Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
* eu jiu^u £to"«^fé
MEMOIRES £"-•-•'
DU
MUSÉUM NATIONAL
D'fflSTOIRE NATURELLE
NOUVELLE SÉRIE
Série A,
TOME 112
Danièle GUINOT
JOHN S. GARTH
Allan Hancock Foundation
University of Southern California
Los Angeles, California 90002
JUN 2 7 1980
PARIS
ÉDITIONS DU MUSÉUM
38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (Ve)
1979
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Bibliothèque centrale du Muséum,
38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris
C.C.P. : Paris 9062-62 Y
par
Danièle GUINOT *
SOMMAIRE
INTRODUCTION 10
* Laboratoire de Zoologie (Arthropodes), Muséum national d'Histoire naturelle, 61, rue de Buffon, 75005 Paris,
4 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
1. CONFORMATION GÉNÉRALE 69
2. LIGNE MÉDIANE OU SAGITTALE 71
3. ÉPISTERNITES 72
4. SELLE TURCIQUE 73
VI. L A CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE CHEZ LES FEMELLES. FORMATION D'UNE CAVITÉ INCUBA-
TRICE 159
VII. T E N D A N C E D E LA P R E M I È R E P A I R E D E P L É O P O D E S S E X U E L S À S O R T I R D E LA C A V I T É S T E R N O -
ABDOMINALE. R A I N U R E S ET « TRANCHÉES » STERNALES 163
CHAPITRE V. — O R I F I C E S G É N I T A U X F E M E L L E S 171
DROMIACEA 173
DROMIIDAE 173
DYNOMENIDAE 173
HOMOLOIDEA 174
R A N I N O I D E A ou G Y M N O P L E U R A 174
SOMMAIRE 7
« V R A I S ») i 74
I V . L E RÔLE D E LA M U E D A N S LA C O P U L A T I O N 186
I. B R A C H Y O U R E S s.l. À O R I F I C E S F E M E L L E S C O X A U X ( B R A C H Y O U R E S P É D I T R È M E S ) 191
DROMIACEA 191
DROMIIDAE 191
DYNOMENIDAE 191
HOMOLOIDEA 193
R A N I N O I D E A OU G Y M N O P L E U R A 193
AUTRES BRACHYOURES PÉDITRÈMES 194
HOMOLODROMIIDAE 194
TYMOLIDAE 194
PINNOTERIDAE 212
GECARCINIDAE (sensu BALSS, 1957) 212
MICTYRIDAE 214
PALICIDAE 214
HEXAPODIDAE ( = HEXAPODINAE sensu BALSS, 1957) 215
HYMENOSOMATIDAE 215
III. RÉSUMÉ DES ACQUISITIONS NOUVELLES SUR LES ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 215
I. HISTORIQUE 221
DROMIACEA 227
DROMIIDAE 227
DYNOMENIDAE 230
HOMOLOIDEA 230
RANINOIDEA ou GYMNOPLEURA 232
AUTRES BRACHYOURES PÉDITRÈMES 235
HOMOLODROMIIDAE 235
TYMOLIDAE 236
« VRAIS ») 239
VII. REMARQUES SUR LES PLÉOPODES SEXUELS MÂLES EN TANT QU'ORGANES DE COPULATION. . . . 248
DYNOMENIDAE 255
HOMOLOIDEA 255
R A N I N O I D E A OU G Y M N O P L E U R A 255
AUTRES BRACHYOURES PÉDITRÈMES 256
HOMOLODROMIIDAE 256
TYMOLIDAE 256
CONCLUSIONS 268
BIBLIOGRAPHIE 269
PLANCHES 299
INDEX 339
10 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
INTRODUCTION
L'essentiel de ce travail constitue notre thèse de doctorat d'État es sciences soutenue le 21 juin
1977 à l'Université Pierre-et-Marie-Curie à Paris 1 (cf. GUINOT, 1977a). La proposition d'une nouvelle
classification des Crustacés Décapodes Brachyoures, qui en était l'aboutissement, a fait l'objet d'une
note préliminaire présentée par le P r Théodore MONOD à l'Académie des Sciences de Paris (cf. G U I -
NOT, 19776).
Un travail approfondi sur la famille des Xanthidae nous a fait sentir depuis longtemps les diffi-
cultés intrinsèques de la systématique traditionnelle. Nous avions l'impression, il faut l'avouer, que
continuer avec le seul recours à la carapace, aux pinces et à quelques autres caractères de moindre
envergure, risquait d'aboutir à une impasse. Peu à peu, nous avons pris en considération des carac-
tères jusqu'ici négligés ou méconnus. En nous familiarisant davantage avec les méthodes modernes
de l'évolution et avec les découvertes récentes de la génétique des populations, ayant pris en même
temps conscience de l'effervescence qui se manifeste à propos des principes de la taxonomie dans la
littérature zoologique internationale, nous avons été encouragée à généraliser l'emploi de nouveaux
caractères et à en tirer des conclusions sur les liens phylogénétiques des divers taxons carcinologiques.
Les premiers fruits de cette démarche sont consignés dans nos « Recherches préliminaires sur les grou-
pements naturels chez les Brachyoures » (cf. GUINOT, 1966-1971).
La mise en œuvre de cette thèse a été précédée d'un examen critique des théories actuelles de
la classification (GUINOT, 1978a, sous presse). Dans ce texte, nous avons tout particulièrement sou-
ligné l'importance des récents efforts pour une systématique cladistique et mis en lumière les prin-
cipes méthodologiques, en partie nouveaux, qui doivent guider le zoologiste dans la reconstitution des
groupes naturels. Dans la mesure où une classification se veut cladistique, exigence très légitime, il est
nécessaire de pouvoir l'étayer et la valider par l'établissement de morphoclines ; la morphocline étant
une série phylogénique de transformations de caractères homologues, le problème le plus délicat est
la distinction entre les caractères plésiomorphes (primitifs) et les caractères apomorphes (avancés,
dérivés). La concordance de plusieurs morphoclines permet de juger de l'avance anagénétique d'une
lignée. Bien que l'appréciation par grade doive être secondaire, subsidiaire, elle est — du moins dans
l'état actuel de la recherche — très utile pour la définition des taxons de rang supérieur.
Le désir de reconstituer des groupements vraiment « naturels » a compliqué progressivement
la tâche des systématiciens. Cependant, bien qu'à la notion-clef d'archétype se soit substituée celle
de liens génétiques, les classifications n'ont pas été vraiment bouleversées : le concept opérationnel
d'archétype s'est maintenu d'une certaine manière, à la fois très proche en pratique et très différente
sur le plan épistémologique, sous la forme de morphotype moderne (ensemble de caractères hypothé-
tiques attribués à l'ancêtre commun d'un groupe naturel). Nous avons montré que bon nombre des
inconséquences du classement habituel étaient si profondes, le poids du passé si lourd, que l'on n'a
pas osé rompre les axes principaux de l'ancien échafaudage taxonomique.
Nos recherches morphologiques et nos lectures sur le débat actuel entre les tenants des systé-
matiques évolutionniste, phénétique et cladistique nous ont suggéré des réflexions sur les nouvelles
exigences logiques de la taxonomie. Il nous a paru nécessaire de faire précéder la partie essentielle
de notre thèse d'une introduction sur les théories de la classification et les nouvelles méthodes d'inves-
1. Devant le jury composé des P r s Pierre DRACH (Président), Théodore MONOD, Max VACHON, Robert HOFFSTETTER
et J e a n V O Y E L L E .
INTRODUCTION 11
tigation taxonomique. Ce texte a été maintenant détaché et publié à part (cf. GUINOT, 1978a). L'étude
morphologique n'étant pas un but en soi, notre thèse s'achevait par des propositions pour une nou-
velle classification des Crustacés Décapodes Brachyoures. Pour des raisons matérielles, ce dernier cha-
pitre de la thèse a dû être publié séparément (cf. GUINOT, 1978C). Les trois textes forment dans notre
esprit une unité : le présent travail constitue l'essentiel de la recherche morphologique et les deux autres
publications en sont, l'une la justification épistémologique et l'autre la synthèse, l'aboutissement en
vue duquel ont été entreprises toutes nos recherches analytiques.
Les plastrons sternaux sont toujours dessinés d'un seul tenant, sur une surface plane, en inté-
grant, dans les nombreux cas de plastrons convexes, plusieurs angles de vue ; ainsi on échappe aux
déformations dues à la perspective. Leur représentation peut être dite « figuration développée » : les
sternums thoraciques à profil arrondi sont dessinés en plusieurs fois, chacune des parties étant repré-
sentée dans sa plus grande dimension. Tous les détails du plastron sternal et de l'abdomen, y compris
les sutures sternales cachées par l'abdomen, ont été volontairement dessinés en traits pleins pour mon-
trer plus clairement la position relative des diverses parties.
Un tel travail n'aurait pu être fait sans l'examen comparatif d'un matériel abondant et varié.
De nombreuses personnalités, conservateurs de Musée, nous ont fait l'honneur de leur confiance en
nous envoyant, en prêt ou en don, des spécimens, parfois rares, voire uniques. Plusieurs zoologistes
nous ont entretenu de leur propre expérience. Notre reconnaissance associe à des titres divers les
personnes et institutions dont la liste figure ci-après :
D r A. J. BRUCE ; D r B. M. CAMPBELL, Deputy Director, Queensland Muséum, Fortitude Valley, Aus-
tralie (QM) ; D r A. CAPART, directeur de l'Institut Royal des Sciences naturelles Bruxelles (IRSN) ;
D r R. CATALA, directeur de l'Aquarium de Nouméa (Fondation R. CATALA-STUCKI), Nouvelle-Calé-
donie ; D r F. A. CHACE, Jr, United States National Muséum, Smithsonian Institution, Washington
r r
(USNM) ; D P. A. COELHO, Laboratoire de Ciências do Mar, Recife-Pernambuco, Brésil ; D A. CROS-
r
NIER, directeur du Centre ORSTOM de Nosy Bé, Madagascar ; D R. K. DELL, directeur du Dominion
Muséum, Wellington ; M. R. DÉRIJARD ; D r D. M. DEVANEY, Bernice P. Bishop Muséum, Honolulu,
Hawaii (BPBM) ; D r W. ENGELHART, Zoologische Sammlung des Bayerischen Staates, Munich (ZSM) ;
Prof. D r J. S. GARTH, Chief Curator, Allan Hancock Foundation, Los Angeles (use) ; D r L. FORCART,
Muséum d'Histoire naturelle, Bâle (MHNB) ; D r C. B. GOODHART, University Muséum of Zoology, Cam-
bridge, Grande-Bretagne (UMZC) ; D r I. GORDON ; D r D. J. G. GRIFFIN, The Australian Muséum, Sydney
r r
(AM) ; D J. R., GRINDLEY, The South African Muséum, Cape Town (SAM) ; D H. E. GRUNER, ZOO-
r
logisches Muséum der Humboldt-Universitât, Berlin (ZMB) ; D Gerd HARTMANN, Zoologisches Staats-
institut und Zoologisches Muséum, Hambourg (ZMH) ; D r W. D. HARTMAN, Peabody Muséum of Natural
History, Yale University, New Haven, Conn. ; D r R. G. HARTNOLL, Marine Biological Station, Port
Erin, Isle de Man ; D r B. HAUSER, Muséum d'Histoire naturelle, Genève (MHNG) ; D r Hiroshi HAYASHI,
Tokyo ; D r J. R. HEATH, Fisheries Institute, Dar es Salaam ; D r L. B. HOLTHUIS, Rijksmuseum van
1. Les dessins sont l'œuvre de M. Maurice GAILLARD, les photographies celle de M. Jacques R E B I È R E ; nous les
assurons tous deux de notre reconnaissance.
12 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
CHAPITRE I
1. Dans certaines classifications carcinologiques couramment utilisées, le terme tribu s'applique à un taxon de
rang élevé. C'est ainsi que, dans la classification de BALSS (1957), la tribu est une catégorie supérieure à la famille, ce qui
n'est pas conforme aux règles hiérarchiques. Comme nous nous référons dans ce travail au système de BALSS, nous sommes
souvent obligée d'employer l'appellation de tribu dans le même sens que l'auteur allemand.
14 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
l'éloge de LINNÉ pour certains accords surprenants entre sa classification et celle des auteurs récents.
Il ne s'agit pas d'un hasard. Si la notion d'archétype est foncièrement erronée du point de vue de la
biologie évolutionniste, il n'en est pas moins vrai qu'elle comporte un contenu empirique recouvrant
en grande partie celui de morphotype moderne 1. Le morphotype n'est pas une structure idéale qui fait
partie de l'échelle des êtres : il se rapporte à une forme réelle qui est l'ancêtre supposé d'un taxon mono-
phylétique.
L'examen critique des principes et des caractères utilisés jusqu'à présent dans la classification
des Brachyoures nous a convaincue de la nécessité d'une remise en cause des conceptions classiques
et d'un choix différent des structures de référence diagnostique. Une révision mondiale du matériel
carcinologique était indispensable ainsi qu'un certain recours aux données paléontologiques.
Nous avons tenté de faire la distinction entre les relations par clade et celles par grade, à savoir
par lignée et par niveau. La constatation et l'étude des caractères apomorphes permettent d'aboutir
à la présentation de séries morphologiques, de morphoclines, qui illustrent la transformation des lignées.
Diverses facettes du processus de carcinisation ont pu être mises en lumière.
Par le processus complexe de carcinisation s'acquiert le faciès crabe. Cette évolution « orientée »
vers la réalisation du « type brachyourien » affecte des lignées différentes de Décapodes, avec des décalages
chronologiques et des limitations à des niveaux divers. Les Porcellanidae et Lithodidae en sont un
exemple classique. Le phénomène de convergence est patent.
Selon Van STRAELEN (1925, p. 439), on peut rapporter les Crustacés Décapodes à deux types
morphologiques : « un type fusiforme, adapté à la vie nectique ; un type dépressiforme, adapté à la vie
benthique ».
Chez les Décapodes nageurs, le corps est mince, souvent semi-transparent, comprimé et cylin-
drique. La carapace est prolongée par un abdomen souvent très long, puissamment musclé, et aux
1. Nous entendons ce terme non pas dans l'acception des paléontologistes, selon laquelle il s'agit de variants
morphologiques, mais définissons le morphotype comme un ensemble de caractères hypothétiques attribués à
l'ancêtre commun d'un groupe naturel.
2. Nous aurions préféré le terme cancérisation, qui évoque le genre Cancer Linné, considéré comme typique des
Brachyoures, mais ce mot désigne communément un processus pathologique. Nous utilisons donc le terme carcinisation,
qui a la même racine que carcinologie et évoque le genre Carcinus Leach. L'expression hrachyourisation, introduite par
STEVCIC (19716, p. 333), devrait être employée dans une acception plus restreinte, c'est-à-dire s'appliquer exclusivement
aux transformations aboutissant aux Brachyoures.
LE PROCESSUS DE CARCINISATION 15
segments flexibles. Les p r i n c i p a u x organes de la locomotion sont les pléopodes, qui p e r m e t t e n t à ces
Crustacés de nager ou de sauter avec vigueur. On a d m e t c o m m u n é m e n t le concept N a t a n t i a et l'on
parle de t y p e « pénéide » ou « caridoïde ». Ce sont les Penaeidea qui sont p a r m i les premiers connus à
l'état fossile, depuis le Trias au moins. Ces N a t a n t i a é t a i e n t c e r t a i n e m e n t très n o m b r e u x , n o t a m m e n t
au Jurassique. Les Caridea, plus tardifs et r e m p l a ç a n t en quelque sorte les Penaeidea, sont représentés
par des types nectiques, planctoniques, b e n t h i q u e s (ces derniers é t a n t parfois m a r c h e u r s , avec le corps
déprimé), mais il n ' y a pas de t y p e s cancériformes. Les Stenopodidea sont b e n t h i q u e s et r e p t a n t i f o r m e s
(cf. Van S T R A E L E N , 1925, p. 441).
Les Décapodes m a r c h e u r s du t y p e macroure (à « queue » grande) sont généralement des formes
au test épais, au corps déprimé, composé d ' u n c é p h a l o t h o r a x allongé, auquel fait suite u n a b d o m e n
i m p o r t a n t , à forte m u s c u l a t u r e et d o t é d'appendices ne s e r v a n t que peu à la nage. Les bases des a p p e n -
dices thoraciques opposés sont séparées p a r des sternites le plus souvent étroits, de sorte qu'elles p e u v e n t
sembler presque contiguës. Chez les Macroures, la c o n t r a c t i o n b r u s q u e des muscles fléchisseurs de
l'abdomen et les b a t t e m e n t s de la nageoire caudale p e r m e t t e n t u n m o u v e m e n t r a p i d e de fuite vers
l'arrière. Le reploiement de la p a r t i e t e r m i n a l e de l ' a b d o m e n a p p a r a î t comme u n facteur de ralentisse-
m e n t de la locomotion normale vers l ' a v a n t . Les péréiopodes sont les p r i n c i p a u x organes locomoteurs.
Parmi les Reptantia Palinura fossiles, les f Eryonidae sont représentés par certaines espèces à corps
dépressiforme et céphalothorax largement étalé, ce qui — d'après Van STRAELEN (1925) — suggère une adap-
tation à la vie benthique. Au Trias et au Jurassique, les f Eryonidae jouent le rôle qu'auront plus tard les Bra-
chyoures, les Eryonidae s'éteignant au moment où les Crabes sensu lato s'épanouissent. « L'acquisition d'un
corps dépressiforme est donc en relation avec la vie sur le fond » (p. 442-443). Les Eryonidae jurassiques pré-
sentent des caractères de convergence avec les Brachyoures actuels (par exemple, développement d'yeux placés
à l'extrémité de pédoncules longs et mobiles), ces Crustacés ayant dû vivre enfouis dans la vase, les yeux seuls
dépassant. Van STRAELEN considère que, si les Eryonidae sont les Reptantia connus les plus primitifs, ils ne
constituent toutefois pas la souche de ces derniers.
Chez les Anomoures, l ' a b d o m e n se modifie p a r diverses voies. Chez les formes fouisseuses, comme
les Thalassinoidea, la calcification du t é g u m e n t est affaiblie, les pleurons a b d o m i n a u x se r é d u i s e n t
ou disparaissent ; le dernier somite t h o r a c i q u e est libre. U n p h é n o m è n e similaire se p r o d u i t chez cer-
tains Paguroidea qui a b r i t e n t leur a b d o m e n mou dans u n e coquille. E n revanche, les Paguriens q u i
m è n e n t une vie libre, sans avoir recours à une coquille, se calcifient et acquièrent le faciès crabe (cf.
infra). D a n s l'évolution des Galatheoidea, p e n d a n t les premiers stades, l'abdomen, qui ne renferme
q u ' u n e faible p a r t i e des viscères, ne diminue pas de taille mais se reploie plus ou moins sous le cépha-
lothorax. Il y a r é d u c t i o n du dernier somite t h o r a c i q u e , lequel est libre, et la dernière paire de péréio-
podes, qui n ' a pas de s u p p o r t fixe, ne p e u t pas servir à la locomotion. Chez les Galathées, seule la nageoire
caudale est n o r m a l e m e n t r a b a t t u e . Chez les Porcellanes, l ' a b d o m e n , qui conserve telson et nageoire
caudale, s'est considérablement aplati et se r a b a t t o u t entier contre la paroi sternale, les premiers somites
a b d o m i n a u x é t a n t seuls visibles en v u e dorsale. U n faciès crabe, différent de celui des P a g u r i e n s cités
plus h a u t , se réalise.
Selon Van STRAELEN (ibid., p. 449), les Galatheidae ont fourni des genres à partir du Bathonien ; les
formes portlandiennes avaient déjà le faciès actuel.
Chez les Brachyoures, l'organisme se raccourcit et s'élargit, devient plus ramassé, s'aplatit.
L ' a b d o m e n n'est plus l'organe du m o u v e m e n t . Il se réduit à u n appendice de faible taille, aminci ;
il p e u t s'infléchir sans q u e soit p e r d u le s u p p o r t du dernier somite t h o r a c i q u e , lequel est n o n pas mobile
mais soudé au c é p h a l o t h o r a x . La nageoire caudale a disparu. Progressivement, les segments abdomi-
n a u x se fusionnent entre eux. La fonction locomotrice de l ' a b d o m e n est éliminée. Les pléopodes, qui
m a n q u e n t sur le premier somite a b d o m i n a l femelle, p e r d e n t t o u t rôle a m b u l a t o i r e : ils sont ovifères
chez la femelle et il ne reste plus q u e d e u x paires d'appendices copulateurs chez le mâle. La fonction
locomotrice, qui é t a i t assurée p a r les muscles a b d o m i n a u x , est transférée a u x muscles thoraciques
qui a c t i o n n e n t les péréiopodes, devenus souvent de vigoureux appendices m a r c h e u r s , fouisseurs ou
16 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Nous montrons, dans le chapitre consacré au sternum thoracique, que le plastron sternal, étroit, allongé
et métamérisé dans la région postérieure, tend à s'élargir et à perdre sa structure segmentaire sur une plus ou
moins grande étendue de la partie médiane, lorsque l'on passe des formes primitives aux formes supérieures
de Brachyoures. Les divisions intermétamériques, à l'origine continues, parallèles, régulières, deviennent incom-
plètes, s'incurvent, se déforment. Le « perfectionnement » de la carcinisation entraîne une condensation seg-
mentaire thoracique (cf. notamment le cas des Hexapodidae, chapitre m ) .
Le début des Brachyoures se situerait au Jurassique, époque à laquelle on a découvert des Homolo-
dromiidae et des Dromiidae. Van STRAELEN (ibid., p. 447) signale que 1' « on n'a pas trouvé de types qui puis-
sent être considérés au point de vue morphologique comme établissant le passage de la série homolienne à la
série dynoméno-dromienne ». L'origine des Brachyoures hautement diversifiés demeure problématique, surtout
en raison du manque de connaissances sur les Crabes du Crétacé (GLAESSNER, 1969, p. R 440).
Pankylose légère jusqu'à la perte totale du mouvement et, finalement, jusqu'à la soudure, pratiquement sans
traces de l'ancienne ligne de suture (GUINOT, 19686 ; et cf. pi. 10, fig. 4 : genre Carpilius, où la ligne de suture
a complètement disparu à l'exception de deux fossettes vestigiales).
Alors que chez les Pénéides les pattes-mâchoires sont partiellement pédiformes et q u e les a u t r e s
appendices n'offrent que des différenciations limitées, ces diverses parties se diversifient et se spécia-
lisent fortement chez les Décapodes évolués. Dans la condition primitive, pénéide, l'apparence est
encore celle d ' u n complexe de m é t a m è r e s . Les formes plus avancées sont plus « condensées » et, en
m ê m e t e m p s , p r é s e n t e n t d a v a n t a g e d'organes spécialisés : ce « progrès » p e r m e t l ' a d a p t a t i o n à des
environnements b e a u c o u p plus variés, la conquête de n o u v e a u x h a b i t a t s et de nouvelles niches éco-
logiques.
KINNE (1963) a bien montré que les différences structurales macroévolutives ne pouvaient être expli-
quées par des adaptations à la température, à la salinité et à la vie terrestre. Elles proviendraient de différences
dans le mode de locomotion, de respiration, d'alimentation.
Dans sa forme primitive, le système nerveux est scalariforme, c'est-à-dire constitué par la succession
métamérique d'une paire de ganglions correspondant aux différents somites et réunis transversalement par
une commissure ; chaque paire de ganglions est rattachée à la précédente et à la suivante par un connectif
longitudinal. Schématiquement, d'arrière en avant, on distingue dans l'abdomen une chaîne nerveuse ventrale ;
dans le céphalothorax, cinq paires de ganglions nettement séparés, correspondant aux cinq paires de péréio-
podes ; plus en avant, une masse ganglionnaire provenant de la fusion de trois ganglions appartenant au thorax
et de trois autres appartenant à la tête ; enfin, antérieurement, le ganglion cérébroïde, lequel, d'après l'étude
des nerfs qui en partent, correspond à trois masses nerveuses (ganglions des yeux, des antennules et des anten-
nes).
glions innervant les péréiopodes ; dans l'abdomen, six paires. BOUVIER (1940, p. 31) indique que cette
conformation caractérise la plupart des Macroures marcheurs, sauf les Scyllarides où il y a fusion de
tous les ganglions thoraciques.
« A mesure qu'on s'éloigne des Macroures on voit s'accuser la concentration, la chaîne abdominale res-
tant encore dans l'abdomen (Porcellana longicornis) * ou, réduite, rentrant dans le céphalothorax (Porcellana
platycheles, Dromies) pour se fusionner finalement avec la masse céphalothoracique. La masse résultante est
encore traversée par l'artère sternale (comme chez les Macroures où elle passe entre les ganglions des pattes III
et IV), mais dans les Crabes supérieurs, la masse est imperforée et précède l'artère » (BOUVIER, 1940, p. 31).
Toujours selon BOUVIER (1940, p. 307), à propos du système nerveux des Brachyoures, les Oxy-
rhyncha présentent un haut degré de concentration : « la niasse ganglionnaire thoracique est d'ordi-
naire compacte, sans perforation pour l'artère sternale, particularité que l'on observe d'ailleurs chez
les Cyclométopes très évolués du groupe des Xanthes ».
Un autre processus, qui est engagé par suite de l'élargissement de la carapace et du sternum
thoracique, a pour effet d'écarter les bases des péréiopodes : c'est la migration de Vorifice mâle qui,
de coxal, devient sternal. Chez les Brachyoures à plastron sternal étroit, l'orifice mâle est coxal, le pénis
pouvant pénétrer dans le pléopode 1 tout proche. Lorsque, entre l'appendice sexuel et le pénis du même
côté, s'intercale une large portion sternale, l'orifice mâle quitte sa position coxale et se déplace sur la
surface sternale, de sorte que le pénis ne se trouve pas éloigné du pléopode (voir le chapitre sur les
orifices génitaux mâles).
Il conviendrait de bien étudier les corrélations qui existent entre les caractères qui se transfor-
ment. La contraction antéro-postérieure du céphalothorax doit-elle être mise en relation avec l'élar-
gissement du corps ? L'écartement des péréiopodes de part et d'autre du plan sagittal médian et l'inter-
calation, entre ceux-ci, d'un plastron sternal sont-ils des phénomènes liés au raccourcissement ? Le
raccourcissement général entraîne-t-il un raccourcissement céphalique, la céphalisation, la limitation
du cadre buccal, la brachygnathie, la position plus horizontale des antennules ?
Le processus complexe que nous venons de décrire aboutit donc à ce que l'on appelle le « faciès
crabe ». La carcinisation se manifeste de trois façons, qu'il faut se garder de confondre et que nous
allons maintenant évoquer.
L'apparition, dans des groupes divers de Décapodes, de tendances évolutives analogues « induit »
par convergence une certaine similitude et permet l'accomplissement de fonctions semblables. En ce
sens, la carcinisation affecte des Décapodes autres que les Brachyoures. On peut supposer qu'une
ressemblance profonde dans la structure du génome des divers Décapodes est à l'origine de ce paral-
lélisme des réponses à des demandes similaires de l'environnement. Pour le systématicien, la consta-
tation de ce phénomène est gênante dans la mesure où elle justifie le doute sur le caractère strictement
monophylétique de tous les Brachyoures actuels.
Schématiquement, on divise depuis longtemps les Décapodes Reptantia en trois types : macroure,
anomoure et brachyoure. Comme nous l'avons vu précédemment, de nombreuses classifications adoptent
un tel partage tripartite comme s'il correspondait à une réalité phylogénétique.
Chez les Macroures, au corps allongé, l'abdomen est un véritable prolongement caudal, symé-
trique, protégé par des formations tégumentaires calcifiées. Nous avons déjà montré que, à partir du
type nageur, la carcinisation, en grande partie liée au changement du mode de locomotion, favorise
le céphalothorax et réduit la partie abdominale.
Chez les Anomoures 2, la carcinisation revêt des aspects assez singuliers qui ont retenu l'atten-
1. C'est-à-dire Pisidia longicornis (Linné) de la littérature actuelle.
2. Pour la partie du texte concernant la carcinisation chez les Anomoures (p. 18-21), nous avons montré notre
manuscrit à deux spécialistes : t o u t d'abord, en 1976, à M m e de SAINT-LAURENT, du Muséum national à Paris ;
puis, en mai 1978, au D r J a n e t H A I G , Associate Curator of Crustacea, University of Southern California, Los Angeles :
LE PROCESSUS DE CARCINISATION 19
tion de plusieurs carcinologistes. Nous inspirant de B O R R A D A I L E (1916, fig. 13), nous avons représenté
sur la figure 1 divers exemples d'Anomoures « carcinisés » (A-F), à côté de trois B r a c h y o u r e s sensu
lato : Homola Leach (fig. 1G) qui combine, a u x stades larvaires, des t r a i t s anomouriens et des t r a i t s
brachyouriens ; Carcinus Leach (fig. 1H) et Ocypode W e b e r (fig. I I ) , d e u x Crabes « vrais », le dernier
nous m o n t r a n t une carapace quadrilatère, fort élargie et u n a b d o m e n très réduit.
Le phénomène de carcinisation a été analysé par BORRADAILE (1916), après la découverte d'une espèce
néo-zélandaise de Pagure appartenant au genre Porcellanopagurus Filhol, dont le faciès crabe est remarquable
(fig. 1D). L'élargissement du céphalothorax, l'aplatissement et l'ornementation de la plaque dorsale, la forme
du rostre, ainsi que la réduction de l'abdomen, où l'asymétrie est plus ou moins visible, donnent à cet Anomoure
(Paguroidea Paguridae) l'apparence d'un Brachyoure.
MELIN (1939) puis W O L F F (1961) ont bien souligné que la classification des Paguroidea tient compte
en premier lieu de la forme générale du corps. Or, dans un groupe qui montre une telle variété de modes de
vie et d'adaptations biologiques, accorder trop d'importance aux caractères résultant de l'ajustement à l'envi-
ronnement ne permet pas de déceler les véritables affinités phylogénétiques.
De nombreux Paguroidea se présentent comme des tentatives vers le type Crabe, et cela dans des groupes
différents. Le céphalothorax s'élargit, s'aplatit, s'orne de lobes latéraux, s'avance en un rostre pointu ; dans
la région antérieure apparaît une plaque dure, calcifiée, ressemblant à la carapace cancérienne. Chez Porcella-
nopagurus, les trois premières paires de pattes empruntent certains traits brachyouroïdes ; l'abdomen, presque
symétrique, est réduit, Une coquille, non spiralée, est simplement tenue sur le dos, couvrant la partie molle
du céphalothorax et l'abdomen, susceptible de porter une grande masse d'œufs (cf. BORRADAILE, 1916).
Chez un autre Anomoure, Tylaspis Henderson (fig. 1A), la forme est moins cancérienne ; toutefois, la
partie postérieure du céphalothorax est plus dure que chez les autres Pagures et l'abdomen, symétrique et très
réduit, ne semble pas avoir recours à un abri.
Le genre Ostraconotus A. Milne Edwards offre un céphalothorax calcifié vers l'arrière et un très court
abdomen, également non recouvert ni protégé.
Pour un nouveau genre, Probeebei, BOONE (1926, p. 73) a créé une famille d'Anomoures, les Probee-
beiidae. Chez Probeebei mirabilis Boone, qui mène une vie libre, c'est sur le céphalothorax tout entier que porte
la calcification ; les tergites abdominaux 1 à 5 sont fortement calcifiés ; l'abdomen prend une attitude de reploie-
ment très nette. Rejetant la famille des Probeebeiidae, W O L F F (1961, p. 26) montre que Probeebei est un membre
hautement spécialisé de Paguridae. Actuellement, les genres Probeebei ainsi que Tylaspis sont rangés dans la
famille des Parapaguridae Smith, 1882 (HAIG, in litt. juin 1978).
Il est des cas où la carcinisation (aussi bien le changement de forme que la calcification) touche seule-
ment la carapace et épargne l'abdomen. Par exemple, Labidochirus splendescens (Owen) combine un céphalo-
thorax élargi, atypique, non pagurien, avec un abdomen mou, asymétrique, qui s'abrite dans une coquille de
Gastéropode. On peut se demander, avec W O L F F (1961, p. 26), ce qui, chez cette espèce, a induit une carcinisation
si marquée du thorax.
La structure cancériforme représente le terme évolutif des Paguroidea dans plusieurs lignées. Les Litho-
didae (fig. 1C), parfois confondus avec les Brachyoures Majidae à cause de leur carapace triangulaire, entière-
ment calcifiée et spinuleuse, mènent une vie libre, sans besoin d'un abri. Bon nombre de caractères spéciaux
apparaissent chez eux : structure cancériforme par élargissement du thorax, réduction de l'abdomen en une
lame plate, profondément modifiée dans son revêtement cuticulaire (plaques sclérifiées), disparition des uropodes,
etc., avec réapparition d'une symétrie plus ou moins parfaite. Un large plastron thoracique sépare les péréio-
podes et l'abdomen s'applique contre la paroi sternale. Un exemple très frappant est celui de Cryptolithodes
sitchensis Brandt (pi. 1, fig. 1, 2), de l'Alaska à la Californie, chez lequel la carapace, étendue en forme de bou-
clier, recouvre tous les appendices ainsi que l'abdomen replié, et où un vaste rostre, plat et foliacé, cache les
yeux et les antennules. La similitude avec certains Brachyoures Parthenopidae du genre Cryptopodia H. Milne
Edwards (pi. 1, fig. 3, 4) est remarquable.
Un autre Paguroidea, du genre Lopholithodes Brandt ( = Echinocerus White), manifeste une convergence
avec les Crabes du genre Calappa Weber par le développement de la région branchiale et par l'operculisation
des pinces qui protègent les appendices céphaliques. On constate la tendance à acquérir une forme peltastique.
Chez Lopholithodes foraminatus Stimpson, l'existence de coaptations accusées et la formation d'un canal res-
nous remercions très chaleureusement le D r HAIG de nous avoir signalé deux inexactitudes dans notre manuscrit initial.
Nous avons donc modifié notre texte, n o t a m m e n t en ce qui concerne la position taxonomique des Probeebeiidae et
plus précisément le rattachement des genres Probeebei et Tylaspis à la famille des Parapaguridae Smith par de SAINT-
LAURENT en 1972.
20 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
F I G . 1. — Série de carcinisation chez les Décapodes. (La trame indique la partie de l'abdomen normalement r a b a t t u e
BOUS le céphalothorax). D'après BORRADAILE, 1916, fig. 13, un peu modifié. A-D, Anomoures Paguroidea ; E, Ano-
moure Galatheoidea ; F , Anomoure Hippoidea ; G-I, Brachyoures sensu lato.
A, Tylaspis Henderson ; B, Lomis H. Milne Edwards ; C, Lithodes Latreille ; D, Porcellanopagurus Filhol ;
E, Porcellana Lamarck ; F , Albunea Weber ; G, Homola Leach ($ juv.) ; H, Carcinus Leach ($) ; I, Ocypode
Weber (<?).
piratoire rendent la ressemblance encore plus surprenante ; ce Lopholithodes serait adapté au même genre de
vie que les Calappes, c'est-à-dire vivrait enfoui dans le sable.
Le genre Lomis H. Milne Edwards (fig. 1B), Paguroidea de la famille des Lomidae, offre aussi un abdo-
L E PROCESSUS D E CARGINISATION 21
men en grande partie calcifié et pouvant s'appliquer, à l'exception du premier segment, contre la paroi ster-
nale.
Le genre Birgus Leach, avec l'espèce bien connue et improprement désignée sous le nom de « Crabe
voleur » [Birgus latro (Linné)], appartient à la famille des Coenobitidae : la carapace est dure ; l'abdomen ne
s'abrite pas dans une coquille ; une grande partie de la surface externe des segments abdominaux est couverte
par un large tergum et par de petites plaques subsidiaires. Cette calcification de l'abdomen a été mise en rapport
avec la vie sur terre. Les habitudes nutritionnelles auraient entraîné une croissance importante.
Parmi les Anomoures que nous venons d'évoquer, les Lithodidae représentent le stade le plus avancé
vers l'organisation brachyoure, surtout en raison de l'application complète de l'abdomen contre le thorax.
Mais, par le simple aspect, du moins de la partie antérieure du céphalothorax, Porcellanopagurus est le Pagu-
ride qui offre le plus un faciès crabe.
D'autres Anomoures manifestent une tendance à la carcinisation. L'exemple le plus connu est celui
des Porcellanidae, Galatheoidea dès l'origine symétriques, qui ont acquis un faciès cancériforme, avec leur
carapace arrondie, aplatie, et leur abdomen rabattu tout entier contre un large sternum thoracique (fig. l'E).
Rappelons, enfin, le cas des Hippoidea (fig. IF), Anomoures au corps cylindrique ou ovale, à la cara-
pace parfois nettement marginée, qui vivent dans le sable et possèdent, par convergence, certains traits en
commun avec divers Brachyoures fouisseurs.
Nous citerons les Mictyridae profondément modifiés morphologiquement par leurs habitudes fouisseuses
et alimentaires ; les Gecarcinidae qui, vivant à terre, possèdent des sacs péricardiaux ; YEriocheir, éloigné
pendant des mois de la mer, qui développe un mécanisme particulier de régulation osmotique ; les nombreux
Crabes qui creusent des terriers, parfois très profonds dans le sable, la vase ou l'argile ; les formes de la man-
grove, par exemple du genre Sesarma, dont la région ventrale, de part et d'autre du cadre buccal, présente une
réticulation spéciale permettant à l'eau efférente de s'oxygéner immédiatement et d'être canalisée vers l'ori-
fice afférent pour être utilisée à. nouveau (cf. MACNAE, 1968).
L'existence, dans divers clades de Brachyoures, de tendances évolutives parallèles a pour résul-
tat l'émergence de faciès semblables. Cette carcinisation se manifeste, chez des groupes variés et nom-
breux, par des caractères synapomorphes qui permettent d'apprécier les grades analogues.
Pour atteindre l'organisation brachyourienne décrite précédemment, diverses modifications
interviennent : passage d'un front étroit et avancé à un front large et non saillant ; formation de fos-
settes antennulaires qui, de longitudinales puis obliques, s'abaissent jusqu'à devenir horizontales ;
limitation antérieure du cadre buccal qui, d'étroit et allongé, devient largement quadrilatère (bra-
chygnathie) ; disparition de l'aspect subpédiforme des pattes-mâchoires externes, qui s'élargissent
et se transforment en de vastes pièces operculiformes ; élargissement du sternum thoracique et réduc-
tion de l'écusson antérieur qui, à l'origine, largement implanté entre les mxp3, s'abaisse et s'étale
transversalement ; perte progressive de la segmentation primitive sur le sternum thoracique, dans
la région médiane (voir le chapitre m) ; formation d'une cavité sterno-abdominale, étroitement coaptée
avec l'abdomen, et d'un appareil d'accrochage de l'abdomen (voir le chapitre iv) ; soudure des segments
abdominaux ; sur le chélipède, fusion de l'ischio-basis avec le mérus ; migration de l'orifice mâle qui,
de coxal, devient sternal (voir le chapitre vi) ; développement, chez la femelle, d'une vaste cavité incu-
batrice (voir le chapitre iv).
Si l'on considère les Brachyoures sensu lato, il faut relever que, seuls, les « vrais » Crabes (ster-
nitrèmes) ont des orifices femelles sternaux, c'est-à-dire des spermathèques dépendant directement
de l'oviducte ; les Dromiacés, les Homolidae et quelques autres groupes possèdent des orifices femelles
coxaux et des spermathèques indépendantes (voir le chapitre v).
La comparaison des divers clades de Brachyoures montre que ces novations apparaissent, en
tout ou en partie, chez les genres les plus avancés. L'étude de diverses morphoclines, dont l'une est
figurée ci-après, en donne de bons exemples.
Nous insisterons ici sur un point : la migration de l'orifice mâle sur le plastron sternal, avec
tous les intermédiaires, caractérise la disposition catométope, par opposition à la disposition cyclomé-
tope où l'orifice est encore coxal. Ce transfert de l'orifice en une position de plus en plus sternale, lié à
l'élargissement du corps et du plastron sternal, se produit indépendamment dans diverses familles de
Catométopes sensu H. MILNE EDWARDS (cf. GUINOT, 1969a).
Mais un processus similaire existe dans un autre groupe de Crabes, très éloigné, les Oxystomata
(sensu BALSS). L'orifice mâle est coxal chez tous (Calappidae, etc.), sauf chez certains Leucosiidae
considérés comme les plus évolués des Oxystomata. Chez les Leucosiidae, l'orifice mâle, coxal chez les
formes les moins avancées, devient sternal, avec diverses transitions que nous étudierons et illustre-
rons dans un prochain chapitre (voir le chapitre sur les orifices génitaux mâles).
Les transformations associées que nous venons de décrire se manifestent chez des taxons appar-
tenant à un même clade. C'est la carcinisation au sens strict. Elle peut être mise en évidence par l'éta-
blissement de morphoclines. Citons à titre d'exemple l'évolution des genres à l'intérieur de la famille
des Belliidae : à partir de formes relativement longues et étroites, représentées par Bellia H. Milne
Edwards et Corystoides Lucas, conduisant à la forme arrondie d'Acanthocyclus Lucas, on aboutit à
l'aspect trapu d''Heterozius A. Milne Edwards (cf. GUINOT, 1976, p. 15-60, notamment fig. 2A-D).
LE PROCESSUS DE CARCINISATION 23
Chez les Crabes nageurs, le raccourcissement du corps et son étalement transversal, avec prolongement
par une longue épine, est tout à fait remarquable. Pour la nage latérale, tout raccourcissement antéro-posté-
rieur représente un avantage dynamique. C'est ainsi que certains grands nageurs, comme Portunus pelagicus
(Linné), P. sanguinolentus (Herbst), Lupella forceps (Fabricius), de nombreuses espèces du genre Callinectes
Rathbun, montrent un raccourcissement du corps accompagné d'une élongation transversale. E n quelque
sorte, ces formes acquièrent une double symétrie, la symétrie bilatérale originaire se doublant d'une symé-
trie qui lui est perpendiculaire et correspond à l'axe de la locomotion (cf. fig. 2). SCHÂFER (1954) et HARTNOLL
(1971) ont bien montré le passage entre les nageurs à corps étroit et ceux à corps presque pisciforme (lorsqu'on
les regarde dans le sens latéral). Corrélativement, surtout chez les formes nageant longuement en eau profonde,
l'épaisseur du test diminue, la calcification s'atténue, l'ornementation s'efface ; en bref, le corps devient plus
léger : par exemple chez Euphylax dovii Stimpson, Portunus sayi (Gibbes) et, aussi, chez Polybius henslowi
Leach qui nage activement à la surface ou entre deux eaux (cf. BOUVIER, 1940, p. 244-245).
Nous renvoyons à HARTNOLL (1971), qui a indiqué les nombreuses adaptations morphologiques qui
se sont développées pour parfaire les techniques natatoires : modifications des pattes ambulatoires, notamment
de p5 (dont la partie terminale se transforme en palette natatoire), mais aussi des chélipèdes qui, souvent, aug-
mentent de taille ; mobilité accrue de certaines articulations ; rotation de l'articulation coxo-sternale ; accroisse-
ment des muscles et, corrélativement, modifications des surfaces d'insertion dans le squelette apodémien et
endophragmal.
FIG. 2. — Élargissement de la carapace et réduction de la partie postérieure chez les Portunidae, jusqu'au stade nageur
à épines latérales très développées. D'après Hartnoll, 1971, fig. 7. A, Macropipus arcuatus (0,55) ; B, Macropipus
holsatus (0,82) ; C, Portunus hastatus (1,56).
Le nombre entre parenthèses indique le rapport longueur de la moitié antérieure de la carapace/longueur de la
moitié postérieure de la carapace.
Les Crabes dotés de grands boucliers céphalothoraciques et, de ce fait, très lents, ne doivent
pas être considérés comme les plus « carcinisés » : il p e u t s'agir seulement d'une extension marginale
de la carapace, i n d é p e n d a n t e d u processus de carcinisation (cf. G U I N O T , 1966-1967, p . 745-762, 828-
845, la discussion à propos d u genre Aethra Leach). P a r exemple, les Calappes o n t u n e carapace cly-
péiforme mais u n p l a s t r o n sternal (pi. 14, fig. 1, 2) r e l a t i v e m e n t étroit. L'élargissement n ' a p o r t é ni
sur le s t e r n u m t h o r a c i q u e ni sur le système e n d o p h r a g m a l (pi. 14, fig. 3) ; les sutures thoraciques sont
presque continues. Ce sont là des caractéristiques plésiomorphes et, p o u r nous, le genre Calappa F a b r i -
cius, en dépit de sa carapace cancériforme très étendue, est u n Crabe primitif à u n stade évolutif beau-
coup moins a v a n c é q u e les Leucosiidae. Ces derniers possèdent u n céphalothorax, arrondi e t rétréci
a n t é r i e u r e m e n t , avec u n e région faciale très p e t i t e ( d ' o ù le n o m de Brachyures microcéphales q u e
A. M I L N E E D W A R D S , 1 8 6 1 , a d o n n é a u x Leucosiens).
T. imajimai
Trichia sakaii
B. nobilii
B. subglobosa
B. armata
B. australis
Calvactaea tumida
Banareia palmeri
Banareia ( cf.) villosa
26 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
du milieu (par exemple les pléopodes sexuels mâles) qui nous a permis de déceler les affinités. Les ensem-
bles constitués au prime abord d'une manière provisoire ont été ensuite étudiés en prenant en considé-
ration divers caractères n'étant pas en corrélation étroite. Cette analyse a mis en évidence des discon-
tinuités cladiques. La confirmation de l'unité phylogénétique est venue alors de la possibilité de dispo-
ser toutes les formes d'un groupe naturel en plusieurs séries de transformation de caractères homo-
logues qui, par leur concordance, montraient la réalité de la lignée. Une telle étude des morphoclines
a fait apparaître des discontinuités de grade, dont l'utilité pour la systématique nous a paru indéniable.
La comparaison entre les morphoclines a permis de décider du sens évolutif des clades et, quand il
s'agissait de lignées différentes, d'apprécier les analogies du niveau anagénétique. Dans la suite de
ce chapitre, nous illustrerons notre méthode par un exemple typique, celui de l'établissement de la
lignée des Trichiinae par concordance des morphoclines.
Les Trichiinae de Haan ( = Zalasiinae Rathbun), Crabes assez peu connus, étaient jusqu'à
présent rattachés à des genres séparés dans les unités taxonomiques très différentes (cf. GUINOT, 1976).
Lors de la description de la première Trichia en 1841, DE HAAN instaura une famille spéciale,
les Trichidea. Les carcinologistes ne surent pas à quoi la rattacher et subordonnèrent ce groupe à des
taxons variés. Par ailleurs, les divers membres le composant n'étaient pas rassemblés et se trouvaient
classés loin les uns des autres.
Alertée par la similitude des pléopodes sexuels mâles, nous avons rapproché les genres Trichia
de Haan, Banareia A. Milne Edwards et Cahactaea Ward. Une forme fossile, du Nummulitique d'Alle-
magne du Nord, attribuée de façon erronée au genre f Psammocarcinus A. Milne Edwards, nous a
paru offrir de grandes similitudes avec Trichia sakaii (Balss) (cf. fig. 3). En établissant diverses mor-
phoclines des espèces de ce groupe, nous avons trouvé que la forme fossile était probablement une
espèce ancestrale du genre Trichia et nous l'avons donc rebaptisée f Palaeotrichia. Disposant ainsi
d'une espèce avec quelques caractères certainement plésiomorphes, nous avons pu faire appel au cri-
tère d'antériorité paléontologique pour orienter la morphocline représentant les aspects de la carapace.
Un parfait accord est obtenu avec l'orientation de la morphocline suivant le processus de carcinisa-
tion.
La figure 3 (page de gauche) représente la série des Trichia disposées selon divers traits du
céphalothorax. On voit que f Palaeotrichia correspond le mieux à Trichia sakaii. Le schéma généa-
logique (fig. 4) montre d'une manière simplifiée que, d'après notre morphocline, f Palaeotrichia est
soit l'ancêtre, soit un dérivé de cet ancêtre, dont sont issues toutes les Trichia.
La figure 3 rend bien compte du processus de carcinisation : la carapace, étroite et ovalaire,
s'élargit progressivement. Une tendance, rencontrée dans d'autres lignées, se manifeste : l'avorte-
ment de certaines différenciations du bord antéro-latéral qui, de spinuleux, devient tubercule puis lisse
et tend à se prolonger sur la région branchiale de la face dorsale. Le front, d'étroit et sans doute tri-
denté, devient large et bilobé. Au cours du processus d'élargissement, les principales limites sillonnant
la face dorsale sont conservées et ne subissent qu'une légère « déformation » sous l'effet du changement
des proportions du corps.
F I G . 4. — f Palaeotrichia est soit 1, c'est-à-dire l'ancêtre de tout le genre Trichia, soit 2, c'est-à-dire l'ancêtre de A [Trichia
sakaii). Ce schéma généalogique est simplifié car on ne connaît pas toutes les formes fossiles intermédiaires.
A, Trichia sakaii, B, Trichia imajimai, C, Trichia dromiaeformis, D, Trichia horiii ; • , espèce fossile.
MORPHOCLINE CARCINOI.OGIQUE 27
De la Trichia la plus carcinisée, T. horiii (Miyaké), sont proches les nombreuses espèces du
genre Banareia A. Milne Edwards ainsi que le genre Calvactaea Ward (fig. 3, page de droite). Dans
le genre Banareia s'est produit un foisonnement d'espèces, et cela après un hiatus qui, malgré la simi-
litude des traits fondamentaux, sépare ce genre des Trichia.
L'homogénéité des Trichiinae est attestée en premier lieu par les pléopodes sexuels mâles 1 et
2. Outre la similitude de l'aspect général des pli <J, on constate une particularité curieuse (fig. 34) :
l'appendice sexuel laisse dépasser hors de la cavité sterno-abdominale son extrémité distale, amincie,
ornementée et terminée par l'orifice séminal. L'apex du pli, ainsi à découvert, est toutefois logé dans
une rainure creusée dans la paroi sternale (fig. 35) et, en outre, se trouve recouvert par l'épaisse pilo-
sité qui couvre tout le corps. La tendance des pléopodes sexuels de la première paire à sortir de leur
abri, protégé par l'abdomen, est assez rare (voir la fin du chapitre concernant la cavité sterno-abdo-
minale).
Le sternum thoracique offre le même plan fondamental chez tous les Trichiinae. Une morpho-
cline a pu être établie en utilisant le degré d'élargissement du plastron à l'intérieur du genre Trichia,
puis à l'intérieur du genre Banareia. L'orientation de cette morphocline est conforme à la précédente.
En passant du genre Trichia aux Banareia les plus avancées, on observe la réduction de l'écusson
sternal : d'abord largement implanté entre les maxillipèdes, il se tasse et s'intègre au reste du plastron
sternal. Nous avons constaté que le genre Calvactaea, à plastron étroit et allongé, s'était sans doute
détaché du tronc commun plus tôt que les Banareia.
Les morphoclines établies d'après les caractères du cadre buccal et la disposition antennulaire
s'orientent avec la même polarité que les morphoclines précédentes. Il ressort que le genre Trichia
possédait initialement un cadre buccal étroit et allongé, des maxillipèdes subchéliformes et des anten-
nules repliées presque longitudinalement, même chez les espèces très élargies. Dans les genres Banareia
et Calvactaea, le cadre buccal s'est raccourci, la brachygnathie s'est installée, les maxillipèdes sont
xanthiformes et les antennules prennent une disposition plus proche de l'horizontale.
Évidemment, certaines de ces transformations anagénétiques sont en corrélation. Par exemple, la dis-
position des fossettes antennulaires dépend de la forme du front. Lorsque, chez les Trichiinae, le front est étroit
et projeté en avant (ce que l'on regarde généralement chez les Crabes comme un caractère plésiomorphe), les
antennules n'ont qu'un habitacle vertical ou oblique. Lorsque le front s'abaisse et s'élargit, des fossettes peu-
vent se creuser et s'étaler transversalement.
Si l'unité phylogénétique du groupe des Trichiinae ne fait pas, pour nous, de doute, il en va tout
autrement pour la subdivision de cet ensemble. Nous avons gardé la distinction traditionnelle des genres,
et cela pour la commodité du diagnostic systématique, sans pouvoir affirmer qu'il s'agit de deux branches
séparées dès l'ancêtre commun. Toutefois, il nous paraît parfaitement licite de supposer que la dis-
tinction systématique correspond à une bifurcation, les Trichia étant la branche conservative et les
Banareia représentant la diversification anagénétique. L'existence de discontinuités dans le déve-
loppement d'une branche pose un problème de nomenclature, notamment en ce qui concerne l'espèce
la plus proche de l'ancêtre supposé.
Un autre problème de systématique est soulevé par l'espèce Actaea palmeri Rathbun en laquelle
nous avons reconnu un Trichiinae *. Dans quel genre doit-on la placer ? Par ses caractères, elle se
trouve à la charnière des Trichia et des Banareia et, en même temps, comporte quelques originalités
morphologiques. Instituer un nouveau genre pour cette seule espèce ? Nous y avons renoncé, car séparer
cette espèce — il est vrai la seule qui ait une distribution atlantique (les autres sont indo-pacifiques) —
aurait entraîné, par souci de cohérence, la création de sous-groupes dans le genre Banareia.
Le faciès des Trichiinae est, dans l'ensemble, rendu semblable par un dense revêtement qui
couvre la carapace et les pattes. L'existence de coaptations (péréiopodes coaptés avec le bouclier cépha-
lothoracique, appendices coaptés entre eux, pattes-mâchoires étroitement operculiformes) fait que
1. En employant les noms latins des taxons supérieurs pour désigner soit un taxon, soit un spécimen qui lui appar-
tient, nous avons pris l'habitude de ne pas tenir compte, en ce qui concerne l'article, du pluriel formel du substantif.
Par exemple, nous écrivons un Xanthidae, un Oxyrhyncha, ce qui sous-entend taxon ou spécimen appartenant aux X a n -
thidae, aux Oxyrhyncha.
28 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES B R A C H Y O U R E S
Il n'est pas aisé de préciser la place des Trichiinae p a r m i les autres Brachyoures. C'est en nous
fondant sur leurs caractères apomorphes que nous les r a t t a c h o n s a u x X a n t h i d a e (sensu BALSS, 1957).
LA CARAPACE 29
CHAPITRE II
La carapace décapodienne est un bouclier dorsal de protection qui serait surajouté à la structure
segmentaire. Les relations entre la carapace et la métamérie primitive ne sont pas encore éclaircies.
Aujourd'hui, prévaut l'opinion que la carapace est d'origine céphalique.
Pour H. MILNE EDWARDS (1834 ; 1851), la carapace ne provient pas des pièces tergales ( = ter-
gites) des segments du corps qu'elle recouvre mais se serait développée, comme une excroissance, à
partir des pièces tergales soudées et des épimères des segments antennaire et (ou) mandibulaire. La
partie située en avant du sillon cervical serait d'origine antennaire, la partie en arrière serait d'origine
mandibulaire.
« La carapace, lors même qu'elle recouvre la totalité du thorax aussi bien que toute la portion
céphalique du corps, doit être considérée comme une dépendance de la tête dont une portion du sque-
lette s'est développée d'une manière excessive, et a chevauché en avant et en arrière sur les parties
voisines ; j'ai établi aussi qu'elle appartenait au système des pièces tergales, et que celles-ci n'étaient
fournies ni par les anneaux ophthalmique ou antennulaire, ni par les zoonites céphaliques postérieurs.
Il me paraissait probable qu'elle dépendait de l'anneau antennaire ou de l'anneau mandibulaire, c'est-à-
dire du troisième ou du quatrième anneau de la tête, mais qu'elle ne procédait que d'un seul de ces
zoonites » (H. MILNE EDWARDS, 1851, p. 13).
D'après cette conception, sur la partie latéro-ventale de la carapace se situerait la ligne de
suture épimérale qui, comme son nom l'indique déjà, représenterait la limite entre les pièces tergales
et les épimères.
Les figures 5A et 5B montrent l'interprétation de H. MILNE EDWARDS relative à la composi-
tion élémentaire du somite crustacéen, à l'origine céphalique de la carapace, à la disparition des tergites
thoraciques et à la formation des parois de la cavité branchiale.
Pour HUXLEY (1877 ; 1881), ce serait tous les tergites et pleurons ( = épimères de H. MILNE
EDWARDS) du céphalothorax, à l'exception des segments oculaire et antennulaire, qui participeraient à
l'élaboration de la carapace (cf. fig. 5D).
BALSS (1940) voit dans la carapace une duplicature dermique, provenant de la tête. Considérant
que la structure de la carapace est indépendante de la métamérie primitive, BALSS évite la nomen-
clature fondée sur celle-ci : il utilise le terme de notum à la place de tergum et de pleures à la place d'épi-
mères (cf. fig. 5C). D'après l'auteur allemand, la « ligne de suture épimérale » de H. MILNE EDWARDS
ne représente pas la trace anatomique d'un processus de soudure mais doit être interprétée comme
une acquisition morphologique nouvelle due aux exigences de la mue. BALSS la nomme « Pleuralnaht »
(suture pleurale), ce qui correspond en effet à l'abandon du terme épimère pour cette partie de la cara-
pace mais étonne un peu à cause du maintien du terme suture (Naht) pour une ligne de déhiscence,
d'exuviation.
En acceptant strictement l'hypothèse de BALSS, nous concevons que la structure de la carapace,
notamment la présence des sillons, ne puisse avoir une valeur taxonomique égale à celle du sternum
thoracique. Ce dernier conserve toujours, à un degré plus ou moins grand, les traces de la métamérie
primitive (voir le chapitre in sur le sternum thoracique) et, pour ces raisons théoriques, on peut déjà
s'attendre à ce que le plastron sternal brachyourien soit plus significatif pour la recherche des liens
phylogénétiques.
30 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
tg tg
epm
/ \
eps eps
' ' I I
st st
s. plr.
F I G . 5 A-D. — Les éléments d u somite crustacéen selon diverses interprétations. A, « Figure théorique de la composition
élémentaire d'un anneau du squelette tégumenlaire ». D'après H. MILNE EDWARDS, 1837, pi. 1, fig. 3 (seules les
abréviations sont u n peu modifiées).
tg, tg : « les deux pièces tergales ou pièces médianes du segment dorsal » ; epm, epm : « les deux pièces épimé-
riennes ou pièces latérales du même segment » ; st, st : « les deux pièces sternales ou pièces médianes du segment ventral » ;
eps, eps : « les deux pièces êpisternales, ou pièces latérales du segment ventral ».
B, Coupe schématique du corps d'un Brachyoure au niveau du dixième segment (à savoir des chélipèdes). D'après l'inter-
p r é t a t i o n de H . M I L N E E D W A R D S , 1834, et modifié p a r B A L S S , 1940, fig. 9.
c.b., chambre branchiale ; epm III, épimère du somite antennaire (c'est-à-dire de la carapace) ; epm X, épimère
du sternite X ; eps X, épisternite du somite X ; pi, premier péréiopode ; st X, sternite du somite X ; tg III, tergite du
somite antennaire (c'est-à-dire de la carapace).
C, Coupe à travers le corps d'un Crabe. D'après BALSS, 1940, fig. 30.
br, branchiostégite ; epm, les deux parois épimériennes ; nt, notum ; plr, pleure ; s.plr., suture pleurale ; stn,
sternum.
D, Coupe schématique au niveau du cinquième segment abdominal de l'Ecrevisse. D'après H U X L E Y , 1881, repris p a r
B A L S S , 1940, fig. 1 1 .
epm, épimère ; pi, pleure (feuillets interne et externe) ; st, sternite ; tg, tergite.
région branchiale, excluent de la mesure les épines latérales et, par ailleurs, dans certains cas mesurent
également la largeur au niveau de la région hépatique. Selon l'auteur cité, la longueur de la carapace
doit être mesurée du bord postérieur jusqu'à l'extrémité du rostre ou jusqu'à la ligne qui unit les deux
pointes rostrales ; toutefois, la longueur du rostre seul est indiquée à part, en même temps que sa lar-
geur. Il est certain que les mesures du céphalothorax devraient comporter au moins toutes les préci-
sions exigées par GARTH (loc. cit., p. 27, fig. p. 28). Il faudrait aussi qu'une mesure de l'épaisseur du
corps précise la convexité de la carapace, ce qui permettrait de distinguer les formes globuleuses des
formes aplaties. En outre, il serait désirable d'exprimer les résultats des mesures sous forme d'indices,
c'est-à-dire de rapports judicieusement définis (MAYR, 1969, p. 171 ; W E R N E R , 1969).
Évidemment, étant donné le mode de croissance discontinue des Crabes, les indices varient avec la
taille pour une même espèce ; ils changent après la mue de puberté. Ce stade imaginai peut être atteint à des tailles
diverses par les individus d'une même population et l'on observe souvent que les proportions du corps varient
avec ses dimensions (allométrie de taille). Puisqu'il existe des juvéniles et des adultes de grande taille par exem-
ple, il faut connaître les indices extrêmes. Dans la notation des mensurations, il serait utile d'indiquer, dans la
mesure du possible, si l'on a affaire à un Crabe prépubéral ou postpubéral.
Un genre connu peut être caractérisé par la présence constante, chez toutes les espèces qu'on
lui a attribuées, d'épines latérales très allongées, donc par une grande largeur. On découvre alors une
espèce nouvelle, avec des dents courtes, voire absentes, qui possédera tous les autres traits génériques.
Ainsi, une diagnose générique, résultant d'une synthèse d'après le matériel connu à un moment donné,
d'un arrangement approprié, doit être considérée comme provisoire et susceptible d'un remaniement
qui la mettra en accord avec les découvertes nouvelles.
La forme générale du Crabe demeure un caractère taxonomique qui oriente l'étude des parentés
(voir le chapitre i, Carcinisation).
Toutefois, en dépit de l'optimisme de la plupart des carcinologistes et malgré une stabilité
manifeste de certaines caractéristiques, nous pensons que la carapace ne peut être utilisée, à elle seule,
comme critère décisif de classification. La forme de la carapace peut subir des variations considérables
dans la microévolution. Il semblerait que la partie du corps la plus sujette à variations soit la face
dorsale, probablement du fait qu'elle ne porte pas, comme la face sternale, l'implantation des lames
du système endophragmal ou endosternites (voir le chapitre m sur le sternum thoracique et le cha-
pitre vin sur le système endophragmal).
Voici quelques exemples qui illustrent les dangers d'un diagnostic taxonomique fondé presque
exclusivement sur l'aspect général du corps et, de ce fait, faussé.
Citons d'abord le cas du genre Eurynolambrus H. Milne Edwards et Lucas, endémique de Nou-
velle-Zélande avec une seule espèce, E. australis H. Milne Edwards et Lucas, Crabe au test très coloré,
aux pattes cristiformes rouges et aux pinces pourpres. On l'a attribué tantôt aux Oxyrhyncha et plus
précisément aux Parthenopidae, en raison de la forme tout à fait cryptopodienne de sa carapace, et,
entre autres caractères, de l'absence d'épines rostrales (DANA, 1852c, p. 141 ; MIERS, 18766, p. 12 ;
FILHOL, 1885a, p. 8 ; BENNETT, 1964, p. 63) ; tantôt aux Brachyrhyncha, à savoir aux Cancridae, eu
égard à la conformation de la région antenno-orbitaire (MIERS, lS79d, p. 669 ; FLIPSE, 1930, p. 19).
BALSS (1957, p. 1630, 1631), qui fait état de ses hésitations, laisse avec doute Eurynolambrus parmi
les Parthenopidae. Nous avons étudié (cf. GUINOT, 1966-1967, p. 840) les spécimens types de cette
magnifique espèce, conservés dans la collection sèche du Muséum à Paris. En effet, la carapace (pi. 1,
fig. 5), singulière, subtriangulaire, avec les régions branchiales étalées latéralement, offre un faciès
de Parthenopidae [cf. pi. 1, fig. 3, 4 : Cryptopodia fornicata (Fabricius)]. D'après nos recherches, les
caractères essentiels font sans aucun doute d'Eurynolambrus un Oxyrhyncha : mais c'est un Majidae,
et non un Parthenopidae comme on le croyait. Un examen des appendices sexuels mâles nous renseigne
immédiatement : le pli, par sa forme générale et par son apex (fig. 70C, Cl, C2), est typique d'un Maji-
dae, le pl2 (fig. 70D, Dl), très court, n'est pas celui d'un Parthenopidae. L'article basai antennaire,
très développé, dont la partie proximale s'étale autour de l'article urinaire et se fusionne avec l'épistome
(l'article urinaire apparaît comme « noyé » au sein d'une vaste pièce) et dont le sommet se réunit au front
LA CARAPACE
(cf. GRIFFIN, 1966, fig. 8), les antennules repliées longitudinalement, d'autres traits encore doivent
faire attribuer le genre aux Majidae, plus spécialement aux Pisinae. Ce remaniement taxonomique
explique les observations de KREFFT (1952), que nous ne connaissions pas à l'époque de notre travail
et qui se rapportent à deux stades juvéniles connus d'Eurynolambrus australis, de 4 et 5,6 mm. La
morphologie des jeunes Crabes est celle d'un Majidae typique, à carapace étroite et piriforme, à rostre
bifide, à yeux allongés, à face dorsale ornée de soies en crochet (pi. 1, fig. 6a, 6b). Ces soies en crochet
ont tendance à disparaître chez l'adulte qui perd la faculté de se camoufler, en usage chez un grand
nombre de Majidae. Le développement de soies en hameçon sur les téguments et, corrélativement,
la persistance de l'instinct de déguisement, s'observent chez les jeunes Eurynolambrus dont le cépha-
lothorax est de faibles dimensions. Un tel comportement n'existe plus chez l'adulte, qui se protège par
un autre moyen, grâce au développement d'un vaste bouclier, au test sans doute épaissi. Il est inté-
ressant d'assister chez un même animal à la succession, au cours du passage des stades juvéniles à la
vie adulte, de deux systèmes de protection différents. En outre, le cas du genre Eurynolambrus est
instructif car il nous montre que certaines caractéristiques morphologiques des stades juvéniles sont
plus représentatives de la position taxonomique que leur aspect final chez l'adulte.
Se fiant plus à l'apparence du Crabe qu'à d'autres caractères, les carcinologistes ont complè-
tement faussé le diagnostic taxonomique du genre américain monospécifique Pliosoma Stimpson.
Tous les auteurs s'accordent à le rattacher aux Corystidae, plus précisément aux Atelecyclinae (RATH-
BUN, 1930, p. 169, pi. 74 ; CRÂNE, 1937, p. 48, 69 ; BOUVIER, 1942, p. 11, 12, 20, 40, fig. 10 ; BALSS,
1957, p. 1635). Nous avons examiné trois syntypes de Pliosoma parvifrons Stimpson, déposés au British
Muséum et provenant du Cap Saint-Lucas en Basse-Californie. La carapace (pi. 1, fig. 7) offre seu-
lement quelques similitudes superficielles avec certains Crabes de la série atélécyclienne ; en revanche,
les autres caractères, notamment le plastron sternal mâle (fig. 70A, A' et pi. 1, fig. 8) et le premier
pléopode sexuel mâle (fig. 70B, Bl, B2), indiquent nettement l'appartenance à une catégorie très éloi-
gnée, à savoir aux Oxyrhyncha, sans doute aux Pisinae. Malgré le pressentiment que Pliosoma n'était
pas bien à sa place parmi les Corystoidea, BOUVIER (loc. cit., p. 40, 41) s'est servi de ce genre en par-
ticulier pour concevoir une origine commune, très ancienne, des Oxyrhynques et des Corystiens. Nous
avons déjà fait état du remaniement concernant Pliosoma en 1966 (GUINOT, 1966-1967, p. 840, note).
En revanche, le genre Podocatactes Ortmann, connu par une seule espèce endémique du Japon, P. hami-
fer Ortmann, que BOUVIER (1942, p. 40) place au même rang que Pliosoma, appartient franchement aux Corys-
toidea (sensu BOUVIER). La morphologie antenno-orbitaire et celle des mxp3, le plastron sternal élargi, le pli <J,
le pl2 (J, allongé et à flagelle développé, situent le genre non loin de Trachycarcinus Faxon.
Dans 1'ANNEXE A, nous révisons le genre Demania Laurie, que nous avons déjà étudié dans des
travaux antérieurs (GUINOT, 19696, p. 234 ; 1971a, p. 1074). Nous réunissons dans ce groupe naturel
des espèces xanthoïdes qui, jusqu'ici, en raison de l'aspect général de la carapace, avaient été disséminées
dans des genres divers, notamment dans le genre Lophoxanthus A. Milne Edwards, pourtant fort diffé-
rent (pi. 5, fig. 8). Les diverses espèces de Demania représentées sur les planches 4 et 5 montrent des
carapaces peu ressemblantes, aussi bien par les proportions que par la forme du front, celle du bord
antéro-latéral et par l'ornementation. Les péréiopodes présentent aussi des traits particuliers à chaque
espèce. Néanmoins, les Demania ont en commun un certain nombre de caractères (plastron sternal,
pléopodes sexuels mâles, etc.). Le rangement des espèces sur les planches 4 et 5 a été fait de façon
à mettre côte à côte les espèces les plus approchantes extérieurement et à montrer l'éloignement pro-
gressif à partir de l'espèce type D. splendida Laurie.
Le concept de « brachyoure » s'est formé dans le cadre d'une systématique archétypale. Certaines
caractéristiques brachyouriennes représentent une « tendance fonctionnelle ». Toutefois, il existe un
ensemble de caractères qui indiquent l'appartenance à un groupe monophylétique, celui des Crabes
« vrais ». Un tel Brachyoure peut être schématiquement défini par un corps complètement calcifié,
par une carapace non segmentée, en voie de carcinisation ou fortement carcinisée (pour ce proces-
sus, voir le chapitre i, Carcinisation), par un abdomen court, rabattu dans une cavité sterno-abdo-
minale où le maintient un système d'accrochage, par un sternum thoracique parcouru d'un certain
nombre de divisions intermétamériques.
3
LA CARAPACE H5
correspondantes » très poussées, de sorte que le corps présente une surface continue sans aspérité. Ces
Crabes m a r c h e n t sur le s u b s t r a t , en soulevant c e r t a i n e m e n t très peu le corps et en a p p l i q u a n t les pinces
contre la face ventrale, ce qui leur p e r m e t de résister mieux, éventuellement, à de fortes vagues. Chez
Hypocolpus perfectus Guinot (cf. fig. 6), rien n'a prise sur le Crabe replié en une « boule » : chélipèdes
et p a t t e s ambulatoires, en position de repli, s'emboîtent les uns dans les autres et s'encastrent d a n s
les échancrures postéro-latérales de la carapace. Il y a aussi c o a p t a t i o n du chélipède et de la région
sous-hépatique correspondante creusée d'une cavité ; ce « complexe » constitue un dispositif a y a n t
peut-être u n rôle dans la circulation et le maintien de l'eau respiratoire, à des périodes où le Crabe
doit se préserver de la dessication ou dans la mise en réserve d'eau pure a v a n t son entrée dans la
chambre branchiale.
La silhouette du corps vue de profil fait découvrir des différences caractéristiques entre les quatre prin-
cipaux groupes éthologiques de Crabes. La différence la plus notable concerne la position dorsale du céphalo-
thorax par rapport à la disposition d'ensemble des sternites. Chez les marcheurs, le plastron sternal suit bien
la courbure générale de la face ventrale. Chez les grimpeurs, qui tiennent leur corps soulevé au-dessus du sol,
le sternum thoracique est orienté dans une direction différente de celle du reste de l'organisme, qui le surplombe.
Chez les nageurs, la surface sternale est plane, subparallèle au céphalothorax.
II. B O R D S DE LA CARAPACE
Lié essentiellement à la forme générale du corps, le bord latéral de la carapace se présente avec
une e x t r ê m e diversité chez les Crabes. Il est droit et presque parallèle à l'axe antéro-postérieur cépha-
lothoracique chez les formes allongées et cylindriques ainsi que chez les formes dont la carapace a a d o p t é
un contour q u a d r a t i q u e ; il p e u t être doté d'une courbure variable, formant avec le front un arc de
cercle à petit ou grand r a y o n , selon que la carapace est ellipsoïdale longitudinalement ou ovoïde t r a n s -
versalement, en p a s s a n t p a r tous les intermédiaires ; il est dirigé obliquement chez les formes à contour
triangulaire.
Qu'il soit court ou long, le bord antéro-latéral, qui offre t y p i q u e m e n t une a r m a t u r e , se distingue
en général du bord postéro-latéral, le plus souvent inerme. Chez de nombreuses formes, à la jonction
de ces deux bords, il se p r o d u i t une r u p t u r e dans la direction : une dent, une épine, un bourrelet ou,
seulement, u n angle indique la limite des portions antérieure et postérieure du bord de la carapace.
Dans certains cas, au lieu d'être ainsi m a r q u é , le bord antéro-latéral se prolonge t r a n s v e r s a l e m e n t ,
de chaque côté, sur la face dorsale, vers la ligne médiane de la carapace, parfois sous forme d'une crête.
C'est là une tendance fréquente chez les Xanthoïdes. Elle est, par exemple, manifeste chez les Trichiinae
de Haan (cf. fig. 3). Dans le genre f Palaeotrichia Guinot, une forte dent termine le bord antéro-latéral et des
tubercules garnissent le bord postéro-latéral. Chez les Trichia de Haan actuelles, à caractères plésiomorphes,
dont la carapace est étroite et le bord découpé, une crête dentée ou granulée, incluant une partie de bord postéro-
latéral, tend à se recourber et à se prolonger sur la face dorsale. Le bord de la carapace de T. dromiaeformis
de Haan porte une crête saillante et denticulée, dirigée obliquement. Chez T. horiii (Miyake), forme plus évoluée
à carapace très élargie et bord entier, la crête forme une courbe régulière avec le bord antéro-latéral, devenu
très long, et revient sur la carapace. La carcinisation qui s'est opérée à l'intérieur même du genre, et jusqu'à
son maximum chez T. horiii, s'accompagne d'une telle évolution du bord (cf. GUINOT, 1976, p. 101-200).
Prenons maintenant l'exemple de la superfamille des Bellioidea Dana, qui contient une seule famille,
les Belliidae, composée de quatre genres (cf. GUINOT, 1976, p. 15-60). Chez Corystoides Lucas et chez Bellia
H. Milne Edwards, à carapace étroite et longue, au faciès macrourien et au mode de vie fouisseur, le bord antéro-
latéral ne se distingue guère du bord postéro-latéral que par la présence de dents, allant en s'atténuant vers
voir of water to be made circulating through the gill chambers since, when the claws are nearly closing the cavities, the
mud would be somehow filtered and only pure water will come into the cavities. On the other hand, the carpet only
remains out of the water few hours a m o n t h and under the carpet the water never really goes away. Therefore, the hypo-
thesis t h a t the cavities might be used as a réservoir of water against deshydratation during low waters should be, I pré-
sume, rejected ».
36 MORPHOLOGIE, PHYLOGHNÈSE ET TAXONOMIE DES BKACHYOUHES
l'arrière ; le branchiostégite a une position presque verticale. Chez les trois espèces d*Acanthocyclus Lucas,
au corps moins étroit, presque aussi large que long, et où il n'y a pas d'adaptation à la vie fouisseuse, le bord
antéro-latéral se raccourcit ; le branchiostégite acquiert une position ventrale. Heterozius A. Milne Edwards,
forme non fouisseuse, à la carapace élargie et aplatie, offre un tout autre faciès : la carcinisation et la brachy-
gnathie sont complètement installées ; le bord antéro-latéral, seulement lobé, se termine par un épais bourre-
let et se trouve très nettement délimité du bord postéro-latéral ; le branchiostégite est en position tout à fait
ventrale.
L ' a r m a t u r e du bord antéro-latéral de la carapace est diverse : dents, épines, lobes, granules,
a m a s de tubercules, élévations en forme de champignon, crête, etc. Epais ou mince selon la voussure
du corps, formant ou non une bordure aplatie (A. M I L N E E D W A R D S distingue les carapaces marginées
ou non), il p e u t aussi être non incisé, lisse, sans dents ni lobes. DANA (1851a) a bien m o n t r é les rela-
tions assez constantes, du moins dans certains groupes, entre les dents du bord antéro-latéral (dont
le n o m b r e « normal » serait de 5) et les divisions de la partie correspondante de la carapace en régions
ou en lobes. Ces relations varient beaucoup selon les Crabes considérés. Chez n o m b r e de X a n t h o ï d e s ,
la disposition est la suivante : la première dent est exorbitaire, les deux suivantes sont hépatiques,
les deux dernières branchiales.
Si l'on regarde les Carpiliinae, Xanthoïdes très particuliers (cf. GUINOT, 1968C), on constate que, chez
la plupart des formes fossiles, le bord antéro-latéral porte des tubercules, sur toute sa longueur ou sur une grande
partie de celle-ci : c'est le cas de nombreux "j" Palaeocarpilius A. Milne Edwards, notamment de l'espèce type
"j" P. macrocheilus (Desmarest) (pi. 10, fig. 9), de f P. stenurus Reuss (pi. 10, fîg. 8), ainsi que du genre f Oca-
lina Rathbun (pi. 10, fig. 7). Chez les trois seules espèces de Carpilius Leach actuellement vivantes (C. convexus,
C. maculatus, C. corallinus), il est entier et ne montre qu'un tubercule mousse postérieur, en plus de l'exorbi-
taire qui est petit. H. MILNE EDWARDS (1851, p. 29) a remarqué que, dans l'armature marginale de la cara-
pace, le lobule exorbitaire et la dent épibranchiale sont les formations les moins sujettes à avorter, les dents hépa-
tiques étant les moins constantes. Il semble que, au cours de l'évolution des Carpiliinae, l'armature du bord
antéro-latéral de la carapace ait disparu, tout comme l'ornementation de la face dorsale et des péréiopodes.
En même temps qu'une grande taille, les formes carpiliennes d'aujourd'hui ont acquis un test pratiquement
lisse.
Chez certains Crabes, m ê m e x a n t h o ï d e s , des d e n t s surnuméraires apparaissent. Chez les P o r t u -
niens, où il y a t y p i q u e m e n t cinq dents, les t e n d a n c e s sont différentes de celles que nous venons de cons-
t a t e r . S'il y a a v o r t e m e n t , c'est la 4 e d e n t qui devient r u d i m e n t a i r e (certaines Thalamita Latreille)
ou m a n q u e . Des dents supplémentaires se c o n s t i t u e n t j u s q u ' à former u n e série de neuf dents, la der-
nière é t a n t souvent considérablement développée (Portunus Weber).
Chez les O x y r h y n c h a classiques, la naissance de dents surnuméraires ou le dédoublement de
certaines dents accroît le n o m b r e « n o r m a l » des éléments de l ' a r m a t u r e marginale ; des dents p e u v e n t
en o u t r e a p p a r a î t r e le long des bords postéro-latéral et postérieur.
Chez les O x y s t o m a t a (sensu BALSS), l ' a r m a t u r e marginale est souvent r u d i m e n t a i r e mais, dans
diverses sous-familles, il y a, de chaque côté d u t h o r a x , conservation de la dernière dent, développée
en u n lobule conique ou pointu (Matuta W e b e r , Acanthocarpus Stimpson, Orithyia Fabricius, etc.).
Chez les Calappes, t o u t comme chez les P a r t h é n o p i e n s (pi. 1, fig. 3, 4), u n prolongement marginal se
développe en forme de v o û t e au-dessus des p a t t e s et constitue u n e grande expansion lamellaire dans
t o u t e la moitié postérieure de la carapace. Nous avons v u q u e ce mode de conformation est u n e t e n d a n c e
qui se réalise dans des groupes très divers ; on la t r o u v e également chez certains Majidae (genre Eury-
nolambrus, pi. 1, fig. 5) et m ê m e chez certains Anomoures (genre Cryptolithodes, pi. 1, fig. 1, 2).
Chez les Catométopes de la conception milne-edwardsienne, l ' a r m a t u r e marginale t e n d à dis-
p a r a î t r e et, chez n o m b r e d'entre eux (Ocypode Fabricius, Uca Leach, etc.), le bord de la carapace n'est
m a r q u é t o u t au plus q u e p a r des granulations ou p a r une petite crête.
On notera q u e , selon les cas, le bord antéro-latéral rejoint l'angle externe de l'orbite ou, a u con-
traire, se prolonge v e n t r a l e m e n t vers les angles latéro-antérieurs du cadre buccal.
Les carcinologistes utilisent fréquemment le bord antéro-latéral comme critère générique.
E n utilisant comme exemple le genre Lophozozymus A. Milne E d w a r d s , révisé dans T A N N E X E B ci-
après, nous m o n t r o n s q u e les caractéristiques du bord antéro-latéral sont variables, du moins dans
LA CARAPACE 37
certaines limites, à l'intérieur du genre. Toutes les espèces de Lophozozymus possèdent un bord mince
et cristiforme, mais les dents sont saillantes, parfois carénées ou, au contraire, émoussées ; p a r ailleurs,
entre l'angle exorbitaire et la première dent, il y a continuité ou, en revanche, un hiatus net (cf. pi. 7
et 8).
D'autres exemples pourraient illustrer de façon plus frappante le caractère variable du bord antéro-
Iatéral : citons, par exemple, le genre Lybia H. Milne Edwards (cf. GUINOT, 1976), le genre Trichia de Haan
(cf. fig. 3), ainsi que le genre Demania Laurie, étudié dans I'ANNEXE A (cf. pi. 4 et 5).
Dans son « Histoire naturelle des Crustacés fossiles », A. G. D E S M A R E S T (1822, p . 72) a été l'un
des premiers à bien étudier la configuration de la face supérieure de la carapace des Décapodes. Cet
a u t e u r constate que les bosselures et les sillons d o n t la face dorsale est m a r q u é e offrent une certaine
constance et p e u v e n t servir à la distinction des espèces.
« Réfléchissant d'ailleurs que les Crustacés ont leurs principaux organes intérieurs situés immédiatement
sous le test ou la carapace, nous avons été conduit à rechercher s'il existait des rapports marqués entre la place
qu'occupent ces viscères et la distribution des inégalités extérieures du test » (ibid., p. 73).
D E S M A R E S T propose donc de désigner les diverses portions de la carapace par des termes r a p p e -
lant les organes sous-jacents : régions stomacale, génitale, hépatique, cordiale, branchiale, etc.
E n 1851 (p. 9-32), H. M I L N E E D W A R D S fait l'analyse des dispositions morphologiques de la
carapace chez divers Décapodes et, en particulier, établit clairement les principales divisions de celle-
ci chez plusieurs genres de Crabes. Nous allons résumer les conclusions de cet a u t e u r c o n c e r n a n t la région
gastrique et le sillon cervical des Brachyoures, car les carcinologistes ultérieurs ne se sont pas t e n u s
à la m ê m e i n t e r p r é t a t i o n . H . M I L N E E D W A R D S a choisi comme point de d é p a r t , dans son t e x t e et ses
figures, la carapace de Miihrax spinosissimus (Lamarck) (atlas, pi. 8, fig. 6) et, comme a u t r e s exemples,
celles de Parthenope horrida (Linné) ( = Daldorfia horrida), de Zozymus tomentosus H . Milne E d w a r d s
( = Actaea tomentosa = Actaeodes tomentosus), de Zosimus aeneus (Linné) et à'Eriphia gonagra (Fabri-
cius) (ibid., pi. 8, fig. 7-10).
La région gastrique de H. M I L N E E D W A R D S ( = région stomacale -f- région génitale de D E S M A -
REST) occupe la p a r t i e médiane du bouclier céphalothoracique. Elle comprend : 1) d e u x lobes épigas-
triques symétriques ; 2) u n lobe méso gastrique, « lobe impair et médian », situé entre les d e u x lobes
proto gastriques (loc. cit., p . 21) ; 3) d e u x lobes meta gastriques, postérieurs et l a t é r a u x p a r r a p p o r t au
mésogastrique ; 4) u n lobe urogastrique, « p e t i t lobe impair qui ressemble ici [chez Miihrax spinosissi-
mus] à u n bourrelet transversal », et auquel fait suite la région cardiaque.
Dans certains cas, bosselures et sillons se multiplient et d é t e r m i n e n t u n plus g r a n d n o m b r e
de divisions et, m ê m e , des subdivisions. D ' a u t r e s fois, les lobes disparaissent ou se confondent, ce qui
a b o u t i t à d o n n e r u n e simplicité de conformation à la région gastrique : u n cas fréquent est la fusion
du lobe mésogastrique avec les d e u x lobes m é t a g a s t r i q u e s . Il p e u t y avoir aussi disparition de t o u t e
séparation entre ces derniers et le lobe urogastrique, de sorte que t o u t e cette portion de la région gas-
t r i q u e ne constitue plus q u ' u n e seule aire médiane, d o n t l ' e x t r é m i t é antérieure (pointe mésogastrique)
s'avance plus ou moins loin entre les lobes protogastriques (ibid., p . 22). C'est à ce point de son exposé
que H . M I L N E E D W A R D S fixe chez les Crabes l ' e m p l a c e m e n t de d e u x zones fort i m p o r t a n t e s : le sillon
cervical, situé en arrière de d e u x petites impressions en forme de fossette, les fossettes gastriques, qui
sont la m a r q u e de l ' a t t a c h e des muscles de l'estomac.
38 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Quelques pages auparavant (ibid., p. 10-12), H. MILNE EDWARDS avait indiqué que le sillon
cervical sépare l'arceau céphalique de l'arceau scapulaire de la carapace ; cette séparation est très
distincte lorsque le bouclier céphalothoracique est divisé en deux portions articulées par une suture
membraneuse, par exemple chez les Cénobites ou les Birgus. Chez les Crabes, ce sillon est reconnaissable
dans de nombreuses espèces. Dans le genre Mithrax Latreille, ledit sillon cervical traverse le test de la
carapace puis se porte obliquement et en dehors vers le tiers antérieur du bord antéro-latéral, pour
se diriger ensuite vers les angles latéro-antérieurs du cadre buccal. L'arceau céphalique de la cara-
pace serait — selon la conception de H. MILNE-EDWARDS — circonscrit chez beaucoup de Crabes ;
même si le sillon cervical vient à s'effacer complètement, on en reconnaît la direction grâce aux deux
petites fossettes qui se voient ordinairement au milieu de la carapace près de la ligne médiane, un peu
F I G . 7 A-C. — Emplacement et nomenclature de diverses régions (principalement gastriques) de la carapace chez les
Brachyoures. Localisation du « sillon cervical » de H. M I L N E EDWARDS, 1851. A, Mithrax spinosissimus (Lamarck) ;
B, Zosimus aeneus (Linné). D'après H. M I L N E EDWARDS, 1851, pi. 8, fig. 6 et 9 ; C, une espèce « of the Cancer
group », d'après DANA, 1851a, fig. 1 et p. 95-98.
F I G . 7 D. — Homologie des régions gastriques définies par H. MILNE EDWARDS (à gauche) et des régions numérotées
par DANA (à droite).
cd, région cardiaque ; epg, lobe épigastrique ; f.g., fossette gastrique ; in, région intestinale ; mag, lobes métagas-
triques ; tnog, lobe mésogastrique ; ptg, lobes proto gastrique s ; s.b.c., sillon branchiocardiaque ; s.c, sillon cervical ;
urg, lobe urogastrique.
LA CARAPACE 39
La figure 1 de RATHBUN (1918, p. 4), vue diagrammatique de la face dorsale d'un Crabe Grapsoïde,
montre une large région impaire dite mésogastrique qu'il faut, en fait, considérer comme la réunion de la région
mésogastrique et des régions métagastriques ; pourtant, la définition donnée par RATHBUN (ibid., p. 7) de
ces régions est exacte. RATHBUN place correctement le sillon cervical, en arrière de la région urogastrique.
Ce schéma de la carapace est celui que reproduit fidèlement BALSS (1940, p. 45, fig. 45) dans la partie morpho-
logique du « Bronns Tierreichs ». En revanche, dans sa représentation d'un « Spider Crab », où sont bien indi-
quées les trois régions (méso-, meta- et urogastriques), RATHBUN (1925, fig. 1) place le sillon cervical entre
l'aire métagastrique (représentée indivise) et l'aire urogastrique. En 1930 (fig. 1), RATHBUN schématise un
40 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES B R A C H Y O U R E S
Portunidae en revenant à son interprétation première : la distinction entre région mésogastrique et régions
métagastriques est bien faite ; le sillon cervical est placé correctement, c'est-à-dire postérieurement à la région
urogastrique.
Dans son traité de Paléontologie des Arthropodes, GLAESSNER (1969, p. R405, R406, fig. 220C, D) repro-
duit telles quelles les deux figures de RATHBUN, représentant un Portunidae et un Grapsoïde. Le sillon cervical
y est bien placé, postérieurement à la région urogastrique ; mais, dans le texte, GLAESSNER écrit : « Behind the
cervical groove are, medially, the urogastric, cardiac and intestinal régions », ce qui ne correspond ni à ses
figures ni à la définition de H. MILNE EDWARDS. Reproduisant tout aussi fidèlement la figure de RATHBUN
montrant un Oxyrhynque, où le sillon cervical est placé autrement, GLAESSNER (ibid., fig. 220B) accorde ses
dires avec son illustration, mais c'est — à notre avis — peut-être involontaire. Rappelons que le sillon cer-
vical brachyourien de H. MILNE EDWARDS ne partage pas la région gastrique, mais sépare cette dernière de
la région cardiaque. Dans nombre de ses travaux antérieurs, GLAESSNER avait déjà situé le sillon cervical en
avant sur la carapace, entre la région mésogastrique et la région urogastrique (par exemple en 1933,fig.185,
chez le genre Dromia).
Si nous revenons en arrière, on constate que PEARSON (1908, p . 10-12, fig. 2), dans son étude du genre
Cancer, situe, selon les recommandations de H. MILNE EDWARDS, le sillon cervical en arrière de la région uro-
gastrique.
Pour IHLE (1913, p . 4-6, fig. 3), le sillon cervical passe sur l'emplacement des fossettes gastriques, qu'il
appelle « Cervicalgrùbchen » (fossettes cervicales). Chez les Parthenopidae, FLIPSE (1930, p . 3, 4, fig. 1, 2) ne
semble pas situer ces « Cervicalgrùbchen » au même endroit. La confusion est bien installée et les homologies
sont de plus en plus difficiles à établir.
En reproduisant la figure de DANA et en tentant l'homologie des régions numérotées avec les régions
topographiques de H. MILNE EDWARDS, KLUNZINGER (1913, p . 120 [24]) donne deux définitions erronées :
d'une part, pour 2M qu'il considère comme lobes protogastriques + épigastriques et, en arrière, comme lobe
métagastrique (est-ce un lapsus pour mésogastrique ?) ; d'autre part, pour 3M qu'il considère comme lobe méta-
gastrique. Si nous comprenons bien, pour KLUNZINGER, la portion postérieure de 2M est métagastrique, ce qui
n'est pas conforme à l'idée de H. MILNE EDWARDS. Il semble que KLUZINGER ait mal interprété la phrase un
peu ambiguë de H. MILNE EDWARDS (1851, p . 21) où sont décrits les rapports des lobes protogastriques, du
lobe mésogastrique et des lobes métagastriques.
Dans sa « Faune de France », BOUVIER (1940, p . 13) fournit une interprétation des sillons qui ne nous
satisfait pas, tout au moins en ce qui concerne le sillon cervical chez les Brachyoures : les « pores » gastriques
sont « forts apparents chez les Crabes ; on les aperçoit fréquemment chez l'Écrevisse et les Homards ; et dans
tous les cas, ils jalonnent pour ainsi dire la place où devrait se trouver le sillon cervical ». Il y a là une contra-
diction flagrante avec la formulation de H. MILNE EDWARDS en ce qui concerne les Crabes.
De même, dans son étude des genres Eriphia Latreille, Maja Lamarck, Pisa Leach, ABRAHAMCZIK-
SCANZONI (1942) place le sillon cervical entre les régions métagastriques et l'aire urogastrique, sur l'emplace-
ment des fossettes gastriques. A propos du genre Dromia Weber, le même auteur écrit : « Die Zervicalfurche
tritt bezûglich der Deutlichkeit ihrer Ausprâgung gegenûber Eriphia zurùck » (ABRAHAMCZIK-SCANZONI, 1942,
p. 354).
Dans l'ouvrage sur les Crustacés Décapodes des Antilles par CHACE et HOBBS (1969, p. 49, fig. 4), la repré-
sentation est conforme à l'interprétation de H. MILNE EDWARDS, avec régions méso-, meta- et urogastriques
bien distinctes, et avec le sillon cervical correctement placé. Comme indiqué dans le glossaire (ibid., p. 225),
ce sillon « séparâtes the gastric and hepatic régions from t h e cardiac and branchial régions ».
Sur la figure de la face dorsale représentant un Anomoure, KIM (1973, p . 149, fig. 2) indique des régions
conformes aux définitions de H. MILNE EDWARDS : il y a une région mésogastrique impaire, deux aires méta-
gastriques et une aire impaire urogastrique. Mais la figure 70 (p. 258) représentant un Grapsoïde et un Por-
tunien montre une vaste région mésogastrique et, en arrière, une zone métagastrique ; la région urogastrique
n'est pas considérée.
Chez le paléontologiste VIA (1969, encadré 1), les diverses aires sont, à notre avis, bien dessinées sur
les formes fossiles représentées, avec régions mésogastrique, métagastriques (appelées par V I A « hippogas-
triques ») et urogastrique distinctes. L'emplacement du sillon cervical, indiqué dans une position très antérieure
chez les Dromiidae et les Retroplumidae, est discutable si l'on se réfère à H. MILNE EDWARDS.
Les paléontologistes britanniques WRIGHT et COLLINS (1972, p . 16) font remarquer que le terme méta-
gastrique a été appliqué à des parties différentes de la carapace, selon les auteurs et selon les groupes envisagés.
Par exemple, CARTER (1898) a confondu lobes métagastriques et lobes protogastriques. Chez la forme fossile
f Rathbunopon, WITHERS (1951) appelle aire métagastrique un lobe transversal situé juste en arrière du sillon
cervical et en avant de l'aire urogastrique ; pour WRIGHT et COLLINS, ce lobe transversal (dit métagastrique)
LA CARAPACE 41
serait la partie antérieure d'un lobe urogastrique double. Ne désirant pas dénommer des régions non homo-
logables et, selon les groupes, situées différemment par rapport aux sillons principaux, WRIGHT et COLLINS
évitent l'appellation de métagastrique et désignent comme région mésogastrique l'ensemble de l'aire gastrique
médiane située en avant du sillon cervical, la portion gastrique postérieure à ce dernier étant urogastrique.
Dans leur vue diagrammatique d'un Crabe imaginaire avec ses aréoles et ses sillons, WRIGHT et COLLINS (1972,
fig. 1) dessinent une vaste région mésogastrique vaguement tripartite, avec une avancée antérieure impaire,
désignée comme « anterior process of the mesogastric lobe ». Par ailleurs, le sillon cervical, qui devrait passer
en arrière de l'aire urogastrique, n'est pas bien placé puisqu'il est représenté en avant de celle-ci. E t doit-on
dénommer branchiocardiaque le sillon postérieur qui traverse la face dorsale de part en part chez le Brachyoure
en question ? Longé en partie par les empreintes musculaires du musculus attractor epimeralis, il se trouve au
sommet de la région cardiaque (cf. GLAESSNER, 1969, fig. 224) ; chez les Crabes primitifs, le sillon branchio-
cardiaque peut-il se continuer latéralement sur la face dorsale comme chez certains autres Décapodes (Nephrops,
Thalassinidae) ? On comprend que, pour situer les sillons chez les Brachyoures, les deux paléontologistes anglais,
comme tous les autres, aient dû s'inspirer des nombreuses interprétations des sillons chez les Décapodes infé-
rieurs et aussi chez les Dromiacés, ce qui est bien loin de ce que H. MILNE EDWARDS a défini chez Mithrax et
Zosimus.
E n fait, ce n'est pas seulement à propos des régions gastriques que les carcinologistes ont for-
mulé des opinions divergentes. Les paléontologistes et, t o u t a u t a n t , les néontologistes se sont heurtés
à la difficulté d'homologuer les principales régions et les sillons du céphalothorax chez les différents
groupes de Décapodes. Nous allons brièvement passer en revue les t r a v a u x les plus m a r q u a n t s où sont
abordés ces problèmes d'homologie.
DANA (1852C, p. 19-43) fait une mise au point chez les Brachyoures et aboutit à la conclusion (p. 28)
que la carapace inclut :
« 1) The first and second normal segments, represented by the epistome, or its anterior portion, and
the inter-antennary septum.
2) The third normal segment, represented by the main body of the carapax, and the anterior portion
of the praelabial plate or palate.
3) The fourth normal, or mandibular segment, represented by the posterior and outer part of the prae-
labial plate, and the ventral pièces of the carapax. »
Un grand tableau (DANA, ibid., p. 38-39) récapitule les homologies segmentaires et appendiculaires chez
les divers groupes de Crustacés.
Au cours d'une étude sur la structure et la fonction des antennes chez les Crustacés, BÂTE (1855) a essayé
d'homologuer les grandes régions du céphalothorax chez un Macroure, Astacus, et chez deux Brachyoures,
Corystes et Cancer. Pour cet auteur, toute la région du céphalothorax des Astacoures située en arrière du sillon
cervical est l'homologue, chez les Brachyoures, des régions ventrales ptérygostomiennes et, même chez Corystes,
de toute la portion infléchie de la carapace, à partir de l'armature marginale. Il ressort du texte comme des
figures (ibid., pi. 1 et 2) que le sillon cervical de BÂTE n'est pas celui de H. MILNE EDWARDS. En 1888, le même
auteur publie le schéma d'un Macroure type, en délimitant les régions par des sillons qu'il ne nomme pas, à
l'exception du sillon cervical (cf. par exemple p. 509 : « cervical suture »).
Dans sa révision des Macroures, STIMPSON (1860) établit une nomenclature des régions, des épines et
des angles sur le test d'un Caridea (« Simulacrum carapacis Carideorum »).
BOAS (1880) souligne l'importance des sillons du céphalothorax pour la détermination des formes fossiles
de Décapodes. Il propose une nomenclature des sillons basée sur l'emploi de lettres. « Seulement, ne recon-
naissant pas l'homologie existant entre les régions morphologiques des Natantia et des Reptantia, BOAS a
désigné différemment les sillons homologues dans les deux groupes » (Van STRAELEN, 1925, p. 32). En ayant
recours à des symboles différents, BOAS montre qu'il considère les sillons comme non homologues ou bien, tout
simplement, n'a-t-il pas voulu essayer de déterminer toutes les homologies. BOAS a le mérite de faire la distinc-
tion entre les sillons et ce qu'il appelle les linea, c'est-à-dire des lignes particulières, non calcifiées, de la cara-
pace : linea anomurica, linea thalassinica, etc.
Dans son étude des Dromiacés vivants et fossiles, qui tend à démontrer l'origine homarienne des Crabes,
BOUVIER (1896) applique aux sillons des Crustacés le type de notations qu'avait employé BOAS. Il ne peut
assimiler la ligne latérale des Dromiens et des Dynoméniens, « simple ligne virtuelle formée par la séparation
de deux régions de la carapace qui diffèrent simplement de structure et d'épaisseur » (p. 42-43), à la ligne ano-
mourienne de BOAS qui, elle, est une « vraie ligne de suture membraneuse » (ibid.). Deux régions principales
42 Mor.Piioi.oGii:, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE D E S BRACIIYOUKES
sont représentées sur la face dorsale, à savoir l'aire gastrique (G) et l'aire cardiaque (H) ; les deux principaux
sillons, qui traversent le céphalothorax, sont appelés cervical et branchial, le premier étant en position anté-
rieure.
Pour identifier les Dromiacea et les Oxystomata recueillis par le « Blake », A. MILNE EDWARDS et BOU-
VIER (1902) utilisent la terminologie de BOUVIER (1896), notamment la séparation en régions G et H par deux
sillons, cervical (e, el) et branchial (bl, c).
Dans son ouvrage consacré aux Pénéidés récoltés par 1' « Hirondelle » et la « Princesse-Alice », BOUVIER
(1908) introduit une nouvelle nomenclature des sillons, complétant celle de STIMPSON (1860) et qui est différente
non seulement de celle utilisée par BOAS (1880) pour les Reptantia mais aussi de celle employée par le même
auteur pour les Natantia. BOUVIER considère que « les ornements, en saillie ou en creux, de la carapace fournis-
sent des caractères importants à la systématique et à l'étude des affinités » (BOUVIER, 1908, p. 7, fig. 1) ; il dis-
tingue sur le test les régions, les angles et épines, les sillons et lignes.
Dans sa « Faune de France », BOUVIER (1940) résume ses conceptions concernant la carapace, « simple
expansion tergale et pleurale de trois ou quatre segments antérieurs du corps » (p. 9-10), ainsi que les sillons,
lignes et régions du corps. Il tente d'homologuer les diverses régions chez les Décapodes qu'il étudie. Pour
BOUVIER, chez l'Ecrevisse et le Homard, et dans tous les cas, les fossettes gastriques « jalonnent pour ainsi
dire la place où devrait se trouver le sillon cervical » (p. 13). Comme nous l'avons vu précédemment, cet auteur
ne situe pas le sillon cervical au même endroit que H. MILNE EDWARDS et le place nettement plus en avant,
entre ce qu'il nomme aire mésogastrique (mais c'est, en réalité, l'aire mésogastrique -f~ les deux aires méta-
gastriques) et l'aire urogastrique. BOUVIER explique (ibid., p . 12-13) que la dénomination de sillon cervical
s'applique fâcheusement à deux sillons différents : le sillon cervical de H. MILNE EDWARDS doit devenir sillon
subcervical (et remplacer l'appellation de sillon branchial). BOUVIER (ibid., fig. 9-14) distingue des sillons les
lignes (linea de Boas) : ligne latérale chez les Dromiacés et chez « presque tous les Crabes, surtout chez les Cyclo-
métopes » (p. 14) ; ligne homolienne (p. 15-16) ; ligne thalassinienne ; ligne anomourienne.
Entre-temps, BORRADAILE (1903^) avait fait le portrait hypothétique du Décapode marcheur ances-
tral. Bien que reprenant les sillons distingués par BOAS (1880) et par BOUVIER (1896), il applique une notation
avec numérotation. Il essaie de reconnaître les relations qui existent entre certains sillons et les linea de BOAS,
les sillons étant sans doute des vestiges de linea. Pour BORRADAILE, le sillon le plus antérieur (e de BOAS, « cer-
vical » de BOUVIER) et le sillon placé postérieurement (c de BOAS, branchial de BOUVIER, cervical de certains
auteurs) devraient être appelés respectivement premier sillon cervical et deuxième sillon cervical, c'est-à-dire
numérotés 1 et 2, avec leur continuation 1' et 2' sur les côtés de la carapace (BORRADAILE, 1903/", p . 690-691,
fig. 125).
SCHMITT (1921, fig. 1), dans son ouvrage sur les Décapodes de Californie, publie, en s'inspirant de STIMP-
SON (1860), le schéma d'un « macruran (shrimp-like) decapod » avec ses sillons, ses régions et ses épines. Pour
les Brachyoures (ibid., fig. 6), il adopte les vues de PEARSON (1908) : il place le sillon cervical à la façon de
H. MILNE EDWARDS, en arrière de la région urogastrique.
Le paléontologiste Van STRAELEN (1925) établit l'homologie entre les différents sillons distingués par
ses prédécesseurs chez les Natantia et les Reptantia ; notamment, il met en relation les lettres de BOAS et les
dénominations de BOUVIER. « Lorsqu'on examine un grand nombre de Crustacés Décapodes : Natantia, Macrura,
Anomura et Brachyura, on observe aisément que tous les principaux sillons du céphalothorax sont constants
et que leurs variations portent sur leur position relative et leur plus ou moins grande profondeur » (p. 35-36),
« Tous les sillons n'ont pas une valeur égale. Ils existent rarement tous à la fois chez une même forme ; les plus
constants sont les sillons e, el et a, c'est-à-dire le sillon cervical et le sillon branchio-cardiaque » (ibid., p . 37).
Pour Van STRAELEN, le sillon cervical franchit toujours la ligne médiane et sépare la région céphalique de la
région thoracique : « c'est, probablement, l'unique vestige extérieur de la segmentation primitive qui se retrouve
sur le céphalothorax » (ibid., p. 37). Il assigne toujours au sillon cervical la même signification, depuis les Natan-
tia jusqu'aux Brachyoures : en avant, ce sillon servirait d'appui aux muscles gastriques postérieurs et aux mus-
cles mandibulaires ; en arrière, aux muscles fléchisseurs profonds de l'abdomen. Le sillon branchiocardiaque
correspondrait aux limites de la cavité branchiale et, le long de celui-ci, viendraient s'insérer les muscles exten-
seurs et fléchisseurs de l'abdomen. SECRETAN (1965) infirmera certaines de ces assertions. A la suite de BOAS
et de BOUVIER, Van STRAELEN distingue la linea anomurica chez beaucoup d'Anomoures, la linea thalassinica
chez les Thalassinidae, la linea homolica chez les Homolidae, la linea dromiidica chez les Dromiidae. Aucune
de ces linea n'est présente chez les formes fossiles jurassiques. « Ces lignes sont soit un sillon, soit une ligne de
décalcification, parfois une articulation toujours faiblement marquée » (ibid., p . 37). Les relations des linea
avec les sillons ne sont pas éclaircies. « Peut-être se rattachent-elles aux carènes et aux sillons longitudinaux
observés sur la carapace de certains Natantia, notamment de quelques Penaeus » (ibid., p . 38).
Les seuls Brachyoures jurassiques que reconnaît VAN STRAELEN (ibid., p. 48-52, fig. 35-39) sont des
LA CARAPACE 43
Dromiacea. Les principaux sillons sont désignés chez les « Homolidea » et chez les « Dromiidea » (Homolodro-
miidae et Dromiidae-Dynomenidae). Chez tous, le sillon appelé cervical est placé antérieurement et il ne cor-
respond certainement pas au sillon cervical de H. MILNE EDWARDS.
SECRETAN (1964) étudie les zones d'insertion musculaire qui serviront de repère pour situer les sillons
et « lier avec certitude tel sillon ou tel fragment de sillon avec la position interne d'un organe ou d'un muscle,
ceci à travers divers types de Décapodes » (p. 19). Pour cet auteur, les homologies des régions et sillons entre
fossiles et actuels ont souvent été établies de façon inexacte par suite, notamment, de la régression des sillons
chez les Décapodes actuels. Nous renvoyons aux conclusions de cet auteur ainsi qu'à ses travaux ultérieurs
où l'interprétation est faite de plus en plus rigoureusement (1966 ; 1972). Chez les Décapodes fossiles, SECRETAN
désigne les régions en utilisant la dénomination classique (cf. 1964, fig. 102) mais propose une nouvelle nomen-
clature fondée sur une étude minutieuse de la métamérisation. Voici les équivalences utiles pour la compré-
hension des Brachyoures :
La consultation des figures de SECRETAN montre immédiatement que, comme la plupart des paléonto-
logistes, cet auteur place le sillon cervical en avant de la région urogastrique, c'est-à-dire qu'il ne correspond
pas au sillon de H. MILNE EDWARDS.
1. Il sera intéressant de consulter le travail de B. R E N A U D (sous presse) « Les régions et les limites de la carapace
d'un Crustacé Décapode Carcinus maenas (L.) [Brachyrhyncha Portunidae] : leurs rapports avec les systèmes fonctionnels
principaux ». Nous remercions cet auteur de nous avoir fait parvenir son manuscrit ; nous n'avons malheureusement
pas pu, faute de temps, tenir compte des résultats contenus dans cette publication.
44 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
(pi. 26, fîg. 8) : cette localisation inhabituelle des fossettes gastriques est liée à la morphologie parti-
culière des régions buccale et stomacale des Mictyridae qui ont des habitudes alimentaires tout à fait
spéciales (voir Mictyridae dans le chapitre consacré au sternum thoracique). Les Dotilla, Ocypodidae
Scopimerinae (sensu BALSS, 1957) qui montrent des adaptations morphologiques certainement liées
à des modes de comportement, notamment de nutrition, analogues à celles des Mictyridae, ont en revan-
che deux fossettes gastriques médio-dorsales rapprochées l'une de l'autre, sous forme de deux fentes
transversales peu visibles sur le test ; à leur emplacement deux phragmes très réduits s'invaginent.
Entre Scopimerinae et Mictyridae il n'y aurait donc pas de véritable similitude des régions gastriques
et des muscles qui leur sont associés, et les ressemblances manifestes ne seraient dues qu'à une conver-
gence superficielle.
Chez les Pinnoteridae nous n'avons pas décelé les deux fossettes gastriques sur le test lisse et
mou des genres Pinnoteres et Ostracoteres ; en revanche, deux fentes transversales, placées assez posté-
rieurement, sont bien visibles dans le genre Pinnixa et deux phragmes courts leur correspondent du
côté interne.
