,1686

Arrêté n° 1159/CM du 09/09/2002

x

actuellement ces deux parcelles sont en location par José AH-SCHA et la Société d'Aquaculture d’Opunohu

EPIC Vanille

0,4528

Arrêté n° 676/CM du 16/05/2007

x

culture de vanille : implantation d'un hangar, d'une ombrière et d'une pépinière

0,571

Décision n° 1429/DOM du 06/06/1980

Bail du 24/06/1980

une parcelle et les contructions qui se trouvent édifiées portant le nom de Centre des Sciences de l'Environnement; bail de 7 ans renouvelable par tacite reconduite. La résiliation peut être résiliée par l'une ou l'autre des parties avec préavis de deux ans

2,0545

Arrêté n° 598/CM du 16/06/2008

x

une parcelle de la section PL n° 29 et les constructions y édifiées destinée au relogement et aux activités du CRIOBE et à la mise en place d'une écostation. Ce projet devra être réaliser dans un délai de 3 ans sous peine de caducité de l'arrêté d'affectation

EPHE - CRIOBE

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Tableau
11
:
Locations
recensées
sur
le
domaine
de
‘Opunohu
–
Données
SDR
 Locataire FOL (Fédération des Œuvres Laïques de la Polynésie française)

LEPA (Lycée d'Enseignement Professionnel Agricole)

surface (ha)

acte de location

Réf. Bail

0,035

Décision n° 3064/DOM du 12/08/1974

0,112

Décision n° 4219/DOM du 16/10/1974

51,6

Décision n° 1696/DOM du 10/09/1979

bail au 01/01/1979

51,6

Décision n° 1697/DOM du 10/09/1979

Bail du 19/12/1979

51,6

Décision n° 1984/DOM du 13/12/1979

51,6

Arrêté n° 437/CM du 08/04/1986 Arrêté n° 728/CM du 03/07/1990

137,5

Arrêté n° 1444/CM du 19/12/1990

Bail du 21/12/1990

Arrêté n° 893/CM du 23/08/1991

avenant n°1 au bail

S.A. DOH PACIFIC

Bail du 13/06/1975

137,5

Arrêté n° 1218/CM du 13/11/1996

Résiliation du bail

6,45

Arrêté n° 1312/CM du 19/12/1994

modifiant l'arrêté n° 59/CM du 24/01/1991 (modification de surface)

15

Arrêté n° 59/CM du 24/01/1991

5,4167

Arrêté n° 255/CM du 07/02/2005

15,0611

Arrêté n° 474/CM du 21/10/2004

3,1686

Arrêté n° 993/CM du 30/07/2002

5,134

Arrêté n° 992/CM du 30/07/2002

5,4277

Arrêté n° 798/CM du 12/06/2003

convention du 08/08/2002

Terai MAIHI

0,3

Arrêté n° 226/CM du 07/02/2000

?

GREGORI International

4,5

Arrêté n° 114/CM du 21/01/2005

Bail du 18/02/2005

Sté nom collectif LE ROY, REY et compagnie

0,001

Arrêté n° 672/CM du 11/07/1994

?

EDT

0,0502

Arrêté n° 479/CM du 23 mai 2006

Fredo TCHEN YONG

2

Arrêté n° 2095/VP du 29 mai 2009

Julien TUARIIHIONOA

3

Arrêté n° 2094/VP du 29 mai 2009

COPAM

José AH SHA

Observations location d'une parcelle consentie pour une durée de 3, 6 ou 9 années à commpter du 12/08/1974 destinée à la construction d'un local qui sera mis à la disposition de l'école d'agriculture de PF pendant l'année scolaire modification de la superficie louée location des parcelles (1, 2, 3, 4, 5 et 6) du domaine de Moorea et des constructions y édifiées; bail d'une durée de 10 ans reconduit tacitement. La résiliation peut être prononcée par l'une ou l'autre des parties à la fin de chaque période décennale sous réserve d'un préavis d'un an parcelle 6 (partie) et 8 où sont installés les bassins de chevrette et crevette, les installations et contructions édifiées; bail de 10 ans à compter des dates auxquelles les expérimentations actuelles menées par l'association TERRITOIRE/CNEXO seront terminées; renouvelable par tacite reconduction. la résiliation peut être menée par l'un ou l'autre des parties à la fin de chaque période décennale sous réserve d'un préavis d'un an décision modifiant la décision n° 1697/CM du 10/09/1979 (modifiant la numérotation des lots: lire 5 partie et 8) Résiliation du bail attribué par décision n° 1984/CM du 13/12/1979 une parcelle du domaine d’Opunohu pour la création d'un golf une parcelle du domaine d’Opunohu, bail de 30 ans, paiement du loyer en deux échéance égales 01/03 et 01/09 de chaque année.la SA Doth Pacific sera tenue de verser au budget du territoire de la PF, à titre de compensation financière, une somme forfaitaire de 100,000,000 fcfp. ABROGATION des dispositions de l'arrêté n° 728/CM du 03/07/1990

Sté Aquaculture

mise en valeur exclusivement agricole Bail du 20/07/2005 Bail du 01/02/2005 Bail jamais signé !

Bail du 01/06/2006 Bail du 29/07/2009 Bail du 08/07/2009 et 17/07/2009

lot n°7 (vérifier surface et faire arrêté modificatif si nécessaire) lot n°6 (Rotui extension) une parcelle à des fins d'élevage et de commercialisation de chevrette; bail de 3 ans lot a de la section PL n° 10 à des fins d'élevage et de commercialisation de crevette pour une durée de 9 ans. article n°1 modifiant la surface de location attribué par arrêté n° 992/CM du 30/07/2002 implantation d'un ranch - paturâge des chevaux sur une parcelle de 2 ha à proximité du ranch parcelle à des fins horticoles; bail de 2 ans renouvelable par tacite reconduction 2 fois; occupation réelle de 9ha une parcelle louée pour une durée de 3 ans afin d'implanter un relais émetteur, le locataire fait approuver la conformité de ses installations électriques par un organisme compétent de certification et s'oblige à assurer leur suivi et entretien réguliers Section PL n° 29 Implantation d'un poste de distribution d'énergie 9 ans 9 ans

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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4.3

Les
usages
du
site
 4.3.1

plantations de protection. Le pin des Caraïbes a également été planté dans le cadre de plantations de production de bois d'œuvre.

Les activités rurales

Le domaine agricole de ‘Opunohu : Le domaine agricole de ‘Opunohu est géré par le Service du développement Rural (SDR), service affectataire du domaine (décision 211/DOM du 31/01/1963). Le domaine est divisé par différentes affectations à des structures publiques du pays, de la commune, ou des personnes (voir tableaux 10 et 11 Répartition des affectations et locations du domaine). La superficie réellement gérée par le SDR est de 1371 ha, hors affectations aux différents services. La foresterie : Le S.D.R. mène des activités forestières à 'Opunohu depuis la fin des années 1960. Les plantations forestières couvrent aujourd'hui une superficie de 294 ha au sein du domaine.

Tableau
12
:
Superficie
des
plantations
du
SDR
 Unités de végétation (UV)

Essence (faciès) Agroforêt Pépinière ornementale Plantation ornementale et fruitière

Agroforêt et plantations ornementales Cordon à Casuarina

Bosquet de Falcata

Plantation de Pinus

Plantation d'ébénisterie

(vide) en mélange dans les plantations de Pins en mélange dans les plantations d'ébénisterie naturalisé plantation Régénération après coupe (vide) Arboretum (LEPA) Cedrela Kaori Khaya (exploitée en 2011) Mahogany Santalum Senna siamea Swietenia Terminalia

Total

par UV ha % 41.2 14.0% 4.0 1.3% 14.5 4.9% 15.4

5.2%

19.6 3.1 43.0 34.3 2.3 83.7 0.9 2.1 1.2 3.3 1.9 1.3 0.6 21.5 0.5

6.7% 1.0% 14.6% 11.6% 0.8% 28.4% 0.3% 0.7% 0.4% 1.1% 0.7% 0.4% 0.2% 7.3% 0.2% 100.0%

294.2

Les principaux boisements ont été effectués au niveau des crêtes plus moins érodées par le pâturage ou les incendies et étaient constitués falcata Falcataria moluccana, de bois de fer Casuarina equisetifolia et pins des Caraïbes Pinus caribaea var. hondurensis. Il s'agissait ainsi Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

ou de de de

Par ailleurs, des plantations de bois d'ébénisterie ou bois précieux ont également été mises en place à plus petite échelle. Il s'agit essentiellement de boisements de terres plus fertiles en acajou à grandes feuilles Swietenia macrophylla, acajou d'Afrique Khaya senegalensis, kaori Agathis lanceolata, cedro Cedrela odorata et plus récemment en santal polynésien Santalum insulare var. raiateense. Certaines de ces plantations ont, par ailleurs, été réalisées sur terres privées grâce à des conventions avec les propriétaires (vallée 'A'araeo et propriété Kellum). À l'heure actuelle, le S.D.R. essaie tant bien que mal de gérer les boisements de pins des Caraïbes accessibles par des opérations sylvicoles comme les éclaircies, menées en relation avec des entreprises privées possédant des scieries. Certaines plantations ou certains bosquets de falcata ont été exploités par une société privée afin de produire du bois de palette. L'objectif du département FOGER du SDR est aujourd'hui de poursuivre la gestion sylvicole des pins, de substituer aux bosquets de falcata accessibles des plantations de bois précieux locaux (faifai – Serianthes myriadenia, toi – Alphitonia zizyphoides) ou introduits, et d'accroître les plantations de bois d'ébénisterie, notamment en mahogany Swietenia macrophylla et en santal Santalum insulare. En effet, le falcata, aujourd'hui classé comme espèce menaçant la biodiversité, est naturalisé sur le domaine et se développe aux dépens des formations végétales naturelles. Par ailleurs, il favorise dans son sous-bois le développement d'autres espèces envahissantes. L'élimination progressive des falcata isolés (par annélation) ou en boisements (par exploitation) est donc recommandée pour limiter les plantes envahissantes mais également préserver l'homogénéité du paysage de la baie. Dans une certaine mesure, les plantations de pins des Caraïbes constituent également des points noirs paysagers car, typiques des paysages tempérés, elles constituent une anomalie sous les Tropiques. Leur remplacement à moyen terme par des boisements plus intégrés à la forêt naturelle alentours paraît donc souhaitable. À noter également qu’il existe un arboretum au sein du Lycée Agricole sur le domaine, malheureusement abandonné depuis plusieurs années et qu'il conviendrait de réhabiliter pour des raisons pédagogiques, touristiques et patrimoniales..

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Carte 14. : Localisation des plantations forestières (domaniales et privées) dans la baie et vallée de ‘Opunohu

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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L’agriculture :  Les pâturages du S.D.R. (51,5 ha) Des troupeaux de bovins sont utilisés pour la conservation et l’entretien des pâturages dans la zone de plaine.

du projet de PAVOC 1 et 2. Des lots agricoles PAVOC 1 ont été aménagés récemment, sur une surface de 36,2 ha dans le bassin occidental de Amehiti. Suite à l’étude, le projet PAVOC 2 a été abandonné du fait des contraintes environnementales trop importantes. 

Les lotissements agricoles :

Le domaine de 'Opunohu a été utilisé en grande partie pour répondre à la pénurie de terres agricoles faciles à mettre en valeur sur Moorea (problèmes fonciers notamment). Ainsi, de grandes zones ont été défrichées pour constituer des lotissements agricoles à vocation de maraîchage et de culture d'ananas. Les décideurs souhaitent aménager davantage de lots agricoles dans la vallée de ‘Opunohu afin de mettre en location des parcelles agricoles aux agriculteurs privés. L’aménagement de ces lots agricoles nécessitera de nouveaux défrichages, la création de réseaux de pistes agricoles, l’apport d’intrants inévitable, … qui auront des conséquences sur la qualité des eaux, l’appauvrissement des sols, et l’aspect paysager du site L’aménagement de ces parcelles agricoles à vocation commerciale (PAVOC) doit respecter les contraintes de pentes, les zones d’intérêts patrimoniales, la protection des berges des cours d’eau et les valeurs paysagères du site afin de s’intégrer au projet de classement paysager du site. Par ailleurs, les surfaces potentielles à mettre en culture arrivent à saturation à ‘Opunohu. Une étude du milieu naturel initial (Jacq, 2011) a été réalisée dans le cadre

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Le maraîchage :

Divers agriculteurs cultivent à petite échelle des orangers, papayes, avocats, de la vanille, et du café au sein des lotissements agricoles ou de parcelles louées isolément. En 2010, le total des terres agricoles allouées à des agriculteurs était de 28,5 ha pour des activités de production, dont 22 ha environ de culture d’ananas et 6,5 ha en cultures diverses (fruits, maraîchage...). 

La culture d’ananas (51 ha) :

Les lotissement agricoles dédiés à l’ananas dominent. Les deux principaux bénéficiaires sont l’usine Rotui (dont la demande en 2010 à été de 1450 tonnes) et son fournisseur la CO.P.A.M. (150 ha). La production annuelle d’ananas varie de 1 500 à 2 000 tonnes par an et plus. Les rendements de la COPAM sont dictés par la production de jus de première qualité. Ainsi, la COPAM doit fournir un minimum de 70 T d’ananas par mois. Il est prévu par la COPAM d’utiliser la technique de film paillage sur certaines parcelles. 

La parcelle louée par la S.G.I. (Société Gégori International) (4,5 ha) :

Cette pépinière est implantée dans la basse vallée et produit des arbustes ornementaux pour le golf de Temae.

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Figure
50
:
Activités
rurales
sur
le
domaine
de
‘Opunohu

Plantations de pins des Caraïbes

Cultures d’ananas

Pâturage

Figure
51
:
Agriculture
à
‘Opunohu

Clôture des parcelles agricoles

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Lot agricole récemment créé (PAVOC 1)

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Pépinière du golf de Temae (S.G.I.)

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Le lycée agricole :

permettent :

Installé sur le site de ‘Opunohu depuis le début des années 70, l’établissement public de formation initiale a vu son statut et son appellation évoluer au fil des ans pour s’intituler aujourd’hui Lycée Agricole de ‘Opunohu ou Lycée Professionnel Agricole (LPA).

d’éviter la prolifération des mauvaises herbes autour des cultures, ce qui évite l’emploi d’herbicides toxiques pour l’environnement. - de créer un microclimat chaud et humide au pied des plantes, favorisant un meilleur développement. - de réduire jusqu’à 50% la consommation d’eau et donc les coûts d’irrigation. Les films de paillage proposés pour la culture d’ananas sont naturels, biodégradables et compostables.

Il occupe aujourd’hui plus de 51,6 ha pour les cultures et autres bâtiments techniques, bâtiments d’élevage et logement des enseignants. Le lycée reçoit des jeunes polynésiens et les prépare, en accord avec la politique agricole territoriale, aux métiers du monde agricole. À l’issue de leur scolarité, sanctionnée par un diplôme d’Etat, les élèves peuvent s’engager dans la vie active ou bien poursuivre des études supérieures. L’exploitation agricole du lycée est une petite entreprise qui a pour but de produire des biens et des services permettant d’assurer son autonomie financière, d’être un support pédagogique pour les travaux pratiques des différentes classes, de mettre en place des actions de démonstration et d’expérimentation, et de concourir au développement rural. L’E.P.E.F.P.A a également pour but de promouvoir les nouvelles techniques agricoles et d’exploitation respectueuses de l’environnement afin de fournir un enseignement de qualité prenant en compte le développement durable. Le lycée agricole a mis en place sur ces cultures d’ananas des films de paillage. Cette méthode dispense de l’utilisation d’herbicide et permet d’excellents rendements. L’E.P.E.F.P.A a des rendements pour la culture de l’ananas actuellement supérieurs à ceux de la CO.P.A.M. (40 t/ha/an contre 15 à 30 t/ha/an). Les films de paillage

-

L’établissement possède également 30 ha de cultures fruitières, maraîchères, florales, pépinière ainsi qu’un élevage porcin. La porcherie du LPA a pour objet la production de reproducteurs porcins, destinée à améliorer le cheptel des exploitations porcines de la Polynésie. Le LPA compte augmenter son activité d’élevage porcin avec un projet de nouvelle porcherie sur une surface 2 de 2 000 à 3 000 m pour 670 têtes. Enfin, des randonnées pédestres ont été mises en place pour permettre aux touristes de découvrir la végétation et l'exploitation agricole avant de pouvoir déguster les jus de fruits et autres produits transformés du « fare-vente». Ces circuits ont été réalisés par les élèves de B.E.P.A. «Aménagement» et inaugurés en juillet 1999. Ils sont une alternative aux visites de type « Safari 4x4» pour les visiteurs qui souhaitent découvrir par eux-mêmes les cultures tropicales en se promenant à travers l’exploitation agricole.

Figure
52
:
Le
lycée
agricole
de
‘Opunohu

Chemin d’exploitation au sein du lycée agricole

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Cultures maraîchères et fruitières du lycée agricole

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Fare vente du lycée agricole

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L’Aquaculture : 13,2 ha sont loués à deux exploitants aquacoles. La société d’Aquaculture de Moorea située à l'entrée de la baie produit 10 tonnes de crevettes (Penaeus stylirostris) par an. Selon l’IFREMER, la société privée chargée de l’exploitation de ces bassins n’utiliserait pas d’antibiotiques. Les bassins d’élevage de crevettes sont alimentés par pompage dans la baie.

L’aquaculture est un exemple de l’utilisation des nombreuses potentialités offertes par ce Domaine. Cependant, les exploitations aquacoles engendrent une certaine dégradation des terrains sur lesquels elles sont installées ainsi que de la rivière où sont évacuées les eaux usagées des bassins. De plus, en terme d’esthétisme, ces exploitations (notamment celle à l’entrée du Domaine) ne sont pas spécialement des éléments d’amélioration de la qualité des paysages.

L’exploitation d’élevage de chevrettes située plus à l'amont est actuellement en arrêt et semble se transformer en une zone d'habitation sans aucune production économique. Ses bassins sont alimentés par un captage sur la rivière principale. Historiquement, la vallée et plus récemment le Domaine de Opunohu ont une vocation agricole. De multiples usages et pratiques de la terre y sont effectués par différents acteurs, sans concertation ni gestion appropriée sur le long terme. Intégrées à une gestion concertée entre l’ensemble des acteurs sur le site et à un concept paysager, les activités agricoles et rurales pourraient présenter un intérêt touristique non négligeable pour la mise en valeur du site.

Figure
53
:
Aquaculture
à
l’entrée
de
la
baie
de
‘Opunohu

Bassin d’élevage de crevettes vue depuis le Mont Rotui (2006)

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Elevage de crevettes

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Fossés des bassins non enherbé

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4.3.3 4.3.2

Les Ressources naturelles

Les équipements

La Direction de l’Equipement :

La chasse : Une petite communauté de riverains chasse le cochon sauvage dans la vallée de ‘Opunohu. Cette activité ne bénéficie pas de zonage et est difficilement compatible sans encadrement, avec le développement des activités de randonnée et autres sports de pleine nature. La pêche : La pêche au filet est effectuée fréquemment dans la baie de ‘Opunohu. Trois espèces de poissons sont principalement pêchées: le chinchard Selar crumenophtalmus (ature), les alevins de mullidés (ouma) et les alevins de gobidés (eina’a). La pêche à la bonite Katsuwonus pelamis est également pratiquée dans la baie. Les bonites sont rabattues par les pêcheurs dans la baie jusqu’à la plage de la Mareto ou jusqu’à l’église protestante de Papetoai où les poissons sont capturés. L’alimentation en eau potable : La source d’eau située en contrebas du lycée agricole à côté du terrain de rugby est exploitée par les habitants qui viennent remplir leurs bouteilles en eau potable. 3 captages et 2 réservoirs d’eau sont également implantés dans la vallée pour l’alimentation en eau potable des réseaux communaux de Papetoai et de Pao Pao (voir § 2.5.2). La cueillette : Des habitants pratiquent la collecte des mape dans la vallée de ‘Opunohu. Des tas d’écorces de mape sont fréquemment retrouvés à l'amont des zones agricoles.

Une parcelle de 3,5 ha du domaine territorial est affectée à la Direction de l’Equipement (DEQ). L’implantation du hangar de stockage du matériel de la Direction de l’Equipement à l’entrée de la vallée de ‘Opunohu est en contradiction avec l’esprit du site et la mise en valeur du paysage de ‘Opunohu. D’autant qu’il n’y a aucune activité industrielle dans la vallée, tandis que la plupart des activités de ce type se situent à proximité des zones densément habitées. La Direction de l’Equipement : le stockage de matériel, le hangar et les terrassements et la construction de la maison du Directeur de la Direction de l’Equipement à l’entrée de la vallée de ‘Opunohu ont été effectués sans autorisation sur une parcelle du Territoire, et ce malgré les plaintes de la population. Ces infrastrucutres sont en contradiction complète avec l’esprit du site et la logique de mise en valeur du paysage. D’autant qu’il n’y a aucune activité industrielle dans la vallée, justifiant l’emplacement de la DEQ à ‘Opunohu, tandis que la plupart des activités de ce type se situent à proximité des zones densément habitées sur le reste de l’île. Les routes : Le tracé de la première route du belvédère a été effectué par le SDR en 1968 - 1969. Cette voie n’était qu’un simple chemin forestier et n’allait que jusqu’aux marae. Elle a été prolongée en 1970 jusqu’au belvédère actuel pour permettre l’accès à ce point de vue remarquable aux visiteurs. La route actuelle du belvédère est territoriale (RT2) et gérée par la DEQ. Mais elle est implantée sur le domaine affecté au SDR. La plateforme du belvédère ne possède aucun statut foncier clair et n’est affectée à aucun service. Cependant, des aménagements ont été financés par le Service du Tourisme, notamment la construction de la plateforme en béton matérialisant le point de vue en 1987, la rénovation de la voie d’accès sur 1,5 km en 1996 et la mise en place des garde-corps en acier en 2005. Le CRIOBE : Le C.R.I.OB.E. (Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l’Environnement) mène depuis une quarantaine d’années des recherches sur le fonctionnement des écosystèmes récifaux de Moorea et de la Polynésie française, et a contribué, avec la G.R.S. (Gump Research Station) de l'université californienne de Berkeley dans la baie de Pao Pao, à

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la connaissance des écosystèmes terrestres et marins de la baie et de la vallée de ‘Opunohu.

4.3.4

Les activités Sportives

L’AS Rugby :

Le CRIOBE est implanté sur une parcelle du domaine territorial de ‘Opunohu de 2,5 ha à l’entrée de la vallée. L’agrandissement progressif des locaux, le projet d’écomusée au niveau de l’accès à la vallée de ‘Opunohu vers un site paysager remarquable et la création d'un chenal passant sous la route entre la baie et la station sont contradictoires avec la logique de mise en valeur et de classement de ce site.

Un terrain de rugby est situé dans la vallée de ‘Opunohu, en contrebas du lycée agricole.

Les magasins d’alimentation :

Le va’a : Un club de va’a est situé sur la pointe Taiaru.

La salle omnisports de Taiaru : La salle omnisports de Taiaru (Vaitapi) à Papetoai est située en limite de la zone d’étude.

2 petits magasins d’alimentation de proximité sont présents dans la baie de ‘Opunohu, à Urufara et à proximité de la plage publique Ta’ahiamanu.

Les scouts : Un campement scout a été aménagé temporairement à l’extrémité de la zone de pâturages, à proximité de la route du belvédère.

Ce sont les seuls commerces présents dans la baie, qui est encore largement préservée de ces types d’équipements. Un snack « Tatahi » est implanté en bord de mer à Urufara. Il semble que ce snack est été aménagé sur un remblai sur le domaine public maritime sans autorisation.

Les équipements présents dans la vallée, notamment à l’entrée du Domaine, ne sont pas forcément appropriés avec l’esprit et le classement paysager du site. Des mesures de réhabilitation ou des aménagements paysagers seraient nécessaires pour la préservation du paysage du site.

Figure
54
:
Équipements
et
activités
sportives
à
‘Opunohu

Direction de l’Equipement et logement du directeur Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Le CRIOBE Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Salle omnisports Taiaru à l’entrée de Papetoai page 97/218


4.3.5

Le littoral

bétonnées sont situées dans les alentours de Patetoai entre le pk20 et pk22.

Accès bateau (slips), pontons et supports à embarcations : Une douzaine de slips ou accès à la mer aménagés pour les bateaux sont présents sur le littoral de la baie de ‘Opunohu. 10 de ces structures

Des supports à embarcations (structures légères en bois principalement dédiées aux pirogues à balanciers) sont également visibles sur le littoral.

Figure
55
:
Remblais
et
clôtures
sur
le
domaine
public
maritime

Remblai sur le domaine public occupé par un fare, enroché, clôturé et avec mise à l’eau

Remblai occupé par le fare du snack Tatahi

Aménagement de clôture par des privés sur le domaine public maritime

Epis et remblais et plages bordées de murets : De nombreux remblais ont été aménagé sur le trait de cote du PK20 au PK21 et du PK16,5 au PK17,5. Le littoral de la baie est également criblé d’épis, construits dans la baie pour tenter de protéger les zones remblayées du processus d’érosion marine entraîné par la modification Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Remblai sur le domaine public maritime enroché et prêt à êtres bâtis

des courants charriant les sédiments. Des murets bordant des portions de plage de sable sont parfois aménagés. Pour la plupart, ces ouvrages sur le domaine public maritime sont effectués sans autorisation. Des matériaux de remblais sont petit à petit déposés par les riverains sur les bords de mer ; le remblai est progressivement réalisé ; un

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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petit fare est ensuite aménagé, puis une clôture, puis un épis pour retenir la plage, un muret, … pour aboutir à une propriété en bord de mer. Selon BENET (2010), le littoral de Moorea est plus touché par le remblaiement que par l’érosion. 12,4 % des plages de sable blanc existant en 1993 ont aujourd’hui disparu. Urbanisation du littoral et des versants de la baie sur les hauteurs : Ce phénomène d’urbanisation anarchique du littoral décrit ci-dessus pose des problèmes pour la baie de ‘Opunohu. Le paysage du littoral des bords de baie se dégrade progressivement, aussi bien depuis le point de vue des bateaux de croisière dans la baie que depuis la route de ceinture. La pression urbaine se fait également sentir sur les bords de route avec le

développement des clôtures avec ombrières ou des murs en parpaing, et sur les versants de la baie en hauteur, avec des terrassements et la construction de maisons d’habitations. La Délibération 2003-167 APF du 23/10 2003 impose des mesures d’embellissemet et de végétalisation des clôtures le long des voies publiques. Les mures de clôtures en matériaux reconstitués doivent être peints ou recouverts de plantes et de feuillages ou cachés par une haie végétale sur l’intégralité de leur surface extérieure, par leur propriétaire, sous peine d’amende. On assiste à un mitage de l’espace. Les habitations sont de plus en plus dispersées sur l’ensemble des bords de baie jusque dans la vallée, sans cohésion et logique avec l’intérêt du site.

Figure
56
:
Urbanisation
du
littoral
de
‘Opunohu

Série d’enrochement, épis, murs et pilotis sur le domaine public maritime

Enrochements et terrassement le long de la route de ceinture

Clôtures en mur de parpaings ou ombrières peu esthétiques le long de la route de ceinture

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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4.3.6

Les activités touristiques

Le tourisme est la principale ressource économique du pays, avec 148 670 visiteurs en 2011. La découverte des paysages naturels et la concrétisation d’un rêve sont les principales motivations de 75 % des visiteurs, selon une enquête de satisfaction touristique de l’ISPF (2006). D’après le GIE Moorea Tourisme, la moitié des touristes qui viennent en Polynésie française passent par Moorea. La visite de la vallée de ‘Opunohu est un lieu incontournable pour les touristes de passage à Moorea (voir carte 5 Zones fréquentées par les touristes). Malgré une véritable attraction touristique à ‘Opunohu, il n’a que peu de choix concernant les activités et aucun espace d’hébergement ni de restauration n’est présent. La vocation agricole du Domaine de ‘Opunohu a permis d’ouvrir le paysage et la vue majestueuse depuis la baie, et de rendre accessible le site au public. C’est en partie ce qui a généré l’attraction touristique du Domaine. Cependant, son potentiel n’est pas optimisé. En effet, le tourisme reste un moyen d’essor économique sûr et surtout de préservation de l’environnement s’il va dans le sens d’un développement harmonieux des activités, en veillant à ce que les divers programmes ne dénaturent pas le Domaine. La motivation première des croisiéristes en Polynésie française est la contemplation du paysage remarquable. Les sites de mouillage sont les vitrines de la beauté des paysages et des îles que recherchent les croisiéristes avant tout. Ils sont aussi la porte d’entrée des débarquants dans les îles.

Il est donc primordial de préserver le paysage caractéristique de ‘Opunohu pour le développement économique et touristique de Moorea. C’est dans cet objectif que la commune de Moorea a sollicité la Direction de l’environnement pour le classement de la baie de’ Opunohu en site naturel protégé de type Paysage protégé. La randonnée pédestre : De part la diversité des paysages et la richesse en vestiges archéologiques, le domaine de ‘Opunohu se prête parfaitement à la randonnée, aussi bien du type promenade (chemin des ancêtres), que petite randonnée (Belvédère – LPA), ou encore plus soutenue (col des 3 cocotiers). La majorité des sentiers de randonnée pédestres à ‘Opunohu est accessible au grand public. Un panel de sentiers ont en effet été créés à l’initiative du Lycée Agricole et du Service du Tourisme, et qui continuent d’être entretenus par ces derniers et par la Direction de l’Environnement. Mais ces sentiers ne sont empruntés, la plupart du temps, que par les résidents ou les touristes métropolitains au courant de leur existence. En effet, il n’existe aucun mini-guide regroupant les différentes randonnées possibles au sein du Domaine ni aucune signalétique d’information ou d’orientation permettant la connaissance de ces sentiers. La randonnée équestre : Ce type de randonnée est géré essentiellement par le ranch installé sur le Domaine et qui propose des itinéraires particuliers adaptés aux chevaux. Certains des trajets empruntent des espaces consacrés à la randonnée pédestre.

Figure
57
:
Sentiers
de
randonnées
à
‘Opunohu

Randonnée des 3 cocotiers Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Point de vue du col des 3 pinus Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Ranch équestre Opunohu Valley page 100/218


Les safaris 4x4 : C’est une activité souvent pratiquée qui permet de faire découvrir aux touristes le Domaine dans sa globalité : visite des sites archéologiques, des champs d’ananas, des points de vues. Ces prestations sont souvent incluses dans un «Tour de l’île» de Moorea. Les visites de jardins tropicaux : 

-

le bleu, qui permet de voir en plus la vanille, les bananiers, les agrumes, les goyaviers… (1h30 à 2 heures) le rouge, pour découvrir le café, le taro et le nono, puis en fin de parcours la forêt tropicale polynésienne avec traversée d’une petite rivière à gué. (2 à 3 heures)

Le Tropical Garden :

-

Visite de l’exploitation du lycée agricole :

Des sentiers de découvertes sont proposés gratuitement par le lycée agricole pour permettre aux visiteurs de découvrir les cultures tropicales en se promenant à travers l’exploitation agricole. Trois circuits de différentes longueurs ont été créés: - le vert, pour visiter la partie centrale de l’exploitation avec notamment les élevages, les ananas et les nombreuses fleurs tropicales (durée 1 heure environ)

Le Tropical Garden situé sur les hauteurs de Vaihere est ouvert depuis septembre 2010. Cet établissement propose des visites de l’exploitation agricole et de la serre de vanille, et la dégustation de produits locaux. 

Le jardin Kellum

La famille Kellum ouvre son jardin aux visiteurs. De nombreuses plantes tropicales endémiques et importées sont présentées. La maison des Kellum et leur jardin constituent un modèle d’intégration paysagère car, masqués par la végétation, ils sont peu visibles depuis la route et le lagon.

Figure
58
:
Activités
touristiques

Safari 4x4 au belvédère

Visite de l’exploitation du lycée agricole

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Randonnée et visite des marae page 101/218


Les sites archéologiques : Les sites culturels et archéologiques sont également un point d’intérêt important et appréciés des touristes. Plusieurs structures ont été restaurées par le passé mais sont faiblement mises en valeur à ‘Opunohu. Les seuls sites accessibles, avec une signalétique vétuste, sont situés à proximité immédiate des aires de stationnement ou des voies de circulation.

Au même titre que les safaris 4x4, des promenades en quad sont organisés par des prestataires de services dans le Domaine de ‘Opunohu. Cette activité ne rentre pas forcément dans l’esprit des lieux d’un site paysager remarquable, mais reste appréciée des touristes. Aussi, leur usage peut présenter des nuisances, notamment sonores, pour les autres activités touristiques. La circulation des quads, comme celle des autres véhicules motorisés, contribue à la dégradation des chemins d’exploitation du Domaine, tandis que les prestataires de services ne participent pas à leur entretien.

La voile :

Une école de voile pour les scolaires est présente sur la plage publique de Ta'ahiamanu. Elle est ouverte aux adhérents privés. La baignade : La baignade dans la vallée et dans la rivière ‘Opunohu est peu développée. Il n’y a pas de zone véritablement aménagée pour la baignade en eau douce malgré quelques sites fréquentés ponctuellement. La plage publiqe Ta’ahiamanu est en revanche un site exceptionnel pour la baignade dans le lagon à la sortie de la baie, aussi bien pour les résidents que les visiteurs et les touristes. Les points de vue payants : Un point de vue dont l’accès est payant a été aménagé par un privé sur les hauteurs de Vaitapi, à l'extrémité d'une piste empruntable par les véhicules 4x4.

Le VTT :

Cette activité sportive et touristique est encore peu développée à ‘Opunohu, alors qu’elle présente un potentiel réellement intéressant. La découverte du Domaine et des paysages pourrait se faire à travers des parcours sportifs de différents niveaux. Aussi, les élèves du lycée agricole pourraient proposer des services de location de VTT et de visite du Domaine, le week-end en plus de leur formation.

Visites en bus ou en voitures :

La visite du domaine se fait encore principalement par voiture ou bus. Il n’y a pas de réelle organisation du trafic des visites en véhicules. Les stationnements sont parfois encombrés, notamment au niveau du fare vente du lycée agricole où les professeurs se garent le long de la route d’accès au belvédère plutôt que de laisser ses places pour les touristes et se garer derrière le lycée, ou les jours visite des croisiéristes avec parfois 2 bus au belvédère qui encombrent l'aire de demi-tour et la tranquillité du site.

Les autres loisirs : 

Le quad :

Figure
59
:
Activités
de
loisirs

Visite des sites archéologiques devant le parking… Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

École de voile Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Plage publique Ta’ahiamanu page 102/218


Le tourisme nautique : La Polynésie française possède une renommée internationale pour la beauté de ses îles et ses paysages de rêve. La beauté des eaux et du paysage de la baie de ‘Opunohu offre un cadre idéal pour la navigation de plaisance et de croisière. 

Les plaisanciers :

Deux zones de mouillages sont aménagées pour les plaisanciers : En fond de baie, une petite crique appelée « crique de Robinson » est très prisée des yachts. Quatre bouées délimitent un rectangle situé à 200m du rivage dans lequel les plaisanciers sont libres de jeter l’ancre. Le mouillage dans le chenal en face de la plage publique est occupé en permanence par plusieurs voiliers de passage. Aucune signalétique ne précise aux plaisanciers les règles du P.G.E.M. 

Les bateaux de croisière :

La croisière représente 20 % du marché du tourisme en Polynésie française. La Polynésie française est une destination appréciée mais encore marginale sur le marché mondial de la croisière. La beauté et la renommée du paysage de la baie et ses eaux profondes et sécurisées font de ‘Opunohu un site de mouillage particulièrement propice au développement du tourisme de croisière. D’après le GIE Moorea Tourisme, 20 bateaux en moyenne mouillent dans la baie de ‘Opunohu pendant la saison des croisières de septembre à mars. Sur les 800 à 2 500 passagers à bord selon la taille des navires, 80% des croisiéristes débarquent à terre pour visiter la vallée de ‘Opunohu et pour une excursion organisée. Le zonage du P.G.E.M. dans la baie de ‘Opunohu est prévu pour accueillir au maximum un grand paquebot ou deux embarcations de plus petite taille, simultanément. L’arrivée de ces navires génère un trafic important de tenders dans la baie pour le débarquement et le rapatriement des touristes.

D’un point de vue paysager et touristique, il n’est pas du tout recommandable d’aménager un ponton pour le débarquement des tenders et des croisiéristes sur la plage publique. En effet, cet aménagement risquerait de provoquer de multiples nuisances pour la plage et les usagers. Il faut à tout prix éviter d’aménager l’accès à un site d’intérêt sur le site même, pour éviter de dénaturer le site et son intérêt. Il en est de même pour les parcs de stationnement pour accéder à un site d’intérêt. L’accès doit être excentré par rapport au site. La plage publique de Ta’ahiamanu, avec la plage de Temae à l’autre bout de l’île, constituent les seuls accès publics à la mer de Moorea. Elle est donc très fréquentée par la population locale, les visiteurs de Tahiti le weekend et les touristes. L’arrivée massive de croisiéristes par tenders sur ce site pourrait provoquer un attroupement considérable sur cette plage, avec toutes les nuisances induites (sonores, trafic, paysage, érosion …) qui dénatureraient complètement l’intérêt et l’esprit du site. L’accès des tenders plus à l’intérieur de la baie, comme par exemple dans la crique Robinson, serait nettement plus approprié, avec des navettes de type mini-bus déposant les croisiéristes à la plage publique, ou vers un des nombreux site d’intérêt dans la vallée de ‘Opunohu pour d’autres types d’activités.

Le site présente des activités de loisirs et sportives variées, qui offrent un réel potentiel touristique. L'intérêt touristique de 'Opunohu, aussi bien de la vallée que de la baie, est primordial pour Moorea et pour la Polynésie française en raison de l'importante proportion de touristes visitant la Polynésie s'y rendant. Ce potentiel n’est pas forcément optimisé et pourrait être mis davantage en valeur. Il représente des enjeux pour la préservation des richesses du site.

À noter : le Port Autonome de Papeete a effectué une demande d’affectation maritime d’une zone maritime dans la baie de ‘Opunohu pour la gestion des mouillages des paquebots de croisière (courrier n°510/PAP du 10 mai 2010 du Port Autonome de Papeete au Ministère des affaires foncières, de l’aménagement, de l’habitat et de l’équipement en charge de l’urbanisme). Le Port Autonome avait pour projet de mettre en place un ponton flottant pour l’accueil des tenders sur la plage publique Ta’ahiamanu. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
60
:
Tourisme
nautique
à
‘Opunohu

er

Vue de la plage publique Ta’ahiamanu en 1 plan, et du mouillage des bateaux de croisières et de plaisance dans la baie de ‘Opunohu depuis la crête du Rotui

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Mouillage des bateaux de croisière dans la baie de ‘Opunohu - Photos : Tim McKenna, Aout 2008

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5

ANALYSE
PAYSAGERE

5.1

Éléments
de
définition
du
Paysage

5.2

Les éléments de définition du paysage sont tirés de Fédération des Parcs naturels régionaux de France (2008). Le « paysage » fait partie de ces termes familiers sur la définition desquels il est difficile de s’accorder du fait de sa dimension transversale et de la multiplicité des acteurs qui interviennent sur le territoire. Pour chacun, le paysage est ce qu’on voit dehors, sous nos yeux. La notion de paysage fait intervenir le jugement de chacun pour trouver l’espace qui se donne à voir soit beau, soit laid, sublime ou banal. Pour les historiens de l’art et pour les artistes, le mot « paysage » a d’abord été employé à partir de la Renaissance pour désigner la représentation picturale d’un site. Certains en concluent que le mot de paysage a été inventé avec cette représentation du paysage en peinture. Le paysage serait la perception du pays transformée par l’art. Pour le géographe ou l’historien, le paysage sera l’aspect ou la forme que prend un espace ou une partie d’espace. Le paysage peut désigner le pays qu’on possède d’abord du regard, afin de mieux le connaître ensuite et de se l’approprier, le posséder politiquement comme territoire. Pour l’écologue, le paysage regroupe l’ensemble des formations végétales et des habitats des systèmes écologiques, appuyés sur la forme d’un lieu. Pour les paysagistes : le paysage est une manière d’aménager, qui s’apparente à l’urbanisme sans en partager toutes les méthodes. Au plan européen, la définition claire du mot « Paysage » a été formalisée par la convention européenne du paysage de Florence en 2000. Ainsi, « Paysage, désigne la partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations » (Ch.I. Article 1.a). La perception est au centre de ces deux définitions, mettant en avant le caractère subjectif du paysage.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Les
unités
paysagères
à
Opunohu

L’analyse paysagère vise à reconnaître le paysage, comprendre son évolution, valoriser l’image d’un territoire et renforcer son identité. L’analyse paysagère ici présentée s'inspire en partie de Jorcin, (2003) dont le travail se limitait au domaine territorial de ‘Opunohu. Une unité paysagère se définit par une homogénéité des impressions qui sont perçues sur son territoire, ou, du moins, par une récurrence de certaines ambiances déterminantes à l’échelle de zones restreintes. Ces zones, relativement homogènes du point de vue paysager, constituent les unités paysagères. Le croisement de l’ensemble des informations analysées au cours de cette étude permet de mettre en avant un certain nombre de constantes paysagères. La définition des unités paysagères permet de révéler et de qualifier la diversité des paysages de ‘Opunohu. La connaissance de ces unités et notamment de leurs spécificités permet d'envisager la notion d'identité ou de particularités paysagères sur la zone d’étude, dans une dimension dynamique d'aménagement et de critères des objectifs de gestion. L'analyse de plusieurs unités paysagères permet : -

une approche sensible réalisée sur le terrain,

-

une approche thématique qui permet la mise en relations d'éléments homogènes du paysage environnant,

-

une approche dynamique dont le but est de préciser et d'appréhender les tendances d'évolution du paysage.

On dénombre ainsi huit unités paysagères sur la zone d’étude de ‘Opunohu, composées de plusieurs éléments géographiques (voir carte 15) : I. La zone centrale II. Le bassin versant occidental de Amehiti III. Le bassin versant central IV. Le bassin versant oriental V. Le bassin versant du Rotui VI. Le versant Ouest du Mont Rotui, Vaihere et la propriété Kellum VII. La plage publique Ta’ahiamanu VIII. Les vallées de 'A'araeo, Urufara et Vaitapi

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Carte 15. : Délimitation des éléments paysagers

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Carte 16. : Délimitation des unités paysagères

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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I. 1.

La zone centrale : 4.

La plage du fond de baie et la route de ceinture :

Points forts : Plage de sable noir bordée de cocotiers. Importance de la cocoteraie pour cacher la route de ceinture et les constructions en arrière-plan. Le pont de la rivière est visible depuis la baie. Points noirs : Barrière type « enclos à vache » de 2m de haut pour restreindre l’accès des véhicules à la plage et au terrain de pétanque. De simples poteaux en bois de 50 cm de haut régulièrement espacés auraient suffit. Accès aux berges des véhicules Mouillage des bateaux du CRIOBE dans le fond de la baie. Dépérissement progressif des arbres du littoral : prévoir un programme de replantation 2.

L’entrée du Domaine :

Points forts : Vue ouverte sur le domaine Points noirs : La vue est encombrée de nombreux équipements en contradiction avec l’esprit du site et la mise en valeur du paysage de la vallée (CRIOBE, élevage de crevettes, bâtiments, Direction de l’Equipement). Avec la multiplication des bâtiments et équipements (projet écomusée du CRIOBE, projet de darse, ...), l’entrée du domaine risque de s’apparenter à une zone d’équipement. 3.

Le pâturage :

Points forts : Panorama sur la vallée. Ce vaste pâturage ouvre l’espace et met en valeur le relief montagnard et les sommets escarpés en arrière-plan.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

La route traversière :

Cette route goudronnée est bordée de ‘Aito et de palmiers ornementaux et des équipements de la basse vallée (aquaculture, Hangar à matériel de l’équipement, prairies clôturées, cultures, …). Points forts : Cette route offre plusieurs points de vue sur la caldeira de ‘Opunohu. Points noirs : Bâtiments de la Direction de l’Equipement et fossés des bassins de crevettes mal entretenus inappropriés avec l’esprit du site et la mise en valeur du paysage. 5.

La rivière :

La rivière est franchie par la route traversière. Points forts : Elle est bordée d’un boisement quasi continu de mape et purau et n’est pratiquement pas visible depuis la route traversière. La rivière est ponctuée de gués et de zones de baignade le long des pistes agricoles. Points noirs : Zones de baignade peu visibles et non aménagées pour inciter la fréquentation. 6.

La route des ananas :

Points forts : Cette route traversière permet d’accéder au col vers Pao Pao. La route est bordée de cultures d’ananas. La vue y est remarquable sur la vaste caldeira et la vallée de ’Opunohu. Points noirs : Des terrassements ont été effectués sans autorisation au niveau du col côté Rotui. Ces terrassements illégaux risquent d’inciter les voisins à en faire autant. Avec le projet de goudronner cette route, les habitations et constructions risquent de se multiplier aux abords de la route et complètement modifier le paysage.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
61
:
Unités
paysagères
de
la
zone
centrale

La plage de sable noir en fond de baie (1)

Le pâturage (3) Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Entrée du Domaine d’Opunohu (2) Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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II. 7.

Le bassin versant occidental de Amehiti : La plaine agricole et forestière :

La pépinière de la SCI Gregory est située au fond de la prairie.

Points forts : Le fond de vallée est boisé.

8.

Points noirs : La plaine est entrecoupée de collines reboisées de pins et de falcata sur les crêtes et les versants, formant des écrans visuels. Une partie de la zone a récemment fait l’objet de défrichage pour l’aménagement de parcelles agricoles (PAVOC 1) aux dépens des zones forestières. Plusieurs lots agricoles de culture à dominante maraîchère sont présents le long des pistes d'exploitation et sont séparés les uns des autres par des clôtures disparates.

La colline du Mouaroa :

Points forts : Ce sommet sépare nettement le bassin occidental et le bassin central. Ce pic au relief impressionnant domine l’ensemble de la vallée et caractérise le paysage d’Opunohu. 9.

La crête dentelée jusqu’au Mont Mouaroa :

Points forts : Trois sommets se succèdent sur la crête à l'ouest de Mouaroa, Tiura, Atiati, Mouapu, et donnent accès au sud-ouest de l’île vers Haapiti.

Figure
62
:
Le
bassin
versant
de
Amehiti

er

Mouaroa en 1 plan à gauche (8) et crête dentelée en arrière plan (9) Photo Petit, 2006

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Plaine agricole et forestière en 1er plan (7), Mouaroa et colline du Mouaroa sur la gauche (8) et crête dentelée en arrière plan (9) – Photo 2006

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III.

Le bassin versant central :

Cette entité s’étend de la croupe du Mouaroa à la croupe du Mont Tohiea. 10. La zone forestière : Vallons et quelques collines boisées. Parcelles agricoles aménagées. 11. Le lycée agricole et la route du belvédère: Cette colline conduit du lycée agricole au belvédère. Elle a été reboisée. Points noirs : Bâtiments dispersés du lycée agricole contribuant au mitage de l’espace, progression des bâtiments le long de la route touristique du belvédère. 12. La crête rocheuse : Points forts : Elle s’étend du Mouaroa au mont Tohiea, en passant par le Col des 3 Cocotiers et la paroi verticale du Mont Tamarutoofa. Les parois de la caldeira s’érigent telles une parois abrupte et dominent l’ensemble de la vallée.

Vue sur les bâtiments du lycées agricole au centre (11) et les cultures d’ananas

Figure
63
:
Le
bassin
versant
central

Vue sur les flancs Nord-Ouest de Tohiea et Tamarutoofa du col des 3 cocotiers (12) Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Vue sur la crête rocheuse en arrière plan (12), les bâtiments du lycées er agricole au centre (11) et la zone forestière en 1 plan (10

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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IV.

Le bassin versant oriental :

Entre le col de Pao Pao, la colline du lycée agricole et la route d’accès au col. 13. Zones forestières : Constituées précieuses.

essentiellement de

Pinèdes

et de

parcelles

d’essences

Points forts : Une forêt naturelle de mape est située à l'amont le long du sentier entre le belvédère et le sentier des 3 pinus, le long des vallons. 14.

Zone agricole :

Consacrée à la culture de l’ananas.

Figure
64
:
Le
bassin
versant
oriental
et
le
bassin
versant
du
Rotui

er

En 1 plan, bassin versant oriental boisé (13) et cultivé (14) et bâtiments du lycée agricole (11) ; en 2nd plan, zones agricoles (16) et forestières (17) du bassin versant du Rotui ; en arrière plan, sommet du Mont Rotui (18) - Photo Petit J., 2006 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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V.

Figure
65
:
Le
bassin
versant
du
Rotui

Le bassin versant du Rotui :

15. La rive droite de la rivière Opunohu : Points forts : Quelques habitations familiales sont situées entre les berges de la rivière et le versant du Mont Rotui. Ces habitations sont cachées par la forêt dense de Purau en bord de rivière. 16. Zones agricoles : Cultures d’ananas sur les pentes et cultures maraîchères dans la plaine 17. Zone forestière : Les pentes sont partiellement reboisées de pins, falcatas et bois précieux 18. Le sommet du Mont Rotui : Points forts : Sommet très escarpé aux pentes boisées

Base du Rotui : zones agricoles (16) et forestière (17) en rive droite de l’Opunohu (15)

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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VI.

Le versant Ouest du Mont Rotui, Vaihere et la propriété Kellum :

21. Le trait de cote urbanisé :

Cette entité s’étend de la propriété Kellum à la croupe du Mont Rotui en passant par la pointe Vaihere.

Points noirs : Plusieurs remblais, enrochements et épis ont été aménagé sur le littoral de la baie et dénaturent le paysage de plage de sable blanc originel.

19. Le littoral et la propriété Kellum : Points forts : Le littoral est entièrement boisé. La propriété Kellum constitue un modèle d’intégration paysagère. Les bâtiments sont parfaitement insérés dans le paysage et l’esprit du site.

La route de ceinture bordée d’habitations : Les clôtures en mur de parpaing ou en canisses, terrassements et constructions progressent sur les bords de route et sur les hauteurs. Le Tropical Garden, malgré l’intérêt pédagogique et touristique qu’il peut présenter, constitue un point noir dans le paysage de la baie, avec une percée dans la végétation du versant pour l’aménagement d’un chemin d’accès linéaire et de couleur blanche, et d’un bâtiment à la toiture rouge, largement visibles depuis l’ensemble des points d’entrée de la baie.

20. Le versant Sud-Ouest du Mont Rotui entre 2 pics : Points forts : Les pentes sont boisées jusqu’à la cote 500m d’altitude. Audelà, les pentes abruptes du Rotui constituent un véritable mur. Les 2 pics l’un derrière l’autre confèrent une atmosphère particulière en entrant dans la baie, tel des remparts vers l’accès à la vallée.

22. La crête du Mont Rotui : Épaulement rocheux et falaise surmontés de la longue crête du Mont Rotui.

Figure
66
:
La
propriété
Kellum
et
le
versant
Ouest
du
Mont
Rotui

Maison des Kellum en bord de mer intégrée dans le paysage de la baie (19)

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Paysage vert et sauvage du fond de baie en contrebas du Mont Rotui (20)

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Littoral urbanisé à l’est (21)

Le versant Ouest du Mont Rotui bordant la baie d’Opunohu (22)

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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VII.

La plage publique Ta’ahiamanu :

23. La plage publique : Points forts : Plage publique de sable blanc, très fréquentée par les locaux et les visiteurs. La cocoteraie est située de part et d’autre de la route de ceinture. Impact visuel positif de la cocoteraie, image de marque de la Polynésie, valeur économique de la cocoteraie pour la fréquentation touristique ; Le paysage de la cocoteraie est amené à disparaître en Polynésie française pour des raisons économiques et de développement humain. Points noirs : Les bâtiments de l’école de voile et la maison du gardien du site (démantelée récemment), les sanitaires de l’école de voile défectueux et la barrière type « enclos ». Certains riverains se sont appropriés le bord de mer par des clôtures grillagées. Impact positif et recherché de la plage de sable blanc et de la cocoteraie

Figure
67
:
La
plage
publique
Ta’ahiamanu

Bâtiments vétustes de l’école de voile Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Plage de sable blanc et mouillage des voiliers dans le lagon Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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VIII.

Figure
68
:
Les
vallées
de
'A'araeo,
Urufara
et
Vaitapi

Les vallées de 'A'araeo, Urufara et Vaitapi :

24. Vallée de 'A'araeo : Points forts : Petit vallon boisé donnant sur le fond de baie. Maison ancienne et pré à vache en bord de route, image pittoresque. Point de vue aménagé sur la baie. Points noirs : Côté mer, remblai effectué sur le domaine public maritime et aménagement récent d’un fare, clôture et mise à l’eau. 25. Vallée de Urufara : Points forts : Crête dentelée séparant la vallée de 'A'araeo de la vallée de Urufara. Versants boisés Habitations et zones de cultures vivrières dans le fond de vallée, cachées par la végétation et le versant de Taiaru vers Papetoai. Points noirs : Importants terrassements sur une crête du fond de vallée, visible depuis la côte et le flanc Est de la baie. Vallée de 'A'araeo (24)

26. Vallée de Vaitapi : Points forts : Massif imposant de forme triangulaire pic Taatuatae vers l’intérieur de la baie. Vue du mouillage dans la baie, ce massif donne la réplique au Mont Rotui de l’autre côté de la baie et donne l’impression d’une porte ouvrant sur l’intérieur de la baie et la vallée. Fond de vallée boisé et cultures vivrières. Points noirs : Littoral urbanisé. Piste serpentant sur le flanc visible avec les stigmates d'incendies récurrents. 27. Flanc Nord du versant Taiaru : Points forts : Pointe de Taiari (ou Taiaru) dégagée, vue vers la baie et la passe, fare potee, lieu de départ des piroguiers. Flanc Nord du versant de Taiaru de forme triangulaire, 1er rempart en entrant dans la baie. Points noirs : Zone envahie par l'acacia Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Pâturage à 'A'araeo (24) Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5.3

Les
Points
noirs
et
champs
de
visibilité
 5.3.1

Points noirs repérés

Le paysage de la baie et de la vallée d’Opunohu reste encore préservé. Il y a tout de même des points noirs dans le paysage, d’importances variables : Dans la vallée :

Vue du littoral de la baie, de Urufara à Vaitapi (25), depuis le mouillage dans la baie

A. L’entrée du domaine : c’est le principal point noir du site. L’ensemble des infrastructures a été aménagé sur des parcelles du Territoire affectées sans aucune cohésion avec l’intérêt paysager : - L’élevage de crevettes : des bâtiments non autorisés se sont développés, les talus en bord de route ne sont pas enherbés ; -

Les bâtiments du CRIOBE se multiplient. Un projet d’écomusée et de darse sont en cours, sans logique et concertation avec les projets de développement possibles à l’échelle du domaine dans son ensemble ;

-

La Direction de l’Equipement : le stockage de matériel, le hangar et les terrassements et la construction de la maison du Directeur constituent une véritable verrue à l’entrée du site. Il conviendrait de déménager ces infrastructures de et réhabiliter le site en priorité.

L’entrée du domaine s’apparente plus à l’entrée dans une zone industrielle que dans un espace naturel protégé pour son paysage. Un projet de réhabilitation de l’entrée du domaine avait été proposé par le paysagiste P.Y. Jorcin (2003). Les terrassements et le logement du directeur de la DEQ en hauteur sont visibles depuis la plupart des points de vue de la baie et de la vallée de ‘Opunohu, et constituent la principale nuisance paysagère du site de ‘Opunohu. Littoral de la baie, de Urufara (25) à la vallée de Vaitapi et à la pointe Taiaru (26), vu du Mont Rotui – Photo 2006

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

B. Certains bâtiments du lycée agricole ont été construits au bord de la route touristique du belvédère. Ces bâtiments auraient pu être implantés derrière les bâtiments existants, au même titre que les voitures des professeurs du lycée en stationnement le long de la Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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route du belvédère, afin de ne pas être visibles par les visiteurs de ce site paysager remarquable.

-

C. Le belvédère lui-même et une partie des bas-côtés de la route du belvédère mériteraient un entretien paysager, sélectionnant les espèces à planter ou à protéger. D. Certains déboisements pour l’aménagement de parcelles agricoles et boisements forestiers anachroniques dans le paysage ou pestes végétales envahissantes : - La zone PAVOC 1 déboisée début 2011. -

-

Le pin des Caraïbes : ils peuvent « refermer le paysage » en créant des écrans de végétation. Enfin, les silhouettes des pins sont incongrues et exotiques dans le paysage polynésien. Le Falcata : cet autre arbre planté par le SDR s’est développé très rapidement sur l’ensemble du domaine. Leurs branches cassantes constituent un danger pour le promeneur. Envahissant, il se développe aux dépens de la flore locale et favorise les plantes envahissantes dans son sous bois.

De nombreuses plantes envahissantes sont présentes dans la plupart des formations végétales notamment Castilla elastica subsp. Elastica – Caoutchouc, Eugenia uniflora – Cerise, Mikania scandens – Mikania, Spathodea campanulata - Pisse-pisse ou Tulipier du Gabon, Waterhousea floribunda dont l’extension est très préoccupante.