Chez les Oxystomata (sensu BALSS, 1957), les fossettes sont présentes chez les Dorippidae (deux
fentes obliques auxquelles correspondent deux endophragmes puissants), chez les Calappidae (deux
courtes fentes presque longitudinales, dans le genre Matuta où deux phragmes larges et très rigides
leur correspondent intérieurement : pi. 26, fig. 11). En revanche, nous n'avons pas constaté la pré-
sence des fossettes gastriques chez les Leucosiidae, ni chez les formes à test lisse (Leucosia) ni chez celles
à test érodé (Lithadia) ou granuleux (Nucia), et pas davantage chez les formes considérées comme
primitives (Pariphiculus) ; nous n'avons pas vu, non plus, de phragmes saillants à la face interne du
test sur leur éventuel emplacement. L'absence de fossettes gastriques (à vérifier chez les nombreux
genres distribués dans plusieurs sous-familles) chez les Leucosiidae est un indice supplémentaire des
caractères singuliers de ce groupe (en tout premier lieu, le système endophragmal ; voir ce chapitre)
ainsi qu'un argument de plus pour lui assigner une place particulière.
Les fossettes gastriques, avec les phragmes invaginés à cet endroit, sont présentes chez les
Brachyoures à orifices femelles coxaux (Crabes péditrèmes) : Dromiacea (sensu BALSS, 1957), à savoir
Dromiidae, Dynomenidae ; Homoloidea (tout au moins Homola et Paromola : pi. 26, fig. 9, 10, à con-
trôler chez Latreillia et afî.) ; et chez les Homolodromiidae. Les fossettes gastriques sont difficilement
discernables chez les Tymolidae, et nous réservons notre opinion quant à leur présence chez ces Crabes.
Les fossettes gastriques sont difficiles à voir chez certains Raninidae : par exemple chez Ranina (Ranina
ranina), où il existe deux fentes longitudinales masquées par les épines du test et prolongées intérieu-
rement par deux phragmes rigides, et aussi chez Raninoides et Lyreidus, où elles sont peu apparentes
sur le test absolument lisse ; il conviendrait de vérifier leur présence chez les autres genres de Raninidae.
En résumé, nous avons localisé les fossettes gastriques chez tous les groupes de Brachyoures
(ajoutons parmi les groupes non mentionnés : Geryonidae, Parthenoxystomata), sauf chez les Leuco-
siidae et peut-être chez certains Pinnoteridae. Une autre famille, celle des Hymenosomatidae, semble
dépourvue des fossettes gastriques typiques ; mais leur absence ne surprend pas chez ces Crabes au
test particulier, avec ses profonds sillons représentés intérieurement par des crêtes continues, et à
l'aréolation de la face dorsale si peu habituelle : il est certain que la disposition des régions gastriques
et des muscles stomacaux est différente chez les Hymenosomatidae.
Une étude plus complète de la localisation des fossettes gastriques et des endophragmes cor-
respondants fera l'objet d'un travail ultérieur. Nous n'en avons donné ici qu'un bref aperçu et il est
évident qu'une revue détaillée des principaux genres de Brachyoures devient nécessaire : ainsi, nous
ne pouvons pas affirmer que les fossettes gastriques sont présentes chez tous les Majidae ou chez tous
les Xanthidae. Par ailleurs, il conviendra de rechercher si d'autres sillons de la carapace forment des
invaginations ; de toute façon, chez aucun Crabe nous n'avons vu de phragmes aussi saillants que les
deux phragmes gastriques mentionnés plus haut.
b) Les lignes d'impressions musculaires
Chez les Brachyoures, la fusion complète de la tête et du thorax aboutit à la disparition des
muscles intersegmentaires : la face dorsale ne possède pas les muscles nombreux et complexes qui
LA CARAPACE 45
mandibulaire. Parmi les sillons de la carapace, seul le sillon cervical pourrait être considéré comme
la marque de séparation des deux tagmes, mais une étude approfondie reste à faire. PEARSON (1908)
tient aussi le sillon cervical pour la délimitation de la région céphalique et de la région thoracique.
Pour quelques paléontologistes, certains sillons représentent les traces de divisions interseg-
mentaires et nous renvoyons aux travaux de GLAESSNER (1930 ; 1933 ; 1960 ; 1969) et de SECRETAN
(1964; 1966; 1972).
CALS (1972, p. 522) juge comme « aléatoire de vouloir délimiter des territoires métamériques en
fonction d'origines topographiques musculaires, au moins dans le cas où une profonde adaptation
éloigne l'exemple étudié du cas primitif ».
Les zones d'insertions musculaires sur la carapace peuvent néanmoins servir de point de repère
pour déterminer les régions et, en cela, permettre des homologies. Une étude embryologique ainsi
qu'une analyse détaillée de la morphogenèse tégumentaire sont tout à fait souhaitables.
Pour nous, chez les Brachyoures, les divisions métamériques les plus apparentes et les plus sûres
se trouvent sur le sternum thoracique. Les quatre sutures postérieures y sont toujours marquées, plus
ou moins complètement, et des phragmes s'invaginent à leur emplacement. C'est pourquoi, plus qu'à
la carapace, nous avons consacré notre étude au plastron sternal (cf. le chapitre m).
2. ARÉOLATION DE LA CARAPACE
La carapace des Brachyoures est généralement parcourue de sillons. Certains — nous en avons
ci-dessus fait mention — délimitent les principales régions ; ils sont, du reste, plus ou moins marqués,
parfois obsolètes, de sorte que la face dorsale apparaît parfois complètement lisse et unie. Un certain
nombre d'autres sillons peuvent être présents et correspondent à des subdivisions secondaires. Une
face dorsale sillonnée, lobulée à l'extrême, peut caractériser un genre (par exemple Paractaea Guinot).
Parfois, les sillons dorsaux s'approfondissent, sont recouverts par une pilosité formant une sorte de
V I E R , 1922, p . 65, 67, pi. 6, fig. 4, 6 ; M O N O D , 1956, p . 219, 298). P o u r B O U V I E R {loc. cit., p . 65), G.
corrosus « est, de t o u t e évidence, la forme la plus évoluée ».
Sur l'holotype, déposé au Muséum, des soies garnissent le fond et les bords de cette gouttière ainsi que
le pourtour des alvéoles. On distingue les fossettes gastriques, de part et d'autre, dans le sillon qui limite en
arrière le vaste massif composé par la réunion des aires protogastriques, de l'aire mésogastrique et des deux
aires métagastriques ; le lobe étiré transversalement constitue l'aire urogastrique, séparée par un sillon incom-
plet de la région cardiaque (cf. fig. 9).
3. ORNEMENTATION
Nous donnerons d'abord un exemple où la similitude de l'ornementation a fait croire à une parenté
non justifiée, celle des genres Actaea et Daira. Puis, un autre exemple, celui de la position systématique
des genres actuels Dairoides et Daira et du genre fossile f Phrynolambrus, nous servira pour illustrer
l'utilité de l'ornementation en tant qu'indice d'une parenté phylogénétique.
Le fait que de nombreuses Actaea offrent un test analogue à celui des deux espèces du genre
Daira de Haan a sans doute contribué à ce que les careinologistes rangent les deux genres au voisinage
l'un de l'autre. Nous avons montré (GUINOT, 19676) que, en dépit de cette similitude, Daira se situait
loin d'Actaea, Xanthidae Xanthinae (sensu BALSS, 1957). Il n'est pas étonnant de retrouver le même
type d'ornementation dans des groupes éloignés, en l'occurrence chez Actaea et chez Daira. La Nature
se répète. H y a une limite au nombre des solutions morphologiques possibles à partir d'une organi-
sation générale déjà fixée dans ses grandes lignes, d'un programme biologique dont les lois d'équilibre
Au t e r m e de longues recherches, nous avons mis en évidence les affinités qui relient le genre
Daira, d é c o n c e r t a n t en raison de ses particularités, au genre Dairoides S t e b b i n g ( = Asterolambrus
Sakai), Crabe énigmatique c e r t a i n e m e n t a p p a r e n t é a u x P a r t h e n o p i d a e .
L ' e x a m e n m i n u t i e u x du t é g u m e n t de Dairoides p e r m e t de m i e u x c o m p r e n d r e le processus p a r
lequel a pu s'édifier u n test comme celui de Daira et aussi des Actaea. Chez Dairoides, certains t u b e r -
cules du test laissent apercevoir leur s t r u c t u r e initiale ; chez Daira et chez Actaea, la coalescence des
divers éléments est t o t a l e (sauf au niveau des n o m b r e u x pores), avec p o u r a b o u t i s s e m e n t le r e v ê t e m e n t
serré, singulièrement o r n e m e n t é qui les caractérise.
Nous redécrivons b r i è v e m e n t le t e s t de Dairoides et de Daira en a p p o r t a n t des précisions sup-
plémentaires et en p r o c é d a n t à quelques modifications p a r r a p p o r t à nos explications et illustrations
de 1967 (1967e, p . 544, 545, 549, 550, fig. 5-8).
La surface de la carapace de Dairoides (fig. 11 ; pi. 3, fig. 2, 2a, 2b) est composite : elle se présente comme
une juxtaposition de plaques, de taille petite et sensiblement uniforme, plus ou moins coniques, de contour
vaguement hexagonal et percées de pores (fig. 11A). A l'observation, chaque plaque se révèle soutenue par
un pédoncule trapu et forme, avec lui, une sorte de champignon (fig. 11B). Les chapeaux de ces champignons
sont pétaloïdes ; les bords des « pétales » sont accolés deux à deux et s'écartent, à la base, en constituant un
pore, de diamètre très variable (fig. 11D). La partie centrale du chapeau est plus ou moins saillante, et l'ensemble
apparaît parfois comme une élévation conique, entourée d'orifices (pores). Les parois des chapeaux des cham-
pignons sont elles-mêmes coalescentes sur tous leurs côtés (exceptionnellement, le fusionnement est incom-
plet et il subsiste des fentes) ; la surface des chapeaux consiste en de petits granules augmentant de taille vers
le sommet. Etant formé par une invagination très prononcée de la face interne de la carapace, le pied du cham-
pignon est creux et se présente, en coupe, comme une voûte plus ou moins haute (fig. 11C). Par endroits, la
cuirasse formée par les chapeaux accolés est interrompue, ce qui laisse voir la face profonde sur laquelle sont,
çà et là, implantés quelques champignons isolés. Les champignons isolés (fig. 11E) sont plus courts et ont un
chapeau aplati, dont le pourtour se prolonge en de nombreuses expansions filiformes, au lieu de larges « pétales ».
De semblables expansions se retrouvent partout où le bord du chapeau des champignons est libre (fig. 12).
L'eau pénètre par les pores de la face externe et se répand librement sous celle-ci jusque sur la face pro-
fonde, entre les pédoncules qui limitent tout un réseau de canaux. Cette eau peut s'écouler sur le pourtour
de la carapace, aussi bien par la région rostrale, les bords latéraux et le bord postérieur, en passant sous des
sortes de ponts constitués par une ou plusieurs rangées de champignons coalescents, à pédoncules espacés.
De profondes rigoles vermiculées, garnies de champignons isolés, occupent les régions sous-hépatiques, ptéry-
gostomiennes et latéro-ventrales : l'eau doit y être canalisée jusqu'aux orifices afférents, c'est-à-dire à la base
des p i et, sans doute, aussi à la base des autres appendices thoraciques (fig. 12).
Sur la face dorsale, des rigoles, analogues aux précédentes, entaillent le test. Chez Dairoides kusei (pi. 3,
fig. 2, 2a, 2b) sont présentes : une rigole longitudinale impaire dans la région frontale ; une autre, incurvée
FIG. 11 A-E. —Dairoides margaritatus Stebbing, <J 32,3 X 42,2 mm, Zululand, BARNARD det. (SAM-A1606). A, vue grossie
d'une portion du test de la face dorsale de la carapace ( x 16) ; B, représentation d'un champignon pétaloïde dont,
sur le test, le chapeau est coalescent par tous ses côtés avec d'autres chapeaux (X 9). On distingue le chapeau
et le pédoncule du champignon, ainsi que les pores ; C, coupe transversale de deux champignons coalescents (coupe
AB de la figure D) ( x 16). La texture des champignons n'a pas été représentée. Les flèches indiquent la ligne de
coalescence des chapeaux des champignons ; D, deux chapeaux de champignons coalescents ( x 16). Les canaux
représentés en coupe sur la figure C sont signalés par un pointillé ; E, un champignon isolé (X 9).
c, canal ; p, pores ; pé, pétale des chapeaux ; 1, 2, 3, 4 : pores en coupe (fig. C) ou pores placés sur la ligne
de coupe (fig. D).
MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
F i e . 12 A-B. —• Circulation supposée de l'eau sur la carapace et sa canalisation vers les coxae des péréiopodes thoraciques
chez Dairoides kusei (Sakai), $ 59 m m de large (front cassé), Japon, Kii Minabe, SAKAI det. et leg. (MP) (Pilosité
non représentée). A, vue latérale m o n t r a n t le trajet de l'eau et son passage, depuis la face dorsale vers les coxae,
sous des « ponts » formés par la juxtaposition linéaire d'ornements pétaloïdes ( X 2) ; B, chez le même animal,
détail grossi des rigoles et des « ponts » de la face latéro-ventrale ( x 4).
ex, coxa des appendices thoraciques pi à p5 ; ep.L, épine latérale ; oe, œil ; or, orifice de sortie de l'eau vers
les coxae ; pt, « ponts ». Les flèches indiquent le sens de la circulation de l'eau vers les coxae.
et très développée, de part et d'autre de la région gastrique ; une dans chaque région hépatique ; une sous-
orbitaire ; deux, réduites (surtout l'antérieure), le long du bord latéral dans la région branchiale ; une impaire,
intestinale.
Il semble que, chez Dairoides margaritatus, ces rigoles soient moins nombreuses sur la face dorsale ;
aussi la couverture apparaît-elle plus dense.
LA CARAPACE
Fie. 13. — Daira perlata (Herbst), $ 27 X 38,2 mm, Tahiti, FOREST et GUINOT det. (MP). A, vue grossie d'une portion
du test de la face dorsale de la carapace (x 9). En pointillé, représentation des canaux sous-jacents ; B, texture
de la surface consistant en une mosaïque de minuscules polygones (X 15) ; C, coupe transversale de champignons
coalescents (coupe AB de la figure D) (x 9). Les flèches indiquent la ligne de coalescence des chapeaux des cham-
pignons ; D, chapeaux de champignons coalescents.
c, canal ; p, pores ; pé, pétale des chapeaux ; 1, 2, 3 : pores en coupe (fig. C) ou pores placés sur la ligne de
coupe (fig. D) ; 4, pore.
L ' o r n e m e n t a t i o n de Daira, d o n t les d e u x espèces sont p o u r t a n t assez communes, n'a pas été
bien décrite.
Comme nous l'avons indiqué en 1967 (19676, p. 549, fig. 7-8), le test de Daira semble bâti sur le même
type que celui de Dairoides, mais il a subi des modifications. La surface se présente comme un assemblage do
54 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
F I G . 14. — Face interne de la carapace (région mésogastrique) chez Daira perlata (Herbst) (X 3).
F I G . 15 A-B. — Chez Daira de H a a n et Dairoides Stebbing, représentation hypothétique de l'admission et de la circulation
de l'eau dans le réseau de canaux sous-jacents. A, représentation schématique des chapeaux de champignons,
m o n t r a n t l'arrivée de l'eau dans les canaux par les pores des chapeaux ; B, après suppression de la couche super-
ficielle des chapeaux (figurée en pointillé sur la figure A), figuration de la circulation de l'eau à l'intérieur des canaux.
Le contour des chapeaux enlevés est indiqué en pointillé.
c.p, coupe du pédoncule de champignon ; XY, plan de coupe parallèle à la surface et passant au milieu des
canaux.
LA CARAPACE 55
plaques, de taille très inégale, qui sont des chapeaux de champignons accolés. Les plus vastes de ces chapeaux
sont soulevés en de gros mamelons, disposés sur la face dorsale selon l'aréolation classique (pi. 3, fig. 3, 4) ;
d'autres, plus petits et plus plats, s'intercalent le long des sillons de la carapace. Ces différentes sortes de cha-
peaux sont formées d'une mosaïque de minuscules polygones (fig. 13B). Comme chez Dairoides (fig. 12A), chaque
chapeau est pétaloïde et comporte un certain nombre de pores. L'entaille qui sépare deux « pétales », toujours
simple chez Dairoides, est assez fréquemment ramifiée chez Daira, d'où l'existence de pores multiples (fig. 13C,
D 1 2, 3). En outre, chez Daira, les pieds des champignons sont extrêmement courts et aussi très élargis, à
peine moins larges que les chapeaux, de sorte que ne subsistent entre eux que des intervalles réduits. La face
interne de la carapace (fig. 14 ; pi. 3, fig. 3b) se présente comme un réseau de nervures enserrant de profondes
empreintes. Ces nervures sont des canaux, et les empreintes représentent la face interne des mamelons. Vus
par la face interne de la carapace, les canaux se situent sous la ligne de coalescence des chapeaux de cham-
pignons. Les sillons principaux de la face dorsale correspondent aux nervures les plus importantes de la face
interne.
Dans les deux genres Dairoides et Daira, le mécanisme de l'absorption et de la circulation de l'eau dans
le réseau de canaux est le même (fig. 15). Chez Daira, l'eau qui pénètre par les pores percés dans l'épaisseur
des mamelons débouche dans les canaux sous-jacents à la base des champignons, les uns larges qui suivent
les principaux sillons de la carapace (sillons gastriques, branchiaux, etc.), les autres plus petits, secondaires,
qui correspondent aux subdivisions, au contour des bosselures de la face dorsale. Sur la face ventrale de la
carapace, le long des bords latéraux, des pores sont également présents : il y a, en particulier dans la région sous-
hépatique, l'orifice de 2-3 gros canaux qui débouchent sur les flancs et amènent l'eau à proximité des orifices
afférents. Chez Daira, contrairement à Dairoides, aucune rigole n'entaille la carapace.
Les d e u x espèces de Daira sont connues comme récif aies : D. perlata (Herbst), indo-pacifique, et
D. americana Stimpson, de la côte pacifique américaine. Chez l'une et l'autre, la s t r u c t u r e du test est simi-
laire, à la différence que, chez D. americana (pi. 3, fig. 4, 4a), les mamelons de la face dorsale sont plus
arrondis, moins n o m b r e u x , localement fusionnés (2-3 mamelons) et que, en outre, un d u v e t épais entoure
les mamelons ou groupes de mamelons, percés sur leur p o u r t o u r de n o m b r e u x petits pores. Les soies
plumeuses sont insérées dans des sillons occupés p a r des p l a q u e t t e s étroites et non saillantes, munies
de pores très a p p a r e n t s , une fois la pilosité enlevée. Chez Daira perlata (pi. 3, fig. 3, 3a), l'aréolation
générale est plus visible et les sillons interlobulaires sont glabres.
Quelques espèces fossiles ont été attribuées au genre Daira ( = f Phymatocarcinus Reuss). A
noter que R A T H B U N (1945, p . 379, pi. 59, E-H) a a t t r i b u é à l'espèce actuelle D. perlata plusieurs échan-
tillons des îles Fidji (Lau Group) trouvés dans des formations néogènes (Miocène) : le test p a r a î t ana-
logue à celui que nous avons décrit. Chez *j" Daira depressa (A. M I L N E E D W A R D S , 1865a, p . 367, pi. 3 3 ,
fig. 2), du Tertiaire d'Italie, l ' o r n e m e n t a t i o n (cf. p . 17, fig. 8) semble également être caractéristique
du genre Daira. f Daira speciosa (Reuss) (cf. L Ô R E N T H E Y - B E U R L E N , 1929, p . 197, pi. 12, fig. 10, 11 ;
BACHMAYER, 1953, p . 252), du Miocène (Tortonien) d'Autriche et de Hongrie, où les sillons dorsaux
sont bien visibles, offre sans d o u t e une o r n e m e n t a t i o n de m ê m e t y p e , f Daira eocenica (Lôrenthey,
1898) (cf. L Ô R E N T H E Y - B E U R L E N , 1929, p . 195, pi. 12, fig. 1, 3, 7), de l'Éocène supérieur de Hongrie,
montre, sur la face dorsale, des ornements n o m b r e u x et saillants d o n t on se d e m a n d e s'ils p o r t e n t des
pores et possèdent la conformation dépeinte plus h a u t (cf. pi. 17, fig. 7).
De t o u t e façon, une o r n e m e n t a t i o n aussi spécialisée que celle rencontrée chez les Daira actuelles
existait peut-être déjà chez des formes du d é b u t du Tertiaire. On p e u t supposer q u ' u n e telle conforma-
tion dérive de celle que nous avons décrite dans le genre Dairoides. Nous avons a u p a r a v a n t émis l'hypo-
thèse que le Crabe f Phrynolambrus corallinus B i t t n e r , 1893 (p. 19, pi. 2, fig. 3), de l'Éocène supérieur
(Priabonien) de Hongrie, était a p p a r e n t é au genre Dairoides en raison de structures similaires (pi. 3,
fig. 1). Or, confirmation non négligeable, le test de cette forme fossile, qui a été soigneusement décrit
lors de l'établissement de l'espèce et figuré en gros plan (que nous représentons ici pi. 3, fig. l a ) , est
aussi particulier que celui des d e u x espèces de Dairoides (fig. 11, 12 ; pi. 3, fig. 2). B I T T N E R (loc. cit.)
a observé des petites plaques hexagonales, irrégulières, d'environ 2 m m de diamètre ; du bord de ces
plaquettes, et p é n é t r a n t à l'intérieur de celles-ci, p a r t e n t des invaginations. Le paléontologiste constate
l'existence de cette curieuse o r n e m e n t a t i o n sur les parties non endommagées du test, lequel « donne
l'impression d'être couvert d'une colonie de Bryozoaires » : en effet, les zoécies de Bryozoaires a p p a -
56 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Pour terminer, nous ferons observer que l'ornementation du test peut être la même sur la face dorsale,
les chélipèdes, les pattes ambulatoires et, en presque totalité, sur la face ventrale : c'est par exemple le cas
du genre Glyptoxanthus (fig. 9 et pi. 6), où toutes les surfaces exposées du corps offrent le même aspect (seules
la face interne des appendices et la région ptérygostomienne, sur laquelle s'appuient les chélipèdes, ne sont
pas sculptées).
Dans d'autres cas, il n'y a pas uniformité de l'ornementation. Chez Daira (pi. 3, fig. 3, 4), les plaquettes
coalescentes de la face dorsale, saillant comme des mamelons, se retrouvent sur les chélipèdes, tandis que,
sur les pattes ambulatoires, près du bord supérieur, elles proéminent sous forme de tubercules pointus ; sur
la face ventrale, la disposition en mosaïque percée de pores apparaît comme émoussée, avec des plaques très
petites, aplaties, extrêmement confluentes, et n'est présente que localement, notamment près des bords laté-
raux de la carapace, près des orbites, sur le plastron sternal, sur l'abdomen mâle, sur l'abdomen femelle (sauf
sur ses bords). Chez Dairoides, le test ne forme une couverture (incisée par des rigoles) que sur la face dorsale
(pi. 3, fig. 2) ; ailleurs (pi. 17, fig. 9), régnent les éléments en forme de champignon avec expansions filiformes
ou pétaloïdes, soit isolés, soit soudés par leur chapeau de sorte qu'ils forment des amas plus ou moins grands
ou des rangées constituant des ponts très caractéristiques (fig. 12, 27) ; sur les chélipèdes (pi. 17, fig. 10) et sur
les pattes ambulatoires s'élèvent, en plus, des tubercules extrêmement pointus, à paroi lisse, dont la base est
parfois entourée par des ornements fungiformes.
1. Une deuxième espèce a été attribuée au genre "j" Phrynolambrus, j " Phrynolambrus weinfurteri Bachmayer,
1953 (p. 247, pi. 3, fig. 4, 4a), du Tortonien autrichien. Nous ne pensons pas que cette espèce puisse être laissée dans ce
genre car de nombreux caractères la séparent de l'espèce type, f P. corallinus Bittner. On notera que le test de f P. wein-
furteri n'est pas constitué de petites plaquettes perforées par des pores.
GENRE DEMANIA LAURIE 57
4. ANNEXES
Nous allons maintenant réviser d'une manière critique plusieurs espèces de Crabes xanthoïdes,
qui ont été rangées dans un genre inadéquat ou disséminées dans divers genres, et les faire entrer dans un
genre unique où elles constituent un petit groupe naturel. A la seule vue de leur habitus, elles appa-
raissent au premier abord assez différentes, mais un examen plus poussé montre l'unité du groupe en
question, à savoir le genre Demania Laurie, 1906. Même si l'on considère seulement la forme de la
carapace et du bord antéro-latéral, l'ornementation et la morphologie des péréiopodes, on constate que,
entre les deux espèces les plus éloignées, les autres se placent comme des formes intermédiaires.
C'est en 1969 (19696, p. 234-237) que nous avons commencé à réviser le genre Demania, en lui
rattachant plusieurs espèces, et avons décrit une espèce nouvelle. En 1971 (1971a, p. 1074-1075), nous
avons publié la liste des Demania que nous avons reconnues 1 .
1. Pendant l'élaboration du présent travail, trois espèces ont été décrites par J . S. GARTH, qui ne fait pas état
de notre article de 1969 : ce sont Demania toxica Garth, 1971, forme toxique originaire des Philippines, que nous mention-
nons ici, ainsi que D. alcalai Garth, 1975, et D. macneilli Garth, 1976, que nous n'avons pas encore pu comparer aux Dema-
nia déjà connues.
2. Le Lophopanopeus erosus Parisi, 1916, du Japon, placé dans le genre Lophoxanthus p a r MENZIES (1948, p . 21,
pi. 4, fig. 33), est à rattacher au genre Medaeops Guinot, plus précisément à M. granulosus (Haswell) (cf. GUINOT, 1967a,
p . ,%(V.
58 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Demania splendida Laurie, 1906 (p. 397, pi. 1, fig. 8, pi. 2, fig. 1), exclusivement connue de Ceylan, a
été simplement mentionnée par BALSS (19386, p. 51), qui avait soupçonné une parenté avec son Xantho rey-
naudi var. cultripes Alcock, 1898, puis par BUITENDIJK (1950, p. 78) qui laisse splendida à part ; enfin, elle
a été étudiée par SERÈNE (1969, p. 1, fig. 1, pi. 1). D. splendida (pi. 4, fig. 1) offre une carapace à bord antéro-
latéral arrondi, seulement lobé, un front saillant sous forme de deux pointes proéminentes (pi. 4, fig. 2), des
pattes ambulatoires carénées, avec notamment le carpe et surtout le propode foliacés sur p4 et p5 (pi. 4, fig. 3a).
La face dorsale porte de grands lobules d'apparence polie ; des ornements squamiformes garnissent la partie
postérieure de la carapace et les pinces (pi. 4, fig. 3b). Le pli (fig. 17A) n'est connu que chez un jeune mâle
de 15 X 17 mm.
•fcDemania toxica l Garth, 1971 (p. 179-183, pi. 1), espèce toxique découverte aux Philippines, est proche
de splendida par la forme arrondie du corps (pi. 4, fig. 4) ; le front est saillant, mais sous forme de deux lobes
et non de deux pointes. Il y a quelques ornements squamiformes à l'arrière de la face dorsale, mais surtout
sur le carpe et la main des chélipèdes. Les pattes ambulatoires sont cristiformes comme chez splendida, mais
aucun article ne présente un aspect foliacé comme chez cette dernière espèce. Le pllçj (fig. 17E) offre un lobe
apical à peine incurvé et peu effilé à l'extrémité.
Demania rotundata (Serène, 1969, apud GUINOT, 19696, p. 235, note) a été établie d'après trois spéci-
mens récoltés au chalut sur les côtes de Taiwan. C'est encore une forme à carapace (pi. 4, fig. 5) tout à fait arron-
die, et cela d'autant plus que le front, composé de deux lobes jointifs et peu sinueux, ne s'avance pas. Aux orne-
ments squamiformes des autres espèces ont fait place, sur la face dorsale et sur les chélipèdes, des tubercules
(à tendance localement squamiforme). Les pattes ambulatoires sont cristiformes et cylindriques, nulle part
foliacées comme chez D. splendida ; à la différence de D. toxica, où il est entier et lisse, le bord supérieur du
mérus porte une carène granuleuse, principalement sur le mérus de p4 et p5. Le pli (fig. 17C, Cl) offre un lobe
non reployé et porte de longues soies plumeuses.
Comme nous l'avons signalé (ibid., p. 235, note), nous rattachons à D. rotundata deux échantillons : un
spécimen récolté aux Philippines (Pujada Bay, 218 fath.) par 1' « Albatross » et déterminé à tort Lophoxanthus
reynaudi cultripes par BUITENDIJK (USNM 91629) ; un exemplaire mâle, originaire de Bornéo (côte N.W.)
et également déterminé Xantho reynaudi cultripes (BM).
Demania japonica Guinot, 1977 (1977a, p. x i x , pi. 6, fig. 6). Nous avons publié avec quelque hésitation
ce nom nouveau pour le Xantho reynaudi cultripes Sakai (nec Alcock, 1898), 1939, p . 461, pi. 10, fig. 2. C'est
une Demania japonaise, que nous n'avons pas examinée et très proche de D. rotunda (Serène). Mais elle diffère
de celle-ci par le corps encore plus arrondi, notamment par le dernier lobe antéro-latéral absolument dénué
de pointe ou saillie, complètement arrondi, et par p5 dont le propode et le carpe sont, semble-t-il, plus courts,
plus trapus, un peu foliacés (pi. 4, fig. 6). D. japonica est signalée par SAKAI (loc. cit.) comme vivant entre 100
et 200 m. On ne peut savoir à quelle espèce appartient le Xantho cultripes, de mer de Chine orientale, cité par
TAKEDA et MIYAKÉ (19686, p. 553) qui se réfèrent non seulement à ALCOCK, 1898, mais aussi à SAKAI, 1939.
A l'inverse des précédentes, les espèces de Demania révisées ci-après o n t u n bord antéro-laté-
ral non plus simplement fissuré et orné de lobes jointifs mais découpé en dents souvent proéminentes.
Demania reynaudi (H. Milne Edwards, 1834, p. 392) a été récoltée dans l'océan Indien par REYNAUD,
d'où son nom originel de Xantho Reynaudii. Le type, étiqueté « mer des Indes », est conservé au Muséum à Paris
(MP-B3027S). Il s'agit d'une espèce mal connue, parce que non figurée ; ODHNER (1925, p. 79, 81), qui a identifié
Xantho reynaudi à X. scaberrimus Walker, 1887, a ouvert la voie à une synonymie erronée, empruntée encore
récemment par TAKEDA et MIYAKÉ (1969a, p. 456) à propos d'une Demania de Taiwan dont nous ne pouvons
reconnaître l'identité. Les deux espèces sont pourtant bien distinctes. D. reynaudi (pi. 5, fig. 1) offre une face
dorsale à régions bosselées, couvertes d'ornements à tendance squamiforme, et un bord antéro-latéral armé
1. L'astérisque indique que l'espèce n'a pas été examinée.
GENRE DEMANIA LAURIE 59
de dents triangulaires et tuberculeuses ; les pinces sont garnies sur le carpe et le propode de tubercules assez
forts mais émoussés, un peu squamiformes, ailleurs plus proéminents ; les pattes ambulatoires (de p2 à p5),
cylindriques et à la surface d'aspect chagriné, ont sur le mérus une rangée caractéristique de grosses dents
arrondies.
Demania squamosa Guinot 1977 (1977a, p. 20, fig. 77D, D l , pi. 7, fig. 2). Deux spécimens (pi. 5, fig. 2),
signalés par ANDRÉ (1931, p. 649) du golfe du Tonkin (Donghoi) sous le nom de Medaeus Reynaudi, sont très
proches de reynaudi mais en diffèrent notamment par les dents antéro-latérales plus arrondies, par la face
dorsale ornée d'éléments plus aplatis, notablement émoussés. Les pinces et les pattes ambulatoires sont analogues
à celles de reynaudi ; les dents du mérus de p2 à p5 semblent cependant un peu moins élevées et non dirigées
vers l'avant. L'apex du pllç? (fig. 17D, Dl) offre un lobe reployé et porte quelques longues soies plumeuses.
Nous avons donné le nom de squamosa à cette Demania.
A certains égards, ces deux spécimens rappellent D. baccalipes (Alcock) (cf. infra), mais la carapace
de squamosa demeure plus sculptée ; des ornements squamiformes, émoussés mais presque partout présents,
garnissent la région gastrique, qui n'est donc pas lisse comme sur notre D. baccalipes? du détroit de Malacca
(pi. 4, fig. 9). Tant que le type cingalais de baccalipes n'aura pas été retrouvé ou, à la rigueur, qu'un échantillon
topotypique n'aura pas été découvert, le statut de cette espèce restera incertain.
Demania scaberrima (Walker, 1887, p. 109, 115, pi. 7, fig. 1-4), décrite de Singapour sous le nom de
Xantho scaberrimus, a été relativement plus souvent récoltée que les autres espèces. Par la forme générale de
sa carapace, elle ressemble beaucoup à reynaudi mais, en revanche, des différences importantes affectent l'orne-
mentation. La face dorsale de D. scaberrima (pi. 5, fig. 5-7) porte des tubercules pointus sur les bords, un peu
squamiformes au centre, gros et arrondis postérieurement ; les tubercules des pinces sont bien séparés et aigus,
nulle part émoussés. Les pattes ambulatoires sont assez abondamment ornementées : mérus de p2 à p4 caréné,
dentelé distalement ; mérus de p5 armé de dents petites mais pointues ; carpe et propode de p2 à p5 garnis
sur le bord supérieur de dents aiguës, parfois réunies par deux ou même trois, d'où un aspect tronqué ; surface
des articles (sauf le mérus de p2 à p4) couverte de granules ou d'aspérités ; propode de p5 avec le bord inférieur
arqué et donc d'aspect légèrement foliacé.
L'une des variations rencontrées chez D. scaberrima concerne le bord des pattes ambulatoires, où les
dents ont tendance à se fusionner plus ou moins jusqu'à ne former que 2-3 larges dents ou même une carène presque
entière (fig. 16B-E, concernant un grand Xantho scaberrimus de Nagasaki, déposé au Musée de Copenhague).
La présence d'une carène fait que la largeur de certains articles des pattes peut sembler plus grande sur les
exemplaires ainsi caractérisés que chez ceux où les dents demeurent séparées, et un aspect foliacé peut en découler
(fig. 16E). La symétrie n'est pas la règle, l'ornementation des pattes à gauche et à droite n'étant pas similaire.
CHEN (1933, p. 102) indique sur des scaberrimus de Ceylan (mais s'agit-il bien de scaberrimus ?) une asymé-
trie marquée de la crête des pattes ambulatoires.
L'ornementation de la face dorsale ne semble pas absolument conforme chez tous nos échantilllons, de
provenances diverses : elle est plus ou moins saillante et arrondie, localement vermiculée (par fusion de tuber-
cules) ou un peu squamiforme. Sur un même spécimen, les dents antéro-latérales peuvent être plus marquées
à droite qu'à gauche, par exemple chez le Xantho (Lophoxanthus) scaberrimus (<$ 46 X 59 mm, East coast of
the Malay Peninsula) (ZMA) déterminé par DE MAN (1929, p. 108) et figuré ici (pi. 5, fig. 6).
Chez Demania scaberrima, le p l l ^ (fig. 17B, Bl) offre un lobe apical allongé et incurvé.
Le Xantho Reynaudi (nec H. Milne Edwards) de DE MAN (1892, p. 226), récolté par DABRY en Chine
(MP), et ceux de SAKAI (1936, p. 149, fig. 71 ; 1939, p. 461, pi. 90, fig. 1), du Japon, sont probablement des
D. scaberrima.
•feDemania baccalipes (Alcock, 1898, p. 117) et i?D. cultripes (Alcock, 1898, p. 117), décrites toutes
deux comme des « variétés » de Xantho (Lophoxanthus) scaberrimus, sont des espèces mal connues parce que
brièvement décrites, non illustrées, peut-être rares. A notre avis, elles doivent prendre le rang d'espèces dans le
genre Demania char, emend.
D'après la description originale, faite uniquement par comparaison à Xantho scaberrimus, Demania
baccalipes apparaît bien plus proche de D. reynaudi que D. scaberrima. Malgré nos recherches, nous n'avons
pas retrouvé les syntypes de baccalipes, originaires de Ceylan ; un doute demeure donc quant aux véritables
caractères de cette espèce et quant à ses différences par rapport aux espèces les plus proches, à savoir D. rey-
naudi et D. squamosa. Sur la photographie publiée ici (pi. 4, fig. 9) (grâce à l'obligeance du D r SERÈNE) du
Lophoxanthus reynaudi var. baccalipes signalé par BALSS (1948&, p. 51) puis par BUITENDIJK (1950, p. 77) dans
le détroit de Malacca (déposé au Musée de Singapour), apparaissent les caractéristiques mentionnées par ALCOCK.
60 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
GENRE GLYPTOXANTHUS A. MILNE EDWARDS 61
Encore plus que chez D. reynaudi, l'ornementation est émoussée, surtout au milieu de la carapace où la surface
semble presque lisse. Le mérus des pattes ambulatoires porte des dents accusées, tandis que le carpe et le pro-
pode ne sont munis que d'élévations rugueuses, tout comme chez reynaudi.
Demania cultripes (Alcock, 1898), dont un spécimen (pi. 4, fig. 7) récolté à Singapour a été déposé au
Zoological Survey of India (ZSI 4733/9), est très voisine de D. baccalipes en raison du caractère émoussé de ses
ornements et des portions presque lisses de sa carapace. En revanche, le bord supérieur des pattes ambulatoires
est transformé en une carène aiguë et entière, et la surface de ces appendices, dénuée de toute ornementation,
est absolument lisse. Un autre exemplaire, également originaire de Singapour, est connu (cf. pi. 4, fig. 8). Nous
avons récemment donné au Xantho cultripes japonais de SAKAI (1939, p. 461, pi. 90, fig. 2) le nom nouveau, D.
japonica. D. cultripes diffère essentiellement de D. japonica par l'ornementation beaucoup moins fournie
sur la face dorsale et par la présence de dents marquées sur le bord antéro-latéral.
Demania intermedia Guinot (19696, p. 236, fig. 9, 17), dont l'holotype (pi. 5, fig. 3) originaire de Nou-
velle-Guinée est déposé au Musée de Cambridge, pourrait être considéré comme une D. scaberrima élargie,
peu bombée, à la face dorsale superficiellement sillonnée, plus finement granuleuse, aux dents antéro-latérales
pointues au lieu de triangulaires, au front presque droit, aux pattes ambulatoires carénées, à la surface gra-
nuleuse, au plie? terminé par un lobe moins allongé.
Demania afî. intermedia (cf. GUINOT, 1969è, p. 237, fig. 18), qui se distingue d'intermedia surtout par
les deux dernières dents antéro-latérales à peine saillantes et par les pattes ambulatoires serrulées sur le bord
supérieur, devra probablement être dotée d'un nom nouveau lorsque seront découverts d'autres échantillons
que le seul exemplaire, femelle et incomplet, en notre possession (pi. 5, fig. 4).
Ainsi conçu, le genre Demania Laurie a p p a r a î t comme très éloigné du genre Lophoxanthus
et, si les d e u x genres sont x a n t h o ï d e s , le premier n ' a p p a r t i e n t nullement a u x P a n o p e i n a e , qui, à notre
sens, doivent accueillir le genre américain. Les affinités du genre Demania sont sans d o u t e à chercher
au voisinage du genre Xanthias R a t h b u n , ce qui le place dans une t o u t a u t r e u n i t é t a x o n o m i q u e
que Lophoxanthus. Le genre Demania nous m o n t r e , q u a n t à la forme de la carapace, à l'ornementa-
tion, et q u a n t à l ' a r m a t u r e des p a t t e s ambulatoires, u n buissonnement des formes. Une situation
analogue se présente dans des lignées voisines.
sion n'est pas t o u t à fait complète car certaines espèces nous m a n q u e n t ; l'examen d ' u n matériel impor-
t a n t de chaque espèce est plus que j a m a i s indispensable, car nous avons constaté la variabilité de cer-
tains caractères : u n m ê m e individu présente des différences de p a r t et d ' a u t r e de l'axe du corps, n o t a m -
m e n t dans les crêtes du bord antéro-latéral de la carapace ou du chélipède, et aussi dans les lobes fron-
t a u x , la lobulation de la face dorsale, etc. Il est certain que la coloration, très r e m a r q u a b l e et bien
conservée chez certaines formes en alcool, est ici u n bon critère de discrimination.
Lophozozymus incisus (H. Milne Edwards, 1834), dont nous avons examiné le spécimen type (« Xan-
tho incisus, mers de l'Australie », 1 $ 22 X 36,5 mm) ainsi que d'autres exemplaires, est caractérisé principa-
lement par : une face dorsale lobulée, les lobules portant quelques ponctuations et étant soulignés en avant
par une bordure localement cristiforme, longée de soies ; par l'absence d'hiatus entre l'angle exorbitaire et le
premier lobe antéro-latéral ; par les deux premiers lobes antéro-latéraux plutôt arrondis, et les deux suivants
aigus et carénés ; par la surface du carpe et du propode des chélipèdes couverte de granules, entremêlés de
soies ; par un lobe cristiforme, tronqué (pratiquement non bifide) à l'angle antéro-interne du carpe des ché-
lipèdes ; par une crête le long du bord supérieur de la main ; par des pattes ambulatoires très larges et trapues,
à bords tranchants et cristiformes, frangés de soies. Le spécimen figuré ici (p. 7, fig. 5, 5a), déjà vu par Bui-
TENDIJK en 1960 (p. 295), a été comparé au type conservé dans la collection sèche du Muséum.
Lophozozymus superbus (Dana, 1852) (18526, p. 74 ; 1852c, p. 167 ; 1855, pi. 8, fig. 5 : sous le nom de
Xantho superbus, archipel des Tuamotu) a été mis en synonymie (avec doute) avec L. incisus par DE MAN (1888,
p. 268), par ALCOCK (1898, p. 107), et par BUITENDIJK (1960 p. 296). Actuellement, l'existence de cette espèce
polynésienne semble oubliée, sauf par HOLTHUIS (1953, p. 23) qui signale un spécimen dans la même région.
Or, à notre avis, l'espèce de DANA est valide : en effet, une femelle de 19 X 30,6 mm, récoltée à Muruora par
Y. PLESSIS en 1965, correspond au superbus de DANA et non à L. incisus. Les différences les plus importantes
sont : chez superbus Dana, carapace plus plate, presque déprimée ; lobulation de la face dorsale davantage sous
forme de crêtes granuleuses que de reliefs tabulaires ; test moins érodé — ponctué et plus uniformément séti-
fère ; deux premiers lobes antéro-latéraux triangulaires ; à l'angle antéro-interne du carpe des chélipèdes, un
lobe nettement bifide, avec deux dents bien individualisées, l'antérieure étant la plus forte ; bord inférieur
et face interne de la main beaucoup plus granuleux que chez incisus ; pattes ambulatoires trapues, cristiformes
comme chez incisus. Notons déjà ici que le L. superbus de A. MILNE EDWARDS, 1873 (nec Dana) est L. edwardsi
Odhner, 1925 (cf. infra et pi. 7, fig. 3, 3a). Les L. superbus polynésiens de NOBILI (1907, p. 388) correspondent
aussi à L. edwardsi Odhner.
Lophozozymus guezei Guinot, 1977 (1977a, p. xxv, fig. 78A, A l , pi. 30, fig. 6, 6a). Nous avons décrit
cette espèce pour trois grands spécimens récoltés à La Réunion par M. GUÉZÉ (1 <J 48 X 77 m, qui constitue le
lectotype ; 1 $ 48 X 77 mm, 1 $ ovigère 44 X 71 mm). Proches par le faciès et par de nombreux caractères de
L. incisus, dont les spécimens examinés par nous sont bien plus petits, L. guezei a comme caractères particu-
liers : en premier lieu, la grande taille de la carapace (pi. 7, fig. 6) ; les lobules dorsaux ni ponctués ni érodés,
formant des massifs vastes (notamment 2L ; par ailleurs, la limitation entre les régions gastrique et cardiaque
faible ou nulle, alors qu'un sillon très net divise ces deux régions chez incisus), saillants, à bord antérieur par-
fois finement denticulé (5L, 4L), séparés par une pilosité épaisse ; présence de lobes 2F ; première dent antéro-
latérale très longue et avec un bourrelet distal ; les dernières dents aiguës et carénées ; le carpe des chélipèdes
orné d'éléments en grande partie squamiformes et vermiculés ; à l'angle antéro-interne de ce dernier deux
saillies ayant un aspect curieux, l'une extrêmement forte, piriforme, et l'autre plus petite et pointue ; main
avec la face externe munie de granules perliformes jusque sur le bord inférieur et, sur le bord supérieur, une
crête épaisse ; dent infra-orbitaire interne (pi. 7, fig. 6a) triangulaire et saillante, formant un angle très ouvert
avec la dent infra-orbitaire externe, obtuse (le bord infra-orbitaire forme un bourrelet à courbure régulièrement
arrondie chez incisus : pi. 7, fig. 5a) ; les pattes ambulatoires formées d'articles courts, trapus, à bords carénés
et garnis de soies serrées comme chez L. incisus ; p l l ^ : cf. fig. 18A, A l .
Il ne semble pas que tous ces caractères, et notamment la conformation du bord infra-orbitaire, puissent
être mis en rapport avec la grande taille des trois spécimens sur lesquels nous fondons l'espèce. Au regard de
la lobulation de la face dorsale et des deux pointes saillant sur le carpe du chélipède, le L. incisus japonais
figuré par SAKAI (1939, p. 452, pi. 98, fig. 2), qui est encore plus grand (82 mm de large), que nos guezei, paraît
plus proche de notre espèce que de L. incisus. Une vérification s'impose pour identifier avec certitude le Lopho-
zozymus de SAKAI.
Lophozozymus cristatus A. Milne Edwards, 1867 (p. 272 ; 1873, p. 203, pi. 6, fig. 4), dont le spécimen
type, néo-calédonien, est déposé au Muséum (MP-B2895S), offre une carapace beaucoup moins lobulée que les
64 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
espèces précédentes, la face dorsale n'étant sillonnée que par quelques lignes granuleuses. Le bord antéro-
latéral est plus mince, plus tranchant, avec les deux premières dents antéro-latérales pointues (la première
s'avançant jusqu'à la hauteur du front et il n'y a pas d'hiatus entre celle-ci et l'angle exorbitaire, contrairement
à ce qu'indique BUITENDIJK dans sa clef : 1960, p. 299). Sur le chélipède, le lobe antéro-interne du carpe est
très proéminent et bifide ; la face externe de la main ne porte des granulations que sur la moitié supérieure,
bordée par une crête entière, la partie inférieure étant lisse. Les pattes ambulatoires sont cristiformes et séti-
fères. La coloration est remarquable ainsi que l'indique la description originale : « pourpre violacé, avec des
taches jaunâtres assez régulières ». Le spécimen topotypique, de Nouvelle-Calédonie, que nous figurons ici (pi. 7,
fig. 1), récolté au cours de l'Expédition Singer-Polignac (SALVAT coll., Uvea, platier), présente en alcool une
coloration orangée et des taches blanchâtres. L. cristatus a été signalé en d'autres régions de l'Indo-Pacifique,
mais il serait utile de revoir les déterminations.
Lophozozymus pictor (Fabricius, 1798), auquel ont été rattachés de nombreux synonymes (cf. BUITEN-
DIJK, 1960, p. 297, fig. 7c, pro parte), a été fréquemment signalé, surtout en Indonésie et en Australie (cf. CAMP-
BELL et STEPHENSON, 1970, p. 277). Il s'agit d'une espèce de grande taille, à la carapace (pi. 7, fig. 4) lisse, à
peine lobulée, presque glabre (sétifère seulement sur les bords). Le bord antéro-latéral est armé d'un premier
lobe arrondi, séparé de l'angle exorbitaire par un large hiatus, d'un deuxième lobe plus pointu et à bord cristi-
forme, et de deux dernières dents, carénées. Les chélipèdes sont lisses et inermes, à l'exception du lobe bifide à
l'angle antéro-interne du carpe et de la crête, très accusée et surtout proximale, sur le bord supérieur de la main.
Les pattes ambulatoires sont cristiformes et frangées de longues soies. La coloration, particulière, se conserve
en alcool : des taches claires, petites et nombreuses, se détachant sur un fond orangé-rougeâtre.
Lophozozymus edwardsi Odhner, 1925, p. 82 (nom. nov. pro L. superbus A Milne Edwards, 1873, nec
Xantho superbus Dana, 1852) : cf. GUINOT, 1977a, p. x x v n , pi. 30, fig. 3, 3a. Une partie des Lophozozymus
superbus néo-calédoniens d'A. MILNE EDWARDS (1873, p. 205) appartiennent à une espèce distincte de celle
de DANA (cf. sous L. superbus) selon l'avis de DE MAN (1888, p. 269, note, pi. 10, fig. 3b) puis d'ODHNER (loc.
cit.), qui lui donne un nom nouveau. Les syntypes de L. edwardsi se trouvent au Muséum à Paris parmi les Lopho-
zozymus de Nouvelle-Calédonie déterminés superbus par A. MILNE EDWARDS : nous avons choisi un lectotype,
un <J de 24,4 X 41 mm récolté par M. BANARÉ (MP-B3011S). L. edwardsi (pi. 7, fig. 3) ressemble à L. pictor.-par
l'aspect général de la carapace et du bord antéro-latéral (hiatus entre la première dent et l'angle exorbitaire) ;
néanmoins, chez edwardsi, sillons et lobules sont plus marqués et, par ailleurs, le test apparaît ponctué vers les
bords dans la région antérieure. Les chélipèdes d'edwardsi (pi. 7, fig. 3a) sont proches de ceux de L. pictor mais
la crête du bord supérieur du propode est plus obscure, surtout dans la partie distale, et la face externe de la
main est creusée de ponctuations. Le sternum, aussi, est ponctué chez edwardsi, plus lisse chez pictor. Les pattes
ambulatoires trapues et larges (surtout le mérus) sont longées par une crête très élevée sur le bord supérieur
chez L. pictor, tandis que chez L. edwardsi elles sont plus grêles et ornées de crêtes plus basses. Enfin, aucun
réseau consistant en taches sur fond coloré (L. pictor) n'a été signalé chez edwardsi.
Lophozozymus pulchellus A. Milne Edwards, 1867 (p. 273 ; 1873, p. 205, pi. 6, fig. 3) est une espèce joli-
ment colorée, dont la face dorsale est ornée d'un fin réseau de lignes rouges, remplacé par des taches sur les
régions hépatique, épibranchiale et cardiaque antérieure, et dont la paume des chélipèdes et les articles des
pattes ambulatoires sont traversés par une large bande rouge. Deux spécimens néo-calédoniens de la collection
sèche du Muséum peuvent être considérés comme les syntypes de l'espèce mais nous figurons plutôt un spéci-
men encore coloré, couvert d'un tomentum ras sur la carapace et les pattes, récolté à Dar-es-Salaam par
J. R. HEATH (pi. 8, fig. 5). Le bord antéro-latéral forme un arc arrondi dans sa fraction antérieure et ne rejoint
pas l'angle exorbitaire ; suivent trois dents, les deux dernières acuminées et carénées. La face dorsale est fine-
ment tuberculée dans sa partie antérieure ; en outre, elle est parcourue de crêtes granuleuses, caractéristiques.
Les chélipèdes sont granuleux et inermes (sauf la dent bifide à l'angle antéro-interne du carpe) ; la pince est
dépourvue de crête, plutôt trapue et terminée par des doigts allongés et minces, croisant fortement. Les pattes
sont cylindriques, surmontées d'une crête fine et tranchante.
Lophozozymus dodone (Herbst, 1801, p. 37, pi. 52, fig. 5), décrit de l'océan Indien occidental, comporte
un synonyme à peu près certain, le Xantho radiatus H. Milne Edwards, 1834 (p. 398), originaire de l'île Maurice,
ainsi que l'ont affirmé HILGENDORF (1879, p. 789), puis DE MAN (1888, p. 270, pi. 10, fig. 2) après confrontation
des types respectifs. Les syntypes de radiatus = dodone sont déposés au Muséum (MP-B2902S et MP-B2903S).
Il s'agit d'une espèce de petite taille (pi. 8, fig. 1), au bord antéro-latéral armé antérieurement d'un lobe arrondi
suivi de trois dents, à la face dorsale lobulée, aux pinces très caractéristiques : main très globuleuse munie de
ponctuations et de rugosités très nettes ; sur le carpe, de gros granules, entremêlés de poils ; doigts très courts,
avec le doigt mobile recourbé (pi. 8, fig. l a ) .
GENRE GLYPTOXANTHUS A. MILNE EDWARDS 65
Lophozozymus glaber Ortmann, 1893 (p. 457), originaire des îles Fidji et décrit à l'origine comme une
variété lisse de L. dodone (Herbst), est une espèce mal connue, au sujet de laquelle des confusions semblent
avoir été faites. A notre avis, glaber qui offre une carapace et des chélipèdes d'une morphologie analogue à
celle rencontrée chez L. dodone, se distingue surtout de cette dernière par ses pinces pratiquement glabres et
lisses (à tout le moins, des granules très atténués). Les carènes de la main (bord inférieur) et des pattes ambu-
latoires seraient moins aiguës chez glaber ; les dents antéro-latérales seraient moins émoussées. Nous figurons
ici (pi. 8, fig. 2, 2a) un spécimen déterminé à tort L. dodone par FOREST et GUINOT (1961, p. 54, fig. 39a, b).
Lophozozymus evestigatus Guinot, 1977 (1977a, p. x x v m , pi. 31, fig. 3, 3a). Nous avons décrit cette espèce
pour des Crabes de l'ancienne collection sèche du Muséum déterminés Xantho radiatus par A. MILNE EDWARDS
(1862, p. 4) et qui ne correspondent pas au Xantho radiatus H. Milne Edwards, 1834, lequel est en fait L. dodone
(Herbst). L'holotype de L. evestigatus (pi. 8, fig. 3, 3a) est le ^ de 13 X 20 mm de l'île Bourbon, étiqueté radia-
tus et déposé au Muséum (MP-B2905S) ; un autre échantillon, également identifié radiatus et récolté à Zanzibar
par M. L. ROUSSEAU (MP-B2904S, pro parte), représente aussi evestigatus. Cette espèce, très proche à la fois
de L. dodone et de L. glaber par sa petite taille et son faciès, par la forme de sa carapace, sa lobulation et les
principaux traits de ses péréiopodes, se distingue par la carapace plus large, moins déprimée près des régions
latérales ; par la pince beaucoup moins globuleuse, c'est-à-dire à main moins haute, moins renflée et à doigts
plus allongés. Chez evestigatus, le bord inférieur du propode est concave (au lieu de convexe chez dodone et
glaber), avec un creux très prononcé près du doigt fixe ; sur le bord supérieur, il y a non pas une crête continue
mais seulement une crête proximale épaisse et anguleuse, s'atténuant ensuite. La face externe du carpe et
de la main est distinctement rugueuse et ponctuée (ce qui sépare L. evestigatus de L. simplex : cf. infra).
•fcL. intonsus l (Randall, 1840), espèce connue seulement du Pacifique central (notamment des Hawaii),
rappellerait L. pictor par la forme de la carapace et du bord antéro-latéral, la première dent étant séparée de
l'angle exorbitaire par un hiatus. L. intonsus (pi. 8, fig. 4) se distingue des autres espèces du genre par la présence
de quatre crêtes longitudinales sur la face externe de la main du chélipède. Les pattes ambulatoires, relative-
ment peu élargies (en particulier, le mérus peu trapu), n'apparaissent que peu ou pas cristiformes et offrent
une pilosité touffue. Les figures de RATHBUN (1906, p. 846, fig. 8, pi. 8, fig. 8) et d'EûMONDsoN (1962a, p. 230,
fig. 3, e) ne montrent pas exactement les mêmes caractéristiques.
-fo Lophozozymus simplex de Man, 1888 (p. 271, pi. 10, fig. 3 ; cf. BUITENDIJK, 1960, p. 299, clef), décrit
d'Amboine et que nous reproduisons ici (pi. 8, fig. 6, 6a) ; les pinces semblent moins larges et plus allongées
que chez L. dodone et, en outre, lisses et glabres.
-^Lophozozymus rathbunae = L. rathbuni Ward, 1942 (p. 85) nom. nov. pro L. dodone de RATHBUN
(nec Herbst), 1906 (p. 846, pi. 8, fig. 2), originaire des Hawaii, qui serait voisin de L. glaber. A noter qu'EûMOND-
SON (1925, p. 52 ; 1962a, p. 230, fig. 3f) signale des petits Lophozozymus hawaiiens sous le nom de dodone en indi-
quant correctement « wrist and hand granular ».
Glyptoxanthus vermiculatus (Lamarck, 1818) est mal connu. On ignore la patrie d'origine de l'échan-
tillon qui a servi à sa description et la localisation exacte de l'espèce. Des confusions nombreuses ont été faites
à son sujet ; c'est pourquoi il est nécessaire de rectifier certains points. Les deux exemplaires décrits par LAMARCK
(1818, p . 271), revus par H. MILNE EDWARDS (1834, p . 391), sont déposés dans la collection sèche du Muséum
avec l'étiquette « ? Floride ». Nous publions une photographie (pi. 6, fig. 6) du spécimen mâle que nous avons
choisi comme lectotype (cf. GUINOT, 1977a, p. x x i , fig. 78F, pi. 8, fig. 6). Le fait que LAMARCK et H. MILNE
EDWARDS n'aient point indiqué de provenance amènera ODHNER (1925, p . 57) à supposer que vermiculatus est
indo-pacifique et non américain (cf. sous G. meandrinus). Or nous pouvons établir avec certitude que vermi-
culatus vit sur la côte est-américaine, et plus précisément aux Antilles. En effet, les trois Xantho vermiculatus
signalés par DESBONNE (in DESBONNE et SCHRAMM, 1867, p. 27) de la Guadeloupe et qui se trouvent actuelle-
ment au Muséum, sont conformes au vermiculatus décrit par LAMARCK. Ils n'appartiennent pas à G. erosus
(Stimpson) ainsi que l'a cru, à. tort, A. MILNE EDWARDS en 1879 (p. 254) ; précédemment, en 1868 (1868a,
p. 49), ce même auteur écrivait pourtant : « le Xantho vermiculatus des Antilles... », et ne se trompait pas. La
présence de vermiculatus est donc assurée aux Antilles. RATHBUN (1930, p. 266, pi. 108, fig. 4, pi. 109) signale
vermiculatus à Curaçao mais, sans doute induite en erreur par A. MILNE EDWARDS (1868a, p . 49) et par ODHNER
(1925), confond vermiculatus avec Actaea angolensis Brito Capello. Le Glyptoxanthus vermiculatus rapporté
de Cuba par BOONE (19306, p. 125, pi. 39) nous paraît mal déterminé et serait plutôt G. erosus (Stimpson).
Les spécimens ouest-africains faussement identifiés à vermiculatus sont, en fait, soit angolensis, soit cavernosus
(cf. MONOD, 1956, p . 296-298). En définitive, peu d'exemplaires de vermiculatus sont connus, mais il ne fait pas
de doute que l'espèce habite sur la côte atlantique américaine. G. vermiculatus offre un test couvert de vermicu-
lations anastomosées, les lobes des diverses aires demeurant distincts et séparés par des sillons prononcés ;
notamment, sur l'aire cardiaque, deux sillons transversaux. Pour le p l i , cf. fig. 18F.
Glyptoxanthus erosus (Stimpson, 1859, p . 51), l'espèce type du genre (pi. 6, fig. 2), décrite de Floride,
offre une assez large répartition sur la côte est-américaine, en Caroline du Nord, en Floride, dans le golfe du
Mexique, aux Bahamas, au Yucatan, etc. (cf. RATHBUN, 1930, p. 263, pi. 107 ; WILLIAMS, 1965, p. 185, fig. 167,
183A). L'espèce serait présente à Cuba (G. vermiculatus Boone [nec Lamarck], 1930a, p. 125, pi. 39), mais est
peut-être absente de la Guadeloupe malgré les assertions d'A. MILNE EDWARDS (1879, p. 254), de RATHBUN
(loc. cit.) et de WILLIAMS (loc. cit.) (cf. sous G. vermiculatus). Chez G. erosus, le test montre des vermiculations
rugueuses séparées par d'étroits sillons, d'où une apparence alvéolaire ; l'aire cardiaque n'est pas sillonnée
transversalement et a une structure anfractueuse. Pour le p l i , cf. fig. 18D, D l .
Glyptoxanthus angolensis (Brito Capello, 1866) ne pose plus de problème depuis la mise au point de
MONOD (1956, p. 296, fig. 361 ; cf. aussi FOREST et GUINOT, 1966, p . 77, fig. 6a, b). C'est une espèce à la fois
du domaine insulaire (Annobon, Sâo Tome) et du littoral ouest-africain (Pointe-Noire). Elle apparaît (pi. 6,
GENRE GLYPTOXANTHUS A. MILNE EDWARDS 67
FIG. 18 A, A l . — Premier pléopode sexuel mâle de Lophozozymus guezei Guinot, lectotype, $ 48 X 77 mm, La Réunion,
M. GUÉZÉ (MP). A, pi 1 (X 60) ; A l , id., extrémité ( x 20).
FIG. 18 B-F. — Communauté de structure du premier pléopode sexuel mâle dans le genre Glyptoxanthus A. Milne Edwards ;
B, B l , Glyptoxanthus angolensis (Brito Capello), $ 21 x 30 mm, Annobon, st. 50, 7-10 m (MP) : B, pli ( x 6,5) ;
Bl, id., extrémité ( x 16) ; C, Cl, C2, Glyptoxanthus cavernosus (A. Milne Edwards), <$ 36 x 49 mm, îles du Cap
Vert, îlot Seccos, « Sylvana », det. G. vermiculatus (MP) : C, pli ( X 7) ; Cl, id., extrémité ( x 15) ; C2, extrémité
(X 36) ; D, D l , Glyptoxanthus erosus (Stimpson), <J 18 X 25,5 mm, Floride, AGASSIZ (MP) : pli ( x 15) ; D l , id.,
extrémité ( x 70) ; E, Glyptoxanthus corrosus (A. Milne Edwards), holotype de Xantho corrosus, <$ 18,5 X 27 mm,
îles du Cap Vert, Saint-Vincent (MP-B3015S) : p l i , extrémité ( x 48) ; F, Glyptoxanthus vermiculatus (Lamarck),
c? 51 x 33,5 mm, La Guadeloupe, au Moule, DESBONNE [in DESBONNE et SCHRAMM, 1867, p. 27) det. Xantho vermi-
culatus (MP) : p l i , extrémité ( x 46).
68 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
fig. 3) comme 1' « espèce sœur » du G. vermiculatus (pi. 6, fig. 6), est-américain, et du G. hancocki Garth (pi. 6,
fig. 8), ouest-américain. Le test de G. angolensis présente des lobulations étroites, plus ou moins fusionnées,
avec formation d'alvéoles : l'aspect est vermiculé mais les lobes des diverses aires sont bien apparents. Le ster-
num thoracique (fig. 42) est également ornementé, sauf dans la cavité sterno-abdominale, laquelle est tout
à fait lisse. Le pli (fig. 18B, Bl) porte deux soies apicales.
Glyptoxanthus cavernosus (A. Milne Edwards, 1878) (1878a, p. 226 [7]), non illustré à l'origine, a été
bien décrit par BOUVIER (1922, p. 66, pi. 6, fig. 3, 5) et signalé par MONOD (1956, p. 298, fig. 362). Cette espèce
(pi. 6, fig. 5), strictement insulaire (îles du Cap Vert), offre un test d'apparence vermiculé mais se distingue
facilement de G. angolensis, espèce également ouest-africaine, par la séparation très nette des lobes proto-
gastriques en deux branches et par l'indépendance du massif méso + métagastrique ( + urogastrique). Chez
G. cavernosus les lobulations sont larges et forment des tubercules multifoliés, arrondis, non excavés.
Glyptoxanthus corrosus (A. Milne Edwards, 1869) (18696, p. 376 [7]), remarquable par la sculpture de
sa face dorsale (fig. 9) (cf. supra), serait,comme G. cavernosus, endémique des îles du Cap Vert. Ces deux Glyp-
toxanthus, bien différenciés par l'aréolation de la face dorsale et la sculpture du test, sont donc sympatriques ;
on connaît mal leur biotope particulier et on ne sait pas s'il y a isolement écologique. On notera la forme peu
divergente des organes de la copulation chez les deux espèces : G. corrosus (fig. 18E) ; G. cavernosus (fig. 18C,
Cl, C2).
•feGlyptoxanthus labyrinthicus x (Stimpson, 1860), qui a été bien étudié par GARTH (19396, p. 16, pi. 4,
fig. 2, pi. 5, fig. l b , 2b, 3b ; 1946a, p. 437, 438 ; 1948, p. 39), vit sur la côte pacifique américaine, au Mexique,
à Panama, en Colombie, etc. Nous n'avons pas examiné cette espèce (pi. 6, fig. 4), qui rappelle l'espèce ouest-
africaine corrosus par la structure fortement alvéolaire de son test.
•fe Glyptoxanthus meandricus (Lockington, 1877), décrit du golfe de Californie et mis à tort en synonymie
avec G. labyrhinticus (Stimpson) par RATHBUN (1930, p. 266), a été rétabli dans une liste des Brachyoures
californiens par GLASSELL (19346, p. 301) puis complètement réhabilité par GARTH (19396, p. 17, pi. 4, fig. 3,
pi. 5, fig. l e , 2c, 3c ; 1948, p. 39). Nous croyons pouvoir rattacher à meandricus (pi. 6, fig. 1) le Glyptoxanthus
felipensis Rathbun (19336, p. 147), signalé sous ce nom par CRÂNE (1937, p. 70, pi. 6, fig. 20, 21) dans le golfe
de Californie. Chez G. meandricus, le test est couvert de granulations petites et serrées, sauf dans les nom-
breuses anfractuosités.
-fcGlyptoxanthus hancocki Garth, 1939 (19396, p. 15, pi. 4, fig. 1, pi. 5, fig. la, 2a, 3a ; 1946a, p. 437,
pi. 76, fig. 1, 2), que nous n'avons pas examiné, serait endémique des îles Galapagos. Le test (pi. 6, fig. 8) est
vermiculé, avec l'aréole mésogastrique indépendante de l'aire protogastrique interne ; un sillon transversal sépare
la région frontale du reste de la carapace.
•fc Glyptoxanthus meandrinus (Klunzinger, 1913, p. 117 [81], 185 [89], pi. 1, fig. 5 a-b, pi. 6, fig. 4 : sous
le nom à'Actàa mâandrina) a été décrit de Cosseir, en mer Rouge, pour un petit spécimen de 6 mm de long.
En l'examinant, ODHNER (1925, p. 57, pi. 4, fig. 1) a pensé qu'il représentait un spécimen juvénile à'Actaea
vermiculata (Lamarck), espèce qui atteint une assez grande taille. Rappelons qu'ODHNER ignorait la prove-
nance exacte de l'espèce de LAMARCK et n'avait, de ce fait, guère d'hésitation à la considérer comme indo-
pacifique. Nous savons aujourd'hui que Glyptoxanthus vermiculatus vit sur la côte est-américaine, et il paraît
improbable que la même espèce, fût-elle inféodée à des Coraux à large répartition, habite également la mer
Rouge. Il est indéniable que la ressemblance est grande entre meandrinus et vermiculatus. On peut supposer
qu'une erreur d'étiquette a attribué une fausse origine au spécimen de KLUNZINGER. En dernière hypothèse,
on peut admettre que le genre Glyptoxanthus est présent dans l'Indo-Pacifique, tout au moins en mer Rouge,
sous la forme d'une espèce distincte (pi. 6, fig. 7).
CHAPITRE III
STERNUM THORACIQUE
I. DÉFINITIONS
1. CONFORMATION GÉNÉRALE
Chez les Brachyoures, le thorax n'est visible à l'extérieur que ventralement et il se trouve comme englobé
dans le bouclier dorsal que forme la carapace. Les arceaux inférieurs des segments thoraciques acquièrent un
grand développement et, en se soudant, constituent une sorte de plaque ventrale, à peu près horizontale, qui
protège la face inférieure du corps. Voilà la définition qui a été donnée du plastron sternal par H. MILNE EDWARDS
(1834, p. 29, 30 ; cf. aussi V. AUDOUIN et H. MILNE EDWARDS, 1827, p. 67 ; H. MILNE EDWARDS, 1851, p . 48).
Ce plastron sternal, ou sternum thoracique, est formé par les sternites des huit somites thoraciques, à savoir
par ceux, généralement réduits et plus ou moins ankylosés qui portent les trois paires de maxiUipèdes, et par
ceux, le plus souvent bien développés et séparés par une ligne de suture, complète ou non x, d'où naissent les
cinq paires de péréiopodes.
En ce qui conserne les sternites de m x l et mx2, H. MILNE EDWARDS (ibid., p. 31), ajoute : « Enfin, entre
le premier des huit anneaux dont il vient d'être question et le bord postérieur de l'ouverture buccale, on trouve
encore les vestiges de deux anneaux qui sont soudés aux précédents mais ne concourent pas à la formation du
plastron ».
H. MILNE EDWARDS s'inspire visiblement des recherches d'AuDOUiN sur le thorax des animaux arti-
culés (1824) et reprend pour les Crustacés nombre de termes utilisés par ce dernier pour les Insectes dans un
sens rigoureux. D'après AUDOUIN, à qui l'on doit la mise au point de la nomenclature de diverses pièces ana-
tomiques, la dénomination de sternum ne doit plus s'appliquer à une « éminence accidentelle » ; celui-ci « forme
une pièce à part, plus ou moins développée... » (AUDOUIN, 1824, p . 121).
En 1822 (p. 72), DESMAREST avait déjà bien observé les « pièces assez nombreuses du plastron ou du
sternum » et (ibid., p . 81) attiré l'attention sur l'intérêt de cette partie du corps dans l'étude des Brachyoures
fossiles.
Chez les Crabes, le sternum thoracique se présente comme une pièce rigide, d'un seul tenant : aucun
somite, même le plus postérieur, n'est libre, comme cela existe par exemple chez certains Anomoures. Certes,
chez les Homoloidea, les Raninoidea et autres Crabes péditrèmes (c'est-à-dire à orifices femelles coxaux),
que les carcinologistes tendent à séparer des autres Brachyoures, on constate une séparation très nette du plas-
tron en deux parties : les deux sternites postérieurs sont bien distincts de la pièce, au contour irrégulier, formée
par les sternites antérieurs. Nous n'étudierons pas dans ce chapitre le plastron sternal des Péditrèmes et n'en
dirons que quelques mots au cours du chapitre consacré à la cavité sterno-abdominale et à l'appareil d'accro-
chage de l'abdomen.
Chez les Brachyoures à orifices femelles sternaux, c'est-à-dire chez les Crabes « vrais » ou sternitrèmes,
la métamérie primitive est souvent conservée au niveau des sternites 4, 5, 6, 7 et 8 (somites thoraciques 4 à
8) qui assurent l'insertion des péréiopodes, p i dépendant du sternite 4, et p2, p3, p4, p5, respectivement des
sternites 5, 6, 7 et 8. Typiquement, on distingue les quatre sutures transversales délimitant postérieurement
1. Nous appellerons ici ligne de suture intersegmentaire, ligne de suture intermétamêrique ou, tout simplement,
suture la trace, sous forme de sillon, de l'accolement de deux segments ou métamères, avec disparition de la membrane
articulaire et établissement d'un état d'ankylose. Là où il y a soudure totale, la suture disparaît. Ainsi, selon le degré de
fusion des somites, le plastron des Brachyoures présente des lignes de suture interrompues, plus ou moins largement
disparues dans la zone médiane. Nous désignons comme suture incomplète celle où une soudure partielle a effacé une partie
du tracé.
70 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
les sternites 4 à 7 et indiquant l'emplacement de la réunion des somites qui leur correspondent. Chez certains
Brachyoures (pi. 9, fig. 1, 5, 7), il y a encore une démarcation complète entre ces divers sternites : les lignes
de suture s'étendent sur touts la largeur du plastron sternal. Dans d'autres cas, une fusion entre des sternites
consécutifs se réalise dans la partie médiane du plastron : c'est donc seulement sur les côtés de ce dernier, là
où sont présents des sillons, que demeure la preuve de l'indépendance des somites. Cette fusion médiane inté-
resse seulement les plus antérieurs des somites locomoteurs ou gagne aussi ceux qui sont situés plus postérieu-
rement. La soudure, plus ou moins complète, d'avant en arrière, des sternites thoraciques 4 à 8 constitue une
première tendance dont nous étudierons plus loin les manifestations.
Le thorax se compose de trois autres somites, les trois somites antérieurs, dont dépendent les pattes-
mâchoires : les sternites de ces somites participent à l'édification du plastron et forment la partie située en
avant du sternite 4 qui s'étend jusqu'à la base des mxp3. Mais les trois premiers somites thoraciques sont atro-
phiés et se présentent généralement sous forme de rudiments. A leur niveau, le système endophragmal est faible,
alors qu'il acquiert un grand développement dans les somites suivants. Chez les Décapodes, c'est dans la partie
antérieure du thorax que la consolidation du squelette interne, par la soudure de ses éléments, est portée le plus
loin (H. MILNE EDWARDS, 1851, p. 50). DRACH (1939, p. 370) confirme ce fait : « les endosternites et les endopleu-
rites des trois premiers segments thoraciques (ceux des maxillipèdes) ne participent pas à l'ensemble architec-
tural formé par les lames squelettiques des segments ultérieurs ».
C'est ainsi que chez les Crabes, en avant du sternite 4 (sur lequel s'articule ventralement la coxa des
chélipèdes), se produit une coalescence des somites antérieurs, avec suppression plus ou moins nette de la seg-
mentation (lipomérisme 2 : cf. LANKESTER, 1904, p. 539 ; CALMAN, 1909, p. 4) et réduction des éléments de la
charpente apodémienne. Dans la partie antérieure du plastron, les divisions intersegmentaires sont donc sou-
vent peu marquées, ne sont visibles que latéralement, sous forme de sillons ou même de simples dépressions,
parfois soulignées par une crête ou une rangée de soies ; elles peuvent finalement disparaître presque complète-
ment. C'est la même tendance que précédemment, dont les effets se font sentir d'abord dans la région antérieure
du plastron et, ensuite, dans sa partie postérieure.
On observe bien que, selon les cas, la portion antérieure du plastron montre une réduction plus ou moins
poussée. De part et d'autre de l'avant du plastron s'applique le bord inférieur de l'ischion de mxp3, qui masque
les flancs et, souvent aussi, la partie la plus antérieure du sternum thoracique. Puisque, généralement, les lignes
de suture sont incomplètes ou manquent dans cette région, c'est seulement en enlevant les pattes-mâchoires
et en découvrant les cavités arthrodiales de ces dernières que l'on peut déterminer quelles zones sternales cor-
respondent à mxp3 (sternite thoracique 3), à mxp2 (sternite 2) et à m x p l (sternite 1).
Se basant sur IHLE (1918, p. 169-171), BALSS (1940, p. 82) semble mettre en doute que, chez les Calap-
pidae, m x p l fasse bien partie du plastron sternal. Ce n'est pas notre avis. Dans le genre Calappa Weber (pi.11,
fig. 1, 2), à l'étroit plastron parcouru de sillons dans la région antérieure, la délimitation des premiers ster-
nites est manifeste : le sternite de m x p l nous paraît bien réuni aux suivants, comme chez les autres Brachyoures.
D'après certains auteurs qui, en cela, s'opposent aux vues de H. Milne Edwards, la portion tout à fait
antérieure du strenum thoracique est, en plus, formée par les sternites des deux derniers somites post-cépha-
liques, à savoir ceux des mâchoires, m x l et mx2. Par exemple, PEARSON (1908, p . 15, fig. 3) considère que,
dans le genre Cancer Linné, les sternites des deux derniers somites céphalothoraciques post-oraux se fusionnent
avec les sternites des trois paires de maxillipèdes pour former la fraction la plus avancée du plastron. BALSS
(1940, p. 75-85, fig. 79) ne contredit pas réellement cette assertion mais a quelque réticence à l'appliquer à
d'autres Crabes, par exemple au genre Corystes Latreille (ibid., p. 83-84, fig. 78).
Bien que nous n'ayons pas étudié de près cette question ni vérifié la disposition chez des Crabes appar-
tenant à tous les groupes, nous montrerons que les sternites correspondant à m x l et à mx2 ne participent pas
à la formation du plastron sternal. Ils sont situés antérieurement à celui-ci et dans un plan plus inférieur :
deux pièces symétriques, sclérifiées, les « bras » antérieurs à mxp3, que nous avons observées chez de nombreux
genres de Crabes, les en séparent. Ces « bras » (b. a. m.) sont bien visibles chez Atelecyclus Leach (pi. 9, fig. 6),
chez Corystes Latreille (pi. 9, fig. 1), chez Carcinus Leach (pi. 13, fig. 2), chez Cycloxanthops Rathbun (pi. 11,
fig. 5), etc.
Le processus de carcinisation à l'intérieur des Brachyoures, au cours duquel le corps et, avec lui, le ster-
num thoracique s'élargit et se raccourcit, entraîne une condensation segmentaire sur l'ensemble du plastron.
La région antérieure, déjà réduite, est d'autant plus touchée. Ainsi, l'avant du plastron qui, parfois s'avance
1. Le lipomérisme est la perte de la segmentation par disparition des traces métamériques externes. Les cloisons
endophragmales peuvent aussi disparaître et une concentration des organes internes peut s'opérer. Chez les Décapodes,
ce phénomène est général pour les segments céphaliques et s'étend à un nombre variable de métamères thoraciques. Le
lipomérisme constitue la douzième loi de LANKESTER (1904, p. 539).
L E STERNUM THORACIQUE 71
beaucoup et pénètre profondément entre les mxp3, se trouve atteint d'une réduction plus ou moins accentuée
selon que les Crabes sont plus ou moins fortement carcinisés. Il existe tous les passages entre une partie anté-
rieure bien individualisée, allongée, en forme d'écusson plus ou moins sillonné transversalement, et une partie
antérieure basse, obtuse, saillant à peine en avant du sternite 4 (cf. pi. 11, fig. 4-6).
Pour simplifier l'exposé, les sutures entre deux somites thoraciques consécutifs seront appelées : suture
1/2, suture 2/3, suture 3/4, suture 4/5, etc. Correspondant à une double invagination du squelette externe, les
endosternites du squelette endophragmal sont désignés de la même façon : nous dirons endosternite 4/5, puis-
qu'il se compose de deux lames tégumentaires étroitement accolées par leur face externe, à savoir le feuillet
postérieur du sternite 4 et le feuillet antérieur du sternite 5. Dans ce chapitre, le mot « thoracique » n'est pas
chaque fois formulé mais il est toujours sous-entendu. On compte chez les Brachyoures cinq segments cépha-
liques ; les segments thoraciques deviennent donc les métamères 8-13 du corps.
L'examen du plastron sternal chez des Crabes variés montre qu'il existe très souvent un sillon longitu-
dinal, de longueur variable, qui se confond avec la projection de l'axe antéro-postérieur de l'animal. Ce sillon,
dénommé ligne médiane mais qui serait mieux désigné par le terme de ligne sagittale, affecte un nombre variable
de sternites. Typiquement, il ne remonte pas très en avant sur le sternite 4 et il occupe une position plus ou moins
postérieure sur le plastron, en ne se localisant parfois que sur les tout derniers somites thoraciques ; il peut
même être absent.
Nombreux sont les cas où la ligne médiane est courte et s'interrompt assez bas. Pourtant, parfois, sur
le sternite 4, donc plus en avant, « réapparaît » (pour ainsi dire) un sillon longitudinal médian ou seulement
une simple dépression.
Il s'ensuit que, chez les Crabes, plusieurs sternites thoraciques apparaissent divisés en deux pièces symé-
triques de part et d'autre du plan sagittal médian. A ce propos, H. MILNE EDWARDS écrit en 1834 (p. 31) :
«... sur un, deux ou même trois des plus postérieurs (anneaux thoraciques), on aperçoit aussi une ligne longitu-
dinale qui les divise en deux parties égales, et qui résulte de la soudure des deux pièces sternales du même anneau ;
mais sur les autres segments on ne distingue aucune trace de leur division médiane », et plus loin (p. 257) : « ... sur
la ligne médiane, il règne presque toujours une soudure longitudinale qui occupe les deux ou trois derniers
anneaux, et correspond à l'origine de l'apodème médian du sternum dont il sera question plus tard ».
A ce point de notre exposé, il convient de rappeler comment H. MILNE EDWARDS concevait le segment
crustacéen. « Chacun des anneaux de ce squelette paraît se composer de deux moitiés latérales, semblables entre
elles ; on peut aussi y distinguer deux arceaux, l'un supérieur et l'autre inférieur. Le premier résulte de l'assem-
blage plus ou moins intime de quatre pièces, disposées par paires de chaque côté de la ligne médiane ; les pièces
mitoyennes portent le nom de tergum, et les latérales celui de flancs ou Pépinières. L'arceau inférieur se com-
pose du même nombre de pièces ; les deux médianes se réunissent pour former le sternum, et les latérales peu-
vent porter le nom d'Episternum, à raison de leur analogie avec celles que M. Audouin a désignées sous le même
nom chez les Insectes ; elles s'unissent toujours au sternum mais il existe en général, entre l'arceau inférieur
et l'épimère placé au-dessus, un espace vide destiné à l'articulation du membre correspondant » (1834, p. 16,
17). Une « figure théorique de la composition élémentaire d'un anneau du squelette tégumentaire », publiée
dans l'Atlas de l'Histoire Naturelle des Crustacés (pi. 1, fig. 3), nous montre bien les deux pièces tergales et les
deux pièces sternales (cf. fig. 5A). H. MILNE EDWARDS explique ensuite que certaines pièces peuvent manquer
complètement ou bien se souder entre elles, parfois si intimement qu'aucune trace n'est visible : en fait, ajoute-
t-il, on ne connaît pas de Crustacés possédant un « anneau » correspondant à cette vue théorique.
En 1851 (p. 4, 5), H. MILNE EDWARDS reprend la même interprétation : les sclérodermites sont les par-
ties élémentaires consécutives des « zoonites », c'est-à-dire des somites. Lorsqu'il décrit le plastron sternal,
il remarque que la tendance à la coalescence manifestée par les somites entre eux s'applique également aux
éléments anatomiques d'un même somite et il donne divers exemples de Crabes où le sternum est divisé longi-
tudinalement sur une hauteur plus ou moins grande.
Cette conception du segment crustacéen composé d'un tergum pair et d'un sternum pair n'a pas été
retenue par les zoologistes. V. AUDOUIN (1824, p. 121), avec lequel H. MILNE EDWARDS avait publié des remar-
ques sur le thorax et le sternum des Crustacés (AUDOUIN et H. MILNE EDWARDS, 1827), considérait déjà bien
différemment le segment arthropodien : « une pièce unique constitue la partie inférieure, c'est le Sternum ».
Selon la conception maintenant devenue classique, la coupe schématique d'un Crustacé fait intervenir
initialement un sternum impair. Dans son excellente mise au point, BALSS (1940, p. 29-32, 44-45, fig. 8-13,
30) distingue un seul notum, un seul sternum et deux pièces paires, les épimères. Les importants travaux de
72 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
SNODGRVSS sur l'ensemble des Arthropodes (1938 ; 1951 ; 1952 ; 1965) aboutissent à un schéma du segment
arthropodien où le sternum est une plaque impaire (cf. nos figures 5B et 5C représentant les schémas de BALSS,
loc. cit., fig. 9 et 30).
L'idée d'une bipartition originelle, primaire, du sternum thoracique a un aspect séduisant. Une telle
disposition, avec séparation longitudinale, existe aussi chez des Anomoures à plastron sternal élargi. BALSS
(ibid., p. 76) fait bien remarquer que, chez les Crabes, la configuration du plastron (comme celle de l'épistome,
parfois divisé en deux parties, droite et gauche) donne apparemment raison à H. MILNE EDWARDS. Les deux
pièces d'un même sternite paraissent se rejoindre sur la ligne médiane et il y a, à cet endroit, un sillon ou une
gouttière ; l'auteur allemand fait souvent allusion aux deux éléments pairs du même sternite (« die beiden
Stcrnalelemente ») et adopte la terminologie, sinon la conception, du carcinologiste français. De la même façon,
GORDON (1950 ; 1963 ; 1966) parle des septièmes sternites au pluriel. A propos de Ranina Lamarck (GORDON,
1966, p. 347, fig. 1A), il est question de deux sternites 5 bien distincts, ce qui s'explique par leur configura-
tion très spéciale, chacun étant en forme d'aile (« aliform sclerites » de BOURNE, 1922, p. 36).
Au cours de son étude du squelette des Crustacés Décapodes, H. MILNE EDWARDS (1851, p. 57), qui
connaissait les observations de V. AUDOUIN (1824, p. 124) sur l'entothorax, dépendance médiane du sternum
au-dedans du corps de l'Insecte, écrit : « presque toujours toute la portion postérieure du thorax est divisée
en deux moitiés par un apodème impair situé sur la ligne médiane au point de soudure des sternites. Ce pro-
longement, que j'appellerai le mésosternal, correspond par conséquent à la symphyse longitudinale que nous
avons déjà remarquée sur la portion postérieure du plastron, et varie en longueur suivant le nombre d'anneaux
occupés par cette ligne de soudure. »
Le septum interne en question est un phragme du système endophragmal (plaque médiane ou médian
plate des auteurs de langue anglaise), situé dans le plan sagittal du Crustacé, qui se traduit extérieurement
sur le plastron par la ligne médiane longitudinale. A notre avis, cette lame verticale n'est pas la marque de la
soudure de deux parties paires d'un même sternite ; interprétée comme une invagination médiane du plancher
sternal, elle représenterait une zone de renforcement.
A propos du genre Cancer, PEARSON (1908, p. 32, fig. 4-6, pi. 3, fig. 18) considère que la ligne médiane
est « an ingrowth from the médian suture présent on the last four thoracic sterna » ; plus loin (ibid., p. 35),
le même auteur précise qu'elle est formée par deux parties étroitement accolées de l'exosquelette. Aujourd'hui,
c'est de cette dernière façon qu'on interprète l'existence de la ligne médiane et la bipartition apparente d'une
partie du plastron sternal. On peut se poser deux questions : la plaque médiane se manifeste-t-elle sur le sque-
lette externe dans tous les cas par la trace que l'on appelle ligne médiane ? Par ailleurs, toute dépression, tout
sillon longitudinal dans le plan sagittal, visible sur le plastron, se prolonge-t-il intérieurement par une invagi-
nation, par un phragme ?
3. ÉPISTERNITES
Nous avons cité plus haut un passage (cf. aussi fig. 5A) où H. MILNE EDWARDS (1834, p. 16) explique
ce qu'est l'épisternum. Ce terme a été bien précisé par AUDOUIN, plus particulièrement pour les Insectes (1824,
p. 121, 122). DESMAREST (1822, p. 80) fait mention des « pièces latéro-sternales » et en compte quatre paires
chez les Brachyoures : c'est dire qu'elles ne correspondent pas en nombre aux pièces sternales. Les pièces épi-
sternales se situent sur les côtés du plastron sternal. En 1851 (p. 52), H. MILNE EDWARDS explique qu'elles
« concourent à former le gynglyme articulaire inférieur des pattes avec le thorax ».
En effet, les épisternites sont surtout développés au niveau des p i , p2, p3 et p4, et reçoivent souvent
(mais pas chez tous les Crabes, cf. infra) le condyle ventral (ou sternal) de la coxa. Ils manquent (sauf chez les
Crabes à sternite 8 très développé) dans la constitution du somite portant les p5, peuvent être rudimentaires
au niveau du sternite 7 (portant p4) et ont presque toujours apparemment disparu en avant du sternite 4.
Formations individualisées, apparaissant parfois comme des excroissances, marqués par une ligne de suture
chez certains Brachyoures, les épisternites montrent une tendance à se fusionner avec le sternite correspondant,
jusqu'à se confondre avec ce dernier, sans aucune démarcation et sans proéminence latérale.
D'après AYERS (1885, p. 57, 58), chez les Crustacés, l'épisternite serait une simple projection de l'angle
postéro-externe de chaque plaque sternale, et le sillon qui les délimite apparaîtrait tardivement au cours du
développement ontogénique : AYERS prend comme exemple Cancer borealis Stimpson où, sur le sternum tho-
racique de la mégalope (loc. cit., fig. 18), les épisternites ne sont pas séparés par un sillon et où, sur celui de l'adulte
(ibid., fig. 22), des sutures sont au contraire fort apparentes ; mais, sur le sternum de la zoé figuré par le même
auteur (ibid., fig. 19), les épisternites sont individualisés et un sillon fort net délimite chacun d'entre eux. L'expli-
cation d'AYERs ne nous paraît pas concluante.
L E STERNUM THORACIQUE 73
La selle turcique (postérieure) est une partie du squelette endophragmal qui caractérise un grand nombre
de Crabes (cf. H. MILNE EDWARDS, 1834, p. 34 ; 1851, p . 57 ; cf. aussi BOURNE, 1922, p . 38 ; GORDON, 1950 ;
1963 • DRACH, 1939, p . 370). C'est dans la région postérieure du thorax, à la limite du thorax et de l'abdomen,
une lame courbe formant une voûte plus ou moins large ou plus ou moins allongée, avec deux ailes (wings)
latérales plus ou moins développées selon les groupes considérés. La présence de cette formation et sa morpho-
logie influent sur la disposition de la région postérieure du thorax, donc du plastron et de l'abdomen (voir le
chapitre sur le système endophragmal).
Cette selle turcique est par exemple bien développée chez les Brachyoures dont les p5 ont un rôle nata-
toire, c'est-à-dire nécessitent une forte musculature postérieure ; en conséquence, à ce niveau, le sternum est
relativement large. Nous mentionnerons le genre Callinectes Stimpson, chez lequel les p5 sont très écartées
(cf. COCHRAN, 1935,fig.16, 17, 18) : le sternite 8 offre une partie largement exposée (c'est-à-dire qu'il n'est pas
entièrement caché par l'abdomen), la suture 7/8 s'interrompt juste au bord de la cavité abdominale, et les deux
premiers segments abdominaux sont fortement élargis. La selle turcique est puissante chez Callinectes sapidus
Rathbun (pi. 13, fig. 9), tout comme, du reste, chez Carcinus mediterraneus Czerniavsky (pi. 13, fig. 3).
Chez la p l u p a r t des Brachyoures, le plastron sternal est bien développé et aussi visible exté-
rieurement q u e la c a r a p a c e ou les p a t t e s . Aussi, est-il s u r p r e n a n t q u e des carcinologistes n e l'aient
p r a t i q u e m e n t j a m a i s utilisé dans leurs études s y s t é m a t i q u e s . P o u r t a n t , très t ô t , les t r a v a u x de
H. M I L N E E D W A R D S a v a i e n t m o n t r é l'importance de cette partie a n a t o m i q u e et de ses r a p p o r t s avec le
système e n d o p h r a g m a l . P a r la suite, malgré des publications sur la morphologie externe et interne
de Brachyoures particuliers où, de t o u t e évidence, le s t e r n u m thoracique apparaissait comme u n e
formation essentielle, on a continué à ne regarder les Crabes que p a r leur face dorsale et à n'observer
que l'ornementation, les appendices, etc., en négligeant le plastron sternal.
Alors q u e des publications anciennes de s y s t é m a t i q u e , telle celle de H . M I L N E E D W A R D S et
LUCAS s u r le Voyage dans l'Amérique méridionale (1842-1844), représentent des plastrons s t e r n a u x
avec u n e précision e x t r ê m e (indication soigneuse des lignes de suture, a b d o m e n présent ou enlevé),
ensuite très p e u d'ouvrages firent é t a t de cette région d u corps. Quelques auteurs figurent le plastron
sternal e n t o u t ou en p a r t i e : on p e u t citer D A N A ( 1 8 5 2 C , p . 64, 65 ; 1855), q u i se réfère a u x t r a v a u x
de H . M I L N E E D W A R D S , et des carcinologistes plus r é c e n t s tels q u e I H L E (1913 ; 1916 ; 1918), T E S C H
(1918a ; 19186) et F L I P S E (1930, p . 10, fig. 11). Ce sont s u r t o u t les carcinologistes q u i se sont penchés
sur les Dromiacés et, plus généralement, sur les formes péditrèmes, qui o n t observé et illustré de façon
s y s t é m a t i q u e le plastron, en raison de l'existence des d e u x sillons s t e r n a u x q u i aboutissent chacun
à l'orifice d'une s p e r m a t h è q u e . E n fait, ce sont principalement les sillons s t e r n a u x et les ouvertures
des d e u x s p e r m a t h è q u e s de la femelle qui o n t servi de caractères différentiels (cf. s u r t o u t G O R D O N ,
1950 ; 1963 ; 1966 ; F O R E S T , 1974).
Dans des études m o n o g r a p h i q u e s souvent très minutieuses, quelques carcinologistes o n t décrit
et figuré le plastron sternal, mais cela n ' a guère eu d'influence sur les t r a v a u x de s y s t é m a t i q u e . L'article
de D R A C H (1950) sur les étapes évolutives de l'endosquelette chez les Décapodes fait entrevoir l'intérêt
que p o u r r a i t revêtir le s t e r n u m t h o r a c i q u e ; en 1959, le m ê m e a u t e u r t i e n t p o u r u n critère valable d u
point de v u e d u classement phylogénétique « les proportions d u plastron sternal, partie du corps à
croissance généralement isométrique 1 et formant de ce fait l'élément de référence le plus constant dans
t o u t e définition b i o m é t r i q u e des genres e t des espèces » ( D R A C H , 1959, p . 1).
1. DRACH (communication personnelle) nous a confirmé que la croissance du sternum thoracique était approxi-
mativement isométrique chez les Brachyoures. Ce mode de croissance a été vérifié par DRACH chez Macropipus
puber (Linné) ; font exception les femelles dont l'abdomen et, avec lui, le plastron, subissent de grandes transformations
à l'approche de la maturité sexuelle.
74 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES B R A C H Y O U R E S
Les recherches q u e nous avons commencées il y a plus de dix ans o n t a p p o r t é une confirma-
tion de l ' i m p o r t a n c e du s t e r n u m t h o r a c i q u e en t a n t que s t r u c t u r e d'une g r a n d e valeur t a x o n o m i q u e .
Il p e u t aider à reconnaître les espèces d ' u n m ê m e genre, d'une m ê m e sous-famille, mais il est encore
plus utile dans la d é t e r m i n a t i o n des t a x o n s hiérarchiques supérieurs.
Les organes croissent généralement de façon allométrique ; en raison de sa croissance isométrique, le
sternum thoracique constitue une structure morphologique exceptionnelle. L'isométrie étant la conservation
de la similitude au cours de la croissance, plus faciles deviennent la comparaison des plastrons aux divers âges
d'une même espèce, malgré la séquence des mues, et la confrontation des unités taxonomiques différentes.
Chez les Crabes, le squelette e n d o p h r a g m a l forme avec le plastron sternal et les parois pleurales
un t o u t continu. La forme de la c h a r p e n t e apodémienne intersegmentaire constitue u n caractère fon-
d a m e n t a l des groupes p h y l é t i q u e m e n t a p p a r e n t é s (voir le chapitre sur le système e n d o p h r a g m a l ) . Por-
t a n t e x t é r i e u r e m e n t les m a r q u e s des formations endophragmales, le plastron constitue u n excellent
élément p o u r déceler des relations phylétiques.
G O R D O N (1966, p . 351, fig. 5, 6) signale dans le genre Corystes Latreille u n dimorphisme sexuel
t o u c h a n t le système e n d o p h r a g m a l , n o t a m m e n t au niveau du somite 4 : chez le mâle, on observe u n
plus g r a n d d é v e l o p p e m e n t de cette région, qui doit assurer l'insertion de chélipèdes beaucoup plus
forts que chez la femelle. Ce dimorphisme ne se t r a d u i t pas extérieurement sur le plastron. Nous avons
constaté l'absence de dimorphisme sexuel, en ce qui concerne le s t e r n u m t h o r a c i q u e , chez n o m b r e
de Crabes. P o u r t a n t , intérieurement, u n dimorphisme existe entre mâle et femelle d'une m ê m e espèce :
nous l'avons bien observé chez Corystes (pi. 9, fig. 2 et 3), chez Peltarion J a c q u i n o t (pi. 1 1 , fig. 1 et 2),
etc.
Il faut toutefois n o t e r q u e les sutures thoraciques n ' o n t pas e x a c t e m e n t le m ê m e t r a c é dans la
zone m é d i a n e chez le mâle et la femelle de certains genres : p a r exemple chez Daira perlata (Herbst)
(mâle, fig. 21C ; femelle, fig. 40C), chez Menippe de H a a n (mâle, pi. 12, fig. 1 ; femelle, fig. 40B). Il
serait intéressant d'approfondir cette question.
Les caractéristiques principales se façonnent l o n g u e m e n t pour donner les formes dromiacéenne,
o x y r h y n q u e , p a r t h é n o p i e n n e , p o r t u n i e n n e , x a n t h i e n n e , etc., selon la physiologie et l'éthologie qui leur
sont propres. Elles sont, certes, l'expression du squelette interne, mais elles e n t r a î n e n t aussi la modi-
fication de ce dernier, n o t a m m e n t lorsque les péréiopodes se différencient fortement et acquièrent
des fonctions spéciales. Le système e n d o p h r a g m a l sert de surface d'insertion à la m u s c u l a t u r e des
parties basales des appendices thoraciques. P o u r ne parler que des endosternites et de la plaque médiane,
qui sont d i r e c t e m e n t reliés au plancher sternal, ces invaginations, donc, v o n t différer selon l'importance,
l ' i m p l a n t a t i o n et le n o m b r e des muscles mis en action.
Dans un groupe comme les Raninidae (Gymnopleura), apparu depuis longtemps et fort spécialisé en
raison d'habitudes fouisseuses, avec les multiples adaptations qui en découlent, un retentissement sur la forme
du plastron sternal s'est manifestement opéré (cf. GORDON, 1966, p. 350). BOURNE (1922, p. 66) observe que,
chez les divers genres de Raninidae, l'accroissement en longueur du sternite 8 est corrélatif de la réduction des
orifices branchiaux postérieurs et des modifications progressives des deuxième et troisième paires de péréio-
podes, indiquant un accroissement de leur fonction natatoire. En effet, quand les appendices locomoteurs
deviennent fouisseurs ou nageurs, ils continuent à s'articuler sur le plastron, lequel subira les effets consécu-
tifs à de telles transformations.
dants l'existence de la ligne médiane au niveau d'un plus ou moins grand nombre de sternites, autant
de traits du plastron qu'il ne faut plus méconnaître.
La tendance à la fusion des métamères successifs jusqu'à la soudure totale, avec disparition
des lignes de suture, est fréquente dans le thorax des Crabes, où elle se réalise d'avant en arrière et se
répercute sur le plastron. En suivant de proche en proche les étapes de ce processus, on pourra estimer
la progression évolutive du sternum thoracique dans une lignée.
Le plastron sternal, réduit chez de nombreux Décapodes, n'est pas une innovation organique
des Crabes mais, chez ces derniers, il est toujours présent, avec un plan général uniforme dans ses lignes
essentielles 1 . Cependant, à l'intérieur des Brachyoures, il montre un élargissement progressif (cf. infra).
Au cours de la carcinisation, il se produit aussi un raccourcissement de l'axe céphalothoracique,
accompagné du tassement et du télescopage de certaines parties. Cela est très net dans la région anté-
rieure du thorax où les sternites correspondant aux premiers somites se réduisent, se tassent et se sou-
dent jusqu'à se confondre extérieurement. On a là aussi un indice du niveau évolutif. Dans la région
postérieure du sternum, un processus très particulier (cf. infra, chez les Hexapodidae) peut également
raccourcir le plastron.
En bref, à côté de la communauté de plan structural, laquelle indique l'unité phylétique, se
manifeste la tendance anagénétique à l'élargissement et à la condensation qui, elle, témoigne du grade.
L'évolution du sternum thoracique chez les Polydectinae (fig. 19) est une illustration de cette dualité.
En raison des tendances qui se manifestent dans l'évolution du plastron sternal, il devient
parfois difficile, à un stade avancé, de retrouver les caractéristiques du plan initial qui indiquent la véri-
table nature de l'animal ou du groupement considéré. L'élargissement du plastron peut déformer les
contours de celui-ci, le tassement de certaines parties les rend peu identifiables ; outre cela, il peut
se produire une distorsion des sutures : en définitive, il se peut que le plan fondamental ne soit plus
reconnaissable et que l'on soit abusé par des ressemblances procédant seulement de l'élargissement.
Nous montrerons que ce dernier intervient chez des Crabes phylétiquement éloignés. Il est évident
que ce parallélisme fera se ressembler des plastrons élargis de nature fort différente et masquera ainsi
le morphotype.
D'autres aspects du plastron sternal méritent l'attention du taxonomiste. Le sternum thora-
cique porte en arrière une échancrure où s'insère l'abdomen et sa surface se creuse pour former la cavité
qui recevra ce dernier. Les étapes de la formation de la cavité sterno-abdominale, ses dimensions, sa
profondeur, son contour, le degré de sa coaptation avec l'abdomen représentent des éléments diagnos-
tiques. C'est dans cette cavité du plastron sternal que sont logés les pléopodes sexuels mâles, dont
l'importance taxonomique n'est plus à démontrer. La place que ces appendices occupent dans la cavité
sterno-abdominale, leur situation par rapport aux sutures sternales, leur remontée plus ou moins en
avant et, dans certains cas, leur « sortie » hors de la cavité normale (cf. infra), parfois accompagnée de
l'apparition de « tranchées » creusées dans la paroi sternale, voilà des caractères dont il faut également
tenir compte.
Un autre caractère, tout à fait négligé par les systématiciens et dont nous essaierons de montrer
l'importance taxonomique, est représenté par Yappareil d'accrochage de l'abdomen à la paroi sternale :
il s'agit le plus souvent d'un dispositif bouton-pression mais d'autres types de maintien, de réten-
tion de l'abdomen existent, parfois même simultanément (cf. le chapitre consacré à cette question).
Enfin, et ce n'est pas le point le moins important, c'est sur le sternum thoracique que s'ouvrent
les orifices sexuels mâles et femelles chez un certain nombre de Brachyoures sensu lato.
En ce qui concerne les orifices femelles, s'ils sont coxaux (p3), on a affaire à des péditrèmes : c'est
le cas des Dromiacea, des Homoloidea, des Tymolidae et des Raninidae (Gymnopleura).
Les « vrais » Crabes sont sternitrèmes, c'est-à-dire que les conduits sexuels femelles débouchent
sur le sternum thoracique, sur le sternite 6.
1. Les Crabes péditrèmes (à savoir avec orifices femelles coxaux) ont un plastron sternal particulier, qui diffère
très nettement de celui de tous les autres Brachyoures, considérés généralement comme les seuls vrais Brachyoures,
c'est-à-dire les Brachyoures sternitrèmes (à orifices femelles sternaux).
LE STERNUM THORACIQUE 77
En ce qui concerne les orifices sexuels mâles, on a d m e t qu'ils sont coxaux (p5) chez tous les
Brachyoures, sauf chez ceux dits Catométopes et des Leucosiidae. Au cours de l'évolution de la dispo-
sition cyclométope à la disposition c a t o m é t o p e , on assiste à u n e migration de l'orifice qui, de coxal,
devient coxo-sternal ; se r a p p r o c h a n t de plus en plus du plan sagittal médian, il p a r a î t finalement
tout à fait sternal (cf. G U I N O T , 1969a).
C'est j u s t e m e n t chez les Catométopes que le plastron a t t e i n t le plus grand élargissement et q u e
le sternite 8, au lieu d'être en entier recouvert p a r l ' a b d o m e n comme chez les Crabes Cyclométopes,
devient très souvent une p a r t i e exposée du plastron et prend place postérieurement au sternite 7 de
façon très visible. Nous verrons plus loin les diverses modalités rencontrées chez les Catométopes,
qui sont loin d'être uniformes q u a n t à cette disposition.
Du fait de l'élargissement du s t e r n u m thoracique, l'orifice mâle, avec son pénis, se t r o u v e r a i t
éloigné des pléopodes sexuels s'il devait demeurer sur la coxa. Le passage de l'ouverture mâle j u s q u ' à
une position sternale fait partie de l'évolution générale des Brachyoures. Nous m o n t r e r o n s plus loin
que les Catométopes n ' o n t pas l'apanage de la migration de l'orifice mâle sur la surface sternale. Chez
les Leucosiidae, la m ê m e t e n d a n c e se manifeste et, chez les formes les plus évoluées de cette famille,
le canal éjaculateur débouche finalement sur le s t e r n u m .
On a b o u t i t à la c o n s t a t a t i o n suivante : dans u n stade primitif, aussi bien chez le mâle q u e chez
la femelle, les orifices sexuels sont coxaux ; à u n stade plus avancé, c'est sur le s t e r n u m t h o r a c i q u e
qu'ils viennent s'ouvrir. Mais il y a un fort décalage entre les d e u x sexes dans la manifestation de la
tendance à devenir sternal que manifeste l'orifice génital. Chez les Décapodes, l'orifice femelle est coxal
(sur p3) non seulement chez ceux où les p a t t e s sont presque jointives, c'est-à-dire où le s t e r n u m t h o r a -
cique est réduit, mais aussi chez les formes où s'est constitué u n large plastron v e n t r a l . P a r exemple,
chez les Anomoures à s t e r n u m thoracique développé, t o u t comme chez les Crabes péditrèmes mention-
nés plus h a u t , l'orifice femelle demeure coxal. C'est pourquoi il est u n peu simpliste de dire, à cet égard,
que les péditrèmes se r a p p r o c h e n t des N a t a n t i a , des Macroures et des Anomoures, é t a n t donné q u e ,
chez la p l u p a r t de ces derniers, les orifices ne p e u v e n t q u ' ê t r e c o x a u x p a r suite de la réduction t r a n s -
versale du s t e r n u m t h o r a c i q u e . Chez les Crabes, on l'a v u , la présence d ' u n plastron, m ê m e à u n stade
avancé d'élargissement et de fusion de diverses parties (par exemple chez les Dromiacea ou les G y m n o -
pleura), ne suffit p a s à modifier l'emplacement de l'orifice femelle.
Dans le sexe mâle, les orifices s'ouvrent sur la coxa des péréiopodes 5 chez les Crabes où ceux-ci
encadrent l ' a b d o m e n : à cet endroit, l'orifice ne p e u t être q u e coxal. Mais, dès que les coxae des p 5
s'écartent et que, entre elles et l ' a b d o m e n , s'intercale u n e portion de sternite (en l'occurrence le sternite
8 qui est enclin à s'accoler au sternite 7), il y a t e n d a n c e à la formation d'une gaine pénienne et au dépla-
cement de l'orifice dans u n e position sternale. C'est seulement chez les Crabes élargis postérieurement,
avec partie basilaire de l ' a b d o m e n et sternite 8 étalés t r a n s v e r s a l e m e n t , donc chez les Crabes à un
h a u t niveau d'évolution, que l'orifice mâle devient sternal (cf. le chapitre sur les orifices g é n i t a u x
mâles).
La t e n d a n c e de l'orifice sexuel, qu'il soit mâle ou femelle, à occuper une position sternale se
manifeste dans divers groupes, p h y l o g é n é t i q u e m e n t éloignés.
Le fait que le plastron sternal soit souvent bien conservé, avec ses lignes de suture, chez les
formes fossiles est u n b o n a r g u m e n t pour qu'il devienne l ' u n des caractères majeurs dans la t a x o n o m i e
des Crabes et de certains autres Décapodes. Malheureusement, chez les Crabes fossilisés, l ' a b d o m e n ,
r a b a t t u contre la paroi sternale, cache le t r a c é des sutures dans la zone médiane : u n renseignement
très i m p o r t a n t m a n q u e en ce qui concerne le trajet transversal, continu ou i n t e r r o m p u , des divisions
m é t a m é r i q u e s dans la cavité sterno-abdominale.
FIG. 19. — L'élargissement du plastron sternal chez les Crabes de la sous-famille des Polydectinae. A, Polydectus cupulifer
(Latreille), $ 8,7 x 10 mm, Indische Archipel, Koepang, « Snellius » Exp. (RMNH) (x 10) ; B, Lybia denticulata
Nobili, syntype, $ 9 X 10 mm, mer Rouge, D r JOUSSEAUME 1897 (MP) (x 10) ; C, Lybia tessellata (Latreille), $
10 X 12 mm, île Maurice, M. CARIÉ 1913, BOUVIER det. (MP) (x 10).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
78 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSK ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
fur. 6) c'est seulement sur cette partie du sternite 4, entre les coxae des chélipèdes, qu'est apparente une légère
trace de sillon.