-

5.3.2

Les remblais, enrochements et épis effectués sur le domaine public dans la baie. Les terrassements, remblais et constructions effectués sur le littoral et sur les hauteurs de la baie, notamment le Tropical Garden et en fond de vallée de Urufara. Les bâtiments de l’école de voile sur la plage publique. Les barrières de la plage publique en fond de baie et de la plage Ta’ahiamanu. La progression des clôtures en mur de parpaing, tôles, canisses, le long de la route de ceinture…

Analyse du champ de visibilité

Les différents points de vue ont été recensés, au nombre de 13. A partir de leur position en trois dimensions et à partir du Modèle Numérique de Terrain (MNT), le champ de visibilité a été calculé. Celui-ci représente les zones visibles des différents points de vue. Sur la carte 17 sont donc représent les zones non visible (vert), et du moins visible (jaune) au plus visible (rouge) selon un dégradé correspondant au nombre de fois que cette surface est observable d’un des 13 points de vue.

Dans les zones très visibles depuis la majeure partie des points de vue du site, les actions devront être d’autant plus réfléchies de manière à bien s’intégrer dans le paysage. Les actions projetées pourront au contraire préférentiellement dans les zones peu visibles.

Dans la baie :

être

implantées

E. La progression de l’urbanisation et des travaux sur les bords de baies, qui pourraient être davantage intégrés dans le paysage de la baie :

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Carte 17. : Champs de visibilité et points noirs

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
69
:
Les
points
noirs

Parc à matériel et maison du directeur de la Direction de l’Equipement

Vue sur les bâtiments de la Direction de l’Equipement de la butte Nord-Ouest en limite du domaine

Bassins et bâtiments d’élevage de crevettes, talus mis à nu Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Entrée de la vallée et bâtiments du CRIOBE page 121/218


Bâtiments et parking du lycée agricole en bord de route du belvédère

Vue sur les dé́frichages de la zone PAVOC 1 de la butte Nord-Ouest en limite du domaine Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Clôtures des plantations maraîchères dans le domaine

Terrassements dans le fond de la vallée de Urufara

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Nouvelle barrière en bord de la plage du fond de baie

Barrière clôturant la plage publique

Processus d’urbanisation du domaine public maritime : remblais, clôture, aménagement d’un fare, slip de mise à l’eau

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Enrochements et progression de l’urbanisation sur les bords de baie

Bâtiments de l’école de voile vétustes et inappropriés

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Progression de l’urbanisation sur le littoral et les hauteurs - le Tropical Garden

Clôtures en mur de parpaing en bord de route de ceinture de la baie

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5.4

Les
panoramas

Les panoramas sont remarquables à ‘Opunohu et font partie des lieux de visites touristiques incontournables de Moorea. Le paysage de ‘Opunohu peut être admiré depuis de nombreux points de vue et dans différentes directions, de la mer vers la terre ou de la terre vers la mer. Cette particularité du site est un atout majeur que les autres sites paysagers de Polynésie n’ont pas forcément. Les 3 principaux panoramas exploités sont : -

P.1. : panorama à partir du mouillage des bateaux vers l’ensemble de la baie et de la vallée. C’est le panorama remarquable admiré par les croisiéristes au mouillage dans la baie de ’Opunohu.

-

P.2. : panorama à partir des pâturages sur l’ensemble de la caldeira.

-

P.3. : panorama à partir du belvédère sur la vallée et la baie.

De nombreux autres points de vue sont à signaler, notamment : -

Le point de vue accessible depuis le belvédère à quelques centaines de mètre, plus calme et en dehors du parking et de la circulation, …

-

Certains linéaires de routes et chemins de randonnées dégagés vers le paysage, notamment au niveau du col de la route des ananas menant vers Pao Pao.

-

Les cols et points haut des crêtes accessibles en randonnées : le col des trois cocotiers, le col des trois pinus, le col de Atiati, la crête et le sommet du Mont Rotui, le sommet du Mont Tohiea.

Carte 18. : Panoramas et points de vue

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Figure
70
:
Les
panoramas
et
points
de
vue
 P.1 : Panorama vu depuis le site mouillage des bateaux de croisières dans la baie

Tanret, 2012

Le point de vue depuis la baie et le mouillage des bateaux de croisières est remarquable. Le Mont Rotui à l’ouest et la Pointe Taiaru à l’est s’érigent tels 2 remparts, donnant accès au fond de la baie et à la vallée de ‘Opunohu, surmontés de crêtes acérées et de sommets escarpés. On peut constater que Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

le développement éparse des habitations (mitage) sur les bords de baie est de plus en plus visible. Ce panorama exceptionnel fait l’objet de la présente demande de classement en espace naturel protégé de la Commune de Moorea.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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P.1 : Prise de vue d’avion du mouillage des bateaux de croisières et de l’ensemble de la baie et de la vallée d’Opunohu, Photo Tim Mck Kenna, Août 2008

Ce cliché splendide exprime à lui tout seul la beauté du site de ‘Opnuohu et de la nécéssité de le préserver. Il met également en exergue le Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Photo : Tim McKenna, août 2008 développement et le mitage des constructions sur le littoral et sur les versants du bord de la baie.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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P.2 : Panorama vu depuis les pâturages sur la caldeira

Tanret, 2012

Ce panorama est un des arrêts immanquables des visiteurs vers le belvédère.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

La vue dégagée par le pâturage se projette sur l’ensemble de la caldeira de ‘Opunohu et sur la colline du Mouaroa, emblême du site.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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P.3 : Panorama vu depuis le belvédère

Tanret, 2012

Le belvédère de ‘Opunohu a été créé pour jouir du panorama exceptionnel sur la vallée et la baie de ‘Opunohu, séparée de la baie de Pao Pao à l’ouest par le Mont Rotui. Cette vue impressionnante donne au visiteur la sensation d’être posté dans la canopé au-dessus de la forêt. Au travers de ce point de vue, le visiteur peut identifier d’en haut les différents sites qu’il Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

a pu traverser au cours de sa visite pour parvenir au belvédère. La baie lointaine laisse rêveur vers l’océan et les îles lointaines. Le croquis met en exergue le développement de tâches de végétation peu appropriée dans ce paysage, qui de part leur extension deviennent préoccupantes.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Points de vue depuis la route de ceinture côté Papetoai sur la baie et le Mont Rotui

Il persiste quelques points de vue sur la route de ceinture qu’il convient de conserver, voir de mettre en valeur. Le visiteur en véhicule a ainsi l’impression de rentrer dans un espace qui a gardé son authenticité et peut contempler le site sous différents angles.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Ici, le versant du Mont Rotui s’impose en fond de baie. La vue vers la vallée jusqu’au Mont Mouaputa invite le visiteur à découvrir l’intérieur de la vallée. De ce point de vue, les couleurs y sont remarquables avec la lumière du soir se reflétant sur la végétation et les parois du Mont Rotui.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Points de vue la croupe du Mont Rotui sur l’entrée de la baie de ’Opunohu

Ce point de vue montre une autre facette du paysage de ‘Opunohu, la baie au bleu sombre s’ouvrant sur le lagon bleu turquoise et l’océan. La partie maritime de la baie présente un fort potentiel touristique lié au paysage de

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

‘Opunohu, avec les activités nautiques de plaisance et de croisières et la plage publique de Ta’ahiamanu.

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Point de vue depuis la crête et le sommet du Mont Rotui (Photo prise en 2006)

Ce point de vue est accessible aux randonneurs depuis le sommet du Mont Rotui.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

La vue y est vertigineuse sur la vallée de ‘Opunohu et la ligne de crête.

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Points de vue depuis les chemins d’exploitation

L’écotourisme et la visite des exploitations agricoles domaine de ‘Opunohu présente un potentiel certain, à valoriser auprès des nombreux visiteurs. Des percées dans la végétation permettent de découvrir les cultures tropicales dans un cadre paysager remarquable.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Les formations végétales envahissantes, comme ici les falcatas, se développent et ont tendance à obstruer les points de vue. Les Pins des Caraïbes plantés sur les crêtes pentues contribuent également à créer des écrans visuels.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Point de vue depuis le sommet du Mont Tohiea (Photo prise en 2006, Petit J.)

Ce point de vue depuis le Mont Tohiea, sommet de l’île de Moorea, permet de constater l’étendue des surfaces bâties, et de comparer notamment le

5.5

Dynamique
du
paysage
:
schéma
d’évolution
du
paysage

Le paysage évolue et l’homme participe à ces changements. Comprendre ces processus permet d’envisager des évolutions possibles, des scénarios pour demain. Quel scénario choisissons nous ?

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

développement de l’urbanisation et les effets sur le paysage de la baie de ‘Opunohu à celle de Pao Pao.

Le paysage peut se décrire par des données objectives tirées des différents domaines des sciences humaines et de la terre : géographie, géologie, histoire, ethnologie, anthropologie… Ce raisonnement scientifique permet de relier les caractères du paysage à l’histoire d’une contrée et de son peuplement, afin de comprendre sa dynamique et son évolution probable.

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Malgré l’impression de permanence, un paysage est en perpétuel mouvement. Il n’est jamais figé et peut se définir aussi par ses évolutions. Le paysage est la mémoire vivante d’une lente élaboration des phénomènes naturels et des interventions anthropiques. C’est le fruit d’essais et d’erreurs, de génie et de travail, d’observation et de réflexion de multiples générations. Les changements dus aux interventions humaines peuvent être irréversibles et très rapides. La comparaison de modèles de paysages ne permet pas de prévoir l’avenir mais d’envisager un ou plusieurs scénarios probables. Les nombreux sites de baie en Polynésie française, comparables au site de la baie de ‘Opunohu, peuvent préfigurer l’évolution du site étudié. « Certaines constantes, applicables dans tous les sites, peuvent être érigées en règle générale : une route est toujours une incitation forte à l’urbanisation, une zone sans activité définie est susceptible, à terme, d’accueillir n’importe quelle activité,… Il est donc possible d’infléchir ces scénarios avec un minimum de volonté et d’exigences, et de maîtriser l’évolution dans le sens de l’art de vivre. La conservation de la qualité du paysage et la défense de l’esprit des lieux peut se faire par des mesures réglementaires (sites classés, règlement d’urbanisme) ou par des mesures d’aménagement (par exemple en occupant l’espace, évitant ainsi l’implantation d’activités non souhaitées). » Jorcin (2001).

Photo de la baie de ’Opunohu Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles

Depuis la période pré-européenne jusqu’à aujourd’hui, le paysage de ’Opunohu a évolué et l’homme a grandement participé à ces changements. Certains événements et activités humaines tels que des décisions politiques, arguments économiques, affaires foncières et orientation des pratiques agricoles ont influencé directement et rapidement l’évolution du Paysage de ’Opunohu. La compréhension et l’analyse de ces phénomènes permettent d’envisager les évolutions futures possibles. L’analyse dynamique et les schémas d’évolution du paysage sont tirés de l’Etude Jorcin (2003). Les gravures et photographies anciennes sont tirées de Joppien & Smith (1988), de la collection photographique du Musée de Tahiti et de Association Te Ati Matahiapo Nui No Aimeho Nei, 2006. Le modèle comparable de la baie voisine de Pao Pao à Moorea permet d’évaluer la dynamique paysagère de la baie de ‘Opunohu pour envisager son évolution. La comparaison avec ce site permettra également d’éviter de reproduire certaines erreurs observées sur ces paysages comparables. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5.5.1

Figure
71
:
Schéma
d’évolution
de
la
constitution
du
substrat

Constitution du substrat

Les éruptions volcaniques et les effondrements successifs ont modelé le site de la caldeira : - Le cirque montagneux : arête acérée et pics impressionnants ; - Le Rotui au centre de la caldeira. Le lent travail de l’érosion va conférer au substrat son modelé actuel : - Les masses rocheuses s’érodent et forment des éboulis, l’érosion est plus ou moins importante selon les roches. - La pluie entraîne les éléments les plus fins vers les points où ils constituent la plaine actuelle ; - Des croupes, perpendiculaires à la ligne de crête, perdent selon le même processus les éléments les plus fins. Ces collines laissent apparaître aujourd’hui des sols pierreux reboisés. - Entre ces croupes, les éléments fins s’accumulent et les cours d’eau se forment. - La végétation s’installe sur le site, respectant la géomorphologie des îles hautes : o Végétation de haute montagne o Végétation de moyenne montagne o Végétation de vallons et collines o Végétation de plaines Jorcin, 2003

Gravure de la baie de ’Opunohu Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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5.5.2

Figure
72
:
Schéma
de
l’occupation
du
sol
avec
les
premiers
habitants

Les premiers occupants

Comme dans la plupart des sites polynésiens, l’occupation du site est perpendiculaire au littoral, afin de bénéficier de terrains de plaine et de terrains d’altitude, pour maîtriser l’approvisionnement en eau douce et en bois. Les premiers habitants apportent avec eux 80 espèces de plantes utiles, qui constituent aujourd’hui une partie importante du paysage. Les « tabu ou rahui» qui tiennent lieu de règlements et de mesures de protection de l’environnement, protégeant ainsi certaines zones de la surexploitation ou de la sur-exportation de certains animaux ou plantes. Cette exploitation de type horticulture d’autosubsistance provoque les premiers atteintes à la nature, notamment par les feux et le remplacement de la forêt naturelle par des forêts de Mape et de Uru… Cependant, bien que la population fût importante, les pratiques bouleversent peu le paysage. Les relations avec les autres communautés se font à pied par les cols ou en pirogue. L’habitat est réalisé en matériaux végétaux dégradables. Les polycultures sont adaptées aux conditions agronomiques. L’élevage lié à l’habitat ne nécessite pas de pâturage. Le paysage est uniquement modifié par des apports de végétaux importés et cultivés par les polynésiens, dont certains se sont naturalisés.

Jorcin, 2003

Gravure de la vallée d’Opunohu, C. Gordon Cumming, 1875 - 1878 Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5.5.3

Figure
73
:
Occupation
des
sols
après
l’arrivée
des
Européens

Les premiers Européens

Succédant au paysage pré-européen, des cultures d’exportation s’installent dans la plaine. Excepté le cocotier, ces cultures sont très variées et proches des habitudes de polycultures de subsistance. La plaine est déboisée, aménagée et drainée pour la culture du cocotier. La cocoteraie, paysage totalement créé par l’homme, transforme de manière sensible le paysage littoral. Les arbres fruitiers sont plantés sur les contreforts des collines. Certaines croupes sont déboisées pour exploiter les bois parfois précieux. L’essentiel de la forêt primaire est préservé dans les vallons et les zones montagneuses. Cependant, certaines espèces introduites modifient peu à peu l’équilibre naturel.

Gravure de la vallée d’Opunohu - John Webber, A view of Aimeo Harbour (Papetoai Bay), October 1777. British Library, London - Joppien & Smith, 1988 Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Gravure de la vallée d’Opunohu - John Webber, 1777 - Joppien & Smith, 1988

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5.5.4

Figure
74
:
Occupation
du
sol
avec
le
domaine
territorial

Le domaine territorial et les premiers équipements

L’acquisition d’une grande partie de la vallée de ’Opunohu par une compagnie allemande, puis par la famille Kellum en 1925 a défini les contours du domaine et donné les grandes orientations des activités, tournées jusqu’à aujourd’hui vers l’agriculture. Le Territoire a fait l’acquisition du Domaine d’Opunohu en 1962. Ce domaine atteint une superficie de 1570 hectares dont la quasi totalité a été affectée au Service de l’Economie Rurale. Le coprah étant économiquement moins intéressant, la cocoteraie sera progressivement abandonnée. Une politique forestière va débuter à partir de 1966 par le Service des forêts. Les collines partiellement déboisées et érodées seront replantées par 2 espèces dominantes : le falcata (Falcataria moluccana) sur les pentes des croupes et qui se développe sur les talus des chemins d’exploitation, et les pins des caraïbes (Pinus caribaea) plantés sur le sommet des crêtes. D’autres plantations forestières sont tentées : bois d’ébénisterie, arboretum, cultures d’essais (café, cacao, vanille, …). Cette période récente donna au paysage son aspect actuel : - Pâturage très ouvert depuis la suppression des cocotiers ; vaste panorama à partir de l’entrée principale du domaine sur le cirque montagneux. - Collines boisées de falcatas et crêtes boisées de Pins des Caraïbes à la silhouette incongrue. - Vue à partir des points hauts (belvédère). - La « forêt primaire » subsiste à une certaine altitude, la végétation de montagne subsiste bien qu’envahie par les espèces introduites successivement. - Des voies de circulations sont créées : chemin d’exploitation forestière, chemin agricole, route principale, puis route du belvédère. - Les exploitations d’aquaculture sont créées. - Création du lycée agricole et de ses cultures d’essais, puis du centre de formation.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Jorcin, 2003

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er

nd

Plage de sable blanc et piroguiers dans la baie Au 1 plan, en 2 plan les premiers équipements – Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles

Plage de sable blanc dans la baie de ‘Opunohu – Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

La route de ceinture et l’entrée de la baie – Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles

La route de ceinture, Moorea d’Autrefois, 20006 – Collection photographique du Musée de Tahiti et des îles Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5.5.5

La vocation agricole du domaine

Le SDR, service affectataire depuis 1962, procède au découpage des lots agricoles, découpage encore utilisé aujourd’hui. Des changements importants se produisent alors en quelques décennies. Les grandes orientations sont les suivantes : - Abandon progressif de l’agriculture et de l’élevage (sauf parcelles de démonstration), nouvelles concessions pour l’ananas. - Plantations forestières (reconstitution des sols). - La non-utilisation des sols favorise un début de mitage du domaine par des activités et des équipements divers. - Les activités se concentrent autour des voies de communication. - Tourisme et loisirs investissent le domaine de différentes manières. Parallèlement à ces activités agricoles et forestières, des administrations s’implantent dans les zones non occupées : - Service de l’Equipement et logement du Directeur. - Le CRIOBE. - Lycée, l’EPEFPA, …

« La vocation agricole du domaine de Opunohu a permis au site de préserver une image de vaste étendue végétale et de conserver un aspect visuel proche de son état primitif, lorsque l’on arrive dans cette baie majestueuse. » Schéma d’Aménagement d’Opunohu, 1994. En revanche, le développement de ces équipements variés, pour certains non appropriés avec l’esprit du site, ont contribué au mitage de l’espace et à déqualifier le site. Par analogie avec le littoral de ’Opunohu ou à la baie de Paopao, presque totalement privatisés, clôturés, lotis, banalisés, il faudrait empêcher que le domaine suive le même processus avec une succession de lotissements et de concessions, sans intégration d’une logique globale de préservation et de valorisation du paysage.

Figure
75
:
Occupation
du
sol
avec
exploitation
agricole
et
forestière
du
 domaine

Le statut du domaine territorial permet par ailleurs de freiner la progression de l’habitat dans la vallée. Dans la baie et sur le littoral et les bords de baie, la cocoteraie vieillissante est peu à peu abandonnée. Les parcelles privées sont peu à peu défrichées et construites : habitations individuelles, remblais et enrochements, clôtures, … Les nombreux essais de cultures agricoles ont entraîné le premier découpage physique de la vallée et ont déterminé l’évolution sur le Paysage de Opunohu. En effet, ces projets de « développement » ont eu pour effet d’ouvrir le paysage, permettant un regard sur toute la vallée, depuis l’entrée de la vallée vers les sommets, aussi bien que depuis le belvédère, aménagé par la suite en 1969, vers la vallée et la baie. Ainsi, la vocation agricole du domaine a permis outre l’ouverture du paysage, l’ouverture du site au public. La population s’est aujourd’hui appropriée la vallée d’Opunohu qui est désormais un lieu de visite incontournable, aussi bien pour les locaux qui ont redécouvert les lieux par les points de vue aménagés sur ce paysage remarquable, que pour les touristes de passage, croisiéristes depuis les bateaux au mouillage, … Il est rare en Polynésie de pouvoir parcourir librement un espace aussi vaste sans contrainte d’accès.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Jorcin, 2003

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5.5.6

Évolution prévisible

Sans la mise en place de mesures spécifiques, rien ne permet de penser que l’évolution de la vallée et de la baie d’Opunohu sera différente de celle de Pao Pao.

Figure
76
:
Scénario
probable
de
l’occupation
du
sol
sans
mesures
de
 gestion

Scénario probable : -

Les zones boisées sont limitées aux zones forestières, à condition qu’elles soient classées comme telles.

-

Les pistes agricoles, notamment la piste traversière, seront peu à peu transformées en routes goudronnées. Les réseaux propagent l’urbanisation dans le domaine. Les clôtures matérialisent la parcellisation et la privatisation du domaine.

-

Les équipements publics dispersés dans le domaine et la progression de l’urbanisation sur le littoral créent un mitage de l’espace.

-

L’urbanisation rapide va s’étaler sur le littoral avec la création d’équipements publics (digue, quai) et d’aménagements en bord de mer (remblais, épis, enrochements).

De part et d’autre de ces routes, les grillages et les murs de clôture vont augmenter en nombre, matérialisant la parcellisation et la privatisation du site et du domaine territorial. Jorcin, 2003

Le site perd ses « fondamentaux » : -

Perte des richesses paysagères et du caractère d’île d’antan paradisiaque

-

Réduction du domaine public territorial

-

Diminution des potentiels touristiques par la perte du caractère naturel et authentique.

Ce scénario pessimiste peut être amélioré par la prise de conscience des décideurs politiques et de la population locale de la valeur ajoutée que confère une véritable qualité paysagère et environnementale. L’environnement paysager et la qualité de vie de ‘Opunohu sont des agréments de première grandeur pour le citoyen qui y vit et pour les touristes qui visitent et participent à l’économie des lieux. Des mesures doivent être mises en place rapidement pour limiter les dégradations et développer les potentialités du site. Il ne s’agit pas de limiter l’essor du du secteur et le développement des activités mais de permettre un développement durable. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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5.5.7

Les nouveaux déterminants

« Les évolutions futures sont déterminées par des éléments ou des évènements qui influencent directement le paysage : décisions politiques, équipements construits, évolution d’éléments naturels. Afin d’avoir une action sur les évolutions futures, il est nécessaire de les connaître et d’évaluer leurs importances. » Jorcin, 2003. Le domaine va subir des modifications, en conséquence d’éléments nouveaux. Des pistes sont proposées pour modifier certaines orientations ou amoindrir certains impacts négatifs.

Les voies de circulation : une entrée pour l’urbanisation 

La route traversière :

Cette voie secondaire est amenée à devenir avec le développement de Pao Pao une « route traversière » permettant d’éviter le contournement du Mont Rotui. Avec l’augmentation de la circulation, le domaine va perdre son image de calme et d’isolement. Il sera alors accessible à la fois par l’est (Pao Pao) et par le nord (Baie de ’Opunohu). La création de cette route va nécessiter des ouvrages de voiries (murs de soutènement, signalisation, route goudronnée à terme) et « banaliser » la traversée du domaine. A terme, la pression de l’urbanisation le long de cette voie est inévitable. Des travaux de terrassements de grande ampleur ont déjà été fait par un privé au niveau du col entre Pao Pao et ‘Opunohu côté Rotui. 

Les pistes agricoles et forestières :

Les nouvelles plantations forestières et l’aménagement de nouvelles zones agricoles vont nécessiter la réhabilitation et la création d’un linéaire considérable de pistes. Ces pistes risquent d’exercer une pression de l’urbanisme sur toute la surface du domaine, modifiant ainsi profondément le paysage. Le tracé de ces pistes doit tenir compte du risque important dans l’érosion des sols.

Les clôtures : vers un cloisonnement du domaine Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Les équipements hydrauliques : L’aménagement de zones agricoles est susceptible d’encourager les équipements hydrauliques : - Retenues et canalisations des eaux destinées à l’irrigation - Endiguement des cours d’eau, protection des zones cultivées - Chemins de curage (déboisements) : les curages seront nécessaires à cause de l’érosion des sols cultivés Les aménagements, même partiels, des cours d’eau peuvent changer considérablement le paysage et la relation homme-environnement (baignades, passages à gué, pêche en eau douce…). Aussi, la pollution des cours d’eau par les intrants agricoles et les limons peut avoir des conséquences importantes : interdiction des baignades en rivière, mise en danger des exploitations agricoles, envasement des cours d’eau, disparition de la pêche en eau douce et dans le fond de la baie. L’agriculture : L’agriculture déclenchera la plupart des déterminants précités et va modifier le domaine. Le site va perdre en partie son caractère forestier, sa cohérence et son harmonie au profit d’une juxtaposition de paysages différents : zones agricoles, zones forestières, zone d’équipement, … 

La route du belvédère :

Le processus d’urbanisation a été engagé par l’ancien PGA. Cette zone est classée NCF Forêts dans le nouveau PGA. 

Les clôtures des pâturages situés en aval du domaine gênent l’accès au bassin occidental et l’isolent totalement des visiteurs. Les clôtures autorisées des nouvelles parcelles agricoles aménagées ou en projet vont créer des enclaves très importantes, empêchant la traversée du domaine et la libre circulation des promeneurs.

La plaine :

Le pâturage dans la plaine en aval permet d’entretenir les paysages et de sauvegarder le panorama précieux de la caldeira vue à partir du bas du domaine. Sans mesure conservatoire, cette plaine lotie en terre agricole perdra une partie de son intérêt paysager. 

Les vallons :

Hypothèse de l’aménagement de grandes surfaces du domaine en zones agricoles : Les vallons aménagés en parcelles agricoles seront déboisés et traversés par des réseaux de pistes agricoles. Les terrains en pente seront mis à nu et perdront de leurs qualités agronomiques très rapidement (5 à 10 ans). L’apport d’intrants sera alors inévitable. Cela aurait alors des conséquences sur la qualité de l’eau. L’érosion entraînerait des matières

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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en suspension dans la baie de ’Opunohu. Les sols appauvris subiront la pression de l’urbanisation. 

Les lotissements agricoles :

Le Plan Général d’Aménagement (PGA) de la Commune de Moorea-Maiao (arrêté n°939 CM du 3/07/03) classe 475 ha du domaine de ‘Opunohu en zone agricole protégée. Seuls 95 ha sont mis en culture ou en valeur par des plantations forestières. Afin de proposer de nouvelles terres aménagées aux agriculteurs, le Service du développement Rural (SDR) a engagé l’aménagement d’un lotissement agricole rive gauche avec 13 nouveaux lots totalisant 36,2 ha. L’étude de la végétation du projet de parcelles agricoles à vocation commerciale (PAVOC 2) du domaine Opunohu réalisée par Jacq (2011), a

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

montré qu’en fonction des différentes contraintes définies sur la zone d’étude (protection des berges, habitats remarquables, pentes) moins de 10 ha seraient potentiellement cultivables sur les 142,7 ha de la zone PAVOC totale. L’étude montre également que la zone agricole (NCA) du Plan Général d’Aménagement est beaucoup trop importante par rapport à la réalité. Elle s’étend jusqu’à 150 m d’altitude et englobe des zones d’habitats remarquables qui devraient être classées en « forêt primaire » (NDF) en incluant les sentiers de randonnées. En revanche, les zones agricoles pourraient présenter un intérêt touristique non négligeable si elles sont conçues de manière appropriée avec le site (pentes, sols, cours d’eau) et intégrées à un concept paysager (haies, bande végétales, …).

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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6 ANALYSE
DU
PGA
ET
DU
PGEM
 6.1

Le
zonage
du
PGA
à
‘Opunohu

superficies sont faibles et concernent uniquement le bord de mer.

Le PGA et l’aménagement du territoire ont des conséquences primordiales sur l’évolution du paysage. En effet, le choix du type d’activité pour une zone dédiée va déterminer les constructions et usages qui seront autorisés et interdits, et aura des conséquences directes ou indirectes sur le paysage. Le PGA de la commune de Moorea-Maiao a été rendu exécutoire le 3 juillet 2003 (arrêté n°939 CM du 03/07/03, arrêté rectificatif n° 385/CM du 20/10/04 et arrêté rectificatif n°838/CM du 27/09/05). Dans le domaine territorial de ‘Opunohu, seuls 35 ha sur les 1370 ha sont constructibles (zone UE destinée aux équipements du Pays), soit 2,5% de la superficie du domaine territorial du pays. Cette zone constructible se situe au niveau de l’EPEFPA. 475 ha sont classés en zone agricole protégée NCa dans le domaine de ‘Opunohu. Seulement le premier tiers de cette zone est cultivé. Ces zones agricoles protégées sont inconstructibles dans le PGA, en vue de maintenir l’intégrité paysagère. Malgré la volonté d’augmenter la surface des lotissements agricoles, des études récentes ont mis en exergue certaines contraintes qui limitent le potentiel de mise en culture de ces terres (pentes, protection des berges, espèces et habitats protégés, sites archéologiques, qualité agrologique des sols, …).

La Commune de Moorea se réserve le droit de préemption lors de la mise en vente des parcelles côté mer de la route de ceinture. Les parties littorales et les vallées secondaires de la baie de ‘Opunohu sont classées en zone rurale UD et en zone hors agglomération UC, c’est-à-dire vouées à un développement pavillonnaire clairsemé dans lequel les habitations devront faire un effort d’intégration paysagère. Le PGA est en cours de révision depuis 2010. Quelques modifications du zonage du PGA ont été apportées sur ‘Opunohu dans la version révisée du PGA 2011 : -

Zone UE : une nouvelle zone d’équipements, située au carrefour de la route des ananas et de la route du Belvédère, est dédiée aux installations temporaires pour l’accueil d’évènements sportifs, artisanaux, culturel (ex. : raid Painapo).

-

Zone US : une nouvelle zone industrielle située à l’ouest du lycée agricole est destinée à l’implantation de la nouvelle porcherie du SDR.

-

Zone US Urufara : cette zone industrielle au fond de la vallée de Urufara est dédiée à l’implantation d’activités industrielles sur les parcelles privées, dans le cas où les propriétaires souhaiteraient développer ce type d’activités.

De nombreux archéologiques dans les moyennes et hautes vallées de ‘Opunohu sont situés dans les zones NCa et NCf en contrebas du col des 3 cocotiers et à Amehiti (voir carte 19 ci-dessous).

La commune de Moorea souhaite dans le PGA de 2011 étendre son droit de préemption à l’ensemble des parcelles de l’île. Le projet de règlement du nouveau PGA contient des dispositions relatives aux couleurs des toitures des habitations afin que celles-ci s’harmonisent avec le paysage.

Sur le littoral de la baie de ‘Opunohu, les zones inconstructibles NDd représentent approximativement la moitié du linéaire côtier. Mais les

Des modifications du zonage du PGA sont proposées dans la Partie 2 § 2.5.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Tableau
13
:
Zonage
et
réglementation
du
PGA
de
Moorea
 ZONE

DEFINITION

AUTORISATIONS

NCa

Agriculture

Constructions liées : - à l’agriculture - au tourisme - aux habitation des agriculteurs - à l’archéologie - aux sentiers de randonnée - à l’aquaculture - à l’enseignement

NDa

Archéologie

Constructions : - à caractère culturel ou archéologique - de sentiers de randonnée - liées à l’aménagement des sites et à l’accueil des visiteurs - ou ouvrages techniques liés aux réseaux publics et à leur exploitation

NCf

Exploitations forestières

NDb

Moyenne montagne

Constructions : - à caractère culturel ou archéologique - liées aux activités touristiques - ouvrages de transport d’énergie - ouvrages techniques liés à aux réseaux de télécommunications et de télévision Travaux : - aménagement sentiers de randonnée - carrières et extraction de matériaux Constructions : - à caractère culturel ou archéologique - liées aux activités touristiques et leur annexe - ouvrages de transport d’énergie - ouvrages techniques liés à aux réseaux de télécommunications et de télévision Travaux : - aménagement sentiers de randonnée - carrières et extraction de matériaux Autres : - l'agriculture sous réserve de limiter les terrassements et l'activité agricole aux sites les plus favorables (pente limitée), dans le cadre du respect de l'esprit de la zone - l'usage des locaux mis à disposition des randonneurs dans les conditions normales d'utilisation ; - installations liées au traitement des déchets dans le cadre de programmes de gestion élaborés par les collectivités - maintien de l'habitat préexistant.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

INTERDICTIONS Constructions : - de lotissements - industrielles non liées à l’agriculture - habitations à titre locatif Autres : - stationnement caravanes - extraction matériaux en rivière - élevage coté mer de la route de ceinture - abattage d’arbres en dehors de programme de gestion Autres : - dépôts ou enfouissement de matériaux divers - abattage d’arbres en dehors de programme de gestion - pâturage pour des animaux domestiques - l’exploitation de pylônes, de lignes aériennes de transport d’énergie - l’usage et l’accès de véhicules à moteur à proximité des sites archéologiques - l’usage d’habitation de façon permanente Constructions : - de lotissements - industrielles non liées à l’agriculture Autres : - stationnement caravanes - abattage d’arbres en dehors de programme de gestion - l’usage d’habitation de façon permanente - dépôts ou enfouissement de matériaux divers - établissements industriels et les dépôts classés ou non, en dehors de ceux liés à l’exploitation des ressources naturelles - stationnement de caravanes ; - dépôts de ferrailles, de combustibles solides ou liquides, de containers et de déchets - affouillements et exhaussements du sol, sauf ceux autorisés en zone NDb - défrichements et abattages d'arbres, en dehors de tout programme de gestion et de valorisation des sites ; - usage d'habitation de façon permanente sous toutes ses formes, à l'exception de celles autorisées en zone NDb

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NDf

Forêt primaire

UB

Zone urbaine

UC

Hors agglomération

UD

Zone rurale

Constructions : - à caractère culturel ou archéologique - liées aux activités touristiques et leur annexe Travaux : - aménagement sentiers de randonnée Autres : - l’usage des locaux à disposition des randonneurs - l’abattage d’arbres et le nettoyage de la végétation dans le cadre des programmes de gestion Constructions liées : - habitation, - commerce, - service, - éducation - activité artisanale - activité touristique - ouvrages techniques liés à l'équipement des réseaux public - Les établissements classés compatibles avec l'environnement général de la zone et la proximité de l'habitat résidentiel - Les travaux de terrassement ou de remblais, sous réserve que l'altitude maximale du terrain après travaux respecte l'écoulement naturel des eaux de ruissellement - Les lotissements à usage résidentiel, les groupes d’habitation Constructions liées : - habitation, - commerce, - service, - éducation - activité artisanale - activité touristique - ouvrages techniques liés à l'équipement des réseaux public - Les établissements classés compatibles avec l'environnement général de la zone et la proximité de l'habitat résidentiel - Les travaux de terrassement ou de remblais, sous réserve que l'altitude maximale du terrain après travaux respecte l'écoulement naturel des eaux de ruissellement - Les lotissements à usage résidentiel, les groupes d’habitation Constructions liées : - habitation, - commerce, - service, - éducation - activité artisanale - activité touristique - ouvrages techniques liés à l'équipement des réseaux public - Les établissements classés compatibles avec l'environnement général de la zone et la proximité de l'habitat résidentiel - Les travaux de terrassement ou de remblais, sous réserve que l'altitude maximale du terrain après travaux respecte l'écoulement naturel des eaux de ruissellement

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Autres : - dépôts ou enfouissement de matériaux divers - abattage d’arbres en dehors de programme de gestion - stationnement caravanes ou camping - carrières et extraction - l’usage d’habitation de façon permanente - pâturage pour des animaux domestiques

Autres : - dépôt de ferrailles, de matériaux, de combustibles solides ou liquides, de containers et de déchets - stationnement de caravanes - carrières et extraction - élevages industriels ou non - activités agricoles ou d’élevages, polluantes ou apportant des nuisances pour le voisinage ou l’environnement - logements collectifs ou en bande.

Autres : - dépôt de ferrailles, de matériaux, de combustibles solides ou liquides, de containers et de déchets - stationnement de caravanes - carrières et extraction - élevages industriels ou non - activités agricoles ou d’élevages, polluantes ou apportant des nuisances pour le voisinage ou l’environnement - logements collectifs ou en bande.

Autres : - dépôt de ferrailles, de matériaux, de combustibles solides ou liquides, de containers et de déchets - stationnement de caravanes - carrières et extraction - élevages industriels ou non - lotissements d'habitations - logements collectifs ou en bande.

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UE

Secteurs d’équipement

Constructions : - liées à l'usage de la zone - ouvrages techniques liés à l'exploitation ou à la concession de services des installations et aux activités de la zone - installations classées compatibles avec l'environnement général de la zone et la proximité de bâtiments d'éducation

Autres : - l'installation d'activités jugées incompatibles avec la proximité de bureaux, de bâtiments d'éducation (bruits, poussières, odeurs ...) ou l’usage de la zone - les activités agricoles, d’élevage, industrielles ou artisanales non liées aux équipements ou infrastructures collectifs

NCEc

Eaux de captage

Autres : - dépôts ou enfouissement de matériaux divers - abattage d’arbres en dehors de programme de gestion - carrières et extraction - les activités pouvant remettre en cause la qualité de l’eau et incompatibles avec sa protection

UTc

Sites touristiques majeurs

Constructions : - à caractère culturel ou archéologique Travaux : - aménagement sentiers de randonnée Autres : - l’agriculture biologique - l’habitat et les activités professionnels, sous réserve de ne pas porter atteinte à la ressource en eau - la construction d’ouvrages liés au captage de la source, à la mise en place des stations de pompage, de bassins et au réseau d’adduction d’eau Constructions : - hôtels, pensions ou résidences hôtelières - équipements de loisirs liés à l'activité touristique - logements nécessaires à l'entretien, à l'exploitation et au gardiennage des propriétés, des installations touristiques ou de loisirs - Les activités agricoles ne nécessitant pas d'infrastructures ou de constructions - L'aménagement de parcs à thèmes liés au tourisme ou aux activités de plein air.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Constructions : - lotissements - élevages industriels Autres : - dépôt de ferrailles, de matériaux, de combustibles solides ou liquides, de containers et de déchets - caravanes et campings - abattage d'arbres en dehors de programme de gestion - installations industrielles ou artisanales classées en dehors de celles liées à l'exploitation d'unités hôtelières - création de nouvelles parcelles non à l'usage de voirie, à l'implantation d'équipements de réseaux ou non destinés à l'agrandissement de terrains existants

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6.2

Le
PGEM

Le Plan de Gestion des Espaces Maritimes (P.G.E.M.) de Moorea a été approuvé par arrêté n° 410 CM du 21 octobre 2004. L’espace maritime de la baie de ‘Opunohu fait l’objet de différents usages dans le PGEM. En fond de baie une Z.P.R (Zone de Pêche réglementée) interdit la pêche à la senne afin de préserver la ressource en ‘ature (Selar cruenophtalmus). La seconde Z.P.R. en sortie de baie et dans le lagon fixe des restrictions sur la taille des poissons autorisés à la pêche.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

La baie comporte également une zone de mouillage pour paquebots de croisière, une zone de mouillage pour les plaisanciers dans le chenal devant la plage publique Ta’ahiamanu, une aire de repos des cétacés dans la passe Tareu et des sites de plongée sur la pente externe du récif. Des agents assermentés sont commissionnés par le Service de la pêche et la police judiciaire de la gendarmerie pour verbaliser et sanctionner les contrevenants sur les Z.P.R.

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Carte 19. : Zonage du PGA et du PGEM de Moorea

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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PARTIE
2
:
ENJEUX
ET
PROPOSITIONS
DE
CLASSEMENT
 Cette partie a pour objectif d’apprécier et d’évaluer les éléments les plus remarquables du patrimoine, afin de définir le classement de l’espace naturel protégé et hiérarchiser les objectifs de gestion. Enfin il est proposé des éléments et moyens de gestion à mettre en œuvre pour la suite de la démarche de classement et de gestion du l’espace naturel protégé de la baie de ‘Opunohu. Le paysage de la baie de ‘Opunohu constitue aujourd’hui un véritable capital naturel et économique pour l’île de Moorea et la Polynésie. Il est donc fondamental de le prendre en compte pour l’évolution future du site, où agriculture, tourisme et préservation du patrimoine naturel et culturel pourront se développer de façon harmonieuse et créer une synergie. Les décisions politiques, équipements construits, évolution d’éléments naturels (défrichements, terrassements) influencent directement le paysage et l’évolution du site. Les pouvoirs publics ont ainsi une lourde responsabilité dans l’avenir du domaine territorial de ‘Opunohu. Malgré la maîtrise foncière du domaine territorial de ‘Opunohu et les réglementations existantes sur le domaine public et privé pour la préservation du site, le paysage de la baie de ‘Opunohu se dégrade progressivement. Il est donc proposé, à l’issue du classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé, de déléguer à une unité de gestion des pouvoirs de contrôle, pour coordonner et faire respecter les réglementations existantes et la future charte de ce site classé.

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1 EVALUATION
DE
LA
VALEUR
PATRIMONIALE
 1.1

Intérêt
patrimonial
du
paysage

La définition de la valeur patrimoniale d’un paysage est difficile du fait du caractère qualitatif et subjectif de l’objet.

Figure
77
:
Le
paysage
de
la
baie
de
‘Opunohu
vu
du
ciel

L’analyse sensible du paysage a permis de mettre en exergue les attraits intrinsèques du paysage de la baie de ‘Opunohu : -

le caractère sauvage, authentique et originel du site

-

l’originalité et la diversité des unités paysagères au sein du site

-

l’esthétique et la beauté du site

-

le contraste entre la vallée verdoyante surmontée de pics montagneux et de versants s’ouvrant sur la baie sombre et profonde puis sur le lagon turquoise de part et d’autre.

La baie de ‘Opunohu est l’un des principaux site de mouillage des bateaux de croisières en Polynésie française. La motivation première des croisiéristes en Polynésie française étant la contemplation de paysages remarquables. La baie de ‘Opunohu se prête idéalement au développement de ce type de tourisme. Le paysage de ‘Opunohu constitue donc une véritable valeur économique pour le développement touristique de l’île de Moorea ainsi que de la Polynésie française. En effet, un touriste sur deux en voyage en Polynésie française se rend à Moorea. La découverte des paysages naturels étant l’un des principaux souhaits des visiteurs, la baie de ‘Opunohu constitue un lieu de passage incontournable de l’île. Enfin, le paysage de ‘Opunohu attire de nombreuses activités de loisirs tournées vers les sports de nature et la découverte du patrimoine naturel et culturel.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Photo : Tim McKenna, Août 2008

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1.2

d'espèces introduites et peu d'espèces indigènes sera ainsi notée 1, voire 0 lorsque la formation végétale est complètement anthropisée.

Intérêt
patrimonial
des
différentes
formations
végétales

Dans le cadre du classement paysager de la baie, il convient de pouvoir donner une valeur patrimoniale aux différentes formations végétales, valeur comprenant non seulement l'intérêt paysager mais également d'autres critères comme la richesse floristique ou l'importance archéologique. Cette valeur permettra ainsi d'établir une hiérarchie entre les différentes formations végétales, mettra en avant les formations végétales patrimoniales et guidera les recommandations de gestion/préservation relatives au paysage. 1.2.1

Critères qualitatifs d’évaluation des formations végétales :

Les critères utilisés sont détaillés ci-dessous ; pour chaque critère, une note de 0 à 3 est établie par formation végétale, 0 indiquant l'absence de pertinence du critère pour la formation végétale considérée, 1 indiquant un intérêt minimum de la formation végétale dans le critère considéré et 3 indiquant un intérêt maximum. Naturalité Il s'agit de déterminer quelles sont les formations végétales qui se trouvent dans un état considéré comme étant le plus proche des formations originelles, avant l'arrivée de l'homme. Ce critère s'oppose à la secondarisation, c'est-à-dire que plus une formation sera secondarisée (grande proportion d'espèces introduites, grandes modifications causées par l'homme), moins elle sera naturelle. La problématique dans ce critère touche les formations polynésiennes (exemple des forêts de Mape) car elles existent depuis plusieurs centaines d'années et font aujourd'hui partie de ce que certains peuvent appeler le "paysage polynésien typique". Rareté Ce critère ne s'applique qu'aux formations les plus naturelles notées 2 ou 3 précédemment car il s'agit de mettre en avant les formations les plus rares, voire les plus originales, afin de s'assurer de leur préservation dans le futur. Cette notion de rareté se mesure à l'aune des connaissances acquises sur l'ensemble de l'île de Moorea, notamment des cartes et des travaux disponibles portant sur la végétation. Richesse floristique Il s'agit de déterminer les formations végétales les plus riches d'un point de vue floristique, en prenant en compte le nombre d'espèces indigènes et endémiques s'y développant. Une formation végétale comprenant un grand nombre

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Habitat d'espèces patrimoniales Certaines formations végétales peuvent abriter préférentiellement des espèces patrimoniales, tant floristiques que faunistiques (oiseaux, escargots). Ces espèces patrimoniales sont toutes des indigènes au sens large et peuvent inclure des espèces endémiques, menacées et protégées par la réglementation. Il faut ainsi noter que tous les oiseaux terrestres endémiques sont protégés par la réglementation, notamment le martin-chasseur vénéré et le Ptilope de la Société qui sont retrouvés dans le domaine. Intérêt archéologique Certaines formations végétales témoignent plus que d'autres de l'influence polynésienne, tant sur la structure de la végétation (forêts de Mape), que sur l'existence d'espèces végétales polynésiennes plantées (Reva, Vi Tahiti, Pua veo, Miro, Hutu), et sur la présence de structures lithiques (marae, aménagements horticoles, paepae d'habitations…). A contrario, certaines formations végétales ne présentent pas cette influence, voire plus du tout car elles y ont été effacées par les activités humaines modernes. Maintien des fonctions écologiques Les fonctions écologiques de la végétation consistent notamment au maintien des sols, à la préservation de la ressource en eau ainsi qu'à la conservation de la richesse biologique de la faune et de la flore. Certaines formations végétales répondent plus que d'autres au maintien de ces fonctions. Intérêt paysager interne Ce critère vise à qualifier l'impression visuelle d'une personne se trouvant au sein d'une formation végétale, par exemple en train de parcourir les sentiers de randonnées du domaine. Ainsi, certaines formations végétales peuvent paraître inextricable et oppressantes, d'autres foisonner de formes de vie très différentes et faciles à observer et encore d'autres être très ouvertes dans le sous-bois et posséder une visibilité très importante. Intérêt paysager externe Il s'agit ici de la valeur paysagère conventionnelle, habituelle, celle donnée par une personne qui est sur un point de vue face à une mosaïque de formations végétales et qui, en principe, n'est pas capable de reconnaître les espèces des différentes formations végétales et de les caractériser outre mesure. La note est affaire de mélange de couleurs, de textures, de proportions, d'architectures…

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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1.2.2

Valeur patrimoniale des formations végétales de ‘Opunohu

Le calcul des valeurs patrimoniales est effectué en faisant la somme des notes de chacun des critères pour chaque formation végétale. Afin d'équilibrer les différents types de patrimoine (intégrité, richesse biologique, archéologie, paysage), il a été décidé de pondérer par 2 le critère de l'intérêt archéologique qui serait sous-estimé dans le cas contraire. Il apparaît ainsi des formations végétales prioritaires dont la note est supérieure à 20 : -

forêt forêt forêt forêt forêt forêt

de Neonauclea de Serianthes de Rhus de Metrosideros mésophile de Hibiscus de Inocarpus.

La plupart des formations tiennent leur intérêt dans leur richesse biologique tandis que l'aspect archéologique est prépondérant essentiellement pour la forêt à Inocarpus. Quoiqu'il en soit, il s'agit des formations végétales dont la conservation est prioritaire et qu'il conviendrait de classer en zone protégée au sein du PGA. A contrario, les formations végétales les moins intéressantes d'un point de vue patrimonial ont des notes inférieures à 10. Il s'agit des formations les plus secondarisées par les activités humaines et qui ne présentent que très peu de reliques naturelles. Leur mise en valeur agricole ne peut qu'être encouragée, à l'exception, probablement, des zones trop pentues ou visibles depuis les points de vue principaux.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Tableau
14
:
Intérêts
patrimoniaux
des
formations
végétales
de
la
baie
de
‘Opunohu
 Hab itat

Type de form ations

Un ités éco lo g iq u es

Un ités d e vég étatio n (UV)

Esp èce d o m in an te et/o u caractéristiq u e

Natu ralité

Rareté

(UE)

Rich esse flo ristiq u e

(fau n e et flo re)

Allian ce Bam b o u seraie

d 'esp èces p atrim o n iales

In térêt arch éo lo g iq u e (à p o n d éré p ar d eu x)

M ain tien d es fo n ctio n s

In térêt p aysag er

Valeu r

éco lo g iq u es in tern e

extern e

(su r 27)

Bam bouseraie à Schizostachyum

Schizostachyum glaucifolium ('Ofe)

2

1

1

1

1

1

2

2

12

Bosquet à Adenanthera Bosquet de F alcata

Adenathera pavonim a (Pitipiti'o) F alcataria m oluccana (F alcata)

1 1

1 0

1 0

2 0

1 0

1 0

1 1

1 2

10 4

Bosquet de Syzygium cum ini

Syzygium cum ini (F aux-pistcahtiers, Pistas)

1

0

0

0

1

1

1

2

F orêt à Inocarpus-Hibiscus

Inocarpus fagifer (M ape)

2

1

2

2

3

2

3

2

7 20

F orêt à Spathodea-Hibiscus F orêt secondaire littorale

Spathodea cam panulata (Pisse pisse) T hespesia populnea (M iro)

1 2

0 2

1 2

1 1

1 1

1 2

1 3

1 3

17

F o u rré

F ourré à Leucaena

Leucaena leucocephala (F aux-acacia)

1

0

0

0

0

1

0

1

3

Herb acée

M arécage à T ypha

T ypha dom ingensis ('Opaero)

1

1

1

1

0

2

1

2

9

Pelouse secondaire

Paspalum spp. (M atie)

1

0

0

0

0

1

1

2

5

Lande éparse à Psidium -M iscanthus

Psidium guajava (T uava)

1

0

1

1

0

1

1

1

6

Cocoteraie

Cocos nucifera (Ha'ari)

1

0

0

0

1

1

1

2

7

F o rêt

Form ations anthropiques

L an d e Co co teraie F o rêt

M angifera indica, Coffea arabica, Persea Agroforêt et plantations ornem entales

Cordon à Casuarina

Plantations

F o u rré Herb acée F o rêt

am ericana, Piper nigrum Bosquets de m anguiers Casuarina equisetifolia subsp. Equisetifolia ('A ito)

9

1

0

0

0

0

1

2

2

6

1

0

1

1

1

1

2

2

10

1

0

0

0

0

1

1

2

5

Plantation de Pinus

Pinus caribaea var. hondurensis

1

0

0

0

0

1

1

1

4

Plantation d'ébénisterie

Swietenia spp. (Acajou), Kahaya, Cedrela,

1

0

0

0

0

1

1

2

5

Verger

Citrus spp. (T aporo), Persea am ericatana (Avota)

1

0

0

0

0

1

2

1

5

M araichage et vivrier

Ananas com m osus

1

0

0

0

0

0

1

2

4

Bosquet à Serianthes

Serianthes m yriadenia (F aifai)

3

3

3

3

1

3

2

3

22

F orêt à Crossostylis F orêt à Hibiscus F orêt à Neonauclea-Angiopteris

Crossostylis biflora (M ori) Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau) Neonauclea forsteri (M ara)

3 2 3

2 1 2

3 1 3

3 1 3

2 2 2

2 2 3

2 1 3

2 2 3

21 14 24

F orêt à Rhus-Hibiscus F orêt à Weinm annia

Rhus taitensis ('A pape) Weinm annia parviflora ('A ito m ou'a)

3 3

3 3

2 3

2 3

2 1

3 3

2 3

2 3

21 23

M etrosideros collina (Puarata)

3

2

3

3

1

3

2

3

21

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau)

3

2

3

2

2

3

2

2

21

F orêt claire à M etrosideros-Hibiscus

Form ations naturelles

F orêt m arécageuse à Hibiscus-

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus (Purau)

2

2

2

1

1

2

1

1

13

F o u rré

F ourré à F reycinetia

F reycinetia spp. (F ara pepe)

3

2

2

3

1

2

1

2

17

L an d e

Lande à Dicranopteris

Dicranopteris linearis (Anuhe)

2

1

1

1

1

2

2

2

13

Végétation éparse des falaises

Blechnum spp. (m aquis som m itaux)

2

2

2

3

1

1

2

3

17

T ecom a stans (Piti)

3

2

3

3

0

1

2

3

17

Acrostichum

Vég étatio n ép arse

Légende : 0 : absence de pertinence du critère pour la formation végétale considérée, 1 : intérêt minimum du critère pour la formation végétale considérée, 2 : intérêt moyen 3 : intérêt maximum.

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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1.3

Intérêt
patrimonial
de
l’avifaune
de
‘Opunohu

3 oiseaux protégés inscrit en catégorie A son présents à ‘Opunohu :

o Todiramphus veneratus – Ruro - Martin-chasseur vénéré. La vallée o o

de ‘Opunohu accueille la plus importante population de Martinchasseur vénéré – Ruro de l’île de Moorea Ptilinopus purpuratus - U’upa – Ptilope de la Société Pseudobulweria rostrata –Noha – Pétrel de Tahiti

La réglementation en vigueur en Polynésie française (catégorie A, arr. n° 306 CM du 20 février 2008) protège également son habitat sensible. Plusieurs oiseaux patrimoniaux sont présents à ‘Opunohu : o Phaeton lepturus – Petea – Paille en queue brin blanc o des oiseaux de mer patrimoniaux nicheurs dans les falaises et au sein des formations végétales d'altitude sont également présents à ‘Opunohu. La présence de ces espèces protégées de catégorie A a conduit au classement en ZICO (Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux) de la vallée de ‘Opunohu : ZICO PF03 Vallée de ‘Opunohu . La Polynésie française compte actuellement 32 ZICO.

1.4

Intérêt
patrimonial
des
sites
culturels
et
archéologiques
de
 ‘Opunohu

La vallée de ‘Opunohu constitue un haut lieu historique et culturel de Polynésie française. Plus de 500 structures archéologiques sont présentes dans la vallée dont certaines ont été restaurées et mises en valeur pour le public. Par ailleurs, il s'agit d'une des rares vallées des îles du Vent à avoir conservé la plus grande partie de son paysage archéologique ancien. Le patrimoine culturel de ‘Opunohu constitue indéniablement une richesse à conserver. La carte 20 ci-dessous synthétise les zones d’intérêts patrimoniaux.

1.5

Intérêt
patrimonial
du
site
de
‘Opunohu
au
regard
de
la
 Polynésie
française

Du fait de la présence de reliques de forêts naturelles mésophiles et hygrophiles de basse et moyenne altitude et d’espèces végétales et animales (notamment plantes, oiseaux et escargots) remarquables et Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

protégées par la réglementation, la vallée de ’Opunohu a été désignée comme l’un des 115 sites de conservation importants en Polynésie française, avec un degré de menace identifié comme fort (Meyer et al., 2005). Il existe plusieurs outils de protection et/ou gestion des espaces et des espèces protégés en Polynésie française. Le réseau des espaces naturels protégés classés au titre du Code de l’environnement comprend : 2 réserves naturelles qui englobent 3 atolls : 1 dans l’archipel des Tuamotu (Taiaro) et 2 dans l’archipel de la Société (Scilly et Bellingshausen) ; 1 parc territorial dans l’archipel de la Société (Te Faaiti) ; 1 espace mixte dont une partie est une réserve naturelle et l’autre un parc territorial dans l’archipel des Marquises (Vaikivi) ; 5 aires de gestion des habitats ou des espèces dans l’archipel des Marquises (Eiao, Hatutaa, Mohotani, Motu One et Temehani Ute Ute). 12 monuments naturels situés dans l’archipel des Iles du Vent (grottes et cascades) ; 9 paysages protégés : 7 dans l’archipel de la Société et 2 dans celui des Marquises. Les richesses naturelles et culturelles de la baie de ‘Opunohu représentent une valeur essentielle pour l’île de Moorea et pour le patrimoine de la Polynésie française. La baie de ‘Opunohu est l’une des plus belle baie de Polynésie française, avec la baie des vierges à Fatu Hiva. De plus, elle bénéficie d’une notoriété plus importante du fait de sa proximité avec Tahiti et de sa fréquentation par les visiteurs de toute origine (locaux, résidents de Tahiti, touristes, …). -

Enfin, les pressions sur le milieu naturel et le paysage sont importantes du fait des nombreux usages et activités qui s’exercent sur ce territoire. Les îles du Vent ne comprennent que peu d'espaces protégés dont un seul, la vallée de Te Faaiti, fait actuellement l'objet d'une gestion à minima. La mise en place d'un espace protégé à 'Opunohu avec une gestion dynamique consisterait en un important pas en avant dans la préservation des patrimoines et des paysages de Moorea. Le patrimoine naturel et culturel de la baie de ‘Opunohu et les enjeux liées à sa conservation et son développement justifient pleinement son classement en espace naturel protégé de type Parc territorial ou Paysage protégé.

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Carte 20. : Zones d’intérêts patrimoniaux

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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2 PROPOSITIONS
DE
CLASSEMENT
 2.1

Les
différents
types
de
classement
des
espaces
naturels

Le Code de l’environnement a prévu, dans la délibération n°95-257 du 14 décembre 1995 relative à la protection de la nature, 6 catégories différentes d’espaces naturels protégés, selon leur(s) objectif(s) de gestion : o

Réserve naturelle intégrale (Catégorie I a) : espace protégé géré principalement à des fins scientifiques.

o

Zone de nature sauvage (Catégorie I b) : à des fins de protection des ressources sauvages.

o

Parc territorial (Catégorie II) : géré principalement dans le but de protéger les écosystèmes et à des fins récréatives.

o

Monument naturel (Catégorie III) : géré principalement dans le but de préserver des éléments naturels particuliers.

o

Aire de gestion des habitats ou des espèces (Catégorie IV) : géré principalement à des fins de conservation des habitats et des espèces, avec intervention dirigée au niveau de la gestion.

o

Paysage protégé (Catégorie V) : géré principalement dans le but d’assurer la conservation de paysages et / ou à des fins récréatives.

o

Aire protégée de ressources naturelles gérées (Catégorie VI) : géré principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels.