Chez les f Palaeocarpilius A. Milne Edwards, florissant à l'Eocène sous forme de plusieurs espèces de
crande taille et connus jusqu'au Miocène (époque à laquelle serait apparu le premier Carpilius fossile, | Car-
vilius antiquus Glaessner), le plastron sternal, parfois bien conservé, montre sensiblement le même plan de
structure que chez les formes actuelles : cf. pi. 10, fig. 9 : plastron de f Palaeocarpilius macrocheilus (Desma-
rest). Il faudrait évidemment pouvoir soulever l'abdomen pour s'assurer de la continuité des lignes de suture
transversales séparant les sternites et pour constater l'étendue de la ligne médiane. La partie tout à fait anté-
rieure du plastron semble aussi être disposée comme celle que nous avons décrite en détail, et il est probable
qu'il V a également conformité en ce qui concerne la portion cachée sous les mxp3. Chez les fossiles, la forme
de l'abdomen mâle est l'indication d'une cavité sterno-abdominale similaire à celle des formes actuelles. L'abdo-
men femelle est très développé comme chez les Carpilius vivants. Il ne serait pas étonnant que, chez certains
Palaeocarpilius, non seulement les premiers épisternites mais aussi les épisternites suivants soient délimités
par un sillon. Ainsi, f P. stenurus Reuss, représenté par A. MILNE EDWARDS (1862, pi. 1, fig. 3a), et que nous
refigurons ici (pi. 10, fig. 8), présente des sutures délimitant tous les épisternites : il faudrait préalablement
vérifier que cette espèce appartient bien au genre Palaeocarpilius.
En nous basant sur la soudure totale du basis-ischion et du mérus du chélipède, très typique chez les
Carpiliinae (pi. 10, fig. 4), nous avons inclus (cf. GUINOT, 19686, p. 160) "j" Harpactocarcinus mississipiensis
Rathbun, 1935, de l'Eocène supérieur américain, dans le genre Palaeocarpilius : or, les portions du plastron
que l'on connaît de cette espèce (cf. RICHARDSON, 1954, fig. 87) apportent confirmation du bien-fondé de ce
transfert.
En nous servant du même caractère des chélipèdes, nous avons attribué aux Carpiliinae un genre éga-
lement américain, f Ocalina Rathbun, 1929 (p. 2, pi. 1-3), représenté à l'Eocène supérieur par une espèce, f 0.
floridana Rathbun (cf. GUINOT, 1968c, p. 325, pi. 2, fig. 3) : nous nous souvenons que le plastron sternal des
belles Ocalina que nous avons examinées à l'U.S.N.M. à Washington, ressemble à. celui des Carpilius (cf. RATH-
BUN, loc. cit., pi. 1 et pi. 3 ; et notre fig. 7 de la pi. 10).
Ainsi, les Carpiliinae qui, avec leurs représentants fossiles, témoignent d'une stabilité certaine dans leur
organisation, présentent le type carpilien de plastron sternal (à quelques petites différences près). Le fait qu'il
n'y ait pas eu de modifications notables entre les fossiles indiqués et les représentants actuels prouve, à notre
avis, que ce groupe constitue une lignée en stasigenèse dont les caractères étaient déjà en grande partie fixés
à l'Eocène.
Chez les autres formes fossiles que les paléontologistes ont rapprochées des Carpiliinae en raison de leur
carapace et d'autres caractéristiques, telles que f Harpactocarcinus A. Milne Edwards, "j" Xanihopsis McCoy
et f Harpactoxanthopsis Via (genres pour lesquels VÎA, 1969, p. 237, a créé une sous-famille spéciale, les f Xan-
thopsinae, intermédiaire entre Carpiliinae et Menippinae), il faudrait recourir au sternum thoracique pour déce-
ler s'il s'agit d'un plastron carpilien, d'un plastron ménippien, d'un plastron de Xantho, etc. Les affinités de
ces genres s'en trouveraient mieux précisées et l'on pourrait avoir un aperçu de la souche des f Palaeocarpilius
et, plus largement, des Carpiliinae.
Le genre crétacé f Caloxanthus A. Milne Edwards, en lequel WRIGHT et COLLINS (1972, p. 103) voient
l'ancêtre des Carpilius et Palaeocarpilius, devrait posséder un sternum thoracique bâti sur un plan analogue
à celui de ces derniers. L'examen de cette partie anatomique, qui n'a pas été illustrée par les deux paléonto-
logistes, nous donnerait des renseignements précieux sur la filiation supposée, peut-être aussi sur les rapports
de Caloxanthus avec le genre dont il serait dérivé, f Diaulax Bell, stock dynoménien particulier séparé des
autres Dynomenidae dès le Jurassique supérieur (WRIGHT et COLLINS, ibid., p. 55). La famille des Carpiliidae,
telle qu'elle est envisagée par ces deux auteurs, proviendrait donc d'un autre stock dynoménien que les Xan-
thidae. A notre avis, toute hypothèse sur l'origine des Xanthidae devrait tenir compte, en tout premier lieu,
des résultats de l'examen minutieux du sternum thoracique chez les fossiles et de sa confrontation avec celui
des Carpiliinae.
de la similitude de leur carapace. Cette divergence p e r m e t de soustraire le genre Carpilius et ses alliés
des X a n t h i n a e .
Le plastron ménippien offre quelques similitudes avec le plastron carpilien mais, au t e r m e de
notre revue du s t e r n u m thoracique chez les X a n t h o ï d e s , nous sommes plus encline à a t t r i b u e r cette
ressemblance à une analogie de grade q u ' à un lien phylétique étroit. Chez les Menippinae (sensu B A L S S ) ,
les sutures ne sont pas toutes complètes comme chez les Carpilius : p a r exemple, dans le genre Menippe
de H a a n (pi. 12, fig. 1), les d e u x premières sutures, 4/5 et 5/6, ne se rejoignent pas t o u t à fait médiale-
ment.
IV. T E N D A N C E S É V O L U T I V E S E T N I V E A U X A N A G É N É T I Q U E S D U S T E R N U M
T H O R A C I Q U E 1 DANS LES GRANDS G R O U P E S DE B R A C H Y O U R E S S T E R N I T R È M E S
1. Nous n'étudierons pas ici la morphologie du sternum thoracique chez les Brachyoures péditrèmes, qui fera
l'objet d'un prochain article. Parmi les Crabes sternitrèmes, nous avons laissé de côté la plupart des Goneplacidae [sensu
BALSS, 1957, p. 1655), les Potamidae, certains Corystidae (sensu BALSS, 1957), tels que les genres Jonas Jacquinot et
Gomeza Gray, ainsi que les Hapalocarcinoidea, en cours d'étude.
LE STERNUM THORACIQUE 81
Il est bien évident que cette liste n'est pas exhaustive et que certains autres genres (nous n ' a v o n s
pas examiné, p a r exemple, tous les Corystidae ni tous les Atelecyclidae) v i e n d r o n t s'ajouter à ceux
déjà n o m m é s .
1) le genre Carpilius Leach n'est pas un X a n t h i n a e mais donne son n o m à une famille spéciale,
les Carpiliidae.
2) les genres Kraussia D a n a et Paraxanthus Lucas sont p h y l é t i q u e m e n t a p p a r e n t é s mais se
t r o u v e n t à des n i v e a u x différents.
3) le genre Daira de H a a n n ' a p p a r t i e n t pas a u x X a n t h i d a e et serait p l u t ô t u n O x y r h y n c h a ,
certes peu t y p i q u e mais a p p a r e n t é , peut-être, à Dairoides Stebbing.
Plusieurs de ces genres à sutures thoraciques ininterrompues, complètes, offrent d'autres carac-
téristiques qui les p l a c e n t manifestement à p a r t des a u t r e s Brachyoures : c'est le cas de Daira, de Car-
pilius, de Pilumnoides, de Corystes, genres dont il est question à plusieurs reprises dans ce t r a v a i l .
Nous n'incluons pas dans ce premier groupe de Crabes le genre Pseudocorystes H. Milne Edwards (fig. 20B) :
il présente une structure du plastron un peu particulière ; en fait, on doit le ranger dans la catégorie des Crabes
à sutures 4/5 et 5/6 incomplètes. Il en est de même pour le genre Nautilocorystes H. Milne Edwards (fig. 20C),
qui se trouve, semble-t-il, à un stade un peu plus avancé.
Chez t o u s ces Crabes, les sutures apparaissent parallèles ou subparallèles, sensiblement équi-
distantes, laissant entre elles u n espace assez grand. E n principe, c'est l'indice d'une individualisation
des somites et d'une organisation régulière du squelette apodémien intersegmentaire. Ainsi, dans le
6
82 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
eps 4 ep84 H
eps S
eps 5
eps 6
eps 7
eps 5
eps 5 —
eps6-
eps 6 \. h
eps7 eps 1
LE STERNUM THORACIQUE 83
Genre Thia1 Leach, caractérisé p a r son plastron e x t r ê m e m e n t étroit et son long sternite 4 (fig. 20A),
la structure interne (pi. 9, fig. 9) est bien le reflet de la disposition externe, avec sa simplicité m é t a -
mérique ; les endosternites sont parallèles, équidistants, sans confluence. Continus sur t o u t e leur lar-
geur et jointifs m é d i a l e m e n t à l'emplacement de l'invagination de la plaque médiane, ils forment,
chacun, une muraille élevée, perpendiculaire au plancher sternal, divisant la cavité t h o r a c i q u e en
compartiments segmentaires bien séparés. Il n ' y a q u ' u n e faible convergence pour le raccord, p a r l'inter-
médiaire de la lame de jonction, avec les endopleurites, r e l a t i v e m e n t peu développés. Chez Thia, les
somites sont t o u t à fait individualisés.
Dans le genre Atelecyclus Leach (pi. 9, fig. 4, 5), les sutures sternales continues sont r e m a r q u a -
blement parallèles et équidistantes. Les endosternites correspondants se rejoignent sur u n e puissante
plaque médiane qui se prolonge, loin en a v a n t sur le sternite 4, p a r une forte crête, reconnaissable
à un sillon qui creuse longitudinalement la surface externe du plastron.
Dans le genre Pilumnoides Lucas (fig. 21 A), les sutures sternales sont bien continues et paral-
lèles, la plus antérieure (4/5) s'abaissant très légèrement vers la suivante (5/6) dans la cavité sterno-
abdominale. Les lames endosternales correspondantes se rejoignent médialement, la première con-
fluant un peu vers la deuxième. Sur la photographie que nous publions (pi. 12, fig. 3) du système endo-
phragmal de Pilumnoides perlatus (Poeppig), on ne voit pas les lames endosternales car elles sont cachées
par le repli médian très large et élevé en direction oblique que forme l'endosternite 4 / 5 . Ce genre, a t t r i b u é
à t o r t a u x X a n t h i d a e P i l u m n i n a e (cf. B A L S S , 1957, p . 1653), se t r o u v e à u n niveau primitif (cf. infra).
Toutefois, à cette apparente régularité des sutures sur le plastron peut correspondre une disposition
interne un peu plus compliquée. Du reste, en examinant de près le sternum thoracique de certains genres à sutures
transversales complètes, on peut déceler les signes extérieurs d'un début de complication du squelette interseg-
mentaire. C'est notamment la présence d'une zone en creux au point de rencontre des sutures et de la ligne
médiane. Par exemple, dans le genre Cancer (pi. 9, fig. 7), le long du plan sagittal médian, au niveau de la suture
4/5 se trouve une dépression très nette. La suture n'est pas absolument continue : ses deux extrémités ne se
rejoignent pas tout à fait au milieu et s'enfoncent en se dirigeant postérieurement. En examinant le système
endophragmal (pi. 9, fig. 8) à cet endroit, on voit que ce creux est le lieu de rencontre d'une double invagination :
invagination correspondant à la plaque médiane, qui amorce son développement, et invagination de la suture
transversale 4/5 en ce même point. Les endosternites droit et gauche correspondant à la suture 4/5 s'appuient
sur un épaississement médian assez large, ce qui met une nette séparation entre eux, et convergent fortement
vers les lames de la suture suivante (5/6). De même, chez Carpilius Leach (fig. 21B ; pi. 10, fig. 2, 6), un creux
médian apparaît très nettement au niveau de la suture antérieure (4/5).
Cette disposition représente sans doute l'étape qui précède l'état de suture incomplète, discontinue.
Chez Daira perlata (Herbst) (fig. 21C), une zone en creux se trouve médialement au niveau de la suture
4/5 et aussi de la suture 5/6. L'examen du système endophragmal (pi. 17, fig. 6) montre une légère disconti-
nuité médiane des lames correspondant à ces sutures et leur confluence très prononcée, ce qui n'apparaît pas
extérieurement sur le plastron.
1. Actuellement, une seule espèce est reconnue dans le genre Thia Leach, 1814 : c'est Thia scutellata (Fabricius)
(cf. ZARIQUIEY, 1968, p. 343), qui habiterait à la fois l'Atlantique et la Méditerranée. Or nous avons trouvé des différences,
dont celle concernant l'appareil d'accrochage, entre un échantillon de Méditerranée déterminé Thia residua (Herbst)
(très nombreux spécimens récoltés par ZARIQUIEY) et deux échantillons identifiés Thia polita Leach, provenant l'un de
Naples et l'autre de « La Rada, A. E. MALARD, 1907 ».
Dans notre texte, nous avons conservé les appellations qui figurent sur les étiquettes des échantillons du Muséum
national d'Histoire naturelle, mais nous nous proposons de reprendre cette question, à la nomenclature compliquée, et,
peut-être, de décrire comme nouvelle l'une des espèces.
eps 4
eps 5--
eps 6
eps 7
eps 4
eps 5
eps 6—
eps 7
F I G . 21. — Sternum thoracique. (Pilosité et ornementation non représentées). A, Pilumnoides perlatus (Poeppig), <$ 9,8 X
19 mm, Chili, PORTER det., BOUVIER verif. (MP) ( X 4,3) ; B, Carpilius maculatus (Linné), (J 84 X 112 mm, Hikueru,
F O R E S T et G U I N O T det. (MP) ( x 0,7) ; C, Daira perlata (Herbst), $ 23 X 33 m m , Tahiti, F O R E S T et G U I N O T det.
(MP) (X 3) ; D, Actumnus setifer (de Haan), <J 11 X 15 mm, Madagascar, MILLOT 405, BALSS det. (MP) ( x 5,6).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
Parmi les Crabes à sutures transversales ininterrompues, tous certainement primitifs, ce qui,
en plus, distingue des autres les genres tels que Corystes ou Thia c'est que tous les sternites thoraciques
sont disposés sur un plan à peu près horizontal et sont parfaitement visibles. Cela est dû à l'absence
d'une véritable cavité sterno-abdominale et à l'extrême brièveté de l'abdomen, qui laisse à découvert
LE STERNUM THORACIQUE 85
eps 4--
eps 4
eps 5
eps 6
eps 5
eps 7-
eps 6
eps 7
eps 4---
eps 5
eps 4—
eps 6
eps 5
eps 6
FIG. 22. — Sternum thoracique. (Pilosité et ornementation non représentées). A, Kraussia rugulosa (Krauss), $ 18 X
22 mm, Nagasaki, James JORDAN 1911 (MP) ( x 5). B, Paraxanthus barbiger (Poeppig), $ 57,5 X 85,5 mm, Chili,
lectotype de Paraxanthus hirtipes H. MILNE EDWARDS et LUCAS (MP-B2736S) ( x 1,3) ; C, Cycloxanthops sexde-
cimdentatus (H. Milne Edwards et Lucas), $ 37,5 X 57 mm, Chili, M. d'ÛRBiGNY (MP) ( x 2,2) ; D, Xantho incisus
incisus (Leach), $ 3 1 X 54 mm, Roscoff, FOREST coll. (MP) ( x 1,8).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
86 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
les sutures antérieures. Chez d'autres genres où se creuse, parfois profondément, u n e cavité destinée
à recevoir l ' a b d o m e n , le tracé des sutures suit u n plan horizontal sur les côtés du plastron, puis oblique
sur les flancs de la cavité sterno-abdominale, p o u r se t e r m i n e r dans le fond de celle-ci.
La persistance de la métamérie dans la moitié postérieure du p l a s t r o n p e u t faire soupçonner
une p a r e n t é réelle entre les Crabes ainsi conformés. Toutefois, les indices ainsi offerts doivent être étayés
p a r d ' a u t r e s considérations. Le caractère lignes de sutures thoraciques complètes é t a n t plésiomorphe,
il ne p e u t pas nous donner la preuve de l'origine c o m m u n e . E n revanche, la m é t a m é r i e conservée sur
le plastron p e u t nous servir, comme élément constitutif de la symplésiomorphie, pour la d é t e r m i n a -
t i o n du grade.
En voici un exemple : à côté de divers caractères plésiomorphes (cadre buccal, antenne relativement
mobile), Kraussia Dana (fig. 22A) et Paraxanthus Lucas (fig. 22B) ont des plastrons presque identiques, avec
notamment toutes les sutures (4/5 à 7/8) complètes. Le plastron est seulement un peu plus élargi, notamment
en avant, chez Paraxanthus. Les épisternites sont pareillement délimités ; les sutures suivent le même par-
cours ; cavité sterno-abdominale et abdomen sont similaires dans les deux genres. La communauté de struc-
ture du sternum thoracique permet d'apparenter ces deux genres que l'on n'a jamais rapprochés. Dans la clas-
sification de BALSS (1957, p. 1637 et 1649), Kraussia est un Atelecyclidae de la sous-famille des Thiinae, et
Paraxanthus (que l'on a généralement placé à tort près de Platyxanthus et ses alliés ; cf. sous Platyxanthinae,
p. 94) fait partie des Xanthidae Xanthinae. Le système de classification devrait dorénavant montrer les affi-
nités de Kraussia et de Paraxanthus, en même temps que mettre en valeur le passage de ces genres vers d'autres
genres tels que Cycloxanthops Rathbun et Xantho Leach (cf. infra).
La fusion entre les somites, qui se manifeste sur le plastron sternal p a r l ' i n t e r r u p t i o n médiane
des lignes de suture intersegmentaires entre des sternites consécutifs, se fait, au cours du processus
évolutif, d ' a v a n t en arrière. C'est donc d ' a b o r d la première suture (4/5) qui sera i n t e r r o m p u e , puis la
deuxième (5/6), enfin les d e u x dernières (6/7 et 7/8). Sur des plastrons encore étroits, ce sont seulement
la ou les sutures antérieures qui v o n t disparaître dans la zone médiane, et leurs extrémités internes
seront encore à u n e faible distance l'une de l ' a u t r e . Sur des plastrons élargis, ce sont aussi les limites
entre les m é t a m è r e s postérieurs qui v o n t être i n t e r r o m p u e s : les extrémités d ' u n e m ê m e s u t u r e sont
éloignées mais les terminaisons internes des diverses sutures convergent dans une zone centrale res-
treinte. La segmentation primitive n'est plus visible dans la portion médiane du plastron.
Ainsi, corrélativement à l'élargissement et au tassement du plastron, la fusion gagne un plus
grand nombre de somites et s'opère sur une plus large partie de la zone médiane. Certains plastrons
extrêmement élargis montrent des sutures toutes incomplètes, confinées sur les bords, du sternite 4
au sternite 8, avec une très vaste région médiane indivise (cf. Hymenosomatidae).
Le fait qu'une ligne de suture montre une ébauche d'interruption, avec un faible espace entre
ses deux terminaisons, n'entraîne pas du même coup la fusion intime des deux somites successifs con-
cernés. Par exemple, dans le squelette endophragmal de Perimela Leach, aux sutures antérieures incom-
plètes, les lames endosternales invaginées à la limite des somites 4-5 et 5-6 s'appuient sur un épais-
sissement médian et il n'y a pas encore de différence sensible entre cette disposition et celle des genres
précédents.
L'épaississement médian que nous venons de mentionner ne se traduit pas sur l'exosquelette
du plastron par un sillon ; il correspond, en fait, au fond de la cavité sterno-abdominale, qui forme une
surface plane, une sorte de méplat plus ou moins large. Du côté interne, la cavité sterno-abdominale
apparaît comme une saillie plus ou moins élevée, plus ou moins encaissée et au fond plus ou moins étalé,
plus ou moins plat (cf. le chapitre iv). Le fond de cette cavité constitue une sorte de barre, d'épaisseur
variable, sur laquelle viennent s'appuyer les lames endosternales ; il est localement surmonté par la
plaque médiane, laquelle, occupe selon les cas un nombre différent de somites.
Dans le genre Actumnus Dana, tel qu'on l'a conçu jusqu'à présent, nous avons observé que
le plastron, relativement étroit et extrêmement bombé, permettait de distinguer deux groupes. Dans
le premier, représenté par Actumnus setifer (de Haan) (fig. 21D), seule la suture 4/5 est incomplète,
avec deux terminaisons internes obliquant fortement vers l'arrière ; la suture 5/6 est continue, avec
seulement une dépression médiane.
Dans l'autre groupe d'Actumnus, représenté par A. tessellatus Alcock, la suture 5/6 est inter-
rompue, tout comme la précédente, très près de la ligne médiane ; les extrémités internes des deux
lignes de suture antérieures 4/5 et 5/6 convergent au fond de la dépression abdominale. Les deux sutures
postérieures, 6/7 et 7/8, sont complètes.
Quant au caractère des sutures 4/5 et 5/6, le premier groupe d'Actumnus se distingue des Pilum-
ninae (sensu BALSS), par exemple de Pilumnus Leach (fig. 24A), qui possèdent les deux sutures anté-
rieures discontinues (cf. infra).
Nous avons relevé, à l'intérieur du genre Actumnus Dana s.l. d'autres différences, plus visibles, concer-
nant le plastron (sternite 8, épisternite 7 ; cf. infra). De nombreux traits différentiels touchant d'autres régions
du corps séparent ces deux groupes d'espèces que nous définirons dans une publication ultérieure consacrée
au genre Actumnus.
Dans le genre Nautilocorystes H. Milne Edwards (fig. 20C), à cavité sterno-abdominale à peine
excavée, les deux premières des quatre sutures transversales, c'est-à-dire les sutures 4/5 et 5/6, ne sont
pas tout à fait complètes : elles s'interrompent tout près de la ligne médiane et ne laissent entre leurs
extrémités internes qu'un très faible espace, les terminaisons de la suture 5/6 confluant vers les ter-
minaisons de la précédente. Les sutures suivantes 6/7 et 7/8 sont continues et apparaissent parallèles,
à peu près équidistantes, tout comme les sutures 4/5 et 5/6. L'extrémité de l'abdomen mâle, lequel
est très court, se trouve en retrait de la suture 5/6, de sorte que les deux premières sutures sont décou-
vertes sur toute leur étendue (comme dans le genre Corystes Leach). Il n'y a pas correspondance entre
les crochets pointant à la base du sternite 5 et les fossettes sous-abdominales : l'accrochage de l'abdomen
ne peut donc pas se réaliser.
Le genre Pseudocorystes H. Milne Edwards (fig. 20B) offre sensiblement la même disposition.
Le genre Perimela Leach a ses quatre sutures sternales disposées comme chez Nautilocorystes,
mais l'abdomen mâle, reçu dans une véritable cavité sterno-abdominale, recouvre les deux premières
sutures (4/5 et 5/6). La famille des Cancridae (sensu BALSS, 1957, p. 1636) contient donc un genre,
Cancer Linné, à sutures toutes continues, et un genre, Perimela, dont les sutures 4/5 et 5/6 sont inter-
rompues médialement.
88 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Dans les deux genres étroitement apparentés, Telmessus White (pi. 25, fig. 3 : femelle) et Eri-
macrus Benedict (pi. 25, fig. 1, 2 : femelle), à cavité sterno-abdominale nettement creusée et à abdo-
men allongé (le telson recouvre la suture 4/5), les sutures 4/5 et 5/6 sont presque jointives, sans tou-
tefois être parfaitement continues ; les sutures suivantes sont complètes. Comme chez Nautilocorystes,
les quatre sutures sont équidistantes, largement séparées, subparallèles.
Dans le genre Peltarion Jacquinot (fig. 20D), comme dans les genres précédents, les sutures
4/5 à 7/8 sont équidistantes et parallèles sur une grande partie de leur parcours. Les terminaisons
internes de la suture 4/5 et aussi celles de la suture 5/6 sont écartées. Dans ce genre, le dernier segment
du court abdomen mâle atteint tout juste (et ne la recouvre pas chez certains spécimens) la suture
5/6, laquelle remonte beaucoup vers la précédente. Il s'ensuit que la suture 4/5 passe très en avant
de l'abdomen. Nous verrons qu'une autre conséquence — si l'on peut dire — de cette brièveté de l'abdo-
men est la non-coïncidence des crochets sternaux (sur la suture 5/6) avec les fossettes situées dans
les angles latéro-postérieurs, très étirés vers l'avant, du sixième segment abdominal. La ligne médiane
offre un tracé spécial dans le genre Peltarion (cf. infra).
L'examen du squelette endophragmal d'un mâle (pi. 11, fig. 1) et d'une femelle (pi. 11, fig. 2)
de Peltarion spinulosum (White) montre que, dans les deux sexes, les parties gauche et droite des endo-
sternites 4/5 et 5/6 s'appuient pareillement sur la barre formée par le fond de la cavité sterno-abdo-
minale. En revanche, il existe un très net dimorphisme sexuel en ce qui concerne les replis médians :
ceux des deux endosternites 4/5 et 5/6 sont beaucoup plus développés chez le mâle où ils constituent
deux larges nappes foliacées, obliques, tandis que chez la femelle ne s'étendent que de simples apophyses.
Ces nappes ou apophyses symétriques, bien que très rapprochées, ne se rejoignent pas au-dessus de la
partie médiane du plancher sternal et constituent une muraille (mâle) ou un pont (femelle) incomplet.
Les apophyses de l'endosternite 3/4, qui sont analogues dans les deux sexes, ne se rejoignent pas non
plus médialement. Les endosternites 6/7 et 7/8 sont continus et convergent beaucoup vers l'avant ;
ils s'étalent peu, surmontent la plaque médiane et se raccordent aux vastes ailes de la selle turcique.
Dans le genre Trachycarcinus Faxon, qui possède une assez large cavité abdominale et un abdo-
men plus allongé, les sutures 4/5 et 5/6 sont discontinues, avec un large espace entre les terminaisons
internes ; les sutures 6/7 et 7/8 sont continues et confluent beaucoup vers l'avant.
Tous les Xanthidae (sensu BALSS, 1957) possèdent les deux sutures 4/5 et 5/6 interrompues
et les sutures 6/7 et 7/8 complètes, à l'exception (au moins) des genres Carpilius Leach, Daira de H'aan,
Paraxanihus Lucas, Pilumnoides Lucas, chez lesquels les quatre sutures transversales postérieures
sont ininterrompues, et du genre Actumnus pro parte, chez lequel la suture 4/5 est seule interrompue.
Signalons dès à présent que nous ne rangeons pas parmi les Xanthidae le genre Daira, qui appartien-
drait aux Oxyrhyncha et pourrait être placé au voisinage du genre Dairoides Stebbing.
Examinons tout d'abord certains Xanthidae Menippinae (sensu BALSS, 1957, p. 1650). Dans
le genre Menippe de Haan (pi. 12, fig. 1), les sutures 4/5 et 5/6 ne se rejoignent pas tout à fait dans
la cavité sterno-abdominale, très profonde à cet endroit, l'extrémité interne de la première s'abaissant
et convergeant vers l'extrémité de la deuxième. Le degré d'enfoncement varie selon les espèces de
Menippe : il est, par exemple, plus accentué chez M. nodifrons Stimpson que chez M. mercenaria (Say).
La conformation avec sutures antérieures discontinues n'est valable que pour le mâle car, chez la femelle
LE STERNUM THORACIQUE 89
Dans le genre Dacryopilumnus Nobili, genre ménippien, le s t e r n u m thoracique est étroit, avec
des bords subparallèles (pi. 25, fig. 7 : femelle).
Nous avons examiné D. eremita Nobili, espèce de p e t i t e taille. Les sutures 4/5 et 5/6 sont diffi-
cilement discernables dans la r e l a t i v e m e n t large cavité sterno-abdominale qui, dans son fond, présente
à son t o u r un creux prononcé. Il semble que la suture 4/5 soit i n t e r r o m p u e et que les sutures 5/6 et 6/7
convergent fortement vers l ' a v a n t .
Dans le genre Eriphia Latreille (pi. 12, fig. 5), les sutures 4/5 et 5/6 s'interrompent, au fond
d'une large cavité a b d o m i n a l e assez peu excavée, en laissant entre leurs terminaisons internes u n espace
un peu plus grand que chez Menippe. Le système e n d o p h r a g m a l d'Eriphia spinifrons (Herbst) (pi. 12,
fig. 6) est analogue à celui de Menippe : les endosternites 4/5 et 5/6 s ' i n t e r r o m p e n t très franchement
dans la zone médiane, t a n d i s q u e l'endosternite 6/7 conflue fortement vers les précédents, en a v a n t
de la plaque m é d i a n e . P a r r a p p o r t à Menippe, chez Eriphia, les parties droite et gauche de l'apophyse
3/4 sont très développées et se r e c o u r b e n t vers l'arrière, en se rejoignant, sans se souder, dans la zone
médiane ; de m ê m e , les replis médians des endosternites 4/5 et 5/6, au lieu d'être foliacés comme chez
Menippe, forment des apophyses p o i n t a n t dans la p a r t i e médiane de la cavité thoracique.
Le genre Globopilumnus Balss a les sutures disposées comme dans le genre Menippe, à la diffé-
rence que l'interruption, à faible distance, des sutures i n t e r m é t a m é r i q u e s se fait dans u n e cavité sterno-
abdominale peu excavée.
Chez d ' a u t r e s Menippinae, comme Epixanthus Heller (pi. 12, fig. 4) et Ozius Desmarest, les
d e u x premières sutures convergent beaucoup l'une vers l ' a u t r e et sont presque jointives, non dans
la zone m é d i a n e mais sur les flancs de la cavité sterno-abdominale ; la s u t u r e 6/7 n'est pas n o n plus
continue et se sépare en d e u x sillons r e m o n t a n t fortement pour a b o u t i r non loin des sutures 4/5 et
5/6. L ' e x a m e n des lames endosternales correspondant à ces sutures m o n t r e qu'elles s ' i n t e r r o m p e n t
médialement et confluent fortement : en a v a n t de l'étroite zone de confluence du sternite s'élève une
lame saillante correspondant au sillon longitudinal du sternite 4 ; en arrière, une lame médiane développée
correspond à la ligne m é d i a n e des sternites 7 et 8.
Chez t o u s les Menippinae que nous avons examinés, une zone m e m b r a n e u s e longe la suture
6/7 ; au niveau de l'épisternite 6, elle a p p a r a î t parfois très n e t t e m e n t sur le plastron.
La confluence assez loin de l'axe médian et la réunion des terminaisons internes des deux premières
sutures n'est pas rare. Ainsi, chez Euryozius bouvieri (A. Milne Edwards), les terminaisons se réunissent sur
le bord de la cavité sterno-abdominale et se continuent dans le fond de celle-ci par un sillon unique : il s'ensuit
que le sternite 5 forme de part et d'autre une aire triangulaire, close du côté interne. D'autres Brachyoures,
notamment des Majidae comme Oregonia gracilis Dana, possèdent un sternite 5 ainsi divisé en deux aires trian-
gulaires, écartées l'une de l'autre et portant les crochets de l'appareil d'accrochage, lesquels se trouvent situés
très latéralement sur le sternum mais peuvent néanmoins s'attacher aux fossettes correspondantes, placées
sur les bords d'un abdomen notablement élargi. Chez Chlorinoides barunai Serène (pi. 16, fig. 7), chaque por-
tion du sternite 5 est tronquée du côté interne : la fusion médiane des somites 4 et 5 est bien visible extérieure-
ment.
F i e 23. — Sternum thoracique chez divers Xanthidae (sensu BALSS, 1957). (Pilosité et ornementation non représentées).
A, Euxanthus sculptilis Dana, c? 25 X 38 mm, Sumatra, BEAUDOUIN coll. (MP) (X 2,8) ; B, Glyptoxanthus erosus
(Stimpson), <J 18 X 25,5 mm, Floride (MP) ( x 4) ; C, Carpoporus papulosus Stimpson, $ 10,4 X 16,4 mm, Floride
(ex USNM 15006 pt) (MP) ( x 6) ; D, Guinotellus melvillensis Serène, holotvpe, g juv. 12 x 14 mm, Sulu Sea,
Pelé E x p . (MP) ( x 7,2).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
LE STERNUM THORACIQUE 91
Rappelons que le genre Pilumnoides Lucas, rangé par BALSS (1957, p. 1653) et les autres carcinologistes
dans les Pilumninae malgré la présence de pléopodes 1 et 2 de type non pilumnien, appartient à la première
catégorie de Crabes, c'est-à-dire à ceux qui possèdent quatre sutures transversales complètes (fig. 21A). Nous
reviendrons plus loin sur la position systématique de ce curieux genre.
Dans le genre Pseudoliomera O d h n e r (fig. 24B), les terminaisons internes des sutures antérieures,
s u r t o u t celles de la s u t u r e 5/6, sont e x t r ê m e m e n t rapprochées. Elles sont assez proches dans les genres
Euxanthus D a n a (fig. 23A), Carpoporus Stimpson (fig. 23C) et Guinotellus Serène (fig. 23D), plus éloi-
gnées chez Glyptoxanthus A. Milne E d w a r d s (fig. 23B).
Cette disposition se rencontre chez le genre Cycloxanthops Rathbun (fig. 22C), à plastron allongé, étroit
et à cavité sterno-abdominale très encaissée. A noter que les épisternites 4 à 6 sont délimités par un sillon et
qu'une zone membraneuse longe la suture 6/7 dans sa partie exposée, non recouverte par l'abdomen. Le sys-
tème endophragmal de Cycloxanthops sexdecimdentatus (H. Milne Edwards et Lucas) (pi. 11, fig. 8) montre une
puissante muraille correspondant aux deux lames symétriques de l'endosternite 4/5, raccordées sur l'extrémité
surélevée de la profonde cavité sterno-abdominale. Les lames endosternales paires 5/6, également très hautes,
s'appuient symétriquement sur la barre formée par le fond de cette même cavité. Ces deux premières paires
d'endosternites, surtout 4/5, forment de vastes replis médians. Les endosternites 6/7 et 7/8 se rejoignent sur
la plaque médiane, très développée.
Le sternum thoracique du genre Cycloxanthops révèle les affinités de ce genre avec les genres Paraxan-
thus (fig. 22B) et Kraussia (fig. 22A), à la différence que, chez ces derniers, le plastron est encore plus étroit
et que toutes les sutures sont continues. La comparaison du squelette endophragmal de Cycloxanthops (pi. 11,
fig. 8) et de Kraussia (pi. 11, fig. 7) confirme la proximité de ces deux genres. La classification proposée devra
témoigner de ces affinités, tout en tenant compte du fait que Cycloxanthops représente une branche plus
avancée.
Le genre Xantho Leach possède un sternum thoracique (fig. 22D) et un système endophragmal (pi. 11,
fig. 9) qui nous semblent dérivés des dispositions anatomiques caractérisant Cycloxanthops. Dans le genre
Xantho, le plastron est seulement plus court, plus élargi, aussi bien au niveau du sternite 4 qu'au niveau des
sternites 7 et 8 ; les épisternites ne sont pas aussi nettement délimités. En revanche, bien que moins développée,
la partie antérieure du plastron, correspondant aux sternites 1 à 3, est encore sillonnée, comme chez Cycloxan-
thops ; une zone membraneuse longe également la suture 6/7. Les sutures 4/5 et 5/6 s'interrompent, leurs extré-
mités respectives confluant fortement de part et d'autre du plan médian. Les sutures 6/7 et 7/8 remontent
beaucoup vers l'avant.
L'examen du squelette endophragmal de Xantho (pi. 11, fig. 9) montre la confluence des endosternites
4/5 et 5/6 ; chaque lame est séparée de la lame symétrique par la barre que forme le fond de la cavité sterno-
abdominale. Le raccourcissement et l'élargissement de la selle turcique sont manifestes. Cette structure est
proche de celle rencontrée chez Kraussia (pi. 11, fig. 7) et, surtout, chez Cycloxanthops (pi. 11, fig. 8). On notera
principalement chez Xantho l'élargissement de la cavité thoracique et l'interruption médiane des endosternites
4/5 et 5/6, mais le plan fondamental demeure similaire. Comme chez Kraussia et Cycloxanthops, les endoster-
nites 4/5 et 5/6 se prolongent par des replis médians, vastes et foliacés, qui remplissent la majeure partie de
la cavité thoracique.
eps4'
epsS'
epse
eps7-
F I G . 25. — Sternum thoracique du mâle chez les Platyxanthinae Guinot, 1977 (Pilosité non représentée).
A, Platyxanthus orbignyi (H. Milne Edwards et Lucas), <J 79 X 121 m m , M. W E D D E L L coll. (MP-B2772S) (grandeur
nature) ; B, Platyxanthus crenulatus A. Milne Edwards, syntype, çj 41 X 57 m m , M. d'ÛRBiGNY, Patagonie (MP)
(X 1,8) ; C, Homalaspis plana (H. Milne Edwards), # 35 X 53 m m , Chili, C. E. PORTER 1911, BOUVIER det. (MP)
( X 3,2) ; D, Pelaeus armatus Eydoux et Souleyet, syntype, <$ 38 X 58 m m , la « Bonite », ? « îles Sandwich » (loca-
lité sans doute inexacte) (MP) (X 3,5).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
94 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
antérieures sont seulement plus ou moins éloignées (Polydectus H. Milne Edwards : fig. 19A ; deux
espèces de Lybia H. Milne Edwards : fig. 19B, 19C).
La nouvelle catégorie que nous avons détachée des Xanthidae (sensu BALSS, 1957), les Platy-
xanthinae Guinot, 1977, comporte les genres Platyxanthus A. Milne Edwards, Pelaeus Eydoux et
Souleyet et Homalaspis A. Milne Edwards. Chez ces Crabes, les deux sutures antérieures sont discon-
tinues médialement et confluent très fortement. La suture 6/7 est continue mais, dans la partie sous-
abdominale, elle converge beaucoup vers la précédente et apparaît surmontée d'une zone membra-
neuse. La suture 7/8 suit un tracé analogue à celui de la suture 6/7, c'est-à-dire qu'elle remonte vers
l'avant. La disposition est la même dans le genre Platyxanthus, aussi bien chez P. orbignyi (H. Milne
Edwards et Lucas) (fig. 25A) que chez P. crenulatus A. Milne Edwards (fig. 25B), dans le genre Pelaeus
Eydoux et Souleyet (P. armatus Eydoux et Souleyet : fig. 25D), et dans le genre Homalaspis A. Milne
Edwards [H. plana (H. Milne Edwards) : fig. 25C]. Le squelette endophragmal, que nous avons exa-
miné chez Platyxanthus (pi. 12, fig. 9), montre bien la confluence des endosternites 4/5, 5/6 et 6/7
dans une zone restreinte. Les endosternites 4/5 et 5/6 se prolongent par des replis qui ne s'avancent
pas au-dessus de la partie médiane du plancher sternal et sont plutôt latéraux. Quant à la selle tur-
cique, elle est très élargie et courte.
Chez les Trichiinae de Haan, sous-famille que nous avons séparée dans un récent travail (GUI-
NOT, 1976), des zones membraneuses se situent fréquemment entre les terminaisons suturales lorsque
les divisions intersegmentaires ne sont pas continues, ou suivant l'axe médian lorsqu'elles sont com-
plètes (fig. 26, 34, 35). Cela est très net, par exemple chez Trichia sakaii (Balss), au niveau de la suture
6/7, tandis qu'une disposition spéciale caractérise la suture 7/8.
Les genres Halimede de Haan et Parapanope de Man sont généralement attribués aux Xanthi-
nae (cf. BALSS, 1957, p. 1648, 1649). Nous montrerons ultérieurement les étroites affinités qui relient
ces deux genres et les réunierons dans une petite catégorie taxonomique à l'écart des Xanthinae. Le
plastron sternal, avec ses bords subparallèles, est relativement étroit. La cavité sterno-abdominale
est mince et allongée, surtout chez Halimede (fig. 24C). Le sternite 4 est parcouru par plusieurs sillons
(un sillon antérieur transversal entier, deux sillons latéraux prolongés par une dépression médiane
au trajet sinueux, deux sillons obliques symétriques aboutissant à la coxa de pi). Tous les épister-
nites sont délimités. La suture 4/5 est interrompue. La suture 5/6 est également incomplète, ses deux
extrémités internes remontant vers les extrémités de la suture précédente. Les deux sutures 6/7 et 7/8,
continues, convergent nettement. La ligne médiane offre un tracé discontinu.
F I G . 26 A-E. — Plastron sternal mâle dans le genre Banareia A. Milne Edwards. (La pilosité et l'ornementation ne sont
pas représentées).
A, Banareia armata A. Milne Edwards, syntype, $ 21,5 X 31,5 mm, Nouvelle-Calédonie (MP-B3903S) ( x 3) ; B, Banareia
serenei Guinot, 1976, holotype, <$ 35 x 52 mm, Vietnam, Nhatrang Bay (ION 47747) ( x 2) ; C, Banareia odhneri
Sakai, <§ 23,5 X 34 mm, Japon, Kii Nagashima, T. SAKAI det. (MP) (X 7,5) (le premier segment abdominal est
absent) ; D, Banareia australis (Ward), paratype, <$ 25 x 35 mm, Queensland, Lindeman Island (BM 1940. 2.23.2.)
(X 3) ; E, Banareia palmeri (Rathbun), $ 11 x 14,3 mm, Brésil, Atol das Rocas, E x p . « Calypso » (MP) ( x 7,2).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
96 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Dans le genre Quadrella Dana, la disposition est similaire, avec toutefois une confluence plus
prononcée des sutures vers une zone restreinte de la partie médiane du plastron.
Dans le genre Domecia Eydoux et Souleyet, les sutures 4/5 et 5/6 sont interrompues sur un
plus large espace et leurs extrémités respectives convergent peu les unes vers les autres.
Parmi les Oxystomata (sensu BALSS, 1957), nous n'avons trouvé chez aucune famille (Dorip-
pidae, Calappidae, Leucosiidae) de genres où toutes les sutures sternales soient incomplètes, ininter-
rompues.
Dans le genre Matuta Weber (pi. 14, fig. 4, 5), Crabe Calappidae Matutinae nageur mais pas-
sant une partie de sa vie enfoui dans le sable, seule la suture 4/5 est interrompue, dans deux fossettes ;
les suivantes sont continues ; à noter que, dans la cavité sterno-abdominale, la suture 6/7 conflue très
fortement vers la suture précédente, en formant au milieu une courbe.
Le squelette endophragmal de Matuta planipes (Fabricius) (pi. 14, fig. 6) montre : la faible inter-
ruption médiane de l'endosternite 4/5 ; l'endosternite 5/6 continu mais partagé par la plaque médiane ;
l'endosternite 6/7 également continu, confluant vers l'endosternite précédent et divisé en deux par une
plaque médiane très surélevée ; l'endosternite 7/8 plus bas médialement. Les endosternites 4/5, 5/6
et 6/7 forment des replis symétriques moyennement développés, qui se raccordent à la lame de jonc-
tion. La selle turcique, extrêmement étroite transversalement et allongée, n'a pas plus d'épaisseur
que la plaque médiane.
Les autres genres attribués à la famille des Calappidae, sous-famille des Matutinae (cf. BALSS,
1957, p. 1611-1612), à savoir Osachila Stimpson, Hepatus Latreille et Hepatella Smith, ont été soustraits
par nous des Calappidae (GUINOT, 1966-1967 ; 19786 ; cf. aussi infra).
Chez les Calappinae que nous avons examinés, notamment les genres Calappa Weber (pi. 14,
fig. 1, 2) et Mursia Desmarest, ce sont les deux premières sutures qui sont incomplètes.
Chez Calappa granulata (Linné) (pi. 14, fig. 3), les lames endosternales 4/5 et 5/6 s'appuient
sur la barre formée par le fond de la cavité sterno-abdominale ; les endosternites 6/7 et 7/8 sont con-
tinus mais séparés par la plaque médiane, qui se surélève d'avant en arrière. Les endosternites 4/5 et
5/6 se prolongent par des replis très développés, en forme de nappes foliacées, obliques, se rattachant
à la puissante selle turcique ; les deux replis symétriques de l'endosternite 4/5, qui sont très vastes,
se rejoignent presque médialement. Un phragme prononcé correspond au sillon longitudinal du sternite
4.
Les autres Oxystomata possèdent des sutures toutes incomplètes, ce qui montre déjà la variété
des types de Crabes regroupés sous cette appellation. Nous avons maintenant affaire à des Brachyoures
ayant franchi une nouvelle étape quant à l'évolution du sternum thoracique. Nous discuterons dans
un autre chapitre de l'hétérogénéité des Crustacés attribués aux Oxystomata.
Comme les Oxystomata, les Parthenopidae se départagent en deux groupes. Chez certains
Parthenopidae, les deux sutures antérieures sont ininterrompues, les deux suivantes complètes ; chez
d'autres Parthenopidae, toutes les sutures sont interrompues. L'interruption des sutures 4/5 à 7/8
caractérise également tous les Majidae que nous avons examinés (cf. infra).
Au premier groupe de Parthenopidae appartiennent les genres Daldorfla Rathbun et Thyro-
lambrus Rathbun. Les sutures 4/5 et 5/6 sont incomplètes, leurs terminaisons internes étant confluentes ;
les deux suivantes, 6/7 et 7/8, apparaissent continues. Daldorfia bouvieri (A. Milne Edwards) (pi. 17,
fig. 1, 2) est une espèce chez laquelle on décèle difficilement le tracé des sutures du plastron car la sur-
face est creusée d'anfractuosités. La même disposition se trouve chez D. horrida (Fabricius).
LE STERNUM THORACIQUE 97
F I G . 27 A, A'. — Sternum thoracique (A) et abdomen (A') de Dairoides kusei (Sakai), <$ 55 X 71 mm, Japon, Kii Minabe,
SAKAI det. et leg. (MP) ( x 2). On a représenté un peu schématiquement l'ornementation spéciale du test.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
F I G . 27 B, B l . — Premier pléopode sexuel mâle chez Lophoxanthus lamellipes (Stimpson), <$ 6 X 8,5 mm, Mexico, Espiritu
Island, « Velero » Exp., st. 512-36, GARTH det. B, pli ( x 64) ; B l , id., extrémité ( x 64).
7
98 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Chez Thyrolambrus erosus (Miers) et Th. cariei (Bouvier) (pi. 17, fig. 3), les sutures o n t aussi
le m ê m e tracé. Les extrémités internes de la s u t u r e 5/6, qui convergent b e a u c o u p , en r e m o n t a n t , vers
celles de la suture 4 / 5 , se t e r m i n e n t p a r u n e dépression accusée ; p a r ailleurs, u n e zone m e m b r a n e u s e
s u r m o n t e la s u t u r e 6/7 dans la région médiane ; enfin, u n sillon m é d i a n longitudinal situé au niveau
du sternite 4, sous le telson, correspond à u n p h r a g m e saillant à l'intérieur de la cavité t h o r a c i q u e .
Dans le genre Dairoides Stebbing, qui semble être u n P a r t h e n o p i d a e d ' u n t y p e particulier (cf.
G U I N O T , 19676), la disposition est la s u i v a n t e (cf. fig. 27A, A' ; pi. 17, fig. 9). Les sutures 4 / 5 et 5/6
sont i n t e r r o m p u e s m é d i a l e m e n t sur u n large espace ; de c h a q u e côté, les extrémités de l'une et de l ' a u t r e
se rejoignent, de sorte que le sternite 5, avec son crochet d'appareil d'accrochage de l ' a b d o m e n , est
isolé du côté interne. U n e sorte de ride traverse de p a r t en p a r t la cavité sterno-abdominale et a b o u t i t
au point de confluence des extrémités internes des sutures 4 / 5 et 5/6. La s u t u r e 6/7, oblique, est con-
t i n u e , avec seulement u n creux médian. L a s u t u r e 7/8, également continue, est à peu près parallèle
à la précédente, c'est-à-dire qu'elle ne r e m o n t e p a s d a v a n t a g e vers l ' a v a n t . La ligne médiane se situe
sur le sternite 8 et sur u n e grande p a r t i e du sternite 7. U n sillon longitudinal très n e t p a r c o u r t u n e
partie du sternite 4 en a v a n t d u telson : à l'intérieur de la cavité t h o r a c i q u e , il est représenté p a r u n
p h r a g m e saillant ; ce dernier se continue p a r u n e crête rejoignant u n bourrelet t r a n s v e r s a l qui cor-
respond à la « ride » exosquelettique m e n t i o n n é e plus h a u t . On distingue très bien, dans le système
e n d o p h r a g m a l de Dairoides (pi. 17, fig. 11), les endosternites 4 / 5 et 5/6 disposés très l a t é r a l e m e n t
et n e t t e m e n t confluents. L'endosternite 6/7 est continu.
Nous avons mis en rapport le genre Daira de Haan avec le genre Dairoides. Or, le plastron de Daira
(fig. 21C) nous montre des sutures 4/5 à 7/8 continues. Néanmoins, dans le système endophragmal de Daira
(pi. 17, fig. 6), alors que les sutures 4/5 et 5/6 apparaissent parallèles et non convergentes, les endosternites qui
leur correspondent convergent très fortement dans la zone médiane ; l'endosternite 6/7 remonte beaucoup vers
l'avant et conflue dans la même zone centrale que les endosternites précédents. Chez Daira, comme chez Dai-
roides, au sillon longitudinal situé sur le sternite 4, en avant du telson, correspond une invagination, à savoir
un phragme saillant dans la cavité thoracique.
Le plastron de Daira offre des traits plus plésiomorphes que celui de Dairoides. Le système endophrag-
mal n'infirme pas une parenté phylétique entre les deux genres.
PARTHENOXYSTOMATA
Chez les P a r t h e n o x y s t o m a t a (cf. G U I N O T , 1966-1967 ; 19786), c'est-à-dire chez les genres Aethra
Leach, Osachila Stimpson, Hepatus Latreille et, sans doute aussi, chez Hepatella S m i t h (que nous
n ' a v o n s pas examiné), les sutures 4/5 et 5/6 sont i n t e r r o m p u e s ; la s u t u r e 6/7 semble p r a t i q u e m e n t
complète, conflue t r è s fortement vers l ' a v a n t et a b o u t i t m é d i a l e m e n t dans u n e zone m e m b r a n e u s e ,
la ligne longitudinale é t a n t j u s t e en r e t r a i t ; la suture 7/8, très postérieure, est continue.
Chez le genre Actaeomorpha Miers, char, emend., dans la zone m é d i a n e , la s u t u r e 6/7 semble
moins converger vers la suture 5/6.
E n définitive, chez les P a r t h e n o x y s t o m a t a , la disposition p a r a î t analogue à celle des P a r t h e -
nopidae du second t y p e , représentés p a r Daldorfia et Thyrolambrus, genres avec lesquels ils m o n t r e n t ,
au reste, le plus d'affinités.
B E L L I O I D E A (pro parte)
P a r m i les Bellioidea (cf. G U I N O T , 1976, p . 47, fig. 10A-D), deux genres, Corystoides Lucas et Acan-
thocyclus Lucas, o n t les sutures 4 / 5 et 5/6 incomplètes, les sutures 6/7 et 7/8 incomplètes ; chez les d e u x
a u t r e s genres de ce groupe, Bellia H . Milne E d w a r d s et Heterozius A. Milne E d w a r d s , les q u a t r e sutures
sont i n t e r r o m p u e s m é d i a l e m e n t .
LE STERNUM THORACIQUE 99
GERYONIDAE
Chez les Geryonidae, et plus précisément chez Geryon Kr0yer d o n t nous figurons le plastron
sternal (pi. 19, fig. 1, 2), les trois premières sutures sont i n t e r r o m p u e s : de c h a q u e côté, la t e r m i n a i s o n
interne de la s u t u r e 5/6 r e m o n t e et converge si c o m p l è t e m e n t vers la t e r m i n a i s o n de la s u t u r e 4 / 5
que, du côté interne, le sternite 5 se t r o u v e isolé, avec le crochet de l'appareil d'accrochage de l'abdo-
men. La suture 6/7 offre u n t r a c é oblique et s ' i n t e r r o m p t en laissant u n faible espace entre les d e u x
extrémités. L a s u t u r e 7/8 est complète mais a p p a r a î t divisée en d e u x p a r la ligne m é d i a n e qui s ' a v a n c e
sur u n e p a r t i e du sternite 7. L ' e x a m e n du squelette e n d o p h r a g m a l (pi. 19, fig. 3) nous m o n t r e bien,
de chaque côté, l'endosternite 4/5 réuni l a t é r a l e m e n t à l'endosternite 5/6 ; leur point de confluence
se situe de p a r t et d ' a u t r e du fond, assez élargi, de la cavité sterno-abdominale. L ' e n d o s t e r n i t e 6/7
consiste en d e u x lames rapprochées de l'axe médian. L ' e n d o s t e r n i t e 7/8 se compose de d e u x lames,
peu développées m é d i a l e m e n t et se rejoignant sur la plaque médiane élevée. Les replis des endoster-
nites 4 / 5 , 5/6 et 6/7 sont réduits. La selle t u r c i q u e est basse, élargie, très p e u allongée.
Chez Paragalene K o s s m a n n , la conformation est sensiblement la m ê m e ; à noter, en plus, u n
sillon longitudinal m é d i a n sur le sternite 4, en a v a n t d u telson.
Dans le t a b l e a u 2, nous avons récapitulé les divers cas rencontrés chez les groupes de Crabes
sternitrèmes caractérisés p a r des sutures transversales antérieures incomplètes.
1. Ce que nous appelons Bellioidea, famille des Belliidae ; cf. GUINOT, 1976.
100 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Donc, à un stade évolutif avancé, dans le thorax, la fusion touche tous les somites : ce sont
toutes les sutures qui vont être incomplètes ; en plus, dans la mesure où cette fusion intéresse une plus
grande largeur du plastron, les sutures ne seront apparentes latéralement que sur une faible étendue.
Un grand nombre de Crabes possèdent une telle conformation du sternum thoracique. Ce sont
notamment une partie des Oxystomata : Dorippidae, Leucosiidae, ainsi que le genre Orithyia Fabri-
cius.
Tous les Brachyrhyncha (sensu BALSS) autres que ceux mentionnés précédemment offrent un
plastron sternal à sutures 4/5 à 7/8 incomplètes : ce sont grosso modo les Ocypodidae, les Grapsidae, les
Gecarcinidae, les Pinnoteridae, les Mictyridae, les Palicidae, les Retroplumidae, les Hymenosoma-
tidae. Les quatre dernières familles seront traitées sous une rubrique spéciale (n° 4).
Les Oxyrhyncha (sensu BALSS, 1957, mais dont nous avons exclu les Hymenosomatidae et les
Eumedoninae), à savoir les Majidae et les Parthenopidae, ne montrent pas une disposition uniforme :
chez les Majidae, toutes les sutures intermétamériques sont incomplètes ; chez les Parthenopidae,
certains genres possèdent des sutures 4/5 à 7/8 interrompues tandis que d'autres ont les sutures 6/7
et 7/8 continues.
Parmi les Bellioidea, seuls deux genres : Bellia H. Milne Edwards et Heterozius A. Milne Edwards
ont les quatre sutures sternales thoraciques incomplètes (cf. GUINOT, 1976, p. 47, fig. 10A-D).
PORTUNIDAE
Chez les Portunidae, les formes nageuses développent des adaptations morphologiques. A l'inté-
rieur de la famille, on observe des différences notables quant aux manifestations de cette spécialisa-
tion et à l'efficacité des dispositifs mis en place pour la natation. COCHRAN (1935) a montré que, dans
le genre Callinectes Stimpson, nageur par excellence mais qui vit enfoui dans le sable, les modifications
des pattes entraînent des changements dans la musculature. Les surfaces d'insertion doivent être
plus vastes et certains muscles présentent une disposition particulière, notamment sur p5. En con-
séquence, le système endophragmal subit des transformations et devient plus complexe, notamment
au niveau de la dernière paire de pattes, souvent devenue en partie palette natatoire. Le plastron
sternal dont le tracé des sutures révèle la conformation, tout au moins basale des lames endosternales,
exprime partiellement ces adaptations.
Chez certains Portunidae, les sutures postérieures offrent une particularité : elles s'interrompent
assez loin, sur les flancs de la cavité sterno-abdominale, mais se prolongent à la surface de cette dernière
par des sillons assez nets. Le système endophragmal reflète bien cette transformation des lignes de suture
en de simples sillons : les premières sont représentées intérieurement par des lames endosternales,
tandis qu'aux sillons correspondent intérieurement de simples crêtes. Les genres Callinectes Stimpson,
Scylla de Haan, Ovalipes Rathbun, Podophthalmus Lamarck sont typiques de cette disposition. Le
genre Carcinus Leach, en revanche, ne montre pas de lignes de suture prolongées par des sillons dans
la cavité sterno-abdominale ; il sera utile d'examiner par la suite les autres Carcininae.
Dans le genre Carcinus Leach (pi. 13, fig. 1, 2), les sutures 4/5, 5/6 et 6/7 laissent entre leurs extrémités
internes respectives un espace très net. Cependant, les terminaisons internes de la suture 6/7 apparaissent un
peu moins écartées que celles des deux sutures précédentes et remontent légèrement vers l'avant.
La suture 7/8 semble continue. L'examen du système endophragmal (pi. 13, fig. 3) montre que les lames
endosternales symétriques 4/5 et 5/6 prennent appui sur l'épaississement médian correspondant au fond de
la cavité sterno-abdominale et auquel fait suite, au niveau des somites 7 et 8, une plaque médiane élevée. Cette
LE STERNUM THORACIQUE 101
dernière est marquée sur l'exosquelette thoracique par un sillon prononcé. Les lames endosternales invaginées
à l'emplacement de la suture 6/7 sont un peu plus rapprochées médialement que les deux premières et confluent
faiblement vers l'avant. Les lames endosternales 7/8 se rejoignent au bas de la plaque médiane et convergent
aussi vers l'avant. Les lames endosternales 4/5 et, à un moindre degré, 5/6 forment des replis moyennement
développés. La selle turcique est large.
Dans le genre Ovalipes Rathbun, à cavité sterno-abdominale peu excavée, un faible espace
sépare les terminaisons respectives des sutures 4/5 et 5/6 ; la suture 6/7, également interrompue, con-
flue vers la précédente et fait place médialement à un sillon plus faible rejoignant presque l'axe antéro-
postérieur longitudinal ; la suture 7/8 est interrompue sur le bord de la cavité sterno-abdominale mais
elle se prolonge par un sillon très léger, qui remonte vers la ligne longitudinale.
Dans le genre Scylla de Haan (pi. 13, fig. 4, 5), les sutures 4/5 et 5/6 sont interrompues média-
lement et confluent assez sensiblement. Les parties droite et gauche de la suture 6/7, presque paral-
lèles aux parties homologues de la suture précédente sur la partie plane du plastron, s'interrompent au
milieu de la cavité sterno-abdominale et se prolongent par deux sillons convergeant fortement vers
la suture 5/6. La suture 7/8 suit presque le même trajet que la suture 6/7 : elle apparaît comme con-
tinue mais, là où elle remonte très en avant dans la partie sous-abdominale, elle est représentée par
un léger sillon. L'examen des endosternites (pi. 13, fig. 6) qui correspondent à ces sutures montre la
disposition suivante. Les lames droite et gauche des deux premiers endosternites ne sont pas jointives
et s'appuient sur l'épaississement médian formé par le fond de la cavité sterno-abdominale ; l'endoster-
nite 6/7 est représenté par deux lames nettement plus écartées l'une de l'autre et qui, après leur inter-
ruption, se prolongent symétriquement par une sorte de crête. Les deux lames de l'endosternite 7/8
sont encore plus éloignées l'une de l'autre et ne se distinguent que sur la partie plane du plancher ster-
nal : aux sillons qui parcourent la surface sternale à l'intérieur de la cavité sterno-abdominale corres-
pondent de simples crêtes endophragmales, se rejoignant contre la plaque médiane. Les lames endoster-
nales 4/5, 5/6 et 6/7 se prolongent par des replis, de taille décroissante d'avant en arrière. Les lames
symétriques de l'endosternite 7/8 se continuent par une apophyse pointue, qui vient se placer tout près
du repli 6/7 et le dépasse en longueur. La selle turcique est très étroite.
Dans le genre Callinectes Stimpson (pi. 13, fig. 8), à cavité sterno-abdominale très étroite (sauf
dans sa partie basale) et allongée, les sutures 4/5 et 5/6 s'interrompent dans le fond de cette dernière
sous forme de dépressions. Les parties droite et gauche de la suture 6/7 s'interrompent sur le bord de
la cavité, également par une fossette, mais se prolongent par un léger sillon qui conflue fortement
vers les points de terminaison des sutures précédentes. La suture 7/8 s'interrompt sur la partie plane
du plastron, juste sur le bord de la cavité : ses deux extrémités internes sont donc éloignées et ne se
prolongent par aucun sillon. Les figures de la cavité sterno-abdominale chez plusieurs espèces de Calli-
nectes par WILLIAMS (1974a, fig. 18, 19) illustrent bien cette disposition. Le système endophragmal
(pi. 13, fig. 9) traduit parfaitement la conformation des sutures sternales intermétamériques. Il y a
en avant deux hautes lames endosternales, 4/5 puis 5/6, qui s'appuient sur le fond de la cavité sterno-
abdominale. Les lames endosternales paires 6/7 sont plus basses ; après leur interruption, chacune
se prolonge par une crête qui remonte beaucoup vers l'avant et qui, sur l'exosquelette sternal, se traduit
par le sillon que nous avons mentionné. Aux parties droite et gauche de la suture 7/8, qui demeurent
très latérales, correspondent deux lames peu développées que ne prolonge médialement aucune crête
et qui ont donc leurs terminaisons internes fort écartées. Chez Callinectes sapidus Rathbun, les replis
endosternaux sont réduits et la selle turcique est longue et assez développée en largeur. La plaque
médiane, marquée par un fort sillon sur le plastron sternal, est extrêmement haute et très allongée.
Dans le genre Podophthalmus Lamarck (pi. 13, fig. 7) à cavité sterno-abdominale triangulaire,
élargie proximalement, la disposition des sutures est analogue à celle du genre Callinectes ; la ligne
médiane est plus courte chez Podophthalmus.
DORIPPIDAE
Les Dorippidae (sensu BALSS, 1957) nous montrent l'exemple d'un plastron très élargi en arrière
des p i , où toutes les sutures sont incomplètes. L'existence de certaines particularités suggère que ces
102 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
F I G . 28. —• Sternum thoracique de Dorippe lanata (Linné), <$ 20 x 25 mm, côtes du Togo, 50 m, vase très sableuse, A. CROS-
NIER coll. et det. (MP). A, plastron sternal en entier ( x 4,5) ; B, sternites thoraciques postérieurs et premiers seg-
ments abdominaux en vue dorsale ( x 4,5).
On notera l'élargissement du plastron sternal, les sutures toutes interrompues, la forte sinuosité de la suture 5/6
qui contient le crochet sternal du dispositif d'accrochage, la position dorsale des sternites postérieurs (B), le sternite 8
non entièrement recouvert par l'abdomen, le tubercule pénien.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
LE STERNUM THORACIQUE 103
Crabes représentent une solution conservative et, depuis longtemps, se maintiennent en stasigenèse.
Nous verrons que la région antérieure du sternum thoracique des Dorippidae indique un état archaïque :
nuant à la partie postérieure du plastron, elle est spécialement conformée en raison de la position de
l'abdomen, dont la partie proximale n'est pas rabattue sous le thorax, et de l'insertion dorsale des
o4 et des p5, pattes réduites et subchéliformes. Cela fait que la portion latéro-postérieure du sternite
7 et la portion découverte du sternite 8 sont visibles dorsalement.
Dans le genre Ethusa Roux, une partie encore plus grande du sternite 7 et surtout du sternite
8 apparaît dans une vue dorsale de l'animal.
Dans le genre Dorippe Weber (fig. 28A, B), la suture 4/5 passe en avant de l'extrémité du telson
et s'interrompt en laissant un assez large espace entre ses deux terminaisons internes ; la suture 5/6
s'infléchit brusquement et forme une forte concavité à son passage dans la cavité sterno-abdominale.
On observe aussi que la coxa des péréiopodes 1 à 4 est entourée par un prolongement sternal calcifié
(alors que, généralement, une zone membraneuse sépare les coxae) : à savoir, en avant de la coxa de
p i , un prolongement du sternite 3, limité en arrière et latéralement par une suture accusée, qui va se sou-
der au ptérygostome (lequel porte le vaste orifice inspirateur, fente ovalaire munie d'un filtre de soies) ;
en arrière de p i , un prolongement de l'épisternite 4 ; en avant de la coxa de p2, un prolongement latéro-
antérieur du sternite 5, lequel prolongement se fusionne avec le précédent ; en arrière de p2, un prolon-
gement de l'épisternite 5 ; en avant de la coxa de p3, un prolongement latéro-antérieur du sternite 6,
soudé avec le prolongement de l'épisternite 5 ; en arrière de p3, un prolongement de l'épisternite 6 ;
en avant de la coxa de p4, un étroit prolongement latéro-antérieur du sternite 7 ; en arrière de p4,
pas de zone calcifiée entourant la coxa de p5. Le sternite 8 est visible en vue dorsale de l'animal,
l'abdomen ne le recouvrant pas en entier (fig. 28B).
Nous donnons une photographie (pi. 19, fig. 10) des endosternites de Dorippe correspondant
aux sutures 4/5 à 6/7 : la fusion des somites consécutifs se reconnaît à l'interruption des lames endo-
phragmales dans la zone médiane, interruption plus poussée au niveau des endosternites 4/5 et 5/6
qu'au niveau de l'endosternite 6/7.
ORITHYINAE
LEUCOSIIDAE
Les Leucosiidae que nous avons examinés, aussi bien les genres Iphiculus Adams et White et
Pariphiculus Alcock (pi. 15, fig. 8), primitifs à certains égards, que les genres Leucosia Weber (pi. 15,
fig. 1, 2), Ilia Leach (pi. 15, fig. 7), Philyra Leach, Randallia Stimpson, Ebalia Leach, Lithadia Bell
(pi. 15, fig. 5, 6), offrent la même disposition quant aux quatre sutures sternales : elles s'interrompent
au bas des flancs de la cavité abdominale en laissant entre leurs terminaisons internes un espace plus
104 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
ou moins large selon les genres. L ' e x a m e n du squelette e n d o p h r a g m a l d ' u n e Leucosia (pi. 15, fig. 4),
lequel se présente avec une e x t r ê m e complexité et diffère fortement de celui des autres Brachyoures,
nous m o n t r e en effet que les endosternites (4/5 à 7/8) sont tous i n t e r r o m p u s et laissent entre eux une
large zone, dans u n plan horizontal, c o r r e s p o n d a n t au fond de la cavité sterno-abdominale.
MAJIDAE
Chez les O x y r h y n c h a sensu B A L S S , 1957 (dont nous avons exclu les H y m e n o s o m a t i d a e , cf. infra,
et les E u m e d o n i n a e non étudiés ici), nous avons envisagé s é p a r é m e n t les Majidae et les P a r t h e n o p i -
dae.
Chez les Majidae, il semble que t o u t e s les sutures soient incomplètes, m ê m e chez les genres
les plus primitifs (à vérifier toutefois).
Dans le genre Maja L a m a r c k (pi. 16, fig. 1, 2), les sutures 4/5 et 5/6 laissent entre leurs termi-
naisons internes u n large espace ; les d e u x terminaisons symétriques de la suture 6/7 sont séparées p a r
u n e zone faiblement calcifiée, vers laquelle convergent les terminaisons suturales 7/8, plus rapprochées
de la zone m é d i a n e . L ' e x a m e n des endosternites (pi. 16, fig. 3) invaginés à l ' e m p l a c e m e n t de ces sutures
m o n t r e u n é c a r t e m e n t très m a r q u é entre les lames droite et gauche des endosternites 4/5 et 5/6, plus
faible e n t r e les d e u x lames symétriques de l'endosternite 6/7. Les d e u x lames droite et gauche de l'endo-
sternite 7/8 s'appliquent sur la plaque médiane qui s'élève au milieu du 8 e somite t h o r a c i q u e .
Nous renvoyons à DRACH (1939, p. 368-373, pi. 6, fig. 25-26) qui a décrit en détail et figuré le squelette
endophragmal de Maja squinado (Herbst). Considérant la structure apodémienne intersegmentaire de Maja
comme typiquement brachyourienne, GORDON (1963, p. 55, fig. 14) la confronte à celle rencontrée chez les
Crabes à orifices femelles coxaux (Dromiacea, Tymolinae, Raninidae). DRACH (1971), qui montre les divers
niveaux d'évolution du squelette intersegmentaire dans les groupes de Décapodes, précise que le plan de struc-
ture est uniforme chez les Brachyoures vrais, donc comparable à celui de Maja ; en revanche, les Dromiacea,
d'une part, et les Homolidés, d'autre part, possèdent une disposition endophragmale complètement diffé-
rente, qui les éloigne des Crabes typiques et les isole (voir le chapitre sur le système endophragmal).
Les genres Pisa Leach (pi. 16, fig. 4), Hyas Leach, Eurynolambrus H . Milne E d w a r d s e t Lucas
(pi. 16, fig. 8, 9), Mithrax Latreille, Schizophrys W h i t e , Achaeus Leach, Acanthonyx Latreille offrent
u n e disposition analogue. U n Majidae à s t e r n u m t h o r a c i q u e e x t r ê m e m e n t élargi, comme le genre Leu-
rocyclus R a t h b u n (pi. 16, fig. 5, 6), m o n t r e des sutures t o u t e s très écartées, confluant vers le fond de
la cavité a b d o m i n a l e : les lames endophragmales ne sont donc présentes que l a t é r a l e m e n t et la fusion
des somites est complète.
Nous avons v u que, chez certains Majidae, les parties droite et gauche du sternite 5 p o u v a i e n t
être isolées de p a r t et d ' a u t r e du plastron, p a r suite de la confluence et de la jonction des terminaisons
suturales 4/5 et 5/6 : c'est p a r exemple le cas dans le genre Oregonia D a n a et chez Chlorinoides barunai
Serène (pi. 16, fig. 7).
P A R T H E N O P I D A E (pro parte)
Chez les P a r t h e n o p i d a e , nous avons vu qu'il existe au moins d e u x types de disposition. Certains
genres (cf. supra) ont les d e u x sutures postérieures i n i n t e r r o m p u e s . E n revanche, chez de nombreuses
espèces r a p p o r t é e s au genre Lambrus Leach s.l. (cf. pi. 17, fig. 4), t o u t e s les sutures, 4/5 à 7/8, sont
i n t e r r o m p u e s , comme dans le genre Maja. Les terminaisons internes des sutures postérieures 6/7 et
7/8 sont séparées p a r u n espace plus faible que celui e x i s t a n t entre les terminaisons des sutures 4/5
et 5/6, lesquelles sont assez écartées. Mais, à la différence des Majidae, la suture 7/8 ne conflue pas
m é d i a l e m e n t , sous forme d'une étroite avancée, vers la s u t u r e 6/7 ; t o u t au plus, les terminaisons
internes de la suture 7/8 r e m o n t e n t sensiblement vers l ' a v a n t . Nous avons observé cette disposition
L E STERNUM THORACIQUE 105
chez Lambrus longimanus (Linné), Lambrus echinatus (Herbst), Lambrus angulifrons (Latreille), L.
calappoides (Adams et White). Un arrangement similaire des sutures sternales caractérise les genres
Crvptopodia H. Milne Edwards et Heterocrypta Stimpson.
OCYPODIDAE
Les Ocypodidae (sensu BALSS, 1957) possèdent tous une cavité sterno-abdominale très profonde
et allongée, l'extrémité de l'abdomen s'approchant beaucoup de la base des mxp3. Les quatre sutures
sternales sont incomplètes dans les trois sous-familles généralement reconnues, ainsi que chez celle
des Camptandriinae reconnue depuis STIMPSON, 1858 (cf. SERÈNE, 1974).
Chez les Ocypodinae, notamment dans le genre Ocypode Weber (pi. 18, fig. 7), la suture 4/5
s'interrompt par une dépression à faible distance de l'axe longitudinal médian ; les sutures 5/6 à 7/8
s'interrompent plus loin (surtout la dernière), sur les flancs de la cavité abdominale. Le système endo-
phragmal à.'Ocypode cursor (Linné) (pi. 18, fig. 8) montre, à l'intérieur de la cavité thoracique, une saillie
très prononcée correspondant à la vaste et profonde cavité sterno-abdominale. L'endosternite 4/5
est discontinu mais ses extrémités internes sont peu éloignées l'une de l'autre ; les endosternites posté-
rieurs laissent entre leurs terminaisons internes un plus large espace. Une plaque médiane très saillante
s'élève au niveau des somites représentés par les sternites 4 à 7, lesquels sont parcourus longitudinale-
ment, sur la surface sternale, par une ligne médiane accusée. On notera l'apophyse endophragmale
3/4 qui rejoint le repli voûté formé par l'endosternite 4/5.
Le sternum thoracique n'a pas été étudié dans le vaste genre Uca Leach s.l., qui a été divisé
en de nombreux sous-genres, surtout d'après les caractères du front et des pléopodes sexuels. A notre
avis, l'examen systématique du plastron chez les Uca (forme générale, caractéristiques de l'écusson
sternal, tracé des sutures transversales, ligne médiane, disposition de l'abdomen et notamment du
telson) apporterait des indications précieuses. Les figures que nous donnons ici de trois espèces d't/ca,
à propos de l'appareil d'accrochage du pléon (absent ou d'un type spécial : voir le chapitre consacré
à ce sujet, n° 11, n° 12), montrent des différences quant à la crête arquée qui termine en avant la cavité
sterno-abdominale : ce caractère n'est probablement pas négligeable (pi. 18, fig. 1 : U. tangeri ; pi. 18,
fig. 3 : U. thayeri thayeri ; pi. 18, fig. 2 : U. maracoani maracoani).
Chez les Macrophthalminae, tout au moins dans le genre Macrophthalmus Desmarest (pi. 18,
fig. 4-6), il y a un large espace entre les terminaisons internes de la suture 4/5, un plus étroit entre
celles de la suture 5/6 et celles de la suture 6/7, plus large, à nouveau, entre les extrémités internes
de la suture 7/8. La ligne médiane ne s'avance pas au-delà du sternite 7.
Chez les Scopimerinae, plus précisément chez Scopimera de Haan et Dotilla Stimpson, toutes
les sutures s'interrompent sur le bord de la cavité sterno-abdominale.
A noter que, chez certaines espèce de Dotilla, des membranes tympaniques sont localisées sur
les sternites thoraciques, de part et d'autre de l'abdomen : D. wichmanni de Man (pi. 19, fig. 4).
GRAPSIDAE
Examinons maintenant la disposition des sutures sternales, toutes incomplètes, chez les quatre
sous-familles de Grapsidae (sensu BALSS, 1957, p. 1665).
Chez les Grapsinae, notamment chez Grapsus Lamarck (pi. 20, fig. 1, 2) et chez Pachygrapsus
Randall, les sutures 4/5 et 5/6 laissent entre leurs terminaisons respectives un écart notable ; les ter-
minaisons internes de la suture 6/7 ont entre elles un espace plus restreint et remontent vers l'avant ;
les parties droite et gauche de la suture 7/8 sont courtes et s'interrompent sur les flancs de la cavité
sterno-abdominale. La ligne médiane est présente au niveau des sternites 7 et 8. L'examen du système
endophragmal chez Grapsus tenuicrustatus (Herbst) (pi. 20, fig. 3) montre une disposition des lames
endosternales conforme au tracé des sutures sur le plastron, à savoir : les parties droite et gauche des
lames 4/5 et 5/6 s'appuyant de part et d'autre de l'épaississement formé par le fond de la cavité sterno-
106 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
abdominale ; les parties droite et gauche de l'endosternite 6/7 plus rapprochées avec, juste en arrière,
une haute plaque médiane. Les épimères présentent une surface très vaste ; les endopleurites sont bien
développés. La selle turcique est étroite mais se raccorde largement à la lame de jonction.
Chez les Sesarminae, tout au moins dans le genre Sesarma Say, les sutures 4/5, 5/6, 6/7 s'inter-
rompent de part et d'autre du fond de la cavité sterno-abdominale et laissent entre leurs terminaisons
internes un espace sensiblement équivalent ; un sillon léger semble toutefois réunir les terminaisons
des sutures 5/6 et 6/7. Entre les extrémités internes de la suture 7/8, l'espace est un peu plus grand.
La ligne médiane forme un sillon continu sur les sternites 8 et 7, puis s'interrompt au niveau de la
suture 6/7, pour réapparaître plus haut sur le sternite 6 et sur une partie du sternite 5. Le squelette
endophragmal, que nous avons examiné chez Sesarma huzardi (Desmarest) (pi. 20, fig. 7), montre
les lames endosternales s'appuyant de part et d'autre du fond de la cavité sternale. Une particularité
réside dans la plaque médiane qui est discontinue, en deux parties : une lame haute au niveau des somites
thoraciques 8 et 7 (plaque médiane postérieure) et une deuxième lame, complètement indépendante
et plus basse, au niveau du somite 6 et de la partie postérieure du somite 5 (plaque médiane antérieure).
La selle turcique est assez large, avec des ailes étendues transversalement.
Chez les Sesarminae, comme chez les Crabes des groupes voisins, un caractère du plastron pour-
rait être utilisé : c'est la crête arquée qui termine la cavité abdominale. GORDON (1937, fig. 2b, d) a
bien montré que cette crête pouvait atteindre ou non la suture 4/5.
Chez les Plagusiinae (cf. pi. 23, fig. 2), la disposition est sensiblement la même que chez les
Sesarminae, mais les terminaisons internes des trois premières sutures sont un peu plus rapprochées
et confluentes. Dans cette sous-famille, la ligne médiane se situe au niveau des sternites 8 et 7, comme
chez les Grapsinae.
Chez les Varuninae, les sutures 4/5 à 7/8 s'interrompent toutes sur les flancs de la cavité sterno-
abdominale, la suture 7/8 un peu plus en retrait que les précédentes. Les extrémités internes de la suture
5/6 se prolongent par un sillon incurvé vers le haut ; celles de la suture 6/7 se continuent par un sillon
léger qui rejoint obliquement l'axe médian. La ligne médiane, présente sur les sternites 8, 7 et 6, est
interrompue au niveau de la suture 6/7. Nous avons observé cette disposition dans les genres Varuna
H. Milne Edwards (pi. 20, fig. 4, 5) et Eriocheir de Haan.
Le squelette endophragmal de Varuna litterata (Fabricius) (pi. 20, fig. 6) montre la forte saillie
correspondant à la cavité sterno-abdominale, très développée et dont le fond forme une plate-forme
dans la région antérieure. L'endosternite 4/5 est discontinu, ses deux lames s'appuyant de part et d'autre
de la plate-forme en question ; chacune des deux lames de l'endosternite 5/6 s'incurve vers le haut,
en confluant par une crête cornée vers la lame endosternale précédente du même côté ; l'endosternite
6/7 est composé de deux lames s'arrêtant assez loin de la plaque médiane mais qui se prolongent par
une crête jusque sur les flancs de cette dernière. Les lames endosternales symétriques 7/8 s'interrompent
assez loin de la plaque médiane. La plaque médiane est formée, comme chez les Sesarminae, d'une
lame postérieure élevée et d'une lame antérieure un peu plus basse ; mais, chez Varuna, les deux parties
en question sont jointives au niveau de la suture 6/7, alors que, chez Sesarma, à cet emplacement une
discontinuité complète se traduit par deux lames distinctes, se suivant dans le plan médian longitu-
dinal (cf. supra).
GECARCINIDAE
Les Gecarcinidae possèdent un plastron sternal relativement élargi en arrière des chélipèdes.
Toutes les sutures sont incomplètes. Pénétrant dans la cavité abdominale, les extrémités suturales
ne sont pas confluentes et laissent au milieu une zone indivise modérément large.
Voici la disposition chez Gecarcinus planatus Stimpson (pi. 19, fig. 11). La suture 4/5 se termine
de chaque côté par une profonde dépression ; la suture 5/6 s'interrompt à peu près à la même distance
L E STERNUM THORACIQUE 107
mais se continue, au milieu, par un sillon très léger ; la suture 6/7 s'interrompt comme la précédente
mais se continue par un sillon assez net, qui remonte dans le fond de la cavité abdominale ; la suture
7/8 est plutôt courte. L'examen du squelette endophragmal (pi. 19, fig. 12) nous montre que les lames
endosternales invaginées à partir de ces sutures sont très épaisses et disposées comme suit : endosternite
4/5 incomplet, ses deux lames s'appuyant sur la saillie formée par la cavité abdominale ; endosternite
5/6 constitué par deux lames interrompues, se continuant médialement par une petite crête cornée ;
endosternite 6/7 également interrompu et se continuant par une crête cornée, convergeant vers celle
qui lui est symétrique ; endosternite 7/8 plus court, placé très postérieurement. Une plaque médiane
élevée s'étend sur toute la hauteur du somite 7.
Chez les Gecarcinidae, le sternite 8 n'est pas exposé, l'abdomen le recouvrant en entier. L'orifice mâle
est sternal, sur le sternite 8, et se trouve plus ou moins loin de la coxa de p5 (cf. fig. 54A-D).
Le sternite 5 porte, ou non, une protubérance selon les genres de Gecarcinidae envisagés mais il ne semble
pas que, lorsqu'un crochet est présent, le dispositif d'accrochage soit fonctionnel (cf. le chapitre sur cette ques-
tion).
PlNNOTERIDAE
Les groupes caractérisés par quatre sutures sternales incomplètes sont représentés sur le
tableau 3.
MlCTYRIDAE
c. ex 1 {©
F I G . 29. — Sternum thoracique des Mictyridae. (Pilosité non représentée). Mictyris longicarpus Latreille, $ 26 X 22 mm,
Australie, New South Wales, Port Jackson, Sydney-P4949 (MP). A, plastron sternal en entier (X 6,3), avec l'in-
dication, en haut à gauche (partiellement en pointillé), du mxp3 qui repose sur la portion sternale antérieure ; B, partie
t o u t à fait antérieure du sternum thoracique dans une vue frontale ( X 6,3) ; C, détail du pénis et, au-dessous, de
l'épaulement du sternite 8 qui maintient l'abdomen (X 21).
On notera en particulier la largeur de l'abdomen (mâle), l'absence de dispositif d'accrochage, la crête sur le sternite 4
qui marque une forte dénivellation entre l'avant et l'arrière du plastron, ainsi que la pointe sternale antérieure qui
s'abaisse et se projette vers l'arrière.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
L E STERNUM THORACIQUE 109
orifice branchial afférent formé par une échancrure creusée dans la paroi ptérygostomienne et recouverte par
une valvule formée par la base dilatée de l'épipodite de mxp3 ; orifice branchial accessoire impair le long du
bord postérieur de la carapace, frangé de soies raides apposées contre des soies similaires qui garnissent le bord
antérieur du premier segment de l'abdomen ; etc.). Leur éthologie est particulière à maints égards : creusement
de terriers en spirale (« cork-screw fashion » décrite par MCNEILL, 1926), nombreuses phases de comportement pré-
cédant la prise de nourriture (tri du sable, ingestion comparée à une « rumination » et rejet des résidus sous
forme de multiples boulettes déposées sur le sol), agrégation de très nombreux individus et activités sociales,
notamment de longs déplacements sur la plage en grandes armées (d'où le nom de « Crabes soldats »), marche
en avant et non latérale, postures d'intimidation et autres parades (CAMERON, 1966). Les Mictyridae seraient
un exemple du phénomène de rassemblement des individus, phase de comportement à laquelle WYNNE-EDWARDS
(1962, p. 16) donne le nom d'epideictic display.
HYMENOSOMATIDAE
Chez les Hymenosomatidae, Crabes aplatis et en forme de pièce de monnaie, aux caractères
systématiques ambigus, le plastron sternal est très étroit en avant de p i , au contraire extrêmement
élargi et de forme ovalaire en arrière. Le sternite 8 est visible et exposé en grande partie. Les sutures
sont toutes incomplètes et réduites à leur portion latérale, une vaste région médiane demeurant indi-
vise.
Nous figurons la disposition du sternum thoracique chez Halicarcinus planatus (Fabricius) (fig.
30A) et chez Elamena pilosa A. Milne Edwards (pi. 20, fig. 8), où l'on voit très distinctement les sutures
interrompues très loin de la cavité abdominale : la suture 4/5 est incurvée et les sutures 6/7 et 7/8
remontent beaucoup vers l'avant. L'examen du système endophragmal dans les deux genres (Hali-
carcinus : pi. 20, fig. 11 ; Elamena : pi. 20, fig. 9, 10) confirme cette structure particulière : tous les
endosternites sont confinés dans la partie latérale. La partie centrale est indivise, sans plaque médiane,
avec seulement la forte saillie que forme à l'intérieur la profonde cavité sterno-abdominale.
Chez Elamena pilosa, l'ensemble formé par l'endosternite 4/5 raccordé avec l'endopleurite cor-
respondant, qui s'étend en un repli foliacé, présente le même aspect que l'endophragme précédent
(3/4), exceptionnellement développé et également foliacé.
Ce que BOSCHI et al. (1969, fig. 7, 8) ont appelé mégalope chez des Halicarcinus planatus d'Argen-
tine mais qui serait plutôt un jeune stade Crabe (fig. 30B), offre un plastron parcouru par des sutures
uniquement latérales et à peu près conformé comme chez l'adulte.
Le crochet de l'appareil d'accrochage de l'abdomen se trouve très éloigné de toute suture, ce qui n'est
pas habituel : il est situé juste sur le bord de la cavité abdominale, là où il viendra se coapter avec la fossette
creusée à la face inférieure de l'abdomen. Chez les Hymenosomatidae, topographiquement, le crochet paraît
à première vue appartenir au sternite 6 (au lieu de l'habituel sternite 5) mais, étant donné la situation du cro-
chet dans une zone largement indivise, il n'est pas évident qu'il dépende d'un sternite plus que d'un autre.
En outre, le tracé oblique des sutures rend plus difficile la localisation du crochet, c'est-à-dire son appartenance
à tel ou tel sternite. Une autre complication vient du fait que l'abdomen se compose de six segments (au lieu
de sept), sans indication d'une fusion de deux segments à un endroit quelconque. Le premier segment, très
développé chez Halicarcinus planatus, représente-t-il les segments 1 et 2 réunis ? Cela semble improbable,
surtout si l'on regarde d'autres Hymenosomatidae où le premier segment est plus réduit. Fait curieux, la fos-
sette correspondant au crochet de l'appareil d'accrochage de l'abdomen se trouve à la face inférieure du dernier
segment, donc, apparemment, du sixième. Est-ce à dire que le dernier segment abdominal comprend les seg-
ments 6 et 7 fusionnés, puisque la fossette, qui vient coiffer le crochet, appartient typiquement, chez tous les
Brachyoures, à l'avant-dernier segment abdominal ?
Chez Elamena pilosa A. Milne Edwards (pi. 20, fig. 8), le plastron, peut-être encore plus élargi
et avec des sutures obliques, porte une cavité sterno-abdominale plus courte que chez Halicarcinus.
Le crochet, placé comme chez Halicarcinus sur le rebord de la cavité, est situé encore plus bas (puisque
l'abdomen est aussi plus court) : on ne peut le rattacher à un sternite plus qu'à un autre : il est situé
si postérieurement qu'on pourrait, la suture 7/8 étant très oblique, le rattacher au sternite 8. Chez cette
espèce également, l'abdomen ne laisse apparaître que six segments au total, sans trace d'une suture
marquant la fusion de deux somites. Ce dernier segment abdominal offre une forme singulière : à la
base, il porte deux expansions latérales bien visibles dorsalement, correspondant aux fossettes d'accro-
chage de l'abdomen (pi. 23, fig. 6) et, fait singulier, mobiles : elles viennent s'appliquer sur les crochets
par leur face interne creuse et limitée par un bourrelet. Cette partie basale du dernier segment abdo-
minal représente-t-elle le 6 e segment ? La forme particulière du dernier segment et la localisation des
fossettes dans sa partie proximale rendent plausible cette hypothèse. L'emplacement d'une telle fusion
est inhabituelle car, chez les Crabes, ce sont les segments proximaux de l'abdomen qui se soudent
(très souvent 3-4-5) et non les segments distaux (6 -f- telson).
Dans le sexe femelle aussi, l'abdomen ne se compose que de six segments, le dernier étant le plus
développé.
LE STERNUM THORACIQUK Hl
Une autre singularité des Hymenosomatidae, qui est du même ordre que la précédente, est la position
aberrante des vulves. Chez la femelle, surtout chez la femelle ovigère au plastron extrêmement décalcifié,
transparent, (pi. 24, fig. 10), recouvert par un vaste abdomen, les sutures sont encore plus confinées sur les
bords que chez les mâles et la zone indivise du sternum est encore plus étendue. Les vulves sont situées très
en avant, presque au niveau des p i chez Halicarcinus planatus, plutôt au niveau des p2 chez Elamena pilosa,
dans la large zone non métamérisée. On se pose la même question qu'à propos des Palicidae : malgré leur posi-
tion très antérieure, les vulves dépendent-elles du somite 6 comme c'est le cas chez les autres Brachyoures ?
Il est probable que, comme pour Palicus, le tracé des nerfs jusqu'à la masse ganglionnaire thoracique révélera
que les vulves dépendent du somite normal, c'est-à-dire du somite 6, mais qu'elles ont été refoulées en avant
par suite de l'aplatissement et de l'élargissement du corps, par suite aussi de la fusion de tous les somites tho-
raciques et d'un ensemble de facteurs qui ont entraîné de nombreuses modifications. La position oblique des
sutures et la localisation latérale des endosternites correspondants sont révélatrices d'un processus particulier
qui, en quelque sorte, a « déformé » le plastron.
L'orifice mâle est lui-même situé de façon singulière (fig. 30A), à savoir très loin de la suture 7/8, le
sternite 8 offrant une large partie découverte, exposée, qui est fusionnée avec le sternite 7. On notera que, chez
les Hymenosomatidae (moins toutefois que chez les Palicidae), les p5 sont rapprochées l'une de l'autre et ont
une position dorsale, ceci entrant en jeu dans la localisation de l'orifice mâle et du pénis.
PALICIDAE (= CYMOPOLIIDAE) *
Les Palicidae sont des Crabes dotés de caractères particuliers, à carapace peu épaisse et dernière
paire de péréiopodes réduite, r a m e n é e sur le dos. Leur position s y s t é m a t i q u e , b e a u c o u p discutée,
demeure douteuse. Ils possèdent u n plastron sternal e x t r ê m e m e n t élargi en arrière des chélipèdes
(fig. 30G) ; en a v a n t , l'écusson sternal est étroit. Grâce a u x cavités arthrodiales, q u e l'on p e u t découvrir
sur les côtés, on reconnaît aisément la portion correspondant au sternite 3 d o n t dépend m x p 3 , limité
en a v a n t p a r u n e s u t u r e t r a v e r s a n t de p a r t en p a r t l'écusson ; les cavités arthrodiales de m x p 2 et de
m x p l p e r m e t t e n t de localiser le sternite 2 et le sternite 1. Chez Palicus, on distingue très n e t t e m e n t ,
au-dessous de la p o i n t e antérieure du plastron, les d e u x bras sclérifiés qui c o n s t i t u e n t chacun la b r a n c h e
supérieure de la cavité arthrodiale de m x p l : c'est là que se situe le d é b u t du s t e r n u m t h o r a c i q u e .
On a bien, dans ce cas comme dans d ' a u t r e s , l'indication que m x p 2 et m x p l ne c o n t r i b u e n t p a s à for-
mer le plastron sternal. T o u t e s les sutures, de 4/5 à 7/8, sont i n t e r r o m p u e s , très loin du plan s a g i t t a l
médian, les trois dernières ne p é n é t r a n t pas dans la large cavité sterno-abdominale : elles ne p a r c o u r e n t
donc le plastron que dans sa p a r t i e exposée, c'est-à-dire n o n recouverte p a r l ' a b d o m e n . Seule, la s u t u r e
4/5 pénètre faiblement dans la cavité abdominale : à cet endroit, j u s t e en arrière de la s u t u r e , la paroi
sternale p o r t e le crochet de l'appareil d'accrochage de l ' a b d o m e n , qui est donc placé très en a v a n t à
la surface du sternite 5.
Chez les Palicidae, les deux p5, dorsales, sont plus rapprochées l'une de l'autre que ne le sont les pattes
précédentes, toutefois moins que chez le Retroplumidae (fig. 30D, F). Chez les Palicidae, une assez large por-
tion sternale sépare l'abdomen (mâle ou femelle) de la coxa de p5. Le pénis, long et incurvé, sort d'une gaine
formée par l'accolement de deux zones tubulaires et entourée partiellement par l'épisternite 7. On peut donc
dire que l'orifice mâle est sternal : c'est pour cette raison que les Palicidae ont été retranchés des Dorippidae
pour être rattachés aux Catométopes. Même chez la femelle, à abdomen largement ovale, le sternite 8 est visible
latéralement et s'intercale entre l'abdomen et les coxae des p5.
La disposition décrite ici est celle de Palicus caroni (Roux). Si on observe le système endo-
p h r a g m a l de cette espèce (pi. 19, fig. 5), on voit les lames endosternales localisées t o u t à fait latéra-
lement (surtout les trois postérieures) et, au milieu, u n v a s t e espace dénué de formations squelettiques,
à l'exception d'une plaque médiane e x t r ê m e m e n t saillante, qui correspond à la ligne m é d i a n e longitu-
dinale a p p a r e n t e e x t é r i e u r e m e n t .
Une p a r t i c u l a r i t é des Palicidae est la position des vulves qui sont refoulées très en a v a n t , à la
limite des sternites 4 et 5, dans la partie non métamérisée du plastron et au niveau où s ' i n t e r r o m p t
la suture 4/5 (pi. 24, fig. 9). La vulve se t r o u v a n t sur la p a r t i e indivise du s t e r n u m , il n ' e s t pas évi-
d e n t qu'elle a p p a r t i e n n e au somite thoracique 5 (comme l'ont cru B O R R A D A I L E , 1907, et R A T H B U N ,
1918). Le crochet de l'appareil d'accrochage de l ' a b d o m e n , lui, a p p a r t i e n t bien au sternite 5 car il est
situé dans la p a r t i e métamérisée du plastron, j u s t e sous la s u t u r e 4 / 5 .
Chez la femelle jeune, le crochet forme une saillie pointue, pratiquement au même niveau que la vulve
mais en position plus externe. La disposition est la même chez la femelle ovigère, où les vulves sont seulement
plus grosses et très arrondies et où le crochet fait parfois place à un bourrelet corné, non fonctionnel. Cette
proximité de la vulve et du crochet rappelle ce qui existe chez les Dorippe femelles (pi. 25, fig. 9) où vulve et
crochet sont très proches, la vulve étant même en position plus antérieure. Pourtant, chez les Dorippidae,
compte tenu d'une sinuosité très forte de la suture 5/6, le crochet appartient bien au sternite 5 et la vulve au
sternite 6.
FIG. 31. — Sternum thoracique chez une femelle de Palicus obesa (A. Milne Edwards). Les sutures sternales sont confinées
dans les parties latérales du plastron et laissent entre leurs extrémités internes une large zone indivise. On voit
que les nerfs des sternites 5 et 6 (reliant la masse ganglionnaire nerveuse thoracique aux pêréiopodes 2 et 3) passent
au-dessus de la vulve. Cela démontre que, malgré sa position très antérieure, la vulve appartient au somite 6, comme
chez les autres Brachyoures. (D'après HARTNOLL, 1968a, fig. 14).
8
114 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
RETROPLUMIDAE
Nous verrons ci-après, chez les Hexapodidae (fig. 30) où p5 a complètement disparu, un recouvrement
analogue de la région thoracique postérieure par la carapace mais, chez ces Crabes, il y a un dispositif d'engrè-
nement de la carapace avec le plastron, ce qui n'existe pas chez les Retroplumidae.
Dans le genre Retropluma, l'articulation de p5 sur le sternite 8 se réalise sous l'abdomen, tout au moins
chez la femelle : on distingue bien le condyle articulaire de la coxa de p5 sur un sternite 8 très réduit (fig. 30D).
D'après les auteurs qui ont examiné des spécimens mâles 1 , l'orifice mâle serait coxal, au sommet d'un
tubercule proéminent situé à l'angle antéro-interne de la coxa de p5, « the tubercle being embedded in a notch
in the posterior border of the sternum » (cf. ALCOCK, 1899, p. 79-81, à propos de Ptenoplax notopus Alcock
et Anderson = Retropluma notopus) (cf. fig. 30F). BALSS (1957, p. 1662) indique pour les Retroplumidae : « Die
Geschlechtsôffnungen des $ liegen in den Coxen der P/5, aber die Gange ziehen in eine Sternalgrube nachvorn ».
Chez Retropluma, t o u t e s les sutures sont incomplètes : les sutures 4/5 et 5/6 s ' i n t e r r o m p e n t
sur le bord de la cavité sternale ; la suture 6/7 pénètre dans cette dernière et se prolonge encore u n peu
p a r u n léger sillon ; la s u t u r e 7/8 est très réduite.
La cavité sterno-abdominale se continue en a v a n t , chez la femelle, p a r u n e étroite rainure où
se logent les pléopodes qui dépassent de l ' a b d o m e n , u n peu comme chez les femelles d ' H e x a p o d i d a e
(cf. fig. 33). Les descriptions et les figures des a u t e u r s , qui ont eu sous les y e u x des mâles de R e t r o -
p l u m i d a e , n ' i n d i q u e n t a u c u n e t r a n c h é e p o u r l'insertion des pléopodes mâles à la façon des Hexa-
podidae (cf. Retropluma notopus : fig. 3 0 F ) .
HEXAPODIDAE
Les H e x a p o d i n a e (sensu R A L S S , 1957, p . 1658) sont des Crabes non pas décapodes mais octo-
podes puisqu'ils ne possèdent que q u a t r e paires de péréiopodes, p a r suite de l'absence de la cinquième
paire. Ce sont aussi des hexapodes, si l'on considère la présence de seulement six p a t t e s ambulatoires.
Nous élevons au r a n g de famille (soit Hexapodidae) ce groupe r a t t a c h é t a n t ô t a u x Pinnoteridae, t a n t ô t
a u x Goneplacidae.
Chez u n genre, Amorphopus Bell (nom préoccupé et remplacé p a r Paeduma R a t h b u n ) , la der-
nière p a t t e n ' a pas c o m p l è t e m e n t disparu : il en d e m e u r e r a i t un r u d i m e n t sous forme d ' u n petit tuber-
cule, placé d a n s une encoche à la base de la coxa de p4. Malheureusement, l'unique exemplaire du
genre n ' a pas été r e t r o u v é dans les collections du British Muséum.
Les Hexapodidae sont des Crabes généralement commensaux, qui vivent dans des tubes d'Annélides
ou des cavités d'Hydrozoaires. Le corps est allongé transversalement. Chez toutes les espèces que nous avons
examinées, p4 est inséré dorsalement et le sternite qui le porte (sternite 7) est partiellement en position dorsale :
1. Entre-temps, nous avons pu examiner un spécimen mâle de Retroplumidae. Le pénis débouche du condyle,
en forme de tubercule, de la coxa de p5, condyle qui s'intercale entre le sternite 7 et le sternite 8. Ce dernier est complè-
t e m e n t caché par l'abdomen, tandis qu'une étroite bande est recouverte par la carapace (cf. fig. 54 F, G).
LE STERNUM THORACIQUE 115
tout cela contribue à raccourcir longitudinalement le corps et à lui donner une forme tubulaire transversale-
ment. Le disparition de p5 apparaît comme une simplification pour un Crabe devant se mouvoir dans un espace
restreint. Il est manifeste que ces Brachyoures sont profondément modifiés par leur mode de vie.
FIG. 32. —Hexapus sexpes (Fabricius) s.l., $ 5,5 X 8,4 mm, Kei Islands, Tuai, 22 m, Siboga Exp., st. 258 (ZMA) : rapports
du sternum thoracique et de la carapace ( X 15). A gauche, on a soulevé le bord postérieur de la carapace (en poin-
tillé) pour montrer le sternite 8 qui a glissé sous le céphalothorax et n'est pas visible normalement, ainsi qu'on le
voit à droite (bord postérieur de la carapace en traits pleins). En grisé, à gauche, la cavité sterno-abdominale ; à
droite, l'abdomen représenté par moitié.
al, a2, a6, premier, deuxième, sixième segment abdominal ; b.cp., bord postérieur de la carapace ; ce., canal
éjaculateur ; es., cavité sterno-abdominale ; cx3, cx4, coxa de p3 et de p4 ; d.eg., dispositif d'engrènement carapace-
plastron ; p, pénis ; 4-8, sternites thoraciques 4 à 8 ; 4/5-7/8, sutures thoraciques 4/5 à 7/8.
somite peut disparaître et ne laisser, dans la structure adulte, aucune trace apparente de sa présence dans
les formes ancestrales ». LANKESTER nomme ce processus : « excalation of a somite ». Chez les Hexapodidae,
le somite 8 s'est réduit et l'un de ses méromes, p5, a disparu.
1. Le genre Hexapus de H a a n a été divisé en plusieurs sous-genres par MONOD (1956, p. 361-374), qui a bien fait
ressortir les confusions faites par les carcinologistes entre les diverses formes. Ce classement était d ' a u t a n t plus compliqué
que les Hexapodidae ne sont connus que par un petit nombre d'exemplaires. Nous adoptons t o u t à fait les vues de MONOD,
mais nous n'entrerons pas ici dans le détail des attributions sous-génériques. Il est certain que les caractères du plastron
sternal pourront être utilisés dans ce groupe difficile.
118 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Chez les sternitrèmes nous avons p u m e t t r e en lumière plusieurs tendances évolutives, plus ou
moins associées :
1) perte des sutures thoraciques antérieures ; en même temps, réduction de l'écusson qui, plésiomorphe,
s'avance entre les mxp3 et, apomorphe, devient rudimentaire ; 2) perte progressive, d'avant en arrière et sur
une largeur de plus en plus grande, des sutures thoraciques postérieures, jusqu'à leur disparition dans la zone
médiane ; 3) élargissement et raccourcissement de l'ensemble du plastron (condensation segmentaire) ; 4) agran-
dissement en largeur du sternite thoracique 8 ; 5) perte de la délimitation des épisternites ; chez les formes
les plus primitives de chaque lignée, une suture sépare encore les épisternites des sternites contigus ; cette suture
disparait au niveau de certains somites et, enfin, de tous. La vraie nature des épisternites n'est pas encore
éclaircie : sont-ils des formations de même origine que les sternites ? Pourrait-il s'agir de dépendances appen-
diculaires, ayant notamment un rapport avec la précoxa, comme le suggèrent certains auteurs (cf. Hansen,
1921 ; 1925) ?
A la suite de ces considérations, une tradition sera peut-être renversée : le regard du carcino-
logiste ne devrait pas se poser seulement sur la carapace et juger en t o u t premier lieu d'après la silhouette
générale vue dorsalement, mais se porter, avec au moins a u t a n t de curiosité, vers la face ventrale du
Crabe qui, outre le plastron sternal, offre les riches particularités de la cavité sterno-abdominale, de
l'appareil d'accrochage et de l'appareil génital mâle ou femelle.
120 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE DES BRACHYOURES
CHAPITRE IV
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE
ET APPAREIL D'ACCROCHAGE DE L'ABDOMEN
L'un des caractères essentiels des Brachyoures, auquel, du reste, ces Crustacés doivent leur
nom (Ppa^uç, court ; oupà, queue), c'est l'abdomen très peu développé, rabattu sous le thorax, cons-
titué de segments souvent peu mobiles les uns par rapport aux autres, parfois soudés entre eux et
ne portant pas de pattes locomotrices. Généralement de même forme et de même capacité que le pléon,
une cavité prend naissance, par excavation de la paroi du plastron sternal : elle reçoit les sept seg-
ments abdominaux qui font suite aux huit segments thoraciques. Une fois engainé dans la cavité sterno-
abdominale, l'abdomen ne fait pas saillie et s'intègre à l'ensemble du corps, dont le contour général
est alors celui du céphalothorax.
La tendance de l'abdomen à s'appliquer contre la paroi sternale ne se manifeste pas que chez
les Crabes. Chez certains autres Décapodes (Astacidae, Galatheidae), un reploiement de l'extrémité
du pléon est ébauché, mais l'abdomen ou la nageoire caudale sert encore à la nage. Cher certains Pagu-
roidea (par exemple : Lomidae, Lithodidae : cf. fig. 1B, 1C ; pi. 1, fig. 2) et chez les Porcellanidae {cf.
fig. 1E), l'abdomen se recourbe dans sa plus grande partie pour venir en contact avec la face ventrale :
il n'y a pas, pour autant, formation d'une cavité destinée à l'accueillir. La cavité sterno-abdominale
est donc une innovation des Brachyoures. Il faut toutefois noter que les formes considérées comme étant
à la racine des Brachyoures ne rabattent que les segments postérieurs de l'abdomen, les autres étant
dans le prolongement du céphalothorax (Raninidae pro parte, Tymolidae, Homolodromiidae), et qu'il
n'y a pas de véritable cavité sterno-abdominale chez les Crabes péditrèmes ; le sternum thoracique
est, du reste, différemment conformé par comparaison avec celui des Brachyoures sternitrèmes (cf.
infra : Brachyoures péditrèmes).
On conçoit aisément que, ne servant plus à la locomotion comme chez les Macroures et qu'étant
devenu rudimentaire, l'abdomen des Brachyoures ait acquis d'autres fonctions, ce qui entraîne des
modifications anatomiques des régions avoisinantes. S'il pendait librement à l'extrémité postérieure
du corps ou s'il débordait, il pourrait gêner la locomotion ou la natation. L'effacement de l'abdomen,
son insertion dans la forme générale du corps, s'accompagne d'un processus lié au précédent : sa coap-
tation avec la région sternale correspondante. Cette coaptation est une autre originalité des Brachyoures.
Chez les formes évoluées, où la coaptation atteint son état le plus parfait, le pléon est non seulement
rabattu contre le thorax mais, en outre, il s'engage parfaitement dans l'espace qui lui est réservé :
ses bords épousent étroitement la lisière de la cavité sterno-abdominale et, parfois, s'engrènent avec
celle-ci de façon plus complexe, par suite d'un véritable moulage des parties complémentaires.
L'innovation la plus singulière des Brachyoures est l'apparition d'un mécanisme très particulier
qui permet à l'abdomen d'être maintenu contre le sternum thoracique. Cette coaptation spéciale, qui
assure la fixation et l'immobilisation de l'abdomen, est dénommée appareil bouton-pression ou appareil
d'accrochage ; elle représente un perfectionnement supplémentaire à la formation de la cavité sterno-
abdominale.
I. DÉFINITIONS ET HISTORIQUE.
VALEUR TAXONOMIQUE DE L'APPAREIL D'ACCROCHAGE
Typiquement, l'élément sternal consiste en une paire de crochets saillant à la surface du ster-
nite 5 (portant la deuxième paire de péréiopodes thoraciques) et situés au-dedans de la cavité sterno-
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE E T A P P A R E I L D'ACCROCHAGE 121
abdominale. Selon les cas, le crochet proémine en a v a n t , au milieu ou en arrière sur le sternite, par-
fois t o u t près de la s u t u r e 4 / 5 , d ' a u t r e s fois à la limite de la s u t u r e 5/6. Lorsque l ' a b d o m e n se r a b a t ,
la paire de crochets symétriques est reçue dans une paire de fossettes creusées à la face interne de l'abdo-
men généralement d a n s les angles latéraux-postérieurs du sixième segment. Dans sa forme la plus fré-
quente, la fossette est u n e simple e x c a v a t i o n de la paroi abdominale, partiellement limitée p a r u n
bourrelet cuticulaire, en fer à cheval ; il ne s'y a t t a c h e aucune formation musculaire. E x t é r i e u r e m e n t ,
chaque fossette forme u n e petite bosselure. Ainsi se réalise une sorte de b o u t o n n a g e , qui se t r a d u i t
par un déclic n e t t e m e n t perceptible. Seul, le dernier « segment » a b d o m i n a l (telson) J reste libre : il
agit comme u n clapet p e r m e t t a n t de dégager l'anus qui débouche à son e x t r é m i t é . L'extension de
l'abdomen ne semble pas nécessaire pour la défécation.
P a r le jeu de muscles fléchisseurs et extenseurs, le Crabe tient son a b d o m e n r a b a t t u d a n s la rai-
nure sternale ou l'en éloigne. E n position de repos, l ' a b d o m e n mâle est t e n u dans la flexion p a r simple
contraction t o n i q u e des muscles a d d u c t e u r s . D'après les données habituelles des naturalistes, il semble
que l'abdomen soit p r a t i q u e m e n t toujours accroché ; nous souhaiterions des observations très pré-
cises à ce sujet, sur des Crabes dans leur milieu n a t u r e l ou en captivité. Si on décroche artificiellement
l ' a b d o m e n d ' u n Carcinus maenas, la fermeture se r é t a b l i t après u n t e m p s v a r i a n t de quelques secondes
à deux heures ; u n Crabe d o n t on a r a b o t é les saillies sternales garde son a b d o m e n en position de reploie-
m e n t ( K O L L M A N N , 1937, p . 80). Ce n'est que dans la position d'accouplement que l ' a b d o m e n se décro-
cherait et se déploierait après disjonction des parties coaptées.