Les catégories de classement et les objectifs de gestion sont présentés dans le tableau 15 ci-dessous.

Tableau
15
:
Catégories
de
classement
et
objectifs
de
gestion
 Légende : 1 : objectif principal 2 : objectif secondaire 3 : objectif potentiellement réalisable - : non réalisable

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Objectifs de gestion

Recherche scientifique Protection des espèces en danger, rares, vulnérables ou d’intérêt particulier Préservation des espèces et de la diversité génétique Maintien des fonctions écologiques Protection d’éléments naturels / culturels particuliers Tourisme et loisirs Education Utilisation durable des ressources écosystèmes naturels Préservation de particularités culturelles / traditionnelles

III Monument naturel

IV Aire de gestion des habitats ou des espèces

V Paysage protégé

VI Aire protégé de ressources naturelles gérées

2

2

2

2

3

1

2

3

3

-

2

1

2

1

1

1

2

1

2

1

1

-

1

2

1

-

-

2

1

3

1

3

-

2

1

1

3

1

3

-

-

2

2

2

2

3

-

3

3

-

2

2

1

-

-

-

-

1

2

Ia Réserve naturelle intégrale

Ib Zone de nature sauvage

II Parc territorial

1

3

2

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2.2

Proposition
de
délimitation

L’emprise de l’espace naturel protégé représente une entité naturelle et paysagère remarquable, dont l’intérêt est reconnu. Il s’appuie aussi sur l’affirmation d’une identité forte. Ses limites administratives peuvent concerner pour partie des zones « peu naturelles » construites, que ce soit sur le domaine public ou privé. En effet, le territoire d’un espace naturel protégé, comme c’est le cas pour ‘Opunohu est habité, non figé : la nature a été et continue à y être modelée par l’homme. C’est un territoire vivant où la présence humaine est visible et souhaitée. Cependant, la mission de l’espace naturel protégé, à travers les engagements pris dans sa charte, est d’empêcher que des activités ou des aménagements mal conduits altèrent la qualité et la diversité de ce patrimoine. Il s’attache aussi à réhabiliter, dans la mesure du possible, des altérations antérieures. La délimitation proposée pour l’espace naturel protégé de ‘Opunohu est : - l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, - la vallée de ‘Opunohu, - le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, - le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est - les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest,

2.3

A l’issue de la caractérisation des fondamentaux et des enjeux du site, deux propositions sont présentées pour la délimitation et la catégorie de classement de l’espace naturel protégé, avec pour chacune une variante possible en incluant l’emprise marine de la baie de ‘Opunohu : 

Proposition 1 : Classement mixte en catégorie V Paysage protégé et en catégorie II Parc territorial.

Ce classement mixte permet une préservation plus efficace du patrimoine classé en Parc territorial (moyenne et haute altitude) tout en permettant et promouvant la fréquentation du public. Par ailleurs, les mesures contraignantes au niveau du littoral et des zones regroupant les principales activités humaines sont limitées à l'aspect paysager, qui sont classées en Paysage protégé. 

Variante 1 : Classement mixte en catégorie V Paysage protégé et en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre uniquement

L'espace naturel protégé est limité comme suit : Parc territorial : - l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, Paysage protégé : - la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. - le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, - le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, - les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest.

Le village de Papetoai à l’ouest et l’est de la plage publique de Ta’ahiamanu ne sont pas inclus dans le périmètre de l’espace naturel protégé. Ils ne sont pas considérés comme partie de l’entité paysagère et naturelle de la baie de ‘Opunohu. Les enjeux et intérêts de ces zones divergent de celui de l’espace naturel protégé considéré. À l’initiative de la mairie de Moorea et du Service de la Culture et du nd Patrimoine, il est proposé en 2 temps d’intégrer dans l’emprise de l’espace naturel protégé la partie marine de la baie de ‘Opunohu et la passe Tareu au nord reprenant les limites de la zone de protection des cétacés du PGEM.

Proposition
de
classement

Variante 2 : Classement mixte en catégorie V Paysage protégé et en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre et marine

L'espace naturel protégé est limité comme suit : Parc territorial : - l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud,

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Paysage protégé : - la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. - le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, - le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, - les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest, - la baie de ‘Opunohu et la passe Tareu au nord. 

Proposition 2 : Classement unique en catégorie II Parc territorial.

et parlante pour l’ensemble de la population, qu’ils soient résidents ou visiteurs. La dénomination du Parc territorial de ‘Opunohu fera référence à au site classé de ‘Opunohu dans son ensemble. Enfin, la dénomination de l’espace naturel « Parc territorial de ‘Opunohu » aura une valeur réglementaire, contrairement à l’appellation « Parc naturel de ‘Opunohu proposée ci-après au § 2.4 pour le classement issue de la proposition 1 Paysage protégé et Parc territorial. 

L'espace naturel protégé Parc territorial est limité comme suit :

Il est proposé de classer l’ensemble de l’espace naturel protégé en catégorie II Parc territorial.

-

Les objectifs de gestion poursuivis dans la catégorie II Parc territorial sont la préservation des espèces et de la diversité génétique, le maintien des fonctions écologiques tout en permettant et promouvant la fréquentation du public. Ces objectifs de gestion s’appliquent tout à fait au site de ‘Opunohu. Bien entendu, un zonage sera appliqué pour déterminer des objectifs de gestion différents selon la sensibilité du milieu et l’évolution envisagée. Le zonage et les objectifs de gestion spécifiques proposés dans la proposition 1 Paysage protégé et Parc territorial seront repris. Par ailleurs, les zones « non naturelles » du littoral et de la basse vallée regroupant les principales activités humaines ne sont pas des entraves à cette catégorie de classement. Les mesures contraignantes dans ces zones seront concentrées à l'aspect paysager. Cette catégorie unique permettra de renforcer l’unité du site entre la baie et la vallée et la cohésion de la gestion du site dans son ensemble. A contrario, un amalgame pourrait être rapidement fait pour la distinction du site en 2 catégories en Parc territorial et Paysage protégé. La 1ere zone risque d’être assimilée à la zone inaccessible et peu exploitable, donc peu contraignantes à préserver, la 2nde celle où l’on peut faire ce qu’on veut ou presque... De plus, l’appellation de cet espace naturel est très importante pour sa renommée et la communication. La dénomination de « parc » est universelle

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Variante 1 : Classement unique en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre uniquement

-

l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest. Variante 2 : Classement unique en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre et marine

L'espace naturel protégé est limité comme suit : -

l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest, la baie de ‘Opunohu et la passe Tareu au nord.

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Carte 21. : Proposition 1 – classement mixte en catégorie V Paysage protégé et zone de haute montagne en catégorie II Parc territorial – variante 1 emprise terrestre uniquement

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Carte 22. : Proposition 1 – classement mixte en catégorie V Paysage protégé et zone de haute montagne en catégorie II Parc territorial – variante 2 emprise terrestre et marine

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Carte 23. : Proposition 2 – classement unique en catégorie II Parc territorial – variante 1 emprise terrestre uniquement

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Carte 24. : Proposition 2 – classement unique en catégorie II Parc territorial – variante 2 emprise terrestre et marine

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2.4

Proposition
de
dénomination
de
l’espace
naturel
protégé
:
le
 «
Parc
naturel
de
‘Opunohu
»

2.5

Proposition
de
modification
de
l’actuel
PGA
sur
‘Opunohu

Dans le cas ou la proposition 1 de classement de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu en 2 catégories de classement Parc territorial et Paysage protégé serait adoptée, il est proposé de dénommer l’ensemble de l’espace naturel protégé le « Parc naturel de ‘Opunohu ».

A la suite du projet de classement en espace protégé de la baie de 'Opunohu et à l'occasion d’une future révision de PGA de Moorea, il paraît pertinent de proposer des modifications à ce dernier afin d'intégrer les dernières études menés sur le domaine de Opunohu (Jacq, 2010 et 2011a) et le nouvel espace protégé dans le cadre réglementaire local.

Cette dénomination commune pour les 2 zones permettrait de simplifier l’appellation de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu, et d’englober l’ensemble de l’emprise de l’espace naturel protégé et les 2 catégories de classement aux objectifs de gestion particuliers.

De manière générale, les zones riches en sites archéologiques doivent être classées en zone NDa.

La dénomination de « Parc serait plus facilement appropriée et assimilable par la population, les usagers et les visiteurs. Elle aurait davantage de poids au niveau national et international. Enfin cette dénomination ferait référence plus simplement au site classé de ‘Opunohu que les 2 catégories de classement.

Les zones non exploitables pour l'agriculture ou l'élevage (pentes > 15%, pédologie, protection des berges des cours d’eau, habitat naturel patrimonial, ...) doivent être déclassées NCA pour être reclassées en zone NCf (si plantations forestières ou projets de plantations) ou en zone NDf.

Remarque importante :

Zone NCF-1

Cette dénomination de « Parc naturel de ‘Opunohu » ne doit en aucun cas être assimilée à la catégorie de classement Parc territorial qui comprend des objectifs de gestion particulier. Elle n’aurait pas de valeur juridique et réglementaire mais davantage d’appellation caractérisant l’ensemble des enjeux et objectifs de l’espace naturel protégé considéré. Par ailleurs, une appellation ou une marque « Parc naturel » déposée pourrait être créée en Polynésie française, au même titre que la Parcs Naturels Régionaux (PNR) en France.

Il s’agit de reclasser une zone agricole NCa en zone forestière en raison de la présente de plusieurs habitats patrimoniaux (forêt cathédrale de Mape, de ‘Apape) tout en gardant une activité forestière liée aux plantations déjà présentes. Ce reclassement éviterait, sur cette zone de très forte visibilité, de dénaturer le paysage par une activité agricole moderne où la mise à nue du sol semble une partique courante. Zone NCF-2 Cette zone représente 2 parcelles agricoles qui ont été retirées de la PAVOC1 en raison de la présence de nombreuse rivière (protection des berges), de la forêt cathédrale à Mape. Elle est reclassée en zone forestière NCF en raison de la présence de plusieurs plantations de Pins au dessus nécessitant un accès (piste) afin de les gérer ou de les exploiter définitivement. Zone NDa1 : Cette petite zone de 0,4 ha est une partie d’une PAVOC 1 qui a été cadastrée et retirée des parcelles agricoles par le SDR en raison de sa richesse en structures archéologiques (Jacq, 2010). Elle pourrait donc être reclassée en NDa. Ces sites sont étudiés par J. Kahn (2009).

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Zone NDa2 : Il s’agit de déclasser une partie de la zone NCf (partiellement hors plantations de Pins et hors lots agricoles) pour la reclasser en NDa. Cette zone est largement proposée par les archéologues P. Kirch et J. Kahn pour être classée en site protégé. Ces sites archéologiques sont très importants dans cette zone et sont en cours d'étude (Kahn, 2009). Ce classement permettrait également de favoriser la mise en valeur du sentier de randonnées montant au col de Uufau. Il permettrait de protéger les habitats patrimoniaux que sont les forêts de Mara-Nahe et de protéger deux stations d’escargots protégés de la famille des Partulidées.

Zone NDF-1 et 4 Il s’agit de déclasser une partie de la zone NCf (hors plantations de Pins et ébénisterie et hors lots agricoles) pour la reclasser en NDf, afin d'englober les formations végétales naturelles situées sur des sols non exploitables pour l'agriculture ou l'élevage. De surcroît, ces zones sont situées très loin en fond de vallée et nécessiteraient l’ouverture de pistes. Ces pistes, véritables voies de pénétration pour les espèces envahissantes, ne seraient pas souhaitables pour la conservation des habitats patrimoniaux et les taxons protégés qu’ils abritent. Zone NDF-2 Il s’agit de déclasser une partie de la zone agricole protégée (hors lots agricoles) en zone de haute montagne protégée NDf. Cette zone correspond avec le sud de la zone NCa, zone du projet de PAVOC 2 du SDR. Cette zone abrite des habitats naturels remarquables et patrimonuaux, habitat de 2 espèces protégées (martin chasseur vénéré et pigeon vert), et plusieurs espèces patrimoniales. Les nombreux cours d’eau parcourant cette zone montre qu’il n’est pas possible d’après la loi de protection des berges de mettre en culture dans cette zone qui est, de surcroît, inexploitable en l’état (crues, nombreux rochers, cailloux) La protection des berges s’applique, également aux rivières temporaires, dés qu’un lit naturel s’observe et qu’un débit existe une majeure partie de l’année. Comme le montre l’étude de Jacq (2011), la

surface prise par la protection des berges 8 représente au total 39 % de la zone PAVOC 2 totale proposée. En fonction de différentes contraintes (protection des berges, habitats remarquables d’un seul tenant, peu ou pas de zone mécanisable,), il est donc impossible de pratiquer l’agriculture et la foresterie sur la zone, proposée ici en reclassement en NDf (zone NDF 1 et 2). Par ailleurs, le reclassement de cette zone est nécessaire pour éviter d'autres propositions agricoles inappropriées avec le caractère de la zone. De surcroît, d’après les recensements effectués dans la zone (Khan, 2009 ; Jacq, 2011a, cette étude), de très nombreux sites et structures archéologiques sont présents. Il est donc fortement recommandé de la classer en zone naturelle ND, protégeant par la même ces sites culturels. Ces sites lithiques, bien que peu speectaculaire pour le grand publique, sont très importants pour les archéologues. Ils constituent un ensemble de systèmes de cultures horticoles avec les systèmes d’irrigation encore visibles. Ces terrasses de culture, technique agroforestière des anciens polynésiens, ont été très peu étudiées en raison du très mauvais état de conservation actuel de ces structures liés à l’urbanisation et l’agriculture-foresterie moderne, ce qui est exceptionnellement peu le cas sur cette zone. Enfin, de nombreux sentiers ont été aménagés sur l’ensemble de la vallée de ‘Opunohu en 2004 et 2007 par l’entreprise Moorea Hiking à la demande du Service du tourisme (STO). Plusieurs d’entre eux se trouvent sur la zone NCa (PAVOC 2) dont il est objet ici. Ces zones NDf créées permettraient de protéger les sentiers aménagés dont l’entretien est financé par la DIREN depuis fin 2010. Il est indispensable d’assurer la pérennité de ces sentiers, tout en gardant leur cadre intact, ici en l’occurrence les forêts cathédrales à Mape. Zone NDF-3 Cette zone NDF 3 déclasse une zone agricole de fond de vallée pour la protéger en zone de haute montagne en raisn de la présence du sentier de randonnée des 3 Pinus et d’habitats patrimoniaux.

La zone NDF, et en partie NCf, correspondrait avec notre proposition de classement mixte de Parc territorial sur le domaine (proposition n°1). 8

La délibération n°13/1958 du 7 février 1958, sur le régime des eaux et forêts en Polynésie française Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Le reclassement de cette zone en NDf permettrait de concilier la protection des berges et des habitats remarquables, la conservation des sites archéologiques, la mise en valeur des sentiers de randonnées et la préservation du paysage. Cela rend cohérent également les potentialités des sols avec leurs utilisations par l'homme.

Il s’agit ici d’une première proposition. Les limites exactes de ce reclassement pourront être vu avec les différents acteurs.

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Carte 25. : Proposition de modification du PGA

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2.6

Définition
du
projet
paysager
de
l’espace
naturel
protégé
de
 ‘Opunohu

Le projet paysager de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu vise à définir les orientations stratégiques sur le long terme de l’ensemble des actions à mener et les mesures à prendre, selon la catégorie de classement, en vue de la préservation et la valorisation du paysage de ‘Opunohu. Le régime de l'espace naturel protégé de ‘Opunohu concilie nécessité de conservation de son patrimoine naturel, paysager culturel avec l'utilisation durable de ses ressources et son ouverture public. Ainsi, les objectifs généraux de cet espace sont les suivants : - la préservation et la valorisation du paysage de ‘Opunohu - la préservation du patrimoine naturel et culturel, - le tourisme, les loisirs et l'éducation. - la préservation des espèces et de la diversité génétique, - le maintien des fonctions écologiques et notamment protection de la ressource en eau, - la protection des espèces en danger, rares, vulnérables d'intérêt particulier, - la recherche scientifique,

la et au

la ou

En raison d'objectifs de gestion différents et de sensibilité variable à la l’occupation humaine, l'espace naturel a été subdivisé en deux aires de gestion telles qu'indiquées sur les cartes 21, 22, 23 et 24 : - Aire de gestion 1 : vallées et littoral avec occupation humaine (relevant de la catégorie V Paysage protégé dans la proposition de classement 1), - Aire de gestion 2 : moyenne et haute altitude (relevant de la catégorie II ou Parc territorial dans la proposition de classement 1). Les objectifs de gestion poursuivis dans l’aire de gestion 1 vallées et littoral avec occupation humaine (Paysage protégé dans la proposition de classement 1) sont la préservation du patrimoine naturel, paysager et culturel, le tourisme et les loisirs et l’utilisation durable des ressources des écosystèmes naturels. Les objectifs de gestion poursuivis dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1) sont la préservation des espèces et de la diversité génétique, le maintien Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

des fonctions écologiques tout en permettant et promouvant la fréquentation du public. Les orientations stratégiques de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu selon les 2 aires de gestion sont présentées ci-dessous. 

La préservation écosystèmes :

du

paysage

et

la

protection

des

Dans l’aire de gestion 1 (vallées et littoral avec occupation humaine, Paysage protégé dans la proposition de classement 1) : L’objectif premier dans l’aire de gestion 1 vallées et littoral avec occupation humaine (Paysage protégé dans la proposition de classement 1) est la préservation du paysage de ‘Opunohu. L’ensemble des projets, actions, infrastructures, équipements ou activités situés sur le périmètre de l’espace naturel protégé devront respecter les objectifs de la charte de l’espace naturel protégé et être réalisés en logique avec la préservation du paysage. Ils seront soumis à l’avis de l’administration de l’espace naturel protégé, l’unité de gestion du Parc, pour autorisation, en plus des réglementations en vigueur en Polynésie française. Dans l’aire de gestion 2 (moyenne et haute altitude, Parc territorial dans la proposition de classement 1) : L’objectif principal dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1) est la protection et la préservation des écosystèmes, c’est-à-dire des plantes et des animaux qui y existent naturellement ainsi que des conditions matérielles, sol et sous-sol, et des phénomènes biologiques qui leur servent de support. Toute forme d’aménagement (agriculture, construction même sommaire sauf panneaux signalisation de randonnée) est interdite dans le Parc territorial. 

Le développement d’une agriculture raisonnée :

Dans l’aire de gestion 1 (vallées et littoral avec occupation humaine, Paysage protégé dans la proposition de classement 1) : Les activités rurales quelles qu’elles soient (agriculture, foresterie, élevage, aquaculture, horticultures, …) sur l’ensemble du Paysage protégé devront être menées de manière à s’intégrer dans le paysage Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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de ‘Opunohu et préserver les écosystèmes, et notamment respecter les principes suivants : -

-

Pentes : zones mécanisables dont les pentes sont inférieures à 14% ; Pédologie : prendre en compte de la qualité agricole des sols ; Conservation des zones d'intérêts patrimoniaux : habitats sensibles, sites archéologiques, points de vue paysagers, ... ; Protection des berges : conservation d'une bande boisée de 20 m minimum de part et d'autre des cours d'eau ; Intégration paysagère : prise en compte de l'aspect paysager dans l’aménagement et l’exploitation des activités ; Techniques d’agriculture raisonnée : limitation des intrants, promotion des engrais naturels, généralisation du paillage sur les cultures d'ananas, culture en alternance, amélioration du renouvellement des parcelles agricoles … ; Inciter les agriculteurs à l'agrotourisme ; Promouvoir l'agriculture de bocage : petites parcelles délimitées par des haies, bandes végétales, alternance des espèces cultivées, …

Dans l’aire de gestion 2 (moyenne et haute altitude, Parc territorial dans la proposition de classement 1) : Toute forme d’agriculture (défrichement, mise en culture, plantations) est interdite dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1).

Afin de limiter la création d’un goulet d’étranglement à l’entrée de la vallée de par l’implantation de diverses infrastructures non appropriées avec l’esprit des lieux, l’entrée de la vallée devra être réhabilitée. L’entrée de la vallée constitue la porte d’accès à la partie centrale de l’espace naturel protégé, les nouvelles constructions doivent être interdites (ou sévèrement limitée). Unité de gestion du domaine public et du domaine privé Afin d’éviter la création d’un lotissement banalisé de concessions dans le domaine territorial et le mitage de l’espace sur l’ensemble de la baie, une unité de gestion devra coordonner et intégrer les projets et actions des affectations du domaine public et des propriétés privées, en respect des principes de la charte de l’espace naturel protégé. Conservation du domaine public maritime La structure de gestion du site classé devra s’efforcer de faire respecter la conservation du domaine public maritime, notamment l’interdiction de remblayer sur le lagon pour les usages privés. Maîtrise de l’urbanisation sur les bords de la baie Les projets de constructions sur la plaine et les versants de part et d’autre de la baie de ‘Opunohu devront respecter les réglementations d’urbanisme et notamment l'interdiction de construire au-dessus de 40 m sur les hauteurs, et, de surplus, intégrer les principes de la charte de l’espace naturel dans leur projet. Les prescriptions architecturales

La maîtrise de l’urbanisation :

Dans l’aire de gestion 1 (vallées et littoral avec occupation humaine, Paysage protégé dans la proposition de classement 1) : L’un des objectifs prioritaire de l’espace naturel protégé est la maîtrise de l’urbanisation, pour limiter le mitage de l’espace et les atteintes sur le paysage. L’objectif est de limiter les nouvelles constructions sur le domaine territorial, et d’effectuer un contrôle rigoureux du respect des réglementations d’urbanisme et d’environnement pour les installations existantes et projetées, en accord avec l’esprit des lieux et les principes de la charte. Aménagement et réhabilitation paysagère de l’entrée de la vallée de ‘Opunohu et du domaine territorial Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Les habitations sur le domaine privé du littoral seront restreintes et les nouvelles constructions seront favorisées côté montagne dans les vallées Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru), voir en dehors de l’emprise de l’espace naturel protégé vers le village Papetoai et à l’est de la plage publique Ta’ahiamanu. Des prescriptions de qualité architecturale seront imposées pour toutes constructions, avec notamment la prise en compte de l'aspect paysager dans l’aménagement et l’exploitation des activités, la définition des matériaux de construction et de la couleur des toitures, la hauteur maximale des constructions et l’obligation de clôtures végétales naturelles le long de la route de ceinture. Les voies de circulation Les voies principales feront l’objet de traitements particuliers, avec par exemple l’aménagement des abords, la création d’ouverture sur les Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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vues les plus intéressantes. Les parkings et les voies de circulation seront isolés autant que possible des espaces naturels et des lieux de visite. Tout nouveau projet d’aménagement et d’urbanisme (défrichement, terrassement, remblai, constructions, …) sur le périmètre de l’espace naturel protégé sera soumis à l’avis de l’administration de l’espace naturel protégé, le comité de gestion, en plus des réglementations en vigueur en Polynésie française. Dans l’aire de gestion 2 (moyenne et haute altitude, Parc territorial dans la proposition de classement 1) : Toute forme d’urbanisation (défrichement, terrassement, construction même sommaire) est interdite dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1). 

Le développement d'un tourisme écologique et culturel :

Des actions seront menées en parallèle pour la formation des enseignants et des élèves du lycée agricole. Point d’accueil Afin d'accueillir le public dans des conditions compatibles avec la préservation du paysage et la mise en valeur du patrimoine touristique, écologique et culturel, un point d’accueil sera réalisé. La création d’un point d’accueil de type « Maison du Parc » avec un parking adapté regroupera les infrastructures des activités culturelles, artisanales, sportives, commerciales et d'informations dans une même zone au centre du site. Un ensemble de panneaux d'informations des différentes activités proposées sera ainsi disposé au sein du Point d’accueil, afin de diffuser les informations pratiques et les visiteurs vers les différentes zones d'intérêts de la vallée et de la baie. Ce point d’accueil permettra de concentrer les infrastructures, de bénéficier d’un pouvoir attractif plus important, de préserver l'aspect naturel du reste du domaine et de limiter son mitage.

L’espace naturel protégé vise également à mettre en valeur le paysage de ‘Opunohu à travers le développement du potentiel touristique et des activités sportives et de loisirs.

Une signalisation sera également disposée aux entrées de l'espace protégé pour informer les visiteurs de leur arrivée dans l’espace naturel protégé de la baie de ‘Opunohu, le « Parc naturel de ‘Opunohu ».

Dans l’aire de gestion 1 (vallées et littoral avec occupation humaine, Paysage protégé dans la proposition de classement 1) :

Dans l’aire de gestion 2 (moyenne et haute altitude, Parc territorial dans la proposition de classement 1) :

Loisirs et sports L’aménagement de l’espace naturel tend à développer les randonnées pédestre et équestre, la découverte des structures archéologiques et l'observation du patrimoine naturel, notamment le paysage. La signalisation, l'aire d'accueil et les différents panneaux faciliteront la connaissance de l'espace naturel et mettront en valeur son intérêt touristique. Animation culturelle

L’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1)tend à développer les randonnées pédestre et équestre, la découverte des structures archéologiques et l'observation du patrimoine naturel, notamment l'avifaune. Une signalisation adaptée des sentiers de randonnées sera mise en oeuvre. Toute installation destinée à l’hébergement du public est interdite dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1).

Les actions culturelles mettront en valeur l’histoire, le mode de vie des anciens habitants de ‘Opunohu et les traditions populaires. Animation pédagogique Des programmes de sorties ou de classes vertes seront élaborés en coopération avec les établissements scolaires de ‘Moorea et le ministère en charge de l’éducation dans le but de sensibiliser la jeunesse de l'île à la préservation de leur environnement et de leur patrimoine naturel et culturel. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Inventaire, protection et conservation des archéologiques et historiques de l’espace naturel :

sites

L’un des objectifs est la protection et la conservation des sites archéologiques et historiques. Un inventaire archéologique exhaustif de l’espace naturel protégé devra être effectué ou coordonné par le département archéologie du Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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service de la culture et du patrimoine selon des modalités à établir. Il consistera notamment à étudier et relever les structures nouvellement localisées depuis les derniers inventaires archéologiques.

renouvellement) de panneaux ou d'affiches dévoilant et détaillant l'occupation ancienne de ‘Opunohu, et de mesures adaptées comme l’éloignement des accès par rapport aux sites.

Le patrimoine archéologique dans la zone de l’espace naturel protégé sera mise en valeur correctement, notamment par la réalisation (ou le

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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PARTIE
3
:
PROPOSITIONS
DE
MOYENS
DE
GESTION
 Cette partie a pour but d’analyser les outils existants de gestion des espaces naturels, et de proposer des moyens et outils de gestion opérationnels pour la suite de la démarche de classement et de gestion de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu.

1

ANALYSE
DES
MOYENS
DE
GESTION
EXISTANTS

1.1

Rappel
de
la
procédure
de
classement
des
espaces
naturels
 protégés

Selon le Livre 1er, TITRE 1er sur les dispositions générales relatives au classement des espaces naturels protégés du code de l’environnement de Polynésie française, « certaines parties du territoire peuvent être classées en espaces naturels protégés dans le but de protection et de maintien de la diversité biologique ainsi que des ressources naturelles et culturelles associées ». Depuis 1952, plus d’une trentaine d’espaces ont fait l’objet d’un classement dans le code de l’environnement, selon les objectifs de gestion et les catégories de classements appropriées : I – Réserve naturelle intégrale / zone de nature sauvage ; II – Parc territorial ; III – Monument naturel ; IV – Aire de gestion des habitats ou des espèces ; V – Paysage protégé ; VI – Aire protégée de ressources naturelles gérées.

Planning prévisionnel du classement de la baie de ‘Opunohu espace naturel protégé : 2011 1 2 3

Information CSMN Évaluation écologique Avis Commune Moorea

4

Enquête publique

5

Avis CSMN

6 7 8

en

2012

Etude CAPSE Opunohu

Avis Assemblée PF Arrêté classement Publication Arrêté classement JOPF Etude

Procédure d’instruction :

Consultation

Lorsque la demande de classement d’un bien public ou privé vient d’un des services administratifs du territoire, la procédure à suivre est la suivante : 1. Information de la Commission des Sites et des Monuments Naturels (C.S.M.N.) 2. Évaluation écologique du site proposant la ou les catégories de classement 3. Avis de la commune concernée 4. Enquête publique 5. Avis de la C.S.M.N. 6. Avis de l’Assemblée de Polynésie française 7. Décision de classement prise par arrêté CM 8. Publication de l’acte de classement Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Avis

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1.2

parcelle. Le schéma directeur est orienté vers la mise en oeuvre d'actions et met l’accent sur la concertation et la conciliation.