Parfois, l ' a j u s t e m e n t de l ' a b d o m e n au s t e r n u m est si solide qu'il n'est pas possible de décrocher
artificiellement le pléon sans le briser, les crochets r e s t a n t inséparables des fossettes. C'est n o t a m m e n t
le cas des Crabes nageurs du genre Callinectes R a t h b u n . Nous verrons plus loin que, chez certains
Leucosiidae, l ' a b d o m e n s'incruste si i n t i m e m e n t dans le bord de la cavité sternale q u ' o n ne p e u t sou-
lever l ' a b d o m e n sans l ' e n d o m m a g e r : il semblerait qu'il y ait, partiellement, adhérence. La c o a p t a t i o n
aurait t e n d a n c e à devenir p e r m a n e n t e et peut-être à se transformer en soudure, ce qui p o u r r a i t cons-
tituer, dans ce cas précis, u n e gêne.
Ce remarquable dispositif a été découvert par G. L. DUVERNOY qui, en 1850 et 1853, en a donné une
bonne description, en a indiqué le mécanisme et a observé sa présence constante chez un certain nombre de
Crabes, à l'exception du genre Gelasimus ( = Uca).
Dans une première note (1928a), Ch. PÉREZ attire à nouveau l'attention sur le système d'accrochage
de l'abdomen, pratiquement méconnu par les carcinologistes. Puis, immédiatement (19286, 19296), il se livre
à une brève analyse de l'évolution de ce dispositif dans la série des Décapodes Brachyoures. Chez le genre Dro-
mia, à abdomen élargi, le sixième segment de l'abdomen porte des rudiments d'uropodes (homologués aux pléo-
podes atrophiés de l'avant-dernier segment abdominal) : symétriquement, chacun de ceux-ci vient se placer
en avant d'une saillie de rétention située sur la coxa de la première paire de pattes ambulatoires. PÉREZ émet
l'hypothèse que la fossette sous-abdominale des autres Crabes correspond à l'uropode vestigial des Dromiacés,
qui se serait incorporé au sixième segment abdominal ; parallèlement, le crochet aurait émigré de la coxa de p2
sur le sternite correspondant (sternite 5).
Dans son étude sur les coaptations et formes correspondantes chez les Décapodes, KOLLMANN (1937)
insiste sur le fait que le dispositif en question est non pas « un bouton-pression, dont les deux moitiés sont main-
tenues unies par élasticité, mais un simple appareil d'accrochage, composé d'une ' boucle ' et d'un crochet »
(p. 59). Il suffit d'exercer une poussée en avant, à la base de l'abdomen, pour décrocher celui-ci. L'accrochage
ne serait stable qu'à la faveur d'une tension longitudinale dirigée vers l'arrière, résultant du tonus des muscles
adducteurs de l'abdomen. KOLLMANN en conclut que l'accrochage est un phénomène actif.
PÉREZ (19296, p . 1145) et KOLLMANN (loc. cit.) sont dans l'erreur quand ils déclarent que Carcinus n'est
pas capable de décrocher son abdomen ; ce serait seulement à la faveur de la mue précédant l'accouplement
que seraient dégagés les pléopodes. Cela ne peut être vrai, car beaucoup de Crabes, surtout les mâles, ne muent
1. Rappelons que, si on dénombre sept segments abdominaux, on considère généralement que le dernier, ou telson,
toujours dépourvu d'appendices, n'a pas valeur de métamère ; t o u t comme l'acron, il serait différent du point de vue
embryologique (cf. CALMAN, 1909, p. 6, 7 ; BALSS, 1940, p. 28, 91). Mais, depuis quelque temps, la vraie nature du telson
chez les Arthropodes, et plus particulièrement chez les Crustacés, est à nouveau remise en question. C'est ainsi que l'on
parle de pléotelson chez les Bathynellacea. Nous renvoyons aux t r a v a u x de SHAROV (1966, p. 213-217, fig. 82), qui étudie
l'évolution du telson chez les Arthropodes (y compris les Insectes), de BOWMAN (1971) et de SCHMÏNKE (1976).
122 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
pas avant la copulation. Le décrochement est donc une phase active, qui doit être effectuée au plus tard à
l'instant où le mâle va déposer le sperme dans les vulves. Il serait intéressant de connaître le moment exact du
décrochage de l'abdomen lorsqu'il y a parade sexuelle et préliminaires avant la copulation. Quant au bouton-
pression des Crabes, les considérations de KOLLMANN concernant une coaptation susceptible de devenir gênante
paraissent discutables. Il faut néanmoins retenir le cas des Oxystomes où la coaptation semble avoir tendance
à se transformer en adhérence (cf. infra).
D'après DUVERNOY et PÉREZ, les femelles adultes ne possèdent pas de crochets sternaux ou, du moins,
quand ils existent, ils sont trop rudimentaires pour être fonctionnels. Les pléopodes, volumineux, empêchent
l'application contre le plastron de l'abdomen, lequel reste en adduction : l'abdomen femelle est « simplement
ramené contre le thorax par tonicité musculaire et peut être écarté sans efforts » (PÉREZ, 1928a, p. 462). Les
jeunes femelles sont munies d'un appareil semblable à celui des mâles, lequel disparaîtrait à la mue de puberté
(PÉREZ, 1933a).
La féminisation de l'abdomen mâle, après infestation par une Sacculine, entraîne, entre autres modi-
fications, la réduction, puis la disparition, du dispositif d'accrochage. PÉREZ (19336) a observé, chez Pachy-
grapsus marmoratus (Fabricius), la conservation des crochets et des fossettes, susceptibles de se « boutonner »,
tant que l'abdomen garde le type mâle ; au fur et à mesure que l'abdomen se féminise davantage, les crochets
se réduisent, les fossettes s'ouvrent plus largement et la coaptation n'est plus possible par suite de l'élargisse-
ment anormal du pléon, qui empêche toute coïncidence ; à un degré plus marqué de féminisation, il y a dispa-
rition totale des deux éléments de l'appareil d'accrochage.
Discutant du problème des coaptations et cherchant une explication à la genèse des adaptations et,
plus particulièrement, des organes coaptés, CUÉNOT (1941, p. 209-215) évoque le bouton-pression des Crabes.
Il y voit une preuve de la finalité du monde vivant.
MACQUART (1936, p. 45) indique brièvement que, à son avis, le dispositif bouton-pression, absent chez
certains Crabes évolués (Uca et certains Oxystomes), est probablement « remplacé physiologiquement par un
autre dispositif ».
On n'en sait guère plus au sujet du dispositif d'accrochage de l ' a b d o m e n brachyourien. Les
t a x o n o m i s t e s ne font j a m a i s allusion à ce caractère chez les différents types de Crabes ; seuls font
exception quelques a u t e u r s qui ont étudié les Crabes à orifices femelles coxaux et dotés de sperma-
t h è q u e s i n d é p e n d a n t e s (Crabes péditrèmes). Dans la l i t t é r a t u r e carcinologique, les diverses modalités
que présente cette double différenciation chez les n o m b r e u x groupes de Crabes sont passées sous silence
ou inconnues.
Nos recherches nous ont amenée à l'idée que le dispositif d'accrochage constituait un excellent
critère t a x o n o m i q u e et qu'il p o u v a i t être utilisé à plusieurs niveaux hiérarchiques. Son apparition
est liée à la formation de la cavité sterno-abdominale, ce que nous m o n t r e r o n s à l'aide d'exemples.
C'est pourquoi nous étudions conjointement la cavité sternale et l'appareil d'accrochage.
On p e u t s'étonner de la variété des t y p e s d'accrochage ou de r é t e n t i o n de l ' a b d o m e n qui existe
chez les Brachyoures. Certes, le système bouton-pression est le plus r é p a n d u , mais nous avons observé
de très nombreuses autres possibilités de m a i n t i e n du pléon. De plus, chez une même espèce l ' a b d o m e n
p e u t être fixé à l'aide de plusieurs dispositifs (cas des Dromiacea, des Homoloidea, des Pinnoteri-
dae).
Il existe aussi divers cas où il n ' y a pas de dispositif d'accrochage :
1) Chez certains Brachyoures péditrèmes, l'abdomen est en grande partie dans le prolongement du
céphalothorax ; il ne reploie contre la paroi sternale et contre la face interne des coxae que ses segments les plus
antérieurs : Raninoidea (sauf Lyreidus où l'abdomen est nettement reployé et se trouve fixé par une paire
de saillies) ; Tymolidae, où il semble n'exister qu'une étroite correspondance entre les bords de la cavité abdo-
minale et les segments antérieurs de l'abdomen.
2) Chez certains Brachyoures sternitrèmes, il n'y a pas de véritable cavité sterno-abdominale : l'abdomen
court est éloigné du sternite 5 (qui porte habituellement la paire de différenciations sternales) et nous n'avons
CAVITÉ S T E R N O - A B D O M I N A L E E T A P P A R E I L D'ACCROCHAGE 123
observé aucun dispositif d'accrochage de l'abdomen : Corystes, Pseudocorystes. Par ailleurs, une cavité sterno-
abdominale peut creuser le sternum sans que soit présent un système maintenant le pléon : Orithyia.
3) Chez divers Brachyoures sternitrèmes à cavité sterno-abdominale bien excavée, le dispositif d'accro-
chage disparaît chez le mâle au-delà d'une certaine taille : Eriocheir, certaines Sesarma s.l., etc.
4) Quelques Brachyoures sternitrèmes à cavité sterno-abdominale excavée sont dépourvus d'appareil
de maintien de l'abdomen, quelle que soit la taille : Ocypode, Uca (pro parte), Macrophthalmus (pro parte), Dotilla
(pro parte), Cyrtograpsus, de nombreuses Sesarma s.l., Mictyris, etc. Certains de ces Crabes (Uca par exemple)
sont considérés comme parmi les plus évolués : on peut penser que l'appareil d'accrochage a disparu au cours
de l'évolution, l'abdomen restant néanmoins reployé et appliqué contre le sternum. Ces formes sont pour la
plupart semi-terrestres ou terrestres. C'est généralement chez les familles où l'appareil est facultatif selon les
genres et les espèces ou bien absent chez le mâle au-delà d'une certaine taille, que l'on trouve les cas d'appareil
d'accrochage absent, disparu.
Les cas intéressants sont ceux où le système d'accrochage existe dans ses d e u x parties, ster-
nale et abdominale, mais n'est pas fonctionnel p a r suite, n o t a m m e n t , d'une non-correspondance des
éléments : Nautilocorystes, Peltarion, Bellia. Chez ces Crabes, l ' a b d o m e n est court et n ' a t t e i n t pas
le sternite 5. Il p e u t aussi se produire que les fossettes sous-abdominales, qui v i e n n e n t p o u r t a n t en
coïncidence avec les crochets s t e r n a u x , soient t r o p rudimentaires pour p e r m e t t r e u n véritable accro-
chage : Thia residua et, m ê m e à certains égards, plusieurs genres de Gecarcinidae (Gecarcinus, Epi-
grapsus).
Nous examinerons t o u t d ' a b o r d la disposition chez les Crabes à orifices mâles coxaux, dits
péditrèmes, considérés généralement comme des Brachyoures a n o r m a u x (pro parte, les Brachygastres
a n o r m a u x de D U V E R N O Y ou Brachyures Notopodes de L A T R E I L L E ou Anomoures de la famille des Apté-
rures de H. M I L N E E D W A R D S ) , souvent exclus des Brachyoures sensu stricto ou bien alors placés p a r m i
les Brachyoures les plus primitifs. Chez certains, il n'existe pas de dispositif de m a i n t i e n de l ' a b d o m e n ,
celui-ci n ' é t a n t que partiellement reployé. Chez d ' a u t r e s , à pléon complètement r a b a t t u , la rétention
de l ' a b d o m e n est, au contraire, assurée p a r des dispositifs complexes, parfois multiples. U n t a b l e a u
(tabl. 4) récapitule les divers cas rencontrés chez les formes péditrèmes.
Nous examinerons ensuite les « Crabes vrais » ou Crabes sternitrèmes : les divers modes de fixa-
tion de l ' a b d o m e n au plastron sont beaucoup plus variés que ne l'ont vu les carcinologistes : nous avons
dénombré douze cas, y compris celui d'un appareil facultatif ou absent, que l'on p e u t considérer comme
a y a n t disparu au cours de l'évolution. Le t a b l e a u 5 récapitule tous les t y p e s rencontrés chez les ster-
nitrèmes.
Dans la fin de ce chapitre, nous étudierons l'appareil d'accrochage de l ' a b d o m e n au cours de
la croissance de l'individu, la disposition chez la femelle i m p u b è r e , puis pubère (disparition de l'appareil
d'accrochage à la m u e de p u b e r t é ; formation dans certains groupes d'une cavité incubatrice). Qu'il
s'agisse de femelles mais aussi de mâles, il est utile de savoir si l'on a affaire à u n animal p r é p u b é r a l
ou postpubéral ; l'accrochage est sans doute plus fort chez le Crustacé prépubéral, à ce stade l ' a b d o m e n
a d h é r a n t souvent à la paroi sternale. U n phénomène, p r a t i q u e m e n t j a m a i s signalé, est le décrochage
de l ' a b d o m e n chez les mâles de grande taille, a p p a r t e n a n t à divers groupes, le dispositif d e v e n a n t
vestigial après u n e m u e (ou, peut-être, après plusieurs mues successives) : il se p r o d u i t donc, mais
plus tardivement, e x a c t e m e n t ce qui se passe chez les femelles à la m u e de p u b e r t é .
La dernière p a r t i e de ce chapitre sera consacrée a u x rainures et « tranchées » qui, chez certains
Crabes, creusent le plastron et a b r i t e n t les pléopodes sexuels en dehors de la cavité sterno-abdomi-
nale « normale ».
II. B R A C H Y O U R E S S.L.
À ORIFICES FEMELLES COXAUX (BRACHYOURES PÉDITRÈMES)
DROMIACEA
Le genre Dromia Weber, qu'il conviendrait de réviser complètement car il est hétérogène, contient
plus d'une dizaine d'espèces n'ayant pas toutes le même système d'accrochage de l'abdomen.
Dromia personata (Linné) possède, entre ses péréiopodes peu écartés, un sternum thoracique assez étroit.
Les sternites sont soudés, sans traces apparentes de suture, tout au moins chez le mâle ; les épisternites forment
des pointes latérales entre p i — p2 et p2 — p3. L'abdomen mâle, dont tous les segments s'articulent librement
et dont les deux premiers occupent une position dorsale, est bien développé : en adduction, il recouvre non seu-
lement le sternum thoracique dans toute sa largeur mais aussi la base des coxae des péréiopodes ; en longueur,
il ne laisse à découvert que la partie antérieure du plastron, en forme de lame mince. Il n'y a pas de véritable
cavité abdominale, seulement une coaptation des bords de l'abdomen avec la face interne des coxae ; le telson
repose dans une zone excavée. Les plaquettes triangulaires, qui représentent les rudiments des uropodes (pléo-
podes vestigiaux), placés latéralement entre le sixième segment abdominal et le telson, vont se placer en avant
de deux éminences symétriques, dentelées, situées sur les coxae de p2. Cette paire de saillies agit comme une
butée, et l'ensemble constitue un appareil de rétention qui maintient solidement l'abdomen.
Nous connaissons mal la disposition chez la femelle impubère, mais il semble que, très tôt, la saillie
de rétention disparaisse complètement.
Chez une autre espèce de Dromia, D. dehaani Rathbun, le système de rétention de l'abdomen est plus
complexe (pi. 21, fig. 1-3). L'abdomen, très allongé, s'étend jusqu'à la pointe antérieure du plastron et se coapte
étroitement avec la face interne des coxae des péréiopodes. Il existe deux paires de saillies coxales de rétention :
une saillie sur la coxa du chélipède, à laquelle correspond une concavité du telson ; une autre paire de saillies
sur la coxa de p2, sur laquelle se moule une paire de fossettes creusant profondément la tranche de l'abdomen,
juste sous l'uropode, au niveau du sixième segment. En plus, sur le sternum, dans la partie épisternale qui
s'engage entre p2 et p3, se trouve une large saillie tuberculée, contribuant certainement à fixer plus fermement
l'abdomen. Chez cette espèce, les uropodes jouent, semble-t-il, un rôle bien moindre que chez D. personata.
Dans le genre Sternodromia Forest (1974, p. 100, 102, pi. 8, fig. 2, 4), l'abdomen mâle s'encastre profon-
dément entre les coxae de p i à p4. L'appareil de rétention est différent. Les saillies dentelées situées à la face
interne des coxae (très renflées) de p2 empêchent l'abdomen de se soulever, une fois que l'étroit telson est engagé
en avant de celles-ci. Le bord du sixième segment abdominal est échancré au niveau des saillies coxales ; par
ailleurs, les uropodes ainsi que les angles latéro-postérieurs du telson sont redressés vers le haut : l'ensemble
de ces coaptations constitue un système de rétention très efficace.
Dans le genre Dromidiopsis Borradaile, plus précisément chez D. excavata (Stimpson), s'ébauche une
cavité sterno-abdominale : le plastron sternal possède un fond plat et, de part et d'autre, la face interne des
coxae des péréiopodes forme une muraille presque perpendiculaire. L'abdomen mâle, qui est long et couvre
le plastron jusqu'à son extrémité antérieure, s'encastre dans cette gouttière encaissée. Les uropodes, extrêmement
réduits, ne participent pas au maintien de l'abdomen : la base du sixième segment abdominal coulisse sous deux
petites saillies situées à la face interne des coxae de p2. Ici, c'est par une sorte de dispositif à glissières qu'est
maintenu l'abdomen.
Chez Cryptodromia tumida (Stimpson), où l'abdomen mâle est relativement court, le système de réten-
tion est du même type que chez Dromia personata : une grosse saillie arrondie à la face interne de la coxa de p2
sert de butée à l'uropode très développé, de forme presque quadratique, qui se projette juste en avant.
Chez Hemisphaerodromia abellana Barnard (pi. 21, fig. 7), la saillie de la coxa de p2, à laquelle corres-
pond une concavité du sixième segment abdominal, est encadrée en avant par l'uropode et en arrière par le
cinquième segment, qui est extrêmement dilaté.
Chez Dromidia antillensis Stimpson (pi. 21, fig. 6), à abdomen couvrant toute la longueur du plastron
sternal, les uropodes grêles et situés très antérieurement, au niveau des chélipèdes, n'interviennent pas dans
la rétention de l'abdomen. Les saillies pointues, à la face interne des coxae de p2, servent d'organe de rétention,
car elles se placent juste au niveau où l'abdomen se rétrécit fortement entre le cinquième et le sixième segment
abdominal. Une disposition similaire, mais apparemment moins efficace, existe chez Dromidia hirsutissima
(Lamarck).
Chez Dromidia unidentata (Rûppell), c'est l'uropode, allongé, qui s'engage en avant d'une crête oblique,
très saillante, située à la face interne de la coxa de p2 et agissant comme une butée. L'accrochage est extrê-
mement ferme. La crête coxale persiste, mais réduite, chez la femelle ayant atteint une assez grande taille.
CAVITÉ STERNOABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 125
En bref, les Dromiidae — dont nous n'avons examiné que quelques représentants — offrent
plusieurs modalités de maintien de l'abdomen, beaucoup plus variées et complexes que ne l'ont cru
PÉREZ (19296), HARTNOLL (1975a) et d'autres carcinologistes. Les uropodes jouent parfois un rôle
important mais, dans certains cas, ils ne contribuent pas à l'accrochage, notamment quand ils se placent
très en avant de la coxa de p2. L'élément principal de rétention se situe toujours sur la coxa de p2,
mais une autre saillie peut se trouver sur la coxa de p i ; il peut y avoir, en outre, une saillie sternale.
Ainsi, chez une même espèce, le maintien de l'abdomen est assuré grâce à la modification de deux,
parfois trois, régions morphologiques différentes de la face ventrale du Crabe, appartenant à la coxa
de p i , à celle de p2, ou au sternum thoracique. Il faudrait réviser l'attribution générique de toutes les
espèces (de Dromia, Cryptodromia, etc,), car il est surprenant qu'un appareil de rétention différent
existe à l'intérieur d'un même genre (par exemple, Dromia personata — D. dehaani ; Dromidia
antillensis — D . unidentata).
La variété des dispositifs mis en œuvre par les Dromiidae pour maintenir l'abdomen contre
la paroi sternale nous montre un aspect des voies diverses où se sont engagés les représentants de cette
famille. Une autre tendance est manifeste : l'intervention dans un même genre, voire chez une même
espèce, de plusieurs différenciations complémentaires. Groupe très ancien, connu depuis l'Éocène,
détenteur de caractères plésiomorphes, les Dromiidae sont aussi des Crabes très diversifiés.
En règle générale, chez les Dromiidae, l'appareil de rétention de l'abdomen est coxal, tout comme
l'est l'orifice génital femelle.
DYNOMENIDAE (appareil spécial de rétention mais non fonctionnel, tout au moins au-delà
d'une certaine taille)
Il existe chez les Dynomenidae, tout au moins dans le genre Dynomene Latreille in DESMA-
REST 1 , une particularité qui ne semble pas avoir été remarquée par les carcinologistes. Contrairement
à ce qui se passe chez les autres Dromiacés, l'élément de rétention (ou différenciation similaire) ne
se trouve plus sur le deuxième péréiopode, plus précisément sur sa coxa, mais est situé sur le plastron
sternal. On observe, sur la languette épisternale qui s'engage entre p2 et p3, une éminence au niveau
de laquelle se place le vaste uropode.
Nous avons examiné un assez grand nombre de spécimens de Dynomene hispida (H. Milne
Edwards) 2. Chez les jeunes mâles jusqu'à 9 mm de large environ, il y a une saillie épisternale aiguë,
pointant du côté interne et, de ce fait, touchant presque l'uropode (pi. 21, fig. 8). Nous n'avons pas vu
vraiment de cas où les uropodes passent sous les deux saillies, qui constitueraient alors un organe
de rétention de l'abdomen. Chez les mâles plus grands (pi. 21, fig. 9), l'abdomen est relativement plus
étroit et les uropodes se placent plus en retrait des saillies épisternales, qui sont devenues deux menus
granules. L'abdomen glisse à faible distance des deux petits boutons, tout à fait inefficaces. Il faudra
vérifier si chez les très petits mâles, chez les juvéniles, l'accrochage est effectif.
Nous avons observé ce même type de disposition chez Dynomene filholi Bouvier et D. praedator
A. Milne Edwards, mais nous ignorons si, comme chez D. hispida, il existe une variation entre mâles
jeunes et mâles adultes.
Si l'on essaie d'homologuer la disposition dynoménienne à celle des Brachyoures vrais (ster-
nitrèmes) dotés d'un bouton-pression typique, on constate la même localisation du crochet : chez
1. DESMAREST (1825, p . 133, note infrapaginale) écrit « Dynomene » pour un genre créé p a r LATREILLE ; mais,
au bas du V e Tableau « Quatrième Méthode de M. Latreille » (note infrapaginale 1), DESMAREST précise : « Enfin il [Latreille]
a créé tout récemment, dans la Collection du Muséum, plusieurs genres sous les noms de Macrophthalmus, Dynomene
[...} ». L'appellation générique Dynomene doit donc être suivie de : Latreille in DESMAREST, 1825.
2. Le nom latinisé hispida apparaît pour la première fois chez H. MILNE EDWARDS, 1837 (p. 180), les auteurs
précédents ayant employé le nom vernaculaire « hispide ». Si l'on applique la règle de rejet des noms vernaculaires, il faut
a t t r i b u e r l'espèce à H. M I L N E E D W A R D S et non à DESMAREST ou à LATREILLE. D'après J . FOREST, qui nous a donné son
avis sur cette question, une requête devrait être soumise à la Commission internationale de Nomenclature Zoologique
afin que l'espèce Dynomene hispida reste attribuée à DESMAREST, en suivant ainsi la plupart des carcinologistes.
126 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Dynomene, le crochet, qui se trouve sur un plastron à peine segmenté, dépend du sternite de p2, c'est-à-
dire du sternite 5. Bien que chez les Dynomene actuelles, l'appareil ait perdu de son efficacité (ce qui
reste à prouver car il conviendrait d'examiner des individus juvéniles et de contrôler toutes les espèces),
la tendance au dispositif bouton-pression est manifeste. Il sera intéressant de regarder avec soin le
plastron sternal des nombreux Dynomenidae fossiles (depuis le Jurassique) et de vérifier si une saillie
se trouve sur le sternite 5, entre l'uropode et la coxa de p2.
Chez les Dynomenidae, les péréiopodes sont plus écartés que chez les Dromiidae, le plastron
sternal s'élargit, forme un écusson implanté entre les mxp3, acquiert un peu la morphologie qui carac-
térise les Brachyoures sternitrèmes. Il y a une ébauche de cavité sterno-abdominale. Sur le large abdo-
men mâle, seul le premier segment est dans le prolongement de la carapace ; le deuxième segment est
flanqué d'une paire de pattes réduites en position dorsale : l'abdomen demeure libre et ne se fixe pas
(au moins à partir d'une certaine étape de la croissance) à la paroi sternale. Il n'existe aucune coapta-
tion particulière. Chez la femelle s'ébauche une assez vaste cavité incubatrice.
Les Dynomenidae présentent un faciès plus brachyourien que les Dromiidae. On en connaît
des représentants depuis le Jurassique (cf. GLAESSNER, 1969, p. R445). BALSS (1957, p. 1605) écrit :
« xanthidenâhnlich », et les paléontologistes WRIGHT et COLLINS (1972, p. 48, 92-93) supposent que les
Xanthidae dérivent d'une partie du stock dynoménien. Sans entrer dans ces considérations, nous note-
rons que le genre Dynomene possède encore des uropodes très développés, que la dernière paire de péréio-
podes est réduite, en position dorsale, et, point fondamental, que le système apodémien intersegmen-
taire est de type dromiacéen.
HOMOLOIDEA
Les Homolidae, rangés dans la classification de BALSS (1957, p. 1603, 1606) parmi les Dromia-
cea, en sont ici exclus et élevés au même rang, c'est-à-dire au rang de « tribu » sensu BALSS OU, plus
exactement, de super-famille.
HOMOLIDAE (rétention de l'abdomen assurée par plusieurs dispositifs chez une même espèce)
Chez les Homolidae, le sternum thoracique forme un assez large plastron, chez le mâle comme
chez la femelle ; il est divisé en deux parties par la suture transversale 6/7. Les sternites antérieurs
sont presque entièrement fusionnés ; des traces de la métamérie primitive sont seulement visibles
latéralement. Chez la femelle, la région qui se trouve au voisinage de la suture 7/8 est modifiée pour
former la partie externe de la spermathèque (cf. GORDON, 1950, p. 232).
Dans les genres Homola Leach ( = Thelxiope Rafinesque) et Paromola Wood-Mason, que nous
avons examinés, il existe chez le mâle un assez large abdomen, de forme lancéolée et composé de sept
segments, qui se rabat contre la paroi sternale, en empiétant sensiblement sur les coxae des péréiopodes :
seuls, le premier segment et la partie proximale du deuxième se trouvent dans le prolongement de la
carapace ; le telson s'encastre dans une excavation de l'avant du plastron et pénètre entre les mxp3.
Les bords de l'abdomen décrivent des sinuosités et on observe un début de coaptation entre le pléon
et le plastron. Il n'y a pas une véritable cavité abdominale de type brachyourien, mais le reploiement
de l'abdomen, sans être complet, est très avancé.
En outre, un triple dispositif d'accrochage du pléon est présent (pi. 22, fig. 1, 2). Sur le sternite
thoracique touchant la coxa du chélipède pointe une saillie denticulée, qui vient s'appliquer sur une
fossette creusée dans l'angle latéro-postérieur du sixième segment abdominal et limitée par un fort
bourrelet externe. L'accrochage est rendu plus solide par le fait que le sixième segment abdominal
offre, postérieurement à la fossette, une concavité qui vient se placer sous une éminence tuberculée
et spiniforme de la coxa de p i : une fois engagé, l'abdomen ne peut plus se soulever. A cette paire de
saillies coxales des chélipèdes s'en ajoute une autre, que nous n'avons rencontrée que chez les Homo-
loidea : la coxa, proéminente, de chaque mxp3 porte, à sa face interne, une spinule qui surplombe la
partie terminale effilée du telson et qui « bloque » l'abdomen contre la face sternale.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 127
Chez Homola et Paromola, les uropodes, absents, n ' e n t r e n t donc pas en jeu. Le triple appareil
de rétention consiste : en u n e paire de saillies coxales sur p i ; en une paire de spinules coxales sur m x p 3 ;
et en une paire de saillies sternales, situées au-dessus de l'insertion des chélipèdes et qui fonctionnent
comme u n bouton-pression avec la paire de fossettes sous-abdominales. C'est ce deuxième t y p e de
disposition, mais a u n i v e a u de p2, qui se r e n c o n t r e chez la p l u p a r t des Brachyoures « vrais » : crochet
sur le sternite 5, fossette à la face interne du sixième segment de l ' a b d o m e n .
D a n s le genre Paromola, la saillie sternale et la fossette sous-abdominale sont présentes et effi-
caces chez les jeunes femelles ; ces différenciations semblent persister chez de grands spécimens femelles
a y a n t a t t e i n t la m u e de p u b e r t é , mais le dispositif ne p a r a î t plus être fonctionnel (à vérifier).
Dans son étude des structures concernant la copulation dans le genre Homola Leach, HARTNOLL (1975a,
p. 660, fig. 2 A-B) ne mentionne que la paire de saillies sternales correspondant à la paire de fossettes sous-
abdominales. Les différenciations coxales de mxp3 et de p i sont pourtant des facteurs supplémentaires de
rétention du pléon non négligeables.
Dans le genre Homologenus, plus particulièrement chez H. rostratus (A. Milne E d w a r d s ) , le plas-
tron et l ' a b d o m e n sont conformés à peu près comme p r é c é d e m m e n t (pi. 22, fig. 3). La r é t e n t i o n du pléon
est également assurée p a r u n dispositif triple. Une mince proéminence sternale, placée très latérale-
m e n t , correspond à u n e fossette creusée dans l'angle latéro-postérieur du sixième segment a b d o m i n a l .
Sur p i , deux fortes saillies coxales s'avancent l a t é r a l e m e n t vers la ligne médiane, comme à la rencontre
l'une de l'autre, et s u r p l o m b e n t le telson, intercalé entre les m x p 3 , e m p ê c h a n t l ' a b d o m e n de se sou-
lever ; à la base de la coxa, du côté interne, une spinule « coince » de plus près l ' a v a n t - d e r n i e r segment.
La saillie coxale de m x p 3 est peu proéminente mais p o r t e une spinule : à ce niveau, le telson est très
rétréci et se t r o u v e bloqué entre les d e u x m x p 3 .
Les saillies coxales persistent chez la femelle ovigère mais sont inefficaces pour maintenir l'abdomen
gonflé d'œufs ; une cavité incubatrice se développe.
Nous n ' a v o n s pas examiné tous les genres de R a n i n i d a e , mais il semble bien que le genre Lyreidus
de H a a n soit le seul à posséder u n dispositif d'accrochage, ainsi que l'a fait r e m a r q u e r H A R T N O L L (1975a,
p. 6 6 1 , 672). Mais ce que cet a u t e u r n ' a pas souligné, c'est que Lyreidus est le seul genre qui puisse
r a b a t t r e son a b d o m e n contre le s t e r n u m et, en conséquence, l'y fixer.
La plupart des Raninidae tiennent leur abdomen étendu dans le prolongement de la carapace et ne
reploient que les segments distaux. L'abdomen est relativement peu développé, disproportionné par rapport
au céphalothorax.
128 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Chez Raninoides H. Milne Edwards, plus précisément chez R. laevis (Latreille) et R. bouvieri Capart
(cf. MONOD, 1956, p. 55, fig. 32), les deux premiers segments abdominaux, élargis, ainsi que les deux suivants,
un peu plus étroits, sont complètement dorsaux ; le cinquième segment est en partie visible dorsalement :
le sixième et le telson, extrêmement réduit, sont à demi reployés. Les pléopodes sexuels 1 et 2 apparaissent
complètement à découvert. Chez la Ranilia atlantica (Studer) que nous avons examinée, les deux premiers seg-
ments abdominaux sont calcifiés ; des suivants, très mous, ne sont reployés que les deux derniers. Chez Noto-
sceles viaderi Ward, l'abdomen mâle se rétrécit progressivement de façon tout à fait régulière et forme une lame
triangulaire, dont seule l'extrémité n'est pas dans le prolongement du céphalothorax. Chez Ranina ranina
(Linné), l'abdomen se rabat davantage et un plus grand nombre de segments prennent une position ventrale.
Dans le genre Cyrtorhina Monod, la courbure de l'abdomen est analogue à celle de Ranina. Chez Cosmonotus
Adams et White, l'abdomen mâle, étroit mais relativement allongé, se reploie entre le troisième et le quatrième
segment.
Donc, chez tous ces R a n i n i d a e , le telson se place à peu près au niveau des p4 : à cet endroit le
plastron est réduit à une portion linéaire. E n effet, le s t e r n u m thoracique des R a n i n i d a e est e x t r ê m e m e n t
réduit dans sa p a r t i e postérieure : il se compose généralement de d e u x régions principales, qui sont à
d e u x niveaux différents. La p a r t i e antérieure, constituée de sternites fusionnés, a la forme d'un plastron,
plus ou moins élargi selon les genres, avec un écusson antérieur i m p l a n t é entre les m x p 3 et des expan-
sions se prolongeant entre les péréiopodes. La région postérieure ne se t r o u v e pas dans le m ê m e plan,
s'abaisse b r u s q u e m e n t et se réduit à une b a n d e étroite et d'extension verticale, parfois carénée. Nous
renvoyons à l'excellente révision de B O U R N E (1922) et a u x notes de G O R D O N (1963 ; 1966), où cette
disposition très particulière est bien décrite.
Le plastron sternal du genre Cyrtorhina, différemment conformé, est t r i p a r t i t e : la partie a n t é -
rieure est amincie, la partie moyenne élargie, la p a r t i e postérieure est linéaire.
Chez les R a n i n i d a e , les deux dernières paires de péréiopodes sont dorsales et e n c a d r e n t les d e u x
premiers segments de l ' a b d o m e n . Chez les genres à a b d o m e n à peine reployé, c'est dans cette portion
linéaire du s t e r n u m , entre les p a t t e s très rapprochées, que se logent les pléopodes. É v i d e m m e n t , il
n ' y a pas de cavité sterno-abdominale. Le dimorphisme sexuel est peu développé ; l ' a b d o m e n femelle
est à peine plus élargi que chez le mâle et ne se r a b a t pas d a v a n t a g e .
La morphologie spéciale du sternum thoracique des Raninidae a été mise en rapport avec leur mode
de vie fouisseur. Ces Crustacés très anciens (des fossiles très nombreux sont connus depuis le Crétacé), que
GLAESSNER (1969, p. R440) considère comme à leur déclin, offrent un mélange de caractères plésiomorphes
et de traits qui sont le fait d'animaux extrêmement spécialisés et modifiés. L'extension ventrale des épimères
est regardée comme un phénomène adaptatif. BOURNE (1922) a bien montré que, chez certains Raninidae,
l'accroissement en longueur des sternites postérieurs s'accompagne d'une réduction des dernières paires de
péréiopodes, d'un rétrécissement progressif de l'abdomen, d'une diminution dans la taille et dans la fonction
des orifices branchiaux postérieurs ; corrélativement, les modifications intéressant p2 et p3 indiquent une uti-
lisation pour la nage. Le système apodémien intersegmentaire, également très modifié, est celui d'animaux
éminemment fouisseurs, mais aussi plus ou moins bons nageurs. GORDON (1966, p. 250, fig. 2B, 3B) confirme
cette opinion : les habitudes fouisseuses, locomotrices, respiratoires, des Raninidae en font un groupe ne res-
semblant à aucun autre, ni aux Crabes fouisseurs du type Corystes (Crabe sternitrème) ni aux fouisseurs de
type anomourien comme les Hippoidea.
postérieurement. Le telson se loge entre ces d e u x avancées. Nous n ' a v o n s pas examiné de Lyreidus
mâle en bon é t a t * et nous décrivons cet appareil en nous b a s a n t sur d e u x femelles, t o u t e s d e u x p u b è r e s .
Chez une femelle ovigère de 38 X 23 m m de Lyreidus tridentatus de H a a n (pi. 22, fig. 6, 7), pointes
sternales et fossettes abdominales sont p a r f a i t e m e n t conformées : les pléopodes épais et la p o n t e abon-
d a n t e empêchent l'accrochage, mais il est certain que chez le mâle l ' a b d o m e n est solidement fixé.
Le genre Lyreidus nous m o n t r e r a i t donc une disposition analogue à celle des B r a c h y o u r e s v r a i s .
P o u r l'élément sternal, H A R T N O L L (1975a, p . 661) indique d ' a b o r d « sixth thoracic sternite » m a i s ,
ensuite (p. 672), se contredit en écrivant « fifth sternite ». Il est en effet difficile de savoir à quel sternite
a p p a r t i e n n e n t les pointes sternales. Nous pensons, q u a n t à nous, qu'elles d é p e n d e n t du sternite 5,
plus précisément de l'épisternite 5. Les fossettes sont situées dans les angles postéro-latéraux du sixième
segment comme c'est si souvent le cas chez les Crabes.
La morphologie des petites espèces, généralement d'eau profonde, que renferment les genres
de cette famille, encore f r é q u e m m e n t r a t t a c h é e a u x Dorippidae (cf. B A L S S , 1957, p . 1609 ; G L A E S S N E R ,
1969, p . R492), demeure assez m a l connue.
GORDON (1963) a fait progresser la systématique de ce groupe en attirant l'attention sur l'existence
de spermathèques et de sillons sternaux chez les femelles. Les Tymolidae doivent être soustraits des Brachyoures
vrais et entrent parmi les Crabes péditrèmes. ORTMANN (1892) avait déjà séparé les Dorippinea en deux familles :
les Cyclodorippidae, avec Cyclodorippe A. Milne Edwards ( = Tymolus Stimpson), et les Dorippidae, avec,
entre autres genres, Dorippe Weber et Ethusa Roux.
C'est BOUVIER (1897) qui confirmera la franche division des Dorippidae en « deux sous-familles fort
naturelles qui sont essentiellement caractérisées par la position de l'orifice sexuel femelle [...] » (p. 2). Ainsi
sont distingués les Dorippidae sternitrèmes, ou Dorippidae, ayant pour type le genre Dorippe, dont les orifices
sexuels femelles sont situés sur le sternum, et les Dorippidae péditrèmes, ou Cyclodorippinae, à orifices sexuels
femelles coxaux et incluant les genres Cyclodorippe ( = Tymolus), Cymopolus A. Milne Edwards, Cymonomus
A. Milne Edwards et Corycodus A. Milne Edwards.
Ces derniers genres constituent la sous-famille des Tymolinae reconnue par ALCOCK (1896, p. 135, 136,
273, 274).
1. Depuis ces observations, nous avons pu examiner de très beaux spécimens mâles de Lyreidus, provenant des
Philippines (Exp. MUSORSTOM 1976). Nous avons constaté l'existence d'un véritable appareil d'accrochage et, aussi,
la présence de deux spermathèques, visibles par deux orifices de part et d'autre de la suture longitudinale médiane.
9
130 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Nous conservons la terminologie de BOUVIER et nous l'étendons à toutes les formes, pour indiquer la
localisation de l'orifice sexuel femelle. Nous franchissons un pas supplémentaire en séparant complètement
des Dorippidae typiques (Dorippe, Ethusa) les petits genres à orifices coxaux, c'est-à-dire péditrèmes, et
adoptons les vues de GORDON. GLAESSNER (1969, p. R440) a certainement raison lorsqu'il considère comme
une « classification horizontale » la séparation, fondée sur un caractère manifestement primitif, des Crabes
en péditrèmes et sternitrèmes. Mais l'élimination des Tymolinae, leur classement loin des Dorippidae, est étayée
par d'autres caractères (spermathèques indépendantes, sillons sternaux, etc.) ; pour nous, ces Crustacés n'ont
rien à voir ni avec les Dorippidae, ni avec les Oxystomata (sensu BALSS). Il serait temps que les carcinologistes
envisagent la « primitive peditreme condition » et 1' « advanced sternitreme condition », selon la formulation
de GLAESSNER (1969, ibid.).
DROMIACEA : abdomen retenu par divers systèmes de rétention (simple, double, voire triple, chez une même
espèce) faisant intervenir ou non les uropodes.
DROMIIDAE : modalités variées des dispositifs de rétention.
Dromia personata : deux paires de saillies coxales de rétention (saillie coxale de p i , à laquelle correspond une
concavité du telson ; saillie coxale de p2, sur laquelle se moule une paire de fossettes creusant la tranche
de l'abdomen), plus une paire de saillies épisternales correspondant à une zone en creux sous l'abdo-
men).
Sternodromia : une paire de saillies coxales (p2) empêchant l'abdomen de se soulever.
Dromidiopsis : abdomen retenu par une sorte de dispositif à glissières (notamment, une paire de saillies coxales
dépendant de p2).
Cryptodromia : comme chez Dromia personata.
Hemisphaerodromia : une paire de saillies coxales (p2) auxquelles correspondent les bords concaves du telson
et encadrées, en avant, par les uropodes, et, en arrière, par le cinquième segment abdominal très dilaté.
Dromidia antillensis, D. hirsutissima : une paire de saillies sternales (p2) auxquelles correspond un rétrécisse-
ment de l'abdomen.
Dromidia unidentata : une paire de saillies coxales (p2) servant de butée aux uropodes qui viennent se placer
en avant.
DYNOMENIDAE : appareil spécial de rétention mais non fonctionnel, tout au moins au-delà d'une certaine
taille.
HOMOLOIDEA
HOMOLIDAE : rétention de l'abdomen assurée par plusieurs dispositifs chez une même espèce.
Homola, Paromola : triple appareil de rétention (saillie coxale de p i , saillie coxale de mxp3, plus une saillie
épisternale faisant partie d'un dispositif bouton-pression).
Latreillia : une paire de saillies sternales sur p i et telson implanté entre les mxp3.
RANINOIDEA ou GYMNOPLEURA : appareil de rétention absent, sauf dans le genre Lyreidus où deux pointes
sternales s'engagent dans deux fossettes du sixième segment abdominal.
AUTRES PÉDITRÈMES
brusquement ; un écusson antérieur s'implante entre les mxp3. La métamérie est conservée en grande
partie, c'est-à-dire sur les côtés, et le sternum est plus brachyourien que dans les groupes précédents.
Les deux derniers péréiopodes sont complètement dorsaux, tout comme les segments abdominaux
les plus antérieurs.
C'est seulement la partie postérieure de l'abdomen qui est reployée. Chez le mâle, il existe une
très courte cavité sterno-abdominale, tout à fait postérieure, correspondant à la courbure thoracique,
et qui contraste avec le reste du plastron par sa surface lisse ; elle est remplie par les pléopodes sexuels,
courts et trapus.
Nous n'avons observé aucun appareil spécial de rétention chez Cymonomus granulatus (Norman) :
les bords de l'abdomen sont seulement en parfaite correspondance avec la lisière de la cavité sternale.
Chez Cymopolus asper A. Milne Edwards, la disposition sternum — abdomen est sensiblement la même :
la cavité sternale et, parallèlement, l'abdomen mâle sont plus allongés et nous ne remarquons aucun
dispositif de rétention, seulement une concordance entre les bords de la cavité et ceux de l'abdomen ;
ce dernier s'encastre assez profondément dans la cavité ; la surface lisse de cette dernière se distingue
très nettement des ornements épineux du plastron et de l'abdomen. L'abdomen est simplement rabattu
mais, semble-t-il, non fermement fixé.
Les Crabes sternitrèmes, chez lesquels les oviductes débouchent dans les vulves sternales, mon-
trent divers types de coaptations résultant du reploiement de l'abdomen contre le sternum thoracique.
Certains Crabes, que l'on peut considérer comme primitifs, sont à la fois dépourvus de cavité sterno-
abdominale et d'appareil d'accrochage. Quelques formes également primitives acquièrent une cavité
abdominale, plus ou moins excavée ou délimitée, et possèdent un dispositif d'accrochage, toutefois
non fonctionnel par suite de la non-coïncidence des deux éléments correspondants. Chez la majorité
des Crabes, qu'ils soient marins ou terrestres, marcheurs ou fouisseurs, etc., le système d'accrochage
est un bouton-pression, à savoir : crochet sur le cinquième sternite et fossette à la face inférieure du
sixième segment abdominal. C'est cette disposition, la plus répandue chez les Brachyoures, que nous
qualifierons de typique. Mais il existe d'autres possibilités de fixation de l'abdomen ou de maintien
de celui-ci contre la paroi sternale. S'il n'y a pas multiplicité des solutions fondamentales, le nombre
des dispositifs est assez grand. Par ailleurs, des Crabes considérés comme évolués ne possèdent pas
d'appareil d'accrochage spécial : l'abdomen est seulement coapté, plus ou moins étroitement, avec
l'excavation sternale destinée à le contenir.
Nous allons étudier ces diverses modalités d'abord dans l'ordre de leur téléonomie croissante.
Cet ordre correspond sans doute partiellement à l'ordre d'évolution progressive, mais il ne faut pas
le considérer nécessairement comme celui des diverses étapes de la phylogenèse de l'appareil en question.
Il peut y avoir eu réduction, élimination, du dispositif pair. Certaines formes évoluées, que nous étudions
à la fin de cette partie, n'ont pas de dispositif d'accrochage visible extérieurement ; néanmoins, l'abdo-
men est maintenu reployé, en contact étroit avec le sternum.
La mise en place de structures morphologiques autres que le système-bouton-pression est l'indi-
cation de plusieurs voies évolutives, de tentatives diverses, pour assurer le maintien de l'abdomen.
En premier lieu, en assistant à la formation de la cavité sterno-abdominale, nous suivrons le
perfectionnement des structures caractérisées par l'apparition d'un bouton-pression. Ensuite, nous
décrirons les autres modalités d'ajustement et de fixation de l'abdomen.
A la fin de l'analyse des diverses « solutions » rencontrées chez les Brachyoures sternitrèmes,
un tableau récapitulatif (tabl. 5) est dressé.
132 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE D E S BRACHYOURES
Chez des Crabes qui ont conservé plusieurs caractères plésiomorphes, la paroi sternale n'est
creusée d'aucune cavité spéciale et le plastron apparaît à peu près horizontal. Dans ce cas, l'abdomen
est le plus souvent très court, avec les segments proximaux en position dorsale. L'extrémité du telson
ne remonte pas suffisamment en avant sur le plastron pour recouvrir les sutures antérieures. Une des
conséquences les plus directes de la brièveté de l'abdomen est l'absence d'appareil d'accrochage.
Le fait que le système bouton-pression fasse défaut s'explique aisément : en effet, l'avant-der-
nier segment abdominal, normalement porteur des fossettes, n'atteint pas le sternite 5 sur lequel,
habituellement, les crochets font saillie.
En définitive, l'absence de cavité sterno-abdominale s'accompagne d'un abdomen court qui
ne se fixe pas à la paroi sternale. Néanmoins, la formation d'une cavité sterno-abdominale véritable
n'est pas nécessaire pour qu'apparaisse un système d'accrochage, ainsi que nous le montrera le cas
n° 3 (Nautilocorystes ; cf. infra).
L'étroit plastron sternal offre une surface presque plane. Il n'y a pas de véritable cavité sterno-
abdominale, seulement une faible excavation, garnie de soies, qui reçoit les deux gros pléopodes mâles.
L'abdomen forme une lame large et courte, assez peu différente chez le mâle et la femelle, et empiète
sur les coxae de p4 et p5. Les deux premiers segments abdominaux sont tout à fait dorsaux et le telson
dépasse tout juste le sternite 6. L'appareil d'accrochage est absent chez les mâles de toute taille, chez
la femelle impubère et, évidemment, chez la femelle pubère. Lorsque le pléon est rabattu, le sternite 5
est topographiquement très éloigné de l'avant-dernier segment abdominal.
Les premiers pléopodes sexuels mâles, qui sont trapus et torsadés, ont à peu près la longueur de l'abdo-
men : leur extrémité est à peine protégée, car une portion apicale sétifère apparaît à découvert de part et d'autre
du sixième segment abdominal. Le pléon n'adhérant pas à la paroi sternale, les appendices sexuels sont mal
abrités ; la calcification de leur tégument et la cuticule cornée qui entoure l'apex sont certainement des élé-
ments de protection. Une protection paraît d'autant plus nécessaire que les Corystes s'enfouissent dans le sable.
Chez la femelle (pi. 25, fig. 4, 5), il n'y a pas, non plus, de cavité sterno-abdominale et l'abdomen, qui
reste court, ne recouvre pas les vulves.
Comme chez Corystes (pi. 9, fig. 1), il n'y a pas de cavité sterno-abdominale délimitée : le ster-
num thoracique (fig. 20B), relativement étroit et doté d'un écusson antérieur très prononcé, offre deux
pans déclives, parcourus longitudinalement par une ligne médiane profonde, interrompue par endroits.
L'abdomen mâle est court, les deux premiers segments étant en position dorsale et son extrémité dis-
taie atteignant tout juste le sternite 6. Les sutures 4/5 et 5/6 passent très en avant du telson. Le dimor-
phisme est faible entre abdomen mâle et abdomen femelle. En raison de cette brièveté du pléon, les
vulves sont laissées à découvert (pi. 25, fig. 6).
Chez Pseudocorystes, il n'y a pas d'appareil d'accrochage de l'abdomen : ni crochets sternaux,
ni fossettes sous-abdominales. L'avant-dernier segment de l'abdomen mâle se trouve très éloigné du
sternite 5, sternite habituellement porteur des crochets. L'abdomen demeure donc libre. Les pléopodes
sexuels, moins trapus et moins calcifiés que chez Corystes, se situent dans une zone abondamment
garnie de soies et sont recouverts par l'abdomen sur toute leur étendue.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 133
Dans ce genre, composant à lui seul la sous-famille des Or^jthyjnae attribuée aux Oxystomata
Icf. BALSS, 1957, p. 1611), le plastron est largement ovalaire et les sutures sternales sont toutes incom-
plètes. Chez aucun des deux grands spécimens mâles examinés, nous n'observons de crochets sur le
sternite thoracique 5. La cavité sterno-abdominale est notablement excavée mais, comme l'abdomen
manque sur notre matériel, nous ignorons comment celui-ci repose sur le sternum. Nous supposons
que l'abdomen mâle est court et n'atteint pas le sternite 5 : en effet, une femelle pubère de 64 X 60 mm
(pi. 14, fig. 9), malheureusement à l'état sec, nous montre un abdomen large, très peu étendu, avec
un telson qui semble ne même pas parvenir à la suture 6/7. Si notre hypothèse est exacte, c'est la briè-
veté de l'abdomen qui entraîne l'absence d'appareil d'accrochage, tout comme chez les Crabes de la
catégorie précédente, Corystes et Pseudocorystes.
Dans le genre Orithyia, cette même brièveté de l'abdomen, dont les deux premiers segments
sont en position dorsale, fait que, chez la femelle, les vulves restent à découvert.
Il n'y a pas, non plus, de véritable cavité abdominale : le plastron est déprimé en son milieu,
profondément sillonné par une ligne longitudinale accusée qui correspond intérieurement à une plaque
médiane très développée sur les sternites 6 à 8 (pi. 11, fig. 3). L'abdomen est très court : l'extrémité
du telson passe en retrait de la suture 5/6. Les deux crochets sternaux, extrêmement aigus, pourtant
situés dans la partie la plus postérieure du sternite 5, en fait presque sur la suture 5/6 et dirigés vers
l'arrière, ne peuvent pas se coapter avec les angles latéro-postérieurs de l'avant-dernier segment abdo-
minal, car ces derniers sont trop éloignés. C'est du moins ce que nous avons constaté chez les deux
grands exemplaires mâles que nous avons examinés (30 et 39,5 mm de long), ainsi que chez un juvénile
de 12 mm de long. Un seul individu, malheureusement à l'état sec, nous montre les pléopodes in situ :
les premiers appendices sexuels, très allongés, nous paraissent dépasser de l'abdomen (pi. 23, fig. 5).
Cette non-protection de l'apex des pléopodes est-elle un accident, un cas normal, ou est-ce la règle dans
le genre ? Étant donné le décalage entre les crochets sternaux et les fossettes abdominales, une dis-
proportion pléopodes-abdomen mâle ne serait pas invraisemblable. Une confirmation est toutefois
nécessaire.
Chez certains Crabes mâles adultes qui possèdent une véritable cavité sterno-abdominale mais
un abdomen encore court, on observe un décalage entre la position du crochet sternal et celle de la fos-
134 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE D E S BRACHYOURES
Chez ce genre, curieux à maints égards, une cavité sterno-abdominale est apparue mais elle ne
contient pas en entier l'abdomen, mâle aussi bien que femelle, lequel demeure court. En effet, le telson
empiète tout juste sur le sternite 5, tandis que l'extrémité antérieure de la cavité repose sur le sternite
4 : il n'y a donc pas parfaite correspondance, du moins en avant, entre l'abdomen et la cavité destinée
à le recevoir. Un dispositif d'accrochage est présent mais il ne peut fonctionner : il s'en faut pourtant
de peu pour que les angles latéro-postérieurs du sixième segment abdominal, exceptionnellement proé-
minents et dirigés vers l'avant, viennent coiffer les crochets sternaux, placés très bas, pratiquement
sur la suture 5/6. La forme de l'avant-dernier segment abdominal, avec ses deux expansions latérales,
montre une évidente tendance à l'accrochage. Pour s'exprimer en termes finalistes, tout se passe comme
si chacune des deux parties s'avançait au maximum pour atteindre l'autre. Cette disposition se ren-
contre chez les nombreux exemplaires, de tailles variées, que nous avons examinés.
Quant au caractère envisagé ici, le genre Peltarion se trouve à un stade plus avancé que les pré-
cédents, notamment que Nautilocorystes (fig. 20C) : chez Peltarion, une cavité sterno-abdominale s'est
réalisée et le décalage crochets sternaux-fossettes abdominales est faible. La disposition des sutures
antérieures, nettement discontinues, indique un état moins primitif que chez Nautilocorystes. Néan-
moins, les deux premiers segments abdominaux de Peltarion se trouvent en position tout à fait dorsale ;
la coaptation cavité sterno-abdominale et abdomen n'est pas parfaite.
Le plastron est si étroit qu'il se trouve recouvert en entier (sauf les épisternites) par l'abdomen.
Il y a une véritable cavité sterno-abdominale, de forme triangulaire, qui atteint presque la suture
4/5. L'abdomen se trouve coincé entre les coxae des pattes ambulatoires et paraît bien coapté avec la
cavité.
Chez Thia residua (Herbst) (fig. 20A), l'appareil d'accrochage est représenté par deux crochets
puissants, à la limite de la suture 5/6 ; mais les fossettes correspondantes sur la mince lame abdominale
ne rencontrent pas une épaisseur suffisante pour être vraiment efficaces. En fait, les fossettes nous
paraissent à leur état le plus rudimentaire. Nous ne pensons pas que, chez cette espèce, le dispositif soit
fonctionnel. Du reste, aucun des nombreux individus que nous avons examinés n'avait son abdomen
« boutonné » au plastron. L'abdomen est toutefois tenu en place, car la pointe du telson s'encastre
parfaitement dans une partie excavée du sternite 5 ; chez certains spécimens, à ce niveau se creuse
même une sorte de rainure, limitée par des crêtes sur lesquelles reposent les bords du dernier segment
abdominal.
En revanche, chez une autre espèce, Thia polita Leach, dont l'abdomen est plus épais, des fossettes
sont creusées à la face intérieure de l'avant-dernier segment abdominal et l'accrochage peut s'effectuer (voir
n° 5).
La nature primitive du genre Thia est notamment attestée par le plastron sternal extrêmement
étroit et allongé, pourvu d'épisternites délimités, ainsi que par les sutures thoraciques continues. Néan-
moins, une cavité sterno-abdominale creuse la paroi sternale, se coapte avec le pléon, et un appareil
d'accrochage, du type bouton-pression, est présent, au moins partiellement. Ce genre constitue un cas
intéressant, puisqu'il comporte une espèce (au moins) où les fossettes sont trop rudimentaires pour
être utiles, et une espèce (au moins) où l'appareil est formé dans sa double différenciation et parfai-
tement fonctionnel.
Chez tous les Crabes, à l'exception de ceux mentionnés ci-dessus et de quelques cas étudiés plus
loin, la cavité sterno-abdominale est bien excavée, avec ses bords plus ou moins étroitement coaptés
avec le pléon. L'appareil d'accrochage est du type bouton-pression et fonctionne parfaitement : il se
compose typiquement d'un crochet saillant sur le sternite thoracique 5 et d'une fossette à la face interne
du sixième segment abdominal.
Nous passerons en revue les grands groupes de Crabes en citant seulement quelques exemples.
Nous commencerons par les Crabes primitifs, à sutures sternales complètes, et passerons ensuite aux
Crabes à sutures discontinues.
L'étude de l'appareil d'accrochage, jointe à celle d'autres caractères, permet des rapproche-
ments nouveaux.
GENRE Thia LEACH (pro parte : Thia polita LEACH, cf. supra, n° 4)
GENRE Atelecyclus LEACH (pi. 9, fig. 4, 5)
Sur l'étroit plastron, la cavité sterno-abdominale, modérément excavée, est coaptée par ses
bords avec l'abdomen et se prolonge en avant par une rainure dans laquelle s'engage la pointe du tel-
son. L'appareil d'accrochage est fonctionnel : crochets relativement développés, fossettes sous-abdo-
minales bien creusées.
Chez les femelles pubères, reconnaissables à leurs vulves largement ouvertes, il subsiste un vestige de
l'appareil d'accrochage, à savoir deux faibles crochets arrondis à la base du sternite 5 et peu éloignés des ori-
fices génitaux qui s'ouvrent au sommet du sternite 6.
Nous décelons entre ces deux genres de nombreuses affinités, non reconnues par les carcinolo-
gistes antérieurs. Parmi les traits communs : la cavité sterno-abdominale profonde, atteignant tout
juste la suture 4/5 (continue) et que remplit complètement l'étroit abdomen ; l'appareil d'accrochage
fonctionnel, composé d'un crochet placé très latéralement et très bas, tout près de la suture 5/6, ainsi
que d'une fossette sous-abdominale bien formée. Par ailleurs, l'abdomen se coapte parfaitement avec
les bords de la cavité sterno-abdominale.
Chez ces deux genres apparentés, la cavité sterno-abdominale est modérément excavée, fermée
en avant et normalement coaptée avec l'abdomen. La pointe du telson dépasse tout juste la suture
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 137
CANCRIDAE
PORTUNIDAE
Chez les P o r t u n i d a e , les sutures thoraciques 4 / 5 , 5/6 e t 6/7 sont interrompues médialement,
p a r exemple chez Carcinus Leach (pi. 13, fig. 1, 2), Portunus W e b e r , Ovalipes R a t h b u n , Scylla de H a a n
(pi. 13, fig. 4, 5), Podophthalmus L a m a r c k (pi. 13, fig. 7), etc. Le système d'accrochage est u n système
bouton-pression t y p i q u e .
Nous étudierons plus en détail le cas du genre Callinectes Stimpson (pi. 13, fig. 8), caractérisé par une
cavité sterno-abdominale très large à la base mais extrêmement étroite à partir du sternite 7 et se terminant,
•ur le sternite 4. L'abdomen, avec son telson pointu, présente la même conformation que la cavité mais il ne rem-
plit pas toujours complètement l'extrémité de celle-ci, au point que, chez certaines espèces à pléopodes sexuels
allongés, l'apex de ces appendices n'est pas recouvert par l'abdomen et que leur dépassement devient visible.
Les crochets, saillant non loin de la suture 5/6 et resserrés dans l'étroite rainure sterno-abdominale, s'accrochent
aux deux fossettes creusées ventralement dans les angles latéro-postérieurs de l'avant-dernier segment abdo-
minal, extrêmement allongé. La coaptation cavité-abdomen est parfaite. L'appareil d'accrochage offre sen-
siblement la même disposition chez toutes les espèces du genre Callinectes (cf. WILLIAMS, 1974a, fig. 18, 19).
Chez les femelles, l'appareil d'accrochage persiste à peu près tel quel, t a n t que l'abdomen demeure trian-
gulaire, donc peu modifié : ainsi, chez une femelle de Callinectes sapidus Rathbun de 107 mm de large, le dis-
positif est encore fonctionnel (pi. 24, fig. 1, 2). Lorsque l'abdomen s'élargit, au point d'occuper la plus grande
largeur du plastron et lorsque n'existe plus de coaptation avec la cavité sternale, crochets et fossettes dispa-
raissent. Il est cependant certainement des cas de femelles pubères où persiste un vestige du crochet sur le
sternite 5, comme nous l'avons vu chez de nombreux Crabes.
Dans le genre Callinectes Stimpson, la mue de puberté serait la dernière et, chez les animaux impubères,
l'abdomen adhère à la paroi sternale comme cela existe chez les Leucosiidae.
MAJIDAE
L'appareil d'accrochage, d u t y p e bouton-pression, est bien fonctionnel. Les crochets sont par-
fois très d i s t a n t s l ' u n de l ' a u t r e dans la v a s t e cavité sterno-abdominale, mais l'écart est t o u t aussi
138 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
g r a n d entre les d e u x fossettes, situées à la face inférieure d ' u n large sixième segment a b d o m i n a l . La
c o a p t a t i o n se réalise donc p a r f a i t e m e n t : cf. Maja L a m a r c k (pi. 16, fig. 1, 2), Pisa Leach (pi. 16, fig. 4),
Eurynolambrus H. Milne E d w a r d s et Lucas (pi. 16, fig. 8).
Dans le genre Leurocyclus R a t h b u n ( = Salacia H. Milne E d w a r d s et Lucas) (pi. 16, fig. 5),
à cavité sterno-abdominale e x t r ê m e m e n t élargie, les crochets se t r o u v e n t j u s t e à la limite de celle-ci
et de la p a r t i e plane du plastron : l'accrochage s'effectue sans difficulté grâce à des fossettes sous-abdo-
minales très écartées.
Dans le genre Oregonia D a n a , à vaste cavité sterno-abdominale et à pléopodes divergents dans
leur partie distale, les crochets sont aussi fort écartés, à m i - h a u t e u r sur le sternite 5, et v i e n n e n t
coiffer les d e u x fossettes situées assez loin l'une de l'autre, dans les angles latéro-postérieurs du sixième
segment abdominal, qui est très étalé t r a n s v e r s a l e m e n t .
Chez les Majidae, la place du crochet à la surface du sternite 5 varie selon les genres. P a r exemple,
dans le genre Chlorinoides Haswell, n o t a m m e n t Chlorinoides barunai Serène (pi. 16, fig. 7), le crochet,
très aigu, se t r o u v e presque sur la suture 4 / 5 , à l'endroit où elle s'incurve vers le bas p o u r confluer
vers la suture 5/6 ; sur lui vient se plaquer une fossette profonde (pi. 23, fig. 11), placée à m i - h a u t e u r
du sixième segment de l ' a b d o m e n et bien visible extérieurement. Le système d'accrochage semble
persister chez la femelle après la m u e de p u b e r t é : ainsi, chez Chlorinoides longispinus de H a a n (pi. 17,
fig. 5), une femelle de 30,5 X 24 m m , sans d o u t e pubère, possède un crochet placé très l a t é r a l e m e n t
sur le plastron ; une fossette vestigiale est présente à la face inférieure du sixième segment a b d o m i n a l .
Chez beaucoup de Majidae, la cavité sterno-abdominale est surmontée dans sa partie antérieure d'un
bourrelet, parfois extrêmement saillant, caréné dans certains cas, ce qui a pour effet d'assurer une clôture
plus complète vers l'avant : Eurynolambrus (pi. 16, fig. 8), Maja (pi. 16, fig. 1, 2), Pisa (pi. 16, fig. 4), Chlo-
rinoides (pi. 16, fig. 7 ; pi. 17, fig. 5).
Dans certains genres, la cavité sternale est également délimitée sur les côtés : par exemple chez Chlo-
rinoides barunai (pi. 16, fig. 7), la lisière de la cavité est longée par plusieurs petites crêtes, ce qui aménage un
logement encore mieux délimité à l'abdomen.
PARTHENOPIDAE
PARTHENOXYSTOMATA
Chez les Calappidae, la cavité sterno-abdominale, profonde, est plus longue q u e l ' a b d o m e n mais
est bien coaptée p a r ses bords avec le pléon.
Dans les genres Calappa W e b e r (pi. 14, fig. 1, 2), Mursia Desmarest, etc., les crochets placés
très h a u t (près de la s u t u r e 4/5) et très l a t é r a l e m e n t sur le sternite 5, s'accrochent efficacement a u x
fossettes correspondantes. Même chez u n e femelle sans d o u t e pubère de Calappa granulata (Linné)
de 54 X 70 m m , à large a b d o m e n et longs pléopodes sétifères, les crochets persistent, presque en cor-
respondance avec les angles latéro-postérieurs du sixième segment abdominal, t a n d i s que les vulves
s'ouvrent l a r g e m e n t j u s t e sous la suture 5/6 (pi. 24, fig. 3).
L'accrochage se fait p a r le dispositif t y p i q u e dans le genre Matuta W e b e r (pi. 14, fig. 4, 5),
chez lequel l ' a b d o m e n remplit complètement la cavité sterno-abdominale.
Rappelons que, dans le genre Orithyia Fabricius (pi. 14, fig. 7, 8), il n'y a pas d'appareil bouton-pres-
sion, absence certainement liée à l'extrême brièveté (supposée) de l'abdomen (voir n° 2).
Chez les Dorippidae char, emend. (cf. G O R D O N , 1963), caractérisés p a r les d e u x dernières paires
de p a t t e s ambulatoires en position dorsale, la cavité sterno-abdominale est bien creusée. Dans le genre
Dorippe W e b e r (fig. 28), l ' a b d o m e n mâle s'insère dans u n espace triangulaire avec les bords duquel
il se coapte é t r o i t e m e n t ; le telson, c e p e n d a n t , ne remplit pas t o t a l e m e n t en a v a n t la cavité sternale.
La suture 4 / 5 , i n t e r r o m p u e médialement, est visible en entier.
L'appareil d'accrochage, fonctionnel, se compose d'une paire de crochets, situés sur le bord
de la cavité, dans la concavité prononcée que forme à cet endroit la s u t u r e 5/6, et d ' u n e paire de fos-
settes placées dans les angles latéro-postérieurs du sixième segment abdominal. Le crochet se développe
donc n o r m a l e m e n t , c'est-à-dire sur le sternite 5, mais se t r o u v e refoulé assez loin puisqu'il se loge d a n s
le bas de la sinuosité de la s u t u r e 5/6. KOLLMANN (1937, p . 64, fig. 68) fait erreur q u a n d il indique chez
Dorippe u n crochet « situé au niveau de la troisième paire d'appendices » et lorsqu'il le fait dépendre,
sur sa figure, du sternite 6.
Chez les Dorippe femelles pubères (pi. 25, fig. 8, 9), une large cavité sternale est présente, mais seule-
ment dans la partie arrière du plastron. Le large abdomen repose sur une zone lisse et glabre, formée par les
sternites 8, 7 et par la moitié postérieure du sternite 6, ce dernier étant divisé par une crête disposée oblique-
ment. En avant, sur le sternite 5, une étroite zone est délimitée par deux saillies entre lesquelles s'engage le
telson. Ce dernier empiète légèrement sur le sternite 4 : le sixième segment abdominal vient donc buter sur
les deux saillies, qui forment une sorte de cran d'arrêt. L'abdomen est donc bien coapté avec cette cavité, où
l'ensemble de la ponte est bien protégé. Le crochet de l'appareil d'accrochage persiste dans la même sinuosité
que celle existant chez le mâle et se trouve placé presque à la même hauteur que la vulve. Un vestige de fossette
semble présent à la face interne du sixième segment abdominal, mais le dispositif n'est certainement plus fonc-
tionnel chez les femelles pubères.
Enfin, le genre Carpilius Leach, avec ses trois espèces (fig. 21B ; pi. 10, fig. 1, 2, 5), d o n t le
plastron sternal est p a r c o u r u de sutures continues, possède u n système du t y p e bouton-pression. Il
est possible q u e les espèces fossiles a p p a r t e n a n t à cette sous-famille, du genre f Palaeocarpilius A. Milne
E d w a r d s (pi. 10, fig. 8, 9) ou f Ocalina R a t h b u n (pi. 10, fig. 7), aient disposé de ce m ê m e appareil.
FIG. 34. — Plastron sternal mâle dans le genre Trichia de Haan (A-D) et le genre Calvactaea Ward (E). L'apex des pli çj
est logé dans une rainure et dépasse de l'abdomen. Tous les spécimens ont été dénudés. L'ornementation de l'abdo-
men n'a pas été figurée.
A, Trichia horiii (Miyaké), <J 56,4 x 76 mm (état sec), Japon, île Yoron, SAKAI det. et leg. (MP) (x 1,2).
B, Trichia sakaii (Balss), <J 29 X 32 mm, Nhatrang Bay, SERÈNE det. (MP) (x 2,8).
C, Trichia dromiaeformis de Haan, g 43 X 48,7 mm (état sec), Japon, Kii Minabe, SAKAI det. et leg. (MP) (x 1,8) : les
nodules sont émoussés.
D, Trichia imajimai (Takeda et Miyaké), $ 24,3 X 27,3 mm, Japon, Sagami Bay, SAKAI det. (coll. T. SAKAI) ( X 3,8).
E, Calvactaea tumida Ward, paratype, $ 11 x 13,6 mm, New South Wales, Port Jackson (AM-P10632) (x 6,5).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
142 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRAGHYOURES
La plupart des Ocypodidae sont dépourvus d'appareil d'accrochage : ainsi, le genre Ocypode
Weber et la plupart des Uca Leach (à l'exception de quelques espèces, voir n° 12) ne boutonnent pas
leur abdomen. Mais, dans le genre Macrophthalmus Desmarest, un bouton-pression existe chez certaines
espèces, est absent chez d'autres. De même, dans le genre Dotilla Stimpson, un bouton-pression est
présent chez certaines espèces, mais ne semble pas fonctionnel chez d'autres. Chez les Camptandrii-
nae, sous-famille qu'il faut compter parmi les Ocypodidae (cf. SERÈNE, 1974), un bouton-pression accro-
che l'abdomen dans les genres Paracleistostoma de Man (pi. 26, fîg. 4, 5), Tylodiplax de Man et, sans
doute, chez d'autres représentants (voir n° 11).
Dans la sous-famille des Grapsinae, il existe un système bouton-pression tout à fait typique
et fonctionnel. Un bon exemple est fourni par Grapsus tenuicrustatus (Herbst) (pi. 20, fig. 1, 2) : deux
crochets pointus près de la suture 5/6 ; deux profondes fossettes, limitées par un fort bourrelet antérieur,
à la face inférieure du sixième segment abdominal dans les angles latéro-postérieurs. L'appareil demeu-
rerait efficace durant toute la vie du Crabe mâle (HARTNOLL, 1965, p. 138).
Un dispositif à peu près pareillement conformé et tout aussi efficace existe chez Pachygrapsus
Randall (cf. les articles de PÉREZ, 1933a, 19336, et de VERNET-CORNUBERT, 1958, sur P. marmora-
tus), chez Goniopsis de Haan (dans ce genre, le crochet est plus éloigné de la suture 5/6), chez Geo-
grapsus Stimpson (crochet, dont l'extrémité est cornée, presque sur la suture 5/6), chez Planes Leach
(crochet à peu de distance de la suture 5/6, comme chez Grapsus) et chez Metopograpsus H. Milne
Edwards (un crochet plus gros que dans les genres précédents, à peu de distance de la suture 5/6 ; corré-
lativement, une fossette plus développée).
HARTNOLL (1965, p. 135, 136) signale que chez Pachygrapsus transversus (Gibbes) et P. gracilis
(de Saussure), l'appareil d'accrochage est fonctionnel quelle que soit la taille du mâle considéré. PÉREZ
(1933a ; 19336) et VERNET-CORNUBERT (1958) ont bien étudié les caractères sexuels de Pachygrapsus
marmoratus (Fabricius) : les crochets thoraciques apparaissent dès les premiers stades de la vie post-
larvaire du mâle ; chez la femelle, l'appareil d'accrochage régresse au fur et à mesure que l'abdomen
prend une forme ogivale.
Les Varuninae, sous-famille composée de très nombreux genres (nous n'avons pas pu vérifier
chez tous la conformation exacte de l'appareil d'accrochage), possèdent généralement un système
bouton-pression. Ainsi, chez Varuna litterata (Fabricius) (pi. 20, fig. 5) : une paire de crochets à peu
près à mi-hauteur sur le sternite 5 ; une paire de fossettes, limitées par un épais bourrelet antérieur,
à la face inférieure du sixième segment abdominal.
Un appareil analogue existe dans les genres Brachynotus de Haan (petit crochet, plus près de
la suture 4/5 ; bourrelet épais, plus marqué que la fossette elle-même) ; Pyxidognathus A. Milne Edwards
(crochet au voisinage de la suture 4/5) ; Tetragrapsus Rathbun (crochets menus, très écartés ; fossettes
peu marquées) ; Ptychognathus Stimpson (crochets et fossettes peu développés).
Chez Cyrtograpsus Dana, dont les gros pléopodes 1 couvrent le sternite 5, l'appareil bouton-
pression a disparu (à vérifier chez de petits spécimens).
Dans le genre Eriocheir de Haan, bien connu par son invasion du réseau fluvial européen sous
la forme d'E. sinensis (H. Milne Edwards), espèce de grande taille, les crochets sont relativement très
petits par rapport aux dimensions de l'animal (pi. 23, fig. 1). Ce sont deux granules symétriques, per-
dus dans une touffe de soies et situés pas très loin de la suture 4/5 ; ils sont visibles juste au-dessus des
énormes pléopodes sexuels, qui occupent en épaisseur une large place et ne paraissent pas gêner l'appli-
cation stricte de l'abdomen contre la paroi sternale. Les fossettes ne semblent pas avoir une forme
complémentaire. Le dispositif n'est pas vraiment efficace, tout au moins chez les exemplaires de grande
taille.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 143
Dans ses travaux sur la biologie d'Eriocheir sinensis en France, HOESTLANDT (1940 ; 1948) a étudié l'évo-
lution post-larvaire de l'accrochage de l'abdomen chez le mâle et la femelle. Nos conclusions sont les mêmes.
Chez le mâle, l'appareil est « normalement » développé (l'abdomen se détache avec un déclic) jusqu'à une taille
ne dépassant pas 20 mm de large ; au-delà de cette taille, bien que les éléments soient encore présents, l'accro-
chage ne se fait plus. Chez la femelle mesurant plus de 12 mm de large, le système d'accrochage n'est plus effi-
cace : c'est donc à une taille bien inférieure à celle où se produit la mue de puberté que se décroche l'abdomen.
Chez les Sesarminae, l'appareil bouton-pression n'est pas présent dans tous les genres. Il y a
toujours une profonde cavité sterno-abdominale : le telson se t r o u v e bloqué à l ' e x t r é m i t é de celle-ci,
t r o n q u é e et délimitée p a r une forte crête.
Dans le genre Sesarma Say s.L, l'appareil bouton-pression n'est pas constant. Il n'est pas pos-
sible de passer en revue les innombrables espèces de Sesarma s.l. (plus d'une centaine). Nous donne-
rons seulement quelques exemples.
Crochet et fossette sont présents chez le mâle de certaines espèces et l'ensemble fonctionne
j u s q u ' à une certaine taille. Au-delà de certaines dimensions du corps, le crochet et la fossette devien-
nent vestigiaux et l'accrochage est impossible. E n outre, il semble q u e l'existence du crochet soit liée
à la taille du premier pléopode mâle. Si le pllç£ est court, c'est-à-dire ne recouvre pas la partie antérieure
du sternite 5, le crochet p e u t se développer. Il faudrait é v i d e m m e n t vérifier si, chez toutes les Sesarma
à p l i courts, il existe u n crochet sur le sternite 5, ce qui t e n d r a i t à prouver que ces d e u x caractères
sont corrélés. La réduction ou l'élimination des deux éléments, sternal et abdominal, à une certaine
étape de la croissance devrait être également étudiée.
Sesarma huzardi (Desmarest) montre un petit crochet pointu et une fossette correspondante. Le tout
est bien conformé et fonctionne parfaitement jusqu'à une certaine taille, c'est-à-dire jusqu'à 10 X 12 mm envi-
ron ; au-delà, l'accrochage ne se fait plus. Chez S. huzardi, les pléopodes sexuels sont assez courts et n'occupent
pas toute la longueur du sternite 5.
Chez Sesarma ricordi H. Milne Edwards, dont nous n'avons examiné que des spécimens mâles de grande
taille, un très petit crochet se trouve sur le sternite 5, couvert par les pli seulement dans sa partie postérieure :
l'accrochage n'est pourtant pas efficace. HARTNOLL (1965, p . 133), qui a examiné un important matériel de
cette espèce, indique que, chez les individus de taille inférieure à 7 mm, le mécanisme d'accrochage fonctionne
normalement ; chez les mâles de taille plus élevée, les crochets ne se sont pas accrus comme le reste du corps
et ils deviennent vestigiaux.
De même, Sesarma mederi H. Milne Edwards, dont les p l i sont relativement courts comme chez S.
huzardi, possède près de la suture 4/5 un minuscule crochet, invisible sous l'épaisse pilosité ; il y a bien un bour-
relet dans les angles latéro-postérieurs du sixième segment de l'abdomen, mais nous ne parvenons pas à accoler
le pléon au sternum. Le seul spécimen (mâle) que nous ayons examiné mesure 44 mm de large ; il est probable
que, à une taille inférieure, le dispositif était fonctionnel.
Chez S. taeniolata White, l'apex des très larges p l i ne parvient qu'à mi-hauteur du sternite 5 : un cro-
chet, petit mais aigu, fait saillie dans une touffe de soies, et une fossette menue est bien délimitée par un
bourrelet dans les angles latéro-postérieurs du sixième segment abdominal. L'appareil fonctionne sans doute
chez les mâles de petite taille mais devient inefficace chez les grands individus.
En revanche, chez S. guttatum A. Milne Edwards, S. reticulatum Say, S. meinerti de Man, S. hematocheir
de Haan, S. curacaoense de Man, 5. maculatum de Man, 5. plicatum Latreille, S. dehaani A. Milne Edwards,
•S. smithi H. Milne Edwards, où les pléopodes sont longs et remontent sur toute la hauteur du sternite 5, il n'y
a pas de place pour un crochet : c'est ainsi que l'on pourrait expliquer, dans ces cas précis, l'absence de dispo-
sitif d'accrochage.
Le groupe de Sesarma dépourvues de système d'accrochage entre, en fait, dans notre catégorie
n° 11 où sont rassemblés les Crabes chez lesquels le dispositif est vestigial ou a disparu.
A p p a r t i e n n e n t également à cette catégorie n° 11 quelques autres genres de Sesarminae : Cyclo-
grapsus, Metaplax, Hélice et Aratus, mais il faudrait contrôler t o u t e s les espèces.
D a n s le genre Cyclograpsus H . Milne E d w a r d s , le crochet est absent, aussi bien chez C. punc-
tatus H . Milne E d w a r d s , doté de longs pléopodes 1 c o u v r a n t le sternite 5, que chez C. integer H . Milne
E d w a r d s , à pléopodes 1 t r è s courts, laissant inoccupé t o u t le sternite 5.
Dans le genre Metaplax H . Milne E d w a r d s , il n ' y a pas de crochets sur le sternite 5 : les pléo-
podes 1 des trois espèces q u e nous avons examinées c o u v r e n t la t o t a l i t é ou les trois-quarts d u sternite 5.
144 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Le genre Hélice de Haan, tout au moins chez les espèces que nous avons examinées, ne possède
pas de crochets sur le sternite 5 : les pléopodes 1 sont plutôt longs et leur apex occupe en grande partie
le sternite 5 ; par ailleurs, comme l'abdomen est allongé, le sixième segment abdominal est placé très
antérieurement sur le plastron. Les dispositions sont telles que l'absence de l'appareil d'accrochage
ne surprend guère.
Dans le genre Aratus H. Milne Edwards, représenté par l'unique espèce, A. pisoni H. Milne
Edwards, qui vit parmi les arbres de la mangrove dont elle mange les feuilles, l'appareil d'accrochage
de l'abdomen a complètement disparu. HARTNOLL (1965, p. 145) suppose que la forme de l'abdomen,
très élargi, en quelque sorte féminisé chez le mâle, pourrait entrer en compte dans la disparition du
système de fixation du pléon.
Il sera intéressant de revenir sur le cas des Sesarminae pour voir dans quelle mesure la taille des pléo-
podes sexuels 1 influe sur la présence du dispositif d'accrochage (notamment dans le genre Sesarma) et, éga-
lement, de déterminer si la place atteinte par le sixième segment abdominal sur le plastron sternal joue un rôle.
La croissance des éléments de l'appareil d'accrochage au cours des mues est aussi un facteur important, comme
nous l'avons vu chez les mâles du genre Sesarma s.l. Une analyse de la coaptation abdomen-sternum chez tous
les genres de Sesarminae et chez toutes les espèces est nécessaire.
Dans la sous-famille des Plagusiinae, c'est un système bouton-pression très puissant qui fixe
l'abdomen au sternum thoracique. Nous n'avons pas vérifié sa présence chez toutes les espèces mais
il est probable que l'appareil d'accrochage est constant dans les deux genres qui composent ce groupe :
Plagusia Latreille et Percnon Gistel. Prenons comme exemple Plagusia glabra Dana où les énormes
pléopodes 1 mâles n'empêchent pas l'application de l'abdomen contre le plastron (pi. 18, fig. 9) : une
grosse saillie en partie cornée est située au-dessus de la suture 5/6 ; une fossette profonde, limitée par
un bourrelet épais, est creusée dans les angles latéro-postérieurs du sixième segment abdominal. Chez
la femelle ovigère de la même espèce (pi. 18, fig. 10, 11), dont l'abdomen largement ovalaire protège
l'ensemble de la ponte, la saillie persiste et se trouve juste au-dessus de la grosse vulve, d'apparence
tripartite. Chez P. immaculata Lamarck, c'est presque toute la saillie qui est cornée. Chez P. squamosa
(Herbst), la protubérance du sternite 5 offre une partie supérieure cornée très développée.
Dans le genre Percnon, comme dans le genre Plagusia, le crochet a tendance à devenir corné.
Chez P. planissimum (Herbst), le crochet consiste en une grosse protubérance, surmontée d'un tuber-
cule corné. Chez P. guinotae Crosnier, le crochet s'étend obliquement sur le sternite 5 et porte à son
sommet un tubercule jaunâtre. Il semble que la disposition soit similaire chez P. abbreviatum (Dana).
Chez P. affine (H. Milne Edwards) (pi. 23, fig. 2 : $ de 26 X 35 mm), toute la partie postérieure du
sternite 5 située sur les flancs de la cavité sterno-abdominale est saillante : dessus, se trouve comme
surajoutée une lunule cornée jaunâtre, parfaitement délimitée ; à la face inférieure de l'abdomen, l'angle
latéro-postérieur du sixième segment montre une zone blanchâtre légèrement calcifiée, creusée en
son milieu d'une dépression (pi. 23, fig. 3).
Nous noterons, seulement à titre indicatif, que les Potamidae (Crabes ayant complètement
quitté le domaine marin pour devenir terrestres et d'eau douce, caractérisés notamment par un déve-
loppement direct) ont une cavité sterno-abdominale excavée et un système bouton-pression tout à
fait typique et fonctionnel : crochet sur le sternite 5, fossette à la face inférieure du sixième segment
abdominal (pi. 23, fig. 4). Une étude du plastron sternal et de l'appareil d'accrochage de l'abdomen
reste à faire chez les nombreux genres et espèces qui composent ce vaste ensemble.
PALICIDAE ( = CYMOPOLIIDAE)
Chez Palicus Philippi (fig. 31), la cavité sterno-abdominale est très large, profonde, et s'allonge
chez le mâle jusqu'à la pointe du telson. L'appareil bouton-pression consiste en une paire de saillies,
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 145
pointues ou arrondies, placées juste sous la suture 4/5 et à sa terminaison interne ; très écartées l'une
de l'autre, elles sont coiffées par deux fossettes situées dans la partie basale du sixième segment abdo-
minal, qui est très élargie.
En décrivant le plastron des Palicidae, nous avons indiqué chez les femelles matures (pi. 24,fig.9) des
cas de persistance du crochet sous forme d'un bourrelet, qui se trouve alors à peu de distance des vulves ouver-
tes dans la partie antérieure du plastron. Les Palicidae développent chez les femelles pubères une cavité incu-
batrice qui couvre la plus grande partie du plastron, sauf le pourtour et la partie située en avant des chélipèdes.
Les exopodites lamelleux des trois dernières paires de pléopodes se disposent sur les bords de la cavité et assu-
rent une protection à la ponte.
Les Crabes de cette famille, chez lesquels la dernière paire de pattes ambulatoires a disparu
(fig. 32), possèdent un appareil bouton-pression typique : crochet sur le sternite 5 et fossette à la face
interne du sixième segment abdominal. L'abdomen tient fermement accroché au plastron sternal.
Une singularité des Hexapodidae mâles est la présence de longs pléopodes qui sortent de la cavité
sterno-abdominale médiane et reposent dans des prolongements, obliques, de celle-ci. Une abondante
pilosité recouvre ces tranchées sternales ainsi que l'extrémité des pléopodes laissée à nu (fig. 33A,
33B, 33F). Chez une femelle d'Hexapus sexpes (Fabricius) s.l. de 18 mm de large (pi. 24, fig. 6), les
crochets sont bien visibles au-dessus des vulves et encore fonctionnels.
Chez les Leucosiidae Ebaliinae (sensu BALSS, 1957), la cavité sterno-abdominale, profondé-
ment excavée et de forme triangulaire, s'allonge presque jusqu'à la pointe antérieure du plastron.
L'abdomen, lui-même très étendu, la remplit complètement. C'est le cas du genre Ebalia Leach où,
en l'absence d'appareil d'accrochage, il y a simple adhérence de l'abdomen avec la paroi de la cavité.
Chez la femelle, la pointe du plastron et celle du telson s'engagent sous les endopodites des mxp3 :
l'abdomen se trouve comme verrouillé. Par ailleurs, le pourtour de l'abdomen semble adhérer, au moins
partiellement, au rebord sternal : nous avons constaté ce phénomène chez Ebalia tuberosa Pennant.
Dans le genre Lithadia Bell (pi. 15, fig. 5, 6), la cavité sternale, qui s'avance jusqu'au niveau
des pattes-mâchoires, est encore plus profonde : l'abdomen mâle s'enfonce dans une véritable rainure.
Les pléopodes sont bien protégés malgré l'absence de dispositif de fixation, car leur extrémité distale
est logée dans une gouttière située tout au fond de la cavité sterno-abdominale.
Chez les Cryptocneminae, le rebord sinueux de l'abdomen mâle correspond à des sinuosités
complémentaires du bord de la cavité sternale : il existe, au niveau de chaque segment abdominal, une
rigoureuse coaptation qui, malgré l'absence d'appareil spécial d'accrochage, maintient le pléon en place.
IO
146 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
En ce qui concerne la disposition chez la femelle, il est facile de faire la distinction entre la femelle
prépubérale, qui a un abdomen plat, et la femelle postpubérale dont l'abdomen est profondément
modifié. Chez certains genres, l'abdomen de la femelle postpubérale est en forme de calotte bombée,
largement discoïde, s'avançant parfois très près de la base des mxp3, le telson pénétrant parfois sous
les deux ventaux que forment les endopodites des maxillipèdes externes. La totalité du plastron est
recouverte, à l'exception d'une étroite bande sur son pourtour, constituée par les épisternites thora-
ciques relevés verticalement. Une sorte de muraille épisternale circulaire sertit les bords latéraux de
l'abdomen femelle. Le telson s'insère dans une encoche creusée médialement dans le bord antérieur
du sternum thoracique. Par exemple, chez Nucia tuberculosa A. Milne Edwards (pi. 25, fig. 12, 13),
l'abdomen femelle, dont les segments 3-6 sont soudés, acquiert la forme d'un couvercle muni d'un rebord
qui pénètre, comme dans une boîte, à l'intérieur de la cavité sternale, extrêmement profonde, de forme
arrondie et limitée par un bord saillant, abondamment sétifère.
Ainsi, chez la femelle, se réalise une rigoureuse coaptation entre le contour extérieur de l'abdo-
men et le bord du plastron sternal, coaptation qui aboutit à la création d'une véritable cavité incu-
batrice pouvant, semble-t-il, contenir toute la ponte.
Donc, l'abdomen forme un couvercle mobile mais bien emboîtant (Nucia), ou bien paraît adhé-
rer par ses bords à la paroi sternale. Ce dernier processus, à savoir la tendance à la soudure des par-
ties correspondantes, apparaît comme un perfectionnement ultime de la coaptation. Pourquoi pas
une gêne, puisque la conséquence est une fermeture totale de la ponte, sans eau ni oxygène ? Mais
DRACH (1955) a découvert l'existence d'un canal branchio-sternal particulier qui assure l'oxygénation
et le renouvellement de l'eau à l'intérieur de la cavité incubatrice close. Cette disposition n'existe
pas chez les Leucosiidae les plus primitifs, qui ne développent pas une large cavité incubatrice.
DRACH (ibid.) a montré que, chez les Leucosiidae, les femelles passaient en une seule mue de la forme
à abdomen plat à la forme à abdomen bombé, accompagné d'une muraille épisternale. Cette mue, dite de puberté,
serait la dernière dans la croissance des Leucosiidae.
Les genres Iphiculus Adams et White et Pariphiculus Alcock (pi. 15, fig. 8-10), Philyrinae (sensu
BALSS, 1957, p. 1614) qui ne semblent pas posséder d'appareil d'accrochage quelconque, auraient
mieux leur place dans cette rubrique, avec les Ebaliinae et les Cryptocneminae, que dans la suivante
avec les autres Philyrinae et les Leucosiinae.
Chez la plupart des Leucosiidae Philyrinae (sensu BALSS, 1957), la coaptation rigoureuse entre
les bords de la cavité sterno-abdominale et ceux de l'abdomen s'accompagne d'un appareil de réten-
tion. L'abdomen mâle, très étroit, triangulaire et allongé, s'incruste dans une cavité de même forme,
se terminant parfois à la pointe du plastron. Les pléopodes, serrés l'un contre l'autre au fond de la
gouttière sternale, logent leur apex dans une rainure.
En plus de l'adhérence abdomen-sternum, souvent si forte qu'il est difficile de soulever l'abdo-
men sans le briser, on observe un appareil de rétention spécial au niveau du sternite 5 : près de la suture
4/5, juste sur le rebord de la cavité, se trouve une paire de saillies, assez mal délimitées, que vient
coiffer une paire de fossettes à la base du sixième segment abdominal. Il ne s'agit plus ici d'un véri-
table fermoir à pression.
Chez Ilia nucleus (Linné) (pi. 15, fig. 7), la saillie est peu proéminente mais la fossette, située
dans l'angle latéro-postérieur du sixième segment abdominal, est bien nette, arrondie et limitée par
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 147
un bourrelet ; elle n'est visible extérieurement que par une convexité du bord abdominal à ce niveau.
Chez Philyra elegans Gravier, la fossette est creusée dans l'épaisseur même de la tranche de
l'abdomen, à la limite des segments 6 et 5 ; cet emplacement est marqué par une encoche accusée.
Chez cette dernière espèce, la cavité sternale n'est pas remplie en avant de l'abdomen, qui est plus
court mais toute sa partie antérieure (située sur le sternite 4) se soulève en un rebord serti de granules,
surplombant les deux derniers segments abdominaux.
Chez les femelles impubères, il n'y a pas d'appareil de rétention mais l'adhérence entre l'abdo-
men et la cavité est si intime que l'on détériore l'abdomen en essayant de le détacher.
Chez les femelles pubères, l'abdomen, devenu énorme et discoïde, s'encastre dans une cavité
incubatrice extrêmement profonde, tout comme chez les Ebaliinae décrits précédemment.
Examinons maintenant le cas de deux autres genres attribués aux Philyrinae (cf. BALSS, 1957,
p. 1614, 1615).
Chez Iphiculus Alcock, il ne semble pas qu'il existe chez le mâle un appareil de rétention ; en
revanche, le rebord de la cavité sternale offre des sinuosités sur lesquelles viennent se mouler des sinuo-
sités complémentaires du bord de l'abdomen.
Chez Pariphiculus Adams et White, plus précisément chez P. mariannae (Herklots), dont nous
n'avons vu qu'une grande femelle de 34 X 31 mm, sans doute pubère (pi. 15, fig. 8-10), les segments
abdominaux sont tous libres et la cavité incubatrice, bien qu'assez développée, n'a pas les caractéris-
tiques leucosiennes (pas de forme orbiculaire), ainsi que DRACH (1955) l'a déjà mentionné. Cette dis-
position plus primitive ne nous étonne pas, car Iphiculus et Pariphiculus montrent un ensemble de
caractères archaïques. Ces deux genres sont à la racine des Leucosiidae ; leur place systématique devra
être révisée avec soin. En ce qui concerne l'appareil d'accrochage (si son absence est confirmée sur
d'autres spécimens), ils appartiennent en fait à la catégorie précédente (n° 6), avec les Ebaliinae et les
Cryptocneminae.
Chez les Leucosiinae, plus précisément dans le genre Leucosia Weber, la cavité sterno-abdomi-
nale (pi. 15, fig. 1, 2) est très profonde, assez élargie et atteint presque l'avant du sternum thoracique.
L'abdomen mâle, dont plusieurs segments sont soudés, s'insère exactement dans la cavité qui lui est
réservée. En outre, un appareil de rétention assure le ferme accrochage du pléon à la paroi sternale ;
sur le sternite 5, juste à l'endroit où la suture 4/5 pénètre dans la cavité abdominale, une sorte d'éperon
fait saillie de façon plus ou moins aiguë selon les espèces. La partie correspondante sur le pléon consiste
en une sorte de fossette creusée sur la tranche du bord abdominal, à la base du sixième segment, com-
plétée par une encoche marquée à la limite des sixième et cinquième segments, et bien visible dorsalement
(pi. 15, fig. 3).
Les Leucosiidae montrent, par la diversité de leur disposition concernant la cavité sterno-abdominale
et le mécanisme d'accrochage de l'abdomen, un aspect supplémentaire de leur plasticité évolutive.
Dans le système endophragmal de Leucosia longifrons de Haan (pi. 15, fig. 4), espèce où la sail-
lie de rétention est très développée, l'endosternite 4/5 (auquel se relie l'endosternite 5/6) se soulève
en une sorte d'éperon pointu, dont l'emplacement semble correspondre à celui de l'éperon sternal
d'accrochage. Nous nous demandons si l'existence de cette expansion endophragmale n'est pas liée
à la formation de l'éperon externe servant à fixer l'abdomen.
Les pléopodes 1, épais et torsadés (pi. 15, fig. 3), se placent contre la paroi latérale de la cavité
sterno-abdominale et offrent une concavité à l'endroit de la protubérance : il y a donc une coapta-
tion entre les appendices sexuels et l'appareil d'accrochage.
Chez les Leucosiinae femelles, comme chez les Ebaliinae, la cavité incubatrice atteint le maxi-
mum de perfectionnement : muraille épisternale, forme discoïde de l'abdomen, protection totale de
la ponte (pi. 25, fig. 10, 11 : Leucosia longifrons de Haan).
148 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
RETROPLUMIDAE
Nous créons une catégorie particulière pour la famille des Retroplumidae car ces Crabes pos-
sèdent, à notre avis, un appareil de rétention spécial. Mais cela devra être confirmé par l'examen de
nombreux spécimens et de plusieurs espèces, car nous n'avons observé qu'un seul individu et, qui
plus est, une femelle de cette famille, Retropluma sp. Par bonheur, il doit s'agir d'une femelle impu-
bère, c'est-à-dire à abdomen encore du type mâle, triangulaire, et qui possède, semble-t-il, un appareil
d'accrochage pas ou peu modifié.
Sur le plastron, très élargi (fig. 30C, 30F), est creusée une profonde cavité sterno-abdominale que ne
remplit pas complètement l'abdomen, une étroite rainure antérieure prolongeant la cavité presque jusqu'à
la pointe de l'écusson sternal. Cette rainure, où s'engage l'extrémité des longs pléopodes sétifères de la femelle,
n'a pas été signalée chez le mâle x des Retroplumidae. L'abdomen offre une base large, qui occupe tout l'espace
entre les coxae des p5, qui sont atrophiées et rapprochées de l'axe sagittal médian, en position dorsale (fig. 30D).
Sur le sternite 5, au bord de la cavité sterno-abdominale, se trouve une saillie surmontée d'une
encoche, dans laquelle se termine la suture 4/5 (fig. 30C, 30E). Le sixième segment abdominal, de forme
très particulière et parcouru par une crête transversale, porte sur sa tranche une sorte de fossette,
un peu en retrait de l'angle latéro-postérieur, et, au-dessus, un processus triangulaire qui vient se loger
dans l'encoche sternale. La coaptation, en quelque sorte double (saillie -f~ encoche sur le sternum,
fossette + processus triangulaire sur le bord de l'abdomen), est parfaite.
Chez le mâle, la disposition paraît être la même si l'on regarde la figure de Retropluma notopus (Alcock)
(Illustr. « Irwest. », pi. 15, fig. 2b) reproduite ici (fig. 30F), celle de R. plumosa Tesch (1918a, pi. 2, fig. la) et
celle de R. planiforma Kensley (1969, fig. 3b). Le système d'accrochage des Retroplumidae n'a été décrit par
aucun carcinologiste. TESCH (loc. cit., p. 32) écrit seulement à propos de Retropluma plumosa : « the 6th seg-
ment, as in R. notopus and R. dentata, bears a crescentic ridge near the anterior margin, which ridge projects
at either side into a sharp prominence ».
Le genre Pinnoteres Latreille, plus précisément P. pisum (Linné), et le genre Ostracoteres H. Milne
Edwards, plus précisément 0. tridacnae (Rùppell), possèdent chez le mâle une profonde cavité sterno-
-abdominale, qui porte sur deux somites successifs deux paires de protubérances. La première dépend
du sternite 5 (comme chez les Brachyoures à bouton-pression typique) et proémine fortement, juste
au-dessous de la suture 4/5 ; à cette protubérance correspond, sur le bord de l'abdomen, à la limite
1. Les premiers pléopodes sexuels mâles des Retroplumidae sont courts et demeurent complètement recouverts
par l'abdomen. Un mâle de Retropluma, que nous avons sous les y e u x après la rédaction de ce travail, nous montre qu'il
existe, en a v a n t sur le plastron sternal, une rainure analogue à celle de la femelle. Il existe une coaptation très étroite
e n t r e la cavité sterno-abdominale et l'abdomen ; l'appareil de rétention se présente sensiblement comme chez la femelle
impubère décrite et figurée ici.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 149
HYMENOSOMATIDAE
dernier « segment », e t e n partie mobiles ; la forme de ce dernier segment et la position des fossettes
r e n d e n t plausible l'hypothèse des segments 6 + 7 fusionnés.
Le développement larvaire, étudié par BOSCHI et al. (1969) chez Halicarcinus planatus en Argentine,
montre une réduction de l'abdomen chez les zoés (loc. cit., fig. 1) et chez Je stade appelé mégalope par ces auteurs,
mais qui correspond plutôt à un jeune stade Crabe (reproduit ici fig. 30B) : l'abdomen semble n'avoir que 6
segments.
Dans la diagnose du genre Rhynchoplax Stimpson char, emend., SAKAI (1938a, p . 197) signale un abdo-
men composé de six segments, par suite de la fusion du sixième segment et du telson. En revanche, chez Neo-
rhynchoplax Sakai, le même auteur (ibid., p. 200) observe la fusion des segments abdominaux 3-4-5. Nous
n'avons pas examiné ces genres : il serait intéressant de savoir où sont situées les fossettes sous-abdominales.
Chez tous les genres d'Hymenosomatidae, l'étude des stades larvaires se révélera certainement très utile
pour obtenir des indices sur les affinités de la famille et, de façon plus particulière, pour assister à l'apparition
des divers caractères, notamment ceux de l'abdomen.
Nous avions d'abord pensé que, chez les Ocypodinae, le dispositif de fixation de l'abdomen avait dis-
paru et était remplacé par un autre système, musculaire ou autre. Or, nous avons trouvé chez certains Uca
un mécanisme différent de tout ce que nous avons vu jusqu'à présent et qui semble bien correspondre à. un
dispositif de maintien de l'abdomen contre le sternum thoracique. Nous l'avons principalement observé chez
les Uca du sous-genre Minuca créé par BOTT en 1954 (voir n° 12).
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 151
Tous les Grapsinae (Grapsus tenuicrustatus : pi. 20, fig. 1, 2) et tous les Plagusiinae (Plagusia
glabra : pi. 18, fig. 9, 10 ; Percnon affine : pi. 23, fig. 2, 3) possèdent, à notre connaissance, un dispo-
sitif fonctionnel chez les mâles durant toute leur vie et chez les femelles tant qu'elles sont immatures.
La perte de l'appareil d'accrochage est un bon indice chez les femelles que la mue de puberté est atteinte,
parfois peu marquée chez ces Crabes.
La plupart des Varuninae sont équipés d'un système bouton-pression (voir n° 5), mais le genre
Cyrtograpsus Dana, par exemple, en semble dépourvu : l'apex des pléopodes 1 couvre le sternite 5
et il n'y a pas de place pour un crochet.
En revanche, les mâles de certaines Varuninae, dont le genre Eriocheir de Haan (cf. supra,
n° 5, et pi. 23, fig. 1), et de nombreux Sesarminae disposent jusqu'à une certaine taille d'un système
bouton-pression permettant l'accrochage, qui devient par la suite vestigial et inefficace (genre Sesarma
152 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
s. 1., pro parte). Certains Sesarminae en sont complètement dépourvus durant toute leur vie (genres
Cyclograpsus, Metaplax, Aratus, Hélice : liste non exhaustive). Chez les Sesarma, où l'appareil devient
non efficace à une certaine taille, il se produit chez les mâles le même phénomène que chez les femelles
qui, systématiquement, n'ont plus un appareil d'accrochage efficace après la mue de puberté, seulement
parfois des éléments vestigiaux.
Les Gecarcinidae, Crabes terrestres, possèdent un large plastron, creusé d'une profonde cavité
sternale, délimitée en avant par un bord cristiforme. L'abdomen mâle s'insère parfaitement dans cette
cavité et le telson bute contre la crête terminale.
Il n'existe un appareil spécial de fixation que dans les genres Gecarcinus Leach, Epigrapsus
Heller et Gecarcoidea H. Milne Edwards (nous n'avons pas examiné le genre Discoplax A. Milne Edwards).
Chez ces Crabes nous avons observé une paire de protubérances plus ou moins saillantes, parfois obli-
ques, disposées sur le sternite 5 et recouvertes de soies.
La partie qui, sur le sixième segment abdominal, correspondrait à ces saillies devrait se situer
dans la moitié postérieure et ne pas occuper, comme d'ordinaire, le bord de l'abdomen, dont la lar-
geur, à ce niveau, dépasse l'écart qui sépare les crochets. En fait, nous n'avons pas vu les fossettes habi-
tuelles, ni pu procéder nous-même à l'accrochage. Le dispositif ne paraît guère fonctionnel (c'est pour-
quoi les Gecarcinidae pourraient entrer dans la catégorie n° 4, aux côtés de Thia residua). Tous les
Gecarcinus examinés sont dans ce cas : G. ruricola (Linné), G. weileri (Sendler). Chez G. planatus Stimp-
son (pi. 19, fig. 11), la paire de saillies sternales, obliques, est particulièrement saillante et, pourtant,
rien ne semble lui correspondre à la face inférieure du sixième segment de l'abdomen (pi. 23, fig. 10).
Il serait souhaitable de vérifier ces informations sur des individus de toutes tailles.
Le genre Epigrapsus Heller, représenté par des espèces de petite taille, offre des saillies sternales
assez développées. Extérieurement, sur le bord de l'abdomen, moins élargi à ce niveau que chez Gecar-
cinus, on décèle une légère convexité ; néanmoins, il ne semble pas qu'il y ait de fossettes typiques à
la face inférieure du sixième segment.
Le genre Gecarcoidea H. Milne Edwards, comme les Gecarcinidae précédents, offre une crête
incurvée qui termine en avant la profonde cavité sternale. Une grosse protubérance, surmontée d'un
tubercule (ce dernier point à vérifier), sort de part et d'autre sur le sternite 5, dans la cavité. Nous
nous demandons si un modelage quelconque se réalise avec la face inférieure de l'abdomen, car aucune
fossette, délimitée par un bourrelet, n'est visible. Somme toute, il n'est pas étonnant de ne trouver
absolument aucun appareil de fixation chez d'autres Gecarcinidae.
Le genre Cardisoma Latreille, aussi bien C. carnifex (Herbst), C. hirtipes Dana, C. guanhumi
Latreille que C. rotundum (Quoy et Gaimard), ne possède qu'une touffe de soies (analogues à celles qui
longent la lisière de la cavité sternale) à l'emplacement des protubérances présentes chez Gecarcinus.
Chez Cardisoma, la cavité sternale est disposée comme dans le genre Gecarcinus, avec une crête ter-
minale, en avant du telson.
Le genre Ucides Rathbun ( = Œdipleura1 Ortmann), représenté par de très grosses espèces,
ne possède aucun appareil d'accrochage spécial. Mais l'abdomen s'emboîte parfaitement dans la cavité
sternale ; notamment, la partie postérieure du sixième segment et le telson, très réduit, s'insèrent et
s'encastrent dans un rétrécissement marqué de l'extrémité de la cavité, délimitée latéralement par un
bord épais et poilu, le tout « verrouillant » presque l'abdomen.
Chez ces Crabes très spécialisés, profondément modifiés par leur mode de vie et dont nous avons
longuement décrit le sternum thoracique (fig. 29), il n'y a pas de cavité sternale bien délimitée : seu-
lement une déclivité qui, du pourtour, gagne le centre, mais sans rebord net, tout au moins latéralement ;
antérieurement, une crête sétifère marque l'emplacement de la partie distale de l'abdomen ; au milieu,
une dépression un peu plus accusée. L'abdomen repose sur la partie presque plane du plastron, toute
la région antérieure de celui-ci étant en contrebas. Le premier segment abdominal est comme « enchâssé »
entre les deux sternites 8 bien développés, qui offrent une assez vaste portion exposée entre les coxae
des p5. Les bords du deuxième segment sont coaptés avec les bords correspondants du sternum, qui
forment une sorte d'épaulement (fig. 29C). Les segments suivants, tous libres, vont en s'élargissant
et forment une lame large et foliacée qui ne se coapte pas avec le plastron. Le telson, réduit, vient
buter contre la crête qui partage transversalement le sternite 4.
Il n'y a aucun système d'accrochage. L'abdomen est très mobile, quoique toujours en position
de repli contre le sternum ; des soies abondantes tout autour de l'abdomen constituent une semi-pro-
tection.
La disposition est similaire chez la femelle, le dimorphisme sexuel étant — rappelons-le — peu
marqué dans ce genre. En effet, tel qu'il se présente chez le mâle, l'abdomen paraît assez large pour
recouvrir la ponte.
Les habitudes alimentaires des Mictyridae, qui pendant de longs moments filtrent de grandes quantités
de sable pour en extraire des particules organiques, font que l'intestin est toujours gonflé de sable, à la face
inférieure de l'abdomen. Une application étroite de l'abdomen contre la surface sternale ne serait-elle pas
gênante ? Par ailleurs, la défécation (bien qu'elle ne nécessite sans doute pas le décrochage de l'abdomen dans
le cas où il est fermement fixé par un système quelconque) est certainement abondante et fréquente chez les
Mictyridae ; l'abdomen complètement libre contribue sans doute à la faciliter.
OCYPODINAE (pro parte) : SOUS-GENRE Minuca DU GENRE Uca LEACH, AINSI QUE QUELQUES AUTRES
ESPÈCES D ' t / c a
Alors qu'un grand nombre à'Uca ne possèdent aucun appareil d'accrochage (voir n° 11), cer-
taines espèces ont développé un système de rétention de l'abdomen, unique chez les Brachyoures par
sa forme et sa topographie.
La crête, en arc de cercle, qui, souvent, marque la partie antérieure de la cavité sterno-abdomi-
nale, s'interrompt, de part et d'autre, sur le bord de cette dernière : entre autres, chez Uca tangeri
(Eydoux) (pi. 18, fig. 1) et Uca vocans vocans (Linné). Mais, dans certains cas, la crête pénètre dans la
cavité sternale : il y a alors, à la surface du sternite 4, sur les flancs de la dépression sternale, deux
petites crêtes symétriques, transversales, parfois même incurvées vers le haut à leur extrémité interne.
Lorsque le telson se rabat en s'enfonçant profondément, sa partie basale est maintenue par le cran
d'arrêt que constituent les deux crêtes.
Nous avons observé cette disposition particulière chez plusieurs espèces, qui, pour la plupart,
appartiennent au sous-genre Minuca Bott, 1954. La subdivision du grand genre Uca en de très nom-
breux sous-genres par BOTT (1954 ; 1973) se base principalement sur la forme du front et la morpholo-
gie des pléopodes sexuels. Aucune allusion n'est faite à propos de la forme de la crête distale de la cavité
sternale ni d'un quelconque dispositif de rétention du telson x.
Le dispositif de cran d'arrêt existe chez tous les Uca (Minuca) reconnus par BOTT que nous
avons pu examiner : à savoir Uca (Minuca) mordax (Smith), typique du sous-genre, U. (M.) thayeri
ihayeri Rathbun, U. (M.) festae Nobili, U. (M.) stenodactylus (H. Milne Edwards et Lucas), U. (M.)
1. Dans son ouvrage monumental sur le genre Uca, CRÂNE (1975, p. 154) n'a pas utilisé cette caractéristique du
sous-genre Minuca ; du reste, cet auteur ne décrit pas le plastron sternal, même lors de la création de nouvelles catégories
taxonomiques.
154 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
— — Atelecyclinae Atelecyclus
Erimacrus, Telmessus
Trachycarcinus
Belliidae (pro parte) Corystoides, Acanthocyclus,
Heterozius
Cancridae Cancer, Perimela
Portunidae Tous
Majidae Tous
1. Ces dernières espèces appartiennent au sous-genre Celuca, créé par CRÂNE (1975, p. 211) : il conviendra de véri-
fier si toutes les espèces de cette catégorie possèdent un dispositif de rétention analogue à celui du sous-genre Minuca.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 155
Parthenopidae Tous
Dorippidae Dorippe, Ethusa
Calappidae (pro parte) Calappinae Tous
Matutinae Matuta
Parthenoxystomata (cf. GUINOT, 1966-1967) Osachila, Hepatus, Hepa-
tella, Actaeomorpha, Ae-
thra
Xanthidae Xanthinae Tous
Actaeinae TOUS
Trichiinae TOUS (cf. GUINOT, 1976)
Carpiliinae Carpilius
Polydectinae Polydectus, Lybia
Platyxanthinae Platyxanthus, Pelaeus, Ho-
malaspis
Menippinae Tous
Pilumninae TOUS
Trapeziinae Tous
Panopeinae Tous
Potamidae Tous (à vérifier)
Ocypodidae (pro parte) Macrophthalminae Macrophthalmus (pro parte)
Scopimerinae Dotilla (pro parte)
Camptandriinae Paracleistost ma, Tylodiplax
Grapsidae Grapsinae Grapsus, Pachygrapsus,
Geograpsus, Metograpsus,
Goniopsis
Varuninae (pro parte) Varuna, Brachynotus, Te-
tragrapsus, Eriocheir (jus-
qu'à une certaine taille)
Sesarminae (pro parte) Sesarma (pro parte et jus-
qu'à une certaine taille)
Plagusiinae Plagusia, Percnon
Palicidae Palicus
Hexapodidae Hexapus s.l.
6. CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE PROFONDÉMENT EXCVVÉE ; PAS D'APPAREIL D'ACCROCHAGE SPÉCIAL MAIS
COAPTATION, VOIRE « ADHERENCE », DE L ' A B D O M E N AVEC LES BORDS DE LA CAVITÉ
Leucosiidae (pro parte) Ebaliinae Ebalia, Lithadia
Nucia
— Cryptocneminae Cryptocnemus
— Philyrinae (pro parte) Iphiculus, Pariphiculus
7. CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE PROFONDÉMENT EXCAVÉE ET ÉTROITEMENT COAPTÉE AVEC LES BORDS DE L'ABDO-
MEN (ADHÉRENCE) ; APPAREIL DE RÉTENTION D'UN TYPE SPÉCIAL
Leucosiidae (pro parte) Philyrinae (pro parte) Philyra, Ilia
— Leucosiinae Leucosia
8. CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE EXCAVÉE ; APPAREIL DE RÉTENTION D'UN TYPE SPÉCIAL (SAILLIE + ENCOCHE
SUR LE STERNITE 5 ; ANGLES LATÉRO-POSTÉRIEURS DU SIXIÈME SEGMENT ABDOMINAL DE FORME PAR-
TICULIERE)
Retroplumidae Retropluma
9. CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE PROFONDÉMENT EXCAVÉE ; DOUBLE APPAREIL D'ACCROCHAGE (UNE PAIRE
DE GROSSES PROTUBÉRANCES SUR LE STERNITE 5 ET UNE PAIRE DE SAILLIES PLUS PETITES SUR LE STER-
NITE 4)
Pinnoteridae (pro parte) Pinnoteres, Ostracoteres,
Tritodynamea ; chez Pin-
nixa, un dispositif simple,
sur le sternite 5 seulement
156 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Il faudrait étudier des populations entières pour connaître le pourcentage de cas « anormaux »,
d'accidents. Au cours de nos études systématiques nous avons rencontré peu d'exemples de Crabes
où le dispositif présente un défaut dans l'une ou l'autre de ses parties. Nous citerons le cas d'un Ate-
lecyclus rotundatus (Olivi), mâle de 34 X 35,5 mm, par ailleurs bien conformé : les deux crochets sont
situés trop latéralement sur le sternite 5 et également un peu trop en avant pour que les fossettes, nor-
malement creusées dans les angles latéro-postérieurs du sixième segment abdominal, puissent venir
les coiffer (pi. 23, fig. 9). Une croissance allométrique est à l'origine de ce décalage. Un spécimen à
dispositif fonctionnel est figuré pi. 9, fig. 4, 5.
Il existe aussi des cas de crochets développés d'un seul côté. Cela peut être un accident. Mais
on peut raisonnablement penser que l'absence de l'un de ces crochets se manifeste plus fréquemment
dans les groupes de Crabes où le dispositif n'existe pas chez tous les représentants (genres et espèces)
et montre une tendance à disparaître au cours de la croissance. Par exemple, chez Eriocheir sinensis
(II. Milne Edwards), où le crochet est minuscule et la fossette oblitérée, le crochet peut manquer d'un
côté (pi. 23, fig. 1).
Nous avons vu que dans le genre Bellia H. Milne Edwards, chez les grands spécimens mâles,
il n'y avait pas d'accrochage par suite de la brièveté de l'abdomen : il faudrait vérifier s'il en est de
môme à une taille inférieure. La non-correspondance, tout au moins chez Bellia picta H. Milne Edwards,
est peut-être fonction de la taille de l'animal considéré.
Il est possible qu'à une taille devenue très grande il y ait des modifications anarchiques, par
suite d'un défaut dans la croissance relative sternum-abdomen. C'est le cas d'un Dairoides kusei de
très grande taille (55 X 71 mm) où les crochets sont externes par rapport aux fossettes, l'abdomen
étant trop étroit (cf. fig. 27A) ; chez un spécimen plus petit, de 59 mm de large, appartenant au même
échantillon, crochets et fossettes sont face à face. Il n'est pas étonnant que chez des individus âgés,
ayant accompli un grand nombre de mues, la coaptation perde, accidentellement, de sa perfection.
Typiquement, l'appareil de maintien de l'abdomen existe chez les mâles durant toute leur vie
et chez les femelles seulement jusqu'à la mue de puberté. Mais nous avons rencontré le cas du genre
Sesarma Say s.l. où l'appareil est facultatif. Chez certaines Sesarma, l'appareil est absent quelle que
soit la taille du mâle envisagé. Il semblerait que ces espèces soient nanties de pléopodes sexuels 1 longs
qui couvrent tout le sternite 5, donc la portion sternale où normalement se développe le crochet.
En revanche, chez d'autres Sesarma, le crochet et la fossette ne sont présents que chez les mâles
de petite taille ; ils deviennent vestigiaux après une certaine mue. Ces espèces semblent caractérisées
par un pli court qui laisse à nu une partie du sternite 5. Chez ces mâles à dispositif devenant inefficace
au-delà d'une taille donnée, il se passe en définitive le même phénomène que chez les femelles.
Eriocheir sinensis (H. Milne Edwards) possède un appareil d'accrochage de l'abdomen fonc-
tionnel jusqu'à une certaine taille seulement : chez le mâle ne dépassant pas 20 mm de large et chez
la femelle ne mesurant pas plus de 12 mm de large (HOESTLANDT, 1940 ; 1948). Le mâle décroche donc
son abdomen à une certaine époque, assez précoce, de sa vie ; la femelle le décroche bien avant la mue
de puberté.
Il faudrait fixer à quelle mue, pour chaque espèce, se réduit le système d'accrochage chez le mâle.
Mentionnons un autre exemple : celui des Gecarcinidae où toutes les espèces connues d'un genre
ont un dispositif sternal d'accrochage et où toutes les espèces de tel autre genre en sont dépourvues.
Il faut toutefois noter que, même chez les espèces dotées de protubérances sternales, le dispositif n'est
guère ou pas du tout fonctionnel car — au moins sur le matériel que nous avons vu — les fossettes
correspondantes sont rudimentaires ou absentes. Il serait souhaitable de vérifier ces observations
sur des spécimens mâles de petite taille.
DÉMEUSY et VERNET-CORNUBERT (1955) définissent, chez Carcinus maenas (Linné), la mue de puberté
comme étant celle où se produit le premier accouplement et notent que, seul, le décrochage de l'abdomen coïn-
cide de façon péremptoire avec la première copulation : le décrochage de l'adbomen est l'indice capital pour
situer la mue de puberté.
HARTNOLL (1965, p. 144) pense que la disparition de l'appareil d'accrochage chez la femelle fournit un
excellent indice que la mue de puberté est atteinte : cela est d'autant plus valable pour les Crabes Grapsoïdes
étudiés par cet auteur, chez lesquels cette mue ne s'accompagne pas toujours de changements importants dans
la morphologie et n'est pas spécialement marquée.
Les recherches de PÉREZ (1933a ; 19336) et de VERNET-CORNUBERT (1958) chez Pachygrapsus marmo-
ratus (Fabricius) nous apprennent que les petites femelles juvéniles présentent un appareil d'accrochage ana-
logue à celui des mâles ; puis, cet appareil régresse progressivement au cours des différentes mues que vont
effectuer les femelles ; les boutons thoraciques persistent, atrophiés, non fonctionnels ; brusquement, à une mue
qui les fait passer à la forme adulte, ovigère, l'appareil disparaît complètement.
Chez Eriocheir sinensis (H. Milne Edwards), les caractères sexuels de la femelle se différencient bien
avant la mue de puberté et il y a dissociation des caractères de la puberté ; ainsi, le décrochage de l'abdomen
se produit à une très petite taille, à environ 12 mm de large (HOESTLANDT, 1940 ; 1948).
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 159
Une femelle ovigère de Glyptoxanthus angolensis (Brito Capello), de 23,4 X 34 m m (pi. 24, fig. 4,
5), possède une paire de crochets encore bien arrondis et saillants, cachés p a r l ' a b o n d a n t e masse d'oeufs.
Chez u n e femelle d'Hexapus sexpes (Fabricius) s.L, à a b d o m e n élargi et pléopodes lamelleux,
des crochets déformés persistent sur le sternite 5 au-dessus de larges vulves ; des fossettes sont à l ' é t a t
vestigial sur le sixième segment : l'accrochage ne p e u t s'effectuer (pi. 24, fig. 6).
Dans la plupart des cas, le crochet ne se conserve pas tel quel et devient vestigial. Ainsi, chez Atelecy-
clus Leach, deux faibles crochets persistent à la base du sternite 5, non loin des vulves qui s'ouvrent au sommet
du sternite 6.
Dans d'autres cas, le crochet se transforme en une saillie de forme aberrante. Ainsi, chez Plagusia glabra
Dana, dont le mâle porte une paire de crochets gros et cornés (pi. 18, fig. 9), la femelle ovigère (pi. 18,fig.10,
11) montre une suture 5/6 proéminente, avec une énorme expansion qui touche presque la vulve ; il n'y a pas
de fossette à la face inférieure du large abdomen.
Chez d'autres espèces, le crochet sternal se transforme en bourrelet chez les femelles pubères. C'est par
exemple le cas de Bellia picta H. Milne Edwards, où une femelle ovigère offre un bourrelet corné sur la suture
5/6, juste au-dessus de la grosse vulve (fig. 39C).
Ces quelques exemples de crochets persistant, de façon plus ou moins modifiée, chez des femelles
a y a n t a t t e i n t une pleine m a t u r i t é sexuelle, doivent être c e p e n d a n t assez peu r é p a n d u s . E n règle générale,
les deux éléments de c o a p t a t i o n t e n d e n t à disparaître c o m p l è t e m e n t : p a r exemple, Dacryopilumnus
eremita Nobili (pi. 25, fig. 7) où les crochets o n t c o m p l è t e m e n t disparu au-dessus des énormes vulves.
On sait que chez les Brachyoures, à p a r t i r d'une certaine taille, l ' a b d o m e n des femelles acquiert
une grande largeur q u i c o n t r a s t e avec l'étroitesse de l ' a b d o m e n mâle. Le s t e r n u m thoracique subit
également des modifications a u cours de la croissance de la femelle et il constitue, lui aussi, u n caractère
sexuel i m p o r t a n t . De façon générale, chez le mâle c'est seulement dans la région médiane que le plas-
t r o n sternal est creusé d'une gouttière longitudinale, r e l a t i v e m e n t étroite, où se logent les deux paires
de pléopodes sexuels. S u r cette gouttière se r a b a t l ' a b d o m e n , sensiblement de m ê m e forme et m ê m e
taille que cette dernière, donc le plus souvent peu large et q u i est, dans la p l u p a r t des cas, m a i n t e n u
fixé à la paroi sternale p a r u n système d'accrochage.
Chez la femelle i m m a t u r e de p e t i t e taille, l'aspect est grosso modo celui d u mâle. A u n e certaine
é t a p e de la croissance, l ' a b d o m e n de la femelle commence à s'accroître, beaucoup plus q u e dans le
sexe mâle. L ' a b d o m e n femelle s'accroît proportionnellement beaucoup plus vite q u e les dimensions
du corps.
La croissance allométrique, en particulier celle des organes sexuels, a été largement étudiée chez les
Brachyoures, principalement par PÉREZ (1929a ; 19296 ; 1933a ; 1936) ; TEISSIER (1928 ; 1933a ; 19336 ; 1934a ;
19346 ; 1935a ; 19356 ; 1936a ; 19366 ; 1936c ; 1937a ; 19376 ; 1938 ; 1948 ; 1955) ; HUXLEY (1932 ; 1936 ; 1950) ;
DRACH (1933 ; 1934; 1936 ; 1939) ; H U X L E Y et TEISSIER (1936) ; GUILLAUME, THIBAUD et TEISSIER (1963).
160 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Nous avons vu précédemment que nombre de Leucosiidae étaient dotés d'une cavité incubatrice encore
plus perfectionnée. La cavité sterno-abdominale s'est très profondément creusée ; l'abdomen, dont les seg-
ments 3 à 6 se sont soudés, forme une calotte sphérique et bombée. Cette dernière vient au contact du pour-
tour sternal, qui se soulève parfois en une sorte de muraille (muraille épisternale), et les deux parties se joignent
si intimement qu'il se produit un début de soudure ; l'adhérence est telle que l'observateur ne peut détacher
l'abdomen sans le briser. Dans d'autres genres, l'abdomen forme un couvercle muni d'un rebord qui entre
comme dans une boîte à l'intérieur de la cavité, dont le bord cilié constitue une protection. Découvert par
DRACH (1955), le canal spécial qui met la cavité en communication avec la chambre branchiale permet d'expli-
quer, sur le plan physiologique, la possibilité de la fermeture complète de la cavité incubatrice.
Le dimorphisme sexuel de l ' a b d o m e n est peu i m p o r t a n t chez les espèces primitives de Crabes.
Nous avons souligné combien il était réduit chez les genres à cavité sterno-abdominale absente ou rudi-
mentaire. Dans ce cas, la croissance allométrique de l ' a b d o m e n femelle est, p a r r a p p o r t au reste du
corps, faiblement m a j o r a n t e .
E n ce qui concerne les formes plus évoluées, chez la femelle, l ' a b d o m e n m o n t r e , p a r r a p p o r t
au reste du corps, une croissance allométrique fortement m a j o r a n t e p e n d a n t la phase de p r é p u b e r t é ,
un accroissement i m p o r t a n t à la m u e de p u b e r t é , et une allométrie seulement faiblement m a j o r a n t e
après la p u b e r t é ( q u a n d la m u e de p u b e r t é n'est pas la dernière) : l ' a b d o m e n devient b e a u c o u p plus
grand que chez le mâle. La différence dans le t a u x de croissance entre a b d o m e n mâle et a b d o m e n femelle
prend alors t o u t e sa signification. On p e u t m e t t r e en liaison le fort accroissement de l ' a b d o m e n femelle
avec la fonction qu'il assure : la protection de la p o n t e . La croissance de l ' a b d o m e n femelle est con-
juguée avec celle du s t e r n u m . Il est facile d'imaginer q u ' u n e croissance disproportionnée p o u r r a i t
affecter l'efficacité du processus. Cependant, nous l'avons m e n t i o n n é , l ' a b d o m e n grandit considéra-
blement chez certains P i n n o t e r i d a e (par exemple chez Pinnixa W h i t e : pi. 24, fig. 7, 8), j u s q u ' à recou-
vrir t o u t e la face v e n t r a l e , y compris les y e u x (par exemple, dans le genre Fabia D a n a ) .
Plusieurs t r a v a u x ont été consacrés à la croissance relative de Pinnoteres pisum ( W I L L I A M S
et N E E D H A M , 1938) et, plus précisément, à la t r a n s f o r m a t i o n de l'abdomen chez la femelle ( N E E D H A M ,
1950). On connaît m a i n t e n a n t les centres de croissance p e n d a n t les périodes de croissance accélérée :
ce centre se situe d ' a b o r d dans le sixième segment, puis dans le telson, c'est-à-dire distalement. A u n
certain m o m e n t se p r o d u i t une limitation de la croissance car un accroissement du telson p o u r r a i t
gêner le m o u v e m e n t des pattes-mâchoires. Ainsi, chez certains Pinnoteridae (Pinnoteres pisum), la
croissance de l ' a b d o m e n se réduit, t a n d i s que chez d ' a u t r e s elle continue et il n ' y a pas de régression
(Fabia).
Chez Carcinus maenas, D A Y (1935 ; 1936) a m o n t r é que le centre de croissance se t r o u v a i t dans
le troisième segment a b d o m i n a l chez les Crabes non sexués ; à la m a t u r i t é , dans le sixième segment.
Au cours de la croissance de l'abdomen, les différences sexuelles a p p a r a î t r a i e n t d'abord dans le sixième
segment et ne se manifesteraient pas dans les segments p r o x i m a u x a v a n t la m a t u r i t é sexuelle. La
croissance du centre distal a u g m e n t e beaucoup à p a r t i r du m o m e n t où les différences t o u c h a n t les
appendices sexuels c o m m e n c e n t à se faire jour ; à la m a t u r i t é sexuelle, la croissance du segment six est
supérieure à celle de l'ensemble de l ' a b d o m e n : on p e u t m e t t r e en corrélation le gradient de croissance
de ce segment a b d o m i n a l et les phases du développement sexuel.
Le dimorphisme sexuel de l ' a b d o m e n t r a d u i t la différence de fonction des pléopodes sexuels
chez le mâle et la femelle. Les pléopodes mâles ne grandissent que dans certaines limites ; corrélati-
v e m e n t , la cavité sterno-abdominale qui les loge, ainsi que l ' a b d o m e n mâle qui les recouvre, m o n t r e n t
un t a u x de croissance b e a u c o u p moins élevé que chez la femelle. Le parallélisme de croissance qui
existe entre mâle et femelle disparaît, t o u t au moins p o u r des caractères particuliers, à une certaine
étape de la vie de l'individu. La croissance allométrique de l ' a b d o m e n femelle, j u s q u ' à la formation
d'une cavité incubatrice, est l'expression d'une a d a p t a t i o n . On p e u t la comparer à la croissance des
chélipèdes chez le mâle, qui, sur le plan adaptatif, est du m ê m e ordre. Le dimorphisme sexuel des pinces
entre mâles et femelles est une réponse a d a p t a t i v e à l'usage très i m p o r t a n t qu'en fait le mâle : n o t a m -
m e n t , c o m b a t , rites gestuels, m a i n t i e n de la femelle p e n d a n t la copulation. A considérer la croissance
privilégiée d'un organe, l'énorme pince des Uca mâles (hétérochélie e x t r ê m e m e n t accusée), qui sert
a u x contacts intraspécifiques et interspécifiques, est c o m p a r a b l e à la vaste cavité incubatrice d o n t
il
162 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
sont n a n t i s certains Crabes femelles (et, p a r m i eux, j u s t e m e n t les Uca, chez lesquels, toutefois, la t o t a -
lité de la p o n t e est loin d'être abritée).
Le m o d e de croissance de certains organes p o u r r a donc être utilisé au m ê m e t i t r e q u ' u n carac-
t è r e morphologique et la relation d'allométrie au cours des étapes de la croissance fournira u n indice
du stade évolutif.
On sait que la notion d'allométrie est très utile pour la comparaison des formes locales, des races. Les
différences dans la croissance des formes locales, à l'intérieur d'une même espèce (dimorphisme de taille), sont
le plus souvent l'expression de différences génétiques mais peuvent parfois être dues aux conditions d'envi-
ronnement qui existent dans divers points de l'aire de distribution. Il arrive donc que les adultes d'une même
taille aient des proportions très différentes ; l'existence d'un polymorphisme naturel nécessite une analyse
quantitative, biométrique, très fine (BOCQUET, 1953). DRACH (1934) a bien montré chez Carcinus maenas que,
lorsque les femelles approchent de leur maturité génitale, deux tailles d'abdomen sont possibles, selon que la
mue de puberté a eu lieu ou non. Pour un groupe de femelles de mêmes dimensions céphalothoraciques, « la
construction d'une courbe de fréquence relative à la largeur des somites abdominaux montre deux sommets
bien caractérisés » (loc. cit., p. 1939). L'existence de cette bimodalité caractérise ce que TEISSIER et DRACH
ont appelé « discontinuité » de croissance. L'étude des relations d'allométrie permet de définir avec plus de
précision les caractères distinctifs entre des formes étroitement apparentées.
Par exemple, aucun Corystoidea ne possède de cavité incubatrice ; bien au contraire, le dimorphisme
sexuel est souvent peu marqué.
Chez les Oxystomata, les familles les plus primitives, telles que les Calappidae, ont un abdomen peu
élargi chez la femelle pubère. Les Dorippidae offrent une semi-cavité incubatrice (cf. pi. 25, fig. 8, 9). En revan-
che, dans la famille des Leucoshdae, évoluée à maints égards, est présente une cavité incubatrice, peu déve-
loppée encore dans certains genres primitifs (Pariphiculus : pi. 15, fig. 8, 9) et parvenue à un maximum de déve-
loppement dans d'autres genres (Leucosia : pi. 25, fig. 10, 11).
De nombreux genres de Majidae ont une cavité incubatrice, par exemple : Maja, Macropodia, Pleista-
cantha.
Les Parthenopidae n'ont généralement pas un abdomen développé de façon très importante chez les
femelles, et la ponte déborde largement. Chez une Cryptopodia fornicata (Fabricius) de 38 X 60,5 mm (pi. 1,
fig. 4), le bouton-pression est encore présent dans ses deux parties mais non efficace ; en plus, deux encoches
intersegmentaires entre les segments abdominaux 6-5 et 5-4 correspondent à deux nodosités sternales, qui enca-
drent nettement le pléon.
Chez les Parthenoxystomata, l'abdomen femelle remonte assez en avant et il est bien encastré, la sur-
face lisse de la cavité sterno-abdominale contrastant avec les bords plus ou moins corrodés du sternum. Chez
Aethra scruposa (Linné), Osachila imperialis Sakai et 0 . japonica Sakai, le bord du sixième segment abdominal
de la femelle offre à mi-hauteur une concavité accentuée à laquelle correspond une saillie sternale. Chez Hepa-
tus, des proéminences sternales viennent en correspondance avec des encoches intersegmentaires entre les
segments abdominaux 6-5 et 5-4. Les femelles des Parthenoxystomata montrent donc des formes correspon-
dantes mais, au-delà d'une certaine taille lorsque les pléopodes s'épaississent, il ne peut plus y avoir coaptation ;
chez les femelles ovigères, la ponte déborde de part et d'autre.
Chez les Portunidae, l'abdomen des femelles s'accroît parfois beaucoup sous forme d'une lame large,
peu concave, et la ponte n'est que moyennement protégée.
Aucun genre de Xanthidae ne possède une cavité incubatrice comparable à celle des Majidae ou des Leuco-
siidae. L'abdomen femelle demeure assez étroit chez les formes primitives (Carpilius, Actumnus), s'élargit
chez d'autres, plus avancées. Ainsi, nous avons remarqué chez un certain nombre de Xanthidae la tendance
à la formation d'une cavité, petite mais bien close. Dans le genre Glyptoxanthus A. Milne Edwards, une assez
vaste partie du plastron sternal s'excave, perd son ornementation, se délimite par un bord net : une véritable
cavité est formée et, dessus, vient s'encastrer l'abdomen élargi. Chez la femelle pubère, les pléopodes lamelleux
et sétifères sont complètement enfermés. Le stade de véritable cavité incubatrice, avec toute la ponte protégée,
n'est pas atteint (pi. 24, fig. 4, 5) mais la tendance se manifeste très nettement.
De nombreuses familles de Crabes développent chez la femelle mature un très large abdomen : ce sont
notamment les Pinnoteridae (parfois à un stade extrêmement prononcé), les Ocypodidae, les Grapsidae, les
Gecarcinidae, les Palicidae.
Les Hymenosomatidae femelles (pi. 24, fig. 10) possèdent une cavité incubatrice parfaitement formée :
la surface sternale se décalcifie, jusqu'à n'être qu'une membrane, et se creuse profondément ; l'abdomen s'élar-
git au maximum. La ponte est complètement protégée.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 163
La présence d'une cavité incubatrice est un caractère apomorphe dont on ne peut sous-estimer
l'intérêt pour la taxonomie brachyourienne. En suivant la classification de BALSS (1957), on constate
immédiatement que la cavité incubatrice caractérise les groupes de Crabes évolués.
Chez les Brachyoures, la cavité creusée dans le sternum thoracique et qui reçoit l'abdomen,
abrite les pléopodes. Font exception à cette règle certaines formes que l'on incline actuellement à
séparer des vrais Crabes, c'est-à-dire les Raninoidea (Gymnopleura). En effet, presque tous les Rani-
nidae ont un abdomen dans le prolongement du corps dont, seuls, sont reployés les segments tout
à fait postérieurs. Les deux premiers tergites abdominaux, souvent élargis et bien calcifiés, ainsi que
plusieurs des suivants sont visibles dans une position dorsale de l'animal : il n'y a pas de véritable
cavité sterno-abdominale ; les longs pléopodes sexuels de la première paire et même ceux de la deuxième
paire sont en grande partie à découvert. Évidemment, chez ces Raninidae un appareil d'accrochage
de l'abdomen ne peut exister puisqu'il n'y a pas application du pléon contre la paroi sternale. C'est,
parmi les genres que nous connaissons, le cas de Ranina Lamarck, Raninoides H. Milne Edwards,
Ranilia H. Milne Edwards, Cyrtorhina Monod, Notosceles Bourne. Un reploiement un peu plus avancé
s'ébauche chez Cosmonotus Adams et White. Il faudrait voir la disposition chez Notopoides Henderson
et Symethis Weber.
Un genre de Raninidae, au moins, Lyreidus de Haan, se distingue : en effet, ne sont dorsaux
que les deux premiers segments abdominaux, tout le reste de l'abdomen se rabattant contre le mince
sternum. Un appareil d'accrochage (pi. 22, fîg. 6, 7) est présent et les pléopodes sont complètement
protégés sur toute leur longueur.
Chez les Brachyoures vrais, sauf aux stades les plus primitifs, se forme une véritable cavité
abdominale, dans laquelle se logent les pléopodes sexuels. Or, chez certains Crabes évolués, spéciali-
sés, une tendance se manifeste dans le sexe mâle : la sortie des pli hors de la cavité et, dans certains
cas, l'apparition de tranchées sternales particulières pour les contenir, qui représentent comme un
complément à la cavité sterno-abdominale longitudinale médiane. C'est ce que nous nous proposons
d'étudier maintenant.
Dans les premiers niveaux évolutifs des Brachyoures vrais, la paroi sternale thoracique est peu
excavée et aucun bord ne se délimite à sa surface : il n'y a pas une véritable différenciation destinée
à accueillir l'abdomen. Une simple déclivité, pas de pourtour marqué : c'est le cas par exemple des
genres Corystes (pi. 9, fig. 1), Pseudocorystes (fig. 20B). Quand la cavité commence à se former, comme
chez Nautilocorystes (fig. 20C), Peltarion (fig. 20D), Bellia, celle-ci n'est pas totalement close : la cavité
qui reçoit les segments abdominaux n'occupe que la partie postérieure du plastron, et son extrémité
antérieure ne se trouve pas recouverte par l'abdomen car ce dernier se présente comme une lame très
courte. Le système bouton-pression étant absent ou non fonctionnel, l'abdomen reste replié contre
le thorax sans qu'il y ait fixation. Les premiers pléopodes sexuels mâles des Crabes ainsi conformés
sont généralement courts, épais, parfois à apex sclérifié, garnis d'une faible ornementation, en résumé
peu vulnérables. A notre connaissance, peu de genres de Crabes offrent une telle disposition.
Chez la plupart des Crabes, la cavité sterno-abdominale est bien développée, souvent profonde,
délimitée par un rebord accusé et close de toutes parts. La surface lisse de la partie excavée contraste
avec la surface ornementée (granuleuse, corrodée, spinuleuse, etc.) de la partie plus ou moins plane du
plastron. Un appareil d'accrochage maintient l'abdomen du mâle et de la femelle impubère contre
le plastron et les pléopodes sont complètement enfermés à l'intérieur de la cavité.
En règle générale, on observe une correspondance rigoureuse entre la cavité sternale et l'abdo-
men. La cavité a les dimensions, la forme, la capacité, de l'abdomen ; sa croissance au cours des mues
suit celle de l'abdomen (pour la formation de la cavité incubatrice, voir p. 159-163).
164 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Souvent, la cavité se coapte, par sa tranche, avec les bords de l'abdomen : l'emboîtement des bords
sinueux de l'abdomen avec des ornements correspondants sur la lisière de la cavité est plus ou moins prononcé.
L'ensemble donne l'impression d'un modelage réciproque. Le bord de la cavité n'est marqué, souvent, que
par l'interruption de l'ornementation qui orne le reste du plastron ; mais, parfois, il est délimité par une ligne
granuleuse, par une rangée de crêtes (Chlorinoides barunai : pi. 16, fig. 7), par une frange sétifère, etc. Le sommet
de la cavité sternale est souvent entouré par une crête arquée : c'est le cas de nombreux Majidae (cf. pi. 16),
de Grapsidae (cf. pi. 20) et d'Ocypodidae (cf. pi. 18). Un certain nombre de dispositifs concourent ainsi à cir-
conscrire la cavité sternale.
Chez certaines espèces sont remarquables la correspondance entre cavité et abdomen, ainsi que l'arran-
gement des pléopodes dans l'espace qui leur est réservé. Par exemple, chez Callinectes (pi. 13, fig. 8), sur
un large plastron, les derniers segments extrêmement étroits de l'abdomen s'insèrent dans une mince rainure ;
les pléopodes sexuels sont serrés l'un contre l'autre, s'incurvent ou restent rectilignes sur toute leur étendue
et tiennent place dans l'étroite gouttière. En revanche, chez certains Majidae, les segments terminaux de l'abdo-
men sont considérablement élargis et trouvent un logement de taille similaire, agrandi avec la même ampli-
tude ; parallèlement, les pli s'incurvent vers l'extérieur et divergent fortement à leur extrémité, tout en demeu-
rant à l'intérieur de la cavité. Il existe une telle concordance, un tel ajustement, que l'ensemble plastron +
abdomen forme une surface régulière continuant la courbure du corps. Nous avons vu quel degré de coapta-
tion pouvaient atteindre les Leucosiidae, aussi bien chez le mâle que chez la femelle pubère.
La disposition rencontrée chez la majorité des Brachyoures laisse à penser que les pléopodes
sexuels t r o u v e n t u n abri dans la cavité sterno-abdominale bien close.
Il existe quelques cas où les pléopodes mâles 1 sont logés dans une cavité sterno-abdominale
profonde, recouverte p a r u n a b d o m e n « b o u t o n n é » p a r u n système bouton-pression et où, p o u r t a n t ,
ces appendices offrent une partie découverte. Ainsi, Paracleistostoma cristatum de Man (pi. 26, fig. 4,
5) possède u n cinquième segment a b d o m i n a l fortement concave sur ses bords : on aperçoit donc u n e
bonne portion des appendices sexuels. Chez Scopimera proxima K e m p (pi. 26, fig. 6), il y a u n tel r é t r é -
cissement au niveau du q u a t r i è m e segment a b d o m i n a l q u ' u n e large partie des pléopodes 1 est visible
de p a r t et d ' a u t r e .
H arrive, en outre, que la cavité, p o u r t a n t bien conformée, ne soit pas i n t e r r o m p u e p a r u n bord
antérieur, ne se t r o u v e pas fermée en a v a n t et se prolonge au-delà du telson p a r une dépression. C'est
le cas p a r exemple chez certains X a n t h i d a e (sensu B A L S S ) , OÙ la cavité se poursuit en a v a n t du telson
p a r une zone excavée, de contour p l u t ô t triangulaire, très n e t t e : genres Glyptoxanthus (fig. 23B),
Euxanthus (fig. 23A), etc. U n e disposition u n peu similaire caractérise les P a r t h e n o x y s t o m a t a (cf.
G U I N O T , 1966-1967 ; 1976). Il y a, en a v a n t du telson, une gouttière axiale lisse, creusée à la surface
d u sternite 4 : assez courte et losangique chez Aethra scutata Smith, profonde, lancéolée et sillonnée
l o n g i t u d i n a l e m e n t chez Osachila stimpsoni Studer, peu excavée mais allongée chez Osachila tuberosa
Stimpson, se prolongeant presque j u s q u ' à la pointe sternale chez Hepatus. La cavité ne se t e r m i n e
p a s là où se r a b a t le telson. Deux t y p e s d'explication p o u r r a i e n t être donnés : a) l ' a b d o m e n s'est rac-
courci par r a p p o r t à u n réceptacle initial ; b) cette disposition exprimerait, au contraire, une « préfi-
g u r a t i o n » de l'allongement de l ' a b d o m e n .
Chez de n o m b r e u x Leucosiidae, la cavité sterno-abdominale n'est pas délimitée p a r u n rebord
et se prolonge, j u s q u ' à la pointe antérieure du plastron et j u s q u ' e n t r e les m x p 3 chez les femelles. Chez
F I G . 35 A-E. — Trichiinae : cavité abdominale (abdomen enlevé) chez le mâle, sutures sternales et premier pléopode
sexuel in situ, dont l'apex, logé dans une rainure, déborde du telson. (La pilosité n'a pas été représentée).
A, Trichia sakaii (Balss), <J 29 X 32 mm, N h a t r a n g Bay, S E R È N E det. (MP) ( X 4,5). (Soies terminales du pli non figurées).
B, Trichia horiii (Miyaké), £ 31 X 41,5 mm, Western Australia, H a m b u r g S.W. Australia Exp., BALSS det. Zalasius
dromiaeformis de H a a n (ZMH) (X 2,8).
C, Banareia australis (Ward), paratype, çj 25 X 35 mm, Queensland, Lindeman Island (BM 1940.2.23.2) ( x 3,2).
D, Trichia imajimai (Takeda et Miyaké), £ 24,3 X 27,3 mm, Japon, Sagami Bay, S a k a i det. (coll. T. SAKAI) (X 3,6) :
le pli est cassé à son extrémité.
E , Calvactaea tumida (Ward), paratype, £ 11 X 13,6 mm, New South Wales, Port Jackson (AM-P10632) ( x 8).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALIÎ ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 1G5
St4
St5
b.p.
st6
o^4
St7
C D
166 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE D E S BRACHYOURES
le mâle, comme l'abdomen s'insère entre les flancs surélevés du plastron, la cavité demeure bien fer-
mée ; il arrive même que les pléopodes 1 soient logés dans une rainure supplémentaire creusée, de
part et d'autre, au fond de la cavité sternale (par exemple, Lithadia cariosa : pi. 15, fig. 6).
Dans le genre Daira (fig. 21C), on observe sur la paroi sternale, au-dessus du telson, comme
une empreinte ogivale, dans la continuité de l'abdomen : c'est comme si la cavité se prolongeait, sans
s'excaver, au-delà de l'abdomen.
Chez Dairoides (fig. 27A, A'), la cavité s'élargit en avant et un large espace lisse, seulement
sillonné transversalement, se trouve entre le telson et la zone ornementée, en forme de triangle, qui
remonte entre les chélipèdes.
Dans ces quelques cas concernant des familles différentes, la cavité sterno-abdominale n'est
donc pas délimitée par un bord antérieur ; cependant, les pléopodes sexuels ne semblent pas souffrir
d'une protection moindre.
Toutefois, il existe dans des groupes variés une tendance très surprenante des pléopodes de la
première paire : la tendance à déborder de la cavité sterno-abdominale, à en sortir, à quitter ce qui
semblait être leur abri indispensable.
La « sortie » hors de la cavité sterno-abdominale de l'apex des pli s'observe chez les Trichiinae,
Crabes xanthoïdes pour la plupart commensaux des Alcyonaires (cf. GUINOT, 1976). La cavité est
normalement développée, bien délimitée sur les côtés ; un bouton-pression très efficace fixe le sixième
segment abdominal au sternite 5. Mais, de part et d'autre du telson, chaque pléopode laisse émerger
sa région apicale : parfois seulement les soies terminales (Banareia serenei : fig. 26B ; B. australis : fig. 26D,
35C ; Trichia imajimai, fig. 34D, 35D), parfois une bonne partie de l'apex (Trichia sakaii : fig. 34B,
35A) ; ailleurs, ne dépasse que l'extrémité tout à fait distale (Trichia horiii : fig. 34A, 35B ; Cahactaea
tumida : fig. 34E, 35E ; Banareia palmeri : fig. 26E).
Une rainure, parfois très prononcée, creusée obliquement dans la paroi sternale, reçoit l'apex
plus ou moins effilé de l'appendice sexuel (fig. 34A-E, 35A-E) : c'est là une première protection. Par
ailleurs, tous ces Crabes portent une épaisse toison de soies plumeuses qui recouvre tout le corps et, en
particulier, la partie laissée à nu des pléopodes. Fait amusant, les carcinologistes n'ont pas remarqué
cette particularité des Trichia (= Zalasius) et des Banareia car, en débarrassant les spécimens de leur
pilosité pour les observer, ils ont coupé l'extrémité laissée à nu des pléopodes ; ayant ainsi tronqué
le pli, ces mêmes auteurs en ont donné des figures inexactes, avec apex tronqué, glabre, ne correspon-
dant nullement à la réalité (par exemple, TAKEDA et MIYAKÉ, 19686, fig. 2, pour Cahactaea tumida ;
1969&, fig. 2, a, b, pour Trichia imajimai).
Cette tendance du premier pléopode à sortir de la cavité abdominale apparaît comme une ano-
malie : c'est en effet la partie amincie, ornementée, donc particulièrement vulnérable, l'apex du pléo-
pode copulateur devant pénétrer dans la vulve de la femelle ou tout au moins déposer le sperme à son
entrée, qui va se trouver moins bien protégée. D'ordinaire, quand le pléopode 1 est très long, pour
ainsi dire trop développé proportionnellement à la taille de la cavité, il s'infléchit, se replie même com-
plètement (cas des Camptandriinae où le pli peut être recourbé à angle droit : cf. pi. 26, fig. 4, 5) ;
le pl2, parfois extrêmement allongé (Menippinae sensu BALSS), forme des boucles mais demeure dans
la gouttière sternale.
Le système d'accrochage de l'abdomen, dont on peut raisonnablement penser qu'il sert, pour
une part, à protéger les pléopodes, devient, en quelque sorte, inutile.
Dans l'éventualité d'une cavité sternale encore indifférenciée, d'un abdomen « trop court », il
arrive que les pléopodes n'aient pas leur place et restent à découvert : c'est le cas (probable) de Nau-
tilocorystes (fig. 20C) où, du reste, l'appareil d'accrochage n'est pas fonctionnel.
Mais la tendance qu'ont les pléopodes à sortir de leur logement existe aussi chez des Crabes
évolués.
Nous citerons en passant l'exemple d'une Sesarma s.L, Sesarma sedilense Tweedie, que SERÈNE
et SOH (1970, p. 399) viennent de rattacher à un nouveau genre, Bresidium : l'apex du pli, doté d'un
processus courbe, de nature sclérifiée, se glisse à l'extérieur par une concavité du telson et devient visible
dans sa position naturelle.
CAVITÉ STERNO-ABDOMINALE ET APPAREIL D'ACCROCHAGE 167
y —i
FIG. 36. — Xenophthalmodes moebii Richters (ou aff. moebii), $ 5 X 8 mm, Madagascar, à 20 km de l'embouchure du
fleuve Fiheranana, près d'une prise d'eau douce, M. MAUGÉ coll., Th. MONOD leg. (MP) : partie antérieure du plas-
tron sternal pour montrer les pléopodes sexuels 1 rectilignes, sortis de la cavité sterno-abdominale « normale »
et logés dans une rainure où ils sont à nu (X 12).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
du sternite 4. Le telson parvient au niveau des chélipèdes et, en avant, les deux p l i sont à découvert sur une
grande étendue de leur extrémité distale (cf. fig. 36, 37D-E ; pi. 26, fig. 2). Aucune pilosité (à moins qu'elle n'ait
été brossée) n'entoure, ne protège les pléopodes, qui sont à nu : ceux-ci sont munis de soies courtes sur leurs
bords. Chez ce spécimen, le système d'accrochage de l'abdomen existe mais la coïncidence ne peut se réaliser
en raison d'une anomalie, à notre avis, probablement accidentelle : les crochets sternaux sont un peu trop en
avant et un peu trop écartés pour que les fossettes abdominales viennent les coiffer.
La référence à Xenophthalmodes moebii d'ALcocK (1900, p . 325) est douteuse ; celle de DE MAN (1890,
p. 68, pi. 3, fig. 5) concerne une autre espèce ; etc. Une révision s'avère indispensable, d'autant plus que de
nombreux Crabes possèdent une carapace élargie, des orbites rudimentaires, des yeux à cornée réduite, et
appartiennent à des genres bien distincts. Certains, au moins, de ces genres sont sans doute des Catométopes
à pléopodes 1 pilumniens (cf. GUINOT, 1969a).
TESCH (19186, p . 216, pi. 14, fig. 1) a décrit un nouveau Xenophthalmodes, bien nommé X. dolichophal-
lus, découvert à Java, Florès et aux Célèbes, qu'il distingue par « First abdominal appendages of adult <$ pro-
jecting a long way beyond terminal segment of abdomen ». Nous avons examiné tous les spécimens types de
cette espèce, déposés au Musée d'Amsterdam : en effet, ils offrent tous la même singularité que moebii. Le carac-
tère différentiel invoqué par TESCH n'a plus sa raison d'être. Chez tous les exemplaires de dolichophallus, le
système d'accrochage est bien conformé et fonctionnel. Les pléopodes mâles (fig. 37A-C), qui portent de nom-
breuses soies sur leurs deux bords et sont terminés par un apex effilé, légèrement sclérifié, ne sont pas protégés
par une pilosité quelconque. Chez la femelle de X. dolichophallus, il y a seulement une dépression sternale en
avant du telson, peu délimitée et peu profonde, où est visible l'extrémité des pléopodes. Une étude systématique
portant sur un important matériel permettra de décider si dolichophallus est vraiment différent de moebii :
les mains des chélipèdes nous paraissent différentes.
De ce fait, le X. brachyphallus Barnard, 1955 (p. 34, fig. 15a-d), d'Inhambane, qui ne possède pas cette
particularité, doit être rattaché à un autre genre (entre autres caractères qui le séparent de moebii, citons le
premier segment abdominal nettement plus élargi). Dans sa diagnose d'un Xenophthalmodes japonais, X. morsei,
RATHBUN (1932, p. 35) écrit : « appendages of first segment almost straight, reaching nearly to inner margin
of maxilliped » : on ne sait pas si les pli se trouvent à découvert, et SAKAI (1939, p. 572, pi. 64, fig. 6) ne donne
pas de précisions supplémentaires. S'agit-il ou non d'un Xenophthalmodes ? Seule une figure du plastron ster-
nal nous l'apprendra.
Plusieurs Xenophthalmodes, recueillis par M. MAUGÉ à Madagascar à 20 km de l'embouchure du fleuve
Fiheranana et, fait encore plus curieux, au niveau d'une prise d'eau douce, et qui nous ont été confiés par le
Prof. Th. MONOD, sont très proches de X. moebii. Les divers caractères, notamment ceux du plastron sternal
(fig. 36) et des pléopodes 1 (fig. 37D), sont ceux de l'espèce de RICHTERS. Le biotope dulçaquicole de ces spéci-
mens ne nous étonne guère puisque le type de X. moebii a été recueilli dans une rivière, Black River, tout au
moins dans un estuaire.
Reploiement de l ' a b d o m e n contre la paroi sternale, creusement d'une cavité, avec laquelle le
pléon est é t r o i t e m e n t ajusté, développement d'un dispositif d'accrochage : a u t a n t de novations évo-
lutives qui se m e t t e n t en place chez les Brachyoures. Le reploiement de l ' a b d o m e n , déjà ébauché chez
d ' a u t r e s Décapodes, a p p a r a î t lié au raccourcissement de cette partie du corps ; l ' a b d o m e n ne sert
plus à la nage et il ne doit pas gêner la locomotion.
Nous avons décrit u n e dizaine de systèmes d'accrochages chez les Crabes à orifices femelles
s t e r n a u x . Le plus r é p a n d u est le t y p e bouton-pression.
Comme nous l'avons expliqué en détail, le dispositif d'accrochage se réduit ou disparaît chez
la femelle postpubérale. Nous avons m o n t r é que, chez le mâle, u n tel processus se produisait chez
certaines formes amphibies ou terrestres (et peut-être aussi chez les Dynomenidae) : l'appareil de réten-
tion disparaît après une m u e particulière du mâle.
U n certain n o m b r e de Crabes amphibies ou terrestres ne possèdent, du reste, aucun dispositif
visible d'accrochage. Notre étude p e r m e t de conclure que dans une m ê m e famille, dans une m ê m e sous-
familles, voire dans u n m ê m e genre (Sesarma s.l., Cyclograpsus), le dispositif est facultatif selon les
espèces. Il faudrait en chercher l'explication.
Alors qu'il existe chez tous les Crabes marins (sauf chez ceux à cavité sterno-abdominale absente),
le dispositif t e n d à disparaître chez les Crabes qui ont envahi le domaine terrestre : soit il n'existe pas
du t o u t chez le mâle ; soit il devient vestigial après une mue, t o u t comme cela se passe chez la femelle
après la m u e de p u b e r t é . Les Ocypode, les Uca (sauf quelques exceptions), les Mictyridae, donc des
Crabes très évolués, ne possèdent pas de dispositif d'accrochage mécanique. E t p o u r t a n t , leur a b d o -
men reste plaqué contre la face sternale et épouse les bords de la cavité, aussi bien que s'il y a v a i t
accrochage. Sans doute, des facteurs qui ne semblent pas dépendre u n i q u e m e n t de la morphologie
des parties dures sont ici en jeu : on p o u r r a i t i n v o q u e r la pression i n t r a c a v i t a i r e négative (par r a p p o r t
à la pression a t m o s p h é r i q u e ) , la tension de surface, une activité musculaire, etc.
ORIFICES GÉNITAUX FEMELLES 171
CHAPITRE V
I. D É F I N I T I O N DE D E U X CATÉGORIES DE BRACHYOURES :
P É D I T R È M E S ET STERNITRÈMES
FIG. 38. — Section transversale diagrammatique, au niveau du troisième péréiopode, de la région thoracique montrant,
?«. sur le même schéma, les deux types de disposition des organes génitaux femelles rencontrés chez les Brachyoures.
D'après HARTNOLL, 1968a, fig. 1.
A gauche est représenté un Brachyoure avec orifices coxaux (péditrème). A droite est représenté un Brachyoure avec
orifices sternaux ou vulves (sternitrème).
\\ ex, coxa ; od, oviducte ; o.od., orifice génital de la femelle ; o.sp., orifice de la spermathèque ; ov, ovaire ; p3,
troisième péréiopode ; sp, spermathèque ; st, sternum ; v, vulve ; vg, vagin.
de s t r u c t u r e chez les Brachyoures, s.l., sans é t a t intermédiaire comme le seraient, p a r exemple, des
vulves sternales accompagnées de s p e r m a t h è q u e s i n d é p e n d a n t e s . U n hiatus net sépare donc les Crabes
en d e u x groupes, q u e l'on p e u t ainsi définir grâce a u x s t r u c t u r e s génitales femelles.
C'est BOUVIER qui, en 1897, a le premier utilisé ces deux appellations pour distinguer parmi les Dorip-
pidae deux groupes naturels. Chez les Dorippidae péditrèmes (Cyclodorippinae), « les orifices sexuels femelles
occupent encore, comme chez les Dromiidae, la base des pattes de la troisième paire ». Chez les Dorippidae
sternitrèmes (Dorippinae), « les orifices femelles sont situés sur la face sternale comme dans les vrais Crabes »
(BOUVIER, loc. cit., p. 55).
172 MORPHOLOGIE, PIIYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
GORDON (1963 ; 1966), qui soustrait des Dorippidae les Cyclodorippinae, en rétablissant pour ces der-
niers le nom de Tymolinae, créé par ALCOCK, mais en les élevant au rang de famille, les Tymolidae, étend la
dénomination de péditrèmes et sternitrèmes à l'ensemble des Brachyoures. Ainsi, tous les Crabes peuvent être
divisés selon la position de leurs orifices femelles.
Dans la classe des Crustacés, la localisation sternale des orifices g é n i t a u x femelles ne se ren-
contre que chez les Brachyoures sternitrèmes. Chez les autres Décapodes ( N a t a n t i a et R e p t a n t i a Macrura
et A n o m u r a ) , les orifices femelles sont coxaux, comme chez les Brachyoures péditrèmes. Cette consta-
t a t i o n p e r m e t d ' a d m e t t r e que la localisation coxale des ouvertures génitales femelles est plésiomorphe
p a r r a p p o r t à la localisation sternale.
A cette différence morphologique correspond une divergence dans le mode de copulation et de fertili-
sation. Chez les Brachyoures à orifices Ç coxaux, les spermatozoïdes sont inclus dans une substance gélatineuse
et forment une masse spermatique, entourée de produits de sécrétion, qui est introduite à l'intérieur de la sper-
mathèque ou déposée autour de son orifice. Les pléopodes 1 et 2 ont une morphologie adaptée au transfert
et au dépôt du sperme. Après la copulation, les produits séminaux sont conservés dans les spermathèques
jusqu'à ce qu'interviennent la ponte et la fertilisation. La fertilisation serait externe.
Aux Brachyoures péditrèmes appartiennent les Dromiacea (sensu BALSS), les Raninidae, ainsi que les
Tymolidae définitivement exclus des Dorippidae et donc des Oxystomata par GORDON (1963 ; 1966).
Chez les Brachyoures sternitrèmes, des spermatophores, subdivisés en nombreuses petites capsules,
sont produits en quantité et sont introduits dans les vulves sternales à l'aide des pléopodes sexuels, spéciale-
ment conformés pour cette intromission. La fertilisation est vraiment interne.
Ce type de Crabes comporte les Oxystomata (dont ont été exclus les Tymolinae et les Raninidae ou
Gymnopleura), les Brachyrhyncha et Oxyrhyncha de la classification de BALSS (1957). Le système proposé
par MONOD (1956) tient mieux compte de la différence de localisation des orifices femelles, puisque les Gymno-
pleura sont placés au même rang que les Dromiacea et que, parmi les Dorippidae, la distinction est bien faite
entre les formes à orifices femelles coxaux (c'est-à-dire les Tymolidae) et celles à orifices sternaux (les autres
Dorippidae).
II. B R A C H Y O U R E S 5 . L. À O R I F I C E S F E M E L L E S COXAUX
(BRACHYOURES PÉDITRÈMES)
Les Dromiacea (sensu BALSS), les R a n i n i d a e et les Tymolidae sont appelés péditrèmes en raison
de leurs orifices femelles d é b o u c h a n t sur la coxa de p 3 ; u n e s p e r m a t h è q u e , invagination interseg-
mentaire sans a u c u n r a p p o r t avec l'orifice coxal, reçoit les p r o d u i t s spermatiques et les sécrétions.
On ne possède guère de données sur la copulation, encore moins sur la fertilisation.
Chez les Astacoures du genre Nephrops Leach p a r exemple (fig. 59A-B) l'endopodite de c h a q u e
pléopode 1 forme u n demi-canal ; p a r le r a p p r o c h e m e n t et l'apposition de c h a q u e pièce paire avec sa
congénère, u n canal complet se constitue, une s t r u c t u r e unique se forme, au t r a v e r s de laquelle l'appen-
dix masculina des pl2 conduit le sperme à la s p e r m a t h è q u e impaire.
Chez les B r a c h y o u r e s péditrèmes, les pléopodes 1 et 2 de c h a q u e côté fonctionnent s é p a r é m e n t
et le dépôt du sperme a lieu dans les deux s p e r m a t h è q u e s .
Chez les Raninidae, où la spermathèque est apparemment impaire (sauf chez Lyreidus), les pléopodes
sexuels 1 ont une conformation telle qu'ils n'opèrent pas, semble-t-il à première vue, indépendamment :
on constate que les appendices de la première paire s'accolent étroitement sur presque toute leur longueur mais
que, en fait, les extrémités divergent plus ou moins ; chaque pl2 pénètre à l'intérieur du p l i correspondant
(cf. fig. 62A-G).
Les pléopodes des péditrèmes sont différents des appendices sexuels des sternitrèmes : leur
é c a r t e m e n t respectif ainsi que leur position et leur action au m o m e n t de la copulation sont liés à
l'emplacement des sillons s t e r n a u x ainsi q u ' à celui de l'orifice de chaque s p e r m a t h è q u e , et non à celui
des orifices c o x a u x (voir le c h a p i t r e sur les pléopodes sexuels).
DROMIACEA
DROMIIDAE
DYNOMENIDAE
HoMOLOIDEA
Les sillons sternaux femelles sont deux invaginations de la paroi sternale au niveau de la suture
7/8. GORDON (1950, p. 232) a étudié la disposition de ces sillons et des spermathèques chez plusieurs
genres et espèces. Par exemple, chez Homola barbata (Herbst), les ouvertures des spermathèques sont
larges et allongées, en forme de croissant. Les conduits génitaux femelles s'ouvrent par de petits orifices
sur la coxa des p3. Le plastron sternal, relativement large, est plus ou moins recouvert par l'abdomen
mâle (cf. pi. 22, fig. 1-5).
RANINOIDEA ou GYMNOPLEURA
Nous renvoyons aux excellents travaux de BOURNE (1922) et de GORDON (1963 ; 1966), où sont
bien décrites les dispositions femelles des Raninidae. Il n'existe apparemment qu'une seule spermathèque,
qui s'ouvre sur le somite thoracique 7 ; dans le genre Lyreidus, on distingue deux orifices, correspon-
dant sans doute à l'existence de deux spermathèques. Les orifices femelles sont situés sur la coxa des
p3 (cf. pi. 22, fig. 6-7).
HOMOLODROMIIDAE
Le plastron est rétréci en avant, plus étendu vers l'arrière. Les orifices coxaux s'ouvrent large-
ment. Les sillons sternaux, qui correspondent aux sutures 7/8, ont une longueur et un trajet diffé-
rents selon les espèces : obliques, convergeant dans la zone médiane et courts, avec leur terminaison
(par un petit orifice) au-dessus du niveau de p3, chez Dicranodromia doderleini Ortmann ; longeant
le bord externe du plastron et plus longs, puisque l'orifice de la spermathèque se trouve à peu près
au niveau de p3, chez D. mahyeuxi A. Milne Edwards ; voisins, aussi, du rebord sternal mais un peu
plus longs, l'orifice de la spermathèque étant presque au niveau de l'articulation de p3, chez D. ovata
A. Milne Edwards.
Les uropodes sont à leur état le plus rudimentaire, seulement visibles dans la position ventrale
de l'abdomen.
TYMOLIDAE
Les deux sillons sternaux sont formés par une invagination des sutures 7/8. Nous renvoyons
à GORDON (1963, fig. 10A-B) qui a bien figuré les sillons sternaux et les spermathèques chez Tymolus
japonicus Stimpson et Cymonomus granulatus Norman. Les orifices femelles sont bien arrondis sur
les coxae de p3. Les différenciations femelles se trouvent dans la partie tout à fait postérieure du ster-
num thoracique, qui s'infléchit plus ou moins abruptement et s'abaisse plus ou moins profondément
selon les formes considérées.
Chez tous les sternitrèmes, la vulve sternale donne suite à un conduit, portion modifiée de l'ovi-
ducte, qui mène à la spermathèque : il convient de donner à ce canal le nom de vagin puisqu'il joue
ORIFICES GÉNITAUX FEMELLES 175
1. VAGIN ET OPERCULE
Dans le type « simple » représenté schématiquement par Carcinus maenas, le vagin se présente comme
un tube droit, s'étendant dorsalement à partir de la vulve et s'élargissant progressivement pour former la sper-
mathèque. L'oviducte est constitué par une couche continue de cellules, qui se fendrait temporairement pour
former un tube au moment de l'ovulation. Chez Carcinus, les vulves se présentent comme des fentes transver-
sales sur le sternite thoracique 6, arrondies du côté externe, pointues du côté interne. Le bord de la vulve est
formé par le tégument rigide du sternum et la lumière du canal est normalement occupée par du tégument
flexible ; la paroi se compose de la cuticule et d'un épithélium. Près de la vulve, les muscles sont parallèles au
vagin ; les latéraux sont attachés au sternum à une certaine distance de l'orifice.
Dans le type « concave » décrit par HARTNOLL (loc. cit.) en détail chez le genre Hyas Leach, un côté de
la paroi vaginale, à la cuticule souple et flexible, s'invagine dans l'autre. Ainsi, normalement, la lumière du
vagin est close. Les muscles sont insérés sur la face invaginée du vagin ; ils ont une direction ventro-latérale,
jusqu'à leur insertion sur le sternum. Par leur contraction, ils écartent la paroi invaginée et permettent
l'ouverture de la lumière du vagin. La vulve, arrondie, est couverte par une projection du sternum en forme de
capuchon. L'ouverture est normalement fermée par une membrane flexible, continue avec la paroi interne
du vagin et qui peut être facilement déplacée par la contraction des muscles vaginaux.
Une complication, qui se rencontre s u r t o u t dans le t y p e concave, est l'adjonction d ' u n opercule
calcifié qui ferme la vulve (cf. H A R T N O L L , 1964 ; 1965 ; 1968a). Le genre Corystes Leach présente la
particularité d'avoir les conduits g é n i t a u x du t y p e « simple » et, en m ê m e t e m p s , u n opercule très épais
(pi. 25, fig. 4-5).
L'opercule est soit mobile, soit immobile. Dans le cas où il est libre et mobile, il n ' y a a u c u n
obstacle ni à la copulation ni à l'ovulation. U n e telle disposition a été bien décrite chez Cyclograpsus
integer (H. Milne E d w a r d s ) : la cuticule épaisse de l'opercule et du bord sternal de la vulve c o n t r a s t e
avec la fine cuticule (épicuticule) de la charnière ; les parois interne et externe du vagin sont minces
et flexibles. Grâce à la contraction des muscles qui s ' a t t a c h e n t au bord interne du vagin et à l'opercule,
le vagin se dilate et l'opercule s'ouvre.
Dans les cas où l'opercule est immobile, la copulation et l'ovulation n ' o n t lieu q u ' à des périodes
définies, p e n d a n t lesquelles intervient une mobilité t e m p o r a i r e . Pachygrapsus marmoratus (Fabricius)
possède un opercule fixé p a r la base rigide de la paroi externe du vagin. L'opercule ne p e u t n o r m a -
lement se mouvoir q u ' a p r è s la m u e , au m o m e n t où le n o u v e a u t é g u m e n t n ' a pas encore durci. Mais
une a u t r e possibilité existe : ainsi, p a r exemple chez Dorippe lanata (Linné) (cf. pi. 25, fig. 8-9) et chez
Corystes cassivelaunus ( P e n n a n t ) (cf. pi. 25, fig. 4-5), on observe au cours du cycle d ' i n t e r m u e u n e
décalcification locale d u r a n t u n t e m p s déterminé, qui a pour effet de rendre l'opercule flexible pour
la copulation et l'ovulation. On s'explique ainsi pourquoi on a observé des ovulations p e n d a n t l'inter-
m u e et des copulations avec des femelles « dures » ( V E R N E T - C O R N U B E R T , 1958).
H A R T N O L L (1968a) s'est d e m a n d é si les structures génitales femelles — et, dans l'affirmative,
lesquelles — a v a i e n t u n e signification pour l'établissement des liens phylogénétiques.
La présence ou l'absence d ' u n opercule ne semble pas revêtir, à ce point de v u e , u n e impor-
t a n c e particulière. L'acquisition d ' u n opercule est u n e t e n d a n c e qui se manifeste dans des groupes
éloignés : à p a r t i r du t y p e « simple » dans le genre Corystes Latreille ; à p a r t i r du t y p e « concave », d'une
p a r t , dans le genre Dorippe W e b e r et, d ' a u t r e p a r t , chez les Catométopes. Elle p e u t ne p a s émerger
dans deux genres p o u r t a n t très proches : p a r exemple, Percnon gibbesi (H. Milne Edwards) est du t y p e
« concave » sans opercule, Plagusia depressa (Fabricius) est d u t y p e « concave » avec opercule mobile.
U n opercule é t a n t présent, on ne p e u t a t t r i b u e r à sa mobilité ou à son immobilité q u ' u n e faible
valeur t a x o n o m i q u e . L a différence entre les d e u x é t a t s p a r a î t p l u t ô t mineure : l'opercule mobile l'est
176 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
1) T y p e « simple »
Corystes — Atelecyclus — Thia — Cancer — Perimela — Calappa — Portunidae — Potamonautes.
2) T y p e « concave »
Dorippidae —- Leucosiidae — Majidae —- Parthenopidae — Xanthidae (Pilumnus hirtellus, Xantho floridus) —
Ocypodidae — Pinnoteridae — Grapsidae — Gecarcinidae — Palicidae — Hymenosomatidae.
Nous avons observé des cas fort curieux où les vulves ne sont p a s incluses dans la cavité sterno-
abdominale : soit parce que l ' a b d o m e n de la femelle est t r o p court pour recouvrir les orifices, soit parce
qu'elles sont situées l a t é r a l e m e n t sur le sternite 6 de p a r t et d ' a u t r e de l ' a b d o m e n .
G E N R E Corystes LATREILLE
Dans ce genre, il n ' y a p a s de véritable cavité sterno-abdominale (pi. 9, fig. 1). Chez la femelle
pubère, l ' a b d o m e n demeure court et en position dorsale dans sa partie antérieure, t o u t comme l'est
ORIFICES GÉNITAUX FEMELLES 177
l ' a b d o m e n mâle. Les vulves, recouvertes n o r m a l e m e n t p a r u n opercule (pi. 25, fig. 4, 5) et qui s'ouvrent
au milieu du sternite 6, p o u r t a n t situé assez postérieurement, ne sont p a s protégées p a r l ' a b d o m e n ;
seule, l ' e x t r é m i t é des longs pléopodes sétifères q u i s'échappe de celui-ci a t t e i n t les orifices femelles.
L a disposition (cf. fig. 20B) se présente comme chez Corystes. L ' a b d o m e n femelle, r e l a t i v e m e n t
peu élargi mais m u n i de pléopodes longs et p l u m e u x , est t r o p court p o u r recouvrir les vulves, placées
assez en a v a n t sur le sternite 6 (pi. 25, fig. 6). Il n ' y a p a s d'opercule comme chez Corystes, seulement
une m e m b r a n e déprimée.
Nous n ' a v o n s p a s p u examiner d'exemplaire femelle de ce genre. Comme chez Corystes et Pseu-
docorystes, il n ' y a p a s de véritable cavité sterno-abdominale. L ' a b d o m e n , chez le mâle, est u n p e u plus
long q u e chez les genres précédents : le telson se place s u r la p a r t i e antérieure d u sternite 6. L ' a v a n t -
dernier segment a b d o m i n a l demeure néanmoins éloigné d u sternite 5 et, bien qu'il y a i t présence de cro-
chets s t e r n a u x (en position t o u t à fait postérieure), le dispositif d'accrochage ne p e u t être fonctionnel
(fig. 20C ; pi. 23, fig. 5). P a r t a n t de cela, on p e u t supposer q u e l ' a b d o m e n de la femelle demeure court,
peu différent de l ' a b d o m e n mâle. Selon leur localisation sur le sternite 6, les vulves seront recouvertes
ou n o n p a r l ' a b d o m e n ; si elles sont placées l a t é r a l e m e n t , elles r i s q u e n t d'être laissées à découvert
comme nous le verrons plus loin chez certains genres (Erimacrus Benedict, Telmessus W h i t e , Bellia
H . Milne E d w a r d s ) .
Dans quelques cas, exceptionnels, l ' a b d o m e n de la femelle pubère est d'une longueur suffisante
pour a t t e i n d r e le sternite 6, mais les vulves sont situées l a t é r a l e m e n t sur le sternite 6 en dehors de
la cavité sterno-abdominale.
Trois genres de Brachyoures présentent une disposition particulière des orifices génitaux femelles :
ce sont les genres Erimacrus Benedict et Telmessus White, Atelecyclinae (sensu BALSS, 1957, p . 1635), ainsi
que le genre Bellia H. Milne Edwards, Belliidae (sensu GUINOT, 1976). Les vulves s'ouvrent très latéralement
sur le sternite 6, en dehors de la cavité sterno-abdominale : l'abdomen n'est — pour ainsi dire — pas assez large
(même chez les femelles pubères) pour les recouvrir (à l'inverse de cas précédents où l'abdomen est « trop court »).
Les vulves sont donc complètement exposées.
Chez Erimacrus et chez Telmessus, la localisation latérale des vulves est très accentuée (cf. pi. 25,fig.1-
3). Ces deux genres, qui ont en commun de nombreux caractères fondamentaux, offrent la même singularité
quant aux orifices femelles. Une petite division devra être spécialement créée pour eux dans la classification.
Dans le genre Bellia, la tendance est moins poussée (fig. 39A-C) et il faudrait, à notre avis, consulter
un matériel plus important que nous ne l'avons pu. Néanmoins, là aussi les vulves se présentent comme laté-
rales par rapport à l'abdomen, surtout chez les spécimens de taille petite et moyenne. Il est intéressant de noter
12
178 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE D E S BRACHYOURES
que les vulves sont situées dans la cavité sterno-abdominale chez les trois autres genres de Belliidae (fig. 39D-
F)-
Parmi les Brachyoures que nous avons examinés, Erimacrus, Telmessus et Bellia sont les seuls à pré-
senter une telle conformation (à l'état adulte ; cf. infra).
X
G E N R E S Erimacrus B E N E D I C T E T Telmessus WHITE
Chez Erimacrus isenbecki (Brandt) (pi. 25, fig. 1, 2), d o n t nous n ' a v o n s v u q u ' u n spécimen,
u n e femelle de 37 m m de large, les vulves se p r é s e n t e n t c o m m e d e u x fentes transversales dans la p a r t i e
antérieure d u sternite 6, de p a r t et d ' a u t r e de l ' a b d o m e n . U n bourrelet p e u saillant longe le bord pos-
téro-interne. L a vulve est recouverte p a r u n e m e m b r a n e épaisse q u i ne laisse q u ' u n étroit orifice anté-
rieur. Le pléopode 1 mâle correspondant à cette disposition femelle a été figuré p a r K I M (1973, fig. 117C,
D) : l ' e x t r é m i t é p o r t e u n lobe effilé, sclérifié. Chez Erimacrus, les vulves sont donc t o t a l e m e n t exposées,
seulement en p a r t i e masquées p a r la pilosité q u i g a r n i t le sixième segment a b d o m i n a l , d o n t les bords
sont à peine concaves, et p a r les soies q u e p o r t e n t les pléopodes.
Chez Telmessus cheiragonus (Tilesius) (pi. 25, fig. 3), la disposition est la m ê m e avec, en plus,
deux particularités.
1. Nous remercions le D r M. TÛRKAY qui a bien voulu nous faire part de ses remarques à propos des vulves des
genres Telmessus et Erimacrus.
FIG. 39 A-F. — Orifices génitaux femelles chez les Belliidae. A l'intérieur de cette famille, seul le genre Bellia H. Milne
Edwards possède des vulves externes à la cavité sterno-abdominale, non recouvertes par l'abdomen (fig. A-C).
A, B, Bellia picta H. Milne Edwards, $ 29 X 25,4 mm, [Tahiti] (MP-B2 : 2) : A, vue d'ensemble montrant la situation
latérale des vulves, de part et d'autre de l'abdomen ( x 3) ; B, id., détail de la vulve et du crochet du dispositif
d'accrochage de l'abdomen, encore présent chez une femelle de cette taille ( X 4) ; C, Bellia picta H. Milne Edwards,
$ ovigère 39,5 X 36 mm, [Rio de Janeiro] (MP-B2098S) : vulve très élargie et crochet de l'appareil d'accrochage
remplacé par une sorte de bourrelet. (Abdomen non représenté) (x 2,8). D, Corystoides abbreviatus A. Milne
Edwards, syntype, $ 13,5 X 12,2 mm, Rio de la Plata (MP-B3) : à cette taille, vulves déjà bien élargies et dispa-
rition du crochet de l'appareil d'accrochage de l'abdomen. E, Heterozius rotundifrons A. Milne Edwards, $ 17 X
23 mm, Nouvelle-Zélande (MP-B13) : femelle à abdomen élargi et larges vulves, avec une proéminence latérale
externe. (Pilosité non représentée). F, Acanthocyclus albatrossis Rathbun, cotype, $ 18 X 21 mm, Patagonie (MP-
B7) : vulves avec une forte proéminence en arrière de l'orifice.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
ORIFICES GÉNITAUX FEMELLES 179
180 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE DES BRACHYOURES
propos de T. cheiragonus, BENEDICT (ibid., p . 226) écrit : « The females in the lot collected by D r Streets hâve
thèse génital openings stopped up with a ragged looking plug, which more or less completely fills up the ear-
like external part of thèses organs and even bulges out from them quite prominently [...] Dissection shows
t h a t the plug extends to the point where the duct widens into the séminal réceptacle, where it terminâtes in
a thin membranous funnel ».
URITA (1936, p. 81-83, fig. 4-6) confronte à nouveau les deux espèces japonaises de Telmessus : chez
des femelles de plus de 37 mm de long et récoltées en mai et en juin, les vulves sont recouvertes par « a big
plug of dirty rag-like substance ». Selon URITA, chez T. acutidens, la région vulvaire est déprimée et ovoïde,
avec l'orifice s'ouvrant à la pointe la plus étroite ; chez T. cheiragonus, « the plastron at the periphery of the
génital pore of the female, and especially its inner portion, is thickened and surrounds the génital pore, forming
a semicircular banklike élévation, and just opposite to this élévation, there is a tubercle. This tubercle together
with the semicircular élévation has an ear-like appearance » (URITA, 1936, p. 83).
Chez ces d e u x genres, les vulves sont donc plus écartées que chez les Crabes où les vulves, cachées
p a r l ' a b d o m e n , ont nécessairement une position plus proche de l'axe longitudinal médian. Les pléo-
podes doivent c e r t a i n e m e n t se disposer différemment lors de la copulation. Chez Telmessus et chez
Erimacrus, les appendices sexuels sont écartés à la base et leur e x t r é m i t é est épaissie, sclérifiée. La
copulation serait intéressante à observer.
Il serait également très utile d'étudier le d é v e l o p p e m e n t ontogénique des vulves et leur position
à différents âges et tailles de ces d e u x genres de Crabes.
Chez Bellia picta H. Milne E d w a r d s , plus précisément chez les spécimens impubères, au lieu
de déboucher sur la portion sternale recouverte p a r l ' a b d o m e n , c'est-à-dire dans la cavité sterno- a b d o -
minale, les conduits g é n i t a u x femelles s'ouvrent en dehors de celle-ci, loin de l'axe céphalothoracique,
sur la portion découverte du sixième sternite t h o r a c i q u e (fig. 39A, B). Les vulves ne sont pas proté-
gées p a r l ' a b d o m e n et apparaissent à nu. Nous avons observé une telle disposition chez d e u x jeunes
Bellia femelles de 25 X 22 m m et 29 X 25,4 m m : chez la plus grande femelle, les vulves sont situées
sur le p l a s t r o n assez loin du bord externe de l ' a b d o m e n ; chez la plus petite, l ' a b d o m e n empiète légè-
r e m e n t sur la vulve. Chez ces femelles, les orifices femelles sont éloignés des crochets s t e r n a u x d u dis-
positif bouton-pression, qui, à cette taille, est p e u t - ê t r e encore fonctionnel.
Chez u n e Bellia ovigère de 39,5 X 36 m m (fig. 39C), où l'on ne p e u t r a b a t t r e l ' a b d o m e n car le
spécimen est sec et, en plus, p o r t e des œufs, les vulves se sont considérablement élargies : elles sont
situées l a t é r a l e m e n t sur le plastron sternal et, malgré l'élargissement de l ' a b d o m e n , ne sont pas recou-
vertes en t o t a l i t é p a r celui-ci. Il faudrait étudier la conformation sur du matériel frais.
Ainsi, le genre Bellia se singularise dans les d e u x sexes. Chez le mâle, l ' a b d o m e n est si court
qu'il ne remplit pas la cavité abdominale et que les crochets de l'appareil d'accrochage sont à découvert,
sans possibilité de se coapter a u x fossettes abdominales correspondantes. E n revanche, chez les trois
a u t r e s genres de Belliidae, les orifices g é n i t a u x femelles s'ouvrent « n o r m a l e m e n t » (fig. 39D-F) et le
dispositif bouton-pression est fonctionnel.
which appear on the sternites of the 6th thoracic segment, latéral to the abdomen. In progressively
larger juvénile females, thèse ' move ' beside and then under the abdomen as the abdomen widens
in larger instars and the sternal dépression similarly widens to accomodate it ». Il sera donc utile de
bien déceler l'emplacement des vulves chez les jeunes femelles de Brachyoures. Le D r R. G. HART-
NOLL, auquel nous avons demandé son opinion sur cette question, nous a répondu (in litt., July 1975) :
« Certainly I hâve never noticed, in crabs which I hâve studied, that the vulvae are not covered by the
abdomen in immature females. I think that the condition in Portunus sanguinolentus must be un-
usual ».
Nous allons maintenant passer spécialement en revue quelques genres de Brachyoures à ster-
num thoracique étroit et appareil d'accrochage particulier, avant de dire quelques mots sur les vulves
des Brachyoures dans leur ensemble.
Chez la femelle pubère, l'abdomen, très élargi, remonte au niveau des p i et recouvre donc les
vulves du sternite 6.
Nous n'avons pas examiné de femelles du genre Paraxanthus mais il est probable que la dispo-
sition est la même que chez Kraussia.
On note chez Kraussia un net dimorphisme entre abdomen mâle (fig. 22A) et abdomen femelle ;
les vulves, placées tout au fond de la cavité sterno-abdominale, près de la ligne médiane et dans la
portion tout à fait antérieure du sternite 6, apparaissent comme deux fentes longitudinales ou obli-
ques, très proches l'une de l'autre. Ces vulves sont donc largement recouvertes par l'abdomen. La
localisation et la forme des vulves diffèrent sensiblement de ce qui existe dans le genre Thia Leach.
L'abdomen de la femelle pubère, plus élargi que celui du mâle (fig. 20A), recouvre totalement
en largeur le plastron, extrêmement étroit, et notamment les larges vulves situées au milieu du ster-
nite 6. Ces dernières se présentent comme de vastes orifices, recouverts par une membrane fine, molle,
et laissent ouverte une fente transversale. Il faudra vérifier, sur du matériel récolté tout au long de
l'année, si cet orifice est permanent.
182 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
ï b.ab.
ORIFICES GÉNITAUX FEMELLES 183
AUTRES BRACHYOURES
Nous ne continuerons pas la description des vulves chez les autres Brachyoures. Chez tous,
au moins chez ceux que nous avons examinés, la cavité sterno-abdominale contient les vulves. Celles-
ci sont donc toujours recouvertes par l'abdomen, sauf peut-être aux stades juvéniles ainsi que RYAN
(1967a, p. 717) l'a constaté chez Portunus sanguinolentus (cf. supra). Même dans un genre comme
Callinectes Stimpson (pi. 24, fig. 1, 2), où la cavité sterno-abdominale est extrêmement étroite, les
vulves se trouvent complètement abritées à l'intérieur de celle-ci car elles sont très rapprochées. Autre
exemple : le genre Dorippe Weber (pi. 25, fig. 8, 9), où les vulves, placées assez en avant sur le sternite 6,
sont tout juste recouvertes par le telson qui s'insère entre deux saillies du sternite 5.
Pour résumer, en se référant à la classification de BALSS (1957), les Oxystomata (sauf le genre
Orithyia, cf. supra), les Oxyrhyncha et les Brachyrhyncha ont tous les vulves localisées dans la cavité
sterno-abdominale.
Chez les Brachyoures sternitrèmes, les vulves sont situées sur le sternite 6. Dans les cas où elles
sont voisines du plan sagittal médian, elles se trouvent rapprochées l'une de l'autre ; ailleurs, un écart
plus ou moins grand les sépare. Selon les genres, elles sont placées différemment sur le sternite 6 : soit
au milieu, soit dans sa partie antérieure, soit dans sa partie postérieure.
F I G . 40. — Sternum thoracique et abdomen chez la femelle. Position des vulves. (Ornementation et pilosité non repré-
sentées).
A, Carpilius convexus (Forsskâl), $ 74 X 104 mm, Madagascar, G. P E T I T coll., BALSS det. (MP) ( x 1,8). Les lignes de
suture sont continues comme chez le mâle (cf. pi. 10, fig. 2). A cette taille, le crochet sternal du dispositif bouton-
pression est encore en face de la fossette sous-abdominale.
B, Menippe nodifrons Stimpson, $ 51 X 74 mm, Guinée portugaise, chenal entre Rouban et Bubak, E x p . « Sylvana »
1914, st. 100, BOUVIER det. Menippe rudis A. Milne Edwards (MP) ( x 1,8). Les sutures sont continues alors que,
chez le mâle (cf. pi. 12, fig. 1), les deux premières sont interrompues à très faible distance.
C, Daira perlata (Herbst), $ 27,5 X 40 mm, Tahiti, F. CHABOUIS coll., FOREST et GUINOT det. (MP) ( x 2,5). Les sutures
antérieures n ' o n t pas le même tracé que chez le mâle (cf. fig. 21C).
D, Xantho incisus incisus (Leach), $ 32 x 54 mm, Roscoff, île Verte, FOREST coll. 1973, J. PANOUSE det. (MP) ( x 2,5).
(Cf. le plastron sternal chez le mâle : fig. 22D).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
184 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
F I G . 41. — Sternum thoracique et position des vulves de la femelle chez les Platyxanthinae Guinot, 1977. (Pilosité non
représentée). (Voir le plastron sternal mâle, fig. 25 A-D).
F I G . 41 A-B. — Homalaspis plana (H. Milne Edwards), Chili, Valparaiso, C. E. PORTER 1911, PORTER det., BOUVIER
verif. (MP). A, Ç ovigère 86,6 X 130 mm. (Abdomen non représenté) (grandeur nature). Les vulves sont très élargies
et les crochets du dispositif d'accrochage de l'abdomen ont disparu ; B, $ immature 30 X 40 m m (X 2,6). (On a
représenté seulement le contour externe de l'abdomen). Les vulves sont petites ; les crochets du dispositif bouton-
pression sont présents et se coaptent avec les fossettes situées à la face interne du sixième segment de l'abdomen.
F I G . 41 G. — Platyxanthus patagonicus A. Milne Edwards, holotype, $ pubère 74 X 102 m m (état sec et en mauvais état),
Patagonie, M. d'ORBiGNY (MP-B2778S) (grandeur nature).
F I G . 41 D. — Pelaeus armatus E y d o u x et Souleyet, syntype, $ ovigère 44 x 62,3 m m (état sec), la « Bonite », « îles Sand-
wich ». (Localité sans doute inexacte) (MP-B2738S) (X 2). (Seul le contour de l'abdomen a été représenté). A côté
des vulves élargies, on distingue les crochets vestigiaux sur le sternite 5.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
ORIFICES GÉNITAUX FEMELLES 185
La détermination de l'emplacement des vulves est facile chez les Crabes à sutures sternales
complètes : Carpilius Leach (fig. 40A), Daira de Haan (fig. 40C), Menippe de Haan (fig. 40B). Il est
également aisé de situer les vulves sur le sternite 6 chez les Brachyoures avec sutures sternales anté-
rieures interrompues par une faible ou moyenne distance entre leurs terminaisons internes. C'est cette
disposition qui se rencontre chez la majorité des Crabes : par exemple, Calappa Weber (pi. 24, fig. 3),
Pariphiculus Alcock (pi. 15, fig. 9-10), Glyptoxanthus angolensis (Brito Capello) (fig. 42 ; pi. 24, fig. 4-
5), Xaniho Leach (fig. 40D), Dacryopilumnus eremita Nobili (pi. 25, fig. 7), Hexapus sexpes (Fabricius)
(pi. 24, fig. 6), etc.
Mais, dans les cas de Crabes à plastron très élargi et à sutures intersegmentaires présentes seu-
lement sur les côtés, les orifices génitaux femelles débouchent dans la zone médiane indivise. Par exemple,
chez Pinnixa transçersalis (H. Milne Edwards) (pi. 24, fig. 8), dans la cavité incubatrice les vulves
paraissent antérieures au sternite 6. Deux familles sont tout à fait typiques d'une localisation appa-
remment « aberrante » des vulves : ce sont les Palicidae et les Hymenosomatidae.
F I G . 42. — Sternum thoracique chez la femelle de Glyptoxanthus angolensis (Brito Capello), 20,5 X 29,3 mm, golfe de
Guinée, Annobon, E x p . « Calypso » 1956, st. 53, FOREST et GUINOT det. (MP). (Voir le plastron sternal mâle chez
Glyptoxanthus erosus, fig. 23B). A gauche, plastron sternal en entier ( x 7). (Seul le contour de l'abdomen a été
dessiné) ; à droite, détail des sternites 5 et 6 avec, respectivement, le crochet et la vulve ( x 7,3). (L'abdomen n'a
pas été représenté : on fait bien la distinction entre la surface lisse de la cavité sterno-abdominale et le reste du
plastron, qui est corrodé).
On notera la cavité sterno-abdominale bien délimitée, ébauche d'une véritable cavité incubatrice, et la persistance,
chez une femelle de grande taille, des crochets de l'appareil d'accrochage de l'abdomen sur le sternite 5, en correspondance
avec les angles latéro-postérieurs du sixième segment abdominal.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PALICIDAE (= CYMOPOLIIDAE)
Dans cette famille, le sternum thoracique, fortement élargi, n'est sillonné par des sutures que
dans sa partie latérale, chez le mâle (fig. 30G) comme chez la femelle.
Chez la femelle pubère (pi. 24, fig. 9), il y a formation d'une vaste cavité incubatrice qui couvre
la totalité du sternum thoracique à l'exception des bords et de la partie tout à fait antérieure. Les
vulves sont situées très antérieurement, dans une zone sternale qui semble appartenir au sternite 5,
186 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
voire au sternite 4. Mais, comme cette zone est indivise, il n'est pas évident que les vulves a p p a r t i e n n e n t
à ces somites plus q u ' a u somite 6. Les carcinologistes, aussi bien B O R R A D A I L E (1907), R A T H B U N (1918,
p. 15 ; 1930, p . 9) q u e B A L S S (1957, p . 1667), localisent les vulves sur le segment de la première paire
de péréiopodes (somite 4) ou sur le segment de la première paire de p a t t e s ambulatoires (somite 5) :
s'il en é t a i t v r a i m e n t ainsi, les Palicidae se différencieraient de t o u s les a u t r e s Crabes, d o n t les vulves
a p p a r t i e n n e n t au somite 6. Or, en disséquant le système nerveux, à savoir en m o n t r a n t une confor-
m a t i o n similaire chez Carcinus et chez Palicus, H A R T N O L L (1968a, p . 296, fig. 14) a d é m o n t r é que la
paire de vulves des Palicidae ( = Cymopoliidae) d é p e n d a i t du somite 6, comme chez l'ensemble des
Brachyoures.
Dans le genre Carcinus Leach, de la masse ganglionnaire nerveuse thoracique part une paire de nerfs
en direction de chaque péréiopode : le nerf qui rejoint p3, c'est-à-dire celui du somite 6, passe en avant de la
vulve. Chez Palicus Philippi (fig. 31), la disposition est la même : pour rejoindre p3, le nerf du somite 6 passe
antérieurement à la vulve, où il côtoie le nerf du somite 5 (rejoignant p2). Le passage du nerf du somite 6 en avant
de la vulve montre bien que l'orifice femelle appartient non pas au somite 5 mais au somite 6.
La disposition est donc « normale » chez les Palicidae, m ê m e si les apparences font penser à un
e m p l a c e m e n t a t y p i q u e des ouvertures génitales femelles.
HYMENOSOMATIDAE
Comme dans la famille précédente, les vulves sont placées très a n t é r i e u r e m e n t , à peu près au
niveau des chélipèdes, et au fond d'une large cavité incubatrice.
Plusieurs carcinologistes ont fait m e n t i o n de la position a b e r r a n t e des vulves chez les H y m e n o -
s o m a t i d a e , à savoir sur un sternite antérieur au sternite 6 ( B A R N A R D , 1950, p . 67 ; R I C H E R D E F O R G E S ,
thèse non publiée, 1976). Or, comme dans le cas des Palicidae, il n'est n u l l e m e n t évident que les
orifices femelles a p p a r t i e n n e n t au somite 4 ou 5. E n effet, la plus grande p a r t i e du s t e r n u m t h o r a -
cique n'est pas traversée p a r des sutures : celles-ci sont incurvées et confinées a u x régions latérales
du plastron chez le mâle (fig. 30A-B ; pi. 20, fig. 8) comme chez la femelle. Les conduits g é n i t a u x femel-
les d é b o u c h e n t dans la partie indivise de la cavité incubatrice (pi. 24, fig. 10).
Nous n ' a v o n s pas disséqué le système n e r v e u x pour vérifier, grâce au t r a j e t des nerfs, si les
vulves a p p a r t e n a i e n t bien au somite 6. Toutefois, le tracé des sutures, convergeant fortement vers
l ' a v a n t , rend plausible l ' h y p o t h è s e que les vulves, lors de l'élargissement du plastron et de la fusion
médiane des somites t h o r a c i q u e s , ont été simplement refoulées dans la région antérieure sans p o u r
a u t a n t cesser de dépendre du somite 6.
Chez certains Hymenosomatidae, le fond de la cavité incubatrice est réduit à une fine membrane qui
laisse voir en transparence les organes internes (cf. pi. 24, fig. 10 : Elamena pilosa A. Milne Edwards) : la décal-
cification, qui est générale chez ces Crabes, semble toucher encore plus cette partie du corps.
Dans le genre Elamenopsis A. Milne Edwards, nous avons observé une femelle ovigère à cavité incuba-
trice réduite.
Il est bien évident que, pour l'étude morphologique des vulves, la comparaison doit porter sur
des femelles se t r o u v a n t à u n stade analogue de leur vie p r é p u b é r a l e ou postpubérale et à une phase
similaire p a r r a p p o r t à la copulation et à l'ovulation. E n général, les vulves sont peu développées,
étroites et p o u r v u e s d'un p e t i t orifice j u s q u ' à la m u e de p u b e r t é , puis s'élargissent et p r e n n e n t leur
s t r u c t u r e a d u l t e . De m ê m e que les pléopodes mâles n ' a c q u i è r e n t leur véritable morphologie qu'au-delà
d'une certaine m u e , les vulves n ' a c c è d e n t à leur s t r u c t u r e définitive q u ' a p r è s u n e croissance bien déter-
minée. Des modifications de la vulve et des parties annexes i n t e r v i e n n e n t au m o m e n t de la copulation
et de l'ovulation : ces p h é n o m è n e s sont r e l a t i v e m e n t peu connus.
ORIFICES GÉNITAUX FEMELLES 187
Ainsi, chez certains Crabes, la copulation est empêchée par des facteurs physiques : chez les Majidae,
les vulves ne deviennent assez larges pour permettre l'accouplement qu'après la mue de puberté (HARTNOLL,
1963). Chez d'autres, tels les Grapsidae, il n'en est pas de même et ce sont des mécanismes physiologiques qui
font obstacle à la copulation avant que soit atteinte la maturité sexuelle (HARTNOLL, 1969).
On sait que les mâles copulent seulement lorsqu'ils o n t un test dur, tandis que les femelles s'accou-
plent, soit avec un t e s t mou, soit avec un t e s t dur. Une idée longtemps admise fut que les femelles
ne p o u v a i e n t être fécondées q u ' a p r è s avoir m u é : la raison principale en est que les espèces les plus
c o u r a m m e n t étudiées (Cancer, Carcinus, etc.) a p p a r t i e n n e n t , p a r hasard, à la catégorie de Crabes
dont les femelles copulent seulement après la mue, c'est-à-dire lorsqu'elles sont molles. C'est le cas,
donc, des Cancridae et des P o r t u n i d a e . Chez les Majidae, les d e u x situations se r e n c o n t r e n t : cela p e u t
s'expliquer p a r le fait que, dans cette famille, la m u e de p u b e r t é correspond à la dernière mue. On p e u t
supposer que les espèces qui copulent à l'état mou v i e n n e n t d'accomplir leur m u e de p u b e r t é ; par
la suite, les femelles ne p e u v e n t plus s'accoupler que nanties d'un test dur puisqu'il n ' y a plus de mues.
Chez la p l u p a r t des Grapsidae et des Ocypodidae, l'accouplement se fait lorsque la femelle est
dure. Chez n o m b r e d'espèces de ces familles, un opercule clôt le vagin. Si l'opercule est mobile, il n ' y
a d'obstacle à la copulation à a u c u n m o m e n t du cycle. Si l'opercule est immobile, la copulation ne p e u t
avoir lieu que s'il devient flexible. C'est le cas normal après une m u e générale de l'animal, mais H A R T -
NOLL (1965 ; 1969) a m o n t r é q u ' u n e décalcification locale, donc une m u e partielle, de l'opercule vul-
vaire se produisait chez certaines espèces. De telles espèces dotées d'un opercule fixe et fécondées pen-
d a n t le cycle d ' i n t e r m u e a p p a r t i e n n e n t à des groupes très divers de Brachyoures : Corystes cass'welau-
nus ( P e n n a n t ) (cf. pi. 25, fig. 4-5), Dorippe lanata (Linné), Pachygrapsus marmoratus (Fabricius), Ara-
tus pisoni ( H . Milne E d w a r d s ) , Goniopsis cruentata (Latreille), Sesarma ricordi H. Milne E d w a r d s
(cf. V E R N E T - C O R N U B E R T , 1958 ; W A R N E R , 1967 ; H A R T N O L L , 1969).
T U R K A Y (1970 ; 1973 ; 1974) a observé le m ê m e p h é n o m è n e de décalcification locale chez les
Gecarcinidae. Ainsi, la copulation n est pas restreinte à la période qui suit la m u e du Crabe et devient
en quelque sorte i n d é p e n d a n t e de l'étape du cycle d ' i n t e r m u e .
Il est i n t é r e s s a n t de noter que des Crabes aussi différents que les Corystidae (sensu B A L S S ) , que
les Dorippidae (sensu BALSS) et que les Grapsidae, m u n i s d'un opercule fixe, font intervenir u n méca-
nisme analogue favorisant la copulation.
Le genre Corystes Latreille, primitif par de nombreux caractères morphologiques (plastron sternal étroit,
sutures intersegmentaires continues, pas de cavité sterno-abdominale, etc.) (pi. 9, fig. 1) et en même temps
spécialisé à l'extrême (adaptation à la vie fouisseuse), constitue un cas assez particulier. Les conduits génitaux
sont du type « simple », ce que l'on peut considérer comme un caractère plésiomorphe. La vulve est fermée par
un opercule rigide, qui devient flexible pendant une période de 12 à 20 jours, à l'époque de la reproduction.
La copulation se fait entre un mâle dur et une femelle dure (HARTNOLL, 1968& ; 1969, p. 167). La parade pré-
nuptiale est longue, le mâle transportant la femelle pendant plusieurs jours entre ses pinces. L'appariement
a lieu sternum contre sternum, les Crabes étant partiellement enfouis. Le mâle lâche alors rapidement la femelle,
qui commence à pondre ; les opercules se recalcinent ensuite.
CHAPITRE VI
Dans son Histoire naturelle des Crustacés (1834-1837), H. MILNE EDWARDS séparait un certain
nombre de Brachyoures en Cyclométopes et en Catométopes sur la base de caractères morphologiques
externes et internes. Dès lors se trouvait explicitée une différence fondamentale, à savoir que dans
un groupe, les Cyclométopes, les orifices génitaux du mâle s'ouvrent sur la coxa de la dernière paire
de péréiopodes thoraciques et que, dans un autre, les Catométopes, ils sont « placés presque toujours
sur le plastron sternal lui-même » ou, au moins, se continuent « avec une gouttière transversale creusée
dans le plastron et renfermant les verges » (H. MILNE EDWARDS, 1834, p. 264-265, 363-367 ; 1837,
P- 1-7).
Dans nos recherches préliminaires sur les Goneplacidae (GUINOT, 1969a), nous avons tenté
de démontrer que la disposition catométope dérive de la cyclométope : l'observation des types variés
d'organisation réalisés chez les Goneplacidae (de la conception classique) permet de comprendre les
différentes phases et les diverses modalités du processus entraînant le déplacement de l'orifice sexuel
en position sternale.
Dans la disposition cyclométope typique, l'orifice sexuel mâle est coxal et la partie basilaire
de l'abdomen occupe tout l'espace compris entre les coxae des p5, de sorte que le sternum est à ce
niveau entièrement recouvert par l'abdomen (exception des Pilumninae sensu BALSS) et que le bord
postérieur de la carapace est complètement séparé du plastron sternal.
Dans la disposition catométope, il y a un élargissement de l'ensemble du sternum thoracique,
et une partie de celui-ci, plus précisément le sternite 8, est laissée à découvert. Chez les formes primi-
tives, cette partie latérale du sternite 8 devenue visible est réduite et ne se situe qu'au niveau du
deuxième segment abdominal, parfois n'apparaissant que comme une minuscule pièce à la limite du
deuxième et du troisième segment ; l'orifice mâle demeure donc coxal. Lorsque la partie latérale du
sternite 8 s'agrandit, elle tend à se fusionner en avant avec le sternite 7 : les deux régions s'unissent
par leurs parties dorsales, par-dessus le pénis, en formant une sorte de gaine où se loge ce dernier. La
rencontre des deux zones latérales des sternites 7 et 8 est plus ou moins complète, la réunion des deux
bords pouvant n'être qu'ébauchée, partielle (cf. fig. 51B, C) ou réalisée sur une longueur réduite (gout-
tière courte : cf. fig. 51D) ; la gouttière peut être développée, allongée, sans qu'il y ait pour autant
réunion des bords des sternites 7 et 8 (cf. fig. 51 A, E). Le pénis ne paraît donc déjà plus sortir de la
coxa de p5, où il prend réellement naissance, mais du sternum. Ainsi, à un stade peu avancé, où il
n'est pas encore recouvert par les portions latéro-dorsales du sternum, le pénis se couche dans un sillon
creusé sur la surface sternale et plus ou moins compris ventralement entre les pièces sternales. À un
stade évolué, le prolongement sternal au-dessus du pénis est important, et il y a un isolement complet
de ce dernier (cf. fig. 51F) : à l'orifice mâle coxal s'ajoute un deuxième orifice, déporté vers l'intérieur
et franchement sternal, le plastron étant alors généralement fort élargi. La partie du sternite 8 laissée
à découvert peut alors apparaître non seulement au niveau du deuxième segment abdominal mais
aussi au niveau du premier, et c'est toute la partie basilaire de l'abdomen qui est séparée du sternum.
Il y a, de ce fait, réunion du sternum thoracique avec le bord postérieur de la carapace.
Il est bien évident que la migration de l'orifice sexuel mâle en une position sternale est liée
à l'élargissement de la partie postérieure du sternum, mais un autre facteur entre en jeu, à savoir la
largeur de l'abdomen lui-même dans sa partie basilaire.
Nous verrons, avec certains cas particuliers, que des Crabes considérés comme Xanthidae par exemple
montrent un début d'organisation catométopienne. Il s'agit soit de genres à la limite des Cyclométopes et des
190 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Catométopes — et alors la place à leur attribuer peut faire l'objet de discussions —, soit de formes qui ne sont
pas à leur place dans la classification actuelle et doivent être transférées parmi les francs Catométopes.
Nous pensons que l'élément le plus significatif est la t e n d a n c e à la réunion des sternites 7 et 8
et à la formation d'une gaine pénienne : c'est p a r ce caractère s u r t o u t que se t r a d u i t l'organi-
sation c a t o m é t o p i e n n e .
E n m ê m e t e m p s que se produisent les modifications du plastron sternal et le déplacement de
l'orifice sexuel mâle, les caractères anciens intéressant la forme de la carapace, la disposition a n t e n n o -
orbitaire, la morphologie des pinces, etc., sont remplacés p a r d ' a u t r e s . Parfois, les formes intermédiaires
offrent une s t r u c t u r e composite, avec assemblage de caractères mixtes, intrication de caractères. On
p e u t concevoir que les Goneplacidae tels q u ' o n les regarde actuellement représentent un certain t y p e
d'organisation, un niveau d'évolution, avec une série d'innovations qui leur sont propres et retentis-
s a n t sur t o u t l'organisme. Les diverses formes intermédiaires nous d o n n e n t l'image des étapes du mou-
v e m e n t évolutif. Vus sous cet angle, les Goneplacidae n ' a p p a r a i s s e n t plus comme une lignée unique,
comme u n groupe n a t u r e l . Les sous-familles actuellement acceptées qui, du reste, n ' o n t souvent q u ' u n e
unité structurale bien douteuse, réunissent des genres sans liens phylétiques ; elles ont été édifiées sur
u n ensemble de caractères se r e t r o u v a n t i n d é p e n d a m m e n t dans des groupes différents, dans des r a m e a u x
distincts, parallèles ou divergents.
Si l'on considère les Goneplacidae comme un é t a t , un niveau, il i m p o r t e de reconnaître les r a p -
p o r t s réels de p a r e n t é entre les formes, de découvrir les groupes naturels, de dégager les lignées pro-
v e n a n t d'une m ê m e souche et se succédant p a r filiation. Dans une telle classification, phylogénétique,
la compréhension de ce v a s t e g r o u p e m e n t devient à certains égards facilitée, mais t o u t n'est point
résolu et plusieurs points doivent encore être éclaircis.
Nous ne dirons ici que quelques m o t s c o n c e r n a n t les Goneplacidae (sensu B A L S S ) , qui font l'objet
d ' u n e publication spéciale.
Nous nous proposons ici d'étendre à l'ensemble des Brachyoures notre é t u d e de l'orifice génital
mâle. Si l'on suit la classification de BALSS (1957), l'orifice mâle est coxal chez t o u s les B r a c h y o u r e s
Dromiacea, chez les O x y s t o m a t a (y compris les Tymolinae et les Raninidae), ainsi que chez une p a r t i e
des B r a c h y g n a t h a . P a r m i ces derniers, t o u s les O x y r h y n c h a et u n certain n o m b r e de B r a c h y r h y n -
cha possèdent u n orifice coxal ; chez les autres B r a c h y r h y n c h a , l'orifice mâle est indiqué comme ster-
nal.
Chez les O x y s t o m a t a , B A L S S (1957, p . 1607-1608) n ' o m e t pas de signaler que l'orifice mâle est
sternal chez les Leucosiidae : « Die Vasa deferentia d u r c h b o h r e n das S t e r n u m neben der Coxa der
P / 5 » (ibid., p . 1612). Mais il ne fait pas m e n t i o n des différences i m p o r t a n t e s qui séparent les divers
r e p r é s e n t a n t s de cette famille q u a n t à la localisation de l'ouverture génitale mâle, qui est loin d'être
uniforme.
Schématiquement, le système génital mâle comprend une paire de testicules ; de chaque testicule part
un canal déférent qui s'étend dans la cavité thoracique et aboutit à la coxa du dernier péréiopode. La partie
postérieure du canal déférent, ou canal éjaculateur, traverse la musculature du huitième somite thoracique
et se termine dans une sorte de tube ou de papille, le pénis, qui émerge de l'orifice creusé sur la paroi coxale
ou la paroi sternale.
Le pénis, appelé verge par d'anciens auteurs comme DUVERNOY (1850 ; 1853) ou BROCCHI (1875), a
une longueur, une rigidité, une forme, extrêmement variables selon les groupes. Nous ne décrirons qu'accessoi-
rement cette formation, notre étude étant consacrée à la position de l'orifice génital mâle, sur la coxa ou sur
le sternum. Le pénis est parcouru par le canal éjaculateur (cf. notamment RYAN, 1967a).
I. B R A C H Y O U R E S S.L. À O R I F I C E S F E M E L L E S COXAUX
(BRACHYOURES PÉDITRÈMES)
Chez tous les péditrèmes, les orifices mâles sont c o x a u x : on p e u t dire que les B r a c h y o u r e s en
question sont péditrèmes aussi bien en ce qui concerne les orifices femelles q u ' e n ce qui concerne les
orifices mâles. Le pénis est généralement très développé, soit qu'il forme u n long t u b e é m e r g e a n t de
la coxa, soit que la coxa se modifie pour constituer une sorte de t u b e pénien. La position particulière
des p 5 , ramenés sur le dos, et la morphologie des pléopodes sexuels, a d a p t é s au dépôt du sperme dans
des s p e r m a t h è q u e s , d é t e r m i n e n t , au moins en partie, cette disposition. D'après H A R T N O L L (1975a,
p. 675), les muscles peu développés du vas deferens et du canal éjaculateur sont p e u t - ê t r e à l'origine
du fait que la copulation chez les Dromiacea et, sans d o u t e aussi, chez les Homoloidea, constitue u n
processus d'une assez longue durée. E n comparaison, chez les Astacoures, qui possèdent des conduits
génitaux dotés d'une très forte m u s c u l a t u r e , facilitant l'expulsion du spermatophore, la copulation
est de très courte durée (de quelques secondes à une m i n u t e ) .
Chez tous les péditrèmes, le pénis vient se placer à la base du premier pléopode sexuel mâle :
ce dernier n ' é t a n t pas c o m p l è t e m e n t t u b u l a i r e , il n ' y a pas comme chez les Brachyoures sternitrèmes
u n orifice spécial à l'intérieur duquel il pénètre (voir le chapitre sur les pléopodes sexuels mâles).
DROMIACEA
DROMIIDAE
L'orifice mâle est situé sur la coxa de la cinquième paire de péréiopodes, réduite et ramenée sur
le dos. Il en sort u n pénis long, épais, rigide ou semi-rigide, à e x t r é m i t é t r a n s p a r e n t e , parfois amincie.
La forme de la coxa et celle du pénis sont sensiblement les mêmes chez Droraia personata (Linné)
(fig. 60A-D), D. dehaani R a h t b u n (fig. 43A ; pi. 2 1 , fig. 2), Dromidia antillensis Stimpson (fig. 43B),
Cryptodromia tumida (Stimpson), etc.
HARTNOLL (1975a, p. 665, fig. 4), qui décrit l'appareil génital mâle de Dromia personata, indique que
le pénis, « supported by a calcified tubular sclerite », est couvert d'une cuticule épaisse.
DYNOMENIDAE
Chez Dynomene hispida (H. Milne Edwards) (fig. 43C ; 6 0 E - F ) , la cinquième paire de péréio-
podes thoraciques est atrophiée, relevée dorsalement et s'introduit entre le bord postéro-latéral de la
carapace et les articles p r o x i m a u x de p4. T o u t e la coxa de p5 est modifiée, de forme triangulaire, et
devient t u b u l a i r e dans sa moitié distale dont, seule, l ' e x t r é m i t é est t r a n s p a r e n t e . Elle s'applique dans
u n espace entre la paroi sternale et la coxa de p4, la pointe pénienne s ' a p p u y a n t contre le condyle
articulaire de la coxa de p 4 sur le s t e r n u m .
Dans la famille des D y n o m e n i d a e , c'est t o u t e la coxa de p5 qui est transformée ; le pénis se
t r o u v e presque c o m p l è t e m e n t inclus dans une gaine coxale.
192 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
H
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 193
HOMOLOIDEA
Sur la coxa de p 5 , péréiopode long mais grêle et r a m e n é dorsalement, s'ouvre u n large orifice
mâle. La coxa de p5 a sensiblement la même forme que la coxa des péréiopodes précédents ; il lui m a n -
que seulement la zone aplatie qui vient glisser sur le plastron sternal.
Chez Homola vigil A. Milne E d w a r d s (fig. 43D), le pénis est p l u t ô t court et t r a p u , à paroi molle.
Chez Paromola cuvieri (Risso) (fig. 61D-E ; pi. 22, fig. 2), dont nous n ' a v o n s examiné q u ' u n seul mâle
(à l'état sec), le pénis semble également assez court et large. Chez Homologenus rostratus (A. Milne
Edwards) (fig. 43E), la coxa p o r t e un gros orifice d'où sort u n pénis un peu plus allongé, cylindrique,
se rétrécissant progressivement j u s q u ' à son e x t r é m i t é .
Chez Latreillia valida de H a a n (pi. 22, fig. 5), sur la petite coxa de p5, longue mais très mince,
débouche un pénis de forme épaisse, non tubulaire.
FIG. 44. — Ranina ranina (Linné) $ : position de la coxa et du pénis par rapport aux premiers segments abdominaux
(animal en vue dorsale). On remarque qu'une partie de la coxa et le pénis en entier sont recouverts par l'abdomen.
RANINOIDEA OU GYMNOPLEURA
F I G . 43 A-I. — La coxa de p5, le pénis et la position de ce dernier par rapport à la suture sternale 7/8 chez divers Brachy-
oures à orifices génitaux femelles coxaux (Brachyoures péditrèmes).
A, Dromia dehaani R a t h b u n : Dromiacea Dromiidae ; B, Dromidia antillensis Stimpson : Dromiacea Dromiidae ; C, Dyno-
mene hispida (H. Milne Edwards) : Dromiacea Dynomenidae ; D, Homola vigil A. Milne Edwards : Homoloidea ;
E, Homologenus rostratus (A. Milne Edwards) : Homoloidea ; F, Raninoides laevis (Latreille) : Raninoidea ou
Gymnopleura ; G, Dicranodromia mahyeuxi A. Milne Edwards : péditrème Homolodromiidae ; H, Cymopolus asper
A. Milne Edwards : péditrème Tymolidae ; I, Cymonomus quadratus A. Milne Edwards : péditrème Tymolidae.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
13
194 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE D E S BRACHYOURES
HOMOLODROMIIDAE
Chez le seul mâle que nous avons p u examiner, de l'espèce Dicranodromia mahyeuxi A. Milne
E d w a r d s (fig. 43G, 63A-C), la coxa de p 5 se modifie en u n t u b e calcifié qui se t e r m i n e p a r u n pénis
de m ê m e forme et renflé, mais à paroi molle.
TYMOLIDAE
Les d e u x dernières paires de péréiopodes sont en position t o u t à fait dorsale. L'orifice mâle
est situé sur la coxa de p 5 , près du bord t o u c h a n t le s t e r n u m . C'est u n pénis e x t r ê m e m e n t court, dépas-
s a n t à peine de l'orifice, que nous avons observé chez Cymopolus asper A. Milne E d w a r d s (fig. 4 3 H ;
61A-C). Chez Cymonomus granulatus N o r m a n et chez C. quadratus A. Milne E d w a r d s (fig. 431), u n
pénis allongé sort d ' u n tubercule placé dans le prolongement de p 5 .
GORDON (1963, p. 52-53, fig. 11A, B) mentionne et figure la « large penial projection on the coxa of pereio-
pod 5 » chez Tymolus japonicus Stimpson et chez Cymonomus granulatus Norman.