Analyse
des
outils
de
gestion
et
d’aménagement
 1.2.1

Le PAD fait davantage référence à l’ « aménagement », notamment dans son appellation, que le schéma directeur qui plus tourné vers la préservation des espaces naturels et la valorisation des paysages.

Outils de gestion et d’aménagement existants en Polynésie française

Il existe actuellement en Polynésie française plusieurs réglementaires qui permettent la protection de l’environnement :

outils

Les espaces naturels protégés : Les espaces naturels protégés et ou gérés de Polynésie française relèvent du code de l’environnement (voir § 1.5 Partie 2). Si la procédure de classement est bien établie, les moyens et outils de gestion de ces sites classés de Polynésie française sont moins cadrés et peu opérationnels. Le Plan Général d’Aménagement (P.G.A.) : Les Plans Généraux d’Aménagement sont destinés à guider, coordonner et réglementer le développement du territoire d’une commune, sur la base des tendances, prévisions et volontés reconnues. Le PGA a pour objectif de déterminer et maîtriser les conditions et l’organisation du développement à l’échelle d’une commune. 15 PGA sont applicables en Polynésie française, dont celui de la commune de Moorea actuellement en phase de révision. Le Plan d’Aménagement détaillé (P.A.D.) : Le PAD est un outil d’aménagement spécifique à la Polynésie française, dans la continuité du P.G.A. Il s’applique à une portion déterminée d’une commune et répond à un plan spécifique sur la partie du territoire à laquelle vont être associées des règles de construction et d’aménagements particulières. C’est un outil qui permet aux communes de définir avec précisions ce qu’elles entendent développer dans une zone bien déterminée. Seul le PAD de la basse vallée de la Papenoo est applicable en Polynésie française. Le schéma directeur d’une commune en France (voir § suivant) intègre davantage le projet stratégique à l’échelle globale du territoire concerné pour la destination des sols, que le PAD qui est davantage figé parcelle par

En revanche, le PAD présente l’intérêt d’avoir un cadre existant en Polynésie française. Il est donc possible de lui donner les orientations et finalités souhaitées, en suivant le modèle du Schéma Directeur de France. Le Plan de Gestion des Espaces Maritimes (P.G.E.M.) : L’objectif général d’un PGEM est d’assurer la gestion de l’espace maritime tant au point de vue de l’exploitation des ressources qui s’y rattachent que de celui de la réglementation des activités humaines qui s’y exercent. Le PGEM est donc un document de gestion de l’espace maritime qui définit les conditions d’utilisation, d’aménagement, de sauvegarde et de mise en valeur d’un lagon ou d’une façade maritime. Les P.G.E.M. possèdent un comité de gestion ou comité permanent, dont les membres sont désignés par leur poste ou profession, et auxquels a été fixé un nombre minimum de réunions par an. 2 PGEM sont applicables en Polynésie française : le PGEM de Moorea et celui de Fakarava. Le PGEM de Fakarava a la particularité de devoir répondre également aux objectifs de l’UNESCO à travers le programme Man And Biosphere (MAB France) en tant qu’outil réglementaire de la Réserve de Biosphère de la commune de Fakarava. 1.2.2

Outils de gestion en France : Les Parcs Naturels Régionaux (PNR)

Un Parc naturel régional est un territoire rural, reconnu au niveau national pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère, qui s'organise autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel. Les missions du PNR : Un Parc naturel régional a pour missions (voir annexe 5 Argumentaire 50 questions réponses sur les Parcs Naturels Régionaux, Fédération des Parcs naturels régionaux de France, Ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables 2008.) : • la protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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Il s’attache à gérer de façon harmonieuse ses espaces ruraux ; à maintenir la diversité biologique de ses milieux ; à préserver et valoriser ses ressources naturelles, ses paysages, ses sites remarquables ; à mettre en valeur et dynamiser son patrimoine culturel. • l’aménagement du territoire Partie intégrante des politiques nationale et régionale d’aménagement du territoire, il contribue à définir et orienter les projets d’aménagement menés sur son territoire, dans le respect de l’environnement. • le développement économique et social Il anime et coordonne les actions économiques et sociales pour assurer une qualité de vie et un développement respectueux de l’environnement de son territoire, en valorisant ses ressources naturelles et humaines. • l’accueil, l’éducation et l’information Il favorise le contact avec la nature, sensibilise ses habitants aux problèmes de l’environnement, incite ses visiteurs à la découverte de son territoire à travers des activités éducatives, culturelles et touristiques. • l’expérimentation Il contribue à des programmes de recherche et a pour mission d’initier des procédures nouvelles et des méthodes d’actions qui peuvent être reprises sur tout autre territoire, au niveau national mais aussi international. La charte : La charte d'un Parc naturel régional est le contrat qui concrétise le projet de protection et de développement durable élaboré pour son territoire. Élaborée à partir d'un diagnostic du territoire concerné par le Parc, la charte comporte : • Le projet de protection et de développement de ce territoire pour les 12 ans à venir et les règles du jeu que se donnent les partenaires pour sa mise en œuvre ; • Le plan du Parc qui décline les interventions prévues en fonction des particularités du territoire ; • Les statuts de l'organisme de gestion du Parc, ses moyens financiers et humains ; • Les instances consultatives (comité scientifiques, commissions…) de l’organisme de gestion ; • Un programme d'actions prévisionnel à trois ans précis et chiffré ; • Le projet de convention d'application de la charte par l'État, convention signée par le Préfet de Région concerné, dès la création du Parc. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

La charte du Parc est soumise à enquête publique. L’organisme de gestion du Parc (Syndicat mixte) et l'équipe du Parc : Les actions d'un Parc naturel régional sont arrêtées et mises en œuvre par son organisme de gestion, en référence à la Charte. Cet organisme de gestion, autonome et souverain, est un syndicat mixte regroupant au minimum la (ou les) Région(s) et les communes de son territoire. Le (les) Département(s) en sont en général également membre, dans la plupart des cas. Cet organisme de gestion peut rassembler également les représentants socioprofessionnels de son territoire (Chambres consulaires, organismes socioprofessionnels..) et des établissements publics. Il se constitue dans ce cas en Syndicat mixte « ouvert élargi ». Il fonctionne dans le souci d’une large concertation avec les partenaires locaux par la création de commissions de travail et d’organes consultatifs. Il se dote d’un conseil scientifique et associe des représentants des associations, des partenaires socio-économiques, des organismes publics… à la mise en œuvre des programmes d'actions du Parc. Pour mettre au point et réaliser ses programmes, l'organisme de gestion recrute une équipe du parc, constitué d’un directeur et d’une équipe permanente pluridisciplinaire, chargée de mettre en œuvre la charte. Ces agents sont en général titulaires ou contractuels de la fonction publique territoriale. Cette équipe, propose, anime et fait aboutir les actions menées directement par l’organisme de gestion du Parc ou en partenariat. L’équipe regroupe des compétences de haut niveau en matière d’environnement et de gestion de l’espace, d’aménagement, de développement économique et touristique, d’animation culturelle et de valorisation du patrimoine, d’information et de sensibilisation du public. Financement : Un Parc naturel régional dispose d'un budget de fonctionnement et d'un * budget d’investissement propres qui obéissent aux règles de la comptabilité des collectivités locales. Son budget de fonctionnement est alimenté, pour l’essentiel, par les participations des membres du syndicat mixte qui le gère. Il est complété *

Le budget global de fonctionnement d’un PNR était en moyenne de l’ordre de 2 300 000 euros en 2006, alimenté - toujours en moyenne - à 48% par les Régions,32% par les autres collectivités membres (Départements, Communes, EPCI), 12% par l’Etat (provenant en grande partie du Ministère en charge de l’environnement), 5% provenant de crédits européens et 3% de ressources propres ou opérations spécifiques. A ce budget de fonctionnement vient s’ajouter un budget d’investissement, très variable d’un Parc à l’autre. Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012 page 175/218


par une contribution du Ministère en charge de l’Environnement et par des subventions sur opérations, d’origines diverses.

La loi n° 93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages :

Ses équipements et programmes sont cofinancés, selon des proportions variables, par les ministères concernés (prioritairement Environnement, mais aussi Agriculture, Culture, etc.), les collectivités territoriales, et souvent, dans le cadre de divers programmes européens.

Jusqu'à l’arrivée de cette loi, la législation se contentait de préserver des espaces particulièrement riches et fragiles, comme les parcs naturels ou les réserves naturelles, ou des paysages plus spécifiques comme la montagne ou le littoral.

Les dotations financières de l’Etat et des Régions sont inscrites en contrat de plan et peuvent faire l’objet d’un contrat particulier.

Cette loi, dite loi « Paysages », permet aujourd'hui de protéger non seulement ces espaces remarquables, mais aussi les paysages banals ; ces nouvelles dispositions étant particulièrement liées à la conséquence de l'accélération de la dégradation et de l'artificialisation du paysage (entrée des villes ou villages, zones périurbaines…).

En complément d’un budget pour mener ses propres actions, le Parc naturel régional peut disposer de moyens pour piloter, animer et appuyer des programmes mis en œuvre par des collectivités locales et d’autres partenaires, en référence à sa Charte. L’implication des élus et des partenaires dans un Parc naturel régional :

De façon générale, elle permet une meilleure prise en compte du paysage dans la gestion de l'espace : -

La politique des Parcs naturels régionaux est initiée, négociée, voulue et mise en œuvre par les élus locaux. Les élus des communes du Parc en sont la cheville ouvrière ; les élus régionaux et départementaux en sont les partenaires privilégiés. Les conseils régionaux et conseils généraux sont les principaux financeurs des Parcs naturels régionaux. Les communes signent volontairement la Charte du Parc et témoignent d'une volonté d'exigence vis-à-vis d'eux-mêmes. Les autres partenaires (non élus locaux) d’un Parc naturel régional sont les forces vives locales, c'est à dire : • les représentants socioprofessionnels (à travers leurs chambres consulaires, syndicats professionnels, etc.), • les diverses associations.

-

dans les opérations d'urbanisme, en intégrant l'élément paysager dans le P.L.U (Plan Local d’Urbanisme, équivalent métropolitain du PGA en Polynésie) (celui-ci doit comprendre des analyses détaillées des paysages communaux en précisant leur sensibilité, il doit prendre en compte leur préservation et la maîtrise de leur évolution), dans les programmes d'aménagement foncier (une étude d'aménagement avec analyse de l'état initial du site est obligatoire) dans les permis de construire (une étude de l'insertion et de l'impact visuel des nouveaux bâtiments et de leurs abords dans l'environnement est demandée).

Elle complète ensuite les dispositifs de protection en élargissant les compétences du conservatoire du littoral, en renforçant les chartes des parcs naturels régionaux et en définissant les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP).

Ils participent à l'élaboration de la Charte du Parc naturel régional, sont associés à son fonctionnement et à ses programmes d'actions. Ils sont représentés, à titre consultatif, dans les commissions de travail et les instances du Parc et sont les relais du Parc pour mener ses actions sur le terrain, dans le cadre de conventions spécifiques. Les décideurs, qu'ils soient élus, représentants de l'Etat ou établissements publics, sont tenus de respecter les règles du jeu de leurs interventions sur le territoire du Parc, précisées dans le cadre de la Charte ou par convention, dans la mesure des compétences de chacun. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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1.3

La
gestion
pluridisciplinaire
des
domaines
et
sites
classés
en
 Polynésie
française

La gestion des grands domaines territoriaux comme 'Opunohu, Faaroa, Terre-Déserte ou encore la Baie du Contrôleur nécessite de multiples compétences dans de nombreux domaines. Actuellement, la gestion des domaines est divisée et affectée à différents services du Pays. Il y a une tendance au mitage des affectations aux différents, chacun suivant leurs propres objectifs. Ce type de gestion pose les problèmes des conflits d’intérêts et de gestion, de la gestion à distance par les autres services centralisés, et le manque de communication entre services. Ce système de gestion a démontré de grandes faiblesses. C’est le cas à 'Opunohu comme l’étude a pu le montrer. Le domaine est divisé entre les différents services affectataires, départements administratifs, associations, privés, et une multitude de projets sans communication transversale ni objectifs globaux pour la vallée et la baie. Concernant les sites classés existants localement, le retour d’expérience montre que la mise en place du comité de gestion peut être longue, et que le suivi des opérations est problématique (réserve naturelle et parc de Vaikivi, aire de gestion des habitats ou des espèces du plateau du Te Mehani ‘ute ‘ute). Il est parfois difficile de faire vivre le comité de gestion du site classé, partagé par les services administratifs difficilement présents sur le site, et les structures locales qui ne peuvent pas forcément porter le comité seul. Face à cette gestion pluridisciplinaire des domaines et des sites classés, se pose donc la difficile question de la meilleure structure de gestion. Il manque une structure de gestion permettant de soutenir les gestionnaires des domaines et sites classées dans la mise en œuvre de leur plan de gestion et de leur programme d’action. Des axes de gestion ont déjà été évoqués (Jacq & Butaud, 2008 ; Jacq 2011) avec la création d’une « cellule des domaines pluridisciplinaires » et le recrutement d’un (ou plusieurs) agent déconcentré sur le domaine, assermenté et dépendant de cette cellule permettrait d’appuyer et de contrôler les mesures de gestion validées. La structure de type EPIC ou une structure pluridisciplinaire type « Parc naturel régional » pourraient également convenir. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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2 PROPOSITION
DE
MOYENS
DE
GESTION
DE
L’ESPACE
NATUREL
PROTEGE
DE
‘OPUNOHU Au terme de l’analyse des outils réglementaires et des structures de gestion des espaces naturels, il est proposé de s’inspirer du cadre du régime des PNR pour la gestion de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu. En effet, cette formule originale de « Parc naturel » : • qui met en oeuvre une politique de développement durable sur des territoires fragiles habités, • menée à l’initiative des territoires et associant le niveau local, le niveau régional et l’État, • qui s’appuie sur un contrat (la charte) ayant une portée juridique, ... peut largement être adaptée aux territoires d’Outre-mer et à l’étranger. Les PNR de la Guyane et de la Martinique existent déjà.

-

associations culturelles représentant de la communauté scientifique (représentation de paysagiste, écologiste, GUMP, CRIOBE) représentant du secteur éducatif (représentation du lycée agricole, CFPA). …

L’unité de gestion et de contrôle du Parc sera la structure de gestion de l’espace naturel de ‘Opunohu . Elle sera chargée de la validation ainsi que du suivi du plan de gestion et des programmes d’actions, du contrôle du respect de la charte du Parc et de la gestion administrative. Elle se réunira au minimum 2 fois par an.

Les moyens suivants sont proposés pour la gestion de l’espace naturel protégé.

2. L’équipe permanente :

2.1

Pour mettre au point et réaliser ses programmes, l’unité de gestion et de contrôle du Parc recrute un directeur du parc et une équipe permanente.

Les
entités
de
gestion
de
l’espace
naturel
protégé

1. L’unité de gestion et de du Parc de ‘Opunohu Il est proposé avec le classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé de déléguer à une unité de gestion des pouvoirs de gestion et de contrôle. L'aménagement et la gestion de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu sont confiés à une unité de gestion et de contrôle du Parc, regroupant la commune de Moorea et la Polynésie française, représentée par les différents ministères ou services techniques concernés DIREN, SDR, STO, SCP, et Délégation à la Recherche (DRC) et SAU. Les représentants des acteurs de la société civile de l’espace naturel protégé pourront également être incorporés à cette unité de gestion et de contrôle : -

-

représentant des prestataires de tourisme et d’activités de loisirs (GIE Moorea Tourisme, guide de randonnée, prestataires de service type safaris, …) représentant du secteur primaire (agriculteurs, éleveurs, aquaculteurs, chasseurs, pêcheurs) représentant des associations de protection de l’environnement et

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

Afin de permettre à l’unité de gestion de remplir son rôle dans la conduite du plan de gestion, il semble nécessaire de disposer d'une équipe permanente sur place, chargée de la mise en oeuvre opérationnelle de la charte, proposer, animer et fait aboutir les actions engagées par l’unité de gestion du Parc . Le directeur du parc et de l’équipe permanente sont entre autres chargés : - du montage et du suivi : - des actions opérationnelles - de la transcription des orientations dans les documents d’urbanisme - des dossiers financiers - de la recherche de partenariats - de l’organisation des actions de communication et de sensibilisation - d’être les interlocuteurs privilégiés et médiateurs, ils facilitent la compréhension du plan de gestion et sa mise en œuvre ; À ce titre, ils servent d’intermédiaire entre les membres de l’unité de gestion et de contrôle, la Polynésie française, les usagers et la population,

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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-

… pour une meilleure transversalité et concertation autour de la gestion du site ; d’assurer une continuité des actions engagées et à engager.

Cette équipe pluridisciplinaire devra regrouper des compétences de haut niveau en matière d’environnement et de gestion de l’espace, d’aménagement, de développement économique et touristique, d’animation culturelle et de valorisation du patrimoine, d’information et de sensibilisation du public. Le directeur du parc aura pour rôle également l’animation et la coordination des réunions des membres de l’unité de gestion et de contrôle. Il pourra s’accompagner d’un conseil scientifique. 3. Le conseil scientifique :

2.2

Les
outils
de
gestion
de
l’espace
naturel
protégé

1. La charte de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu : La charte de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu est le document contractualisant l’expression de la reconnaissance partagée des valeurs du territoire vers un projet d’évolution commun. La charte de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu détermine pour la superficie du site classé les orientations de protection, de mise en valeur et de développement, ainsi que les mesures permettant de les mettre en oeuvre. La « charte de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu » est le document contractuel de référence de l’espace naturel qui définit les moyens de gestion du site :

L’unité de gestion et de contrôle du Parc se dote d’un conseil scientifique, chargé d’éclairer les décisions et avis de l’unité de gestion grâce à sa capacité d’expertise. Le conseil scientifique aura pour rôle de suivre l’évolution du site et d’évaluer les projets et actions proposées sur la zone d’étude, en respect avec la charte de l’espace naturel protégé.

-

Le conseil scientifique sera composé de membres sélectionnés pour leur capacité d’expertise dans les thématiques suivantes :

-

-

-

Paysage Ecologie Agronomie Archéologie Tourisme

Les membres du conseil scientifique, à même de répondre aux thématiques ci-dessus, pourront être mobilisés des services publiques du Pays, des organismes de recherches basés à Moorea, ou du secteur privé (bureau d’études, consultant experts, ...) : - DRC, - Université de la Polynésie française (UPF) - STO - SDR - DRC - CRIOBE, - GUMP - ...

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

le niveau de préservation et de valorisation souhaité, le cahier des charges du site classé, les traductions réglementaires du classement à mettre en place (ex : un travail de concertation avec la commune pour la révision du PGA sera par exemple nécessaire), les contraintes et réglementations supplémentaires, imposées aux acteurs, la délimitation de l’espace naturel protégé le zonage des différentes aires de gestion.

La charte comporte un plan élaboré à partir d'un inventaire du patrimoine indiquant les différentes zones du parc et leur vocation, accompagné d'un document déterminant les orientations et les principes fondamentaux de protection des structures paysagères sur le territoire du parc. La charte constitutive sera élaborée par l’unité de gestion du Parc, en concertation avec les partenaires intéressés, avant d'être soumise à l'enquête publique. Son contenu reprendra les principes énoncés ci-dessus au § 1.2.2 : -

Définition du projet d’évolution de ce territoire commun et des objectifs de préservation et de valorisation, Réglementation, Délimitation du site classé et zonage des différentes unités de gestion.

Au terme de cette étude et suite à la proposition de moyens de gestion, il est proposé une charte dans le § 4. suivant, sur laquelle pourra s’appuyer

Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

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l’unité de gestion de l’espace naturel protégé pour rédiger la charte finale. 2. Le plan de gestion : Le plan de gestion est l’outil opérationnel concrétisant les objectifs choisis en terme de gestion dans la charte de l’espace naturel protégé, à travers un programme d’actions. Le plan de gestion comprendra : -

5. Le P.A.D. ou le schéma directeur de ‘Opunohu :

Une stratégie et programme d’action La mise en œuvre du projet et son animation Le suivi et l’évaluation des actions

Un Plan d’Aménagement Détaillé (PAD) de ‘Opunohu est en cours de réalisation par le SAU. Le PAD est un acte réglementaire et un instrument de planification de l’espace à l’échelle de la parcelle.

3. Le programme d’actions : Les actions à mettre en oeuvre dans le plan de gestion doivent répondre aux objectifs fixés dans la charte de l’espace naturel protégé. Les actions proposées à titre indicatif pour le plan de gestion de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu (voir propositions d’actions Partie 4) ont été élaborées dans l’objectif de préserver et mettre en valeur le patrimoine paysager, naturel et culturel, et sont regroupées au travers des thèmes suivants : -

-

-

Valoriser le capital paysager, naturel et architectural, principaux atouts pour la promotion des loisirs et du tourisme et témoignage de la culture d’un espace. Affirmer l’identité régionale en exploitant les potentialités représentées par les qualités d’accueil d’une région préservée des nuisances propres aux grands centres urbains. Préserver et valoriser les paysages ruraux et touristiques.

Le PAD de ‘Opunohu servira de schéma directeur et définira les orientations réglementaires d’aménagement et d’urbanisme de ‘Opunohu, parcelle par parcelle

Les actions définies dans le plan de gestion font appel à des compétences pluridisciplinaires qui doivent être gérées par l’unité de gestion du Parc. Il est nécessaire d’avoir, en plus du directeur du parc, l’implication d’un élu communal « leader » pour incarner la volonté politique locale dans le projet stratégique d’évolution du site classé défini dans la charte et porter la mise en œuvre du plan de gestion :

-

Ses priorités sont de :

-

Agriculture raisonnée Maîtrise de l’urbanisation Développement d’un tourisme écologique et culturel Gestion du site classé

4. La mise en œuvre du plan de gestion :

-

Le manque de temps et de ressources financières est la raison principale qui empêche l’adoption de stratégies de conservation de la nature. Mais en identifiant simplement les priorités, les possibilités et les problèmes principaux, et en traçant un plan d’action pratique et réaliste, la stratégie ne nécessite ni énormément de temps, ni énormément d’argent. En concentrant les idées, elle peut faire économiser de l’argent.

Associé aux objectifs du classement de l’espace naturel protégé, le PAD de ‘Opunohu permettra d’intégrer les principes de la charte, de valorisation et de préservation du capital naturel et paysager, aux orientations et réglementations d’aménagement de chaque parcelle du site sur le long terme.

Légitimité du leader : il doit être clairement désigné et reconnu pour une transparence des démarches Il doit pouvoir y consacrer du temps Il doit disposer d'une marge de manoeuvre suffisante (transversalité du projet)

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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3 PROPOSITION
DE
CHARTE
ET
PROPOSITIONS
D’ACTIONS 3.1

Propositions
de
charte
de
l’espace
naturel
protégé

La Commune de Moorea et le Pays souhaitent s’engager dans le classement et la gestion du paysage de la baie de ‘Opunohu pour la préservation et la valorisation du patrimoine naturel, paysager, culturel, touristique et économique de ce site remarquable. Après avoir réalisé un diagnostic du territoire de la vallée et de la baie de ’Opunohu et identifié les enjeux pour le paysage d’aujourd’hui et de demain, il est désormais vital que soient mises en place des recommandations sur son paysage, ses valeurs et son identité. Fondée à la fois sur le travail d’expertise physique, géologique, historique et une analyse sensible du paysage, la charte de l’espace naturel protégé devient ainsi une stratégie efficiente pour accompagner le développement territorial du site et la préservation du paysage. C’est donc à un ensemble de problématiques, liées à la fragilisation du paysage du quotidien ou de demain, que la charte de l’espace naturel protégé tente de répondre. Elle propose des pistes d’action, sur les court et moyen termes, à tous ceux qui vivent sur – ou avec – le territoire. Elle est l’amorce d’une réflexion préalable à la mise en œuvre du Plan de gestion du site classé, voir d’un Plan d’Aménagement détaillé (PAD).

La Charte a vocation à être un guide pratique et opérationnel pour les élus de la commune, ses habitants et les usagers du territoire. Elle est ainsi un élément d’aide à la préservation du paysage, au développement économique et à la valorisation du territoire. Une proposition de charte de l’espace naturel protégé est présentée cidessous. Cette charte s'adresse à tous les acteurs du territoire de ‘Opunohu, publics et privés. Elle donne un aperçu synthétique et pratique des dispositions que nous devons prendre dans l’aménagement du site et dans l'avenir pour garantir au paysage de la baie et de la vallée de ‘Opunohu toutes ses qualités et sa pérennité. S’inscrivant dans le prolongement du classement de la baie de ‘Opunohu en Paysage protégé, la charte de l’espace naturel protégé de la baie de ‘Opunohu doit nous aider à préserver le site et le paysage de ‘Opunohu, aussi bien que sa valorisation et son devenir de manière globale et locale. Ce document est évolutif et pourra être complété et mis à jour, afin d’être le fruit d’un travail en commun témoignant de la volonté des acteurs du site, pour affirmer une cohérence et un objectif commun pour la préservation et la valorisation du paysage de ‘Opunohu.

CHARTE DE L’ESPACE NATUREL PROTEGE DE LA BAIE DE ‘OPUNOHU ('ÖPÜNOHO) (LE « PARC NATUREL DE ‘OPUNOHU » OU LE «

PARC TERRITORIAL DE ‘OPUNOHU)

Préambule La beauté du paysage de la baie de ‘Opunohu a fait la renommée de ce site remarquable. Le patrimoine naturel, culturel et le paysage de la baie de ‘Opunohu constituent une valeur essentielle pour la fonction touristique du site et pour le développement économique de la Commune de Moorea. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Cependant, le milieu subit des pressions anthropiques grandissantes. Malgré la vocation agricole de la vallée, la mise en culture de nouveaux lotissements agricoles atteint ses limites. Les équipements, aménagements, lotissements agricoles, projets publics ou privés divers, cohérents ou non avec l’esprit du site, progressent dans la vallée et sur le littoral de ‘Opunohu. Il est primordial de stopper la dégradation du paysage de cette baie liée au mitage de l’espace par l'habitat et l’intensification des cultures d’ananas. Afin d’éviter un lotissement banalisé de concessions, il faut parvenir à créer une synergie de l’ensemble des usagers, population, acteurs et décideurs autour d’objectifs communs pour la préservation du paysage de ‘Opunohu et la valorisation des différentes potentialités. Le paysage ne peut être maintenu et développé de façon durable qu'à la condition d’une réelle prise de conscience de sa valeur et de sa fragilité, tant par les habitants et les élus que par l’ensemble des acteurs de l'aménagement. Notre environnement est une richesse qu’il nous faut préserver et nos paysages sont l'identité de ce territoire. Le paysage est un espace sur lequel nous laissons une trace. Lieu d'histoire, il est également notre espace de vie, de loisirs et de travail. Notre territoire s'adapte, se transforme et se développe. Il relève donc de notre responsabilité d’accompagner ces mutations.