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 195
Chez les Brachyoures sternitrèmes, les orifices mâles sont soit coxaux, soit sternaux, avec diver-
ses phases de transition entre ces deux dispositions. On peut considérer comme plésiomorphe la posi-
tion coxale de l'orifice mâle. La migration latérale de celui-ci, conséquence de l'élargissement du plas-
tron sternal, est un processus anagénétique : on peut constituer des morphoclines qui montrent, dans
différentes familles, l'évolution vers une position où la distance entre la coxa et la sortie effective du
pénis est de plus en plus grande.
Chez les Oxystomata, BALSS (1957, p. 1608) indique : « Beim <$ gehen die Gonoducte entweder
durch die coxa oder daneben durch das letzte Thorakalsternit ».
Chez les Dorippidae (dont nous avons exclu les Tymolinae, cf. supra), et plus précisément
dans le genre Dorippe Weber (fig. 46F), le pénis sort d'un gros tubercule mobile inséré sur la coxa de
p5 au-dessus du condyle articulaire de la coxa sur le sternum ; ce tubercule se prolonge par un long tube
transparent, à parois rigides, d'où émerge la portion tout à fait distale et molle du canal éjaculateur.
Chez Dorippe, dont le plastron est très large (fig. 28A, B), on observe un rapprochement du sternite 7
(c'est-à-dire de l'épisternite 7) et du sternite 8 : le tube pénien se trouve comme enchâssé dans une
sorte de courte rainure, ménagée entre les bords non jointifs mais peu éloignés des parties externes
des sternites 7 et 8. Peut-être est-ce là une tendance particulière de l'orifice mâle à devenir sternal.
Chez les Calappinae, la disposition est tout autre. Dans le genre Calappa Weber (fig. 46D ;
pi. 14, fig. 2), l'ouverture mâle, qui est vaste, se trouve juste à la lisière interne de la coxa, au-dessus
du condyle articulaire de p5 sur le sternum. Le pénis, membraneux, est large, foliacé et contourné ;
une bonne partie du pénis pénètre dans l'orifice basai du pléopode 1, tandis que, semble-t-il, un diver-
ticule latéral reste en dehors de l'appendice copulateur et se place entre ce dernier et le pléopode 2.
Chez les Matutinae, à savoir dans le genre Matuta Weber (fig. 46E ; pi. 14, fig. 5), l'orifice mâle,
plus réduit, se situe juste en arrière de l'étroit condyle articulaire de la coxa de p5 sur le, sternum.
Dans le genre Orithyia Fabricius, seul représentant de la sous-famille des Orithyinae, l'orifice
mâle s'ouvre à l'extrémité du condyle articulaire de la coxa de p5 ; le pénis sort donc tout près de la
paroi sternale.
En revanche, chez les Leucosiidae se manifeste la tendance de l'orifice mâle à quitter sa posi-
tion coxale pour devenir sternal. Sans entrer ici dans les détails, nous montrerons [cf. fig. 45) trois
phases de ce processus, d'abord chez un Philyrinae du genre Ilia Leach, puis chez un Ebaliinae du genre
Lithadia Bell et, enfin, chez un Leucosiinae du genre Leucosia Weber.
Chez Ilia nucleus (Linné) (fig. 45A ; pi. 15, fig. 7), le gros condyle articulaire de la coxa de p5
s'intercale entre une avancée antéro-externe du sternite 8 (accolée à l'épisternite 7 qui s'appuie large-
ment sur la coxa de p5) et une avancée postéro-externe du sternite 8, encore plus proéminente que
la précédente. Le pénis est trapu, en forme de massue.
Chez Lithadia cariosa Stimpson (fig. 45B ; pi. 15, fig. 6), l'orifice mâle paraît également déporté
dans la zone sternale, mais la disposition est un peu différente. Le conduit mâle débouche à l'extrémité
arrondie du gros condyle articulaire de la coxa de p5 sur le sternum, condyle encadré par deux avancées
qui se rejoignent presque : une avancée antéro-externe formée par le sternite 7, extrêmement proémi-
nente et appliquée sur la coxa ; une avancée postéro-externe constituée par le sternite 8. Le pénis est
long et flexible.
Chez Leucosia unidentata de Haan (fig. 45C ; pi. 15, fig. 1, 2), Leucosia longifrons de Haan et,
semble-t-il, dans tout le genre Leucosia, le processus engagé chez les genres précédemment nommés
196 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
F I G . 45 A-C. — Chez trois genres d'Oxystomata Leucosiidae (sensu BALSS, 1957), position de l'orifice génital mâle par
rapport à la coxa de p5 et aux sternites thoraciques 7 et 8. Passage d'un orifice coxal à un orifice sternal.
A, Ilia nucleus (Linné) (Philyrinae) : orifice mâle débouchant à l'extrémité du condyle articulaire de la coxa de p5 sur le
sternum ; le condyle est entouré par deux avancées du sternite 8 (av. a. et av. p.).
B, Lithadia cariosa Stimpson (Ebaliinae) : orifice mâle débouchant à l'extrémité du condyle articulaire de la coxa de p5 ;
rapprochement du sternite 7 (avancée antérieure) et du sternite 8 (avancée postérieure).
C, Leucosia unidentata de Haan (Leucosiinae) : orifice mâle déporté en position sternale par suite du rapprochement du
sternite 7 (avancée antérieure, av.a.) et du sternite 8 (avancée postérieure, av.p.). Le pointillé indique la portion
de coxa, avec son condyle, recouverte par les avancées sternales 7 et 8.
av.a., avancée antérieure ; av.p., avancée postérieure ; c, condyle articulaire ; cx5, coxa de p5 ; eps7, épister-
nite 7 ; o.m., orifice génital mâle à l'extrémité du condyle ; o.m.s., orifice génital mâle sternal ; 7, 8, sternites thoraciques
7 et 8 ; 7/8, suture sternale thoracique 7/8.
aboutit à la localisation complètement sternale de l'orifice mâle. En effet, les deux avancées, antéro-
externe du sternite 7 et postéro-externe du sternite 8, se sont rejointes et fusionnées en recouvrant
une grande partie de la coxa de p5 ainsi que son condyle. L'orifice apparent se trouve isolé de la coxa
et refoulé vers la zone médiane, donc devient sternal. En fait, le vas deferens aboutit toujours dans
la coxa et le pénis sort encore à l'extrémité du condyle, qui porte un orifice (o.m.). C'est dans une gaine,
fermée par suite de la réunion des avancées sternales mentionnées, c'est-à-dire sous une sorte de pont,
que se place le condyle et que se termine le conduit génital mâle : un deuxième orifice, arrondi, est
présent, vraiment sternal (o.m.s.). Le pénis, membraneux, est long et, en même temps, assez trapu.
On constate que la tendance de l'orifice génital mâle à migrer en position sternale se manifeste
dans plusieurs sous-familles de Leucosiidae. Elle est liée à l'élargissement du plastron sternal, notam-
ment de sa partie postérieure. On remarquera aussi que chez Ilia, le processus se présente différemment :
dans ce genre et, sans doute, chez d'autres Leucosiidae, la gaine pénienne est formée par la réunion
d'avancées dépendant toutes deux du sternite 8 et non, comme chez Lithadia et Leucosia, d'une avancée
dépendant du sternite 7 et d'une autre dépendant du sternite 8. Il faut noter qu'un véritable orifice
perce la surface sternale. Il sera utile de réviser les divers genres leucosiens quant à ce caractère.
Nous n'avons pas pu examiner tous les Oxyrhyncha mais il semble bien que, toujours, l'orifice
mâle soit coxal, aussi bien chez les Majidae que chez les Parthenopidae. Il ne semble pas (mais c'est
à contrôler) que, même chez les formes à plastron très élargi, il existe, comme chez les Oxystomata,
une tendance à la migration de l'orifice mâle vers une position sternale.
Chez Maja squinado (Herbst) (fig. 461 ; pi. 16, fig. 2), l'ouverture mâle se trouve juste sur le bord interne
de la coxa de p5 et au-dessus du condyle articulaire de cet article sur le sternum. La disposition est sensible-
ment la même chez Pisa tetraodon (Pennant) (pi. 16, fig. 4), où le pénis débouche d'un orifice vaste et arrondi,
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 197
tout près du bord sternal. Chez Chlorinoides barunai Serène (pi. 16, fig. 7), l'orifice mâle est extrêmement laté-
ral sur la coxa et, à son niveau, le bord coxal interne s'amincit nettement. La conformation est analogue chez
Eurynolambrus australis H. Milne Edwards (pi. 16, fig, 8), Majidae à carapace et plastron extrêmement larges.
L'orifice mâle des P a r t h e n o p i d a e est également coxal : p a r exemple, chez Lambrus longimanus
(Linné) (fig. 4 6 H ) .
Dans le genre Dairoides S t e b b i n g (fig. 27A), qui est u n P a r t h e n o p i d a e assez particulier (cf. pi. 3 ,
fig. 2, pi. 17, fig. 9-11), l'orifice mâle s'ouvre sur la coxa de p5, au-dessus du condyle articulaire et t o u t
contre la paroi sternale. Le pénis est large à la base et épais.
Le genre Daira de H a a n , q u e nous plaçons, avec u n e certaine réserve, à proximité d u genre
Dairoides, possède u n orifice mâle placé au-dessus d u condyle articulaire de la coxa de p 5 et très près
du bord i n t e r n e (fig. 21C). E n a v a n t de l'ouverture, le sternite 7 se prolonge p a r une étroite avancée
qui vient s'appliquer sur la coxa de p 4 .
Chez tous les P a r t h e n o x y s t o m a t a , aussi bien dans le genre Aethra Leach q u e dans les genres
Osachila Stimpson, Hepatus Latreille e t Actaeomorpha Miers, l'orifice mâle est coxal.
L'orifice mâle est coxal chez les q u a t r e genres de Bellioidea : Bellia H . Milne E d w a r d s , Corys-
toides Lucas, Acanthocyclus Lucas et Heterozius A. Milne E d w a r d s . E n fait, il débouche entre la coxa
et la paroi sternale, à l ' e x t r é m i t é d u condyle articulaire. Chez ces genres, u n e portion d u sternite 8
a p p a r a î t à découvert en u n ou d e u x endroits ; l'épisternite 7 se développe et s'avance postérieurement
de façon à recouvrir le condyle de la coxa de p 5 et à se r a p p r o c h e r du sternite 8 (surtout chez Bellia).
Le pénis, élargi et foliacé, est couché dans une concavité d u sternite 8. On p e u t considérer que se m a n i -
feste — légèrement, certes — la t e n d a n c e de l'orifice à migrer en position sternale.
L'orifice mâle est coxal dans les genres Corystes Latreille (fig. 46A, cf. pi. 9, fig. 1), Nautiloco-
rystes H. Milne Edwards (fig. 20C) et Pseudocorystes H. Milne Edwards (fig. 20B).
L'orifice mâle est coxal chez tous les genres attribués à cette famille : Atelecyclus Leach (fig. 46B ;
pi. 9, fig. 5), Thia Leach (fig. 20A, 46C), Peltarion Jacquinot (fig. 20D), Telmessus White, Trachycar-
cinus Faxon, etc.
CANCRIDAE ET PERIMELIDAE
L'orifice mâle est coxal dans les genres Cancer Linné et Perimela Leach. L'ouverture se trouve
tout près du bord interne de la coxa de p5 et juste au-dessus du condyle articulaire de cette dernière
sur le sternum chez les espèces de Cancer que nous avons examinées. Chez Perimela denticulata (Mon-
tagu), l'orifice génital mâle est moins marginal et s'ouvre un peu plus bas sur la coxa.
PORTUNIDAE
L'orifice mâle débouche toujours sur la coxa de p5. On constate, chez certains genres à plas-
tron élargi, une ébauche de rapprochement des sternites 7 et 8.
Dans le genre Carcinus Leach (fig. 47F ; pi. 13, fig. 1), la disposition est simple : le sternum
n'est pas élargi vers l'arrière et aucune portion du sternite 8 n'est découverte quand l'abdomen est
rabattu. De l'orifice coxal sort un pénis assez long, qui se couche dans une concavité du sternite 8.
En revanche, dans d'autres genres tels que Scylla de Haan (pi. 13,fig.4, 5), Callinectes Stimpson
(fig. 47G ; pi. 13, fig. 8) ou Podophthalmus Lamarck (fig. 47H ; pi. 13, fig. 7), un large plastron s'inter-
cale entre les p5 nageuses et une portion du sternite 8 est laissée à découvert. Cette portion visible du
sternite 8 forme une avancée qui fait saillie au-dessus de la coxa de p5. Presque symétriquement, posté-
rieurement au condyle articulaire de la coxa de p5 sur le sternum, pointe une autre avancée, dépendant
également du sternite 8. Le condyle de la coxa se trouve donc encadré par ces deux avancées (avancée
antérieure du sternite 8 et avancée postérieure du sternite 8), entre lesquelles se situe une concavité.
C'est dans cette zone déprimée que se loge le long pénis issu de la coxa. A la surface du sternite 8, là
où s'appuie le pénis, on observe un léger sillon, qui prend l'aspect d'une rainure chez Podophthalmus.
Chez ces Crabes nageurs, l'orifice est toujours coxal mais le pénis est couché dans une dépression
sternale, avec seulement une ébauche de recouvrement de part et d'autre par les parties latéro-dor-
sales du sternite 8. C'est la manifestation de la tendance catométope, qui se montre avec le plus d'accen-
tuation dans le genre Podophthalmus, Portunidae en effet le plus « carcinisé ».
F I G . 46 A-I. — Localisation de l'orifice génital mâle sur la coxa de p5 et sa position par rapport à la suture sternale thora-
cique 7/8 chez divers Brachyoures. L'orifice mâle est toujours coxal.
A, Corystes cassivelaunus (Pennant) : Corystidae ; B, Atelecyclus rotundatus fOlivi) : Atelecyclidae Atelecyclinae ; C, Thia
sp. : Atelecyclidae Thiinae ; D, Calappa granulata (Linné) : Calappidae Calappinae ; E , Matuta planipes (Fabri-
cius) : Calappidae Matutinae ; F, Dorippe lanata (Linné) : Dorippidae ; G, Kraussia rugulosa (Krauss) : Xanthidae ;
H, Lambrus longimanus (Linné) : Parthenopidae ; I, Maja squinado (Herbst) : Majidae.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 199
l.m.
l.m
G
p.s.p
200 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE DES BRACHYOURES
RETROPLUMIDAE
FIG. 47 A-H. — Localisation de l'orifice génital mâle sur la coxa de p5 et sa position par rapport à la suture sternale
thoracique 7/8 chez divers Brachyoures. L'orifice mâle est toujours coxal mais en G (Callinectes) et H (Podoph-
thalmus), formation d'une rainure pour le pénis et rapprochement des deux portions latéro-externes du sternite 8
(avancée antérieure et avancée postérieure) de part et d'autre du condyle articulaire de la coxa.
A, Xantho incisus incisus (Leach) : Xanthidae Xanthinae (sensu BALSS, 1957) ; B, Menippe mercenaria (Say) : Xanthidae
Menippinae ; C, Globopilumnus africanus (A. Milne Edwards) : Xanthidae Menippinae ; D, Carpilius convexus
(Forsskâl) : Xanthidae Carpiliinae ; E, Pilumnus hirtellus (Linné) : Xanthidae Pilumninae ; F, Carcinus mediterra-
neus Czerniavsky : Portunidae Carcininae ; G, Callinectes sapidus Rathbun : Portunidae Portuninae ; H, Podoph-
thalmus vigil (Fabricius) : Portunidae Podophthalminae.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 201
202 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
de Haan (fig. 24C). Dans le genre Trapezia Latreille (pi. 12, fig. 7), l'orifice débouche sur le condyle mais un
peu en retrait de son articulation sur le sternum.
Dans le deuxième type de localisation de l'orifice mâle, ce dernier n'est pas complètement circonscrit
par du tégument coxal et s'ouvre à la limite de la coxa et du sternum : se rapprochant du bord interne, il n'est
délimité que du côté externe tandis que, du côté interne, la paroi coxale rigide est interrompue. Ce type de
disposition se rencontre dans le genre Carpilius Leach (fig. 47D) : l'orifice se trouve à la fois le long du rebord
coxal et de la paroi sternale, juste au-dessus du condyle articulaire. Cette conformation fait qu'une encoche mar-
que le bord de la coxa au niveau de l'orifice mâle.
Dans le genre Medaeus D a n a , char, entend, (cf. G U I N O T , 1967a, p . 363), aussi bien chez M.
ornatus D a n a q u e chez M. elegans A. Milne E d w a r d s , u n e p e t i t e portion du s t e r n i t e 8 a p p a r a î t à décou-
v e r t entre l ' a b d o m e n (à la limite des segments a b d o m i n a u x 2 et 3) et le condyle de la coxa de p 5 .
Dans le genre Monodaeus Guinot (1967a, p . 369), on observe la m ê m e p a r t i c u l a r i t é : chez Mono-
daeus couchi (Bell in COUCH) (fig. 48A), M. tuherculidens ( R a t h b u n ) et M. rectifrons (Crosnier), entre
les p5 a p p a r a î t une p e t i t e p a r t i e du sternite 8, qui n'est donc pas recouverte p a r le deuxième segment
a b d o m i n a l ; chez M. rouxi (Capart) (fig. 48B), une plus large portion du sternite 8 est visible.
A B
FIG. 48 A-B. — Rapports de l'abdomen et du sternum au niveau de la coxa de p5 chez deux Xanthinae du genre Mono-
daeus Guinot : une portion du sternite 8 est visible, plus largement chez Monodaeus rouxi (Capart) (B) que chez
M. couchi (Bell in COUCH) (A).
(selon l'ancienne terminologie). On notera, par ailleurs, que ces genres ont une carapace large, u n plas-
tron sternal élargi et u n cadre buccal transverse, avec m x p 3 écartés et angle externe du m é r u s saillant,
a u t a n t de caractères rencontrés chez les Catométopes.
Dans les genres Medaeops Guinot (1967a, p. 366) et Edwardsium Guinot (ibid., p. 365), la disposition
est « normale », sans portion de sternite 8 visible.
F I G . 49. — Rapports sternum-abdomen chez Actumnus setifer (de Haan) {<$ 10,5 X 14 mm, Madagascar, BALSS det.).
L'orifice mâle est coxal mais une portion du sternite 8 est visible juste au-dessous du condyle articulaire de la coxa
de p5 sur le sternum.
F I G . 50 A-B. — Rapports abdomen-sternum au niveau de la coxa de p5 : A, Halimede ochtodes (Herbst) : une portion
du sternite 8 est visible au-dessous du condyle articulaire de la coxa de p5 sur le sternum ; B, Galène bispinosa
(Herbst) : le sternite 8 n'est pas recouvert par l'abdomen en deux endroits, au-dessus et au-dessous du condyle
de la coxa de p5.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
Les Pilumninae parvenus au stade catométope sont notamment les genres : Rhizopa Stimpson, au large
sternite 8 séparant l'abdomen de la coxa et au pl2 à lobe apical terminé en massue ; Mertonia Laurie ;
Ceratoplax Stimpson, au moins pro parte ; Typhlocarcinus Stimpson, au moins pro parte. Le genre
Lophoplax Tesch, rangé à tort par BALSS (1957, p. 1656-1657) dans les Prionoplacinae, a atteint le stade
catométope et doit être attribué, dans la lignée pilumnienne, au groupe de formes catométopes.
En conclusion, la lignée pilumnienne comprend des Crabes dont l'orifice génital mâle, coxal,
constitue un caractère plésiomorphe (Pilumninae xanthoïdes) et des Crabes dont la disposition mâle
avec ouverture sternale dénote l'avance anagénétique, avec tous les stades de transition (Pilumninae
gonéplaciens).
Panopeinae Ortmann
Sous le nom de Panopeinae nous désignons le groupe de genres réunissant Panopeus H. Milne
Edwards, Lophopanopeus Rathbun, Neopanope A. Milne Edwards, ainsi que leurs nombreux alliés.
Nous amendons donc la sous-famille établie par ORTMANN (1893, p. 473) qui, outre Panopeus, compre-
nait à l'origine les genres Daira, Actumnus et Lijbia ( = Melia), lesquels doivent être exclus de ce grou-
pement.
Les Panopeinae sont, pour la plupart, américains ; appelés communément « mud crabs », ils
vivent surtout dans les zones vaseuses. Leur caractéristique la plus frappante est la forme singulière
du premier pléopode sexuel mâle (cf. fig. 66A, Al).
FXG. 51 A-F. — Divers stades de l'organisation catométope dans la lignée panopéenne : rapports sternum-abdomen au
niveau de la coxa de p5, formation d'une gaine pénienne et déplacement de l'orifice génital mâle en une position
sternale, de plus en plus proche du plan sagittal médian.
A, Cyrtoplax schmitti (Rathbun), paratype, <J 13 X 18 mm, Ecuador, W. L. SCHMITT coll. (MP, ex USNM 70829) ( x 8,5).
B, Tetraplax quadridentata (Rathbun), ^ 8 , 3 X 10,2 mm, Trinidad, CROSBY coll., RATHBUN det. (MP, ex USNM 71010)
(X 10). C, Cyrtoplax spinidentata (Benedict), <£ 15,8 X 22 mm, Puerto Rico, W. J. H E W A T T coll. et leg., st. 346,
CHAGE det. (MP) (X 9,5). D, Eucratopsis crassimanus (Dana), cotype à'Eucratoplax guttata A. Milne Edwards,
cJ 8 X 10 mm, Sombrero, coll. STIMPSON (MP) ( x 17). E, Malacoplax californiensis (Lockington), <? 10 X 14 mm,
Mexico, Gulf of California, Angeles Bay, GARTH det. Speocarcinus californiensis et leg. (MP) ( X 7,5). F, Prionoplax
spinicarpus H. Milne Edwards, holotype, <J 14,8 x 22,2 mm, Chine ? (localité très douteuse) (MP) (X 7,5).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 205
D
206 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Chez la plupart des Xanthidae Panopeinae, le deuxième segment abdominal est séparé de la coxa
de p5 par la partie latéro-externe du sternite thoracique 8, laissée à découvert ; parfois s'ébauche un
rapprochement des parties latérales des sternites 8 et 7. Ainsi, le pénis se trouve logé dans une rainure,
voire dans une véritable échancrure ménagée entre les pièces sternales, incomplètement fusionnées.
Chez l'espèce type du genre Panopeus H. Milne Edwards, P. herbsti H. Milne Edwards, ne se mani-
feste qu'une légère tendance à la disposition catométope : seulement une petite portion du sternite 8
est visible de part et d'autre de l'abdomen ; le pénis est couché dans une simple rainure. Mais, chez
les Panopeinae, tous les passages existent entre cette conformation et celle où la portion découverte
du sternite 8 s'est agrandie et où se sont réunies dorsalement les parties latéro-externes des sternites
8 et 7. L'orifice mâle se trouve alors déporté dans une position de plus en plus sternale.
Dans la lignée que nous avons dénommée lignée panopéenne (cf. GUINOT, 1969&, p. 249), on assiste
aux différentes étapes de la progression anagénétique, depuis la forme cyclométope (en fait un peu
dépassée) (Panopeus) jusqu'aux formes franchement catométopes, avec, pour extrême, le genre Prio-
noplax H. Milne Edwards (cf. fig. 51A-F). Chez Prionoplax spinicarpus H. Milne Edwards (fig. 51F),
les parties latéro-externes des sternites 7 et 8 sont complètement réunies dorsalement, et cela sur une
grande étendue ; une gouttière se forme, dans laquelle est abrité le canal éjaculateur ; de l'orifice mâle,
déporté près de l'axe sagittal médian, sort un pénis encore long. Les genres, tous panopéens, représen-
tés sur la figure 51 ne sont plus des Xanthidae (sensu BALSS, 1957) mais des Goneplacidae (sensu BALSS,
1957).
L'appellation d'Eucratopsinae Stimpson, 1871 = Prionoplacinae Alcock, 1900, pourrait s'appli-
quer à ces Crabes de la lignée panopéenne passés au stade catométope, si le rang de sous-famille est
conservé : elle concerne les genres Prionoplax H. Milne Edwards, Cyrtoplax Rathbun, Tetraplax Rath-
bun, Eucratopsis Smith, Glyptoplax Smith, Malacoplax Guinot, Cycloplax Guinot et, peut-être aussi,
Panoplax Stimpson.
Nous n'étudierons pas les divers représentants de ce groupement, hormis ceux mentionnés
plus haut. Une étude particulière, qui est en cours, leur est consacrée. Pour l'instant, nous renvoyons
à nos notes préliminaires (GUINOT, 1969a). Nous n'avions pas figuré la disposition du genre Ommato-
carcinus White (GUINOT, ibid., p. 523). Nous en donnons ici un dessin (fig. 54H) car on voit bien le
processus de recouvrement du pénis par les parties latérales du sternite 7 (épisternite 7) et du sternite
8 : les bords, qui ne sont pas encore jointifs, laissent apparaître la fraction basale du pénis qui s'est
sclérifiée. La portion molle du pénis qui émerge de cette demi-gaine est, au contraire, flexible.
Pour les Grapsidae, BALSS (1957, p. 1666) énonce que l'orifice mâle est sternal puis indique,
à propos des quatre sous-familles, que l'abdomen remplit tout l'espace entre les coxae des p5 chez
les Grapsinae, les Sesarminae et les Plagusiinae, tandis qu'il le remplit à peine chez les Varuninae.
La figure 52 illustre la position de l'orifice génital mâle chez divers Grapsidae : chez les Grapsi-
nae, l'orifice est sternal mais placé à proximité de la coxa, à une certaine distance de la suture 7/8
F I G . 52 A-J. —• Localisation sternale de l'orifice génital mâle et sa position par rapport à la coxa de p5 et à la suture
sternale thoracique 7/8 chez divers Grapsidae (sensu BALSS, 1957).
A-C, Grapsinae : A, Grapsus tenuicrustatus (Herbst) ; B, Goniopsis cruentata (Latreille) ; C, Planes minutus (Linné).
D, I, J, Sesarminae : D, Sesarma dehaani H. Milne Edwards ; I, Hélice tridens tridens de Haan ; J, Metaplax den-
tipes (Heller). E, Plagusiinae : Plagusia depressa depressa (Fabricius). F-H, Varuninae : F, Eriocheir sinensi
H. Milne Edwards ; G, Gaetice depressus de H a a n ; H, Varuna litterata (Fabricius).
r ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 207
208 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
(sauf dans le genre Planes où l'orifice en est proche) ; chez les Sesarminae, l'orifice est soit proche de
la coxa, soit très éloigné ; chez les Plagusiinae, l'orifice, éloigné de la suture 7/8, est encore proche
de la coxa ; par contre, chez les Varuninae, l'orifice est complètement déporté en position sternale.
On peut donc conclure, d'une part, que tous les Grapsidae ne sont pas au même niveau évolu-
tif ; d'autre part, que les Varuninae et certains Sesarminae montrent la transformation anagénétique
la plus accentuée, à savoir un orifice mâle complètement sternal.
1. Grapsinae
Chez tous les Grapsinae que nous avons examinés (fig. 52A-C), l'orifice mâle s'ouvre non pas sur
la coxa de p5 mais à proximité de celle-ci, c'est-à-dire sur la surface sternale, juste au-dessus du point
où vient s'articuler le condyle de la coxa de p5 sur le sternite 8. Le pénis se trouve à une certaine distance
de la suture 7/8, c'est-à-dire qu'il est assez nettement postérieur à cette dernière. Face au condyle,
une saillie sur le sternum prolonge en quelque sorte l'articulation de la coxa et forme la base de l'orifice
mâle.
Cette disposition caractérise les genres Grapsus Lamarck (pi. 20, fig. 1-2), Geograpsus Stimpson,
Goniopsis de Haan, Leptograpsus H. Milne Edwards, Metopograpsus H. Milne Edwards, Pachygrapsus
Randall. Chez tous, le pénis occupe une position transversale. Une variante différencie ces divers genres :
l'épisternite 7 s'approche plus ou moins du pénis et même du condyle articulaire de la coxa de p5 sur
le sternum. Chez Grapsus (fig. 52A), l'épisternite 7 est éloigné du pénis, tandis que chez Pachygrapsus,
Metopograpsus, Leptograpsus, il parvient jusqu'au pénis, parfois même jusqu'au condyle, en empié-
tant largement sur la coxa de p5. Chez Goniopsis (fig. 52B), l'épisternite 7, cordiforme, s'étend très
postérieurement.
Parmi les Grapsinae examinés, une seule exception : le genre Planes Leach (fig. 52C). Le pénis
sort bien sur le sternum mais contre la coxa, et il se trouve tout près de la suture 7/8.
Le pénis des Grapsinae est parfois fortement calcifié dans sa partie basale, notamment chez
Grapsus et Metopograpsus.
2. Varuninae
L'ouverture génitale mâle se trouve refoulée sur le sternum, loin de la coxa de p5 et de la suture
7/8, surtout dans les genres Varuna H. Milne Edwards (fig. 52H ; pi. 20, fig. 4a, 4b, 5) ; Tetragrapsus
Rathbun ; Pseudograpsus H. Milne Edwards (liste non exhaustive). Une large portion du sternite 8
apparaît à découvert, postérieurement au sternite 7. Un sillon transversal, court, part du condyle
articulaire de la coxa et parcourt le sternite 8 sur une faible distance : nous l'avons appelé sillon incom-
plet du sternite 8. Chez Gaetice Gistel (fig. 52G), chez Brachynotus de Haan et chez Cyrtograpsus Dana,
la disposition est comme précédemment mais le sillon en question rejoint l'orifice mâle et divise en deux
la portion visible du sternite 8 : nous l'avons appelé sillon complet du sternite 8.
Chez ces derniers genres de Crabes, à sternite 8 développé, la partie de ce dernier située pos-
térieurement à la coxa de p5 et limitée par un sillon peut être homologuée à l'épisternite 8.
Le genre Eriocheir de Haan (fig. 52F) possède sensiblement la même disposition mais l'orifice
mâle ainsi que le pénis, à base très élargie, sont nettement plus rapprochés de la coxa de p5 ; un sil-
lon traverse la portion visible du sternite 8, antérieurement au condyle de la coxa ; autour de ce dernier,
la surface sternale forme une saillie, ce qui n'existe nullement chez Varuna par exemple, où un large
espace sépare la coxa de l'orifice mâle. Chez Eriocheir, la migration de l'orifice mâle vers la zone médiane
de la surface sternale est moins accentuée que chez les autres Varuninae examinés. Il faudrait évidem-
ment vérifier la disposition chez tous les genres et, aussi, toutes les espèces de cette sous-famille.
3. Sesarminae
Il existe deux types de disposition chez les Sesarminae.
Chez les Sesarma Say s.l. (fig. 52D), l'orifice mâle est placé comme chez les Grapsinae, à savoir
sur le sternum tout près de la coxa de p5 et postérieurement à la suture 7/8. Le condyle articulaire
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 209
de la coxa est entouré par un bourrelet sternal. L'abdomen étant très large dans ses premiers segments,
aucune portion du sternite 8 n'est visible quand l'abdomen est reployé, tout comme chez les Grapsinae.
L'épisternite 7 rejoint le condyle et, aussi parfois très largement (selon les espèces), la portion sternale
qui encadre le condyle, ce qui a pour effet de séparer l'orifice mâle de la coxa. Ce caractère rapproche
le genre Sesarma s.l. des Grapsinae tels que Pachygrapsus, Metopograpsus, Goniopsis (fig. 52B). Une
caractéristique des Sesarma semble être le pénis formant un tube bien constitué, calcifié, dirigé obli-
quement ou longitudinalement, mobile sur toute sa longueur.
Chez d'autres Sesarminae comme Metaplax H. Milne Edwards (fig. 52J) ou Cyclograpsus H. Milne
Edwards, dont l'abdomen est plus étroit à la base et a des bords à peu près rectilignes, la disposition
ressemble à celle des Varuninae (fig. 52F-H). L'orifice mâle est très éloigné de la coxa, noyé au sein
du sternite 8. Une large portion du sternite 8 est exposée : un sillon peut le traverser complètement
[Metaplax crenulatus, Cyclograpsus punctatus, C. integer), incomplètement (Metaplax dentipes : fig. 52J),
ou pas du tout (Metaplax tredecim).
Dans le genre Hélice de Haan (fig. 521), la disposition est comme chez ces derniers genres, c'est-à-
dire celle des Varuninae ; mais, comme le troisième segment abdominal est élargi transversalement,
il cache la partie antérieure du sternite 8 qui pourrait être exposée ; un sillon complet (s.c.8) traverse
le sternite 8 jusqu'à l'orifice mâle.
4. Plagusiinae
Le pénis sort sur le sternite 8 près de la coxa de p5, au-dessus de l'articulation de celle-ci sur le
sternum. Sous le condyle articulaire se situe souvent une saillie sternale (dépendant du sternite 8) :
cette saillie est visible dorsalement entre le deuxième et le troisième segment abdominal, quand l'abdo-
men est rabattu, surtout chez Percnon Gistel (pi. 23, fig. 2) où elle entoure le condyle. L'ouverture
mâle se trouve loin de la suture 7/8, qui passe très en avant et se continue sur la partie exposée du plas-
tron. En effet, une large portion du sternite 8 n'est pas recouverte par l'abdomen et prend place pos-
térieurement au sternite 7. La disposition est sensiblement la même chez Plagusia Latreille (fig. 52E)
et chez Percnon Gistel, avec seulement des différences concernant la forme de l'épisternite 7, qui s'abaisse
ou non jusqu'au condyle de la coxa de p5. A noter pourtant que, chez P. glabra Dana (cf. pi. 18, fig. 9),
le sternite 8 est entièrement caché par l'abdomen. Chez Percnon planissimum (Herbts), quand l'abdo-
men est rabattu, le sternite 8 est visible en deux endroits : une large portion apparaît postérieurement
au sternite 7, une plus petite est à découvert entre le deuxième et le troisième segment abdominal.
Le pénis possède une base élargie et fortement calcifiée dans le genre Plagusia.
Pour les Ocypodidae, BALSS (1957, p. 1663) annonce un orifice mâle sternal. En effet, chez tous
les genres que nous avons examinés, l'orifice mâle a migré en position tout à fait sternale et se trouve
éloigné de la coxa de p5. Généralement, l'orifice mâle se trouve accolé à la suture 7/8 ou, tout au moins,
très proche de celle-ci, ce qui différencie les Ocypodidae (fig. 53A-D) des Grapsidae (fig. 52A-J), famille
dans laquelle l'ouverture mâle est éloignée de ladite suture.
1. Ocypodinae
La disposition est constante, aussi bien dans le genre Ocypode Weber que dans le genre Uca
Leach : l'orifice mâle est très nettement sternal (fig. 53A-B). Entre les premiers segments de l'abdomen,
à bords sensiblement rectilignes, et la coxa de p5 s'intercale un sternite 8 largement développé chez
Ocypode (fig. 53B ; pi. 18, fig. 7), un peu moins étalé transversalement chez Uca (fig. 53A). Le pénis
sort sur la suture 7/8, plus exactement juste à l'endroit où elle pénètre dans la cavité sterno-abdominale ;
la suture 7/8 se prolonge encore sur une faible distance, à l'intérieur de la cavité. Un épisternite 8 est
présent.
14
210 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
•ps a
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 211
Le pénis forme une expansion dirigée presque verticalement, parallèlement à l'axe longitudinal
médian. Sa base offre un épaississement calcifié dans le genre Uca.
Dans cette sous-famille, l'orifice mâle est donc refoulé très loin de la coxa de p5 (cf. infra).
2. Macrophthalminae
Chez les Macrophthalminae, l'orifice mâle est déporté dans la zone sternale, loin de la coxa
de p5 :
Dans le genre Macrophthalmus Desmarest, deux variantes principales se présentent :
a) La partie exposée du sternite 8 est très élargie et le pénis sort pratiquement sur la suture
7/8 ou, plus précisément, juste au-dessous : Macrophthalmus parvimanus A. Milne Edwards (fig. 53D),
M. graeffi A. Milne Edwards, M. kempi Serène, M. milloti Crosnier, M. pacificus Dana, M. consobrinus
Nobili. Chez M. parvimanus, où le sternite 8 forme une bande très étalée transversalement et étroite,
la partie basale du pénis n'est pas complètement recouverte par l'abdomen et apparaît visiblement.
b) La partie exposée du sternite 8 est sensiblement aussi large que longue ; l'orifice mâle s'ouvre
postérieurement à la suture 7/8 et paraît n'avoir aucun rapport avec celle-ci : Macrophthalmus latreillei
Desmarest (pi. 18, fig. 6a, 6b), M. japonicus de Haan.
Nous pensons qu'il existe des cas intermédiaires chez les nombreuses espèces de Macrophthalmus :
l'orifice mâle occupe certainement une place variable par rapport à la suture 7/8, tantôt la touchant
comme dans les premiers cas cités ici, tantôt s'en éloignant plus ou moins. Ainsi, chez M. dilatatus
de Haan, à très large sternite 8, l'orifice mâle se trouve à proximité de la suture 7/8 sans, toutefois,
y paraître accolé. Une étude détaillée s'avère indispensable : les caractéristiques relatives à l'orifice
mâle pourront être utilisées pour justifier les séparations nécessaires dans ce genre hétérogène.
Chez certains Macrophthalmus que nous avons examinés, la partie basale du pénis est entourée
par une capsule calcifiée.
Dans le genre Hemiplax Heller (parfois rattaché comme sous-genre à Macrophthalmus), l'ori-
fice génital mâle est postérieur à la suture 7/8, bien que peu éloigné de celle-ci.
Dans le genre Euplax H. Milne Edwards, que TESCH (1915) et K E M P (1919) rattachent à Macroph-
thalmus, l'orifice mâle se trouve sur le sternite 8 à une certaine distance de la coxa (sternite 8 en partie
exposé), postérieurement à la suture 7/8 dont il demeure cependant peu éloigné. Chez E. tridentata
A. Milne Edwards, l'abdomen mâle est très large et porte sur les bords de ses segments 3 à 6 de longues
soies raides. A notre avis, l'attribution de ce genre aux Macrophthalminae devrait être révisée.
3. Scopimerinae
Dans cette sous-famille, l'orifice mâle est sternal, c'est-à-dire s'ouvre sur le sternite 8, dont une
partie est exposée et se trouve donc loin de la coxa de p5.
Dans les genres Scopimera de Haan (cf. pi. 26, fig. 6) et Ilyoplax Stimpson, l'orifice mâle est une
assez vaste ouverture, située un peu postérieurement à la suture 7/8.
Dans le genre Dotilla Stimpson (cf. pi. 19, fig. 4), l'orifice mâle, sternal, est accolé à la suture
7/8.
F I G . 53 A-G. — Localisation sternale de l'orifice génital mâle et sa position par rapport à la coxa de p5 et à la suture
sternale thoracique 7/8 chez divers Ocypodidae (A-D), chez les Mictyridae (E), les Hymenosomatidae (F) et les
Pinnoteridae (G).
A-B, Ocypodinae : A, Uca tetragonon (Herbst) ; B, Ocypode cursor (Linné) ; C, Camptandriinae : Paracleistostoma cristatum
de Man ; D, Macrophthalminae : Macrophthalmus parvimanus A. Milne Edwards ; E, Mictyridae : Mictyris longi-
carpus Latreille ; F, Hymenosomatidae : Elamena pilosa A. Milne Edwards ; G, Pinnoteridae : Pinnoteres pisum
(Linné).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
212 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
4. Camptandriinae
Cette sous-famille comprend des genres auparavant rattachés aux Macrophthalminae. Elle
a été reconnue par STIMPSON (18586 ; 1907) et adoptée, de plus en plus nettement, par BARNES (1967)
et par SERÈNE (1974). L'une de ses caractéristiques principales est la forme du p l l ^ , coudé en son
milieu et complètement reployé, de sorte qu'il occupe seulement la partie proximale de la cavité sterno-
abdominale. Chez les espèces des genres Paracleistostoma de Man (fig. 53C ; pi. 26, fîg. 4, 5) et Tylo-
diplax de Man que nous avons examinées, le sternite 8 forme en arrière du sternite 7 une bande déve-
loppée, plus ou moins élargie : le pénis sort à une certaine distance de la coxa de p5 et sur la suture
7/8 (ou, plus exactement, l'orifice mâle se trouve juste au-dessous de la suture 7/8, à la limite de la
cavité sterno-abdominale et du plastron). Le gonopode mâle est tout à fait sternal.
BALSS (1957, p. 1659) indique un orifice mâle sternal. Dans les divers genres, selon que la por-
tion exposée du sternite 8 est relativement peu étendue (Pinnoteres Latreille, Ostracoteres H. Milne
Edwards), moyennement large (Tritodynamea Balss), ou extrêmement étalée (Pinnixa White), l'orifice
débouche à quelque distance ou très loin de la coxa de p5.
Chez Pinnoteres (fig. 53G) et chez Ostracoteres (cf. fig. 24D), un orifice vaste et bien délimité
s'ouvre postérieurement à la suture 7/8.
Chez Pinnixa (cf. pi. 24, fig. 7-8), où tous les sternites, y compris le sternite 8, sont très élargis,
l'orifice se trouve à l'extrémité interne de la suture 7/8, là où elle s'interrompt à son entrée dans la cavité
sterno-abdominale ; un très large écart sépare donc l'orifice mâle de la coxa de p5.
Les Pinnoteridae montrent, quant à la localisation de l'orifice génital mâle, qu'ils ne sont pas
tous au même niveau évolutif, ce qui est en rapport avec l'élargissement plus ou moins grand du plas-
tron sternal.
BALSS (1957, p. 167) annonce pour cette famille un orifice mâle sternal. En effet, chez les Gecar-
cinidae, l'ouverture génitale mâle, qui n'est plus coxale, est devenue franchement sternale ; mais il
existe des différences importantes quant à sa localisation par rapport à la coxa de p5. Nous ne citerons
ici la conformation que chez quelques genres ; il faudra évidemment étendre cette étude à toutes les
espèces connues.
F I G . 54 A-H. — Localisation de l'orifice génital mâle et sa position p a r rapport à la coxa de p5 et à la suture sternale
thoracique 7/8 chez divers genres.
A-D, Gecarcinidae : A, Cardisoma carnifex (Herbst) ; B, Cardisoma armatum Herkiots ; C, Cardisoma hirtipes
Dana ; D, Gecarcinus planatus Stimpson. E n A, B, C, c'est-à-dire dans le genre Cardisoma Latreille, l'orifice mâle
s'ouvre tout près de la coxa ; en D, c'est-à-dire dans le genre Gecarcinus Leach, l'orifice mâle est complètement
sternal. (En B et D, le pénis n'a pas été représenté).
E, Ocypodidae [sensu CHACE et HOBBS, 1969 ; TÛRKAY, 1970) : Ucides cordatus cordatus (Linné) ( = Uca una Latreille).
L'orifice mâle se trouve déporté en position sternale : il est accolé à la suture 7/8 et un pénis développé, en partie
sclérifié, en émerge.
F, G, Retroplumidae : Retropluma sp., sous deux angles de vues (F : vue d'ensemble du sternite 7 ; G, gros plan sur la
coxa de p5). Le pénis sort du condyle, en forme de bourrelet, de la coxa de p5 (patte atrophiée, dorsale et rappro-
chée du plan sagittal médian).
H, Goneplaci)ajd|e (sensu BALSS, 1957, p . 1656) : Ommatocarcinus macgillivrayi White. Les sternites 7 et 8 ne sont pas tout
à fait jointifs et laissent apparaître la base du pénis qui, découverte, s'est sclérifiée.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 213
eps 7
eps 7
p.c.p
b.c.s.
214 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Chez Cardisoma carnifex (Herbst) (fig. 54A), l'orifice s'ouvre sur le sternite 8 mais il p a r a î t
accolé au t o u t p e t i t condyle articulaire de la coxa de p 5 sur le s t e r n u m . Le sternite 7, ou plus précisé-
m e n t l'épisternite 7, ne rejoint pas le sternite 8 : u n très faible espace les sépare. U n gros et large pénis,
à base calcifiée, sort j u s t e au d é p a r t de la s u t u r e 7/8. Aucune portion du sternite 8 n'est visible q u a n d
l ' a b d o m e n est r a b a t t u .
Chez Cardisoma armatum Herklots (fig. 54B), la disposition est à u n stade t o u t aussi primitif
et, sur le dessin que nous donnons, on distingue très bien la partie exposée du pénis qui, n o r m a l e m e n t ,
est cachée p a r l'épaisse frange de soies qui borde la lisière de la cavité sterno-abdominale.
Chez Cardisoma hirtipes D a n a (fig. 54C), l'épisternite 7 est p r a t i q u e m e n t rejoint p a r u n e avancée
du sternite 8 (le pénis demeure néanmoins encore visible entre les d e u x pièces pas t o u t à fait join-
tives). L'orifice mâle a p p a r a î t donc en position u n peu plus sternale que chez C. carnifex. Le gros pénis,
également calcifié en grande partie, sort postérieurement à la s u t u r e 7/8. De p a r t et d ' a u t r e du premier
segment abdominal, la p a r t i e latéro-externe du sternite 8 est laissée à découvert ; la base du pénis
n'est protégée que p a r les soies qui garnissent les bords de l ' a b d o m e n .
Dans le genre Gecarcinus Leach, chez Gecarcinus (Gecarcinus) lateralis lateralis (de Fréminville),
comme chez Gecarcinus (Johngarthia) planatus Stimpson (fig. 54D ; pi. 19, fig. 11) et G. (Johngarthia)
weileri (Sendler), l'épisternite 7 et le sternite 8 se sont fusionnés c o m p l è t e m e n t et sur une assez large
étendue, de sorte que l'orifice mâle a p p a r a î t t o u t à fait sternal et éloigné de la coxa. U n pénis, à base
très élargie et partiellement calcifié, sort p o s t é r i e u r e m e n t à la suture 7/8 mais accolé à celle-ci : les
premiers segments a b d o m i n a u x é t a n t très larges, aucune portion du sternite 8 n'est à découvert q u a n d
l ' a b d o m e n est r a b a t t u .
L'orifice mâle débouche en position franchement sternale dans le genre Epigrapsus Heller,
plus précisément chez Epigrapsus politus Heller, où l'épisternite 7 s'étend postérieurement et se fusionne
avec le sternite 8.
Le genre Ucides Rathbun ( = Œdipleura Ortmann) doit être transféré dans la famille des Ocypodidae,
d'après la proposition de CHACE et HOBBS (1969, p. 223), que TÛRKAY (1970, p. 350) approuve. Bien que nous
adhérions à l'opinion des auteurs mentionnés, nous traiterons de ce genre avec les Gecarcinidae en le mainte-
nant provisoirement, pour faciliter la tâche du systématicien, dans les Gecarcinidae (sensu BALSS, 1957, p. 1671).
Chez Ucides cordatus cordatus (Linné) ( = Uca una Latreille) (fig. 54E), l'orifice mâle est tout à fait ster-
nal : le sternite 7 se prolonge postérieurement pour venir se fusionner avec le sternite 8. L'orifice mâle semble
être antérieur à la suture 7/8. Il en sort un pénis à base fortement sclérifiée. Une petite portion du sternite 8
est visible entre le premier segment abdominal et la coxa de p5, quand l'abdomen est rabattu.
MICTYRIDAE
PALICIDAE (= CYMOPOLIIDAE)
sépare de l'abdomen ou, plus précisément, du premier pléopode sexuel mâle. Une disposition spéciale
existe au niveau du sternite 8 : deux zones tubulaires sont accolées et, de cette sorte de gaine, contour-
née par l'épisternite 7, sort un assez long pénis. C'est cette disposition que nous avons rencontrée chez
Palicus caroni (Roux) (fig. 30G). On peut ranger les Palicidae parmi les vrais Catométopes mais dans
une catégorie à part, la structure au niveau du sternite 8 n'étant comparable à aucune autre.
Dans cette famille de Crabes, qui ne sont pas décapodes puisque la dernière paire de pattes a
complètement disparu, le somite correspondant à p5, c'est-à-dire le sternite 8, est cependant présent :
il est simplement recouvert dans sa majeure partie par le bord postérieur de la carapace (fig. 32, 33F).
Dans notre description du sternum thoracique chez les Hexapodidae, nous décrivons longuement cette
disposition morphologique originale (chapitre m , p. 00).
Il nous est difficile de donner des précisions sur la localisation exacte de l'orifice génital car
nous n'avons vu que peu de matériel mâle. De toute façon, comme p5 et, avec lui, sa coxa ont disparu,
l'orifice mâle ne peut pas être coxal. La partie latéro-interne du sternite 8 remonte le long du sternite
7, sur les bords de la cavité sterno-abdominale : c'est à cet endroit que l'on observe le pénis et, posté-
rieurement, le canal éjaculateur (fig. 32, p., ce).
La localisation de l'orifice mâle est sternale chez les Hexapodidae mais on ne peut ranger cette
famille dans les Catométopes : en effet, on ignore ce que serait la disposition si une p5 existait, notam-
ment ce que l'on observerait si était retrouvé l'énigmatique genre Amorphopus Bell, chez lequel, paraît-
il, la dernière paire de pattes demeure sous forme d'un petit tubercule, placé dans une encoche à la base
de p4 (cf. p. 114).
HYMENOSOMATIDAE
Les Hymenosomatidae sont caractérisés par leur plastron sternal extrêmement élargi, de forme
généralement ovalaire et par les sutures 4/5 à 7/8 confinées sur les bords du plastron. Le sternite 8,
largement fusionné avec le sternite 7 sur la partie exposée du plastron, est à découvert sur une vaste
étendue. Les pattes de la dernière paire (p5) sont rapprochées, quoique faiblement, du plan sagittal
médian et occupent une position quelque peu dorsale. Étant donné l'élargissement du sternum tho-
racique dans sa partie postérieure, l'orifice mâle se trouve déporté en une position proche de la zone
médiane : l'ouverture est creusée sur le bord de la cavité sterno-abdominale au sein du sternite 8 et
n'a aucun rapport avec la suture 7/8, qui est située très antérieurement. Le pénis, à base trapue, sort
donc tout près de la base du pli.
Nous nous demandons si, chez les Hymenosomatidae, où l'orifice génital est si éloigné de la coxa de p5, le
conduit mâle passe — comme on l'indique pour les autres Crabes — par l'article proximal de la dernière patte :
peut-être n'y a-t-il pas de détour par la coxa de p5 et le canal éjaculateur se dirige-t-il directement vers l'ori-
fice sternal ? Ce n'est là qu'une hypothèse et, seule, une dissection permettrait de connaître la morphologie
exacte de l'appareil reproducteur mâle des Hymenosomatidae (cf. infra).
La disposition que nous venons de décrire est celle d'Halicarcinus planatus (Fabricius) (fig. 30A :
l'orifice mâle est indiqué juste sous l'abdomen, sur le bord de la cavité sterno-abdominale). La même
conformation caractérise Elamena pilosa A. Milne Edwards (cf. pi. 20, fig. 8).
On indique généralement que, chez les Crustacés, les orifices génitaux mâles s'ouvrent sur la
coxa de la cinquième paire de péréiopodes, c'est-à-dire que les canaux déférents issus des testicules
se prolongent postérieurement jusqu'aux derniers appendices thoraciques.
216 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Sur u n schéma d i a g r a m m a t i q u e (fig. 55), nous avons m o n t r é les divers e m p l a c e m e n t s que pou-
v a i t occuper l'orifice génital mâle sur la coxa de p 5 (fig. 55A). L'orifice se t r o u v e soit assez loin du
bord (n° 5), soit peu éloigné de celui-ci (n° 2), soit à la limite du bord coxal (n° 4, Carpilius : cf. fig. 47D) ;
il p e u t aussi être situé sur le condyle d'articulation de la coxa sur le s t e r n u m (n° 6, p a r exemple Pilum-
nus : cf. fig. 47E), ou encore à l'extrémité de ce dernier (cf. fig. 50A : Halimede ; fig. 47D : Globopilum-
nus).
Chez les O x y s t o m a t a (sensu BALSS) à p l a s t r o n très étroit, l'orifice génital mâle est coxal : Calap-
pinae (cf. fig. 46D). Lorsque le plastron s'élargit, comme chez les Dorippidae du genre Dorippe (cf.
fig. 28), l'orifice conserve sa localisation coxale mais la disposition est spéciale du fait de la réduction
F I G . 55. — Représentation diagrammatique m o n t r a n t les divers emplacements de l'orifice génital mâle chez les Bra-
chyoures. (Orifice génital représenté par un cercle hachuré). -
A, Orifice mâle coxal (sur la coxa dé p5), situé en divers endroits de la coxa. Le n° 6 correspond à la position sur le con-
dyle articulaire coxa-sternum ; le n° 1 représente un tubercule coxal, comme dans le genre Dorippe par exemple
(cf. fig. 46 F). •
B, D, processus de migration de l'orifice génital mâle qui, de coxal en B, devient sternal en D ; recouvrement de la coxa
par deux avancées (avancée antérieure et avancée postérieure) des sternites 7 et 8, qui se rejoignent et dont les
bords deviennent jointifs. Ces trois schémas illustrent le processus décrit et figuré (cf. fig. 45 A-C) chez trois genres
de Leucosiidae {Ilia, Lithadia et Leucosia). La partie découverte de la coxa est en grisé, l'orifice en noir.
E, orifice génital mâle à la limite de la coxa et du sternum thoracique.
F, G, orifice génital sternal. Eloigné de la suture 7/8, il est soit encore proche de la coxa et relié à celle-ci par un sillon
(sillon complet du sternite 8), soit plus éloigné de la coxa et le sillon qui part de cette dernière ne rejoint pas l'ori-
fice (sillon incomplet du sternite 8). Ces schémas représentent les dispositions rencontrées chez les Grapsidae (cf.
fig. 52 A-J).
H, orifice mâle sternal, déporté très loin de la coxa de p5 et plus ou moins proche de la suture 7/8. Les n o s 4-5 illustrent
la disposition rencontrée chez les Ocypodidae (cf. fig. 53 A-D) ; le n° 6, celle des Pinnoteridae du genre Pinno-
teres (cf. fig. 53 G).
av.a., avancée antérieure, appartenant au sternite 7 ; av.p., avancée postérieure, appartenant au sternite 8 ;
c, condyle articulaire de la coxa de p5 sur le sternum ; ex 5, coxa de p5 ; eps7, épisternite 7 ; m.a., membrane d'articu-
lation ; s.c. 8, sillon complet du sternite 8 ; s.i. 8, sillon incomplet du sternite 8 ; 7, 8, sternites thoraciques 7 et 8 ;
7/8, suture sternale thoracique 7/8.
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 217
x C
H
218 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
des p5 et de leur faible éloignement du plan sagittal médian : de la coxa s'élève un tubercule coxal
auquel fait suite un long pénis (fig. 55A, n° 1, t.c. : cf. Dorippe, fig. 46F).
En revanche, chez les Leucosiidae, Oxystomata extrêmement spécialisés, on assiste à la migra-
tion de l'orifice mâle qui, de coxal, devient sternal. Notre schéma 45A-C montre les étapes de ce pro-
cessus, à savoir la réunion au-dessus de la coxa des parties latéro-dorsales des sternites 7 et 8. Il existe
deux orifices au stade figuré en D : un orifice coxal et un orifice sternal. La figure 55B-D est la repré-
sentation diagrammatique de la figure 45 : on distingue bien, dans le genre Leucosia, l'orifice génital
mâle coxal (en pointillé) et l'orifice mâle sternal (en grisé) ; le recouvrement de la coxa par les deux
avancées appartenant au sternite 7 et au sternite 8 est manifeste.
Chez les Portunidae le corps s'étale transversalement, le plastron sternal s'élargit, le sternite
8 prend de l'importance et même devient notablement visible, exposé de part et d'autre de l'abdo-
men. L'orifice mâle demeure coxal chez Carcinus (fig. 47F). Chez les Crabes nageurs les plus élargis,
on dénote une légère tendance vers la disposition catométope : le pénis est couché dans une dépression
sternale, avec une ébauche de recouvrement par les parties latéro-dorsales du sternite 8 ; l'orifice n'en
conserve pas moins sa localisation coxale (cf. fig. 47G, H : Callinectes et Podophthalmus).
Sur notre figure diagrammatique, la figure 55E représente l'orifice génital mâle à la limite de
la coxa et du sternum. On peut supposer que, immédiatement après ce stade, se situe l'étape où l'ori-
fice mâle ne s'ouvre plus sur la coxa mais, devenu sternal, se trouve accolé à la paroi coxale, comme
on le voit chez certains Grapsidae tels que Grapsus (cf. fig. 52A), Goniopsis (cf. fig. 52B), Planes (cf.
fig. 52C), certaines Sesarma (cf. fig. 52D).
En effet, les Grapsidae ne montrent pas une disposition homogène. Chez les uns (Grapsinae,
Sesarminae pro parte), l'orifice mâle débouche sur le sternum encore tout près de la coxa de p5 : cette
disposition est apomorphe par rapport à la localisation coxale de l'orifice mâle mais plésiomorphe
par rapport à une ouverture moins latérale, plus déportée dans la partie médiane du sternum thora-
cique. Cette deuxième disposition se rencontre, à des stades divers, chez les Varuninae (cf. fig. 52F-H)
et chez une partie des Sesarminae (cf. fig. 52I-J). L'orifice peut donc se trouver très loin de la coxa
chez divers Grapsidae à sternum élargi.
Chez les Pinnoteridae, famille qui renferme des genres à plastron plus ou moins élargi, l'orifice
s'ouvre plus ou moins loin de la coxa en fonction de la largeur de la région postérieure du corps (cf.
fig. 53G : Pinnoteres).
La famille des Gecarcinidae nous montre divers stades évolutifs en ce qui concerne l'orifice
génital mâle. Divers stades de la « migration » de l'ouverture se manifestent non seulement à l'intérieur
de cette famille, par ailleurs assez homogène (si on exclut le genre Ucides : cf. p. 214 et fig. 54E), mais
aussi au sein même d'un genre (Cardisoma : cf. fig. 54A-C). Dans le genre Gecarcinus (cf. fig. 54D),
la disposition est uniforme : l'orifice mâle est sternal, toujours très éloigné de la coxa de p5.
En revanche, tous les Ocypodidae sont de francs Catométopes : une très large partie du sternite
8 est exposée et sépare l'abdomen de la coxa de p5. L'orifice mâle débouche au sein du sternum thora-
cique, généralement à proximité de la suture 7/8. Chez tous les genres que nous avons examinés dans
les diverses sous-familles (cf. fig. 53A-D), l'uniformité de la disposition est remarquable : éloignement
de l'orifice génital par rapport à la coxa et accolement de celui-ci à la suture sternale thoracique 7/8.
Les Ocypodidae montrent une disposition apomorphe quant à l'orifice génital mâle. Nous avons exa-
miné l'hypothèse que le canal déférent pouvait ne pas se prolonger postérieurement jusqu'au cinquième
péréiopode, ne pas faire un « détour », en quelque sorte « inutile », et devait aboutir simplement au
sein du sternum, sans avoir auparavant rejoint la coxa de p5. Une dissection chez Ocypode cursor (Linné)
(fig. 56) nous a montré un canal, que nous homologuons à la terminaison du canal déférent (canal
éjaculateur), se rendant directement vers le pénis, au milieu du thorax, sans passer par la dernière
paire de pattes (fig. 56B). D'autres dissections seront nécessaires pour contrôler notre observation.
En bref, nous supposons que, au moins chez certains Ocypodidae, le canal déférent ne se dirige pas
vers la coxa du cinquième péréiopode mais irait directement vers la zone postéro-médiane du thorax.
Il est possible que, notamment chez les Varuninae et peut-être chez les Gecarcinus où l'orifice mâle
est franchement sternal, la disposition soit analogue à celle supposée dans le genre Ocypode.
ORIFICES GÉNITAUX MÂLES 219
Les n o s 4, 5 et 6 de la figure 55H illustrent les Ocypodidae d o n t l'orifice mâle est franchement
sternal et où, p e u t - ê t r e , le canal déférent ne fait pas de d é t o u r p a r la coxa de la dernière paire de
péréiopodes.
1
Chez les Mictyridae (fig. 29A-C, 53E) et chez les H y m e n o s o m a t i d a e (fig. 30A, 53F), l'orifice
mâle est c o m p l è t e m e n t sternal. Chez Mictyris, il est peu éloigné de la s u t u r e 7/8 sur laquelle il p r o j e t t e
u n éperon sclérifié. E n revanche, chez les n o m b r e u x genres d ' H y m e n o s o m a t i d a e , il s'ouvre e x t r ê m e m e n t
loin de la s u t u r e 7/8 qui, avec une courbure accentuée vers le h a u t , passe très en a v a n t . Là encore,
nous faisons l'hypothèse que le canal éjaculateur a un t r a j e t direct vers l'orifice, sans passage p a r la
coxa de p 5 .
R e s t e n t les familles à plastron élargi mais où la dernière paire de péréiopodes est réduite, r a m e -
née dorsalement, et où les coxae sont rapprochées du plan sagittal médian. Chez les R e t r o p l u m i d a e
(fig. 54F-G), l'orifice mâle est coxal : il s'ouvre à l ' e x t r é m i t é du condyle articulaire de la coxa de p5,
ce condyle s'intercalant entre le large sternite 7 et une saillie du sternite 8. Dans cette famille, la t o t a -
lité du sternite 8, lequel est réduit, est recouverte p a r l ' a b d o m e n .
P a r contre, chez les Palicidae (fig. 30G), l'orifice mâle est sternal, avec une sorte de gaine for-
mée de deux pièces r e c o u v r a n t , semble-t-il, le pénis.
Enfin, chez les H e x a p o d i d a e à p5 disparus et sternite 8 a y a n t glissé sous la carapace (fig. 32,
33F), l'orifice mâle ne p e u t être appendiculaire puisque la dernière paire de p a t t e s est absente. Le cas
des H e x a p o d i d a e est spécial et des dissections seront nécessaires pour déceler l'emplacement exact
de l'orifice génital mâle.
CHAPITRE VII
Les pléopodes sexuels mâles, à savoir les d e u x premières paires d'appendices a b d o m i n a u x qui
ont perdu en grande partie leur forme originelle et leur fonction primitive, sont des organes spécialisés,
servant à la transmission du sperme depuis le pénis j u s q u e dans les voies femelles avec, dans de n o m b r e u x
cas, son intromission à l'intérieur de vulves.
I. H I S T O R I Q U E
C'est principalement à G. L. D U V E R N O Y que l'on doit les premières descriptions détaillées des
organes copulateurs et de leur e x t r ê m e diversité chez les Décapodes.
Dans une note préliminaire d'ordre général et courte (1849), DUVERNOY insiste sur l'intérêt systéma-
tique des « organes de la propagation sexuelle », mâles mais aussi femelles. Il écrit « que les organes reproducteurs
ne paraissent pas subordonnés aux organes conservateurs de la vie, ou, en d'autres termes, que le genre de vie
de l'animal peut varier beaucoup ; que sa nourriture peut être exclusivement animale ou végétale, ou mélangée,
sans que les organes reproducteurs éprouvent de changements correspondants, dans le plan général de leur
organisation » (DUVERNOY, 1849, p. 323).
En 1850, DUVERNOY publie une deuxième note, spécialement consacrée aux Crustacés Décapodes, sépa-
rés en Brachygastres et en Macrogastres d'après divers caractères mais surtout d'après « la position des verges ;
toujours extérieures dans les premiers, s'enroulant dans l'intérieur du corps chez les derniers, et ne se dérou-
lant au dehors qu'à l'époque du rapprochement des sexes » (DUVERNOY, 1850, p. 342-343). Les verges décrites
par DUVERNOY représentent ce qu'on appelle actuellement pénis.
DUVERNOY développe ces remarques dans un travail plus important (1853). Les Macrogastres, dont
les « verges » ne sortent qu'au moment de l'érection, comprennent : les Langoustes et les Scyllares, démunis
« d'organes accessoires qui faciliteraient l'accès de la liqueur fécondante sur les œufs de la femelle » (p. 137) ;
le Homard, pourvu de « sortes de fausses pattes abdominales, dont la forme et la disposition ont évidemment
pour usage de saisir et d'emboîter les verges, lors de leur déroulement, et de les diriger vers les œufs ou les ori-
222 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
fices des oviductes de la femelle » ; les Écrevisses et les Galathées, qui ont deux paires d'appendices « plus ou
moins calcaires, attachés aux deux premiers anneaux de l'abdomen, dont les deux du même côté se complètent
pour engainer la verge correspondante et la porter vers l'orifice de l'oviducte » (ibid.). Les Décapodes mention-
nés ci-dessus constituent les Macrogastres normaux, aux côtés desquels DUVERNOY (ibid., p. 169) reconnaît
les Macrogastres anormaux ( = Macroures anormaux de LATREILLE = Anomoures Ptérygures de H. MILNE
EDWARDS). Les Macrogastres anormaux se différencient par leur appareil copulateur, que nous ne décrirons
pas ici. Ce que DUVERNOY désigne sous le nom de fausses pattes abdominales, ce sont évidemment les pléo-
podes sexuels.
Chez les Brachygastres, « les verges restent constamment hors du corps » ; l'ouverture mâle « est percée
dans le côté interne et inférieur de la hanche de la dernière paire de pieds thoraciques, et très rarement dans
une partie correspondante du sternum (les Gélasimes, les Ocypodes) » (DUVERNOY, 1853, p . 138). Les Brachy-
gastres sont, en fait, l'équivalent de nos Brachyoures. DUVERNOY décrit et figure la première et la deuxième
paire d'appendices copulateurs chez un certain nombre de Crabes. Il constate l'existence : de pl2 très courts
« à base élargie en palette » prolongée par « une tige grêle, très arquée, dont l'extrémité est coupée en biseau
et régulièrement concave (Pilumnus) » (ibid., p. 153) ; de pl2 un peu plus développés (Grapsus) ; de pl2 plus longs
que les p l i (Cancer). La division en Cyclométopes et Catométopes est retenue. DUVERNOY s'intéresse à la mor-
phologie des vulves : celle-ci est décrite et figurée chez quelques espèces (Ocypode, Grapsus) ; la présence d'un
opercule est relevée dans certains cas.
DUVERNOY place à part les Brachy gastres anormaux ( = Brachyoures Notopodes de LATREILLE = Apté-
rures de H. MILNE EDWARDS) et décrit le complexe copulateur dans les genres Dromia, Ranina et Homola.
F a i s a n t suite à u n e courte note p a r u e en 1874, l'ouvrage de BROCCHI (1875) sur les organes géni-
t a u x mâles internes et externes des Décapodes est m i e u x connu que les publications de D U V E R N O Y .
A l'issue de ce t r a v a i l , BROCCHI p a r v i e n t a u x mêmes conclusions que son prédécesseur : « On verra q u ' à
c h a q u e g r a n d e division des B r a c h y u r e s semble correspondre u n e forme spéciale d o n t il est ici ques-
t i o n » ( B R O C C H I , 1875, p . 121).
M O N O D sera l ' u n des premiers a u t e u r s modernes à fonder u n e é t u d e t a x o n o m i q u e principale-
m e n t sur la s t r u c t u r e des appendices sexuels et à inclure ce critère dans u n e clef de d é t e r m i n a t i o n :
c'est pour l'identification des Calappa ouest-africains q u e MONOD (1928) fait appel a u x caractéristiques
du pl2. « Alors q u e les 1 e r s pléopodes sont, dans t o u t e s les espèces du genre examinées p a r moi, d ' u n
t y p e sensiblement h o m o m o r p h e , au contraire, les 2 e s présentent, s u i v a n t les espèces, des aspects très
variés... » ( M O N O D , 1928, p . 111).
caractérise les P i l u m n i n a e ; dans cette sous-famille, le p l i est plus étroit, effilé à l'extrémité et recourbé
en crosse.
Dans une é t u d e détaillée des P i l u m n i n a e , B A L S S ( 1 9 3 3 C ) confirmera l'existence d'un t y p e pilum-
nien de p l i et de pl2.
E n 1950 (19506, p . 142-143), T W E E D I E fera r e m a r q u e r que des Crabes non p o u r v u s de crêtes
endostomiennes complètes ont des pléopodes de t y p e ménippien, p a r exemple les genres Daira de H a a n
et Carpilius Leach. P o u r T W E E D I E , la distinction en Hyperolissa (crêtes endostomiennes absentes
ou peu développées) et H y p e r o m e r i s t a (crêtes complètes) « is, in fact, a character of degree r a t h e r
t h a n of kind » et la classification devrait tenir c o m p t e en premier lieu de la n a t u r e du pl2. C'est pour-
quoi T W E E D I E r a t t a c h e Daira et Carpilius a u x Menippinae. Dans la classification établie p a r BALSS
en 1957, Daira et Carpilius seront p o u r t a n t m a i n t e n u s dans les X a n t h i n a e , en m ê m e t e m p s que d ' a u t r e s
Crabes à pl2 très longs (Platyxanthus A. Milne Edwards) (cf. B A L S S , 1957, p . 1647-1650). Nous revien-
drons ultérieurement sur ce point.
E n appendice à sa faune des « B r a c h y u r a of t h e I r a n i a n Gulf », S T E P H E N S E N (1945) étudie les
pléopodes sexuels dans l'ensemble des Crabes et fait clairement ressortir qu'il existe d e u x t y p e s fonda-
m e n t a u x de pl2 : u n pléopode 2 long et filiforme, plus long ou aussi long que le pli ; u n pléopode 2 réduit,
dépourvu de long flagelle et à e x t r é m i t é t r o n q u é e , plus court, généralement beaucoup plus court que le
pli. Le deuxième t y p e de pl2, en raison de sa brièveté, est plus r a r e m e n t décrit dans la l i t t é r a t u r e ;
il est p o u r t a n t le plus fréquent chez les B r a c h y o u r e s .
Rappelons les groupes dans lesquels STEPHENSEN (1945, p. 212-213 et seq.) relève un pl2 de longueur
supérieure ou égale (grosso modo) à celle du pli : Dromiacea (incluant les Dromiidae et les Homolidae), Dorippi-
dae, Calappidae, Raninidae, Cancridae, Xanthidae Menippinae et Xanthidae Carpiliinae, Goneplacidae pro parte,
Potamonidae pro parte. STEPHENSEN connaît un seul Leucosiidae doté d'un pl2 plus long que le pli : Ebalia longi-
mana Ortmann, tous les autres Crabes de cette famille étant pourvus d'un pl2 très court. En ce qui concerne
les Oxyrhyncha, STEPHENSEN entrevoit la distinction entre les Majidae, à pl2 court, et les Parthenopidae, à pl2
de longueur variable. Enfin, STEPHENSEN admet le type pilumnien découvert par BALSS chez les Pilumninae.
Dans presque t o u s nos t r a v a u x , dont la liste figure dans la bibliographie, nous avons fait lar-
gement appel à la morphologie des pléopodes sexuels mâles. Dans nos « Recherches préliminaires »
(1967-1971), nous avons insisté sur le fait que, n o t a m m e n t chez les Goneplacidae, u n t y p e similaire
de pléopodes 1 et 2 caractérisait les Crabes d'une m ê m e lignée : la morphologie des organes copulateurs
p e r m e t t r a i t donc de reconstituer des groupes naturels.
Après une description générale des structures qui composent l ' a r m a t u r e génitale, nous les étu-
dierons dans les divers groupes de Brachyoures.
224 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
II. D E S C R I P T I O N GÉNÉRALE
Chez les Brachyoures, alors que l ' a b d o m e n femelle porte q u a t r e paires de pléopodes biramés
et sétifères sur les segments 2 à 5 (sauf chez les Dromiacés où il y a cinq paires de pléopodes), l ' a b d o m e n
mâle possède seulement d e u x paires d'appendices, sur le premier et le deuxième segment.
Chez les jeunes mâles de Dromiidae, les pléopodes 3 à 5 sont encore présents, mais ils disparaissent
ensuite ( I H L E , 1913, p. 19 ; BALSS, 1941, p. 177).
E n fait, chez les Crabes, l ' a r m a t u r e génitale mâle est une s t r u c t u r e complexe, composée :
1) d'une paire de pénis, a t t a c h é s au p o u r t o u r des orifices g é n i t a u x mâles qui percent la paroi
coxale ou sternale ;
2) de d e u x paires de p a t t e s abdominales modifiées, d é p e n d a n t des premier et deuxième stér-
ilités de l ' a b d o m e n et appelées pléopodes sexuels 1 et 2. Le t o u t est généralement logé dans la cavité
sterno-abdominale et protégé p a r l ' a b d o m e n .
Papille ou tube plus ou moins développé, plus ou moins rigide, cylindrique ou foliacé, glabre ou séti-
fère, le pénis est traversé par le canal éjaculateur qui débouche à son extrémité (voir le chapitre sur les orifices
génitaux mâles).
L'organe véritable d'intromission est le pléopode 1, qui porte à son a p e x l ' o u v e r t u r e séminale.
Le pénis pénètre dans sa base renflée, soit p a r l'unique entrée qu'il présente (Brachyoures péditrèmes),
soit p a r une o u v e r t u r e spéciale, le foramen proximal latéro-externe (Brachyoures sternitrèmes). Le
pléopode 2 pénètre également à l'intérieur du pléopode 1, soit p a r la m ê m e o u v e r t u r e que le pénis
(péditrèmes), soit p a r une deuxième o u v e r t u r e (sternitrèmes). D a n s ce second cas, si le p!2 est court, il
s'engage dans une o u v e r t u r e particulière, le foramen proximal latéro-interne ; s'il est long, il s'insère t o u t
le long de la r a i n u r e longitudinale et p e u t m ê m e dépasser en longueur le p l i . Le pl2 a u r a i t pour rôle de
pousser le sperme, déchargé p a r le canal éjaculateur à la base du p l i , j u s q u ' à l ' e x t r é m i t é de ce dernier.
Schématiquement, le pli est long, cylindrique, plus ou moins incurvé ou torsadé, et occupe en longueur
une assez grande partie de la cavité sterno-abdominale. Le pl2 est le plus souvent très court, avec un apex
extrêmement réduit ; mais, dans quelques familles, il est allongé, filiforme, avec un flagelle grêle, parfois enroulé
en boucle et, donc, plus long que le pli. Il existe très peu de cas où le pl2 est d'une longueur moyenne, inter-
médiaire : nous montrerons un peu plus loin l'intérêt de cette caractéristique.
O.S.
a.m..
F I G . 58. — Astacus astacus (Linné). P l i et pl2 mâles d'un seul
côté, dessinés in situ, le pl2 ou, plus précisément, son appen-
dix masculina é t a n t engagé à l'intérieur du p l i . Position
de la coxa de p5, avec l'orifice génital mâle. (Pilosité non
représentée).
a.m., appendix masculina ; b, basis ; cx5, coxa de p5 ; en,
endopodite ; ex, exopodite ; o.m., orifice génital mâle ; o.s., orifice
séminal ; pli, premier pléopode sexuel mâle ; pl2, deuxième pléo-
pode sexuel mâle.
15
F I G . 59. — Les pléopodes sexuels mâles 1 et 2 chez Nephrops norvegicus (Linné) (fig. A-B) et chez Astacus astacus (Linné)
(fig. C-D). (Pilosité non représentée).
A-B, Nephrops norvégiens ; C-D, Astacus astacus.
A, C, vue latérale interne (ou mésiale) des plébpodes mâles 1 et 2 séparés, issus des sternites abdominaux 1 et 2 ; coxa
de p5 en position de repos ; B, D, vue latérale interne des pli et pl2, le pl2, plus précisément l'appendix masculina,
étant engagé dans le p l i , à savoir dans le semi-canal de l'endopodite ; mise en place de la coxa de p5, avec l'orifice
mâle.
a.m., appendix masculina ; b, basis; ex, coxa ; cx5, coxa de p5 ; en, endopodite ; ex, exopodite ; o.m., orifice géni-
tal mâle ; pli, premier pléopode mâle ; pi 2, deuxième pléopode mâle ; p5, cinquième pérèiopode ; r.s., rainure séminale ;
st. ab.l, premier sternite abdominal ; st. ab. 2y deuxième sternite abdominal ; st. th.8, huitième sternite thoracique.
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 227
Chez Astacus astacus (Linné) (fig. 58, 59C, D), le pli + le pl2 d'un côté doivent agir indépendamment
du pli + pl2 de l'autre côté. Il y a deux orifices séminaux distincts, gauche et droit. Le pli est très modifié :
à peine coudé, il se compose principalement d'un endopodite ouvert à la base, puis enroulé en un tube fermé
tout le long de sa moitié distale et terminé par un orifice, l'orifice séminal (fig. 59C). Le pl2 s'écarte moins de
l'appendice originel : il comporte un large endopodite, se terminant par un appendix masculina lamelleux qui
vient s'insérer dans l'endopodite du p l i , de sorte qu'un canal complètement clos est constitué. La rame endo-
podiale et l'exopodite du pl2, également lamelleux, s'appuient contre le pli et assurent une fermeture plus
complète (fig. 58). C'est à la base du canal ainsi réalisé que vient se placer l'orifice mâle (fig. 59D).
Nous allons voir que la morphologie rencontrée chez les Brachyoures péditrèmes est i n t e r m é -
diaire entre celle des Astacoures et celle des Brachyoures sternitrèmes. E n effet, c'est seulement chez
les Brachyoures « vrais » q u e le premier pléopode acquiert une forme complètement t u b u l a i r e avec
les d e u x orifices p r o x i m a u x , l'un pour l'entrée du pénis, l ' a u t r e pour l'insertion du pl2 ; ce dernier
est u n organe c o m p l è t e m e n t modifié, dépourvu d'exopodite. Chez les péditrèmes, l'enroulement d u
p l i est plus ou moins accentué et le pl2 possède u n e s t r u c t u r e encore complexe. On c o n s t a t e chez les
péditrèmes la t e n d a n c e à l'acquisition d'un p l i tubulaire, d é p o u r v u de r a m e exopodiale, ainsi q u ' à
la réduction du pl2. Les d e u x appendices sont encore proches de l'appendice originel, avec coxa,
basis, endopodite ; parfois, le pl2 conserve son exopodite (Dynomene : fig. 60E-F) ; ce dernier d e m e u r e
également dans le genre Homola (cf. infra).
Chez les Brachyoures sternitrèmes, le plan s t r u c t u r a l est r e l a t i v e m e n t uniforme, p a r perte du
schéma primitif de l'appendice, n o t a m m e n t de la disposition biramée p o u r le pl2.
Le mode d'action de ces divers types de pléopodes est différent. Nous n ' e n t r e r o n s pas ici dans
le détail des s t r u c t u r e s a n a t o m i q u e s internes.
DROMIACEA
DROMIIDAE
Chez t o u s les genres q u e nous avons examinés, Dromia Weber, Dromidia Stimpson, Crypto-
dromia Stimpson, Sternodromia Forest, la disposition est similaire (proportions, courbure et pilosité
mises à p a r t ) .
D u premier sternite a b d o m i n a l , qui forme une plaque sclérifiée plus ou moins i m p o r t a n t e au
t r a v e r s du premier segment abdominal, s'élève la première paire de pléopodes. Le pll<3\ u n i r a m é , est
formé d'une coxa assez réduite, d'un basis étalé, j u s t e u n peu enroulé sur les côtés, et d'un endopodite
o u v e r t d a n s sa moitié proximale, enroulé dans sa p a r t i e distale. Selon les genres et les espèces, le p l i
a u n e forme plus ou moins t u b u l a i r e , les d e u x bords se r e c o u v r a n t plus ou moins dans la portion ter-
minale de l'appendice. Chez Dromia personata (Linné) (fig. 60C, D), les d e u x bords v i e n n e n t au c o n t a c t
l'un de l ' a u t r e seulement vers l'extrémité, qui sert d'orifice séminal. Chez Dromia dehaani R a t h b u n ,
l'un des bords recouvre c o m p l è t e m e n t l ' a u t r e et t o u t e la partie distale forme u n cylindre clos, seule-
m e n t ouvert à l ' e x t r é m i t é (cf. K I M , 1973, fig. 76C, D).
Nous allons décrire la disposition des pléopodes sexuels 1 et 2, ainsi que leur r a p p o r t avec le
pénis, chez Dromia personata (Linné) (cf. fig. 60A-D).
L'endopodite du p l i a u n e s t r u c t u r e particulière. Sur t o u t e la longueur de sa face sternale (ou
p l u t ô t coxo-sternale), il est p a r c o u r u p a r u n sillon m e m b r a n e u x , assez large (fig. 60B, s.en.), qui cons-
t i t u e u n e zone de moindre résistance : une certaine mobilité des d e u x parties ainsi délimitées sur l'endo-
podite est manifeste à ce niveau. C'est pourquoi nous nous d e m a n d o n s si la clôture du canal séminal
ne serait pas susceptible de variation, c'est-à-dire si elle ne p e u t pas devenir plus complète, p a r r a p p r o -
228 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 229
F I G . 60. — Les pléopodes sexuels mâles 1 et 2 chez deux Dromiacea : un Dromiidae, Dromia personata (Linné) (fig. A-D)
et un Dynomenidae, Dynomene hispida (H. Milne Edwards) (fig. E-F). (Pilosité non représentée).
A-D, Dromia personata. A, pli et pl2 in situ, le pl2, ou plutôt l'appendix masculina styliforme, étant engagé à l'intérieur
de l'endopodite semi-ouvert du pli ; position du pénis ; B, vue latérale externe du p l i , permettant de voir le sillon
longitudinal de l'endopodite [s.en.) ; C, vue latérale interne ou mésiale, avec le pl2 inséré à l'intérieur du p l i , et
mise en place (hypothétique) du pénis ; D, vue latérale interne, avec les deux pléopodes séparés et le pénis en posi-
tion de repos.
E-F, Dynomene hispida. E, pli et pl2 in situ, l'appendix masculina du pl2 s'engageant dans le canal semi-ou\ert du pli ;
position de la coxa de p5, complètement modifiée et dont une partie correspond au pénis ; F, vue latérale interne,
avec les deux pléopodes séparés.
a.m., appendix masculina ; b, basis ; ex, coxa ; cx5, coxa de p5 ; en, endopodite ; ex, exopodite ; O.S., orifice
séminal ; p, pénis ; pli, premier pléopode mâle ; pl2, deuxième pléopode mâle ; p5, cinquième péréiopode ; s.en.,
sillon longitudinal de l'endopodite ; st.ab.l, premier sternite abdominal ; st.ab. 2, deuxième sternite abdominal.
230 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
fig. 8D, E, 9D : P. murrayi Gordon ; cf. CHHAPGAR, 1957, pi. 1, fig. 5 : P. integrifrons Henderson) ; l'appen-
dix masculina est très développé et dépasse beaucoup du pli, à l'intérieur duquel il peut s'engager.
Dans le genre Dromidia Stimpson, et plus précisément chez D. antillensis Stimpson (cf. GUINOT, 1959,
fig. 4a, 4b), le pli est court, large, garni de longues soies à l'apex.
Les appendices copulateurs d'Hemisphaerodromia abellana Barnard, figurés par BARNARD (1950, fig. 3d,
e), sont composés d'un pli à basis développé et d'un pl2 à appendix masculina trapu à la base, effilé à l'extré-
mité.
Dans le genre Conchoecetes Stimpson, plus particulièrement chez C. andamanicus Alcock (cf. SERÈNE
et al., 1973, fig. 2-3), le pli possède un basis allongé, se prolongeant par un endopodite disposé obliquement ;
le pl2 est aussi long que le pli, l'appendix masculina étant fort développé. Dans le genre Conchoecetes, le pénis
(ibid., fig. 1) est un long tube saillant.
Les appendices copulateurs ont été figurés chez plusieurs espèces du genre Petalomera Stimpson. Le
p l i est court, trapu ; le pl2 a un appendix masculina généralement très filiforme dans sa moitié distale : P.
wilsoni (Fulton et Grant) (cf. DELL, 1968a, fig. 5-7 ; KIM, 1973, fig. 80D) ; P. kosugei Takeda et Miyaké (cf.
TAKEDA et MIYAKÉ, 1972, fig. 1E, F) ; P. japonica (Henderson) (cf. KIM, 1973, fig. 81C) ; P. granulata Stimpson
(cf. K I M , 1973, fig. 82A, D, E).
DYNOMENIDAE
Nous décrivons et figurons la morphologie des pléopodes sexuels mâles 1 et 2 chez Dynomene
hispida (H. Milne E d w a r d s ) . Le p l i , qui s'élève à p a r t i r du premier sternite a b d o m i n a l (st. ab.l), est
un organe r e l a t i v e m e n t étroit et allongé : le basis offre une n e t t e convexité médiane ; l'endopodite
est ouvert sur la plus grande p a r t i e de son é t e n d u e et s'enroule seulement u n peu vers son e x t r é m i t é
(fig. 60E). Comme chez Dromia personata, l'endopodite p o r t e un sillon (fig. 60F, s.en.) sur la face opposée
à l'ouverture, et il existe une grande mobilité entre le basis et l'endopodite du p l i .
Le pl2, qui dépend du deuxième sternite a b d o m i n a l (st. ab.2), est moins long que le p l i . Néan-
moins, c'est u n endopodite allongé et t e r m i n é p a r un a p p e n d i x masculina styliforme qui fait suite à
ce basis. L'appendice de la deuxième paire a conservé la s t r u c t u r e originelle, biramée : l'exopodite
est difficile à distinguer car il se t i e n t presque accolé à la base de l'endopodite (fig. 6 0 E - F , ex).
L a coxa de p 5 des Dynomene est c o m p l è t e m e n t modifiée : de forme triangulaire, elle se continue
p a r une portion qui doit être homologuée au pénis ; seule l'extrémité présente u n e paroi molle, t r a n s -
p a r e n t e (fig. 43C). Elle vient se placer à peu près au n i v e a u du basis du p l i , pas très loin de la gout-
tière endopodiale ouverte (fig. 60E). Comme chez les Dromiidae, le pl2 engage son a p p e n d i x masculina
dans cette gouttière et il n ' y a pas d ' a u t r e o u v e r t u r e pour l'injection du sperme.
Le pli et le pl2 de Dynomene filholi Bouvier ont été figurés par MONOD (1956, fig. 84-88) : l'endopodite du
pli semble non refermé sur une grande partie de son étendue ; l'appendix masculina, d'abord relativement
large, s'amincit distalement. Le premier pléopode mâle de Dynomene pilumnoides Alcock est figuré par STEB-
BING (1921, pi. 14 : sous le nom de Maxillothrix actaeiformis Stebbing).
HOMOLOIDEA
F I G . 61. — Les pléopodes sexuels mâles 1 et 2 chez deux Brachyoures péditrèmes : un Tymolidae, Cymopolus asper A. Milne
Edwards (fig. A-C) ; un Homoloidea, Paromola cuvieri (Risso) (fig. D-E). (Pilosité non représentée).
A-C, Cymopolus asper. A, B, pli et pl2 séparés, issus des deux premiers sternites abdominaux ; C, pl2 inséré à l'intérieur
de l'ouverture endopodiale du p l i . On constatera l'aspect trapu, foliacé du pli ; le pl2 est en forme de sole.
D-E, Paromola cuvieri. D, pli et pl2 in situ, séparés, issus des deux premiers sternites abdominaux ; E, vue latérale interne,
avec le pl2 inséré à l'intérieur du pli ; mise en place du pénis. On constatera l'aspect tubulaire du p l i , la forme en
cylindre tronqué du pl2.
b, basis ; ex, coxa ; cx5, coxa de p5 ; en, endopodite ; ex, exopodite ; o.s., orifice séminal ; p, pénis ; pli, premier
pléopode mâle ; pl2, deuxième pléopode mâle ; st.ab.l, premier sternite abdominal ; st.ab.2, deuxième sternite
abdominal.
232 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Divers auteurs ont donné des illustrations des appendices copulateurs chez les Homoloidea. Le pl2 est
relativement court et toujours tronqué dans le genre Homola Leach : H. barbota (Herbst) (cf. GORDON, 1950,
fig. 26B, B l , C, D) ; H. alcocki Stebbing (cf. SAKAI, 1961, fig. 4b : pl2) ; H. acutispina Sakai (cf. SAKAI, 1961,
fig. 4a : pl2) ; H. orientalis Henderson (cf. SERÈNE et al., 1973, fig. 20, 21).
Dans le genre Paromola Wood-Mason, le pl2 est également tronqué : P. cuvieri (Risso) (cf. SANKARANKUTTY,
1968, fig. 1A-D) ; P. spinimanus Grifïin (cf. GRIFFIN, 1965, fig. 1-4) ; P. alcocki faughni Serène et al. (cf. SERÈNE
et al., 1973, fig. 36, 37).
Dans le genre Latreillia Roux, le pli est effilé à l'extrémité : L. phalangium de Haan (cf. K I M , 1966,
fig. 2 ; 1973, fig. 83C), ou terminé par un lobe grêle, garni d'une touffe subapicale de soies : L. valida de Haan
(cf. GORDON, 1950, fig. 22B ; K I M , 1973, fig. 84E ; SERÈNE et al., 1973, fig. 51-53).
Le genre Latreillopsis Henderson a un p l i fortement incurvé à l'apex ; un pl2 tronqué : L. petterdi Grant
(cf. TAKEDA et MIYAKÉ, 1969c, fig. l b , c) ; L. major Kubo (cf. K U B O , 1936, pi. 17, fig. F).
Dans le genre Paromolopsis Wood-Mason, SERÈNE et al. (1973, fig. 40-41) ont figuré les pléopodes de
P. boasi Wood-Mason : le p l i est long, grêle et contourné ; le pl2 est tronqué.
Le genre Homologenus Henderson possède un p l i avec apex un peu incurvé (H. braueri Doflein : cf.
GORDON, 1950, fig. 12C) ou rétréci (H. malayensis Ihle : cf. IHLE, 1913, fig. 37) ; un pl2 rectiligne, tronqué à
l'extrémité (braueri : GORDON, ibid., fig. 12D ; malayensis : IHLE, ibid., fig. 38).
Dans le genre Hypsophrys Wood-Mason, les pléopodes mâles sont connus chez une seule espèce : H.
noar Williams : ils sont tous deux « large and conspicuous » ; le p l i est « diverging tangentially distolateral
from articulation as stout, flattened plate [...] and rolled into tube progressively flattened distally » ; le pl2
est « formed into thick nearly cylindrical plunger terminating in asymmetrical flared, truncate head tilted
mesially » (cf. WILLIAMS, 19746, p . 489-490, fig. 10-12).
RANINOIDEA ou GYMNOPLEURA
(fig. 6 2 H ) , est presque aussi long q u e le p l i (fig. 62G) : le basis est allongé ; l'appendix masculina, rela-
t i v e m e n t large, non grêle, se distingue de l'endopodite p a r son aspect sclérifié et p a r sa courbure diffé-
rente (fig. 62G, a.m.).
Le pl2 est fréquemment observé inséré à l'intérieur du p l i (fig. 62A, C, E , G). Le pénis est u n
prolongement de la coxa, u n e p a r t i e molle, tubulaire, faisant directement suite à la p a r t i e indurée,
sans délimitation a p p a r e n t e : Ranina (fig. 44, 62A-B, p) ou avec une séparation n e t t e : Raninoides
(fig. 4 3 F ) . L ' e x t r é m i t é du pénis se place à la base de l'ouverture endopodiale chez Ranilia (fig. 6 2 E ) ,
comme chez Ranina (fig. 62A-B).
Dans le chapitre i v (p. 127-129), nous avons indiqué q u e les pléopodes des R a n i n i d a e , loin d'être
inclus dans la cavité sterno-abdominale, d e m e u r a i e n t en g r a n d e partie à découvert, en a v a n t du court
abdomen. C'est seulement dans le genre Lyreidus de H a a n , où l ' a b d o m e n s'applique c o m p l è t e m e n t
contre la paroi sternale et y est m a i n t e n u grâce à u n dispositif spécial (cf. pi. 22, fig. 6, 7), q u e les pléo-
podes sont c o m p l è t e m e n t protégés.
GORDON (1966, p . 348-350, fig. 4A-C) donne des indications sur les organes copulateurs chez les Rani-
nidae. Pour cet auteur, une caractéristique importante est que les « proximal segments are fused and extend
far backwards over the second and third somites ; their free distal strongly calcified parts project at right
angles from the fused bases » (GORDON, ibid., p. 349). Le p l i de Notopoides latus Henderson est allongé, coudé
vers son milieu, avec des lobes apicaux ; le pl2 est court, sigmoïde ; une forte projection pénienne prolonge
la coxa de p5. GORDON (ibid., p . 350) explique que « though the distal parts are separate, they are so closely
apposed that their apices are in contact medially. Thus they can easily enter the large single spermathecal
pit of the female ».
Chez les Raninoidea, les p l i fonctionnent sans d o u t e apposés l'un contre l ' a u t r e [sans q u e la
réunion soit nécessairement aussi complète q u e chez Ranina ranina (Linné) : cf. fig. 62A-D], ce qui
s'explique p a r le fait qu'il n ' y a q u ' u n seul orifice sternal médian, donc a p p a r e m m e n t u n e seule sper-
m a t h è q u e ; il existe c e p e n d a n t d e u x orifices séminaux, ce qui indiquerait une fécondation p a r les d e u x
pléopodes séparément. E n revanche, le genre Lyreidus possède d e u x spermathèques distinctes.
SERÈNE et UMALI (1972) séparent les Raninidae d'après divers caractères, notamment ceux des pléo-
podes sexuels mâles. La sous-famille des Notopinae qui inclut les genres Notopus de Haan, Cosmonotus Adams et
White et Ranilia, est caractérisée par « pleopod 2 in maie with long chitinous apical process distally exceeding a
little the somewhat foliaceous tip of pleopod 1 » (cf. SERÈNE et UMALI, loc. cit., p . 29-31). Dans la sous-famille des
Ranininae, le pl2 est « regularly tapering towards its tip and with an elongated tapering shaft, shorter than
pleopod 1 » (ibid., p . 34) : cette disposition qui, à certains égards, rappelle les pléopodes des vrais Brachyoures,
caractérise les genres Ranina Lamarck, Lyreidus de Haan, Notopoides Henderson, Raninoides H. Milne Edwards,
Notosceles Bourne, Symethis Weber, Cyrtorhina Monod.
Genre Ranina Lamarck. PU long, cylindrique et tubulaire avec un apex contourné : R. ranina (Linné)
(cf. BARNARD, 1950, fig. 75c, d ; TYNDALE-BISCOE et GEORGE, 1962, fig. 8 2 ; K I M , 1973, fig. 74E).
Genre Raninoides H. Milne Edwards. PU long, étroit, tubulaire, avec des pointes apicales dissymé-
triques ; pl2 allongé, terminé par un stylet plus ou moins allongé : R. bouvieri Capart (cf. MONOD, 1956,fig.33-
34) ; R. serratifrons Henderson (cf. BARNARD, 1950, fig. 75g) ; R. benedicti Rathbun (cf. GUINOT, 1959, fig. 3a-c ;
KNIGHT, 1968, pi. 4, fig. a, d) ; R. laevis (Latreille) (cf. GUINOT, 1959, fig. 2a, b ; KNIGHT, 1968, pi. 4) ; R. per-
sonatus Henderson (cf. SERÈNE et UMALI, 1972, fig. 12-14) ; R. hendersoni Chopra (cf. SERÈNE et UMALI, 1972,
fig. 20-22).
Genre Cyrtorhina Monod. P l i allongé, tubulaire ; pl2 dans l'ensemble spatuliforme mais se prolongeant
par un stylet : C. granulosa Monod (cf. MONOD, 1956, fig. 30-31).
Genre Notosceles Bourne. P l i allongé, complètement tubulaire, soit avec une ouverture séminale sim-
ple, terminale, et avec une épine subapicale : N. viaderi Ward (cf. CROSNIER, 1976, fig. 6f-h) ; soit avec un apex
compliqué, armé d'une forte pointe ; pl2 assez allongé, un peu spatule à l'extrémité, laquelle est incurvée et
effilée : N. chimmonis Bourne (cf. SERÈNE et UMALI, 1972, fig. 28-30).
234 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE D E S BRACHYOURES
O.S.—
en
st.ab-1 stab.2
st.ab.1
st.ab.2
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 235
Genre Lyreidus de Haan. P U avec un long basis et un endopodite incurvé, muni d'un lobe subapical très
marqué et d'une ouverture séminale terminale (à contrôler) ; pl2 de forme spatulée, seulement un peu effilé
à l'apex : L. tridentatus de Haan {cf. SAKAI, 1937, fig. 39a, a' ; GRIFFIN, 1970a, fig. 8a, b) ; L. intégra Terazaki
{cf. K I M , 1973, fig. 75C, E) ; L. stenops Wood-Mason {cf. GRIFFIN, 1970a, fig. 8d) ; L. channeri Wood-Mason
{cf. GRIFFIN, 1970a, fig. 8e) ; L. brevifrons Sakai {cf. SAKAI, 1937, fig. 42b ; GRIFFIN, 1970a, fig. 8c) ; L. politus
Parisi {cf. SAKAI, 1937, fig. 43).
Genre Cosmonotus Adams et White. PU large, plutôt trapu, non tubulaire, avec les bords jointifs sur
une faible étendue (à contrôler) ; pl2 cylindrique, avec appendix masculina non styliforme, plus ou moins long
et incurvé : C. grayi Adams et White {cf. BARNARD, 1950, fig. 75i ; TYNDALE-BISCOE et GEORGE, 1962, fig. 8X ;
TAKEDA et MIYAKÉ, 1970, fig. 3C, D) ; C. genkaiae Takeda et Miyaké {cf. TAKEDA et MIYAKÉ, 1970, fig. 3A,
Genre Ranilia H. Milne Edwards ( = Notopus de Haan). PU large et trapu, à base élargie et bords join-
tifs seulement dans la partie distale ou à peine jointifs (à contrôler) : R. ovalis (Henderson) {cf. TYNDALE-BISCOE
et GEORGE, 1962, fig. 83) ; R. dorsipes (Linné) {cf. TYNDALE-BISCOE et GEORGE, 1962, fig. 84) ; R. orientalis
Sakai {cf. SERÈNE et UMALI, 1972, fig. 5-6).
HOMOLODROMIIDAE
Chez Dicranodromia mahyeuxi A. Milne E d w a r d s , seule espèce de cette famille q u e nous ayons
examinée, la disposition présente certaines ressemblances avec celle des Dromiidae et des D y n o m e -
nidae.
Les d e u x pléopodes, s u r t o u t le premier, sont forts. Le p l i a u n basis assez développé, u n endo-
podite t r a p u e t semi-tubulaire (fig. 63A). L a p a r t i e p r o x i m a l e d u pl2 se moule en quelque sorte s u r le
p l i : l'endopodite d u pl2 se loge dans l'ouverture d u p l i (fig. 63A-B). Dans l'entrée de cette cavité
s'insère aussi l ' e x t r é m i t é d u pénis (fig. 43G) q u i , c o m m e chez les Dromiacea, ne p é n è t r e p a s p a r u n
véritable orifice mais doit venir se placer entre les surfaces apposées d u p l i et d u pl2 (fig. 63A). L'endo-
p o d i t e du pl2 (fig. 63C) s'engage dans la demi-gorge de l'endopodite d u p l i : cet endopodite est com-
posé d'une base élargie puis d'une partie allongée plus grêle, q u e prolonge u n e soie, m a l h e u r e u s e m e n t
cassée sur les d e u x pl2 d u seul mâle en notre possession.
Les deux p l i s'incurvent de telle façon q u e les d e u x extrémités apicales se t o u c h e n t , comme si
u n e seule sortie se formait pour l'écoulement du sperme. Toutefois, lorsque l'on regarde la femelle
de Dicranodromia, on voit q u e l'orifice de chaque s p e r m a t h è q u e est assez éloigné de son s y m é t r i q u e .
Donc, chaque paire de pléopodes doit agir séparément.
D a n s le deuxième genre q u e c o m p r e n d cette famille, Homolodromia A. Milne E d w a r d s , plus
précisément chez Homolodromia paradoxa A. Milne E d w a r d s , les pléopodes sexuels 1 et 2 o n t été décrits
F I G . 62. — Les pléopodes sexuels mâles 1 et 2 chez deux genres de Raninoidea (Gymnopleura) : Ranina ranina (Linné)
(fig. A-D) et Ranilia atlantica (Studer) (fig. E-H). (Pilosité non représentée).
A-D, Ranina ranina. A, p l i de la même paire in situ, apposés l'un contre l'autre, avec chaque pl2 inséré dans le p l i corres-
pondant ; mise en place du pénis ; B, p l i , vue latérale externe ; pénis en place ; C, p l i , vue latérale interne, avec
le pl2 inséré à l'intérieur de l'endopodite tubulaire ; D, p l i et pl2 séparés, issus des sternites abdominaux 1 et 2.
E-H, Ranilia atlantica. E, p l i de la même paire in situ, apposés l'un contre l'autre ; pl2 inséré à l'intérieur du p l i ; mise
en place du pénis ; F , p l i , vue latérale externe ; pénis en place ; G, p l i , vue latérale interne, avec le pl2 inséré à
l'intérieur de l'ouverture endopodiale du p l i ; H, pl2 séparé, avec son endopodite terminé p a r u n stylet court.
On observera la différence de forme à la fois du p l i et du pl2 dans les deux genres. Chez Ranina, le p l i est allongé
et tubulaire ; le pl2, plutôt court, non styliforme. Chez Ranilia, le p l i est trapu, avec un endopodite large, foliacé ;
le pl2 est allongé, cylindrique, terminé p a r u n stylet.
a.m., appendix masculina ; b, basis ; ex, coxa ; cx5, coxa de p5 ; en, endopodite ; ex, exopodite ; o.s., orifice
séminal ; p, pénis ; pli, premier pléopode mâle ; pl2, deuxième pléopode mâle ; r.s., rainure séminale ; st.ab.l, pre-
mier sternite abdominal ; st. ab.2, deuxième sternite abdominal.
236 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
S
eL! !
F I G . 63. — Les pléopodes sexuels mâles 1 et 2 chez un Brachyoure péditrème Homolodromiidae : Dicranodromia mahyeuxi
A. Milne Edwards. A, pli et pl2, le pl2 à l'intérieur du pli ; coxa de p5, avec le pénis en position de repos. B,
pli et pl2 vus par la face interne, l'appendix masculina étant engagé dans l'ouverture endopodiale ; mise en place
hypothétique du pénis. C, pl2 séparé, avec son appendix masculina styliforme, terminé par une soie (cassée sur
notre spécimen) ; au-dessus, détail de l'apex de l'appendix masculina et de sa soie terminale.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
et figurés par A. MILNE EDWARDS et BOUVIER (1902, p. 11-14, pi. 1, fig. 12-13 : « fausses pattes sexuel-
les »). Les deux appendices sont uniramés. L'endopodite du pli, « tronqué à l'avant », présente une
convexité subapicale. Le pl2 paraît notablement allongé et se termine « par un long prolongement
sétiforme » (ibid., p. 13-14), que nous homologuons à l'appendix masculina des autres péditrèmes.
Au regard de cette description, il convient de beaucoup prolonger la soie représentée interrompue
sur notre figure (fig. 63C), effectivement cassée comme nous le pensions.
TYMOLIDAE
Les pléopodes sexuels 1 et 2 sont relativement développés par rapport à la taille de l'animal.
Le pl2 est presque de même épaisseur que le pli. A. MILNE EDWARDS et BOUVIER (1902, p. 78) avaient
déjà noté que « les deux paires d'appendices sont forts », pas au point toutefois d'atteindre l'extré-
mité de l'abdomen.
Dans le genre Cymopolus A. Milne Edwards, plus précisément chez C. asper A. Milne Edwards,
le pli est formé d'un basis et d'un endopodite large, d'aspect foliacé, semi-enroulé (fig. 61A). Le pl2
(fig. 61B) comporte un basis et un endopodite épais, en forme de sole, sans appendix masculina sty-
liforme : l'apex apparaît tronqué et l'ensemble a une forme qui rappelle celle des Brachyoures sterni-
trèmes à pl2 très court, sigmoïde (cf. pi. 66D).
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 237
Le pl2 s'engage dans l'ouverture du p l i et doit pousser le sperme à l'intérieur de celui-ci j u s q u ' à
son extrémité (fig. 61C).
Dans le genre Cymopolus, le pénis est une papille très courte, qui émerge du condyle articulaire
de la coxa de p5 (fig. 43G).
Dans le genre Cymonomus A. Milne E d w a r d s , la disposition est sensiblement la m ê m e : l'endo-
podite du pl2, obliquement t r o n q u é , a la forme d'une sole, laquelle épouse, en quelque sorte, la forme
de l'endopodite du p l i . Cependant, dans ce genre, le pénis est différent : il sort d ' u n tubercule placé
latéralement p a r r a p p o r t à la coxa et qui fait suite au condyle articulaire de la coxa de p 5 sur le s t e r n u m .
Du tubercule coxal sort u n pénis assez long (fig. 431, t.c. et p.). La coxa, t o u t comme le reste de p 5 ,
est réduite.
GORDON (1963, p. 52-54, fig. 11) signale que, dans les genres Cymopolus et Tymolus Stimpson, un pro-
cessus pénien saille sur la coxa de p5 ; l'endopodite du pli est « a hollow, folded, leaf-like structure ; and pleo-
pod 2 is large in both » ; en revanche, les deux genres diffèrent par leur pl2, l'apex de l'endopodite étant sty-
liforme chez Tymolus, « like the sole of a boot » chez Cymonomus. Pour GORDON, cette différence justifie la
séparation, déjà envisagée par IHLE (1916, p. 154), des Tymolinae en deux tribus : les Cymonomae et les Tymo-
lae.
La terminaison du pl2 sous forme d'un stylet chez Tymolus est hypothétiquement considérée par GOR-
DON (ibid.) comme une « hypodermic needle », qui pénétrerait dans la spermathèque et y déverserait le fluide
séminal ; chez Cymonomus, le pl2 agirait comme un piston, « the sole pushing aside the spindle-like flap to place
a spermatophore in the spermathecal pocket ». Nous n'avons pas examiné de spécimens du genre Tymolus
mais, si nous nous référons aux autres Brachyoures péditrèmes dont le pl2 est styliforme (Dromia ; certains
Raninidae), nous voyons que l'appendix masculina est imperforé à son extrémité et ne doit jamais contenir
le liquide spermatique. Le rôle du pl2 est certainement le même, que son extrémité soit styliforme ou spa-
tulée.
HARTNOLL (1975a, p. 660, fig. 3A-B) a figuré le pli et le pl2 chez Cymonomus granulatus Norman : ceux-
ci rappellent beaucoup ceux de Cymopolus asper (fig. 61A-C). Notre interprétation est conforme à la sienne
en ce qui concerne la fonction du pl2.
Chez Cymonomus trifurcus Stebbing, STEBBING (1920, pi. 20) et BARNARD (1950, fig. 74e, f) figurent un
pli, avec un endopodite dont les bords ne sont pas jointifs, et un pl2 en forme de sole. La disposition des p l i
et pl2 est similaire chez C. bathamae Dell (cf. DELL, 1971, fig. 6-7).
Alors que GORDON (1963, fig. 11) figure chez Tymolus japonicus Stimpson un appendix masculina sty-
liforme et serrulé vers l'apex, KIM (1973, fig. 86 C, D) représente chez la même espèce un pl2 à extrémité spa-
tulée ; nous nous expliquons difficilement cette discordance car le pli dessiné par KXM est analogue à celui publié
par GORDON.
Dans le genre Corycodus H. Milne Edwards, plus précisément chez C. disjunctipes (Stebbing), le p l i est
élargi, à peine aminci vers l'apex ; le pl2 est spatule comme chez Cymonomus (cf. BARNARD, 1950, fig. 74h,
i)-
Dans le genre Paratymolus Miers, SANKARANKUTTY (1966, fig. 24) figure un pli à endopodite complè-
tement coudé chez P. hastatus Alcock. BARNARD (1955, fig. 2) publie pour P. pubescens Miers une vue sternale
de l'abdomen, avec une paire de pli incurvés et une paire de pl2 dont la base est élargie, la portion médiane
amincie, l'apex un peu renflé.
Le genre Xeinostoma Stebbing, plus précisément X. eucheir Stebbing, a un pli relativement allongé
et rectiligne, à peine rétréci apicalement, et un pl2 dans l'ensemble trapu et spatuliforme mais à extrémité fili-
forme, prolongée par un stylet (cf. BARNARD, 1950, fig. 74k, 1 ; SAKAI, 1971, fig. l b , c). Le pl2 du genre Xei-
nostoma semble faire le passage entre le pl2 styliforme du genre Tymolus et le pl2 spatuliforme des genres Cymo-
nomus et Corycodus.
F I G . 64 A-F. — Pléopodes sexuels 1 et 2 chez divers Corystoidea [sensu Bouvier, 1942) ou Corystidae [sensu BALSS, 1957).
A, B, Pseudocorystes sicarius (Poeppig) ( = P. armatus H. Milne Edwards), $ 42,5 X 37 mm, Chili, Valparaiso, PORTER
coll. 1910 et det., BOUVIER vérif. (MP) : pléopodes sexuels 1 (A) et 2 (B) in situ, le pl2 étant engagé à l'intérieur
du pli (X 15). C, Cl, C2, D, Corystes cassivelaunus (Pennant) ( = Corystes dentatus Heller), (J 33 X 25 mm,
Golfe de Gascogne (MP) : C, pli ( x 15) ; Cl, id., extrémité ( x 30) ; C2, base du p l i , autre face ( x 15) ; D, pl2
(X 15). E, E l , F, F I , Nautilocorystes ocellatus (Gray), $ 19,2 X 16 mm, Atlantique Sud, st. 105, 20-1-1949,
CAPART det. (MP) : E, pli ( x 30) ; E l , id., extrémité ( x 90) ; F, pl2 (X 30) ; F I , apex du pl2 ( x 85).