Chapitre I – Le diagnostic : Désignation Le toponyme « ‘Opunohu » est utilisé dans la présente charte. Il est proposé par le Service de la Culture et du Patrimoine de restituer le nom d’usage d’origine « 'Öpünoho » au site et à l’espace naturel protégé. Localisation La baie et la vallée de ‘Opunohu sont situées sur le versant Nord l’île de Moorea, dans le district de Papetoai, archipel de la Société, îles du vent. L’espace naturel protégé de la Baie de ‘Opunohu comprend : -

l’ensemble des crêtes et sommets du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, la baie de ‘Opunohu et la passe Tareu au nord, les vallées de 'A'araeo, Urufara et Taiaru à l’ouest, le versant Ouest du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est. Capital naturel

Les plus hauts sommets des montagnes de Moorea s’ordonnent autour de la vallée de ‘Opunohu, formant un vaste cirque, débouchant sur la baie profonde et étroite vers la passe et l’océan Pacifique. La vallée de ‘Opunohu présente des formations végétales variées et riches, ainsi que plusieurs espèces végétales et animales protégées. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Il apparaît ainsi des formations végétales prioritaires : - forêt de Neonauclea - forêt de Serianthes - forêt de Rhus - forêt de Metrosideros - forêt mésophile de Hibiscus - forêt de Inocarpus. Capital culturel La vallée de ‘Opunohu fut autrefois très peuplée. Plus de 500 structures archéologiques ont été recensées. Les recherches archéologiques suggèrent une occupation qui remonte au moins à 1600. Historique Le paysage est l’héritage que nous laisse l’histoire. La vocation agricole de la vallée de ‘Opunohu depuis la fin du XIXème siècle, puis du Domaine de Opunohu depuis les années 1960, a eu pour effet d’ouvrir le paysage, permettant un regard sur toute la vallée, et de conserver un aspect visuel naturel et authentique de la vue depuis la baie. Usages Depuis, le service du développement rural a mis au profit le domaine territorial pour la foresterie (plantation de falcatas, de pins des caraïbes et de bois précieux) et l’aménagement de lotissements agricoles (plantation d’ananas et parcelles maraîchères). Plusieurs équipements se sont installés sur le domaine territorial dans la vallée (lycée agricole, élevage de crevettes, …), tandis que l’urbanisation du domaine privé progresse sur le littoral de la baie. La beauté du paysage et la richesse des lieux a en outre permis le développement d’activités touristiques et de loisirs dans la vallée et dans la baie (croisiéristes, randonnées, visite d’exploitation agricole, …). Unités paysagères La vallée et la baie de ‘Opunohu rassemble des paysages emblématiques de l’île de Moorea et de la Polynésie française. Le paysage ne se limite pas au panorama vu depuis la baie (point de vue des bateaux de croisières dans la baie), mais les points de vue depuis les sommets sur la vallée et la baie. Le paysage de ‘Opunohu est exceptionnel et reste encore relativement préservé d’une forte urbanisation et d’une forte exploitation agricole. L’analyse paysagère a permis d’identifier 9 entités paysagères (les entités paysagères consistent en un découpage du territoire au regard de critères géographiques et paysagers) : la zone centrale (1), le bassin versant occidental de Amehiti (2), le bassin versant central (3), le bassin versant Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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oriental (4), le bassin versant du Rotui (5), la propriété Kellum (6), le versant Ouest du Mont Rotui, Vaihere (7), la plage publique Ta’ahiamanu (8) et les vallées de 'A'araeo, Urufara et Taiaru (9). Chacune a sa spécificité et sa fonction dans le paysage global du territoire de ‘Opunohu.

Chapitre II – Les enjeux : • • • • • •

Intérêt patrimonial de la flore et de la faune terrestre Foresterie : plantation de pins des caraïbes et de falcatas peu appropriés avec le paysage Lotissements agricoles : développement des lotissements agricoles au dépend des zones naturelles Equipements parfois inappropriés avec l’esprit du site ou qui mériteraient une réhabilitation paysagère Potentiel touristique qui pourrait être davantage mis en valeur Urbanisation peu contrôlée du littoral et des versants de la baie

De multiples usages et pratiques sont effectués dans la vallée de ‘Opunohu par différents acteurs, sans logique avec l’esprit du site, et sans concertation ni gestion appropriée sur le long terme. L’urbanisation non contrôlée du littoral et des versants de la baie est en progression constante. Le paysage de la baie de ‘Opunohu constitue un véritable capital naturel et économique pour l’île de Moorea et la Polynésie. Il est donc fondamental de prendre en compte ce patrimoine pour l’évolution future du site. Intégrés à un projet paysager global à l’échelle du site et à une gestion intégrée entre l’ensemble des acteurs, l’agriculture, le tourisme et la préservation du patrimoine naturel, paysager et culturel pourraient se développer de façon harmonieuse et créer une synergie.

Chapitre III – Administration de l'espace naturel protégé. Article 1er. Dénomination. A définir selon les orientations choisies pour le classement du site (cf. article 9) : Proposition 1 : L’espace naturel protégé de ‘Opunohu est dénommé le « Parc naturel de ‘Opunohu ». Proposition 2 : L’espace naturel protégé de ‘Opunohu est dénommé le « Parc territorial de ‘Opunohu ».

Article 2. Administration. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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L'administration de l'espace naturel protégé est confié par l’arrêté de classement de l’espace naturel protégé à une unité de gestion et de contrôle de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu, dénommé « Unité de gestion et de contrôle du Parc naturel de ‘Opunohu » (proposition 1) ou « Unité de gestion et de contrôle du Parc territorial de ‘Opunohu » (proposition 2). L’unité de gestion et de contrôle regroupe la commune de Moorea et la Polynésie française, représentée par les différents ministères ou services techniques concernés DIREN, SDR, STO, SCP, et Délégation à la Recherche (DRC) et SAU. Les représentants des acteurs de la société civile de l’espace naturel protégé pourront également être incorporés à l’ unité de gestion et de contrôle du Parc. Le budget de fonctionnement de l’unité de gestion et de contrôle du Parc de ‘Opunohu est financé par les participations des membres qui la gère. Il est complété par des subventions sur opérations d’origines diverses (Fonds Européens, États, autres partenaires privés, associations, ...). Article 3. Gestion. La gestion de l’espace naturel protégé est déléguée à une unité de gestion : le « « Unité de gestion et de contrôle du Parc naturel de ‘Opunohu » (proposition 1) ou « Unité de gestion et de contrôle du Parc territorial de ‘Opunohu » (proposition 2). L’unité de gestion du Parc est la structure de gestion opérationnelle du Parc. Elle sera chargée de la réalisation du plan de gestion, du suivi dans l’élaboration du programme d’actions, du contrôle du respect et de l’application de la charte du Parc et de la gestion administrative. Les membres de L’unité de gestion du Parc se réuniront périodiquement, au minimum 2 fois par an. Article 4. Personnel. Pour mettre au point et réaliser ses programmes, l’unité de gestion du Parc recrute un directeur et une équipe permanente pluridisciplinaire, regroupant des compétences de haut niveau en matière d’environnement et de gestion de l’espace, d’aménagement, de développement économique et touristique, d’animation culturelle et de valorisation du patrimoine, d’information et de sensibilisation du public. L’unité de gestion du Parc se dote d’un conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions et avis de l’organisme de gestion grâce à sa capacité d’expertise. Le conseil scientifique sera composé de membres sélectionnés pour leur capacité d’expertise dans les thématiques suivantes : -

Paysage Ecologie Agronomie Archéologie Tourisme

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Les membres du conseil scientifique seront nommés pour une durée de 1 an minimum. Le conseil scientifique se réunira périodiquement à la demande de l’unité de gestion du Parc. Le directeur du parc se chargera de l’animation des séances de l’unité de gestion du Parc et du conseil scientifique. Article 5. La charte de l’espace naturel protégé. La présente charte est le document contractualisant l’expression de la reconnaissance partagée des valeurs de l’espace naturel protégé vers un projet d’évolution commun. Elle sera le réel cahier des charges de l’espace naturel protégé. Son contenu et sa portée sont amenés à évoluer selon les volontés et exigences des acteurs du site. Son contenu reprend les principes ci-dessous : -

Identification des intérêts patrimoniaux et enjeux de l’espace naturel protégé considéré Définition du projet d’évolution du territoire commun, objectifs de préservation et de valorisation, Administration et gestion de l’espace naturel protégé.

La charte pourra s’appuyer sur les recommandations proposées par Tanret. D et al., 2012, Plan de paysage de ‘Opunohu - Étude relative au classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé. Article 6. Le plan de gestion. Le plan de gestion est l’outil opérationnel concrétisant les objectifs choisis en terme de gestion dans la charte, à travers un programme d’actions. Le plan de gestion comprendra notamment : -

Stratégie et programme d’actions Mise en œuvre du projet et animation Suivi et évaluation des actions

Le plan de gestion est mis en œuvre par l’unité de gestion de l’espace naturel protégé. Le plan de gestion est rédigé et finalisé avec l’arrêté de classement de l’espace naturel. Il reprend notamment les éléments du Plan de paysage de ‘Opunohu - Étude relative au classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé. Article 7. Conventions relatives à l'espace naturel protégé.

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La mise en place de certains équipements, de certaines études ou de missions particulières pourra faire l'objet de conventions passées entre l l’unité de gestion du Parc et des personnes physiques ou morales. Article 8. Relations entre l'espace naturel protégé et les associations. Toute association dont les buts sont en accord avec les principes définis dans la présente charte pourra se voir confier des missions ou tâches particulières.

Chapitre II – Plan et limites de l'espace naturel protégé. Article 9. Les limites de l'espace naturel protégé. 2 propositions pour la délimitation et la catégorie de classement de l’espace naturel protégé : Proposition 1 : Classement mixte en catégorie V Paysage protégé et en catégorie II Parc territorial. Variante 1 : Classement mixte en catégorie V Paysage protégé et en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre uniquement L'espace naturel protégé est limité comme suit : Parc territorial : - l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, Paysage protégé : - la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. - le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, - le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, - les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest. Variante 2 : Classement mixte en catégorie V Paysage protégé et en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre et marine L'espace naturel protégé est limité comme suit : Parc territorial : - l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, Paysage protégé : - la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest, la baie de ‘Opunohu et la passe Tareu au nord. Proposition 2 : Classement unique en catégorie II Parc territorial.

Variante 1 : Classement unique en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre uniquement L'espace naturel protégé Parc territorial est limité comme suit : -

l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest.

Variante 2 : Classement unique en catégorie II Parc territorial – emprise terrestre et marine L'espace naturel protégé est limité comme suit : -

l’ensemble des crêtes et sommets et la zone de haute montagne au du fond de la vallée de ‘Opunohu au sud, la vallée de ‘Opunohu hormis la zone classée en Parc territorial. le littoral de la baie de ‘Opunohu, de la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est à la Pointe Vaitapu (Taiaru) à l’ouest, le versant du Mont Rotui, de Vaihere à la plage publique de Ta’ahiamanu à l’est, les vallées de Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru) à l’ouest, la baie de ‘Opunohu et la passe Tareu au nord.

Article 10. Objectifs et vocation des différentes zones. Le régime de l'espace naturel protégé de ‘Opunohu concilie la nécessité de conservation de son patrimoine naturel, paysager et culturel avec l'utilisation durable de ses ressources et son ouverture au public. Ainsi, les objectifs généraux de cet espace, définis par l'arrêté de classement, sont les suivants : - la préservation et la valorisation du paysage de ‘Opunohu - la préservation du patrimoine naturel et culturel, - le tourisme, les loisirs et l'éducation. - la préservation des espèces et de la diversité génétique, Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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le maintien des fonctions écologiques et notamment la protection de la ressource en eau, la protection des espèces en danger, rares, vulnérables ou d'intérêt particulier, la recherche scientifique,

En raison d'objectifs de gestion différents et de sensibilité variable à la l’occupation humaine, l'espace naturel a été subdivisé en deux aires de gestion telles qu'indiquées sur les cartes 21, 22, 23 et 24 (annexées à la charte) : - Aire de gestion 1 : vallées et littoral avec occupation humaine (relevant de la catégorie V Paysage protégé dans la proposition de classement 1), - Aire de gestion 2 : moyenne et haute altitude (relevant de la catégorie II ou Parc territorial dans la proposition de classement 1). Les objectifs de gestion poursuivis dans l’aire de gestion 1 vallées et littoral avec occupation humaine (Paysage protégé dans la proposition de classement 1) sont la préservation du patrimoine naturel, paysager et culturel, le tourisme et les loisirs et l’utilisation durable des ressources des écosystèmes naturels. Les objectifs de gestion poursuivis dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude, (Parc territorial dans la proposition de classement 1) sont la préservation des espèces et de la diversité génétique, le maintien des fonctions écologiques tout en permettant et promouvant la fréquentation du public. Les orientations stratégiques de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu selon les 2 aires de gestion sont présentées ci-dessous. Article 11. Programme d’actions. Afin de répondre aux objectifs de la charte, des actions devront être mises en oeuvre au travers des thèmes suivants : -

Agriculture raisonnée Maîtrise de l’urbanisation Développement d’un tourisme écologique et culturel Gestion de l’espace naturel protégé

Les actions pourront s’inspirer des actions proposées dans Étude relative au classement de la baie de ‘Opunohu en espace naturel protégé, Plan de paysage de ‘Opunohu, Tanret D. et al. 2012.

Chapitre III – Actions à mener et mesures à prendre. Article 12. La préservation du paysage et la protection des écosystèmes. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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L’objectif premier du classement est la préservation du paysage de ‘Opunohu. Dans l’aire de gestion 1 vallées et littoral avec occupation humaine (Paysage protégé dans la proposition de classement 1) : L’ensemble des projets, actions, infrastructures, équipements ou activités situés sur le périmètre de l’espace naturel protégé devront respecter les objectifs de la charte de l’espace naturel protégé et être réalisés en logique avec la préservation du paysage. Ils seront soumis à l’avis de l’administration de l’espace naturel protégé, l’unité de gestion du Parc, pour autorisation, en plus des réglementations en vigueur en Polynésie française. L’un des objectifs est la protection et la préservation des écosystèmes, c’est-à-dire des plantes et des animaux qui y existent naturellement ainsi que des conditions matérielles, sol et sous-sol, et des phénomènes biologiques qui leur servent de support. Il est proposé de classer les formations végétales de moyenne et haute altitude dans une zone de gestion différente (Parc territorial dans la proposition de classement 1), afin de renforcer la protection des écosystèmes, tout en permettant et valorisant l’activité de randonnée pédestre dans cet espace. Ainsi, l’administration de l’espace naturel s’efforcera de veiller au respect de l’équilibre du milieu naturel. Dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1) : L’objectif principal du classement dans cette zone est la protection et la préservation des écosystèmes, c’est-à-dire des plantes et des animaux qui y existent naturellement ainsi que des conditions matérielles, sol et sous-sol, et des phénomènes biologiques qui leur servent de support. Toute forme d’aménagement (agriculture, construction même sommaire sauf panneaux signalisation de randonnée) est interdite dans l’aire de gestion 2 (Parc territorial dans la proposition de classement 1). Article 13. Le développement d’une agriculture raisonnée. Dans l’aire de gestion 1 vallées et littoral avec occupation humaine (Paysage protégé dans la proposition de classement 1) : Les activités rurales quelles qu’elles soient (agriculture, foresterie, élevage, aquaculture, horticultures, …) sur l’ensemble de cette aire de gestion devront être menées de manière à s’intégrer dans le paysage de ‘Opunohu et préserver les écosystèmes, et notamment respecter les principes suivants : -

Pentes : zones mécanisables dont les pentes sont inférieures à 14% ; Pédologie : prendre en compte de la qualité agricole des sols ; Conservation des zones d'intérêts patrimoniaux : habitats sensibles, sites archéologiques, points de vue paysagers, ... ; Protection des berges : conservation d'une bande boisée de 20 m minimum de part et d'autre des cours d'eau ; Intégration paysagère : prise en compte de l'aspect paysager dans l’aménagement et l’exploitation des activités ;

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Techniques d’agriculture raisonnée : limitation des intrants, promotion des engrais naturels, généralisation du paillage sur les cultures d'ananas, culture en alternance, amélioration du renouvellement des parcelles agricoles … ; Inciter les agriculteurs à l'agrotourisme ; Promouvoir l'agriculture de bocage : petites parcelles délimitées par des haies, bandes végétales, alternance des espèces cultivées, …

Tout nouveau projet du secteur primaire (défrichement, aménagement de lotissement agricole, élevage, infrastructures annexes, …) sur le périmètre de l’espace naturel protégé sera soumis à l’avis de l’administration de l’espace naturel protégé, l’unité de gestion du Parc, en plus des réglementations en vigueur en Polynésie française. Dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1) : Toute forme d’agriculture (défrichement, mise en culture, plantations) est interdite dans l’aire de gestion 2 (Parc territorial dans la proposition de classement 1). Article 14. La maîtrise de l’urbanisation. L’un des objectifs prioritaire de l’espace naturel protégé est la maîtrise de l’urbanisation, pour limiter le mitage de l’espace et les atteintes sur le paysage. Dans l’aire de gestion 1 vallées et littoral avec occupation humaine (Paysage protégé dans la proposition de classement 1) : L’objectif est de limiter les nouvelles constructions sur le domaine territorial, et d’effectuer un contrôle rigoureux du respect des réglementations d’urbanisme et d’environnement pour les installations existantes et projetées, en accord avec l’esprit des lieux et les principes de la charte. Aménagement et réhabilitation paysagère de l’entrée de la vallée de ‘Opunohu et du domaine territorial Afin de limiter la création d’un goulet d’étranglement à l’entrée de la vallée de par l’implantation de diverses infrastructures non appropriées avec l’esprit des lieux, l’entrée de la vallée devra être réhabilitée. L’entrée de la vallée constitue la porte d’accès à la partie centrale de l’espace naturel protégé, les nouvelles constructions doivent être interdites (ou sévèrement limitée). Unité de gestion du domaine public et du domaine privé Afin d’éviter la création d’un lotissement banalisé de concessions dans le domaine territorial et le mitage de l’espace sur l’ensemble de la baie, une unité de gestion devra coordonner et intégrer les projets et actions des affectations du domaine public et des propriétés privées, en respect des principes de la charte de l’espace naturel protégé. Conservation du domaine public maritime La structure de gestion du site classé devra s’efforcer de faire respecter la conservation du domaine public maritime, notamment l’interdiction de remblayer sur le lagon pour les usages privés. Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Maîtrise de l’urbanisation sur les bords de la baie Les projets de constructions sur la plaine et les versants de part et d’autre de la baie de ‘Opunohu devront respecter les réglementations d’urbanisme et notamment l'interdiction de construire au-dessus de 40 m sur les hauteurs, et, de surplus, intégrer les principes de la charte de l’espace naturel dans leur projet. Les prescriptions architecturales Les habitations sur le domaine privé du littoral seront restreintes et les nouvelles constructions seront favorisées côté montagne dans les vallées Ofaitere ('A'araeo), Urufara et Vaitapi (Taiaru), voir en dehors de l’emprise de l’espace naturel protégé vers le village Papetoai et à l’est de la plage publique Ta’ahiamanu. Des prescriptions de qualité architecturale seront imposées pour toutes constructions, avec notamment la prise en compte de l'aspect paysager dans l’aménagement et l’exploitation des activités, la définition des matériaux de construction et de la couleur des toitures, la hauteur maximale des constructions et l’obligation de clôtures végétales naturelles le long de la route de ceinture. Les voies de circulation Les voies principales feront l’objet de traitements particuliers, avec par exemple l’aménagement des abords, la création d’ouverture sur les vues les plus intéressantes. Les parkings et les voies de circulation seront isolés autant que possible des espaces naturels et des lieux de visite. Tout nouveau projet d’aménagement et d’urbanisme (défrichement, terrassement, remblai, constructions, …) sur le périmètre de l’espace naturel protégé sera soumis à l’avis de l’administration de l’espace naturel protégé, l’unité de gestion du Parc, en plus des réglementations en vigueur en Polynésie française. Dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1) : Toute forme d’urbanisation (défrichement, terrassement, construction même sommaire) est interdite dans l’aire de gestion 2 (Parc territorial dans la proposition de classement 1). Article 15. Le développement d'un tourisme écologique et culturel. L’espace naturel protégé vise également à mettre en valeur le paysage de ‘Opunohu à travers le développement du potentiel touristique et des activités sportives et de loisirs. L’administration de l’espace naturel veillera à mettre en œuvre une politique du tourisme et des activités de loisirs, en lien avec le patrimoine écologique et culturel du site, dans le cadre des orientations définies par l’arrêté de classement et par la présente charte. Dans l’aire de gestion 1 vallées et littoral avec occupation humaine (Paysage protégé dans la proposition de classement 1) : Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Loisirs et sports L’aménagement de l’espace naturel tend à développer les randonnées pédestre et équestre, la découverte des structures archéologiques et l'observation du patrimoine naturel, notamment le paysage. La signalisation, l'aire d'accueil et les différents panneaux faciliteront la connaissance de l'espace naturel et mettront en valeur son intérêt touristique. Animation culturelle Les actions culturelles mettront en valeur l’histoire, le mode de vie des anciens habitants de ‘Opunohu et les traditions populaires. Animation pédagogique Des programmes de sorties ou de classes vertes seront élaborés en coopération avec les établissements scolaires de ‘Moorea et le ministère en charge de l’éducation dans le but de sensibiliser la jeunesse de l'île à la préservation de leur environnement et de leur patrimoine naturel et culturel. Des actions seront menées en parallèle pour la formation des enseignants et des élèves du lycée agricole. Point d’accueil Afin d'accueillir le public dans des conditions compatibles avec la préservation du paysage et la mise en valeur du patrimoine touristique, écologique et culturel, un point d’accueil sera réalisé. La création d’un point d’accueil de type « Maison du Parc » avec un parking adapté regroupera les infrastructures des activités culturelles, artisanales, sportives, commerciales et d'informations dans une même zone au centre du site. Un ensemble de panneaux d'informations des différentes activités proposées sera ainsi disposé au sein du Point d’accueil, afin de diffuser les informations pratiques et les visiteurs vers les différentes zones d'intérêts de la vallée et de la baie. Ce point d’accueil permettra de concentrer les infrastructures, de bénéficier d’un pouvoir attractif plus important, de préserver l'aspect naturel du reste du domaine et de limiter son mitage. Une signalisation sera également disposée aux entrées de l'espace protégé pour informer les visiteurs de leur arrivée dans l’espace naturel protégé de la baie de ‘Opunohu, le « Parc naturel de ‘Opunohu ». Dans l’aire de gestion 2 moyenne et haute altitude (Parc territorial dans la proposition de classement 1) : L’aire de gestion 2 tend à développer les randonnées pédestre et équestre, la découverte des structures archéologiques et l'observation du patrimoine naturel, notamment l'avifaune. Une signalisation adaptée des sentiers de randonnées sera mise en oeuvre. Toute installation destinée à l’hébergement du public est interdite dans l’aire de gestion 2 (Parc territorial dans la proposition de classement 1). Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Article 16. Inventaire, protection et conservation des sites archéologiques et historiques de l’espace naturel. L’un des objectifs est la protection et la conservation des sites archéologiques et historiques. Un inventaire archéologique exhaustif de l’espace naturel protégé devra être effectué ou coordonné par le département archéologie du service de la culture et du patrimoine selon des modalités à établir. Il consistera notamment à étudier et relever les structures nouvellement localisées depuis les derniers inventaires archéologiques. Le patrimoine archéologique dans l’espace naturel protégé sera mise en valeur correctement, notamment par la réalisation (ou le renouvellement) de panneaux ou d'affiches dévoilant et détaillant l'occupation ancienne de ‘Opunohu, et de mesures adaptées comme l’éloignement des accès par rapport aux sites.

Chapitre V – Modalités de révision de la charte. Article 17. Révision de la charte. Afin de conserver à l'espace naturel protégé de ‘Opunohu, une possibilité d'adaptation aux besoins des usagers et une certaine souplesse dans sa conception, sa réalisation et sa gestion, la présente charte devra être révisée et soumise au conseil des ministres pour approbation tous les trois ans. L’unité de gestion du Parc sera chargé de la révision de la charte.

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3.2

50
Propositions
d’actions

Suite au diagnostic détaillé de l’environnement et des usages du site d’une part, puis de la définition d’un projet d’évolution du territoire d’autre part, des actions peuvent être proposées pour orienter les principes d’aménagement et suggérer des traitements des points forts et des points noirs Les propositions ci-dessous visent à répondre aux objectifs fixés par la charte de l’espace naturel protégé « Parc naturel de ‘Opunohu » : - Agriculture durable et raisonnée - Maîtrise de l’urbanisation - Développement d’un tourisme écologique et culturel - Moyens de gestion de l’espace naturel protégé

Tableau
16
:
50
propositions
d’actions

 Objectif : Agriculture durable et raisonnée Activité

Cours d'eau

Éléments de réglementation et gestion Déboisement : Protection des berges : conservation d'une bande boisée de Délibération Perte végétation ripisylves et 20 m minimum de part et d'autre des cours d'eau n°13/1958 du 7 février habitats sensibles rôle 1958, sur le régime Interdiction de curage d'écrêteur de crues. des eaux et forêts en Polynésie française Augmentation de l'érosion, transport des matières en suspension vers l'aval et dans la baie, perte d'habitats sensibles. Contraintes

Extension des zones agricole Perte d'habitats sensibles Haies

Forêt

Perte de l'intérêt paysager

Propositions

Conservation des boisements de part et d'autre des pistes et des parcelles agricoles.

N° proposition 1

2

Rôle primordial des haies : niche écologique, écrêteur de crues, piégeage des sédiments, maintien d'un paysage bocager

Développement d'espèces Programme forestier : envahissantes et indésirables Conservation des habitats sensibles et des forêts primaires Perte d'habitats sensibles Conservation des sujets d'intérêts patrimoniaux Perte de l'intérêt paysager Éradication des espèces indésirables

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Arrêté n° 1506 CM du 29 septembre 2011

3

Zones d'habitats remarquables à classer en zone NDF page 195/218


Objectif : Agriculture durable et raisonnée Activité

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition

Reboisement des crêtes et des collines avec des espèces indigènes par clairières, création de point de vue Plantations de bois précieux Exploiter les bois de plantations de Pins des Caraïbes et Falcata Réhabilitation de l'arboretum Cloisonnement du domaine Clôtures

Clôtures implantées en limite des bandes boisées pour Cahier des charges maintenir un environnement paysager agréable PAVOC

Empêchent la traversée du domaine et la libre circulation Laisser le libre accès aux pistes communes des promeneurs

Charte du site classé

Pentes : zones mécanisables dont les pentes sont inférieures PGA : Zones à 14% d'habitats remarquables à Pédologie : aptitude des sols à l'agriculture classer en zone NDF Conservation des zones d'intérêts patrimoniaux : habitats Délibération sensibles, sites archéologiques, points de vue paysagers, ... n°13/1958 du 7 février Protection des berges : conservation d'une bande boisée de 1958 eaux et forêts 20 m minimum de part et d'autre des cours d'eau

Lotissements agricoles

4

5

Prise en compte de l'aspect paysager : visibilité des projets depuis les points de vue principaux Arrêté n° 1065 CM du 25 juillet 2011 fixant la liste des substances actives et préparations commerciales de Inciter les agriculteurs à l'agrotourisme et à la labellisation de pesticides autorisées en Polynésie ses produits. française Promouvoir l'agriculture de bocage : petites parcelles délimitées par des haies, bandes végétales, alternance des espèces cultivées arbres fruitiers et ananas Techniques agriculture raisonnée : limitation des intrants (en particulier le durion et l'amétryne), promotion des engrais naturels (urée, fumiers composts), généralisation du paillage sur les cultures d'ananas, culture en alternance de plants de vétiver ou de plantes ayant les mêmes qualités (fixer le sol)

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Objectif : Agriculture durable et raisonnée Activité

Contraintes

Éléments de réglementation et gestion

Propositions

N° proposition

Améliorer le renouvellement des parcelles : utilisation d’un tracteur broyeur préféré à un bulldozer (voir Partie 1 § 3.4). Améliorer la plantation en courbe de niveau et culture en bandes de cycles différents Mise en place de caniveau d’évacuation des eaux pluviales

Élevage de chevrettes (inactif)

Elevage de crevettes

Elevage de chevrettes inexploité Aménagements paysagers de la zone : Arrêté d'affectation n° aujourd'hui, faible rentabilité 448/CM du jardin paysager, jardin d'eau, aménagement de bancs et 14/04/1986 Progression des bâtiments non tables de pique-nique, zone de baignade autorisés Arrêté n° 584/CM du 16/06/1997

6

Progression des bâtiments non autorisés Talus mis à nu Point noir dans le paysage Projecteurs visibles depuis l'ensemble de la vallée la nuit

7

Aménagements paysagers :

Arrêtés de location n° 992/CM du Intégration paysagère des bâtiments, végétalisation des talus 30/07/2002 et n° par des espèces appropriées (eau saumâtre) 798/CM du Limiter le nombre de bâtiments aux prescriptions de l'arrêté 12/06/2003 de location Etudier la possibilité de valoriser et réutiliser les boues des bassins d'élevage Equiper les projecteurs de détecteurs de mouvement. Intégrer la ferme aquacole dans un circuit de visite du domaine.

Déboisements pâturages Pâturage

pour

les Conserver une homogénéité et une l'emplacement des zones de pâturages :

cohérence

dans

8

Limiter la création de nouveaux pâturages qui entraîneraient des déboisements et transformeraient ‘Opunohu en une vaste pelouse Conserver le pâturage dans la plaine à l'entrée de la vallée : point de vue essentiel sur le domaine et la caldeira

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Objectif : Agriculture durable et raisonnée Activité

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion Arrêté n° 1454 AU du 13 juin 1980

Pollution visuelle, olfactive et Porcherie du lycée agricole de 200 porcs environs sur les eaux Projet de porcherie du SDR. Arrêté d'autorisation d'exploiter ICPE obtenu pour 4 bâtiments d'élevage, 426 porcs et un Arrêté n° 21 système d'assainissement par décantation-digestion et MEV/ENV du 30 mars lagunage naturel. 2009 Elevage porcin

N° proposition 9

Contrôler l'application des prescriptions de l'arrêté, notamment le traitement des effluents avant rejet dans le mileu naturel et les analyses de l'effluent rejeté. Intégration paysagère des bâtiments, bande boisée, utilisation du terrain naturel pour cacher les bâtiments Conserver une couverture végétale sur les pistes agricoles pour limiter l’érosion des sols fragiles.