Les flèches indiquent l'orifice du pli par où pénètre le pénis (p) et celui par où s'engage le pl2.
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 239
V. B R A C H Y O U R E S À O R I F I C E S FEMELLES STERNAUX
(BRACHYOURES STERNITRÈMES OU C R A B E S « V R A I S »)
Chez les Brachyoures sternitrèmes, la première paire de pléopodes sexuels mâles insémine non
pas une s p e r m a t h è q u e , paire ou impaire, mais une paire de vulves (cf. le chap. v, p . 171-172, fig. 38).
P a r ailleurs, les pléopodes de c h a q u e côté ne se réunissent pas m é d i a l e m e n t p o u r former u n organe
impair, comme chez Nephrops p a r exemple (fig. 57), mais agissent séparément, de façon s y m é t r i q u e :
ils déposent le sperme dans deux vulves distinctes et non pas dans des s p e r m a t h è q u e s . Chez les ster-
nitrèmes, les deux paires de pléopodes sont, n o r m a l e m e n t , enfermées dans la cavité sterno-abdomi-
nale, d o n t nous avons m o n t r é qu'elle constitue une n o v a t i o n évolutive des Brachyoures (cf. chapitre iv).
Enfin, a u t r e acquisition des Crabes sternitrèmes, les deux pléopodes p e r d e n t les caractères de l'appen-
dice primitif : le p l i devient c o m p l è t e m e n t tubulaire, avec un orifice terminal ou s u b t e r m i n a l (orifice
séminal) et avec d e u x orifices p r o x i m a u x , l'un pour l'insertion du pénis (foramen proximal externe),
l'autre pour l'insertion du pl2 (foramen proximal interne). Ainsi, la transformation du premier pléo-
pode en une gouttière cylindrique, fermée sur la plus g r a n d e p a r t i e de sa longueur — déjà esquissée
chez certains péditrèmes —, se réalise complètement chez les sternitrèmes.
Le deuxième pléopode mâle des sternitrèmes est toujours dépourvu d'exopodite ; certains
articles, encore présents chez les péditrèmes, a v o r t e n t : la morphologie du pl2 se simplifie.
Le premier pléopode mâle m o n t r e u n plan général uniforme, hormis des différences dans la taille,
la courbure, la calcification, l ' o r n e m e n t a t i o n , et dans la sclérification de l'apex. L ' o r n e m e n t a t i o n
est e x t r ê m e m e n t variée, s u r t o u t dans certains groupes.
Les Polydectinae, sous-famille de Crabes Xanthidae que nous avons récemment révisée (GUINOT, 1976),
nous montrent un bon exemple de la communauté du plan de structure du premier pléopode mâle : cf. Poly-
dectus cupulifer (Latreille) (fig. 67 A-C) ; Lybia tessellata (Latreille) (fig. 68 E-G) ; L. edmondsoni Takeda et
Miyaké (fig. 68 I-J) ; L. hatagumoana Sakai (fig. 68K) ; L. plumosa Barnard (fig. 69 A-B, D) ; L. leptochelis
(Zehntner) (fig. 69 E-F) ; L. denticulata Nobili (fig. 69 G-H).
Dans le genre Glyptoxanthus A. Milne Edwards, révisé dans l'annexe C du chapitre n, le pli est homo-
morphe (cf. fig. 18), ce qui confirme l'unité de ce groupe naturel.
Le deuxième pléopode mâle présente des t y p e s d'organisation très peu n o m b r e u x , certes, mais
e x t r ê m e m e n t différents :
1) Le type long est représenté p a r u n pl2 allongé et filiforme, plus long ou aussi long que le
p l i , comme cela existe chez de n o m b r e u x péditrèmes. Il pénètre dans le p l i p a r le foramen interne,
s'insère dans la gouttière séminale et fait dépasser son apex hors de l'orifice séminal (fig. 64A-B : Pseu-
docorystes A. Milne E d w a r d s ; fig. 66G-H : Menippe de H a a n ) . On distingue une base allongée et u n
flagelle plus ou moins long, parfois enroulé en boucle.
2) Le type court, c'est-à-dire u n pl2 b e a u c o u p plus court que le p l i , se présente sous plusieurs
formes, d o n t :
le type xanihien : pl2 incurvé, avec une pièce apicale (correspondant à l ' a p p e n d i x masculina
ou au flagelle) courte et falciforme ;
le type pilumnien : pl2 très court, sigmoïde (fig. 66C-D : Actumnus setifer) ;
le type majien : pl2 court et, selon les groupes de Majidae, variable dans sa forme ; il convien-
drait d'étudier soigneusement les divers aspects du pl2 chez les Majidae (fig. 70C-D : Eurynolambrus
australis).
3) Le type intermédiaire ne se rencontre qu'assez r a r e m e n t : c'est un pl2 « mi-long », qui semble
dériver du t y p e long mais s'être raccourci. Sa taille correspond au tiers ou à la moitié du p l i .
240 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE D E S BRACHYOURES
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 241
Nous suivrons la classification de B A L S S (1957) p o u r voir quel t y p e de pl2 caractérise les diffé-
rents groupes de sternitrèmes.
Dorippidae : pl2 presque aussi long (mais pas plus long) que le p l i , avec une partie basale allongée, peu incurvée,
et un apex court.
Galappidae : pl2 long (aussi long ou plus long que le pli), mince, plus ou moins filiforme, avec un apex de taille,
forme et ornementation variables (styliforme, claviforme, droit ou recourbé, inerme ou spiniforme :
cf. MONOD, 1928, p. 111).
Leucosiidae : pl2 court, sauf dans certains cas (genre Ebalia Leach : cf. E. laevis in TAKEDA et MIYAKÉ, 1969C,
fig. 2b, c).
BRACHYGNATHA
O X Y R H Y N C H A ( E u m e d o n i n a e et H y m e n o s o m a t i d a e exclus)
BRACHYRHYNCHA
Corystidae : pl2 long chez Pseudocorystes (fig. 64 A-B), de taille moindre chez Nautilocorystes (fig. 64 E-F) et
beaucoup plus court chez Corystes (fig. 64 C-D).
Atelecyclidae (Acanthocyclinae exclus) : pl2 long chez les Atelecyclinae comme Telmessus (cf. fig. 65 E-F)
[sauf Pliosoma Stimpson qui est, en fait, un Majidae, donc à pl2 très court (cf. fig. 70B)] ; mi-long chez
Thia Leach (cf. fig. 65 A-B) ; très court et de type xanthien chez Kraussia Dana (cf. fig. 65 C-D).
Cancridae : pl2 plus long que le p l i , et grêle.
Portunidae : pl2 plus court que le p l i , étroit, à extrémité parfois bifide ; pl2 parfois très court.
Potamidae : pl2 soit très long et styliforme, soit très court.
Xanthidae : pl2 long chez les Menippinae, les Carpiliinae et chez les Platyxanthinae Guinot, 1977 ; pl2 court,
xanthien, chez les Xanthinae, les Actaeinae, les Trichiinae, les Panopeinae, etc. ; pl2 court et sigmoïde
chez les Pilumninae.
Goneplacidae sensu BALSS, 1957 : pl2 très long ou très court ; sigmoïde chez certains genres (cf. GUINOT, 1969a).
Pinnoteridae, Ocypodidae, Grapsidae, Mictyridae, Gecarcinidae : pl2 très court.
Il ressort de cet e x a m e n comparatif que, en règle générale, le pl2 long ou mi-long accompagne
un p l i développé, large, peu incurvé, à o r n e m e n t a t i o n réduite (Menippe, Platyxanthus, Pseudocorystes,
Carcinoplax, etc.).
FIG. 65 A-F. — Pléopodes sexuels 1 et 2 chez un Atelecyclinae sensu BALSS, 1957 (Telmessus) et chez deux Thiinae sensu
BALSS, 1957 (Thia et Kraussia). A notre avis, Thia et Kraussia ne doivent pas être réunis dans la même sout-
famille.
A, Al, B, Thia sp., 14,4 x 16,8 mm, Naples, Staz. Zool. det. Thia polita Leach (MP) : A, pli (x 30) ; Al, id., extrémité
(X 80) ; B, P12 (X 30).
C, Cl, C2, D, Kraussia rugulosa, <J 18 X 22 mm, Nagasaki (MP) : C, pli, que nous avons coupé en deux car il est très long
( X 30) ; Cl, id., extrémité ( x 90) ; C2, base du pli, avec les deux orifices par où pénètrent le pl2 et le pénis ( X 30) ;
D, P12 (x 30).
E, El, F, Telmessus cheiragonus (Tilesius), <? 47 x 60 mm, Alaska, 1892, « Albatross » coll. (MP) : E, pli (x 7) ; E l ,
id., extrémité grossie (x 30) ; F, pl2 (x 7).
Les flèches indiquent l'orifice du pli par où pénètre le pénis (p) et celui par où s'engage le pl2.
16
242 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 243
a) assez long, compliqué par des lobes terminaux (Panopeinae, Majidae) ou par une ornementation filamen-
teuse, tuberculée, sétifère, etc. (nombreux Xanthidae) ;
b) relativement court, trapu, à apex sclérifié et peu ornementé : cas des Crabes amphibies ou terrestres.
Le pl2 sigmoïde, pilumnien, accompagne u n p l i le plus souvent recourbé en crosse (cf. fig. 66C,
Cl, D : Actumnus setifer).
Le pl2 mi-long, de longueur intermédiaire, se r e n c o n t r e fréquemment chez les P a r t h e n o p i d a e ,
ainsi q u e dans certains genres a t t r i b u é s a u x X a n t h i d a e tels q u e Pilumnoides Lucas ou Globopilumnus
Balss (cf. G U I N O T , 1960a).
Nous avons v u q u e , chez les péditrèmes, le deuxième pléopode est long et, le plus souvent, s t y -
liforme : nous en déduisons q u e le t y p e long représente, chez les sternitrèmes, u n caractère plésiomor-
phe. L'anagenèse consiste en u n raccourcissement p a r p e r t e de certains articles e t p a r réduction du
flagelle t e r m i n a l (ce dernier correspondrait à l'appendix masculina des péditrèmes).
On p e u t considérer q u e les Crabes à pl2 long sont les plus primitifs. P a r exemple, dans les X a n -
t h i d a e , les Menippinae seraient plus archaïques q u e les X a n t h i n a e ; dans les O x y s t o m a t a sensu B A L S S ,
les Calappidae seraient plus primitifs q u e les Leucosiidae. Le t y p e court semble l'apanage des B r a -
chyoures r e l a t i v e m e n t évolués : Ocypodidae, Grapsidae, Gecarcinidae, etc.
Le pl2 pilumnien est à placer à p a r t : il dérive sans d o u t e d ' u n pl2 long mais d ' u n t y p e spécial.
Une é t u d e ultérieure sera consacrée à ce sujet.
On conçoit aisément q u ' u n pléopode 1 i n c o m p l è t e m e n t fermé doive être accompagné d ' u n pl2
allongé q u i canalise le sperme j u s q u ' à l'extrémité. Lorsque le pl2 acquiert la forme t u b u l a i r e , en c y l i n d r e
clos sur t o u t e sa longueur (sauf à la base et à l'apex), le pl2 p e u t se raccourcir : il ne sert q u ' à pousser
le sperme lorsqu'il a été déchargé dans la gouttière p a r le pénis. Son rôle n ' e s t plus de m a i n t e n i r ou
contenir le sperme mais de servir de piston. P o u r m i e u x c o m p r e n d r e le mécanisme de la copulation,
il faudra soigneusement étudier la m u s c u l a t u r e d u pénis e t des d e u x pléopodes sexuels.
Non seulement les pléopodes sexuels subissent des transformations phylogénétiques mais ils
c h a n g e n t a u cours de la formation et du développement de l'individu. Cela rend délicate l'utilisation
de ces structures comme caractère différentiel.
F I G . 66 A-H. — Pléopodes sexuels mâles 1 et 2 chez un Panopeinae au stade catométope (Cyrtoplax), chez un Xanthidae
Menippinae (Menippe), chez un Xanthidae Pilumninae sensu BALSS (Actumnus) et chez un Xanthidae Platyxan-
thinae (Platyxanthus). Sur cette planche sont illustrés le p l i panopéen (A, A l ) , le p l i pilumnien du type Actumnus
(C, Cl), le p l i ménippien (G) et le p l i platyxanthien (E), ainsi que le pl2 xanthien, court (B), le pl2 pilumnien
sigmoïde (D), le pl2 ménippien, long et souvent en boucle (H), et le pl2 platyxanthien, long (F).
A, A l , B, Cyrtoplax spinidentata (Benedict), g 15,8 X 22 m m , Puerto Rico, Salinas, W. J. HEWATT coll. et leg., st. 346,
CHACE det. (MP) : A, p l i ( X 20) ; A l , id., extrémité ( X 60) ; B, pl2 (x 20).
C, C l , D, Actumnus setifer (de Haan), $ 10,5 X 14 m m , Madagascar, Tamatave, MILLOT coll., BALSS det. A. setifer nov.
var. ? (MP) : C, p l i ( x 18) ; C l , id., extrémité (X 30) ; D, pl2 ( x 18).
E, F , Platyxanthus orbignyi (H. Milne Edwards et Lucas), ô* 79 x 121 m m (état sec), Baie de Pisco, M. W E D D E L L (MP-
B2772S) : E, p l i (X 6) ; F , P 12 ( x 6).
G, H, Menippe mercenaria (Say), Floride, Key West, A. M I L N E EDWARDS det. (MP) : pléopodes 1 (G) et 2 (H) in situ,
le pl2 é t a n t engagé à l'intérieur du p l i ( X 9).
Les flèches indiquent l'orifice du pli où pénètre le pénis (p) et celui par où s'engage le pl2.
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 245
NISHIMURA (1967) a étudié les modifications du premier pléopode mâle en fonction de la taille du Crabe
chez deux espèces japonaises de Majidae, Chionoecetes opilio (Fabricius) et Ch. japonicus Rathbun : dévelop-
pement de l'armature filamenteuse, conformation de l'apex, etc.
STEPHENSON et COOK (1973) ont bien montré la courbure croissante du p l i au fur et à mesure de l'élar-
gissement de la carapace chez deux espèces de Portunidae australiens, ainsi que l'accroissement de la taille et
du nombre des spinules subterminales.
MURAOKA a étudié la croissance des caractères sexuels dans les stades postlarvaires de plusieurs espèces
japonaises, notamment Plagusia dentipes de Haan (MURAOKA, 1963), Plagusia depressa tuberculata Lamarck
(MURAOKA, 1965), Percnon planissimum (Herbst) (MURAOKA, 1967) et chez deux espèces de Grapsidâe (MURAOKA,
1971).
ATKINS (1960) a décrit le développement des pléopodes pendant les premiers stades Crabe dans le genre
Pinnoteres Latreille.
Enfin, HARTNOLL (1963 ; 1964 ; 1965) a publié des renseignements fort utiles sur la croissance des pléo-
podes sexuels en fonction de la classe de taille des Crabes considérés et sur les changements qu'ils subissent
à la mue de puberté.
F i e 67 et 68. — Communauté de structure du premier pléopode sexuel mâle dans la sous-famille des Polydectinae, à
savoir dans le genre Polydectus H. Milne Edwards et le genre Lybia H. Milne Edwards. Morphologie du deuxième
pléopode sexuel mâle, qui est de type xanthien.
67 A-D, Polydectus cupulifer (Latreille), çj 8,7 X 10 mm, Indische Archipel, Koepang, « Snellius » Exp. (RMNH). A, pli
(X 26) ; B, id., extrémité ( X 50) ; C, autre vue de l'apex ( x 80) ; D, pl2 (X 26).
68 E-H, Lybia tessellata (Latreille), <$ 10 X 12 mm, île Maurice, M. CARIÉ 1913, BOUVIER det. (MP). E, pli non monté
en préparation (X 38) ; F, id., extrémité du pli non monté (X 102) ; G, id., extrémité du pli montée en prépara-
tion (x 50) ; H, pl2 (x 38).
68 I-J, Lybia edmondsoni Takeda et Miyaké, holotype, <J 6,8 X 8,8 mm, d'après TAKEDA et MIYAKÉ, 1970, fig. 4, 6.
I, pli (X 53) ; J, id., extrémité (x 133).
68 K, Lybia hatagumoana Sakai, holotype, <$ 4,5 X 4,2 mm, Japon, Sagami Bay : apex ( x 80) du pli, d'après SAKAI,
1961, fig. 2 C
F I G . 69 A-I. — Pléopodes sexuels des Polydectinae (suite). A-C, Lybia plumosa Barnard, $ 5 X 6,6 mm, Fort Dauphin,
mission R. DECARY 1932 (MP) : A, pli monté en préparation ( x 57) ; B, id., extrémité montée ( x 144) ; C, pl2
(X 57). D, L. plumosa, $ 8 X 10 mm, Somalie, Hafun, E. N I N N I coll., GUINOT det. L. afî. plumosa (cf. 1964a,
fig. 5) : apex ( x 167). E, F, L. leptochelis (Zehntner), holotype, ^ 3 X 4 mm, Amboine (MHNG) : A, pli
monté en préparation (X 100) ; F, id., extrémité montée en préparation ( x 215). G-I, L. denticulata Nobili,
syntype, <$ 9 X 10 mm, mer Rouge, D r JOUSSEAUME 1897 (MP) : G, pli monté en préparation ( x 28) ; H, id.,
extrémité montée ( x 144) ; I, pl2 ( x 28).
PLÉOPODES S E X U E L S MÂLES
F I G . 70 A-B. — Sternum thoracique et premier pléopode sexuel mâle chez Pliosoma parvifrons Stimpson, syntype, <J
13,8 X 14 mm, Basse-Californie, Cap Saint-Lucas (BM). Le genre Pliosoma Stimpson était jusqu'à présent rattaché
aux Brachyrhyncha de la famille des Atelecyclidae [sensu BALSS, 1957, p. 1635) ; les caractères figurés ici montrent
l'appartenance de ce genre a u x Oxyrhyncha, plus précisément aux Majidae. A, sternum thoracique ( x 5) ; A',
détail de la zone de réunion des terminaisons suturales 6/7 et 7/8 dans la région médiane ( X 18) ; B, B l , B2, premier
pléopode sexuel mâle : B , p l i (X 24), B l , B2, id., extrémité vue sous des angles différents ( x 72).
b.p., crochet sternal du dispositif bouton-pression ; cx5, coxa de p5 ; e.st., écusson sternal ; l.m., ligne médiane ;
z.m., zone membraneuse ; 4-8, sternites thoraciques 4 à 8 ; 4/5-7/8, sutures sternales thoraciques 4/5 à 7/8.
F I G . 70 C-D. — Pléopodes sexuels 1 et 2 à'Eurynolambrus australis H. Milne Edwards et Lucas, $ 50 X 77 mm, Nouvelle-
Zélande, M. LAVAUD (MP). Ce Crabe, au faciès curieux (voir la carapace de cette espèce, pi. 1, fig. 5), était rattaché
soit aux Parthenopidae, soit a u x Cancridae [cf. BALSS, 1957, p . 1637). La morphologie des pli et pl2 <? montre
qu'il s'agit d'un Majidae. C, p l i (X 24) ; Cl, C2, id., extrémité vue sous deux angles différents (X 24) ; D, p!2
(X 6 ) ; D l , id. (X 24).
248 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Chez certains Arthropodes (Myriapodes), les orifices mâles et les gonopodes se trouvent sur des somites
éloignés. L'animal replie son corps seulement au moment de la copulation afin que les pénis soient rapprochés
des organes de transmission que sont les gonopodes.
L'évolution de l ' a r m a t u r e génitale chez les Décapodes nous m o n t r e d ' u n e p a r t une simplifica-
tion et u n e réduction (perte de la disposition b i r a m é e primitive, disparition ou fusion de certains arti-
cles, raccourcissement du 2 e pléopode ; etc.) ; d ' a u t r e p a r t , une spécialisation des pièces restantes,
n o t a m m e n t la t r a n s f o r m a t i o n de l'endopodite du p l i en u n e gouttière semi-ouverte puis en u n t u b e
c o m p l è t e m e n t clos dans lequel le sperme, i n t r o d u i t dans l'orifice basai et s o r t a n t p a r l'orifice t e r m i n a l
ou s u b t e r m i n a l , est bien canalisé.
Ce qui frappe s u r t o u t , q u a n d on examine c o m p a r a t i v e m e n t l'appareil génital mâle chez les
B r a c h y o u r e s , c'est à la fois l'uniformité du plan général (une seule g r a n d e différenciation : celle qui
sépare péditrèmes et sternitrèmes) et u n e très g r a n d e diversification dans les détails. La richesse de
l ' o r n e m e n t a t i o n du premier pléopode est s u r p r e n a n t e , sans rien d'analogue dans d ' a u t r e s s t r u c t u r e s
et, à première v u e , sans i m p o r t a n c e p o u r la survie. Sans d o u t e , l'appareil c o p u l a t e u r est le seul p a r m i
t o u s les organes qui soit superflu pour le m a i n t i e n de l'existence individuelle. Son rôle é t a n t celui d'assu-
PLÉOPODES SEXUELS MÂLES 249
rer la perpétuation de l'espèce, la sélection naturelle s'opère sur lui d'une manière particulière. Dans
la lutte de l'individu contre les changements du milieu, externe comme interne, toutes les autres fonc-
tions de l'organisme étant nécessairement en corrélation, les remaniements fonctionnels et morpholo-
giques d'une structure amènent obligatoirement à des changements dans l'ensemble du corps. A ce
point de vue, l'armature génitale représente une exception. Cette particularité explique bien la dualité :
uniformité du plan général et variabilité de l'ornementation. La première est due en grande partie
à la nécessité qu'une mutation se produise d'une manière concordante chez le mâle et chez la femelle.
La richesse des détails ornementaux peut s'expliquer par l'hypothèse selon laquelle diverses variations
aléatoires ne sont pas éliminées par la sélection naturelle, comme c'est le cas pour les structures qui
influent directement sur la survie de l'individu.
La grande variabilité des pléopodes à l'échelle des espèces s'oppose à l'uniformité de ses carac-
tères chez les individus d'une même espèce. C'est pour cette raison que les taxonomistes utilisent de
plus en plus les pléopodes sexuels dans les clefs de détermination. TÛRKAY (1975a) fait remarquer que
la sélection s'opère sur les pléopodes, seulement en relation avec leur fonction de transmission du maté-
riel génétique et que, cette fonction étant la même chez les Crabes marins et chez les Crabes terrestres,
la morphologie génitale mâle constitue un indice précieux des liens phylogénétiques entre les groupes
terrestres et leurs ancêtres marins. Tout en étant d'accord avec le principe de cette affirmation, nous
attirons l'attention sur le fait que les pléopodes de tous les Crabes terrestres possèdent une caractéris-
tique commune, à savoir une faible ornementation et une calcification accentuée de l'apex. Cela n'est
certainement pas lié à leur fonction mais provient probablement de la nécessité d'une solidité accrue
de ces appendices.
Certes, une coaptation des organes sexuels mâles et femelles est indispensable. Pour le bon
déroulement de la fécondation, par exemple PRETZMANN (1973, p. 205-206) montre chez les Crabes
d'eau douce Pseudothelphusidae l'utilité d'une obturation de la vulve par la partie apicale du premier
pléopode mâle. Il est séduisant de s'imaginer que l'adaptation mutuelle des deux appareils va jusqu'à
la perfection d'un système « clef-serrure » et empêche l'hybridation. Cette idée formulée déjà par DUFOUR
en 1844, a été souvent reprise par la suite pour l'ensemble des Arthropodes mais, ces derniers temps,
elle a subi des critiques qui nous paraissent justifiées (voir par exemple 0 . KRAUSS, 1968). Des spé-
cialistes de la théorie de l'évolution, notamment DOBZHANSKY et MAYR, ont montré qu'un tel méca-
nisme d'isolement ne pourrait jouer qu'un rôle très réduit dans la phylogenèse. Par ailleurs, en accou-
plant artificiellement des Lépidoptères dont on avait préalablement détruit le cerveau chez le mâle,
LORKOVIC (1947 ; 1953 ; 1956) a démontré que, pour l'isolement reproductif, la valeur de la forme
spécifique des appareils génitaux était d'ordre secondaire. Chez les Papillons, la copulation interspé-
cifique serait entravée non par les différences morphologiques mais par les phéromones et les stimuli
audiovisuels. Nos recherches sur l'appareil génital des Brachyoures confirment cette opinion dans les
lignes générales mais exigent d'en limiter la portée. On ne peut pas parler de l'existence d'un système
« clef-serrure » au sens propre du terme. L'ornementation de l'apex du pléopode n'a pas de correspondant,
en négatif, dans le vagin. Et pourtant il serait faux d'en conclure que la coaptation est si sommaire
que le mâle d'un groupe puisse copuler, à taille égale et abstraction faite des facteurs éthologiques,
avec la femelle d'un autre groupe. A la lumière des recherches récentes, les variations dans la confor-
mation des vulves et du vagin (cf. chapitre v) ne paraissent qu'à peine moins nombreuses que celles
des pléopodes. On ignore encore en quoi consiste la coaptation fine entre les deux appareils sexuels
et on ne sait pas à quel niveau se situent les barrages morphologiques de l'hybridation. Y a-t-il, dans
la nature, des hybrides entre les taxons que l'on considère actuellement comme des espèces différentes ?
Voilà un domaine pratiquement inconnu qu'éclaireraient probablement des expériences d'hybridation
artificielle.
Chez certains Portunidae de l'océan Indien et du Pacifique, STEPHENSON et REES (1967, notamment
p. 2, 19) ont constaté un premier pléopode hétéromorphe à l'intérieur d'une même espèce. Chez Portunus orbi-
tosinus Rathbun, on distingue une sorte de gradation, variant entre deux extrêmes, dans la courbure et l'épais-
seur du pli correspondant à une morphologie particulière de l'abdomen : deux formes sont ainsi reconnues,
chacune ayant deux ou trois « variantes ». Chez Thalamita danae Stimpson, des différences non graduelles per-
mettent de séparer deux formes d'après l'aspect du pli et de l'abdomen. Enfin, chez Portunus argentatus (A. Milne
250 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Edwards), « test case of the concept of a portunid species », concept impliquant une divergence morphologique
dans le faciès, dans la morphologie de l'abdomen mâle et dans la structure des pléopodes sexuels, STEPHENSON
et R E E S distinguent deux formes se séparant essentiellement par leurs pléopodes : les deux auteurs émettent
l'hypothèse qu'il pourrait s'agir dans ce cas de deux espèces sympatriques en mesure d'assurer un isolement
reproductif.
Après beaucoup d'hésitation, NISHIMURA et MIZUSAWA (1969) ont abouti à la conclusion qu'il pouvait
y avoir hybridation entre les deux espèces japonaises de Majidae reconnues dans le genre Chionoecetes Kr0yer :
Ch. opilio (Fabricius) et Ch. japonicus Rathbun. Les hybrides supposés montrent « the intermediate condi-
tions in many characters between the supposed parental species ». Les pléopodes des deux espèces sont dis-
tincts (NISHIMURA, 1967). Les vulves sont différentes chez Ch. opilio et chez Ch. japonicus. Bien que de légères
modifications ou des défectuosités affectent les pléopodes des individus hybrides, elles ne semblent par rendre
ces derniers impropres à la copulation. Cependant, on ne possède aucun renseignement sur la fécondité de tels
hybrides et la viabilité de leurs descendants.
ALTEVOGT (1969) a montré que, chez trois espèces sympatriques du genre Uca Leach vivant au Pérou,
il n'y a pas d'obstacles mécaniques à un croisement. Les pléopodes de ces trois Ocypodidae, Uca stylifera (H. Milne
Edwards), Uca princeps (Smith) et Uca insignis (H. Milne Edwards), sont très peu différents d'une espèce à
l'autre. Les femelles des trois espèces étant ovigères simultanément, ce sont seulement des particularités étholo-
giques qui empêcheraient l'hybridation ; notamment chez U. stylifera, la femelle est transportée sur le dos
du mâle jusqu'à son terrier, ce qui n'est pas toléré par les femelles d'U. princeps et d'C/. insignis. D'après ALTE-
VOGT, les péréiopodes du mâle transmettraient une information tactile qui, chez Uca stylifera, serait perçue
par la femelle, acceptant de ce fait un mode de transport inhabituel par le mâle.
Le rôle du comportement comme barrière à l'accouplement de deux formes voisines, susceptibles de se
rencontrer dans le même biotope, a été particulièrement étudié par WARNER (1970).
LUCAS (1970) a fait des expériences fort intéressantes de croisement entre deux espèces d'Halicarcinus
(Hymenosomatidae) vivant en Australie. Ayant découvert que l'espèce connue comme Halicarcinus lacustris
(Chilton) vit non seulement dans les eaux saumâtres mais aussi en eau douce, LUCAS constate que la forme
dulçaquicole a un développement direct tandis que l'autre, dénommée H. paralacustris, se métamorphose par
l'intermédiaire de larves. Le développement sans stades larvaires pourrait être regardé comme une réponse
phénotypique à l'absence de salinité : une diminution du nombre de stades larvaires a été observée chez de
nombreux Décapodes vivant à basse salinité. On sait que les Crabes d'eau douce éclosent directement au stade
crabe. Cependant, LUCAS plaide pour une différence génotypique, qui serait une légère divergence dans la
morphologie des ouvertures génitales femelles. Pourtant, les pléopodes mâles ne montrent aucun caractère
différentiel. Les deux formes ont une distribution bien distincte, avec seulement une petite aire où elles sont
sympatriques. Les croisements en laboratoire ont produit des hybrides à fertilité limitée. LUCAS considère
les deux formes comme deux espèces différentes mais jumelles. Dans les conditions naturelles, les deux espèces
ne se croisent pas pour des raisons géographiques et écologiques.
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORACIQUE 251
CHAPITRE VIII
I. D É F I N I T I O N S ET HISTORIQUE
1. Nous n'entrerons pas dans la polémique ayant trait à l'interprétation des pleures et des êpimères chez les divers
Décapodes. Nous utilisons la terminologie employée par DRACH en 1950 et 1971 (endopleurites = apodemes épimériens
de H. MILNE EDWARDS) et renvoyons à BALSS (1940, p. 86-90) pour l'exposé des nombreuses conceptions, ainsi qu'aux
travaux de SNODGRASS (1951 ; 1952 ; 1965).
252 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
lettique des formes dotées de sillons sternaux chez la femelle et, en même temps, de spermathèques (Dromia-
cea ; Homolidae ; Raninidae ; Tymolinae) ; pour comparaison avec des formes particulières, elle a examiné le
squelette de « vrais » Crabes, tels que Maja Lamarck et Corystes Latreille. En 1940 (p. 86-90), BALSS a syn-
thétisé les connaissances sur le système endophragmal des divers Décapodes mais n'en a pas tiré de conclusions
taxonomiques.
En fait, c'est DRACH qui a attiré l'attention des carcinologistes sur le système endophragmal, véritable
novation évolutive des Décapodes, et montré son importance, surtout en tant que critère du niveau évolutif.
En 1939, DRACH décrit longuement et clairement l'architecture des lames squelettiques sternales et endopleu-
rales chez Maja squinado (Herbst) et chez Cancer pagurus Linné. Dans l'article « Les étapes évolutives de l'endo-
squelette chez les Crustacés Décapodes » (1950), DRACH fait apparaître la complexité du squelette interseg-
mentaire et met en évidence les trois étapes principales qu'il a reconnues, grâce à cette structure, dans l'évo-
lution des Décapodes :
1) Un squelette simple chez les Natantia, représenté chez les Pénéides par une succession métamérique
de petites lames courtes et séparées, n'entrant jamais en contact les unes avec les autres. C'est le niveau I d'évo-
lution du squelette, reconnu par DRACH.
2) Un squelette apodémien dont les différentes parties sont contiguës par leurs bords internes (engre-
nage grâce à des indentations de forme complémentaire) mais sans continuité réelle, chez certains Reptantia
(Homaridea, Thalassinidae, une partie des Anomoures, certains Brachyoures). C'est le niveau II.
3) Un squelette apodémien continu, par soudure complète des différentes lames : chez les Palinura, chez
certains Anomoures (Porcellanes, Lithodidae) et chez la plupart des Brachyoures. C'est le niveau III de DRACH.
Selon D R A C H (1950), les Brachyoures sensu lato se séparent en trois groupes selon la conforma-
tion de leur c h a r p e n t e squelettique :
a) Les Dromiacea o n t u n squelette t o u t à fait original, ne ressemblant à a u c u n a u t r e .
b) Les Homolidae possèdent u n squelette discontinu, les endosternites et les endopleurites
é t a n t agencés selon le schéma des liaisons m é t a m é r i q u e s p a r engrenage comme chez les Astacoures,
avec toutefois un selle t u r c i q u e , ce qui est u n caractère brachyourien.
c) Les autres Crabes disposent d ' u n squelette continu, avec soudure complète, donc solide ; la
paroi du corps et la c h a r p e n t e intersegmentaire forment u n ensemble d ' u n seul t e n a n t : une muscula-
t u r e puissante p e u t se développer, des p a t t e s t h o r a c i q u e s plus fortes se forment, le corps devient plus
trapu.
R e p r e n a n t en 1971 l'idée que la formation d ' u n squelette continu est une t e n d a n c e qui s'est
manifestée dans divers clades de Décapodes, D R A C H m o n t r e que cette n o u v e a u t é évolutive est liée
à la locomotion marcheuse, au corps plus lourd, a u squelette plus minéralisé et plus épais. Les lames
interconnectées assurent à la m u s c u l a t u r e t h o r a c i q u e une c h a r p e n t e rigide et u n e plus g r a n d e surface
d'insertion.
Pour comprendre l'architecture compliquée de la charpente squelettique des Brachyoures, nous nous
référons à l'étude qu'en a faite DRACH (1939, p. 368-373, pi. 6, fig. 25, 26) chez Maja squinado et, par compa-
raison, chez Cancer pagurus (ibid., pi. 6, fig. 27-30, pi. 7, fig. 31-33). On voit parfaitement comment se réalise le
squelette continu, typique de ces Brachyoures. De chaque côté de la cavité thoracique, une nappe transversale,
la lame de jonction, parallèle au plancher sternal et raccordée au squelette externe par les ailes de la formation
dite selle turcique, unit à l'intérieur du corps les endopleurites et les endosternites des segments successifs'. Au
niveau des cinq derniers somites thoraciques un double cloisonnement divise les compartiments segmentaires
en deux chambres superposées (chambre musculaire sternale et chambre musculaire pleurale de PEARSÔN). Pour
qu'au moment de l'exuviation le dégagement du corps puisse s'opérer, une résorption (« résorption topogra-
phiquement différentielle ») fait disparaître les deux lames de jonction, pièces maîtresses du corps, ainsi qu'une
partie des ailes de la selle turcique : endosternites et endopleurites ne sont plus alors reliés entre eux transver-
salement (endosquelette exuvial).
Chez les deux espèces examinées par DRACH, les endopleurites et les endosternites des segments locomo-
teurs convergent les uns vers les autres et, dans la zone de convergence, là où ils se réunissent à la lame de
jonction, se trouve un prolongement, Vaile de la selle turcique, qui constitue une zone de raccord. Grâce aux
deux lames de jonction, symétriques et continues avec la selle turcique par l'intermédiaire des ailes de cette
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORACIQUE 253
dernière (paraphragmes de H. MILNE EDWARDS), tous les éléments sont solidaires : le squelette forme avec
le plastron et les parois pleurales un tout continu. Cela a pour effet d'assurer à l'ensemble une plus forte cohé-
sion et une plus grande résistance aux tensions. Les endosternites et les endopleurites des trois somites thora-
ciques, c'est-à-dire des maxillipèdes, ne participent pas à l'ensemble architectural formé par les lames sque-
lettiques des segments postérieurs (DBACH, 1939, p. 370).
Nous laisserons de côté ici les modalités de raccordement, de part et d'autre, des endosternites avec
les endopleurites des divers segments. Nous renvoyons à H. MILNE EDWARDS (1834 ; 1851), à PEARSON (1908),
à COCHRAN (1935) et à DRACH (1939).
DRACH (ibid.) explique bien la convergence des lames squelettiques, rencontrées chez Maja squinado.
Pour les endosternites, dont le plan est perpendiculaire au plastron sternal, la convergence résulte de ce qu'ils
sont disposés suivant des directions radiaires par rapport à la surface subcirculaire du plastron (cf. pi. 16, fig. 3) ;
cela se reconnaît du reste à la direction des sutures sur le sternum thoracique (cf. pi. 16, fig. 1, 2). Pour les endo-
pleurites, dont chacun est, à peu près, normal à la paroi pleurale, la convergence résulte de la courbure même
de cette paroi, dont l'ensemble figure une portion de surface conique à axe vertical.
La disposition est un peu différente chez Cancer pagurus, Brachyoure plus primitif qui possède un plas-
tron de forme ovale allongée. Les sutures à la surface du sternum thoracique sont subparallèles (pi. 9, fig. 7) ;
aussi, les bords ventraux des endosternites sont-ils également à peu près parallèles (pi. 9, fig. 8) ; en revanche,
leurs parties dorsales sont, du côté interne, ramenées vers la zone de convergence des endopleurites, c'est-à-
dire vers les ailes de la selle turcique, par l'effet d'une courbure vers l'arrière de chaque endosternite. DRACH
(1939, p. 370-373) décrit, chez Cancer pagurus, la forme en cornet de la lame de jonction, ainsi que les endo-
sternites et les endopleurites paraissant insérés comme des pales d'hélices qui seraient placées dissymétrique-
ment par rapport à l'axe.
Le système intersegmentaire thoracique de Maja squinado, qui n'est pas un Brachyoure primitif,
nous montre l'exemple d'un niveau évolutif déjà avancé : les convergences observées en sont une bonne indi-
cation. Dans le genre Cancer, plus primitif, les convergences sont moins accusées et la courbure de la paroi
pleurale est beaucoup plus atténuée.
endosternites. Quand elle est présente, avec la ligne médiane, elle donne l'impression d'une bipartition du
sternum thoracique. La plaque médiane est absente chez certains Brachyoures.
Cavité arthrodiale : orifice d'insertion des appendices sur les côtés du sternum thoracique. Parfois, des
éléments tégumentaires développés séparent les diverses cavités arthrodiales et rejoignent la carapace.
DROMIACEA
DROMIIDAE
Le système e n d o p h r a g m a l des Dromiidae (pi. 2 1 , fig. 5) est d ' u n t y p e original : les liaisons com-
p o r t e n t u n e soudure médiane complète avec continuité e n t r e les diverses lames, ce qui indique u n
niveau évolutif assez avancé, comme l'a signalé D R A C H (1971, p . 290). La c h a r p e n t e thoracique se dis-
t i n g u e de celle des Brachyoures « vrais », n o t a m m e n t : p a r les connections médianes en l'absence de
t o u t s e p t u m m é d i a n comparable à celui des Brachyoures sternitrèmes (cf., p a r exemple, pi. 14, fig. 6,
p.m. : chez Matuta planipes) ; p a r la présence de deux zones de jonction (au lieu d ' u n e seule chez les
Brachyoures sternitrèmes) ; p a r l'absence de selle t u r c i q u e x ; p a r l'existence d'une c h a r p e n t e sque-
l e t t i q u e r e l a t i v e m e n t développée dans la région t h o r a c i q u e antérieure, alors qu'elle est très r é d u i t e
chez les Brachyoures « vrais ».
Les « résorptions t o p o g r a p h i q u e m e n t différentielles », nécessaires au m o m e n t de l'exuviation
( D R A C H , 1935 ; 1939 ; 1950), sont c e r t a i n e m e n t différentes chez les Dromiidae de celles connues chez
des Crabes comme Cancer ou Maja, puisque le squelette dromiacéen est c o m p l è t e m e n t soudé média-
l e m e n t et possède en outre, de chaque côté, d e u x zones de jonction.
La convergence des lames soudées au centre en u n e sorte de m é p l a t est, à notre avis, u n indice
du caractère a p o m o r p h e de la disposition dromiacéenne. E n revanche, l'existence de lames antérieures
serait u n caractère plésiomorphe. Il est évident q u e la n a t u r e t o u t à fait particulière du système endo-
p h r a g m a l des Dromiidae et la conformation du s t e r n u m thoracique sont liées.
Divers auteurs ont décrit ou figuré le système endophragmal du genre Dromia Weber : notamment
H. MILNE EDWARDS (1851, p . 61, pi. 9, fig. 11) ; BOURNE (1922, p. 35, 40, 41, pi. 4, fig. 12, pi. 5, fig. 15, pi. 6,
fig. 27) ; GORDON (1950, p. 244-251, fig. 25, pi. 1, fig. B), qui s'intéresse en premier lieu à l'endosternite 7/8,
modifié chez la femelle pour la formation d'une spermathèque.
1. Pour H. M I L N E EDWARDS (1851, p. 61), dans le genre Dromia Weber, l'agencement des endosternites postérieurs
esi tel qu'il paraît « simuler une selle turcique perforée en arrière ».
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORACIQUE 255
DYNOMENIDAE
Les Dynomenidae, dont nous avons examiné le système endophragmal chez plusieurs espèces,
possèdent le même plan structural que les Dromiidae. La soudure médiane des lames est très accentuée.
Il y a seulement des différences d'ordre mineur par rapport au squelette du genre Sternodromia Forest
figuré ici (pi. 21, fig. 5) : elles sont liées au fait qu'un plastron plus large et à peu près horizontal s'inter-
cale entre les péréiopodes. On constate aussi dans le genre Dynomene un aplatissement dorso-ventral
de la charpente squelettique ; peut-être, la confluence des lames est-elle un peu moins accusée que chez
les Dromiidae, ce qui serait en rapport avec la métamérisation plus régulière chez les Dynomenidae
que chez cez derniers.
Le rapprochement des Dynomenidae dans la même catégorie taxonomique que les Dromiidae
se justifie donc : BOUVIER (1897, p. 24-27) aurait donc vu juste en considérant les Dynomenidae comme
des Dromiacés primitifs.
HOMOLOIDEA
Le système endophragmal thoracique est, par certains points, à un niveau évolutif relativement
peu avancé (niveau II de DRACH) : les liaisons métamériques se font par engrenage, au moyen de fines
indentations. En plus, l'agencement est réalisé grâce à des connections médianes situées à deux niveaux
transversaux du thorax.
Le raccourcissement de l'axe céphalothoracique entraîne une condensation antéro-postérieure.
Par d'autres traits, les Homoloidea semblent annoncer les Brachyoures « vrais », notamment par la
présence d'une selle turcique, de « lame médiane et zones de raccord antéro-latéral avec la région de
jonction des lames apodémiennes postérieures » (DRACH, 1971, p. 290).
Nous avons examiné le système endophragmal dans les genres Homola Leach et Paromola Wood-
Mason, chez lesquels le plan est uniforme. Le genre Latreillia Roux, qui est choisi par certains carci-
nologistes comme type d'une sous-famille spéciale à l'intérieur des Homolidae, les Latreilliinae, pos-
sède un squelette au niveau II d'évolution, c'est-à-dire avec un mode de liaison par engrenage. En raison
de la forme très différente du corps, notamment de son étroitesse, chez les Latreillia et formes affines
sans que, toutefois, le sternum thoracique soit réduit, des caractéristiques particulières sont à prévoir
chez ces derniers ; seule, une étude approfondie permettra de les définir.
GORDON (1950, p. 232-244, fig. 15, pi. 1, fig. C) a décrit et figuré le squelette chez Paromola alcocki (Steb-
bing), pour montrer les modifications de l'endosternite 7/8, lieu de formation, chez la femelle, d'une sperma-
thèque.
RANINOIDEA ( = GYMNOPLEURA)
Le système endophragmal des Raninoidea nous paraît, en première analyse, différent de celui
des autres Brachyoures. Nous renvoyons à BOURNE (1922, notamment pi. 4, fig. 9, pi. 5, fig. 14 : Ranina ;
pi. 5, fig. 16,17 : Notopus) et à GORDON (1963, fig. 13B : Notopoides Ç ; 1966, fig. 2B : Notopoides $, fig. 3B :
Notopoides $) pour un aperçu des caractéristiques du squelette des Raninoidea. Bien auparavant,
H. MILNE EDWARDS (Règne Animal de Cuvier, pi. 40, fig. lk, li ; 1851, p. 61) avait noté que, chez les
Ranines, « tout le système endophragmal est très développé, et tient à la fois des caractères du thorax
des Brachyoures ordinaires et des Macroures » ; la présence d'une selle turcique avait été observée.
256 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
HOMOLODROMIIDAE
Le système endophragmal de ce petit groupe n'a été ni décrit ni figuré. Il semble que, là encore,
le squelette soit d'un type particulier : il existe notamment un pont médian, tout à fait caractéristique,
qui raccorde les endophragmes de droite et de gauche. La pauvreté du matériel que nous avons en notre
possession nous empêche de préparer complètement le squelette chez l'un des rares représentants
disponibles de cette famille.
TYMOLIDAE
Le système endophragmal des Tymolidae n'est pas connu. C'est surtout GORDON (1963) qui a
formulé des remarques sur le sternum thoracique des représentants de cette famille (cf. 1963, p. 50-
53, fig. 10A, B : sternum thoracique chez Tymolus japonicus Stimpson et Cymonomus granulatus Nor-
man), mais l'anatomie du squelette n'a pas été étudiée. Le matériel insuffisant dont nous disposons
ne nous permet pas d'observer l'agencement du système endophragmal dans cette famille.
Le système endophragmal des Brachyoures « vrais » est très mal connu, à l'exception d'un petit
nombre de genres (Maja, Cancer, Callinectes, etc. : cf. supra).
Bien que nos recherches aient porté seulement sur quelques représentants des diverses familles,
elles permettent de confirmer l'opinion de DRACH (1971, p. 289) selon laquelle le système endophrag-
mal des Brachyoures sensu stricto montre une grande uniformité de plan : modes de liaison, lame de
jonction, raccord des endosternites et des endopleurites, etc.
Sur ce plan très général, que nous avons évoqué dans les premières pages de ce chapitre, c'est-à-
dire un squelette continu au niveau d'évolution III de Drach (1971), se superposent au moins quatre
stades évolutifs, propres aux Brachyoures sternitrèmes. Nous envisagerons tout d'abord ces divers
stades, désignés par les lettres A, B, C, D, et cela en nous rapportant aux différents types de sternums
thoraciques que nous avons décrits dans le chapitre n i . Nous étudierons ensuite les rares cas de char-
pentes thoraciques non conformes au plan général, que nous avons rencontrés chez les Brachyoures
sternitrèmes.
Nos remarques concernent presque exclusivement les lames endosternales et la plaque médiane, c'est-à-
dire les formations qui, invaginations issues de la surface sternale, sont représentées extérieurement par des
lignes de sutures ou des sillons. Nous étudions ici seulement le squelette thoracique. Par ailleurs, nous laissons
de côté tout ce qui concerne les apodèmes qui, bien sûr, varient certainement beaucoup (ne serait-ce que par
leurs proportions) en fonction du système appendiculaire des formes considérées.
NIVEAU III A. Squelette avec les lames endosternales complètes, parallèles, équidistantes.
Chez les Crabes dont le sternum est étroit, allongé, avec une région antérieure développée en
forme d'écusson largement implanté entre les maxillipèdes externes, et dont la surface sternale est
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORACIQUE 257
parcourue par des lignes de suture ininterrompues, complètes, le système endophragmal thoracique
est réduit en largeur, étendu en longueur et consiste en lames endosternales complètes, parallèles, à
disposition uniforme, régulière. La réduction du squelette au niveau des trois premiers somites tho-
raciques est moins accentuée qu'on ne l'a décrit, par exemple dans le genre Maja Lamarck ; à l'écusson
sternal correspond une charpente peu développée, certes, mais néanmoins présente. Les endosternites 1
4/5, 5/6, 6/7 et 7/8 sont continus au travers de la cavité thoracique, avec seulement la plaque médiane
(ou mieux le septum médian) qui s'intercale entre les parties droite et gauche. Les lames endosternales
sont à peu près équidistantes, comme les sutures correspondantes visibles sur le plastron qui représente
l'endroit précis des invaginations. On a donc un squelette régulièrement métamérisé, un peu comme
chez les Astacoures, pratiquement sans convergence des endosternites, tout au moins dans leur partie
basale. Les lames s'élèvent perpendiculairement au plancher sternal et c'est seulement à une certaine
distance qu'elles forment des replis qui, eux, ne sont pas forcément réguliers. Cette non-convergence
des endosternites reflète la non-confluence des lignes de suture qui sillonnent transversalement le
plastron sternal.
Ce type de squelette endosternal thoracique correspond à notre première catégorie de plastrons,
celle où les quatre sutures transversales postérieures (4/5 à 7/8) sont ininterrompues (cf. p. 81-86
et tableau 1). Le maintien de la métamérie initiale, la succession métamérique simple et l'absence de
confluence des invaginations sont, pour nous, l'indication d'une disposition plésiomorphe. Nous la
désignons comme stade A du niveau III ou niveau III A. Cette disposition peut se rencontrer chez
des Brachyoures phylétiquement éloignés. Les genres que nous avons regroupés dans le tableau 1
(p. 86) appartiennent au niveau III A. Pour les genres mentionnés ci-dessous, tous au niveau III A,
nous donnons une description du système squelettique endosternal, presque toujours accompagnée
d'une figure.
Le genre Corystes Latreille (pi. 9, fig. 2 : $; pi. 9, fig. 3 : $) offre des lames endosternales conti-
nues, parallèles, équidistantes, ce qui est le fidèle reflet de la régularité des sutures sternales thoraciques
(cf. pi. 9, fig. 1) ; une plaque médiane épaisse s'avance jusqu'à la hauteur du sternite 4 ; l'ensemble
du système endophragmal est régulièrement métamérisé, sans convergence ni condensation ; la cavité
thoracique est étroite et allongée. L'endosternite 4/5 forme une sorte de nappe qui s'élève verticale-
ment : vaste et soudée médialement chez le mâle, plus étroite et interrompue chez la femelle, cette
nappe divise la cavité thoracique en deux chambres, antérieure et postérieure, à savoir celle du somite
4 dont dépendent les chélipèdes, très puissants chez le mâle, et celle des somites postérieurs. Par ailleurs,
chez Corystes, l'apophyse 3/4, très développée, se présente sous forme de deux branches confluentes
chez le mâle, non jointives chez la femelle (cf. infra, dimorphisme sexuel). Nous interprétons comme
signe de plésiomorphie le fait que, dans les somites antérieurs, le squelette soit plus développé que
chez d'autres Crabes.
GORDON (1966, p. 350-353, fig. 5-6) a comparé le système endophragmal du genre Corystes à celui des
Raninidae. Ces Crustacés ont en commun d'être fouisseurs. Pour GORDON, les Raninidae sont caractérisés par
de « deep infoldings of the sternal apodemes of the posterior thoracic somites », qui se retrouvent dans le genre
Corystes où l'on observe de « deep médian infoldings of the sterna apodemes, which become progressively
higher from the fifth to the eighth thoracic somites » (GORDON, 1966, p. 350). Cette conformation serait le résultat
de l'adaptation à la vie fouisseuse.
Le genre Thia Leach (pi. 9, fig. 9) possède un squelette endophragmal très étroit, d'une simpli-
cité métamérique remarquable, avec des lames endosternales jointives médialement à l'emplacement
de l'invagination de la plaque médiane, parallèles et divisant la cavité thoracique en compartiments
segmentaires bien séparés. Pour le raccord avec les endopleurites, par l'intermédiaire de la lame de
jonction, il n'y a qu'une faible convergence. Les somites sont tout à fait individualisés et l'organisation
est régulière.
La disposition est sensiblement la même dans le genre Atelecyclus Leach, chez lequel nous avons
1. Voir les généralités sur le sternum thoracique (chapitre III) et, notamment pour la numérotation des endoster-
nites, se reporter à la page 7 1 .
17
258 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
observé des lames endosternales continues, se rejoignant sur une puissante lame médiane qui se pro-
longe au niveau du sternite 4 p a r une forte crête.
Les endosternites du genre Pilumnoides Lucas (pi. 12, fig. 3) sont également complets, les lames
symétriques de l'endosternite 4/5 s'abaissant u n peu vers les lames de l'endosternite 5/6. Les endoster-
nites sont peu visibles sur la photographie que nous publions car ils sont cachés p a r le repli médian,
très large et s ' é t e n d a n t obliquement, que forme l'endosternite 4 / 5 . La plaque médiane est élevée.
Dans le genre Carpilius Leach (pi. 10, fig. 3), les lames endosternales 4/5 à 7/8 sont continues
(une large barre sépare les lames symétriques 4/5 et, à un moindre degré, les lames 5/6), parallèles,
h a u t e s et épaisses, implantées sur le s e p t u m m é d i a n fort saillant ; elles se c o n t i n u e n t p a r des replis
dirigés obliquement, chaque repli formant une sorte de toit pour le s u i v a n t .
Dans le genre Cancer Linné (pi. 9, fig. 8), le système e n d o p h r a g m a l t h o r a c i q u e se t r o u v e au stade
A, mais il y a u n e convergence accusée des lames 4/5 vers les lames 5/6, ce qui se t r a d u i t n e t t e m e n t
sur le plastron p a r u n creux au milieu de la suture 4 / 5 .
Dans sa monographie sur Cancer pagurus Linné, PEARSON (1908, p. 31-40, fig. 5-6, pi. 3, fig. 18) a décrit
le système endophragmal thoracique de cette espèce. DRACH (1939, p. 371-373, pi. 6, fig. 27-30, pi. 7, fig. 31-
33) fait observer que, « en raison de la forme ovale allongée du plastron sternal, les bords ventraux des endo-
sternites sont à peu près parallèles ; mais leurs parties dorsales sont, du côté interne, ramenées vers la zone de
convergence des endopleurites par l'effet d'une courbure vers l'arrière de chaque endosternite » (DRACH, 1939,
p. 371).
NIVEAU III B. Squelette avec les lames endosternales 4/5, 5/6, 6/7 incomplètes et avec la lame endoster-
nale 7/8 complète; endosternites plus ou moins convergents ; formes initiales de condensation du
squelette.
Lorsque les lames d'un même endosternite s'interrompent médialement, elles peuvent s'appuyer,
dans certains cas, sur la saillie plus ou moins élevée que forme intérieurement la cavité sterno-abdominale.
Le fond de cette cavité se présente souvent comme une sorte de barre, localement surmontée par le septum
médian qui occupe un nombre variable de somites selon les Crabes considérés.
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORAGIQUE 259
Nous avons reconnu le premier palier du niveau III B dans le genre Actumnus Dana pro parte
(Xanthidae) et dans le genre Matuta Weber (pi. 14, fig. 6) (Calappidae), genres chez lesquels, seul,
l'endosternite 4/5 est incomplet.
Parmi les genres que nous classons au niveau III B, les plus nombreux sont ceux dont les endoster-
nites 4/5 et 5/6 sont interrompus. C'est le cas du genre Perimela Leach (Cancridae) et des genres Nauti-
locorysles H. Milne Edwards et Pseudocorystes H. Milne Edwards (Corystidae). Le squelette du genre
Peltarion Jacquinot (pi. 11, fig. 1, 2) (Atelecyclidae) nous montre les parties droite et gauche des lames
endosternales 4/5 et 5/6 s'appuyant sur la barre formée par le fond de la cavité sterno-abdominale.
Chez tous les Xanthidae que nous avons examinés (sauf certains Actumnus), les endosternites
4/5 et 5/6 sont incomplets et plus ou moins fortement confluents. Ainsi se présentent : les Menippinae
(pi. 12, fig. 2 : Menippe mercenaria ; pi. 12, fig. 6 : Eriphia spinifrons) ; les Pilumninae ; les Xanthi-
nae (pi. 11, fig. 8 : Cycloxanthops sexdecimdentatus ; pi. 11, fig. 9 : Xantho incisus incisus) ; les Pla-
tyxanthinae (pi. 12, fig. 9 : Platyxanthus A. Milne Edwards) ; les Actaeinae ; les Polydectinae ; les
Trichiinae ; les Trapeziinae (pi. 12, fig. 8 : Trapezia Latreille).
Parmi les Oxystomata (sensu BALSS, 1957), les Calappidae Calappinae (pi. 14, fig. 3 : Calappa
granulata) possèdent également des lames endosternales 4/5 et 5/6 interrompues, 6/7 et 7/8 complètes,
seulement séparées par la plaque médiane.
Ce type de disposition caractérise aussi les Parthenopidae pro parte (notamment le genre Dal-
dorfia Rathbun et ses alliés, y compris le genre Dairoides Stebbing : pi. 17, fig. 11), les Parthenoxysto-
mata et les Bellioidea pro parte (pi. 27, fig. 1 : Corystoides Lucas ; pi. 27, fig. 3 : Acanthocyclus Lucas).
Le genre Geryon Kr0yer (pi. 19, fig. 3) (Geryonidae) est au stade le plus avancé du niveau III
B : l'endosternite 6/7 s'interrompt à son tour et il n'y a plus que l'endosternite 7/8 qui soit continu.
Le niveau III B caractérise les genres et familles que nous avons regroupés dans le tableau 2
(p. 99).
NIVEAU III C. Squelette avec toutes les lames endosternales incomplètes et plus ou moins confluentes;
condensation accusée.
Lorsque, dans le thorax, la fusion touche tous les somites, tous les endosternites deviennent
incomplets. C'est ainsi que la lame endosternale 7/8 s'interrompt, de façon analogue aux lames pré-
cédentes. Cette disposition correspond à un élargissement du corps, plus précisément du sternum tho-
racique, et à une condensation accusée des diverses structures.
La majorité des Crabes « vrais » possèdent un squelette que nous classons an niveau III C. Ils
sont énumérés dans le tableau 3 (p. 118).
Parmi les Bellioidea, les genres Bellia H. Milne Edwards (pi. 27, fig. 2) et Heterozius A. Milne
Edwards (pi. 27, fig. 4) ont un système endophragmal thoracique avec tous les endosternites interrom-
pus médialement. Il y a fusion de tous les somites locomoteurs, 4 à 8. L'examen comparatif du squelette
chez les quatre genres de Bellioidea (pi. 27, fig. 1-4) fait découvrir une différence dans le niveau évo-
lutif : Corystoides et Acanthocyclus sont moins avancés (stade B) que Bellia et Heterozius (stade C).
Les particularités endophragmales de ces quatre genres confirment la filiation que nous avons établie,
en nous fondant sur d'autres caractères et en montrant que certains traits communs à Bellia et à Corys-
toides résultent de leur vie fouisseuse.
Tous les Portunidae appartiennent au stade C.
Chez Carcinus Leach (pi. 13, fig. 3), les lames endosternales symétriques 4/5 et 5/6 prennent
appui sur l'épaississement médian correspondant au fond de la cavité sterno-abdominale. Les lames
invaginées à l'emplacement de la suture 6/7 sont un peu plus rapprochées médialement et confluent
légèrement vers l'avant. Les lames endosternales 7/8 se rejoignent au bas de la plaque médiane, qui
est élevée, et convergent vers l'avant.
Chez la plupart des Crabes nageurs, le système endophragmal subit des transformations liées
à une augmentation de la musculature (surface d'insertion des muscles plus vaste ; disposition par-
ticulière, surtout en raison de la conformation des p5). Par ailleurs, on observe chez de nombreux
260 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Envisageons m a i n t e n a n t le cas des B r a c h y o u r e s à orifice génital mâle sternal, à savoir des for-
mes d o n t le sternite 8 est très élargi.
Chez les Ocypodidae, plus précisément dans le genre Ocypode W e b e r (pi. 18, fig. 8), l'endoster-
nite 4/5 se compose de d e u x lames r e l a t i v e m e n t peu écartées ; les endosternites postérieurs ont leurs
extrémités internes plus éloignées.
Dans les q u a t r e sous-familles qui composent la famille des Grapsidae, le système endophrag-
m a l est caractérisé p a r des endosternites i n t e r r o m p u s médialement. Chez Grapsus (pi. 20, fig. 3), les
extrémités des lames 4/5 et 5/6 s ' a p p u i e n t sur la b a r r e formée p a r le fond de la cavité abdominale ;
celles de l'endosternite 6/7 sont plus rapprochées avec, j u s t e en arrière, une h a u t e l a m e m é d i a n e qui
s'étend sur les somites 7 et 8. Chez Sesarma Say s.l. (pi. 20, fig. 7), la disposition est analogue mais
une singularité réside dans la plaque m é d i a n e qui est formée non pas d'une seule l a m e mais de d e u x
lames successives : une plaque médiane antérieure sur la p a r t i e postérieure du somite 5 et t o u t au long
du somite 6 ; u n e plaque médiane postérieure à la h a u t e u r des somites 7 et 8. Chez Varuna H . Milne
E d w a r d s (pi. 20, fig. 6), les d e u x lames symétriques de l'endosternite 5/6 s'incurvent b e a u c o u p vers
le h a u t en confluant p a r u n e crête cornée vers la l a m e endosternale 4/5 du m ê m e côté ; les d e u x lames
endosternales symétriques 6/7 sont éloignées de la plaque médiane mais se prolongent p a r une crête
sclérifiée j u s q u e sur les flancs de cette dernière ; les lames endosternales 7/8 s ' i n t e r r o m p e n t assez loin
de la plaque m é d i a n e . Dans le genre Varuna, la plaque médiane est double, mais les d e u x lames suc-
cessives sont jointives, au lieu d'être séparées comme d a n s le genre Sesarma.
Chez les Gecarcinidae, l'architecture squelettique se présente sous forme de lames très épaisses,
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORACIQUE
NIVEAU III D. Squelette avec toutes les lames endosternales incomplètes et confinées latéralement, d'où
Vexistence a" une très large zone médiane indivise.
Chez les femelles postpubérales de Palicidae, nous avons observé à la partie postérieure de la surface
sternale externe deux orifices, analogues à ceux découverts par DRACH (1955) chez les Leucosiidae et qui relient
la cavité incubatrice à la cavité branchiale. « Un transit d'eau est réalisé entre la partie postérieure de la cavité
branchiale et la cavité abdomino-sternale grâce : 1° à un canal de communication entre ces deux cavités ; 2° à
un organe fonctionnant comme pompe foulante, situé dans la cavité branchiale » (DRACH, 1955, p. 2000). Ce
mécanisme de renouvellement d'eau et d'oxygène autour de la ponte n'est donc pas l'apanage des seuls Leuco-
siidae, chez lesquels la cavité incubatrice est presque toujours pratiquement close (cf. p. 145-147, 161, pi. 25,
fig. 10-13). Il y a mise en place d'un organe similaire chez d'autres Crabes à abdomen très élargi, certes, mais
ni complètement accolé à la surface sternale, ni parfaitement emboîté dans la muraille épisternale. Il faudra
disséquer la région du sternite 8 pour comparer soigneusement le dispositif des Palicidae à celui des Leuco-
siidae. Il est probable que la même fonction, véritable innovation physiologique, intervient chez d'autres
familles de Brachyoures à cavité incubatrice très développée.
Les H y m e n o s o m a t i d a e sont des Crabes aplatis, au test mince et peu calcifié (d'où leur n o m
dérivé du grec : hymen = membrane). Ils possèdent u n système e n d o p h r a g m a l t h o r a c i q u e au niveau
I I I D. Nous avons p r é c é d e m m e n t indiqué (p. 110) que, sur le s t e r n u m t h o r a c i q u e e x t r ê m e m e n t élargi
et au sternite 8 développé (fig. 30A : Halicarcinus ; pi. 20, fig. 8 : Elamena), les sutures, t o u t e s incom-
plètes, étaient confinées sur les bords du plastron et disposées obliquement. I n t é r i e u r e m e n t , la dis-
position est la m ê m e : t o u s les endosternites sont réduits à leur portion latéro-externe ; la région cen-
trale de la cavité t h o r a c i q u e est indivise, dénuée de s e p t u m m é d i a n (le b o m b e m e n t m é d i a n correspond
à la v o û t e de la cavité sterno-abdominale). La m é t a m é r i s a t i o n primitive n'est donc que partiellement
préservée. Les c h a m b r e s latérales cloisonnées p a r les e n d o p h r a g m e s apparaissent v r a i m e n t comme
un prolongement des appendices : cela est très net sur la figure 8 de la planche 22. Il n ' y a pas de diffé-
rence dans la morphologie du système e n d o p h r a g m a l chez Halicarcinus (pi. 20, fig. 11) et chez Ela-
mena (pi. 20, fig. 9, 10). Dans ce dernier genre, l'endosternite 4/5 est s u r m o n t é p a r u n v a s t e repli foliacé ;
l'apophyse 3/4 est également très étalée. Ce squelette faiblement développé correspond, du point de
v u e fonctionnel, au corps flexible et léger des H y m e n o s o m a t i d a e .
III. CONFORMATION P A R T I C U L I È R E DU S Q U E L E T T E
CHEZ LES MICTYRIDAE (BRACHYOURES STERNITRÈMES)
IV. C O N F O R M A T I O N P A R T I C U L I È R E D U S Q U E L E T T E
CHEZ LES LEUCOSIIDAE (BRACHYOURES STERNITRÈMES)
Pour montrer leur dissemblance profonde, il suffît de mentionner ici, à titre d'exemple, les différences
concernant les pléopodes sexuels mâles. Dans le genre Thia, le pli (fig. 65A, Al), muni d'une ouverture apicale,
offre une ornementation consistant en tubercules ; le pl2 (fig. 65B) est faiblement incurvé, grêle et un peu allongé,
avec un stylet bifide, la pointe la plus longue étant subdroite. Dans le genre Kraussia, le pli (fig. 65C, Cl, C2)
est très allongé et étroit, avec une ouverture latérale, ornée de soies courtes et recourbées, suivies plus bas de
soies beaucoup plus longues ; le pl2 (fig. 65D) est fortement incurvé, court et se prolonge, après une suture
nette, par un stylet simple, large à la base, s'amincissant progressivement jusqu'à l'extrémité.
Les caractéristiques des pléopodes i n d i q u e n t , à n o t r e avis, d'une p a r t que Thia est u n Crabe
t o u t à fait distinct de Kraussia et se r a p p r o c h e p e u t - ê t r e de certains Corystoidea (comme l'avait déjà
i n t e r p r é t é B O U V I E R en 1942) ; d ' a u t r e p a r t , q u e Kraussia a p p a r t i e n t a u x X a n t h i d a e , groupe dans
lequel il s ' a p p a r e n t e é t r o i t e m e n t au genre Paraxanthus.
Le genre Paraxanthus est considéré comme un Xanthinae (cf. BALSS, 1957, p. 1649). Sans que ce soit
complètement explicité dans la littérature carcinologique, Paraxanthus est associé à deux autres genres, Pla-
tyxanthus A. Milne Edwards et Homalaspis A. Milne Edwards (cf. RATHBUN, 1930, p. 234 dans la clef, et p. 279-
289). Nous avons déjà fait ressortir que, seul, un habitus analogue était à l'origine du rapprochement de ces
genres (cf. GUINOT, 1968a, p . 695-699). Platyxanthus, Homalaspis, ainsi qu'un troisième genre peu connu, Pelaeus
Eydoux et Souleyet, doivent être isolés dans un groupement spécial, les Platyxanthinae Guinot, 1977. En
revanche, Paraxanthus nous paraît directement apparenté à de vrais Xanthinae s. str. tels que Cycloxanthops
et Xantho. Si l'on reprend comme précédemment l'exemple des pléopodes sexuels, on s'aperçoit immédiate-
ment des similitudes dans l'armature génitale ; le pli est pareillement conformé, avec des soies recourbées en
crosse au voisinage de l'ouverture (GUINOT, loc. cit., fig. 45 a-c : Paraxanthus ; fig. 13 a-b, 14 a-c, 15 a-b : Cycloxan-
thops ; fig. 26 : Xantho) ; le pl2 de ces trois genres est homomorphe (GUINOT, loc. cit., fig. 46 : Paraxanthus).
Très différents sont les pléopodes 1 et 2 des Platyxanthinae (cf. p. 241). En bref, selon nous, Paraxanthus
relie Kraussia aux genres tels que Cycloxanthops, Xantho et autres genres voisins.
Le but des recherches dont les résultats, en quelque sorte préliminaires, sont consignés dans ce cha-
pitre, consiste à mettre en valeur l'importance taxonomique du sternum thoracique. N'ayant porté que sur
des spécimens épars, non nécessairement les plus représentatifs de toutes les familles, et n'ayant pas toujours
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORACIQUE 265
été assortie des dissections indispensables, notre étude n'ambitionne pas la solution des divers problèmes sou-
levés mais se présente comme un point de départ. C'est un survol, qui voudrait ouvrir quelques horizons nou-
veaux.
Les modifications les plus i m p o r t a n t e s que l'on p e u t a t t r i b u e r à u n mode de vie spécial se trou-
vent chez les Mictyridae (cf. p . 107-109), l'une des rarissimes familles brachyouriennes n ' a y a n t pas un
système e n d o p h r a g m a l conforme au plan habituel. P a r certaines autres caractéristiques apomorphes,
ce groupe p a r a î t être l ' a b o u t i s s e m e n t d ' u n e lignée à p a r t .
Voyons dans quelle mesure le système e n d o p h r a g m a l est a d a p t é , p a r des modifications mineures,
a u x h a b i t u d e s fouisseuses, marcheuses, nageuses.
P o u r des raisons évidentes, nous ne nous a t t a r d o n s pas sur les différences c o n c e r n a n t les apo-
dèmes : ces palettes flexibles, p o r t a n t les insertions mobiles des appendices locomoteurs (cf. p . 251),
sont directement impliquées dans t o u t e activité musculaire ; leur morphologie est donc fortement
influencée p a r le mode de vie. La spécialisation des appendices entraîne nécessairement une différen-
ciation des apodèmes.
Moins plastiques sont les endophragmes, rigides, qui servent d'insertion fixe a u x muscles m o t e u r s
des articles p r o x i m a u x des péréiopodes.
Après BOURNE (1922), GORDON (1966, p. 350) a mis en rapport certaines particularités du squelette des
Raninidae avec leurs mœurs fouisseuses. Allant plus loin, cet auteur voit quelques similitudes dans les for-
mations squelettiques des Raninidae et celles du genre Corystes, Crabes phylogénétiquement très éloignés mais
adaptés à une vie également fouisseuse : les replis médians foliacés, très développés, qui surmontent les endo-
sternites proviendraient d'une telle adaptation. Sans vouloir réfuter l'hypothèse de GORDON, nous ferons remar-
quer que des replis foliacés, certes plus ou moins étalés et plus ou moins étendus médialement, existent chez
de nombreux Crabes non fouisseurs. Seule, une étude détaillée permettra de déterminer les liens entre le déve-
loppement de replis foliacés et le mode de vie. Pour notre part, nous avons étudié surtout la disposition des
endosternites dans leur partie basale, c'est-à-dire à l'endroit des invaginations de l'exosquelette sternal. Cette
structure nous a paru la moins affectée par le mode de vie.
Plaque médiane.
On ne connaît pas bien le rôle exact de la plaque médiane, invagination longitudinale de l'exosque-
lette. D'après COCHRAN (1935, p . 52), ce s e p t u m servirait exclusivement « as a place of origin for branches
of t h e four basai muscles of t h e telopodite of t h e fifth pereiopod. Some p a r t of each of thèse muscles
originates upon t h e m é d i a n plate, a l t h o u g h none of t h e muscles originates entirely u p o n it ». P o u r
cet a u t e u r , le squelette est modifié chez Callinectes en raison de la transformation des p 5 en p a t t e s
nageuses et, corrélativement, du développement de muscles plus puissants et différemment conformés.
Daprès nos observations, lorsque les endosternites sont complets, c'est-à-dire t r a v e r s e n t la cavité
thoracique, généralement u n s e p t u m médian s'intercale perpendiculairement à eux, au milieu de la
cavité. Lorsque les endosternites s'interrompent médialement, le s e p t u m médian « recule », ne se t r o u v e
plus q u ' à la h a u t e u r des somites non encore fusionnés ; c'est de p a r t et d ' a u t r e de la saillie ou du m é p l a t
formé p a r le fond de la cavité sterno-abdominale que s'appuient les endosternites correspondant a u x
somites fusionnés. Il semble que le s e p t u m médian disparaisse au fur et à mesure que les endosternites
4/5 à 7/8 s ' i n t e r r o m p e n t et q u ' u n e zone indivise prend place : finalement, le milieu de la cavité t h o -
racique ne possède plus aucune formation squelettique ( R e t r o p l u m i d a e , H y m e n o s o m a t i d a e ) . Mais
les lames endosternales p e u v e n t être écartées t o u t en é t a n t accompagnées d'un s e p t u m médian très
élevé (Palicidae). On ne p e u t donc pas, dans tous les cas, m e t t r e en r a p p o r t le vaste espacement entre
les lames endosternales et l'absence de plaque médiane. On c o n s t a t e q u e la plaque médiane est le plus
souvent présente, et développée, à l'endroit où les endosternites sont ininterrompus : elle semble cons-
t i t u e r dans ce cas u n e zone de renforcement. Elle évolue donc, au moins partiellement, de manière
266 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Il n'est pas rare, p a r ailleurs, d'observer u n s e p t u m qui est très élevé le long de certains somites
et qui s ' i n t e r r o m p t p o u r « r é a p p a r a î t r e » sous forme d ' u n véritable p h r a g m e ou d'une simple crête à
la h a u t e u r du sternite 4. Cela correspond à ce q u e nous avons décrit à propos du s t e r n u m thoracique*:
la ligne médiane est plus ou moins longue mais, souvent, un sillon « r é a p p a r a î t » m é d i a l e m e n t sur une
p a r t i e du somite 4. Ce q u e nous avons appelé i m p r o p r e m e n t « r é a p p a r i t i o n » n'est p r o b a b l e m e n t rien
d ' a u t r e que le vestige d'une plaque médiane et d'une ligne médiane incomplètes.
Signalons une particularité de la plaque médiane, que nous avons rencontrée chez une Sesarma et dans
le genre Varuna, et qui est probablement plus répandue. Chez Sesarma huzardi (Desmarest) (pi. 20, fig. 7),
aux endosternites tous incomplets médialement, la plaque médiane est discontinue ou, plus exactement, se
compose de deux septums successifs : l'un, élevé, à la hauteur des somites thoraciques 8 et 7 (plaque médiane
postérieure) ; l'autre, plus bas, à la hauteur du somite 6 et dans la partie postérieure du somite 5 (plaque médiane
antérieure). Chez Varuna litterata (Fabricius) (pi. 20, fig. 6), la plaque médiane se décompose en deux septums
distincts, se succédant dans le plan sagittal médian ; mais, au lieu d'être séparés comme chez Sesarma (où
il y a une véritable discontinuité), ils se touchent chez Varuna : sur notre figure on distingue bien les deux sep-
tums jointifs.
Selle turcique.
Il est possible que des études ultérieures montrent que la selle turcique est plus développée chez les
formes nageuses, donc à p5 modifiées en appendices natatoires, que chez les autres Crabes. Le genre Orithyia
Fabricius (pi. 14, fig. 8), dont les p5 sont adaptées à la nage, possède une puissante selle turcique. En revanche,
le genre Matuta Weber (pi. 14, fig. 6), qui est à la fois fouisseur et nageur, est muni d'une selle turcique très
allongée mais très étroite. Si nous nous reportons aux quelques Crabes nageurs, dont nous figurons le système
endophragmal thoracique, il apparaît que la selle turcique est très large chez Carcinus mediterraneus Czer-
niavsky (pi. 13, fig. 3) et, par comparaison, moyennement large chez Callinectes sapidus Rathbun (pi. 13, fig. 9),
plus étroite chez Scylla serrata (Forsskâl) (pi. 13, fig. 6). Les exemples évoqués ne permettent donc pas d'étayer
de façon décisive les hypothèses sur les liens entre cette structure et un mode de vie particulier.
La selle t u r c i q u e disparaît lorsque la fusion a touché les derniers somites thoraciques : les lames
endosternales et endopleurales é t a n t confinées l a t é r a l e m e n t , elles ne se raccordent plus médialement
d a n s la région postérieure que p a r une selle réduite, d'une conformation spéciale, ou encore inexistante.
SYSTÈME ENDOPHRAGMAL THORACIQUE
267
On p e u t rappeler le cas des Palicidae (pi. 19, fig. 5), dénués de formations squelettiques transversales
puisqu'il y a fusion de t o u s les somites 4 à 8, et d é p o u r v u s de selle t u r c i q u e mais, en revanche, munis
d'un s e p t u m m é d i a n très saillant.
Dimorphisme sexuel.
Alors q u e le sexe de l'animal ne modifie que très p e u le t r a c é des sutures thoraciques du plastron
sternal (cf. p . 74), u n dimorphisme sexuel très net, quoique limité, se reconnaît dans le système endo-
phragmal.
Évidemment, il faut tenir compte de l'importante différence qui sépare péditrèmes et sternitrèmes.
Chez les premiers, tout l'endosternite 7/8 est profondément modifié pour la formation de la spermathèque :
la suture 7/8 et l'invagination à cet emplacement sont donc conformées différemment si on les compare aux
autres sutures ou aux autres endosternites. GORDON (1950 ; 1963 ; 1966) a bien étudié ces formations chez les
Dromiacea, les Tymolidae et les Raninidae ; elle a notamment signalé la zone de renforcement que constitue
l'endophragme le plus postérieur de la femelle. Chez les sternitrèmes, le vagin « lies freely in the space between
endosternite 5/6 et 6/7 » (GORDON, 1966, p . 350).
Nous avons, par ailleurs (p. 159-163), montré les modifications que subit le plastron sternala près la
mue de puberté chez les femelles. Il faudrait étudier dans quelle mesure le système endophragmal se trans-
forme au cours du cycle d'intermue des femelles.
Réduction du somite 8.
thoracique 8 est toujours présent (il est seulement recouvert presque c o m p l è t e m e n t p a r la carapace)
mais l'un de ses méromes, le cinquième péréiopode, a a v o r t é dans sa t o t a l i t é : à cet endroit, le sque-
l e t t e est sans a u c u n d o u t e conformé de façon spéciale, ce q u e nous ne p o u v o n s m a l h e u r e u s e m e n t pas
confirmer, faute de matériel suffisant p o u r une dissection.
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE »
ABELE, L. G., 1971. — Scanning électron photomicrographs of brachyuran gonopods. Crustaceana, vol. 21,
pt 2, p. 218, 219, pi. 1.
ABRAHAMCZIK-SCANZONI, H., 1942. — Beitrâge zur Kenntniss der Musculatur und des Innenskeletts der Krab-
ben. Zool. Jb., vol. 67, p. 293-380, fig. 1-68.
ALCOCK, A., 1895-1900. — Materials for a Carcinological Fauna of India. N° 1. The Brachyura Oxyrhyncha.
J. Asiat. Soc. Beng., vol. 64, pt 2, p . 157-291, pi. 3-5 ; 1896. — Id. N° 2. The Brachyura Oxystomata.
Ibid., vol. 65, pt 2, p. 134-296, pi. 6-8 ; 1898. — Id. N° 3. The Brachyura Cyclometopa. Part I. The
Family Xanthidae. Ibid., vol. 67, pt 2, n° 1, p. 67-233 ; 1899. — Id. N° 4. The Brachyura Cyclometopa.
Part II. The Families Portunidae, Cancridae and Corystidae. Ibid., vol. 68, pt 2, n° 1, p. 1-104 ; 1900.
— Id. N° 5. The Brachyura Primigenia or Dromiacea. Ibid., vol. 68, pt 2, 1899 (1900), p. 123-169 ;
1900. — Id. N° 6. The Brachyura Catometopa of Grapsoidea. Ibid., vol. 69, pt 2, n° 3, p. 279-456.
ALTEVOGT, A., 1957. — Untersuchungen zur Biologie, ôkologie und Physiologie indischer Winkerkrabben.
Z. Morph. Okol. Tiere, vol. 46, p. 1-110.
—, 1959. — ôkologische und ethologische Studien an Europas einziger Winkerkrabbe Uca tangeri Eydoux.
Ibid., vol. 48, p. 123-146.
—, 1969. — An Ethological Reproductive Isolation Mechanism in Sympatric Species of Uca (Ocypodidae)
of the Eastern Pacific. Forma et functio, vol. 1, p. 238-249, fig. 1-4.
ANDRÉ, M., 1931. — Crustacés Décapodes provenant de l'Institut Océanographique de Nha-Trang (Annam).
Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 3, n° 7, p. 638-650.
ANDREWS, E. A., 1911. — Sperm transfer in certain Decapods. Proc. U.S. natn. Mus., vol. 39, n° 1791, p. 419-
434, fig. 1-15.
ARAKAWA, K. Y., 1963. — On Mating Behaviour of Giant Japanese Crab, Macrocheira kaempferi de Haan.
Res. Crustacea, Tokyo, n° 1, p. 41-46, fig. 1-4, pi. 1-4, tabl. 1-3. (En japonais avec un résumé en anglais).
ATKINS, D., 1926. — The Moulting Stages of the Pea-Crab (Pinnotheres pisum). J. Mar. biol. Ass. U.K., (N.S.),
vol. 14, n° 2, p. 475-484, fig. 1-4, pi. 1-5.
—, 1960. — The development of the pleopods in the young crab stages of Pinnotheres (Crustacea). Proc.
zool. Soc. Lond., vol. 133, n° 3, p. 435-451, 13 fig.
AUDOUIN, V., 1824. — Recherches anatomiques sur le Thorax des animaux articulés et celui des insectes hexa-
podes en particulier. Annls Sci. nat., l r e sér., vol. 1, p. 97-135. Chapitre quatrième, p. 416-432.
—, et H. MILNE EDWARDS, 1827. — Recherches anatomiques et physiologiques sur la Circulation dans les
Crustacés. Annls Sci. nat. (Zool.), vol. 11, p. 283-314 [18-49], p. 352-393 [49-94], pi. 24-32.
AYERS, H., 1885. — On the carapax and sternum of Decapod Crustacea. Bull. Essex Inst., vol. 17, n° 4-6, p. 49-
59, pi. 2-3.
BACHMAYER, F., 1950. — Neue Dekapoden aus dem ôsterreichischen Tertiâr. Annln naturh. Mus. Wien, vol. 57,
p. 133-140, 1 pi.
—, 1953. — Die Dekapodenfauna des tortonischen Leithakalkes von Deutsch-Altenburg (Niederôsterreich)
Mitt. geol. Ges. Wien, vol. 44, 1951 (1953), p. 237-267, fig. 1-5.
BALSS, H., 1932. — Ûber einige systematisch intéressante Xanthidae (Crustacea Decapoda Brachyura) der
Harmsschen Reisen nach dem Sundaarchipel. Z. wiss. Zool., vol. 142, n° 4, p. 510-519, fig. 1-4.
—, 1933a. — Ûber zwei intéressante Xanthidae (Crustacea Dekapoda) des Naturhistorischen Muséums in
Wien. Annln naturh. Mus. Wien, vol. 46, p . 297-301, fig. 1-3.
—, 19336. — Ûber einige systematisch intéressante indopacifische Dekapoden. Mitt. zool. Mus. Berl., vol. 19,
1.p. La plupart
84-97, fig.des
1-9,références
pi. 2. bibliographiques a y a n t trait à la phylogénie en général se trouvent dans notre
article « Examen des théories actuelles de la classification zoologique », J. Hist. Phil. Sci., sous presse.
270 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
—, 1933c. — Beitrâge zur Kenntnis der Gattung Pilumnus (Crustacea Dckapoda) und verwandter Gattungen.
Capita Zoologica, vol. 4, n° 3, p. 1-47, 5 fig., pi. 1-7.
—, 1938a. — Die Dekapoda Brachyura von Dr. Sixten Bocks Pazifik-Expedition 1917-1918. Gôteborgs
K. Vetensk.-o. VitterhSamh. Handl., sér. B, vol. 5, n° 7, p. 1-85, fig. 1-18, pi. 1-2.
—, 19386. — Ueber einige Xanthidae (Crustacea Dekapoda) von Singapore und Umgebung. Bull. Raffles
Mus., n° 14, p. 48-63, fig. 1-2, pi. 2-3.
—, 1940. — Decapoda. In : Dr. H. G. BRONNS Klassen und Ordnungen des Tierreichs. Fùnfter Band, l.Abtei-
lung, 7.Buch, l.Lieferung, p. 1-160, fig. 1-205.
—, 1957. — Decapoda. In : Dr. H. G. BRONNS Klassen und Ordnungen des Tierreichs. Fùnfter Band. l.Abtei-
lung, 7.Buch, 12.Lief., p. 1505-1672, fig. 1131-1199.
BARNARD, K. H., 1950. — Descriptive Catalogue of South African Decapod Crustacea (Crabs and Shrimps).
Ann. S. Afr. Mus., vol. 38, p. 1-837, fig. 1-154.
—, 1955. — Additions to the fauna-list of South African Crustacea and Pycnogonida. Ann. S. Afr. Mus.,
vol. 43, pt 1, p. 1-107, fig. 1-53.
BARNES, R. S. K., 1967. — The Macrophthalminae of Australasia ; with a review of the évolution and morpho-
logical diversity of the type genus Macrophthalmus (Crustacea Brachyura). Trans. zool. Soc. Lond.,
vol. 31, p. 199-261, fig. 1-16, pi. 1.4.
BÂTE, S. C , 1855. — On the Homologies of the Carapace and on the Structure and Function of the Antennae
in Crustacea. Ann. Mag. nat. Hist., sér. 2, vol. 16, n° 91, p. 36-46, 2 pi.
—, 1888. — Report on the Crustacea Macrura collected by H.M.S. Challenger during the years 1873-1876.
In : Report on the scientific results of the voyage of H.M.S. Challenger... Zoology. Vol. 24, pi. 1-942,
76 fig., 150 pi.
BENEDICT, J. E., 1892. — Corystoid Crabs of the Gênera Telmessus and Erimacrus. Proc. U.S. natn. Mus.,
vol. 15, n° 900, p. 223-230, pi. 25-27.
BENNETT, E. W., 1964. — The Marine Fauna of New Zealand : Crustacea Brachyura. Bull. N.Z. Dep. scient.
ind. Res., 153, Mem. n° 22, p. 1-120, fig. 1-141.
BERRY, P. F., et R. G. HARTNOLL, 1970. — Mating in captivity of the spider crab Pleistacantha moseleyi (Miers)
(Decapoda, Majidae). Crustaceana, vol. 19, pt 2, p. 214-215, pi. 1.
BEURLEN, K., 1925. — Ueber Brachyuren — und Anomuren-Reste des Schwabischen Jura. Neues Jb. Miner.
Geol. Palàont. Abh., vol. 52, pt B, p. 464-532, 2 fig.
—, 1930. — Vergleichende Stammesgeschichte. Grundlagen, Methoden, Problème unter besonderer Berùck-
sichtigung der hôheren Krebse. Fortschr. Geol. Palaeont., vol. 8, n° 26, p. I-VIII, 317-586, fig. 1-82.
—, 1932. — Brachyurenreste aus dem Lias von Bornholm mit Beitragen zur Phylogenie und Systematik
der Brachyuren Dekapoden. Palàont. Zeitschr, vol. 14, p. 52-66, fig. 1, 2.
—, et M. F. GLAESSNER, 1930. — Systematik der Crustacea Decapoda auf stammesgeschichtlicher Grundlage.
Zool. Jb., vol. 60, n° 1, p. 49-84, fig. 1-22.
BINFORD, R., 1913. — The germ-cells and the process of fertilization in the crab, Menippe mercenaria. J. Morph.,
vol. 24, n° 2, p. 147-183, pi. 1-9.
BITTNER, A. 1883. — Neue Beitrâge zur Kenntniss der Brachyuren-Fauna des Alttertiârs von Vicenza und
Verona. Denkschr. Akad. Wiss., Wien, vol. 46, p. 299-316, 1 pi.
BLISS, D. E., 1968. — Transition from Water to Land in Decapod Crustaceans. Am. Zool., vol. 8, p. 355-392,
fig. 1-21.
BOAS, J. E. V., 1880. — Studier over Decapodernes Slaegtskabsforhold. (Avec un résumé en français : Recher-
ches sur les affinités des Crustacés décapodes, p. 163-207). K. danske Vidensk. Selsk. Skr., sér. 6, vol. 1,
n° 3, p. 25-210, pi. 1-7.
BOCQUET, C , 1953. — Recherches sur le polymorphisme naturel des Jaera marina (Fabr.) (Isopodes Asellotes).
Essai de systématique évolutive. Archs Zool. exp. gén., vol. 90, p. 187-450, fig. 1-56, pi. 1-3, tabl. 1-
38.
—, 1957. — Sensibilité métamérique à certaines actions géniques chez des Crustacés. C. r. hebd. Séanc. Acad.
Sci., Paris, t. 244, p. 1966-1968.
BOHN, G., 1901. — Des mécanismes respiratoires chez les Crustacés décapodes. Essai de physiologie évolutive,
éthologique et phylogénique. Bull, scient. Fr. Belg., vol. 36, p. 1-374, fig. 1-209.
r BIBLIOGRAPHIE
BOOLOOTIAN, R. A., A. C. GIESE, A. FARMANFARMAIAN et J. TUCKER, 1959. — Reproductive cycles of five west
271
— 1898. Sur les Xanthes des mers d'Europe. Feuil. jeun. Nat., 3 e sér., vol. 28, n° 332, p. 133-137, fig. 1-9.
— 1908. Crustacés Décapodes (Pénéidés) provenant des Campagnes de l'Hirondelle et de la Princesse-
Alice (1886-1907). In : Rés. Camp, scient. Albert I e r Monaco, fasc. 33, p . 1-22, pi. 1-16.
t 1917. — Crustacés Décapodes (Macroures marcheurs) provenant des Campagnes des yachts « Hirondelle »
et « Princesse-Alice » (1885-1915). In : Rés. Camp, scient. Prince de Monaco, vol. 50, p. 1-104, 11 pi.
—-, 1921. — Crustacés. III. Decapoda. In : Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique Orientale (1911-
1912). Résultats scientifiques. Paris, Lhomme, p. 23-62, fig. 1-8, 1 photo.
—, 1922. — Observations complémentaires sur les Crustacés Décapodes (abstraction faite des Carides) pro-
venant des campagnes de S.A.S. le Prince de Monaco. In : Rés. Camp, scient. Prince de Monaco, fasc. 62,
106 p., 6 pi.
—, 1940. — Décapodes marcheurs. In : Faune de France. 37. Paris, Lechevallier, p. 1-404, fig. 1-222, pi. 1-
14.
—, 1941. — Sur les Crabes corystoïdes. C. r. hebd. Séanc. Acad. Sri., Paris, t. 212, p. 879-882.
—, 1942. — Les Crabes de la tribu des « Corystoïdea ». Mém. Acad. Sri. Inst. Fr., t. 65, n° 4, 1941 (1942),
p. 1-52, fig. 1-18.
BOVBJERG, R. V., 1960a. — Behavioral ecology of the crab, Pachygrapsus crassipes. Ecology, vol. 41, n° 4,
p. 668-672, fig. 1-4, tabl. 1.
—, 19606. — Courtship Behavior of the Lined Shore Crab, Pachygrapsus crassipes Randall. Pacif. Sri.,
vol. 14, n° 4, p. 421-422.
BOWMAN, T. E., 1971. — The case of nonubiquitous telson and the fraudulent furca. Crustaceana, vol. 21, pt 2,
p. 165-175, fig. 1-9.
BROCCHI, P., 1874. — Observations sur la verge des Crustacés brachyures. Bull. Soc. philomath. Paris, 6 e sér.,
vol. 10, p. 42-43.
—, 1875. — Recherches sur les organes génitaux mâles des Crustacés Décapodes. Annls Sri. nat. (Zool.),
6e sér., vol. 2, p . 1-131, pi. 13-19.
BROEKHUYSEN, G. J., 1936. — On development, growth and distribution of Carcinides maenas (L.). Archs
néerl. Zool., vol. 2, p. 257-399.
—, 1937. — Some notes on sex récognition in Carcinides maenas (L.). Archs. néerl. Zool., vol. 3, p. 156-164.
—, 1941. — The life history of Cyclograpsus punctatus M. Edw. : breeding and growth. Trans. R. Soc. S.
Afr., vol. 28, p . 331-366.
—, 1955. — The breeding and growth of Hymenosoma orbiculare Desm. (Crustacea, Brachyura). Ann. S.
Afr. Mus., vol. 41, pt 5, p . 313-343, fig. 1-13.
BRUNDIN, L., 1972a. — Phylogenetic and Biogeography [a reply to Darlington's « practical criticism » of Hennig-
Brundin]. Syst. Zool., vol. 21, n° 1, p. 69-79, fig. 1-6.
—, 1972e. — Evolution, Causal Biology, and Classification. Zool. Scripta, vol. 1, n° 3-4, p . 107-120.
BUITENDIJK, A. M., 1939. — Biological results of the Snellius Expédition. V. The Dromiacea, Oxystomata
and Oxyrhyncha of the Snellius Expédition. Temminckia, vol. 4, p. 223-276, fig. 1-27, pi. 7-11.
—, 1941. — On some Xanthidae, chiefly of the genus Platypodia Bell. In : Biological Results of the Snellius
Expédition. X I I I . Temminckia, vol. 6, p . 295-312, fig. 1-3, pi. 4.
—, 1950. — On a small collection of Decapoda Brachyura, chiefly Dromiidae and Oxyrhyncha, from the
neighbourhood of Singapore. Bull. Raffles Mus., n° 21, p. 59-82.
—, 1960. — Brachyura of the families Atelecyclidae and Xanthidae. Part I. In : Biological Results of the
Snellius Expédition. X X I . Temminckia, vol. 10, p . 252-338, fig. 1-9.
BURKENROAD, M. D., 1947a. — Reproductive activities of Decapod Crustacea. Am. Nat., vol. 8 1 , n° 800, p. 392-
398.
—, 19476. — Production of sound by the fiddler crab, Uca pugilator Bosc, with remarks on its nocturnal and
mating behaviour. Ecology, vol. 28, n° 4, p . 458-462.
—, 1963. — The évolution of the Eucarida, (Crustacea, Eumalacostraca) in relation to the fossil record.
Tulane Stud. Geol., vol. 2, n° 1, p. 1-17, fig. 1.
BUTLER, T. H., 1960. — Maturity and breeding of the Pacific edible crab, Cancer magister Dana. J. Fish.
Res. Bd Canada, vol. 17, p. 641-646.
BIBLIOGRAPHIE 273
CALMAN, W. T., 1909. — Crustacea. In : E. Ray LANKESTER, A Treatise on Zoology, pt 7, fasc. 3. London,
Black, p. i-vn, 1-346, fig. 1-194.
—, 1930. — The taxonomic outlook in Zoology. Brit. Assoc. Adv. Sci., Bristol, sect. D, Zool., p. (1-10).
—, 1935. — The meaning of biological classification. Proc. Linn. Soc. Lond., sess. 147, 1934-35 (1935), pt 4,
p. 146-158, fig. 1-5.
CALS, Ph., 1972. — Gnathiides de l'Atlantique Nord. I. Problèmes liés à l'anatomie et au dimorphisme sexuel
des Gnathiides (Crustacea Isopoda). Description d'une forme bathyale : Gnathia teissieri n. sp. Cah.
Biol. mar., vol. 23, p. 511-540, fig. 1-12, tabl. 1-2.
CAMERON, A. M., 1966. — Some Aspects of the Behavior of the Soldier Crab, Mictyris longicarpus. Pacif. Sci.,
vol. 20, n<> 2, p. 224-234, fig. 1-7.
CAMPBELL, B. M., 1967. — The australien Sesarminae (Crustacea : Brachyura) : five species of Sesarma (Chi-
romantes). Mem. Qd Mus., vol. 15, pt 1, p. 1-19, fig. 1-2, pi. 1-5.
—, 1969. — The Genus Eucrate (Crustacea : Goneplacidae) in Eastern Australia and the Indo-West Pacific.
Mem. Qd Mus., vol. 15, pt 3, p. 117-140, fig. 1-7.
—, 1971. — New records and new species of Crabs (Crustacea : Brachyura) trawled off southern Queensland :
Dromiacea, Homolidea, Gymnopleura, Corystoidea and Oxystomata. Mem. Qd Mus., vol. 16, n° 1,
p. 27-48, fig. 1-4, pi. 2-3.
—, et D. J. G. GRIFFIN, 1966. — The australian Sesarminae (Crustacea : Brachyura) : Gênera Hélice, Helo-
grapsus nov., Cyclograpsus, and Paragrapsus. Mem. Qd Mus., vol. 14, pt 5, p. 127-174, fig. 1-10, pi. 20-
23.
—, et W. STEPHENSON, 1970. — The sublittoral Brachyura (Crustacea : Decapoda) of Moreton Bay. Mem.
Qd Mus., vol. 15, pt 4, p. 235-301, fig. 1-49, tabl. 1, pi. 22.
CANO, G., 1891. — Sviluppo postembrionale dei Dorippidei, Leucosiadi, Corystoidei e Grapsidi. Mem. Soc.
ital. Sci. nat., 3 e sér., vol. 8, n° 4, 14 p., 3 pi.
—, 1893. — Sviluppo dei Dromidei. Atti Accad. Sci. fis. math. Napoli, 2 e sér., vol. 6, n° 2, p . 1-23, 2 pi.
CAUSTIER, E., 1895. — Sur le développement embryonnaire d'un Dromiacé du genre Dicranodromia. C. r.
hebd. Séanc. Acad. Sci., Paris, vol. 120, p. 573-575.
CHACE, F. A., Jr., 1951. — The number of species of decapod and stomatopod Crustacea. J. Wash. Acad. Sci.,
vol. 41, n° 11, p. 370-372.
—, et H. H. HOBBS, 1969. — The Freshwater and Terrestrial Decapod Crustaceans of the West Indies with
Spécial Référence to Dominica. In : BREDiN-ARCHBOLD-Smithsonian Biological Survey of Dominica.
Bull. U.S. natn. Mus., n° 292, p. 1-258, fig. 1-76, pi. 1-5.
CHAUDONNERET, J., 1957-1959. — Une unité structurale : le métamère. Cah. Études biol., n° 13-14-15, p. 77-
101, fig. 1-14.
CHEN, P. S., 1933. — Zur Morphologie und Histologie der Respirationsorgane von Grapsus grapsus L., nebst
einer Liste Krabben der Sammlung Plate von Ceylon und Sùdindien. Jena. Z. Naturw., vol. 68, p. 31-
116, fig. 1-55 [Zweiter Teil : p. 89-116, fig. 49-55].
CHEUNG, T. S., 1966. — An observed act of copulation in the shore crab, Carcinus maenas (L.). Crustaceana,
vol. 11, pt 1, p. 107-108.
—, 1968. — Trans-molt rétention of sperm in the female stone crab, Menippe mercenaria (Say). Crustaceana,
vol. 15, pt 2, p. 117-120, fig. 1-2.
CHHAPGAR, B. F., 1957. — On the marine crabs (Decapoda : Brachyura) of Bombay State, Part I. J. Bombay
nat. Hist. Soc, vol. 54, n« 2, p . 399-439, fig. 1-2, pi. 1-11, 1 pi. couleur.
CHIDESTER, F. E., 1911. — The mating habits of four species of the Brachyura. Biol. Bull. mar. biol. Lab.,
Woods Hole, vol. 21, p. 235-248.
CHRISTENSEN, A. M., 1959. — On the life history and biology of Pinnotheres pisum. Int. Congr. Zool. (London
16-23 July 1958), vol. 15, Sect. 3, Marine Zoology, p . 267-270, fig. 1-2.
—, et J. J. MCDERMOTT, 1958. — Life-history and biology of the oyster crab, Pinnotheres ostreum Say.
Biol. Bull. mar. biol. Lab., Woods Hole, vol. 114, n° 2, p . 146-179, fig. 1-5, tabl. 1-5.
CHURCHILL, E. P., Jr., 1919. — Life history of the blue crab. U.S. Bur Fish. Bull., vol. 36, p. 91-128, pi. 47-
55.
18
274 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
CLARAC, F., et M. COULMANCE, 1971. — La marche latérale du crabe (Carcinus). Coordination des mouvements
articulaires et régulation proprioceptive. Z. vergl. Physiol., vol. 73, p. 408-438, fig. 1-16.
CLAUS, C , 1876. — Untersuchungen zur Erforschung der Genealogischen Grundlage des Crustaceen-Systems.
Wien. 124 p., 25 fig., 19 pi.
—, 1885, — Neue Beitràge zur Morphologie der Crustaceen. Arb. zool. Inst. Univ. Wien, vol. 6, n° 1, p. 1-
108, pi. 1-7.
—•, 1889. — Éléments de Zoologie (Traduction française). Paris, Savy, 1283 p., 867 fig. (Crustacés, p. 563-
657, fig. 415-470).
COCHRAN, D. M., 1935. — The skeletal musculature of the blue crab, Callinectes sapidus Rathbun. Smithson.
mise. Colins, vol. 92, n° 9, p. 1-76, fig. 1-30.
COTT, H. B., 1930. — Observations on the natural history of the racing crab Ocypoda ceratophthalma from
Beira. In : The Zoological society's expédition to the Zambesi, 1927 : N° 3. Proc. zool. Soc. Lond., vol. 4,
1929 (1930), pt 3 et 4, p. 755-765, 1 fig., lpl.
COWLES, R. P., 1908. — Habitats, reactions and associations in Ocypoda arenaria. Pap. Tortugas Lab., vol. 2,
p. 3-41, fig. 1-10, pi. 1 coul.
CRÂNE, J., 1937. — Brachygnathous Crabs from the Gulf of California and the West Coast of Lower California.
The Templeton Crocker Expédition. III. Zoologica N. Y., vol. 22, pt 1, n° 3, p. 47-78, pi. 1-8.
—, 1947. — Intertidal Brachygnathous Crabs from the West Coast of Tropical America with Spécial Réfé-
rence to Ecology. Eastern Pacific Expéditions of the New York Zoological Society. X X X V I I I . Zoolo-
gica N. Y., vol. 32, pt 2, n» 9, p. 69-95, fig. 1-3.
—, 1975. — Fiddler Crabs of the world (Ocypodidae : Genus Uca). Princeton, New Jersey, Princeton Uni-
versity Press, x x m + 736 p., 116 fig., 50 pi., 24 tabl., 21 cartes.
CROSNIER, A., 1962. — Crustacés Décapodes Portunidae. In : Faune de Madagascar, 16, p. 1-154, fig. 1-256,
pi. 1-13.
—, 1965. — Crustacés Décapodes Grapsidae et Ocypodidae. In : Faune de Madagascar, 18, O.R.S.T.O.M.-
C.N.R.S., p. 1-153, fig. 1-260, pi. 1-11.
—, 1976, — Données sur les Crustacés Décapodes capturés par M. Paul Guézé à l'île de La Réunion lors d'essais
de pêche en eau profonde. Travaux et Documents ORSTOM, n° 47, p. 225-256, fig. 1-9, pi. 1-2.
CUÉNOT, L., 1925. — L'adaptation. Paris, G. Douin, ix -f- 420 p., 82 fig. [Le bouton-pression, p. 271-276].
—, 1941. — Invention et finalité en biologie, Paris, Flammarion, 259 p., 56 fig. [Crabes, p. 211-214, fig. 43,
44].
DANA, J. D., 1851a. — On the markings of the Carapax of Crabs. Am. J. Sci. Arts, 2 e sér., vol. 11, n° 31, p. 95-
99.
—, 18156. — On the classification of the Maioid Crustacea or Oxyrhyncha. Am. J. Sci. Arts, 2 e sér., vol. 11,
p. 425-434.
—, 1851c. — On the Classification of the Cancroidea. Am. J. Sci. Arts, 2 e sér., vol. 12, n° 34, p. 121-131.
—, 1851d. — Additional note to the Remarks on the classification of the Maioidea. Am. J. Sci. Arts, 2 e sér.,
vol. 12, p. 131.
—, 1851e. — On the Classification of the Crustacea Grapsoidea. Am. J. Sci. Arts, 2 e sér., vol. 12, p. 283-
290.
—, 1852a. — On the Classification of the Corystoidea, Paguridea, etc. Am. J. Sci. Arts, 2 e sér., vol. 13, p. 119-
124.
—, 18526. — Conspectus Crustaceorum, etc. Conspectus of the Crustacea of the Exploring Expédition under
Capt. Wilkes, U.S.N., including the Crustacea Cancroidea Corystoidea. Proc. Acad. nat. Sci. Philad.,
vol. 6, p. 73-86.
—, 1852c. — Crustacea. United States Exploring Expédition during the years 1838, 1839, 1840, 1841, 1842
under the command of Charles Wilkes, U.S.N. Vol. 13, Part 1, 1852, p. I-VIII, 1-685.
—, 1853. — On the classification and geographical distribution of Crustacea. From the Report on Crusta-
cea of the United States Exploring Expédition, under Captain Charles Wilkes, U.S.N., during the years
1838-42. Philadelphia, C. Shermann, p. 1395-1592, 1 carte.
—, 1855. — Crustacea. United States Exploring Expédition during the years 1838, 1839, 1840, 1841, 1842
under the command of Charles Wilkes, U.S.N. Vol. 14, Atlas, p. 1-27, pi. 1-96. Philadelphia.
BIBLIOGRAPHIE 275
DUVERNOY, G. L., 1849. — Fragments sur les organes de la génération. C. r. hebd. Séanc. Acad. Sci., Paris,
vol. 29, n° 13, p. 321-329.
—, 1850. — Deuxième fragment sur les organes de génération de divers animaux. Des organes extérieurs
de fécondation dans les Crustacés décapodes. C. r. hebd. Séanc. Acad. Sci., Paris, vol. 31, p. 342-348.
—, 1853. — Des organes de génération de divers animaux. Deuxième fragment. Des organes extérieurs de
fécondation dans les Crustacés décapodes. Mém. Acad. Sci. Inst. Fr., vol. 23, p. 133-182, pi. 2-4.
EDMONDSON, C. H., 1922. — Hawaiian Dromiidae. Occ. Pap. Bernice P. Bishop Mus., vol. 8, n° 2, p. 31-38,
fig. 1, pi. 1, 2.
—, 1925. — Crustacea. In : Marine Zoology of Tropical Central Pacific. (Tanager Expédition Publ. I). Bull.
Bishop Mus., n° 27, p. 3-62, fig. 1-8, pi. 1-4.
—, 1954. — Hawaiian Portunidae. Occ. Pap. Bernice P. Bishop Mus., vol. 21, n° 12, p. 217-274, fig. 1-44.
—, 1959. — Hawaiian Grapsidae. Occ. Pap. Bernice P. Bishop Mus., vol. 22, n° 10, p. 153-202, fig. 1-27.
—, 1962a. — Xanthidae of Hawaii. Occ. Pap. Bernice P. Bishop Mus., vol. 22, n° 13, p. 215-309, fig. 1-34.
—, 19626. — Hawaiian Crustacea : Goneplacidae, Pinnotheridae, Cymopoliidae, Ocypodidae, and Gecarci-
nidae. Occ. Pap. Bernice P. Bishop Mus., vol. 23, n° 1, p. 1-27, fig. 1-10.
EDWARDS, E., 1966. — Mating behaviour in the european edible crab (Cancer pagurus L.). Crustaceana, vol. 10,
pt 1, p. 23-30, fig. 1-2, pi. 1-3.
FAGETTI GUAITA, E., 1960. — Primer estadio larval de cuatro Crustaceos Braquiuros de la Bahia de Valparaiso.
Rev. Biol. mar, vol. 10, n° 1-3, p. 143-154, pi. 1-4.
FAGETTI, E., et I. CAMPODÔNICO, 1970. — Desarrollo larval en el laboratorio de Acanthocyclus gayi Milne-
Edwards et Lucas (Crustacea Brachyura ; Atelecyclidae, Acanthocyclidae). Revta Biol. mar., vol. 14,
n° 2, p. 63-78, fig. 1-8.
FASTEN, N., 1915. — The maie reproductive organs of some common crabs of Puget Sound. Pubis Puget Sound
mar. biol. Stn, vol 1, n° 7, p. 35-41, pi. 4-6.
—, 1917. — Maie Reproductive organs of Decapoda, with Spécial Référence to Puget Sound Forms. Pubis
Puget Sound mar. biol. Stn, vol. 1, n° 26, p. 285-307, pi. 68-72.
—, 1918. — Spermatogenesis in the Pacific Coast edible crab, Cancer magister Dana. Biol. Bull. mar. biol.
Lab., Woods Hole, vol. 34, n° 5, p. 277-306, pi. 1-4.
—, 1926. — Spermatogenesis of the black-clawed crab, Lophopanopeus bellus (Stimpson) Rathbun. Biol.
Bull. mar. biol. Lab., Woods Hole, vol. 50, n° 4, p. 277-287, pi. 1-3.
FILHOL, H., 1885a. — Considérations relatives à la Faune des Crustacés de la Nouvelle-Zélande. Bibltque Ec.
ht. Étud., Paris Sect. Sci. nat., vol. 30, n° 2, p. 1-60.