10

Empierrement des pistes, enherbement des bordures Pistes agricoles et forestières

Traiter les pistes agricoles et forestières avec un sensibilité paysagère pour qu'elles soient utilisées par les randonneurs (pédestres, cavalières, 4x4…). Notices ou études d'impact en cas de réalisation de nouvelles pistes Faire participer les professionnels du tourisme utilisant les pistes (safaris 4x4 et quad) à leur entretien.

Pépinière

Si fermeture de la pépinière Gregori, réhabiliter en "maison des agriculteurs" (ou sur un autre site dans la zone du lycée agricole) qui recenserait l’horticulture traditionnelle ainsi qu’une exposition des productions, modes de transformations et vente des produits agricoles locaux.

11

Ce centre pourrait être le point de départ de sentiers thématiques vers les zones cultivées.

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Objectif : Maîtrise de l'urbanisation Activité

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion

Multiplication des ouvrages de Les voies principales : traitements particuliers, aménagement voirie des abords, ouverture sur les vues les plus intéressantes.

N° proposition 12

Banalisation du paysage Voies de circulations

Progression de Mitage de l'espace

Isoler les parkings et les voies de circulation des espaces naturels et des lieux de visite par des écrans de végétation, l'urbanisation pour limiter la visibilité de ces points noirs. Maintenir la piste de la jonction Pao pao – Opunohu en terre afin de ne pas augmenter la fréquentation routière du domaine

Progression et dispersion de Interdire toutes nouvelles constructions (ou limiter constructions hétéroclites dans sévèrement) dans le domaine. le domaine, sans ligne directrice Empêcher la multiplication des affectations du domaine Contribue à déqualifier le site (associations, lots divers, …) qui deviendrait alors un naturel et à banaliser le site lotissement banalisé de concessions. Mitage de l'espace

Affectations au sein du domaine territorial

PGA

13

Charte du site classé Prescriptions de qualité architecturale:

Définir les matériaux, Coordonner la gestion de l’ensemble des affectations au sein les hauteurs, couleurs d’une unité de gestion, en accord avec l’esprit des lieux et les de toiture; principes de la charte. Préconiser le masquage par l'utilisation de la topographie naturelle et de la végétation; Instaurer des obligations de ravalement et de clôtures végétales naturelles; Définir des zones de non aedificandi

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Objectif : Maîtrise de l'urbanisation Activité

Contraintes Goulet d’étranglement

Entrée de la vallée et du domaine territoriale

Lycée agricole

CRIOBE EPHE

Direction de l'équipement

Éléments de réglementation et gestion

Propositions Interdire toutes nouvelles constructions (ou sévèrement) à l’entrée du domaine et de la vallée.

limiter

N° proposition 14

Infrastructures diverses inappropriées avec l’esprit des Projet de réhabilitation paysagère et d’aménagement de lieux l’entrée de la vallée de ‘Opunohu et du domaine (voir annexe 4). Porte d’entrée vers la vallée et dans l’espace naturel protégé peu accueillante et mise en valeur Mitage de l'espace : bâtiments du lycée agricole, centre de formation pour adultes, logements des étudiants, logements des enseignements, … dispersés

Les bâtiments : stopper la progression et la dispersion des Charte du site classé bâtiments dans le domaine, contribuant au mitage de Prescriptions de l'espace. qualité architecturale Isoler les parkings et les voies de circulation du personnel de ceux des visiteurs et de la route d'accès au belvédère

15

Multiplication des bâtiments à Eloigner les nouveaux bâtiments de la route d'accès à la Charte du site classé l'entrée du domaine et de la vallée Prescriptions de vallée : Intégration paysagère des bâtiments, couverture végétale qualité architecturale Nouveaux bureaux, projet de artisanale, parking, futur écomusée… darse et de canal vers la baie, Stopper le projet de darse du CRIOBE pour conserver le projet d'écomusée littoral naturel et ne pas faire boule de neige dans la baie

16

Point noir principal à l'entrée de Les bâtiments : Vérifier l’autorisation la vallée à réhabiliter en priorité de terrassements et Désaffecter la parcelle et déplacer la Direction de l’autorisation de l'Equipement dans un autre secteur de l'île. Réhabiliter le site travaux immobiliers en centre équestre, ... pour du logement du Directeur Logement du Directeur :

17

Réhabiliter la maison en restaurant panoramique, ou structure d'accueil du site classé, ou autre Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Objectif : Maîtrise de l'urbanisation Activité

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition

Revégétaliser les talus des terrassements, aménagements paysagers autour des bâtiments Urbanisation rapide du littoral Non respect de la réglementation du domaine public Enrochements et remblais sur le littoral

Déséquilibres de la courantologie dans la baie dus aux aménagements portuaires (remblais, épis, enrochements), Dégraissement des plages Dégradation du paysage côtier

Police du site classé :

Délibération n°851073 du 25/07/1985 Faire respecter les règlements d'urbanisme et de définit le domaine conservation du domaine public public territorial ainsi Interdiction de remblayer le lagon et le domaine public que les procédures de sa gestion et de sa maritime à titre privé dans le règlement du PGEM conservation Restreindre les habitations sur le littoral et grouper les Règlement du PGEM constructions dans les vallées approuvé par arrêté n° Préférer une protection du littoral par le réaménagement des 410 CM du 21 octobre pentes naturelles par la plantation de Purau ou d'autres 2004 espèces adaptées

Terrassements et constructions Police du site classé : faire respecter les règlements PGA sur la bande côtière et sur les d'urbanisme, notamment l'interdiction de construire auCharte du site classé hauteurs dessus de 40 m sur les hauteurs Terrassements et constructions dans la baie

Dégradation du paysage

19

Masquer les terrassements (avant, pendant et après les travaux) Prescriptions de qualité architecturale : réhabilitation paysagère après travaux obligations de ravalement, définir les matériaux, couleur des toitures, hauteur des constructions, ...

Progression des clôtures en mur Prescriptions de qualité architecturale PGA de parpaing, canisses, tôles, ... Obligations de clôtures végétales naturelles le long de la Charte du site classé le long de la route de ceinture route de ceinture Clôtures

18

20

Extrait du PGA : « Les clôtures sont constituées de haies vives, de grillages, de grillages sur soubassement ou de murs à claires-voies (50% de vide) et répondent aux normes suivantes : - Hauteur maximale des haies vives et grillages, 2 mètres ; - Hauteur maximale des clôtures à claires-voies 2 mètres, y

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Objectif : Maîtrise de l'urbanisation Activité

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition

compris le mur bahut d’une hauteur maximale de 0,60 m ; - Implantation des clôtures à claires-voies et grillages le long des voies publiques ou privées, à une distance de délivré par le service concerné. » L'espace laissé libre minimale de 0,50 mètre, entre la limite de propriété et l'alignement du bord de la voie, est planté de végétaux pour permettre une dissimulation de l'ouvrage, …

Objectif : Développement d'un tourisme écologique et culturel Activité

Domaine Territorial

Éléments de réglementation et gestion les infrastructures des activités culturelles, Comité de gestion sportives, commerciales et d'informations dans Charte du site classé zone, à l'entrée du domaine ou au centre du carrefour de la route traversière et de la route du Plan de gestion

Contraintes

Propositions

Aucune gestion d'ensemble des Regrouper différentes infrastructures et artisanales, activités une même domaine au Manque de concertations entre domaine. les différents acteurs intervenant sur le Domaine Intérêts : préserver l'aspect naturel du reste du domaine, pouvoir attractif plus important, concentration des Pas de schéma dynamique du infrastructures et diffusion vers les différentes zones d'intérêts site de la vallée et de la baie, économies de viabilisation.

N° proposition 21

Aménagement d’un point d’accueil de type «Maison du Parc», qui regrouperait toutes les activités présentes afin d’éviter un mitage du Domaine : centre artisanal, culturel et touristique, commerces agricoles, espaces de restauration, des sanitaires et un parking adapté capable d’accueillir des bus de touristes.

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Objectif : Développement d'un tourisme écologique et culturel Activité

Contraintes

Propositions

Point noir paysager :

Restauration et réaménagement nécessaire du belvédère (voir proposition esquisse Jorcin, 2003 annexe 4)

Aménagement peu esthétique

Belvédère

Peu accueillant visiteurs

pour

les

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition 22

Aménagement d'une boucle sans demi tour Aménagements paysagers

Difficulté de circulation et encombrements les jours de visites des croisiéristes Dégradation des équipements

Aires de repos, points de vue

Randonnées pédestre, équestre et en VTT

Absence d'équipements et Signalisation et aménagements de points de vue d'aire de repos dans le domaine Signalisation et aménagements d'aire de repos, bancs, tables (sauf fare vente lycée agricole) de pique nique

23

Pas de signalétique Mise en place d’une signalétique complète sur les itinéraires d’information et d’orientation praticables, durée, niveau, accès, table d'orientation, fléchages des curiosités accessibles, points de vue, cartes ... Faible mise en valeur du tourisme de randonnée et de Créations de nouveaux sentiers de randonnée découverte de la Nature Créations de sentiers thématiques avec signalétique : agricoles, forestiers, faune et flore, culturels, géologie du site, ...

24

Création ou réaménagement des sentiers existants afin de pouvoir accueillir plusieurs utilisations (équestre/VTT et pédestre) Création d’abris permettant aux visiteurs de se reposer, aménagement de bancs et tables pour pique-niquer Sentiers consacrés cette activité non identifiés

Randonnée équestre

à Création de parcours uniquement réservés aux activités équestres ou VTT

25

Création d'un centre équestre / Club hippique composé de plusieurs manèges, d’une école d’équitation et d’un Club House, qui serait le départ des randonnées équestres et certains pâturages de la plaine pourraient être réservés aux

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Objectif : Développement d'un tourisme écologique et culturel Activité

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition

chevaux. Randonnées en VTT

Visites en bus ou en voiture

Safaris 4x4

Randonnées en quads

Sentiers pas aménagés pour Création de parcours uniquement réservés aux activités assurer la sécurité des équestres ou VTT randonneurs VTT et autres

26

Pas forcément de parcs de Aménagement d'un parking au niveau du centre d'accueil du stationnement appropriés autour parc, capable d’accueillir les visiteurs en voiture et les bus de des sites touristiques touristes

27

Parkings disséminés contribuant Informer et diriger les visiteurs vers les différents sites et au mitage de l'espace activités Occasionne des dégâts dans Réglementer les «safari 4x4» Cahier des charges les plantations et sur les pistes annuel d'entretien des Des circuits nouveaux pourraient être envisagés avec agricoles et forestières, pistes l'aménagement de nouvelles pistes agricoles et forestières notamment par temps de pluie Visites organisées et guidées des installations agricoles, Pas forcément de parcs de horticoles et forestières par des spécialistes stationnement appropriés autour des sites touristiques Faire participer les prestataires de safaris 4x4 et quad à l'entretien des pistes

28

Activités bruyantes peu Faire participer les prestataires de safaris 4x4 et quad à conciliables avec le caractère l'entretien des pistes paisible et l'esprit du site Limiter le volume sonore ou les zones du domaine qui Occasionne des dégâts dans peuvent être parcourues en quad afin de conserver des les plantations et sur les pistes zones de calme agricoles et forestières

29

Encombrement des parcs de stationnement autour des sites touristiques

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Objectif : Développement d'un tourisme écologique et culturel Activité

Contraintes Pas assez mis en valeur

Centre d'accueil pédagogique

Propositions Promouvoir des activités pédagogiques pour les écoles de Moorea (et de Tahiti) en relation avec le site de ‘Opunohu

N° proposition 30

Centre d’accueil pour la Jeunesse ouvert essentiellement en période de vacances scolaires sous forme de ferme pédagogique (ex. à Vaianae : la Ferme du Moua Roa) Faible connaissance l'ensemble des archéologiques

Sites archéologiques

Éléments de réglementation et gestion

de Compléter les campagnes de prospection et inventaires Réglementation sites archéologiques pour définir plus précisément les sites existante sur archéologiques et protéger ces zones. l'obligation de déclarer de nouvelles Faible mise en valeur Obligation de signaler toute découverte archéologique et structures d'"études mémoire" avant travaux sur les sites découverts Nécessité de restauration et de signalisation des lieux Compléter la mise en valeur des sites archéologiques : restauration des sites et création d'itinéraires à thème archéologique

31

Restaurer et aménager d'autres sites et des sites actuels (limiter l'accès directement sur les structures…) Modifier certains sentiers pour les faire passer à coté des maraaes et non pas sur les marae Organiser des reconstitutions historiques Mettre en place la signalétique des lieux Pas d'activité actuellement

Musées

Musée dédié à l'histoire et l'archéologie de la Polynésie en général et sur ‘Opunohu en particulier qui reprendrait les Faible mise en valeur du capital éléments archéologiques, géologiques, faune, flore... naturel, culturel et historique du site Eco-musée sur l'environnement insulaire marin et terrestre

32

Projet d'éco-musée géré par le CRIOBE, axé essentiellement sur l'écologie marine Hébergements touristiques

Absence

La création d'hébergement n'est pas souhaitée sur le site

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Objectif : Développement d'un tourisme écologique et culturel Activité

Restauration

Contraintes

Sports de nature

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition

Absence

Réhabiliter le logement du directeur de l'Equipement en restaurant panoramique

34

Pas de camping dans la vallée

Autoriser le camping sur certaines zones dédiées.

35

Camping

Refuge de randonnées

Propositions

Permis de camping à retirer à la maison d'accueil du site classé Pas de refuge dans la vallée

Création de refuge non nécessaire

Risque de vandalisme

Eventuellement mise en place de simples abris dotés d'informations

Pas d'activité actuellement

Création de parcours de santé (en basse vallée, carrefour route traversière et route du belvédère, belvédère)

36

37

Demande des habitants de Moorea, basse vallée de plus en Création d'un parc acrobatique forestier type "accrobranche" plus fréquentée par les ou « escalarbre » pour tous niveaux. joggueurs dans la semaine et Souhait de la commune et des usagers. 4 propositions ont visiteurs le week end déjà été faites. Projet de M. Nardi rédigé par Giganti (2007) d'accrobranche dans un des reboisements de pins caraïbes au-dessus du Ranch ‘Opunohu valley. Valeur ajoutée au massif forestier Étudier les potentialités de faire du parapente et deltaplane dans la vallée.

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Objectif : Développement d'un tourisme écologique et culturel Activité

Plage publique Ta'ahiamanu

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion

Risque de surfréquentation et Etendre l'accès et l'aménagement à la cocoteraie de l'autre de dégradation du site avec le côté de la route de ceinture projet de débarcadère des Restaurer les bâtiments et les sanitaires de l'école de voile croisiéristes Mouillage des plaisanciers : Bâtiments de l'école de voile obsolètes et peu appropriés Responsabiliser les plaisanciers quant aux dégradations de avec la beauté du site l'environnement marin et la pollution des eaux occasionnées par les eaux noires », « grises » et huiles de vidange Barrière en bois type enclos peu moteurs. appropriée. De simples poteaux en bois pour empêcher l'accès Restreindre le mouillage aux bateaux équipés de boîtes à aux véhicules auraient suffi «eaux noires» et «eaux grises».

N° proposition 38

Interdire le largage des eaux usées dans le lagon. Equiper les lieux de débarquement de poubelles Préserver le Crique Robinson, seule plage de sable blanc restante dans la baie Jardin Kellum et Crique Robinson

Tropical Garden

Golf

39

Promouvoir la visite du Jardin Kellum et inciter les autres riverains de la baie à suivre cet exemple d'intégration paysagère et de jardin tropical. Terrassements, route blanche Intégration paysagère des bâtiments et de la route linairs et habitation au toit rouge points noirs visibles depuis la baie

40

Déboisement de supplémentaires

41

surfaces Projet de golf à ‘Opunohu abandonné. Risque de faible rentabilité. Golf de Temae existant à Moorea au bord de la faillite

Objectif : Moyens de gestion de l’espace naturel protégé Activité

Contraintes

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Propositions Donatien Tanret, CAPSE – DIREN 2012

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition page 207/218


Objectif : Moyens de gestion de l’espace naturel protégé Activité

Contraintes L’appellation ‘Paysage protégé » insiste davantage sur la préservation du paysage, moins sur la mise en valeur des potentialités, touristiques et culturelles

Classement en "Paysage protégé" Catégorie Vet en "Parc territorial" Catégorie II

Éléments de réglementation et gestion Le classement en "Paysage protégé" met davantage en valeur Délibération n° 95le paysage remarquable d'‘Opunohu dans son appellation, 257 AT du 14 tandis que le classement en "Parc territorial" met davantage en décembre 1995 du valeur la gestion intégrée du site et des usages code de l’environnement Les objectifs de gestion poursuivis dans le Parc territorial relative à la sont la préservation des espèces et de la diversité protection de la génétique, le maintien des fonctions écologiques tout en nature permettant et promouvant la fréquentation du public. Propositions

N° proposition 42

L’appellation "Parc territorial" met moins en valeur le paysage dans l'appellation mais le préserve plus efficacement. Les objectifs de gestion poursuivis dans Paysage protégé sont la préservation du patrimoine naturel, paysager et culturel, le tourisme et les loisirs et l’utilisation durable des ressources des écosystèmes naturels.

Deux catégories de classement sont proposées au sein de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu : Parc territorial pour les zones de moyenne et haute altitude et Paysage protégé pour le reste de la vallée et les zones du littoral regroupant les principales activités.

Dénomination « Parc naturel de ‘Opunohu »

Organisme de gestion : l’unité de gestion du Parc

Dénomination inexistante dans Afin de simplifier l’appellation de l’espace naturel protégé de Charte du Parc la réglementation Polynésienne ‘Opunohu, englobant l’ensemble de l’emprise de l’espace naturel protégé et les 2 catégories de classement aux objectifs de gestion particuliers, il est proposé de dénommer l’ensemble de l’espace naturel protégé le « Parc naturel de ‘Opunohu ».

43

Comité existant sur les sites Nomination des membres de l’unité de gestion du Parc Arrêté de classés de Temehani et Vaikivi : classement du site Réunions périodiques difficulté de suivre et de faire Charte du Parc vivre le comité de gestion Unité de gestion du Parc chargée de la mise en application de la charte paysagère et du suivi des actions

44

Conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions et avis de l’organisme de gestion grâce à sa capacité d’expertise. Recrutement d’un directeur du par cet d'une équipe permanente

Plan de paysage de ‘Opunohu – Classement en espace naturel protégé

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Objectif : Moyens de gestion de l’espace naturel protégé Activité

Contraintes

Charte

Éléments de réglementation et gestion Finalité du processus de classement et du plan de gestion : Charte du site document contractuel faisant apparaître clairement le projet classé à concrétiser d’évolution du territoire, les objectifs de gestion, et les et rédiger suite à engagements respectifs de tels ou tels acteurs. l'étude Propositions

Suivre la méthodologie du plan de paysage pour la mise en place de la gestion du site classé

N° proposition 45

46

L’élaboration d’un plan de paysage se décline en 4 étapes : Plan de gestion

- Connaissance et diagnostic - Détermination du parti d’aménagement - Stratégie et programme d’action - Mise en œuvre du projet et animation Les actions à mettre en oeuvre pour répondre aux objectifs fixés dans la charte : préserver et mettre en valeur le patrimoine paysager, naturel et culturel, et regroupées au travers des thèmes suivants :

Programme d’actions

Budget Compétences Equipe permanente pluridisciplinaire

Plan d'Aménagement Détaillé (PAD)

47

- Agriculture durable et raisonnée - Maîtrise de l’urbanisation - Développement d’un tourisme écologique et culturel - Moyens de gestion de l’espace naturel protégé Recrutement d'un directeur du parc et d’une équipe permanente pluridisciplinaire pour mettre en œuvre la charte et le plan de gestion.

48

Financement par les membres de l’unité de gestion du Parc. Penser à un financement propre par une participation des différentes parties prenantes (occupants du domaine) et des visiteurs (à travers les prestataires) Outils spécifique française

à

d’aménagement Un seul PAD en PF : basse vallée de la Papenoo. la Polynésie Cadre existant, dans la continuité du PGA

Code de l’Aménagement de Polynésie Française

49

Possibilité de lui donner les orientations et finalités souhaitées, Raisonne davantage parcelle en suivant le modèle du Schéma Directeur : par parcelle, plutôt qu'en coordination avec un projet intègre davantage le projet stratégique à l’échelle globale du

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Objectif : Moyens de gestion de l’espace naturel protégé Activité

Contraintes

Propositions

Éléments de réglementation et gestion

N° proposition

stratégique du territoire.

territoire orienté vers la mise en oeuvre d'actions Davantage réglementaire met l’accent sur la concertation et la conciliation. qu'opérationnel avec la mise en Le PAD fait davantage référence à l’ « aménagement », œuvre d'un plan d'action notamment dans son appellation, que le schéma directeur qui plus tourné vers la préservation des espaces naturels et la valorisation des paysages. A terme si un PAD du domaine de ‘Opunohu est réalisé, le coordonner avec le plan de gestion du site classé.

Suivi

Système d’évaluation qui accompagne la mise en oeuvre du Mise en place d’un plan de gestion et sa remise à jour observatoire photographique du paysage

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4 OUTILS
POUR
LE
SUIVI
DE
LA
GESTION
DE
L’ESPACE
NATUREL
DE
‘OPUNOHU 4.1

Information
et
participation
du
public

La réussite du projet de classement et des actions à mettre en œuvre est en grande partie liée à l’information et l’adhésion du public et des usagers du site. Le classement et la gestion de l’espace naturel protégé de ‘Opunohu ne visent pas en soit à contraindre la population et les usagers de ce territoire, mais à les intégrer dans une démarche de « qualité paysagère » et de « mieux faire ». C’est en effet inscrit dans la Convention européenne du paysage (entrée en vigueur le 1er juillet 2006) : Objectif de qualité paysagère : « formulation par les autorités publiques compétentes, pour un paysage donné, des aspirations des populations en ce qui concerne les caractéristiques paysagères de leur cadre de vie ». La concertation doit constituer un échange réciproque enrichissant et mettant l’ensemble des parties sur un même pied d’égalité. La participation du public doit commencer au début de la procédure, c'est-à-dire lorsque toutes les options et solutions sont encore possibles et que le public peut exercer une réelle influence. Le temps nécessaire à la concertation est indispensable pour l’acceptation du projet, les oppositions ayant fait l’objet auparavant de discussions et de compromis entre les différents acteurs. : « Un meilleur accès à l’information et la participation accrue du public au processus décisionnel permettent de prendre des meilleures décisions et de les appliquer plus efficacement » (convention d’Aarhus, introduction, 2002).

En complément, il pourrait être envisagé, dans le cadre de la présente étude, de réaliser une réunion d’information du public sur le lancement de la démarche de classement de la baie de ‘Opunohu et d’associer le public à la définition du niveau de préservation du paysage et du programme d’actions souhaité par l’ensemble des acteurs du site.

4.2

Evaluation
et
suivi
de
la
gestion
du
site

La réalisation d’un projet de territoire comme le classement de’Opunohu en espace naturel protégé implique nécessairement la mise en place d’un système d’évaluation qui l’accompagne de sa définition à sa mise en oeuvre et sa remise à jour. L’inverse est également vrai. On ne peut bâtir un système de suiviévaluation sans une politique, des finalités, des objectifs clairement définis qui le structurent et auxquels il doit répondre. Le schéma suivant illustre ce concept. La planification de projet

L’équipe permanente du parc et les élus ont un rôle important dans la communication du projet pour fédérer les acteurs, l’acceptation du projet et la recherche de compromis. Il est prévu dans le cadre réglementaire de la procédure d’instruction du classement du site une enquête publique. Il serait pertinent d’organiser une exposition afin de faire prendre conscience au public des richesses patrimoniales, notamment paysagères, de ’Opunohu, et des bénéfices qui pourraient être tirés pour tous les acteurs du site (population, professionnels du tourisme, Commune, Pays, …) de la préservation et la mise en valeur du paysage de ’Opunohu pour les générations à venir, en contrepartie du coût des actions à mettre en œuvre.

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Il existe habituellement trois entrées d’évaluation (figure suivante) : la pertinence (cohérence des moyens utilisés), l’efficacité (comparaison des résultats obtenus) et l’efficience (productivité de la démarche mise en oeuvre). Les critères de l’évaluation

Il doit mesurer un écart entre une situation observée et un objectif à atteindre. Ces indicateurs, ainsi définis, constitueront d'une part un outil de pilotage évaluant la politique mise en oeuvre et, d’autre part, un outil de communication permettant de transmettre plus facilement l’information au public et d’argumenter les choix réalisés en amont. Quelques exemples simples sont présentés ici : - Suivi du patrimoine écologique : o compléments d’inventaires, o suivi de l’évolution des habitats et des espèces, o suivi scientifique, comité ad hoc, rapport annuel - Suivi du patrimoine paysager : o Surface boisée défrichée, o Nombre de façades rénovées, o Kilomètres de liaisons douces créées, o Superficie des zones requalifiées,

Des indicateurs de paysage ? L’application de ces concepts au champ du paysage reste difficile du fait du caractère qualitatif de l’objet ainsi que de ses dimensions spatiales et temporelles. La question est de savoir comment traduire des objectifs qualitatifs en éléments mesurables. Dans le cadre de la démarche « plan de paysage », une réflexion peut donc être menée sur la mise en place d’indicateurs de paysage répondant à des objectifs précis, définis dès le départ. C’est à l’animateur du plan de paysage que reviendra le choix des indicateurs du fait de sa connaissance des spécificités et enjeux du territoire étudié.

Il est à noter que la mise en place d’un observatoire photographique du paysage est également générateur d’indicateurs. En fixant les objectifs de départ, il permet de comparer les résultats attendus avec les résultats obtenus. Ces réflexions sur les méthodes d’évaluation doivent se faire dès la phase d’élaboration du plan de gestion. Pour que l’évaluation soit pertinente, il est indispensable de mettre en place un suivi régulier tout au long de la mise en oeuvre du projet, mise en oeuvre qui peut s’étaler sur plusieurs années (une dizaine environ). Encore faut-il que les moyens financiers, techniques, humains soient prévus au départ et suffisants.

Un indicateur est tout d’abord une donnée élaborée, de manière plus ou moins complexe et agrégé à partir de données brutes, afin de rendre compte d’un phénomène.

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Tableau
17
:
Éléments
pour
la
mise
en
place
de
l’évaluation
et
du
suivi
de
la
gestion
du
site

 Etapes

Tâches

Point départ année N : définition des objectifs  Définition du plan de paysage ou du programme d’actions

Suivi annuel N+1  Révision et évaluation du programme d’actions et de suivi (ou plan de paysage)

Suivi quinquennal N+5  Évaluation quinquennale du plan de gestion

 Hiérarchisation des objectifs dans le temps (court terme N+1, moyen terme N+10, long terme) et par ordre de priorité

 Compte-rendu annuel d’activité, bilan des opérations de l’année écoulée

 Définition de critères et indicateurs de suivi

 Analyse et conclusion des suivis effectués, vérification des incidences sur les opérations, modifications si besoin.

 Caractère pédagogique et actions de communication

 Établir le plan de travail de l’année suivante (année N+1)  Bilan financier, par thème et par opération

 Bilan financier

o Suivi du patrimoine paysager, écologique et culturel : suivis scientifique, comité ad hoc, tendances évolutives du site, écarts par rapport aux objectifs fixés, rapport annuel. o Suivi des actions de valorisation

o Présentation des résultats du suivi devant le comité de pilotage

 Définition des critères et indicateurs de suivi, périodicité  Définition des suivis à mettre en place (écologique, financier, …) o Lancement des suivis ; ex. : animateur site classé, prestataires sous-traitants, statistiques…

o Information du public communication des résultats

et

o Suivi des actions de communication Suivis

o Suivi de l’accueil du public : locaux, scolaires, touristes hôtels, touristes pension, croisiéristes o Suivi administratif et financier o État d’avancement des opérations : efficacité, sinon expliquer pourquoi et vérifier s’il est pertinent de la reconduire ou de la modifier o Présentation des résultats du suivi devant le comité de pilotage

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ANNEXES
 Annexe 1 : Formations végétales de la baie de 'Opunohu - Travaux floristiques antérieurs Annexe 2 : Atlas des formations végétales des différentes vallées de ’Opunohu Annexe 3 : Carte des formations végétales de ‘Opunohu, Pouteau et al. 2011 Annexe 4 : Propositions d’actions détaillées Annexe 5 : Argumentaire 50 questions réponses sur les Parcs Naturels Régionaux

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