—, 18856. — Catalogue des Crustacés de la Nouvelle-Zélande, des îles Auckland et Campbell. In : Mission
de l'île Campbell, Recueil de mémoires, rapports et documents relatifs à l'observation du passage de
Vénus sur le Soleil. Zool. 3, pt 2. Paris, Gauthiers-Villars, p. 349-510. Atlas, vol. 3, pt 4, Crustacés, pi. 38-
55.
FLIPSE, H. J., 1930. — Die Decapoda Brachyura der Siboga-Expedition. VI. Oxyrhyncha : Parthenopidae.
Siboga-Exped., monogr. 39c2, n° 112, 104 p., 44 fig. [Également thèse Univ. Amsterdam, 1930].
FOREST, J., 1974. — Les Dromies de l'Atlantique oriental. Description de Sternodromia gen. nov. et de deux
espèces nouvelles du genre Dromia Weber (Crustacea Decapoda Dromiidae). Annls Inst. océanogr.,
Monaco, vol. 50, n<> 1, p . 71-123, fig. 1-7, pi. 1-8.
—, et D. GUINOT, 1961. — Crustacés Décapodes Brachyoures de Tahiti et des Tuamotu. In : Expédition
française sur les récifs coralliens de la Nouvelle-Calédonie. Volume préliminaire. Paris, Éditions de la
Fondation Singer-Polignac, p. ix-xi, 1-195, fig. 1-178, pi. 1-18, tabl. 1-3, 7 cartes.
—, et D. GUINOT, 1966. — Campagne de la « Calypso » dans le Golfe de Guinée et aux îles Principe, Sâo Tome
et Annobon (1956). 16. Crustacés : Brachyoures. In : Rés. scient. Camp. « Calypso », fasc. 7. Annls Inst.
océanogr., Monaco, vol. 44, p. 23-124, fig. 1-19.
GARTH, J. S., 1939a. — The Crustacea Decapoda Brachyura of Chile. In : Reports of the Lund University
Chile Expédition, 1948-49. N° 29. Acta Univ. lund., N.S., Adv. 2, vol. 53, n° 7, p. 1-128, fig. 1-111, pi. 1-
4.
—, 19396. — New Brachyuran Crabs from the Galapagos Islands. Allan Hancock Pacif. Exped., vol. 5, n° 2,
p. 9-48, pi. 1-10.
BIBLIOGRAPHIE 277
1946a. — Littoral brachyuran fauna of the Galapagos Archipelago. Allan Hancock Pacif. Exped., vol. 5,
n° 10, p. I-IV, 341-600, 1 fig., pi. 49-87.
19466. — Distribution studies of Galapagos Brachyura. Allan Hancock Pacif. Exped., vol. 5, n° 11, p. 603-
638, cartes 1-10.
1948. —• The Brachyura of the « Askoy » Expédition with remarks on carcinological collecting in the
Panama Bight. Bull. Am. Mus. nat. Hist., vol. 92, art. 1, p. 1-66, fig. 1-5, pi. 1-8.
1957. — The Crustacea Decapoda Brachyura of Chile. In : Reports of the Lund University Chile Expé-
dition 1948-49. 29. Acta Univ. lund., n.f., 2 e sér., vol. 53, n<> 7, p. 1-128, fig. 1-11, pi. 1-4.
1958. — Brachyura of the Pacific Coast of America, Oxyrhyncha. Allan Hancock Pacif. Exped., vol. 21,
pt 1, p. i-xxn, 1-499, fig. 1-9 ; pt 2, p. 501-854, pi. A-Z 4 , 1-55.
1965. — The Brachyuran Decapod Crustaceans of Clipperton Island. Proc. Calif. Acad. Sci., 4 e sér., vol. 33,
n° 1, p. 1-46, fig. 1-26, 1 tabl.
1971. — Demania toxica, a New Species of Poisonous Crab from the Philippines. Micronesica, vol. 7,
n° 1-2, p. 179-183, pi. 1.
1976. — Demania macneilli, a new species of xanthid crab from Northern Queensland (Crustacea : Deca-
poda). Rec. Aust. Mus., vol. 30, n° 5, p . 113-117, fig. 1.
et W. STEPHENSON, 1966. — Brachyura of the Pacific coast of America. Brachyrhyncha : Portunidae.
Allan Hancock Monographs mar. Biol., n° 1, p . 1-154, fig. 1-2, pi. 1-12, tabl. 1-12.
GIFFORD, C. A., 1962. — Biology of the land crab, Cardisoma guanhumi in south Florida. Biol. Bull. mar. biol.
Lab., Woods Hole, vol. 123, p. 207-223.
GLAESSNER, M. F., 1929. — Crustacea Decapoda : Fossilium Catalogus, I : Animalia, Pars 41. In : J. F . POM-
PECKJ (édit.). Berlin, W. Junk, 464 p .
—, 1930. — Beitrâge zur Stammesgeschichte der Dekapoden. Palâont. Z., vol. 12, p . 25-42, fig. 1-4.
—, 1933. — Die Krabben der Juraformation. Zbl. Miner. Geol. Palàont., pt B, n° 3, p. 178-191.
—, 1957. — Evolutionary trends in Crustacea (Malacostraca). Evolution Lancaster Pa., vol. 11, n° 2, p. 178-
184.
—, 1960. — The Fossil Decapod Crustacea of New Zealand and the Evolution of the Order Decapoda. Paleont.
Bull. N. Z., vol. 31, 63 p., 24 fig., 7 pi.
—, 1969. — Decapoda, p . R399-R533, R626-R628, fig. 217-340. In : Treatise on Invertebrate Paleontology,
Part R, Arthropoda 4. Vol. 2. Univ. of Kansas and Geol. Soc. America.
GLASSELL, S. A., 1934a. — Some Corrections needed in récent carcinological Literature. Trans. S. Diego Soc.
nat. Hist., vol. 7, p . 453-454.
—, 19346. — Affinities of the Brachyuran fauna of the Gulf of California. J. Wash. Acad. Sci., vol. 24, n° 7,
p. 296-302.
GORDON, I., 1937. — Notes on several Indo-Pacific species of Sesarma (Crustacea Brachyura). Proc. Linn.
Soc. Lond., sess. 149, pt 3, p . 150-156, fig. 1-5.
—, 1949. — The présence of a spécial type of spermatheca in the Dromiacea. In : X I I I e Congr. Intern. Zool.,
Paris, 21-27 juillet 1948. Paris, 1949 [1 p.].
—, 1950. — Crustacea Dromiacea. P a r t I. Systematic account of the Dromiacea collected by the « John
Murray » Expédition 1933-34. Part II. The morphology of the spermatheca in certain Dromiacea. Scient.
Rep. John Murray Exped., vol. 9, p. 201-253, fig. 1-26, pi. 1.
—, 1962. — Conférence on the évolution of Crustacea. Crustaceana, vol. 4, pt 2, p. 163-166.
—, 1963. — On the Relationship of Dromiacea, Tymolinae and Raninidae to the Brachyura. In : H. B. W H I T -
TINGTON and W. D. I. ROLFE, Phylogeny and évolution of Crustacea. Spec. Publ., Muséum of Compara-
tive Zoology, Cambridge, Mass., p . 51-57, fig. 10-14.
—, 1966. — On the spermatheca in the Raninidae (Crustacea : Decapoda). In : H. BARNES [Ed.], Some Con-
temporary Studies in Marine Science. London, Allen and Unwin, p . 343-354, fig. 1-6.
—, 1971. — On the thoracic sternum in the subfamily Hexapodinae (Brachyura, Goneplacidae). Crustaceana,
vol. 21, p t 1, p . 106-110, fig. 1-3.
GRIFFIN, D. J. G., 1965. — A new species of Paromola (Crustacea, Decapoda, Thelxiopidae) from New
Zealand. Trans. Roy. Soc. N.Z. (Zool.), vol. 7, n° 4, p . 85-91, fig. 1-8, pi. 1-2.
278 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
1966. — The Marine Fauna of New Zealand : Spider Crabs, Family Majidae (Crustacea, Brachyura).
Bull. N. Z. Dep. scient, ind. Res., 172, n° 35, p. 1-112, fig. 1-23, pi. 1-4, 1 photo.
1968. — Social and maintenance behaviour in two Australian ocypodid crabs (Crustacea : Brachyura).
J. Zool, Lond., vol. 156, p. 291-305, fig. 1-3.
1969a. — Notes on the taxonomy and zoogeography of the Tasmanian grapsid and ocypodid crabs (Crus-
tacea, Brachyura). Rec. Aust. Mus., vol. 27, n° 18, p. 323-347, fig. 1-10.
19696. — Breeding and moulting cycles of two Tasmanian grapsid crabs (Decapoda, Brachyura). Crusta-
ceana, vol. 16, pt 2, p. 88-94, fig. 1-2, tabl. 1-2.
1970a. — A Revision of the Récent Indo-west Pacific Species of the Genus Lyreidus De Haan (Crusta-
cea, Decapoda, Raninidae). Trans. R. Soc. N. Z., Biol. Sci., vol. 12, n° 10, p. 89-112, fig. 1-8, pi. 1-2.
19706. — The Australian majid spider crabs of the genus Achaeus (Crustacea Brachyura). L. Proc. R. Soc.
West. Aust., vol. 53, pt 4, p. 97-119, fig. 1-15.
1973. — A revision of the spider crabs of the genus Phalangipus (Crustacea, Brachyura, Majidae). Jnl
nat. Hist., vol. 7, p. 165-207, fig. 1-9.
1974. — Spider Crabs (Crustacea : Brachyura : Majidae) from the International Indian Océan Expédition,
1963-1964. Smithson. Contrib. Zool, n° 182, p. vi + 35, 8 fig., 6 tabl.
et B. M. CAMPBELL, 1969. — The sub-littoral Goneplacidae and Pinnotheridae (Crustacea : Brachyura)
of Moreton Bay. Mem. Qd. Mus., vol. 15, pt 3, p. 141-164, fig. 1-8.
et J. C. YALDWYN, 1971. — Brachyura (Crustacea, Decapoda). Port Philipp Bay Survey 2, 1957-1963. 5.
Mem. natn. Mus. Vict., vol. 32, p. 43-64, fig. 1-4, tabl. 1-2, 2 cartes.
GROBBEN, K., 1878. — Beitrâge zur Kenntnis der mânnlichen Geschlechtsorgane der Dekapoden, nebst ver-
gleichenden Bemerkungen ùber die ùbrigen Thorakostraken. Arb. zool. Inst. Univ. Wien, vol. 1, p. 57-
150, pi. 1-6.
—, 1906. — Zur Kenntnis der Dekapodenspermien. Arb. zool. Inst. Univ. Wien, vol. 16, n° 3, p. 1-8, 1 pi.
GRUNER, H.-E. (En collaboration avec W. CROME), 1969. — Crustacea. In : Urania Tierreich, Wirbellose Tiere 2
(Annelida bis Chaetognatha). Leipzig, Jena, Berlin, Urania-Verlag.
GUILLAUME, M. C , J.-M. THIBAUD et G. TEISSIER, 1963. — Dimorphisme des mâles et gradients de croissance
chez Macropodia rostrata L. Cah. Biol. mar., vol. 4, p. 321-352, graph. 1-9, tabl. 1-19.
GUINOT, D., 1960a. — Les espèces indo-pacifiques du genre Globopilumnus (Crustacea Brachyura Xanthidae).
Mém. Inst. scient. Madagascar, sér. F, vol. 3, 1959 (1960), p. 97-119, fig. 1-14.
—, 19606. — Révision des genres Euxanthus Dana et Hypocolpus Rathbun (Crust. Decap. Brach.). Remar-
ques sur les cavités sous-hépatiques et les coaptations des Hypocolpus. Mém. Mus. natn. Hist. nat.,
Paris, N.S., A, Zool., vol. 20, fasc. 2, p. 153-218, fig. 1-5, pi. 1-12.
— 1964. — Crustacés Décapodes Brachyoures (Xanthidae) des campagnes de la Calypso en Mer Rouge (1952),
dans le Golfe Persique et à l'île Aldabra (1954). Mém. Mus. natn. Hist. nat., Paris, sér. A, Zool., vol. 32,
fasc. 1, p. 1-108, I-III, fig. 1-57, pi. 1-12.
—, 1966-1967. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Bra-
chyoures. I. Les affinités des genres Aethra, Osachila, Hepatus, Hepatella et Actaeomorpha. Bull. Mus.
natn. Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 38, n° 5, p. 744-762, fig. 1-24. Ibid., n° 6, 1966 (1967), p. 828-845,
fig. 25-41.
—, 1967a. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures.
II. Les anciens genres Micropanope Stimpson et Medaeus Dana. Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris,
2e sér., vol. 39, n° 2, p. 345-374, fig. 1-42.
—, 19676. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures.
III. A propos des affinités des genres Dairoides Stebbing et Daira de Haan. Bull. Mus. natn. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., vol. 39, n° 3, p. 540-563, fig. 1-36.
—, 1968a. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures.
IV. Observations sur quelques genres de Xanthidae. Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 39,
n° 4. 1967 (1968), p. 695-727, fig. 1-60.
—, 19686. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures.
V. Etablissement d'un caractère évolutif : l'articulation ischio-mérale des chélipèdes. Bull. Mus. natn.
Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 40, n° 1, p. 149-166, fig. 1-19, pi. 1.
—, 1968c. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures.
BIBLIOGRAPHIE 279
VI. Les Carpilinae. Bull. Mus. nain. Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 40, n° 2, p . 320-334, fig. 1-16, pi. 1-
2.
—, 1969a. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures.
VII. Les Goneplacidae. Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 41, n° 1, p . 241-265, fig. 1-32,
pi. 1 ; n° 2, p. 507-528, fig. 33-82, pi. 2 ; n° 3, p. 688-724, fig. 83-146, pi. 3-5.
—, 19696. — Sur divers Xanthidae, notamment sur Actaea de Haan et Paractaea gen. nov. (Crustacea Deca-
poda Brachyura). Cah. Pacif., n° 13, p. 222-267, fig. 1-36.
—-, 1971a. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures.
VIII. Synthèse et bibliographie. Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 42, n° 5, 1970 (1971),
p. 1063-1090.
—, 19716. — Sur l'existence d'une deuxième espèce de Liagore de Haan, L. erythematica sp. nov. (Crus-
tacea Decapoda Brachyura). Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 2 e sér., vol. 42, n° 5, (1970) 1971, p. 1091-
1098, fig. 1-5.
—, 1976. — Constitution de quelques groupes naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures. I. La
superfamille des Bellioidea et trois sous-familles de Xanthoidea Xanthidae (Polydectinae Dana, Tri-
chiinae de Haan, Actaeinae Alcock). Mém. Mus. natn. Hist. nat., Paris, sér. A, vol. 97, p. 1-308, fig. 1-
47, pi. 1-19.
—, 1977a. — Données nouvelles sur la morphologie, la phylogenèse et la taxonomie des Crustacés Décapodes
Brachyoures. Thèse de Doctorat d'État es Sciences soutenue le 21 juin 1977 à l'Université Pierre-et-
Marie-Curie. 2 vol. in fol., p. i-xv, 1-486, xvi-xxiv, 56 feuilles n. n., 78 fig., 31 pi., 2 fig. n. n., 14 tabl.
(Ronéotypé).
—, 19776. — Propositions pour une nouvelle classification des Crustacés Décapodes Brachyoures. C. r. hebd.
Séanc. Acad. Sri., Paris, sér. D, vol. 285, p. 1049-1052.
—, 1978a. — Examen des théories actuelles de la classification zoologique. J. Hist. Phil. Sri. (sous presse).
—, 19786. — Analyse morphogénétique d'une lignée de Crabes : la lignée « parthénoxystomienne » et position
systématique du genre Drachiella Guinot (Crustacea, Decapoda, Brachyura). In : Volume jubilaire du
Prof. Pierre Drach. Archs Zool. exp. gén., vol. 119, fasc. 1, p . 7-20, fig. 1-3, pi. 1-4.
1978c. — Principes d'une classification évolutive des Crustacés Décapodes Brachyoures. Bull. biol. Fr. Belg.,
n.s., vol. 112, n° 3, p . 211-292, fig. 1-3, 1 tabl.
GURNEY, R., 1924. — Crustacea. Part IX. Decapod larvae. Nat. Hist. Rep. Br. Antarct. Terra Nova Exped.
(Zool.), vol. 8, n° 2, p . 37-202.
—, 1942. — Larvae of Decapod Crustacea. London, Ray Society, v i n -)- 306 p., 122 fig.
HAAN, W. DE, 1833-1850. — Crustacea. In : P. F. VON SIEBOLD, Fauna Japonica, sive Descriptio animalium,
quae in itinere per Japoniam, jussu et auspiciis superiorum, qui summum in India Batava imperium
tenent, suscepto, annis 1823-1830 collegit, notis, observationibus e adumbrationibus illustravit. Lug-
duni Batavorum, fasc. 1-8, p. I-XXI, v n - x v n , IX-XVI, 1-243, pi. 1-55, A-Q, cire. pi. 2.
HAECKEL, E., 1866. — Generelle Morphologie der Organismen. Berlin, G. Reiner, 2 vol.
HAGEN, H. O. VON, 1962. — Freilandstudien zur Sexual und Fortpflanzungsbiologie von Uca tangeri in Anda-
lusien. Z. Morph. Ôkol. Tiere, vol. 51, p. 611-725.
—, 1968. — Studien an peruanischen Winkerkrabben (Uca). Zool. Jb., Syst., vol. 95, p. 395-468, fig. 1-23.
HANSEN, H. J., 1921. — Studies on Arthropoda. I. Copenhagen, p. 1-80, pi. 1-4.
—, 1925. — Studies on Arthropoda. II. Crustacea. Copenhagen, Gyldendalske Boghandel, p . 7-176, pi. 1-8.
HARADA, E., et H. KAWANABE, 1955. — The Behaviour of the sand-crab, Scopimera globosa de Haan, with
spécial référence to the problem of coaction between individuals. Jap. J. Ecol., vol. 4, n° 4, p. 162-165.
(En japonais, avec un résumé en anglais).
HARTNOLL, R. G., 1963. — The biology of Manx spider crabs. Proc. Zool. Soc. Lond., vol. 141, pt 3, p . 423-
496, fig. 1-30, tabl. 1-27.
—, 1964. — The freshwater Grapsid crabs of Jamaica. Proc. Linn. Soc. Lond., vol. 175, n° 2, p . 145-169,
fig. 1-14, tabl. 1-2.
—, 1964a. — Réduction of the gill number in spider crabs. Crustaceana, vol. 7, pt 2, p . 145-148.
—, 1965. — Notes on the marine grapsid crabs of Jamaica. Proc. Linn. Soc. Lond., vol. 176, n° 2, p. 113-
147, fig. 1-16.
280 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
—, 1968a. — Morphology of the génital ducts in female crabs. J. Linn. Soc. (Zool.), vol. 47, n° 312, p. 279-
300, fig. 1-14.
—, 1968è. — Reproduction in the burrowing crab, Corystes cassivelaunus (Pennant, 1777) (Decapoda, Bra-
chyura). Crustaceana, vol. 15, pt 2, p. 165-170, pi. 1-2.
—, 1969. — Mating in the Brachyura. Crustaceana, vol. 16, pt 2, p. 161-181.
—, 1972. — The biology of the burrowing crab, Corystes cassivelaunus. Bijdr. Dierk., vol. 42, n° 2, p. 139-
155, fig. 1-9, tabl. 1-9.
—, 1972a. — Swimming in the hard stage on the pea crab, Pinnotheres pisum (L.). Jnl nat. HisL, vol. 6, p. 475-
480, fig. 1-3.
—, 1974. — Variation in growth pattern between some secondary sexual characters in crabs (Decapoda
Brachyura). Crustaceana, vol. 27, pt 2, p. 131-136, fig. 1, tabl. 1-2.
—, 1975a. — Copulatory structure and function in the Dromiacea, and their bearing in the évolution of
the Brachyura. In : VIII European Marine Biology Symposium Sorrento (Naples) 1973. Pubbl. Staz.
zool. Napoli, vol. 39 (Suppl.), p. 657-676, fig. 1-8.
—, 1975è. — The Grapsidae and Ocypodidae (Decapoda : Brachyura) of Tanzania. [Appendix : A key to
the females of Uca in East Africa]. J. Zool., Lond., vol. 177, p . 305-328, fig. 1-8, tabl. 1-3.
HAZLETT, B. A., 1971. — Interspecific fighting in three species of brachyuran Crabs from Hawaii. Crustaceana,
vol. 20, pt 3, p. 308-314, fig. 1-4, pi. 1.
HAY, W. P., 1905. — The life history of the blue crab (Callinectes sapidus). Rep. U.S. Bur. Fish., p. 397-413.
HEMMING, F., 1954. — Proposed use of the plenary powers to validate the family group name Xanthinae Dana,
1851. Bull. zool. Nom., 9, p. 329-331.
—, 1955. — Proposed validation, under the plenary powers, of the generic name Homalaspis Milne
Edwards (A.), 1863, (Class Crustacea, Order Decapoda) (Proposed validation of an error in Opinion 85).
Bull. zool. Nom., 11, p. 83-85.
—, 1958. — Officiai list of generic names in Zoology. First instalment : Names 1-1274. International Trust
for Zoological Nomenclature, London, p. I-XXXVI, 1-200.
HENDERSON, T. R., 1888. — Report on the Anomura collected by H.M.S. Challenger during the years 1873-
1876. Rep. Voy. Challenger, vol. 27, n° 1, p. 1-221, 21 pi.
HENNIG, W., 1950. — Grundzûge einer Théorie der Phylogenetischen Systematik. Berlin, Deutscher Zentral-
verlag.
—, 1966. — Phylogenetic Systematics. Univ. of Illinois Press, Urbana. Chicago, London, 263 p., 68 fig.
HERBST, J. F . W., 1782-1804. — Versuch einer Naturgeschichte der Krabben und Krebse. Berlin und Straisund,
3 vol., 274 + 226 (216) p., 72 pi. [Pour les dates complètes, cf. MONOD, 1956, p. 638].
HIATT, R. W., 1948. — The biology of the lined shore crab, Pachygrapsus crassipes Randall. Pacif. Sci., vol. 2,
p. 135-213, fig. 1-18, pi. 1-2.
HILGENDORF, F., 1879. — Die von Hrn. W. Peters in Moçambique gesammelten Crustaceen. Mber. dt. Akad.
Wiss. Berl., 1878 (1879), p . 782-852, pi. 1-4.
HINSCH, G. W., 1868. — Reproductive behavior in the spider crab Libinia emarginata. Biol. Bull. mar. biol.
Lab., Woods Hole, vol. 135, p. 273-278.
HOESTLANDT, H., 1940. — L'Eriocheir sinensis H. M.-Edw. dans le nord de la France (1937-1939). Bull. fr.
Pisciculture, n° 121, p. 1-27, fig. 1-9.
—, 1946. — Le Crabe Chinois. Bull. Soc. cent. Aquic. Pêche, vol. 53, p. 1-8.
—, 1948. — Recherches sur la biologie de l'Eriocheir sinensis en France (Crustacé Brachyoure). Annls Inst.
océan., Monaco, vol. 24, n° 1, p. 1-116, fig. 1-54.
HOFFSTETTER, R., 1972. — Origine, compréhension et signification des taxons de rang supérieur : quelques
enseignements tirés de l'histoire des Mammifères, p. 1-23. X V I I e Congr. intern. Zoologie, Monte-Carlo,
25-30 septembre 1972. Thème n° 2 : les caractères des Taxa les plus élevés, leur origine et leur signi-
fication biologique. (Ronéotypé).
HOLTHUIS, L. B., 1956. — Proposed suppression under the plenary powers (a) of certain names given by
C. S. Rafinesque to gênera and species of the orders Decapoda and Stomatopoda (Class Crustacea) and
(b) of certain spécifie names currently regarded as senior subjective synonyms of the names of the type
BIBLIOGRAPHIE 281
species of the gênera « Homola » and « Lissa », both of Leach, 1815, belonging to the foregoing class.
Z.N. (S) 374. Bull. zool. Nom., vol. 12, p t 9, p. 227-239.
—, 1962a. — Euryala Weber, 1795, and Corystes Latreille, [1802-1803] (Class Crustacea, Order Decapoda) ;
proposed action under the plenary powers Z.N. (S.) 1486. Bull. zool. Nom., vol. 19, p t 1, p . 61-62.
—, 19526. — Forty-seven gênera of Decapoda (Crustacea) ; proposed addition to the officiai list. Z.N. (S.)
1499. Bull. zool. Nom., vol. 19, pt 4, p . 232-252.
HUGHES, D. A., 1966. — Behavioural and ecological investigations of the crab Ocypode ceratophthalmus
(Crustacea : Ocypodidae). J. Zool., Lond., vol. 150, p t 1, p . 129-143, pi. 1.
—, 1973. — On mating and the « copulation burrows » of crabs in the genus Ocypode (Decapoda, Brachyura).
Crustaceana, vol. 24, p t 1, p. 72-76, pi. 1.
HULT, J., 1938. — Crustacea Decapoda from the Galapagos Islands collected by Mr. Rolf-Blomberg. Ark.
Zool, vol. 30, n<> 5, p . 1-18, fig. 1-4, 1 pi.
HUXLEY, J. S., 1932. — Problems of Relative Growth. London, Methuen, 276 p.
—, 1936. — Growth gradients in the abdominal limbs of the shore-crab. Nature, vol. 137, p. 668-670.
—, 1950. — Relative growth and form transformation. Proc. R. Soc, sér. B, n° 137, p. 465-470.
—, 1959. — Clades and grades. Pubis Syst. Assoc, vol. 3, p. 21-22.
—-, et G. TEISSIER, 1936. — Terminologie et notation dans la description de la croissance relative. C. r. Séanc.
Soc. Biol., vol. 121, p . 934.
HUXLEY, Th.-H., 1877. — A manual of the anatomy of Invertebrated. London, J. et A. Churchill, vi-698 p.,
158 fig.
—, On the Classification and the Distribution of the Crayfishes. Proc. zool. Soc. Lond., p. 752-788, 7 fig.
—, 1881. — Der Krebs. Eine Einleitung in das Studium der Zoologie. Leipzig.
IHLE, J. E. W., 1913. — Die Decapoda Brachyura der Siboga-Expedition. I. Dromiacea. In : Siboga-Expeditie,
Monogr. X X X I X b , livr. 71, p. 1-96, fig. 1-38, pi. 1-4.
—, 1915. — Ueber einige neue, von der Siboga-Expedition gesammelte Cryptocnemus-Arten, nebts Bemer-
kungen ûber die Systematik der Leucosiidae. Tijdschr. ned. dierk. Vereen., 2 e sér., vol. 14, n° 1, p. 59-
67.
—, 1916. — Die Decapoda Brachyura der Siboga-Expedition. II. Oxystomata, Dorippidae. In : Siboga-
Expeditie, Monogr. X X X I X b 1 , livr. 78, p. 97-158, fig. 39-77.
—, 1918. — Die Decapoda Brachyura der Siboga-Expedition. I I I . Oxystomata : Calappidae, Leucosiidae,
Raninidae. In : Siboga-Expeditie, Monogr. X X X I X b 2 , livr. 85, p. 159-322, fig. 78-148.
INGLE, R. W., et C. H. FERNANDO. — On some fresh and brackish water Crustaceans from Ceylon. Crustaceana,
vol. 6, p t 2, p. 101-109, fig. 1-4.
JUNGE, G. C. A., Jr., 1934. — Das Skelett und die Kiemen von Hyas araneus Leach. Diss. Amsterdam, p . i-
iv, 1-47, pi. 1-4.
KAESTNER, A., 1970. — Invertebrate Zoology. Crustacea Vol. 3. (Traduit et adapté de la 2 e édition allemande
par H. W. LEVI et L. R. LEVI). New York, London, etc. Interscience Publishers, v u + 523 p. (Decapoda,
p. 274-366, fig. 13-6 à 13-36).
KEMP, S., 1919. — Notes on Crustacea Decapoda in the Indian Muséum. X I I . Scopimerinae. Rec. Indian Mus.,
vol. 16, p t V, n° 22, p . 305-348, fig. 1-21, pi. 12-13.
KENSLEY, B. F . , 1969. — Decapod Crustacea from the south-west Indian Océan. Ann. S. Afr. Mus., vol. 52,
p. 149-181, 16 fig.
KIM, H. S., 1966. — Unrecorded Species of Brachyuran decapods from Korea. Sung Kyun Kwan Univ. J.,
vol. 11, p . 399-412, fig. 1-7, pi. 1-3. (En coréen, avec un résumé en anglais).
—, 1973. — Anomura. Brachyura. In : Illustrated Encyclopedia of Fauna and Flora of Korea, vol. 14. Sam-
hwa Publishing Company, p . 1-694, fig. 1-265, pi. 1-112, tabl. 1-2, 1 carte. (En coréen, avec un catalogue
en anglais, p. 589-670).
K I N N E , O., 1963. — Adaptation, A Primary Mechanism of Evolution. In : H. B. WHITTINGTON and W. D. I. R O L -
FE, Phylogeny and évolution of Crustacea. Spec. Publ. Mus. Comp. Zool., Cambridge, Mass., p. 27-50,
fig. 3-9.
—, 1967. — Non-genetic adaptation in Crustacea. In : Proceedings of the Symposium on Crustacea, Erna-
282 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
kulam, Jan. 12-15, 1965. Part III. Mandapam Camp, Marine Biological Association of India, p. 999-
1007.
KLUNZINGER, C. B., 1913. — Die Rundkrabben (Cyclometopa) des Roten Meeres. Nova Acta Leop. CaroL,
vol. 99, n° 2 (Abhandl. K. Leop.-Carol. Deutschen Akad. Naturforsch., 99, n° 2), p. 97-402 [1-306],
14 fig., pi. 5-11 [1-7].
KNIGHT, M. D., 1968. — The larval development of Raninoides benedicti Rathbun (Brachyura Raninidae),
with notes on the pacifie records of Raninoides laevis (Latreille). Crustaceana, Suppl. 2 (Studies on
Decapod larval development), p. 145-169, fig. 1-65, pi. 4, tabl. 1-3.
KNUDSEN, J. W., 1959a. — Life cycle studies of the Brachyura of Western North America, II. The life cycle
of Lophopanopeus bellus diegensis Rathbun. Bull. Sth. Calif. Acad. Sri., vol. 58, pt 2, p. 57-64, pi. 17-
19.
—, 19596. — Life cycle studies of the Brachyura of Western North America, III. The life cycle of Paraxan-
thias taylori (Stimpson). Bull. Sth. Calif. Acad. Sri., vol. 58, pt 3, p. 138-145, pi. 40-42.
—, 1960a. — Life cycle studies of the Brachyura of Western North America, IV. The life cycle of Cycloxan-
thops novemdentatus (Stimpson). Bull. Sth. Calif. Acad. Sri., vol. 59, pt 1, p. 1-7, pi. 1-3.
—, 19606. — Reproduction, Life History, and Larval Ecology of the California Xanthidae, the Pebble Crabs.
Pacif. Sri., vol. 14, n° 1, p. 3-17, fig. 1-4.
—, 1964a. — Observations of the mating process of the spider crab Pugettia producta (Majidae, Crustacea).
Bull. Sth. Calif. Acad. Sri., vol. 63, pt 1, p. 38-41.
—, 19646. — Observations of the Reproductive cycles and Ecology of the Common Brachyura and Crablike
Anomura of Puget Sound, Washington. Pacif. Sri., vol. 18, n° 1, p. 3-33, fig. 1-7.
KOEPCKE, H. W., et M. KOEPCKE, 1953. — Contribucion al conocimiento de la forma de vida de Ocypode gau-
dichaudii Milne Edwards et Lucas (Decapoda, Crust.). Publnes Mus. Hist. nat., Lima, ser. A, Zool.,
n° 13, p. 1-46, fig. 1-14.
KOLLMANN, M., 1937. — Coaptation et formes correspondantes chez les Crustacés Décapodes. Annls Fac.
Sri. Marseille, 2 e sér., vol. 10, fasc. 3, p. 117-210 [1-94], fig. 1-81, pi. 1-2.
KRAMER, P., 1967. — Beobachtungen zur Biologie und zum Verhalten der Klippenkrabbe Grapsus grapsus
L. (Brachyura Grapsidae) auf Galapagos und am ekuadoraisnischen Festland. Z. Tierpsychol., vol. 24,
p. 385-402, fig. 1-3.
KRAUSS, O., 1966. — Phylogenie, Chorologie und Systematik der Odotonpygoideen (Diplopoda, Spirotrepto-
morpha). Abh. Senckenb. naturforsch. Ges., Frankfurt a.M., vol. 512, 143 p.
—, 1968. — Isolationsmechanismen und Genitalstrukturen bei wirbellosen Tieren. Zool. Anz., vol. 181, n° 1-
2, p. 22-38, fig. 1-9.
KREFFT, S., 1952. — The Early Post-larval Stages and Systematic Position of Eurynolambrus australis M. E.
and L. (Brachyura). Trans. R. Soc. N.Z., vol. 79, pt 3-4, p. 574-578, pi. 126.
KRETZ, J., et W. BÙCHERL, 1940. — Contribuiçâo ao estudo da anatomia e fisiologia do genero Callinectes
(Crustacea Decapoda, fam. Portunidae). Archos Zool. Est. S Paulo, vol. 1, p. 153-217, fig. 1-22, 1 pi. n.
num. Idem. Revta Mus. paul., Sâo Paulo, vol. 24.
KUBO, I., 1936. — A new Homoloid Crab from Japan. J. imp. Fish. Inst., Tokyo, vol. 31, n° 2, p. 63-68, pi. 17,
tabl. 1.
LAMARCK, J.-B. P. A. DE, 1801. — Système des animaux sans vertèbres, p. i-viii, 1-432. Paris.
—, 1818. — Histoire naturelle des Animaux sans Vertèbres, présentant les caractères généraux et particuliers
de ces animaux, leur distribution, leurs classes, leurs familles, leurs genres, et la citation des princi-
pales espèces qui s'y rapportent ; précédée d'une Introduction offrant la Détermination des caractères
essentiels de l'animal, sa distinction du végétal et des autres corps naturels, enfin, l'Exposition des Prin-
cipes fondamentaux de la Zoologie, vol. 5, p. 1-612.
LANKESTER, E. R., 1904. — The Structure and Classification of the Arthropoda. Q. Jl microsc. Sri., vol. 47,
p. 523-576, pi. 42.
LATREILLE, P. A., 1803. — Histoire Naturelle, générale et particulière, des Crustacés et des Insectes. Ouvrage
faisant suite aux Œuvres de Leclerc de Buffon, et partie du Cours complet d'Histoire naturelle rédigé
par C. S. Sonnini, membre de plusieurs Sociétés savantes. Paris, Dufart, vol. 5, p. 1-407, pi. 38-43.
LAURIE, R. !)., 1906. — Report on the Brachyura collected by Prof. Herdman, at Ceylon, in 1902. In :
BIBLIOGRAPHIE 283
W. A. HERDMAN, Report to the Government of Ceylon on the Pearl Oyster Fisheries of the Gulf of
Manaar. Part V. Suppl. Rep. n° 40, p. 349-432, fig. 1-12, 2 pi.
LEACH, W. E., 1818. — Crustacés. S.I., Impr. Le Normant, p. 1-7.
LEBOUR, M. V., 1934. — The Life-history of Dromia vulgaris. Proc. zool. Soc. Lond., p. 241-249, pi. 1-5.
LEENE, J., 1938. — Brachygnatha : Portunidae. The Decapoda Brachyura of the Siboga-Expedition. VII.
Siboga-Exped., monogr. 39C3, p. 1-156, fig. 1-87.
LIGHTER, F. J., 1974. — A note on a behavioral spacing mechanism of the ghost crab Ocypode ceratophthal-
mus (Pallas) (Decapoda, family Ocypodidae). Crustaceana, vol. 27, pt 3, p. 312-314.
LINNAEUS, C , 1758. — Systema Naturae Per Régna Tria Naturae, Secundum Classes, Ordines, Gênera, Spe-
cies, Cum Characteribus, Difîerentiis, Synonymis, Locis. Tomus I. Editio Décima, Reformata. Stock-
holm, Salvius, in-823 p.
LINSENMAIR, K. E., 1965. — Optische Signalisierung der Kopulationhôhle bei der Reiterkrabbe Ocypode sara-
tan Forsk. (Decapoda Brachyura Ocypodidae). Naturwissenschaften, vol. 52, p. 256-257, 2 fig.
—, 1967. — Konstruction und Signalfunktion der Sandpyramide der Reiterkrabbe Ocypode saratan Forsk.
(Decapoda Brachyura Ocypodidae). Z. Tierpsychol., vol. 24, p. 403-456, fig. 1-28, tabl. 1-15.
LOCHHEAD, J. H., 1949. — Callinectes sapidus, p. 447-462. In : F. A. BROWN, Jr., Selected Invertebrate Types.
J. Wiley and Sons.
LÔRENTHEY, E., et K. BEURLEN, 1929. — Die fossilen Decapoden der Lânder der Ungarischen Krone. Geol.
hung. (palaeont.), n° 3, p. 1-420, 49 fig., pi. 1-16, 19 tabl.
LORKOVIC, Z., 1947. — [Modes artificiels d'accouplement des papillons]. Glasnik (Period. Biol.), sér. II/B,
t. 1, p. 86-98, pi. 4 [En serbo-croate, avec un long résumé en français].
—, 1953. — L'accouplement artificiel chez les Lépidoptères et son application dans les recherches sur la
fonction de l'appareil génital des Insectes. Physiologia comp. OecoL, vol. 3, n° 2-3, p. 313-320, fig. 1-3,
tabl. 1.
—, 1956. — [Variability of the organs of the génital armature in insects due to their functional value]. Glas-
nik (Period. Biol.), vol. 7, p. 234-235, fig. 1 [En serbo-croate, avec un résumé en anglais].
LUCAS, J. S., 1968. — The biology of the Australian Species of the genus Halicarcinus White. Ph. D. Thesis,
University of Western Australia.
—, 1970. — Breeding experiments to distinguish two sibling species of Halicarcinus (Crustacea, Brachyura).
J. Zool, vol. 160, pt 2, p. 267-278, fig. 1-4, 1 carte, 2 tabl.
—, et E. P. HODGKIN, 1970a. — Growth and reproduction of Halicarcinus australis (Haswell) (Crustacea,
Brachyura) in the Swan estuary, Western Australia. I. Crab instars. Aust. J. mar. Freshwat. Res., vol. 21,
n° 2, p. 149-162, 8 fig., 1 carte, 2 tabl.
—, et E. P. HODGKIN 19706. — Growth and reproduction of Halicarcinus australis (Haswell) (Crustacea,
Brachyura) in the Swan estuary, Western Australia. II. Larval stages. Aust. J. mar. Freshwat. Res.,
vol. 21, n<> 2, p. 163-173, fig. 1-5, 1 tabl.
MACNAE, W., 1968. — A gênerai account of the fauna and flora of mangrove swamps and forest in the Indo-
West-Pacific régions. Adv. mar. Biol., vol. 6, p. 73-270. (Crustacés, principalement p. 168-181, 200-
217, 224, 225, 229-233, 240).
—, et M. KALK, 1958. — A natural history of Inhaca island, Moçambique. Johannesburg, Witwatersrand
University Press, 163 p., 30 fig., 11 pi. [The Crustacea of Inhaca shores, p. 64-83].
MACNEILL, F. A., 1926. — Studies in Australian Carcinology. N° 2. Aust. Mus., vol. 15, n° 1, p. 100-131, fig. 1-
4, pi. 9-10.
MACQUART, M., 1936. — Étude de quelques coaptations chez les Crustacés. Trav. Stn biol. Roscoff, n° 14, p. 1-
14, fig. 1-23, pi. 1.
MAN, J. G. DE, 1887-1888. — Report on the Podophthalmous Crustacea of the Mergui Archipelago, collectée!
for the Trustées of the Indian Muséum, Calcutta, by Dr. John Anderson, F. R. S., Superintendent of
the Muséum. Parts I-V. J. Linn. Soc. (Zool.), vol. 22, 1887, n° 136-137, p. 1-128 ; vol. 22, 1888, n° 138-
140, p. 129-312, pi. 1-19.
—, 1888. — Bericht ùber die im indischen Archipel von Dr. J. Brock gesammelten Decapoden und Stoma-
topoden. Arch. Naturgesch., vol. 53, 1887 (1888), p. 215-600, pi. 1-16, 16a.
—, 1890. — Carcinological studies in Leyden Muséum. N° 4. Notes Leyden Mus., vol. 12, p. 49-126, pi. 3-6.
284 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
—, 1892. — Carcinological studies in the Leyden Muséum. N° 6. Notes Leyden Mus., vol. 14, p. 225-264, pi. 7-
10.
—, 1929. — On a small collection of Decapoda, one of which, a Crangon, caught by the Danish Pacific Expé-
dition at the Jolo Islands, is new to science. In : Papers from Dr. Th. Mortensen's Pacific Expédition
1914-16. L. Vidensk. Meddr. dansk naturh. Foren. Kbh., vol. 87, p. 105-134, fig. 1-9.
MANNING, R. B., 1961. — Some growth changes in the stone crab, Menippe mercenaria (Say). Q. Jl Fia Acad.
Sci., vol. 23, n° 4, 1960 (1961), p. 273-277, fig. 1, tabl. 1.
MATTHEWS, L. H., 1930. — Notes on the Fiddler-crab, Uca leptodactyla, Rathbun. Ann. Mag. nat. Hist., 10 e sér.,
p. 659-663.
MAYR, E., 1942. — Systematics and the origin of species from the view point of a zoologist. New York, Colum-
bia University Press, 334 p.
—, 1965. — Classification and phylogeny. Am. Zool., vol. 5, p. 165-174.
—, 1966. — The Proper Spelling of Taxonomy. Syst. Zool., vol. 15, n° 1, p. 88.
—, 1969. — Principles of systematic zoology. New York, McGraw-Hill Book Co.
—, 1974a. — Populations, espèces et évolution. Paris, Hermann, xxn-496 p.
—, 1974è. — Cladistic analysis or cladistic classification ? Z. zool. Syst. Evolut.-F orschung., vol. 12, p. 94-
128, fig. 1-8.
—, E. G. LINSLEY et R. L. USINGER, 1953. — Methods and principles of systematic zoology. New York, McGraw-
Hill Book Co.
MELIN, G., 1939. — Paguriden und Galatheiden von Prof. Dr. Sixten Bocks Expédition nach den Bonin-Inseln
1914. K. svenska VetenskAkad. Handl., sér. 3, vol. 18, n° 2, p. 1-119, fig. 1-71.
MELROSE, M. J., 1975. — The Marine Fauna of New Zealand : Family Hymenosomatidae (Crustacea, Decapoda,
Brachyura). Mem. N.Z. oceanogr. Inst., vol. 34, p. 1-123, fig. 1-58, pi. 1-2, tabl. 1-4.
MENZIES, R. J., 1948. — A revision of the brachyuran genus Lophopanopeus. Occ. Pap. Allan Hancock Fdn,
n° 4, p. 1-44, graph. 1-3, pi. 1-6.
MIERS, E. J., 1876a. — Descriptions of some new Species of Crustacea, chiefly from New Zealand. Ann. Mag.
nat. Hist., 4 e sér., vol. 17, p. 218-229.
—, 1876i. — Catalogue of the stalk- and sessile-eyed Crustacea of New Zealand. London, E. W. Janson,
p. i-xn, 1-136, pi. 1-3.
—, 1879a. — Description of new or little-known Species of Maioid Crustacea (Oxyrhyncha) in the Collec-
tion of the British Muséum. Ann. Mag. nat. Hist., 5 e sér., vol. 4, p. 1-28, pi. 4-5.
—, 1879e. — On a Collection of Crustacea made by Capt. H. C. St. John, R.N., in the Corean and Japanese
Seas. Part I. Podophthalmia. With an Appendix by Capt. H. C. St. John. Proc. zool. Soc. Lond., p. 18-
61, pi. 1-3.
—, 1879c. — Crustacea. The Collections from Rodriguez. In : An account of the Petrological, Botanical and
Zoological Collections made in Kerguelen's Land and Rodriguez during the transit of Venus Expédi-
tions, carried out by order of Her Majesty's Government in the Years 1874-75. Phil. Trans. R. Soc.
Lond., vol. 168, p. 485-496, (pi. 1).
—, 1879a". — On the Classification of the Maioid Crustacea or Oxyrhyncha, with a Synopsis of the Families,
Subfamilies, and Gênera. J. Linn. Soc. (Zool.), vol. 14, p. 634-673, pi. 12-13.
—, 1886. — Report on the Brachyura collected by H.M.S. « Challenger » during the years 1873-76. In : Report
Scient. Res. Voyage H.M.S. « Challenger », Zoology, Part 49, vol. 17. London, Edinburgh and Dublin,
L + 362 p., 29 pi.
MILLER, D. C , 1961. — The Feeding Mechanism of Fiddler Crabs, with Ecological Considérations of Feeding
Adaptations. Zoologica, N.Y., vol. 46, p. 89-100, fig. 1, pi. 1.
MILNE, L. J., et M. J. MILNE, 1946. — Notes on the behavior of the Ghost Crab. Am. Nat., vol. 80, n° 792,
p. 362-380, fig. 1-5.
MILNE EDWARDS, A., 1860. — Histoire des Crustacés Podophthalmaires fossiles. Tome 1. Annls Sci. nat. (Zool.),
4 e sér., vol. 14, p. 129-293 [1-162], pi. 1-10.
—, 1861. — Histoire des Crustacés Podophthalmaires fossiles. Paris, Victor Masson et fils, tome 1, v-162 p.,
pi. 1-10.
BIBLIOGRAPHIE 285
1862. — Faune carcinologique de l'île de la Réunion. In : L. MAILLARD, Notes sur l'île de la Réunion,
Annexe F , p . 1-16, pi. 17-19.
1862-1865. — Monographie des Crustacés fossiles de la famille des Cancériens. Annls Sci. nat. (Zool.),
4e sér., vol. 18, 1862, p . 31-85, pi. 1-10. — 4* sér., vol. 20, 1863, p . 273-324, pi. 5-12. — 5* sér., vol. 1,
1864, p. 31-88, pi. 3-9. — 5« sér., vol. 3, 1865, p. 297-351, pi. 5-13.
1865a. — Monographie des Crustacés fossiles de la famille des Cancériens. Annls Sci. nat. (Zool.), 5 e sér.,
vol. 3, p . 297-351, pi. 5-13.
18656. — Études zoologiques sur les Crustacés récents de la famille des Cancériens. Nouv. Archs Mus.
Hist. nat., Paris, 1 « s ér., vol. 1, p. 177-308, pi. 11-19.
1867. — Descriptions de quelques espèces nouvelles de Crustacés Brachyures. Annls Soc. ent. Fr., 4 e sér.
vol. 7, p . 263-288.
1968a. — Observations sur la faune carcinologique des îles du Cap-Vert. Nouv. Archs Mus. Hist. nat.,
Paris, vol. 4, p. 49-68, pi. 16-18.
1868e. — Description de quelques Crustacés nouveaux provenant des voyages de M. Alfred Grandidier
à Zanzibar et à Madagascar. Nouv. Archs Mus. Hist. nat., Paris, vol. 4, p . 69-92, pi. 19-21.
1969a. — Description d'un Nouveau genre de Crustacé Cancérien. Annls Soc. ent. Fr., 4 e sér., vol. 9, p. 167-
169, pi. 8.
19696. — Description de quelques espèces nouvelles de Crustacés provenant du voyage de M. A. Bouvier
aux îles du Cap Vert. Rev. Mag. Zool., 2" sér., vol. 21, p . 350-355, 374-378, 409-412 [1-13].
1873. — Recherches sur la faune carcinologique de la Nouvelle-Calédonie. Deuxième Partie. Nouv. Archs
Mus. Hist. nat., Paris, vol. 9, p. 155-332, pi. 4-18.
1873-1881. — Études sur les Xiphosures et les Crustacés de la région mexicaine. In : Miss, scient, au
Mexique et dans l'Amer. Centr., Rech. Zool. Faune Amer. Centr. et Mexique, part 5, vol. 1. Paris, Impri-
merie Nationale, p. 1-368, pi. 1-61. [Pour les dates de publication, cf. Th. MONOD, 1956, p. 642].
1878a. — Description de quelques espèces nouvelles de Crustacés provenant du voyage aux îles du Cap-
Vert de MM. Bouvier et de Cessac. Bull. Soc. philomath. Paris, 7 e sér., vol. 2, p. 225-232 [6-13].
18786. — Mémoire sur les Crustacés Décapodes du genre Dynomène. Annls Sci. nat. (Zool.), 6 e sér., vol. 8,
art. 3, p. 1-11, pi. 12-14.
et E.-L. BOUVIER, 1902. — Reports on the results of dredging, under the supervision of Alexander Agas-
siz, in the Gulf of Mexico (1877-78), in the Caribbean Sea (1878-79), and along the Atlantic Coast of
the United States (1880), by the U.S. Coast Survey Steamer « Blake ». X X X I X . Les Dromiacés et Oxys-
tomes. Mem. Mus. comp. Zool. Harv., vol. 27, n° 1, p . 1-127, pi. 1-25.
MILNE EDWARDS, H., 1834-1837. — Histoire naturelle des Crustacés, Paris. I, 1834, x x x v -j- 468 p. — II, 1837,
532 p . Atlas.
—, 1844. — Article : Crustacés. In : Ch. D'ORBIGNY, Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, vol. 4, p. 380
et suivantes.
—, 1851. — Observations sur le squelette tégumentaire des Crustacés Décapodes, et sur la morphologie de
ces animaux. Annls Sci. nat. (Zool.), 3 e sér., vol. 16, p . 221-291 [1-71], pi. 8-11.
—, et H. LUCA"S, 1842-1844. — In : A. D'ORBIGNY, Voyage dans l'Amérique méridionale dans le cours des
années 1826-1833. Vol. 6, pt 1, p . 1-39 ; Atlas, vol. 9, pi. 1-17. Paris. [Pour les dates de publication des
diverses parties voir SHERBORN et G R I F F I N , 1934, Ann. Mag. nat. Hist., sér. 10, vol. 13, n° 73, p. 132].
MIYAKÉ, S., 1939. — Notes on Crustacea Brachyura collected by Professor Teiso Esaki's Micronesia Expédi-
tions 1937-1938. Part I. Part II : A Check List of Micronesian Brachyura. Part I I I . Table showing the
distribution of Micronesian Brachyura. Rec. oceanogr. Wks Jap., vol. 10, n° 2, p. 168-197, fig. 1-13 ;
p. 198-247, pi. 12-17 [1-6], 1 tabl.
MONOD, Th., 1928. — Les Calappa de la côte occidentale d'Afrique. Bull. Soc. Sci. nat. Maroc, vol. 8, n° 4-
6, p. 109-127, 13 fig.
—, 1956. — Hippidea et Brachyura ouest-africains. Mém. IF AN, n° 45, p . 1-674, fig. 1-884, tabl. 1-10.
—, et P h . CALS, 1971. — Glossaire carcinologique. Document n° 1. Première liste de termes. 68 p . (ronéo-
typé).
—, et Ph. CALS, sous presse. — Glossaire carcinologique. Document n° 2. Définitions des termes généraux et
varia.
286 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
MORITA, T., 1974. — On mating behavior of Eriocheir japonica de Haan. Researches on Crustacea, Tokyo, n° 6,
p. 31-47, fig. 1-5, pi. 4-5. (En japonais avec un résumé en anglais).
MOUCHET, S., 1931. — Spermatophores des Crustacés Décapodes Anomoures et Brachyoures et castration
parasitaire chez quelques Pagures. Paris, thèse, 203 p., 152 fig., 6 pi.
MURAOKA, K., 1963. — On the Secondary Sexual Characters of the Post-larval Stages of a Shore Crab, Pla-
gusia dentipes de Haan. Researches on Crustacea, Tokyo, n° 1, p. 54-65, fig. 1-2, pi. 6-10. (En japonais).
—, 1965. — On the Post-larval Stage of Plagusia depressa tuberculata Lamarck (Grapsidae). Researches
on Crustacea, Tokyo, n° 2, p. 83-90, fig. 1, pi. 10-11. (En japonais avec un résumé en anglais).
—, 1967. — On the post-larval stages of Percnon planissimum (Herbst), Grapsidae. Researches on Crustacea,
Tokyo, n° 3, p. 61-67, fig. 1-2, pi. 7, tabl. 1. (En japonais avec un résumé en anglais).
—, 1971. — On the Post-Larval Stage of Three Species of the Shore Crab, Grapsidae. Bull. Kanagawa Pre-
fect. Mus., vol. 1, n° 4, p. 8-17, fig. 1-3, pi. 7-9, tabl. 1.
NAIDU, R. B., 1954. — A note on the courtship in the sand crab (Philyra scabriuscula (Fabricius)). J. Bombay
nat. Hist. Soc, vol. 52, p. 640-641.
NAUCK, E., 1880. Das Kaugerûst der Brachyuren (mit Beschreibung neuer Gattungen und Arten, Z.T. von
C. Semper). Z. wiss. Zool., vol. 34, p. 1-69, fig. 1-2, pi. 1.
NEEDHAM, A. E., 1950. — The form transformation of the abdomen of the female pea-crab Pinnotheres pisum
Leach. Proc. R. Soc, sér. B, n° 886, vol. 137, p. 115-136.
NELSON, G. J., 1974. — Darwin-Hennig Classification : A Reply to Ernst Mayr. Syst. Zool., vol. 23, n° 3, p. 452-
458.
NIIYAMA, H., 1959. — A comparative study of the chromosomes in Decapods, Isopods and Amphipods, with
some remarks on cytotaxonomy and sex-determination in the Crustacea. Mem. Fac Fish. Hokkaido
Univ., vol. 7, n° 1-2, p. 1-60, 14 pi.
NISHIMURA, S., 1967. — Maie first pleopods of the majid brachyurans Chionoecetes opilio (O. Fabricius) and
C. japonicus Rathbun from the Japan Sea. Pubis Seto mar. biol. Lab., vol. 15, n° 3, p. 165-171, fig. 1-10,
tabl. 1-2.
—, et R. MIZUSAWA, 1969. — On the possible natural interbreeding between Chionoecetes opilio (O. Fabri-
cius) and C. japonicus Rathbun (Crustacea : Decapoda), a preliminary report. Pubis Seto mar. biol. Lab.,
vol. 17, n° 3, p. 193-208, fig. 1-8, pi. 7-8.
NISHIOKA, R. S., 1959. — A comparative histology of the maie reproductive System of three portunid crabs.
Ms. Thesis, Univ. Hawaii, 70 p. (Non consulté).
NOBILI, G., 1907. — Ricerche sui Crostacei délia Polinesia. Decapodi, Stomatopodi, Anisopodi e Isopodi. Memo-
rie R. Accad. Sci. Torino, 2 e sér., vol. 57, p. 351-430, pi. 1-3.
ODHNER, T., 1925. — Monographierte Gattungen der Krabbenfamilie Xanthidae. I. Gôteborgs K. Vetensk.-
o. VitterhSamh. Handl., 4 e sér., vol. 29, n° 1 (Meddel. fràn Gôteborgs Mus. Zool., Avd. 37), p. 1-92, fig. 1-
7, pi. 1-5.
ORTMANN, A., 1892. — Die Decapoden-Krebse des Strassburger Muséums... V.Theil. Die Abtheilungen Hip-
pidea, Dromiidea und Oxystomata. Zool. Jb., vol. 6, p. 532-588, pi. 26.
—, 1893a. — Die Decapoden-Krebse des Strassburger Muséums. VI.Theil. Abtheilung : Brachyura (Bra-
chyura genuina Boas). I. Unterabtheilung : Majoidea und Cancroidea, 1. Section Portuninea. Zool. Jb.,
vol. 7, p. 23-88, pi. 3.
—, 18936. — Die Decapoden-Krebse des Strassburger Muséums. VII.Theil. Abtheilung : Brachyura (Bra-
chyura genuina Boas) II. Unterabtheilung : Cancroidea, 2. Section : Cancrinea, 1. Gruppe : Cyclome-
topa. Zool. Jb., vol. 7, p. 411-495, pi. 17.
—, 1894a. — Die Decapoden-Krebse des Strassburger Muséums. VIII.Theil. Abtheilung : Brachyura (Bra-
chyura genuina Boas) III. Unterabtheilung : Cancroidea, 2. Section : Cancrinea, 2. Gruppe : Catometopa.
Zool. Jb., vol. 8, p. 683-772, pi. 23.
—, 18946. — Decapoden. In : R. SEMON, Zoologische Forschungsreisen in Australian und dem Malayischen
Archipel. Denskschr. med.-naturw. Ges. Jena, vol. 8, p. 1-80, pi. 1-3.
—, 1896. — Das System der Decapoden-Krebse. Zool. Jb., vol. 9, p . 409-453.
—, 1901. — Crustacea. In : A. GERSTAECKER et A. E. ORTMANN, Die Klassen und Ordnungen der Arthropo-
den, vol. 5, pt 2 : Malacostraca. Leipzig, p. i-vm, 1-1319, pi. 1-128.
BIBLIOGRAPHIE 287
OSHIMA, S., 1938. — Biological and fishery research in Japanese blue crab (Portunus trituberculatus) (Miers).
J. imp. Fish. exp. Stn, Tokyo, vol. 9, p. 208-212.
PARENZAN, P., 1931. — Osservazioni bioiogische sull' Ocypoda ceratophthalma Fabr. Atti Ist. veneto Sri., vol. 90,
n° 9/10, 1930 (1931), p. 1001-1008, pi. 14-16.
PEARCE, J. B., 1964. — On reproduction in Pinnotheres maculatus (Decapoda : Pinnotheridae). Biol. Bull.
mar. biol. Lab., Woods Hole, vol. 127, n° 2, p. 384.
PEARSON, J., 1908. — Cancer. L.M.B.C. Mem. typ. Br. mar. PI. anim., n° 16, p. 1-209, fig. 1-13, pi. 1-13.
PÉREZ, C , 1928a. — Sur l'appareil d'accrochage de l'abdomen au thorax chez les Décapodes Brachyures. C. r.
hebd. Séanc. Acad. Sri., Paris, vol. 186, p. 461-463.
—, 19286. — Évolution de l'appareil d'accrochage de l'abdomen au thorax dans la série des Décapodes Bra-
chyures. C. r. hebd. Séanc. Acad. Sri., Paris, vol. 186, p. 648-650.
—, 1929a. — Caractères sexuels chez un crabe Oxyrhynque (Macropodia rostrata L.). C. r. hebd. Séanc. Acad.
Sri, Paris, vol. 188, p. 91-93 [1-3].
—, 19296. — Différences sexuelles dans l'ornementation et dans le système pigmentaire chez un Crabe Oxy-
rhynque (Macropodia rostrata L.). C. r. hebd. Séanc. Acad. Sri., Paris, vol. 188, p. 271-272.
—, 1929c. — Sur quelques caractères sexuels des Crustacés Décapodes. Xe Congr. intern. Zool., vol. 10 (1927,
Budapest), 2 e partie, p. 1142-1146.
—, 1933a. — Caractères différentiels des sexes chez le Crabe Pachygrapsus marmoratus. C. r. Séanc. Soc.
Biol., vol. 113, p. 866-868, fig. n. num.
—, 19336. — Action de la Sacculine sur les caractères sexuels extérieurs de Pachygrapsus marmoratus. C. r.
Séanc. Soc. Biol., vol. 113, p. 1027-1029, fig. n. num.
—, 1936. — Sur la terminologie de la croissance relative. C. r. Séanc. Soc. Biol., vol. 123, p. 1058-1059.
PETERS, D. S., et W. F. GUTMANN, 1971. — (jber die Lesrichtung von Merkmals- und Konstruktions — Reihen.
Z. zool. Syst. Evol.-Forsch., vol. 9, p. 237-263.
—, A. PANNING et N. SCHNACHENBER, 1933. — Die chinesische Wollhandkrabbe (Eriocheir sinensis H. Milne
Edwards) in Deutschland. Zool. Anz., vol. 104, Suppl., v m + 180 p.
PICHOD-VIALE, D., 1966. — L'exuviation céphalique au cours de la mue des Crustacés Décapodes. Vie et Milieu,
sér. A : Biol. mar., vol. 17, n° 3A, p. 1235-1271, fig. 1-11, photos 1-4.
P I R E , R. B., et D. I. WILLIAMSON, 1960. — Larvae of Decapod Crustacea of the families Dromiidae and Homo-
lidae from the Bay of Naples. Pubbl. Staz. zool. Napoli, vol. 31, n° 3, p. 553-563, fig. 1-2.
PRETZMANN, G., 1962. — Die mediterranen und vorderasiatischen Siisswasserkrabben (Potamoniden). Annln
naturh. Mus. Wien, vol. 65, p. 205-240, 3 fig., pi. 1-6, 1 carte.
—, 1972. — Die Pseudothelphusidae (Crustacea Brachyura). Zoologica, N.Y., n° 120, 182 p., 31 fig., 732 fig.
h.t.
—, 1973. — Grundlagen und Ergebnisse der Systematik der Pseudothelphusidae. Z. zool. Syst. Evol.-Forsch.,
vol. 11, n° 3, p. 196-218, fig. 1-31.
—, 1974. — Zur Systematik der Pseudothelphusidae (Decapoda, Brachyura). Crustaceana, vol. 27, pt 3,
p. 294-302.
PYLE, E., et E. CRONIN, 1950. — The gênerai anatomy of the blue crab Callinectes sapidus Rathbun. Chesa-
peake Biol. Lab. Solomon Isl., Md., publ. n° 87, p. 1-38, fig. 1-19.
RATHBUN, M. J., 1906. — The Brachyura and Macrura of the Hawaian Islands. Bull. U.S. Fish Commn, vol. 23,
1903 (1906), pt 3, p. 827-930, i-vm, fig. 1-79, pi. 3-24.
—, 1910. — Brachyura. V. In : The Danish Exped. to Siam 1899-1900. K. danske Vidensk. Selsk. Skr., sér. 7,
vol. 5, n° 4, p. 301-367, 44 fig., pi. 1-2, 1 carte.
—, 1918. — The Grapsoid Crabs of America. Bull. U. S. natn. Mus., n° 97, p. i-xxn, 1-461, fig. 1-172, pi. 1-
161.
—, 1925. — The Spider Crabs of America. Bull. U. S. natn. Mus., n° 129, p. xx-613, fig. 1-153, pi. 1-283.
—, 1929. — A new crab from the Eocene of Florida. Proc. U. S. natn. Mus., vol. 75, n° 2786, art. 15, p. 1-4,
pi. 1-3.
—, 1930. — The Cancroid Crabs of America. Bull. U. S. natn. Mus., n° 152, xvi + 609 p., 85 fig., 230 pi.
—, 1932. — Preliminary descriptions of new species of Japanese crabs. Proc. biol. Soc. Wash., vol. 45, p. 29-
38.
288 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
—, 1933a. — Brachyuran Crabs of Porto Rico and the Virgin Islands. In : Scientific Survey of Porto Rico
and the Virgin Islands. New York, Acad. Sci., vol. 15, pt 1, p. 1-121, fig. 1-107.
—, 19332». — Descriptions of new species of crabs from the Gulf of California. Proc. biol. Soc. Wash., vol. 46,
p. 147-149.
—, 1937. — The oxystomatous and allied crabs of America. Bull. U. S. natn. Mus., n° 166, p. vi-278, fig. 1-
47, pi. 1-86, tabl. 1-87.
—, 1945. — Decapod Crustacea. In : H. S. LADD et J. E. HOFFMEISTER, Geology of Lau, Fiji. Bull. Bernice
P. Bishop Mus., vol. 181, p. 373-383, pi. 54-62.
RAW, F., 1955. — The Malacostraca : their origin, relationships and phylogeny. Ann. Mag. nat. Hist., sér. 12,
vol. 8, p . 731-756, fig. A-E, 1 tabl.
REMANE, A., 1952. — Die Grundlagen des Naturlichen Systems, der Vergleichenden Anatomie und der Phy-
logenetik. Leipzig. (2 e édition, 1956).
—, 1961. — Gedanken zum Problem : Homologie und Analogie, Praeadaptation und Parallelitât. Zool. Anz.,
vol. 166, p . 447-465.
RENSCH, B., 1954. — Neuere Problème der Abstammungslehre. Die Transspezifische Evolution. Stuttgart,
436 p .
R I C E , A. L., 1964. — The metamorphosis of a species of Homola (Crustacea, Decapoda : Dromiacea). Bull. mar.
Sci. Gulf Caribb., vol. 14, n° 2, p. 221-238, fig. 1-11, 1 tabl.
—-, 1968. — Growth « rules » and the larvae of decapod crustaceans. Jnl nat. Hist., vol. 2, p. 525-530.
—, 1970. — Decapod crustacean larvae collected during the International Indian Océan Expédition. Fami-
lies Raninidae and Homolidae. Bull. Br. Mus. nat. Hist., (Zool.), vol. 21, p. 1-24, fig. 1-9.
—, 1971. — Notes on a megalopa and a young crab of the Decapoda Homolidea collected in Sagami Bay.
Researches on Crustacea, Tokyo, n° 4-5, p. 62-70, fig. 1-3. (En anglais et en japonais).
—, et K. G. VON LEVETZOV, 1967. — Larvae of Homola (Crustacea : Dromiacea) from South Africa. Jnl nat.
Hist., vol. 1, p . 435-453, fig. 1-9.
—, et A. J. PROVENZANO, Jr., 1970. — The larval stages of Homola barbata (Fabricius) (Crustacea Deca-
poda, Homolidea) reared in the Laboratory. In : Biological Results of the University of Miami Deep-
Sea Expéditions, 55. Bull. mar. Sci. Gulf Caribb., vol. 20, n° 2, p . 446-471, fig. 1-15, tabl. 1-3.
—, R. W. INGLE et E. ALLEN, 1970. — The larval development of the sponge crab, Dromia personata (L.)
(Crustacea, Decapoda, Dromiidea), reared in the laboratory. Vie et Milieu, sér. A, vol. 21, fasc. 1A, p.
223-240, fig. 1-8, pi. 1, tabl. 1.
RICHARDSON, E. S., 1954. — Note on an eocene Crab. Fieldiana, Geol., vol. 10, n° 20, p. 219-223, fig. 87-90.
—, et R. K. DELL, 1964. — A New Crab of the genus Trichopeltarion from New Zealand. Trans. R. Soc. N.Z.
(Zool.), vol. 4, n° 7, p . 145-151, fig. 1-11.
RICHER DE FORGES, B., 1976. — Étude du Crabe des îles Kerguelen : Halicarcinus planatus (Fabricius, 1775)
(Decapoda, Brachyura, Hymenosomatidae). Thèse de 3 e cycle, Paris, Université Pierre et Marie Curie.
(Ronéotypé).
RICHTERS, F., 1880. — Crustacea Decapoda of Mauritius and the Seychelles. In : K. A. MÔBIUS, Beitrâge zur
Meeresfauna der Insel Mauritius und der Seychellen, Bearbeitet von K. Môbius, F. Richters und E. von
Martens..., Berlin, p. 139-178, pi. 15-18.
ROGER, J., 1976. — Paléontologie évolutive. Paris, Masson, Collection de Biologie évolutive. N° 2, vu -f- 159 p.,
50 fig.
RYAN, E. P., 1966. — Pheromone : Evidence in a Decapod Crustacean. Science, vol. 151, n° 3708, p. 340-341,
2 tabl.
—, 1967a. — Structure and function of the reproductive System of the crab Portunus sanguinolentus (Herbst)
(Brachyura : Portunidae). I. The Maie System. In : Proceedings of the Symposium on Crustacea, Erna-
kulam, Jan. 12-15, 1965. Part II. Mandapam Camp, Marine Biological Association, p. 506-521, pi. 1-3.
II. The Female System. Ibid., p . 522-544, pi. 1-3, tabl. 1-2.
—, 19676. — The morphometry of sexually mature instars crabs in the crab Portunus sanguinolentus (Herbst)
(Brachyura : Portunidae). In : Proceedings of the Symposium on Crustacea, Ernakulam, Jan. 12-15,
1965. P a r t II. Mandapam Camp, Marine Biological Association of India, p . 715-723, fig. 1-3, tabl. 1-
2.
BIBLIOGRAPHIE 289
SCHÔNE, H., 1961. — Complex behavior. In : T. H. WATERMAN, éd., The Physiology of Crustacea, vol. II.
New York, Académie Press, chap. 13, p. 465-520, fig. 1-22, tabl. 1-3.
—, 1968. — Agonistic and sexual Display in Aquatic and Semi-Terrestrial Brachyuran Crabs. Am. Zoologist,
vol. 8, n° 3, p. 641-654, fig. 1-9.
—, et H. SCHÔNE, 1963. — Balz und andere Verhaltensweisen der Mangrovekrabbe Goniopsis cruentata Latr.
Z. Tierpsychol., vol. 20, p. 641-656.
SECRETAN, S., 1964. — Les Crustacés Décapodes du Jurassique supérieur et du Crétacé de Madagascar. Mém.
Mus. natn. Hist. nat., Paris, sér. C, vol. 14, p. 1-223, fig. 1-114, tabl. 1-2, pi. 1-20. [Thèse Fac. Sci., Univ.
Paris].
—, 1966. — Transformations squelettiques liées à la céphalisation chez les Crustacés Décapodes. C. r. hebd.
Séanc. Acad. Sci., Paris, vol. 262, sér. D, p. 1062-1065.
—, 1972. — L'évolution segmentaire squelettique des Crustacés supérieurs. 24th Intern. Geol. Congr. Montréal,
sect. 7, p. 612-620, 8 fig.
SERÈNE, R., 1961-1962. — Les espèces indo-pacifiques d'Actea [sic] et celles des genres Pseudactea [sic] et
Banareia. Bull. Soc. zool. Fr., vol. 86, n° 2-3, p. 195-212. Id. (2 e partie), ibid., vol. 86, n° 6, 1961 (1962),
p. 673-693, fig. 1-2, pi. 1.
—, 1964. — Goneplacidae et Pinnotheridae. In : Papers from D r Th. Mortensen's Pacific Expédition 1914-
1916. 80. Vidensk. Meddr dansk naturh. Foren., vol. 126, p. 181-282, fig. 1-22, pi. 16-24.
—, 1965. — Guide for curators of Brachyuran collections in Southeast Asia. Bangkok Applied Scientific
Research Corporation of Thailand, 1965, p. 3-65.
—, 1968. — The Brachyura of the Indo-West Pacific région. In : Prodromus for a Check List of the (non-
planctonic) Marine Fauna of Southeast Asia. Unesco, Singapore, Spécial publication n° 1, Fauna III
Cc3, p . 33-112. (Ronéotypé).
—, 1969. — Notes on two rare species of Brachyura in the Colombo Muséum. Spolia zeylan., vol. 31, pt 2,
p. 1-9, fig. 1-7, pi. 1.
—, 1974. — Note on the gênera and species of the Camptandriinae Stimpson 1858 (Decapoda, Brachyura :
Ocypodidae). Treubia, vol. 38, pt 3, p. 59-68, fig. 1-5.
SERÈNE, R., et Bui T H I LANG, 1959. — Observations sur les premiers pléopodes mâles d'espèces d'Actaea (Bra-
chyures) du Viêt-Nam. Annls Fac. Sci. Saigon, p. 285-300 fig. 1-4.
—, et S. KUMAR, 1971. — Rediscovery of Three Species of Brachyura in Malaysia. Fédération Mus. J.,
vol. 16, N.S., p. 75-84, fig. 1-11, pi. 9-10.
—, et P. LOHAVANIJAYA, 1973. — The Brachyura (Crustacea : Decapoda) collected by the Naga Expédition,
including a review of the Homolidae. In : Scientific Results of Marine Investigations of the South China
Sea and the Gulf of Thailand 1959-1961. Naga Report, vol. 4, pt 4, p. 1-186, fig. 1-186, pi. 1-21, 1 carte.
—, et S. LUNDOER, 1974. — Observations on the maie pleopod of the species of Ilyoplax Stimpson with a
key to the identification of the species. Res. Bull. Phuket Mar. biol. Center, n° 3, p. 1-10, fig. 1-11.
—, et K. ROMIMOHTARTO, 1969. — Observations on the species of Dorippe from the Indo-Malayan région.
Mar. Res. Indonesia, n° 9, p. 1-35, fig. 1-29, pi. 1-6.
—, et C. L. SOH, 1970. — New indo-pacific gênera allied to Sesarma Say 1817 (Brachyura, Decapoda, Crus-
tacea). Treubia, vol. 27, pt 4, p . 387-416, pi. 1-8.
—, et —, 1976. — Brachyura collected during the Thai Danish Expédition (1966). [Description du genre
Drachiella Guinot gen. nov.]. Res. Bull. Phuket Mar. biol. Center, n° 12, p. 1-37, fig. 1-28, pi. 1-8.
—, et A. F . UMALI, 1972. — The family Raninidae and other new and rare species of Brachyuran Decapods
from the Philippines and adjacent régions. Philipp. J. Sci., vol. 99, n° 1-2, 1970 (1972), p. 21-105, fig. 1-
131, pi. 1-9.
SHAROV, A. G., 1966. — Basic Arthropodan Stock with Spécial Référence to Insects. Intern. Ser. Monogr.
in pure and applied Biology, Div. : Zoology, vol. 30. Oxford, Pergamon Press, x n -f- 271 p., 89 fig.,
4 tabl.
SHEN, C-J., 1931. — The Crabs of Hong Kong. Part I. HongKong Nat., vol. 2, n° 2, p. 92-110, fig. 1-11, pi. 4-
10.
SIBLEY, C. G., 1961. — Hybridization and isolating mechanism. In : W. F. BLAIR (éd.), Vertebrate Speciation,
p. 69-88. Austin, Univ. Texas Press.
BIBLIOGRAPHIE 291
SIEWING, R., 1956. — Untersuchungen zur Morphologie der Malacostraca (Crustacea). Zool. Jb., (Anat. Ontog.),
vol. 75, n° 1, p. 39-176, 72 fig.
SIMPSON, G. G., 1945. — The principles of Classification and a classification of mammals. Bull. Am. Mus. nat.
HisL, vol. 85, p. 1-350.
—, 1959. — Mesozoic mammals and the polyphyletic origin of mammals. Evolution, Lancaster, Pa., vol. 13,
p. 405-414.
—, 1961. — Principles of animal taxonomy. New York, Columbia University Press, 247 p.
—, 1971. — Concluding remarks : Mesozoic mammals revisited. In : D. M. KERMACK, et K. A. KERMAC.K,
Early Mammals. Zool. J. Linn. Soc, vol. 50, suppl. 1, p. 181-198.
•—-, 1971a. — Methods and stratégies in taxonomic research. Syst. Zool., vol. 20, n° 3, p. 426-433.
SMALLEY, A. E., 1964. — A Terminology for the Gonopods of the American River Crabs. Syst. Zool., vol. 13,
n° 1, p. 28-31, fig. 1.
SNODGRASS, R. E., 1936. — The maie genitalia (including arthropods other than insects). In : Morphology of
the insect abdomen. Part III. Smithson. mise. Colins, vol. 95, n° 14, p. 1-19, 38-48, fig. 1-4, 14-18.
—, 1938. — Evolution of the Annelida, Onychophora and Arthropoda. Smithson. mise. Colins, vol. 97, n° 6,
p. 1-159.
—, 1950. — Comparative studies on the jaws of mandibulate arthropods. Smithson. mise. Colins, vol. 116,
n° 1, p. 1-85, fig. 1-25.
—, 1951. — Comparative studies on the head of mandibulates Arthropods. Ithaca, N.Y., Comstock Publ. Co,
181 p., 37 fig.
—, 1952. — A textbook of Arthropod anatomy. Ithaca, N.Y., Comstock Publ. Ass., 363 p., 86 fig.
—, 1956. — Crustacean métamorphoses. Smithson. mise. Colins, vol. 131, n° 10, p. 1-78, fig. 1-28.
—-, 1965. — A Textbook of Arthropod Anatomy. New York and London, Hafner, 363 p., 88 fig.
SNOW, C. D., et J. R. NEILSEN, 1966. — Premating and Mating behavior of the Dungeness Crab (Cancer magis-
ter Dana). J. Fish. Res. Bd Can., vol. 23, n° 9, p. 1319-1323, fig. 1-8.
SPALDING, J. F., 1942. — The Nature and Formation of the Spermatophore and Sperm Plug in Carcinus Mae-
nas. Q. Jl microsc. Sci., n.s., vol. 83, fig. 1-8, pi. 18.
STEBBING, T. R. R., 1920. — South African Crustacea (Part X of S.A. Crustacea, for the Marine Investigations
of South Africa). Ann. S. Afr. Mus., vol. 17, pt 4, p. 231-272, pi. 18-27.
—, 1921. — South African Crustacea (Part X I of S.A. Crustacea, for the Marine Investigations of South
Africa). Ann. S. Afr. Mus., vol. 18, pt 4, p. 453-468, pi. 13-20.
SÏAUBER, L. A., 1945. — Pinnotheres ostreum, parasitic on the American oyster, Ostrea (Gryphaea) virginica.
Biol. Bull, mai: biol. Lab., Woods Hole, vol. 88, n° 3, p. 269-291, pi. 1-4.
STEPHENSEN, K., 1945. — The Brachyura of the Iranian Gulf. With an Appendix : The Maie Pleopoda of the
Brachyura. In : Danish scientific Investigations in Iran, Part IV. Copenhague, E. Munksgaard, p. 57-
237, fig. 1-60.
STEPHENSON, W., 1961. — The Australian portunids (Crustacea : Portunidae). V. Récent collections. Aust.
J. mar. Freshwat. Res., vol. 12, n° 1, p. 92-128, fig. 1-4, pi. 1-5.
1966. — A morphometric analysis of certain western American swimming crabs of the genus Portunus
Weber, 1795. In : Proceedings of the Symposium on Crustacea, Ernakulam, Jan. 12-15-1965. Part I.
Mandapam Camp, Marine Biological Association of India, p. 363-386, fig. 1-13, 1 carte, pi. 2.
1975. — The Portunidae (Decapoda Brachyura) of the Snellius Expédition (Part II). In : Biological Results
of the Snellius Expédition, XXVI. Zool. Meded., Leiden, vol. 75, n° 14, p. 173-206, fig. 1-7, pi. 1-3.
et B. CAMPBELL, 1959. — The Australian portunids (Crustacea : Portunidae). III. The genus Portunus.
Aust. J. mar. Freshwat. Res., vol. 10, n° 1, p. 84-124, fig. 1-3, pi. 1-5.
•—-, 1960. — The Australian portunids (Crustacea : Portunidae). IV. Remaining gênera. Aust. J. mar.
Freshwat. Res., vol. 11, n° 1, p. 73-122, fig. 1-3, pi. 1-6.
et S. COOK, 1970. — New records of portunids from Southern Queensland. Mem. Qd. Mus., vol. 15, pt 4,
p. 331-334.
—, 1973. — Studies of « Portunus gladiator complex » and related species of Portunus (Crustacea : Deca-
poda). Mem. Qd. Mus., vol. 16, n° 3, p. 415-424, fig. 1-10.
292 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
—, et J. J. HUDSON, 1957. — The Australian portunids (Crustacea : Portunidae). I. The genus Thalamita.
Aust. J. mar. Freshwat. Res., vol. 8, n° 3, p . 312-368, fig. 1-5, pi. 1-10.
—, —, et B. CAMPBELL, 1957. — The Australian portunids (Crustacea, Portunidae). II. The genus Charybdis.
Aust. J. mar. Freshwat. Res., vol. 8, n° 4, p. 491-507, fig. 1-3, pi. 1-5.
—, et M. R E E S , 1967. — Some portunid crabs from the Pacific and Indian Océans in the collections of the
Smithsonian Institution. Proc. U.S. natn. Mus., vol. 120, n° 3556, p. 1-114, fig. 1-38, pi. 1-9, tabl. 1-
2.
—, —, 1968. — A revision of the genus Ovalipes Rathbun, 1898 (Crustacea, Decapoda, Portunidae). Rec.
Aust. Mus., vol. 27, n° 11, p. 213-261, fig. 1-4, pi. 35-42.
STEVCIC, Z., 1971a. — Sistematski polozaj porodice Tymolidae (Decapoda, Brachyura). [Systematic position
of the family Tymolidae (Decapoda, Brachyura)]. Arkiv Biol. Nauka, vol. 21, n° 1-4, 1969 (1971), p. 71-
80. (Existe en croate et en anglais).
—, 19716. — The main features of brachyuran évolution. Syst. Zool., vol. 20, n° 3, p. 331-340.
—, 1971c. — The pathways of brachyuran évolution. Sarajevo, p. 187-193.
—, 1973. — The systematic position of the family Raninidae. Syst. Zool., vol. 22, n° 4, p. 625-632.
—, 1974. — La structure céphalique et la classification des Décapodes Brachyoures. Biol. Vest. (Ljubljana),
vol. 22, n° 2, p. 211-250.
—, 1975. — Strujanja u suvremenoj sistematici [Tendances de la systématique moderne]. Biosistematika,
vol. 1, n° 1, p. 1-13.
STIMPSON, W., 1858a. — Prodromus descriptionis animalium evertebratorum, quae in Expeditione ad Ocea-
num Pacificum Septentrionalem, a Republica Federata missa, Cadwaladaro Ringgold et Johanne Rod-
gers ducibus, observavit et descripsit W. Stimpson. Pars IV. Crustacea Cancroidea et Corystoidea.
Proc. Acad. nat. Sci. Philad., vol. 10, p. 31-40 [29-37)].
—, 18586.. — Prodromus descriptionis animalium evertebratorum, quae in Expeditione ad Oceanum Paci-
ficum Septentrionelem, a Republica Federata missa, Cadwaladaro Ringgold et Johanne Rodgers Duci-
bus, observavit et descripsit W. Stimpson. Pars V. Crustacea Ocypodoidea. Proc. Acad. nat. Sci. Phi-
lad., vol. 10, p . 93-110 [39-56].
—, 1858c. — Prodromus descriptionis animalium evertebratorum, quae in Expeditione ad Oceanum Paci-
ficum Septentrionalem, a Republica Federata missa, Cadwaladaro Ringgold et Johanne Rodgers Duci-
bus, observavit et descripsit W. Stimpson. Pars VI. Crustacea Oxystomata. Proc. Acad. nat. Sci. Phi-
lad., vol. 10, p. 159-163 [57-61]. Pars VII. Crustacea Anomoura. Ibid., p. 225-252 [63-90].
—, 1859. — Notes on North American Crustacea, N° 1. Ann. Lyc. nat. Hist. N.Y., vol. 7, p . 49-93 [1-47],
pi. 1.
—, 1860. — Prodromus descriptionis animalium evertebratorum, quae in Expeditione ad Oceanum Paci-
ficum Septentrionalem, a Republica Federata missa, Cadwaladaro Ringgold et Johanne Rodgers Duci-
bus, observavit et descripsit W. Stimpson. Pars VIII. Crustacea Macrura. Proc. Acad. nat. Sci. Philad.,
p. 22-47 [91-116], 1 fig.
—, 1863. — On the classification of the Brachyura, and on the homologies of the antennary joints in Deca-
pod Crustacea. Am. J. Sci., 2 e sér., vol. 35, p. 139-142. Ann. Mag. nat. Hist., 3 e sér., vol. 11, p. 233-
237.
—, 1871a. — Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream in the Straits of Florida,
by L. F. de Pourtales... Part I. — Brachyura. Bull. Mus. comp. Zool. Harv., vol. 2, n° 2, p. 109-160.
—, 18716. — Notes on North American Crustacea, in the Muséum of the Smithsonian Institution. N° III.
Ann. Lyc. nat. Hist. N.Y., vol. 10, p. 92-136.
—, 1907. — Report on the Crustacea (Brachyura and Anomura) collected by the North Pacific Exploring
Expédition, 1853-1856. Smithson. mise. Colins, vol. 49, n° 1717, p. 1-240, pi. 1-26.
STHAELEN, V., VAN, 1923. — Note sur la position systématique de quelques Crustacés décapodes de l'époque
crétacée. Bull. Acad. r. Belg. Class. Sci., 5 e sér., vol. 9, p. 116-125, fig. 1-6.
—, 1925. — Contribution à l'étude des Crustacés décapodes de la période Jurassique. Mém. Acad. r. Belg.
Class. Sci., sér. 2, vol. 7, 462 p., 170 fig., 10 pi.
—, 1928. — Sur les Crustacés Décapodes Triasiques et sur l'origine d'un phylum de Brachyoures. Bull. Acad.
r. Belg. Class. Sci., sér. 5, vol. 14, n° 10-11, p. 496-516, 3 fig.
BIBLIOGRAPHIE 293
SUGIYAMA, Y., 1961. — The social structure of a sand crab Scopimera globosa de Haan, with spécial référence
to its population. Seiro-seitai, Kyoto, vol. 10, p. 10-17. (Non consulté).
TAKAHASI, S., 1935. — Ecological notes on the ocypodian crabs (Ocypodidae) in Formosa, Japan. Annotnes
zool. jap., vol. 15, p. 78-87, pi. 6, tabl. 1-3.
TAKASHIBA, A., 1934. — Biology of Neptunus trituberculatus Miers, with spécial référence to the weight changes
in relation to lunar cycle. Proc. scient. Fishery Ass., Tokyo, vol. 6, p. 86-96. (En japonais).
TAKEDA, M., 1973. — Studies on the Crustacea Brachyura of the Palau Islands. I. Dromiidae, Dynomenidae,
Calappidae, Leucosiidae, Hymenosomatidae, Majidae and Parthenopidae. Bull. Lib. Arts fy Sci. Course,
Nihon Univ. Sch. Med., vol. 1, p. 75-122, fig. 1-6, pi. 2-3.
—, et S. MIYAKÉ, 1968a. — Pilumnid crabs of the family Xanthidae from the West Pacific. I. Twenty-three
species of the genus Pilumnus, with description of four new species. Occ. Pap. zool. Lab. Fac. Agric,
Kyushu, vol. 1, n° 1, p. 1-60, fig. 1-13, pi. 1-3.
—, —, 19686. — Crabs from the East China Sea. I. Corystoidea and Brachygnatha Brachyrhyncha. J. Fac.
Agric. Kyushu Univ., vol. 14, n° 4, p. 541-582, fig. 1-11, pi. 6.
—, —, 1969a. — Crabs from the East China Sea. II. Addition to Brachygnatha Brachyrhyncha. J. Fac.
Agric. Kyushu Univ., vol. 15, n° 4, p. 449-468, fig. 1-4.
—, —, 19696. — Crabs from the East China Sea. III. Brachygnatha Oxyrhyncha. J. Fac. Agric. Kyushu
Univ., vol. 15, n° 4, p. 469-521, fig. 1-12, pi. 17-18.
—, —, 1969c. — A small collection of crabs from New Zealand. Occ. Pap. zool. Lab. Fac. Agric, Kyushu,
vol. 2, n° 8, p. 157-193, fig. 1-7, pi. 1-3.
—, —, 1969a1. — Pilumnid crabs of the family Xanthidae from the West Pacific. II. Twenty-one species
of four gênera, with description of four new species. Occ. Pap. zool. Lab. Fac. Agric, Kyushu, vol. 2, n° 7,
p. 93-156, fig. 1-18.
—, —, 1970. — Crabs from the East China Sea, IV. Gymnopleura, Dromiacea and Oxystomata. J. Fac.
Agric. Kyushu Univ., vol. 16, n° 3, p. 193-235, fig. 1-6. pi. 1.
—, 1972. — New Crabs from the Sea around the Tsushima Islands. Bull. natn. Sci. Mus., Tokyo, vol. 15,
n° 2, p. 253-265, fig. 1-5.
TEISSIER, G., 1928. — Sur quelques dysharmonies de croissance des Crustacés Brachyures. C. r. Séanc Soc
Biol, vol. 99, p. 1934-1935.
—, 1933a. — Étude de la croissance de quelques variants sexuels chez Macropodia rostrata L. Bull. bioL
Fr. Belg., vol. 67, p. 401-444, 2 fig., 16 graph., 2 tabl.
—, 19336. — Les Lois élémentaires de la Croissance. Ann. Soc. r. Sci. méd. nat., n° 3-4, 42 p., 9 fig.
—, 1934a. — Sur la croissance du céphalothorax des Portunus. Bull. Soc. zool. Fr., vol. 59, p . 200-203.
—, 19346. — Description quantitative de quelques croissances complexes. Ann. physiol., vol. 10, p. 359-
376.
—, 1935a. — Les procédés d'études de la croissance relative. Signification de la loi de dysharmonie. Bull.
Soc. zool. Fr., vol. 60, p. 292-307.
—, 19356. — La loi de Dyar et la croissance des Arthropodes. Volume jubilaire du Professeur E.-L. Bouvier,
p. 335-342.
—, 1936a. — Comparaison biométrique de deux espèces du genre Maïa (Crustacés Brachyoures). C. r. hebd.
Séanc Acad. Sci., Paris, vol. 204, p. 67-70.
—, 19366. — Croissance comparée des formes locales d'une même espèce. Mém. Mus. r. Hist. nat. Belg.,
vol. 2, p. 627-634.
—, 1936c. — Les lois quantitatives de la croissance. Ann. Physiol., vol. 12, p. 527-573.
—, 1937a. — Allométrie de taille et variabilité. C. r. Séanc Soc. BioL, vol. 124, p. 1071.
—, 19376. — Sur la variabilité du taux d'accroissement lors de la mue des Crustacés Décapodes. Soixante-
dixième Congrès des Sociétés Savantes, p . 303-305.
—, 1938. — Sur le mécanisme de l'évolution. Revue trimestrielle de l'Encyclopédie française, n° 3, p. 11-
14.
—, 1948. — La relation d'allométrie. Sa signification statistique et biologique. Biométries, vol. 11, p. 344-
357.
—, 1955. — Allométrie de taille et variabilité chez Maïa squinado. Archs Zool. exp. gén., vol. 92, p. 221-264-
294 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
—, 1960. — Relative growth. In : T. II. WATERMAN, éd., The Physiology of Oustacea. Vol. I. New York
and London, Académie Press, chap. 16, p. 537-560, fig. 1-5.
TESCH, J. J., 1915. — The Catometopous genus Macrophthalmus as represented in the Collection of the Leiden
Muséum. X I I . Zoôl. Meded., Leiden, vol. 1, n° 3-4, p. 149-204, pi. 5-9.
—, 1918. — The Decapoda Brachyura of the Siboga Expédition. I, Hymenosomatidae, Retroplumidae, Ocy-
podidae, Grapsidae and Gecarcinidae. In : Siboga-Expeditie, Monogr. X X X I X c , livr. 82, févr. 1918,
p. 1-148, pi. 1-6. Id. II, Goneplacidae and Pinnotheridae. Ibid., Monogr. X X X I X c 1 , livr. 84, août 1918,
p. 149-295, pi. 7-18.
—, 1918a. — The Decapoda Brachyura of the Siboga Expédition. I, Hymenosomatidae, Retroplumidae,
Ocypodidae, Grapsidae and Gecarcinidae, In : Siboga-Expeditie, Monogr. X X X I X c , livr. 82, févr.
1918, p. 1-148, pi. 1-6.
—, 19186. •— The Decapoda Brachyura of the Siboga Expédition. II, Goneplacidae and Pinnotheridae. In :
Siboga-Expeditie, Monogr. XXXIXc 1 , livr. 84, août 1918, p. 149-295, pi. 7-18.
TINBERGEN, N., 1952. — « Derived » activities ; their causation, biological significance, origin, and émancipa-
tion during évolution. Q. Rev. Biol., vol. 27, n° 1, p. 1-32, fig. 1-11.
TURKAY, M., 1970. — Die Gecarcinidae Amerikas. Mit einem Ahhang ûber Ucides Rathbun (Crustacea : Deca-
poda). Senckenberg. biol., vol. 51, n° 5-6, p. 333-354, fig. 1-11, 2 cartes.
—, 1973. — Die Gecarcinidae Afrikas (Crustacea Decapoda). Senckenberg. biol., vol. 54, n° 1-3, p. 81-103,
fig. 1-18, 2 cartes.
—, 1974. — Die Gecarcinidae Asiens und Ozeaniens. (Crustacea : Decapoda). Senckenberg. biol., vol. 55,
n° 4/6, p. 223-259, fig. 1-19.
—, 1975. — Zur Kenntnis der Gattung Euchirograpsus mit Bemerkungen zu Brachygrapsus und Litocheira.
Senckenberg. biol., vol. 56, n° 1/3, p. 103-132, fig. 1-29.
—, 1975a. — Statement : Die Bedeutung des Gonopodenaufbaus fur die Aufklârung von Verwandtschaftsver-
hâltnissen bei dekapoden Crustaceen. In : Ontogenetische und konstruktive Gesichtpunkte bei phylo-
genetischen Rekonstruktionen. Aufs. Reden Senckenberg. naturforsch. Ges., vol. 27, p. 114-115.
—, 1976. — Decapoda Reptantia von der portugiesischen und marokkanischen Kûste Auswertung der Fahr-
ten 8, 9c (1967), 19 (1970), 23 (1971) und 36 (1975) von F.S. « Meteor ». « Meteor » Forsch.-Ergebnisse,
D, n° 23, p. 23-44, fig. 1-35.
—, et K. SAKAI, 1976. — Die Gecarcinidae von Japan (Crustacea Decapoda). Researches on Crustacea, Tokyo,
n° 7, p. 11-22, fig. 1-22, pi. 1, 2. (En anglais et en japonais).
T W E E D I E , M. W. F., 1950a. — A Collection of Crabs from Aor Island, South China Sea. Bull. Raffles Mus.,
n° 21, p. 83-96, fig. 1-3.
—, 19506. — The fauna of Cocos-Keeling Islands, Brachyura and Stomatopoda. Bull. Raffles Mus., n° 22,
p. 105-148, fig. 1-4, pi. 16-17.
—-, 1950c. — Grapsoid crabs from Labuan and Sarawak. Sarawak Mus. J., vol. 5, n° 2, p. 338-369, fig. 1-
9.
—, 1952. — Two crabs of the sandy shores. Malay. Nat. J., vol. 7, p. 3-10, fig. 1-2.
TYNDALE-BISCOE, M., et R. W. GEORGE, 1962. — The Oxystomata and Gymnopleura (Crustacea, Brachyura)
of Western Australia with Descriptions of Two New Species from Western Australia and One from India.
J. Proc. R. Soc. West. Aust., vol. 45, pt 3, p. 65-96, fig. 1-9, pi. 1-3.
URITA, T., 1936. — Dimensional, morphological and zoogeographical study of Japanese Crabs of the genus
Telmessus. Scient. Rep. Tôhoku Univ., vol. 11, n° 1, p. 69-89, fig. 1-7, tabl. 1-9.
VACHON, M., 1975. — Concept et rôle du caractère en classification. Proc. 6th Intern. Congr., 1974, p. 3-6.
—, G. ROUSSEAU et Y. LAISSUS, 1972. — Inédits de Lamarck. Paris, Masson, 311 p.
VERNET-CORNUBERT, G., 1957. — Note préliminaire sur la transformation de la pince des mâles du Crabe
Oxyrhynque Pisa tetraodon (Pennant). C. r. hebd. Séanc. Acad. Sci. Paris, vol. 244, n° 8, p. 1085-1087,
fig. A.
—, 1958. — Recherches sur la sexualité du Crabe Pachygrapsus marmoratus (Fabricius). Archs Zool. exp.
gén., vol. 96, n° 3, p. 101-276, fig. 1-49, tabl. 1-29.
VERWEY, J., 1930. — Einiges ûber die Biologie ost-indischer Mangrovekrabben. Treubia, vol. 12, livr. 2, p. 167-
261, fig. 1-20, pi. 6-14.
BIBLIOGRAPHIE 295
ViA, L., 1969. — Crustâceos Decâpodos del Eoceno Espanol. (N° 91-94 de Pirineos, Inst. Est. Pirenaicos). Jaca,
479 p., 41 fig., pi. 1-39, encadrés 1-16.
WAGNER, W., 1955. — Die Bewertung morphologischer Merkmale in den unteren taxonomischen Katego-
rien aufgezeigt an Beispielen aus der Taxonomie der Zikaden. Mitt. hamb. zool. Mus. Inst., vol. 53, p. 75-
108.
WALKER, A. 0 . , 1887. — Notes on a Collection of Crustacea from Singapore. J. Linn. Soc. (Zool.), vol. 20,
p. 107-117, pi. 6-9.
WARD, M., 1942. — Notes on the Crustacea of the Desjardins Muséum, Mauritius Institute, with descriptions
of new gênera and species. Bull. Maurit. Inst., vol. 2, pt 2, p. 49-113, pi. 5-6.
WARNER, G. F., 1967. — The life history of the mangrove tree crab, Aratus pisoni. J. Zool., Lond., vol. 153,
p. 321-335, fig. 1-6.
—, 1969. — The occurence and distribution of crabs in a jamaican mangrove swamp. J. Anim. Ecol., vol. 38,
p. 379-389, fig. 1-3, tabl. 1.
—, 1970. — Behaviour of two species of grapsid crab during intraspecific encounters. Behaviour, Netherl.,
vol. 36, n° 1-2, p . 9-19, fig. 1.
WATERMAN, T. H. (Edit.), 1960-1961. — The Physiology of Crustacea. New York and London, Académie
Press. 1960, vol. 1 ; 1961, vol. 2.
—, et F. A. CHACE Jr., 1960. — General Crustacea Biology. In : T. H. WATERMAN, éd., The Physiology of
Crustacea, vol. I. New York and London, Académie Press, chap. 1, p. 1-33, pi. 1-6, 1 tabl.
WEAR, R. G., 1968. — Life-history studies on New Zealand Brachyura. 2. Family Xanthidae larvae of Hete-
rozius rotundifrons A. Milne Edwards, 1867, Ozius truncatus H. Milne Edwards, 1834, and Heteropa-
nope (Pilumnopeus) serratifrons (Kinahan, 1856). N.Z. Jl mar. Freshw. Res., vol. 2, n° 2, p . 293-332,
fig. 1-88. Id. 3. Family Ocypodidae. First stage zoea larva of Hemiplax hirtipes (Jacquinot, 1853).
Ibid., vol. 2, n° 4, p. 698-707, fig. 1-9, 1 tabl.
—, 1970. — Notes and Bibliography on the Larvae of Xanthid Crabs. Pacific Sri., vol. 24, n° 1, p. 84-89.
—, et E. J. BATHAM, 1975. — Larvae of the deep sea crab Cymonomus bathamae Dell, 1971 (Decapoda, Dorip-
pidae) with observations on larval affinities of the Tymolinae. Crustaceana, vol. 28, pt 2, p. 113-120,
fig. 1-8.
WERNER, F. C , 1968. — Worteelemente. Lateinisch-grieschischer Fachausdrûcke. Veb Max Niemayer Verlage-
Halle.
—, 1970. — Die Benennung der Organismen und Organe. Veb Max Niemayer Verlage-Halle.
W E R N E R , Y. L., 1969. — Some Suggestions for the Standard Expression of Measurements. Syst. Zool., vol. 20
n<> 2, p. 249-252, 1 fig.
WEYMOUTH, F. W., 1914. — Contribution to the life-history of the Pacific coast edible crab (Cancer magister).
Rep. Br. Columbia Commn Fish., p . 123-129, fig. 1-8.
WIERSMA, C. A. G., et S. H. RIPLEY, 1952. — Innervation patterns of crustaceans limbs. Physiologia comp.
Oecol., vol. 2, n° 4, p. 391-405, fig. 1-6.
WILLIAMS, A. B., 1965. — Marine decapod crustaceans of the Carolinas. Fishery Bull. Fish Wildl. Serv. U.S.,
vol. 65, n° 1, p. I-XI, 1-298, fig. 1-252.
—, 1974a. — The swimming crabs of the genus Callinectes (Decapoda : Portunidae). Fishery Bull. Fish
Wildl. Serv. U.S., vol. 72, n° 3, p. 685-798, fig. 1-27.
—, 19746. — A new species of Hypsophrys (Decapoda : Homolidae) from the Straits of Florida, with notes
on related crabs. Proc. biol. Soc. Wash., vol. 87, n° 42, p. 485-492, fig. 1-12.
WILLIAMS, G., et A. E. NEEDHAM, 1938. — On relative growth in Pinnotheres pisum. Proc. zool. Soc. Lond.,
voi. 108, sér. A, p. 539-556, fig. 1-9.
WILLIAMSON, D. L, 1965. — Some larval stages of three Australian crabs belonging to the families Homoli-
dae and Raninidae, and observations on the affinities of thèse families (Crustacea : Decapoda). Aust.
J. mar. Freshw. Res., vol. 16, p. 369-398, fig. 1-7, tabl. 1.
—, 1974. — Larval characters and the origin of crabs (Crustacea, Decapoda, Brachyura). Thalassia, vol. 10,
n° 1-2, p. 401-414, fig. 1-5.
WILLIAMSON, H. C , 1904. — Contribution to the life-histories of the edible crab (Cancer pagurus) and of other
decapod Crustacea : Imprégnation, spawning, casting, distribution, rate of growth. Rep. Fish. Scotl.,
vol. 22, n° 3, p. 100-140.
296 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
W I T H E R S , T. H., 1932. — A Liassic Crab the Origin of the Brachyura. Ann. Mag. nat. Hist., 10 e sér., vol. 9,
p. 313-323, pi. 9-10.
—, 1951. — Some Jurassic and Cretaceous crabs (Prosoponidae). Bull. Br. Mus. nat. Hist., (Geol.), vol. 6, n ° 6 ,
p. 171-186, fig. 1-14, pi. 15-17.
W O L F F , T., 1961. — Description of a remarkable deep-sea hermit-crab with notes on the évolution of the Pagu-
ridea. In : Scientific Results of the Danish Deep-Sea Expédition Round the World 1950-52. Galathea
Report, vol. 4, p . 11-32, fig. 1-11, 1 tabl.
WRIGHT, C. W., et J. S. H. COLLINS, 1972. — British Cretaceous crabs. In : Palaeontographical Society Mono-
graphs, London, p. 1-114, fig. 1-14, pi. 1-22.
WYNNE-EDWARDS, V. C , 1962. — Animal dispersion in relation to Social Behaviour. Edinburg and London,
Oliver and Boyd, v u + 653 p., 50 fig., 11 pi.
YAMAGUCHI, T., 1971. — Courtship Behavior of a Fiddler Crab, Uca lactaea. Kumamoto J. Sci., vol. 10, n° 1,
p. 13-37, fig. 1-8, pi. 1-6.
YANG, W. T., 1967a. — A study of zoeal, megalopal, and early crab stages of some oxyrhynchous crabs (Crus-
tacea : Decapoda). Unpublished Doctoral dissertation, University of Miami, 459 p.
—, 1967&. — The larval and post-larval development of Parthenope serrata reared in the laboratory and
the systematic position of the Parthenopinae (Crustacea, Brachyura). Biol. Bull. mar. biol. Lab., Woods
Hole, vol. 140, n° 1, p . 166-189, fig. 1-12, tabl. 1.
YASUZUMI, G., 1960. — Spermatogenesis in animais as revealed by électron microscopy. VII. Spermatid diffe-
rentiation in the crab, Eriocheir japonicus. J. biophys. biochem. Cytol., vol. 7, n° 1, p. 73-78.
ZARIQUIEY ALVAREZ, R., 1968. — Crustâceos decâpodos ibéricos. Investigaciôn pesq., vol. 32, xv -f- 510 p.,
164 fig.
ABRÉVIATIONS 297
a, aile de la selle turcique ; a b , abdomen ; a.m., appendix masculina ; an, anus ; ap, apophyse ; ap 3/4, apophyse 3/4 ;
av.a., avancée antérieure du sternite 8 ; av.p., avancée postérieure du sternite 8 ; av. 8, avancée du sternite 8
touchant le condyle articulaire de la coxa de p5 ; a l — a7, segments abdominaux 1 à 7.
b, basis ; b.a., branche arthrodiale ; b.ab., bord de l'abdomen ; b.a.m., bras antérieur à m x p l ; b.cp., bord postérieur de
la carapace ; b.c.s., bord de la cavité sterno-abdominale ; b . f . c , barre correspondant au fond de la cavité sterno-
abdominale ; b.i., basis-ischion ; bo, bourrelet : vestige chez la femelle du crochet sternal du dispositif bouton-
pression ; b.p., crochet sternal du dispositif bouton-pression (sternite 5) ; b.p. ?, crochet sternal hypothétique ;
b'.p'., crochet sternal du dispositif bouton-pression (sternite 6) ; b. p.v., crochet sternal vestigial ; b.s., brosse de
soies.
c, condyle articulaire de la coxa sur le s t e r n u m ; ca, carène ; c.a., cavité arthrodiale ; c.a.cxl, c.a.cx2, cavité arthrodiale
de la coxa de p i et de la coxa de p2 ; c.a.mxpl —• c.a.mxp3, cavité arthrodiale de m x p l à mxp3 ; c a . p l — c.a.p3,
cavité arthrodiale de la coxa de p i à p3 ; c.cxl — c.cx5, condyle articulaire sternal de la coxa de p i à p5 ; c i . ,
cavité incubatrice ; cp, carapace ; cr., crête à l'extrémité postérieure de la cavité sterno-abdominale. Sur la figure 30,
crête transversale sur le sternite 7 ; cr.r., crête sternale pour la rétention de l'abdomen ; cr.st.4, crête interne corres-
pondant au sillon externe longitudinal médian du sternite 4 (s.l.) ; cr.st.6, crête sur le sternite 6 ; cr. 5/6 — cr. 6/7,
crête prolongeant les endophragmes 5/6, 6/7 ; cr. 6/7 — cr. 7/8, crêtes internes correspondant aux sillons externes
6/7 et 7/8 [si 6/7, si 7/8) de la cavité sterno-abdominale ; e s . , cavité sterno-abdominale ; ex, coxa ; (cxl), emplace-
ment de la coxa de p i ; c x l — cx5, coxa de p i à p5.
e.a., à la limite du cinquième et du sixième segment abdominal, encoche se coaptant avec l'éperon sternal [epr) ; e . c ,
encoche de coaptation du sternum avec l'abdomen ; e.m., empreintes d'insertions musculaires ; en, encoche sur
le rebord du sixième segment abdominal ; end, endopodite ; endopl., epl, endopleurites ; epa, épaulement du ster-
nite 8 qui maintient l'abdomen au niveau du deuxième segment ; epr, éperon pénien ; epr (plastron), éperon du
sternite 5 se coaptant avec l'encoche du bord a b d o m i n a l ; epr (système endophragmal), éperon saillant à partir
de l'endosternite 4/5 ; eps4 — eps8, épisternites 4 à 8 ; eps8 ?, épisternite 8 ? ; e.st., écusson sternal; e.t., encoche
du bord antérieur du plastron sternal ; ex, exopodite ; ex. pi., exopodite du pléopode ; 5 (eps ?), épisternite 5 ?.
f, fossette à la base du sixième segment abdominal ; f.a., fossette abdominale ; f.c.s., fond de la cavité sterno-abdominale
ou barre correspondant au fond de la cavité sterno-abdominale ; f.g., fossettes gastriques ; f.p., frange sétifère ;
f.tr., fossette creusée sur la tranche de l'abdomen.
m, mérus ; m.a., membrane articulaire ; m . c , muraille épisternale ; md, mandibule ; m.t., membranes tympaniques ;
mu, muscles ; m x p 3 , maxillipède externe.
o.i., orifice inspirateur ; o.f., orifice génital femelle ; o.m., orifice génital mâle ; o.sp., orifice de la spermathèque ; o.v.,
opercule vulvaire.
p, pénis ; p i , chélipède ; p.a., protubérance correspondant à la fossette abdominale ; p.a.pl., pointe antérieure du plastron ;
p.a.pt., pointe antérieure dirigée vers l'arrière du plastron sternal ; pb5, pb6, protubérances de rétention de l'abdo-
men sur les sternites 5 et 6 ; p . c , protubérances du bord de la cavité sterno-abdominale correspondant à des conca-
vités de l'abdomen ; pg, ptérygostome ; ph.m.s., phragmes médians symétriques ; ph.st.4, endophragme corres-
298 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
pondant au sillon longitudinal médian du sternite 4 ; pi, pléopode ; p l i , premier pléopode sexuel mâle ; pl2,
deuxième pléopode sexuel mâle ; p.m., plaque médiane ; p.m. (?), plaque médiane supposée ; p.m.a., plaque médiane
antérieure ; p.m.p., plaque médiane postérieure ; pn, ponte ; po, poches en doigt de gant terminant les endophragmes
du côté interne ; p.pi., soies des pléopodes ; p.s.p., partie sclérifiée du pénis ; p.st., pointes sternales servant de
dispositif de rétention de l'abdomen ; p i — p5, péréiopodes 1 à 5 ; p5, emplacement du 5 e péréiopode.
r, rainure du plastron sternal où se loge la partie distale du pli ; r 4/5, 5/6, et 6/7, repli des endophragmes 4/5, 5/6 et
6/7 ; r.m. 4/5, repli médian 4/5 ; r.m. 4/5 + 5/6, replis médians fusionnés des endophragmes 4/5 et 5/6 ; r.s., rebord
saillant longeant la cavité sterno-abdominale ; r.v., replis vulvaires.
s, soie terminale du pl2. Sur la figure 30, ligne de suture. Sur la figure 54, soies à la limite du premier segment abdominal
et de la carapace ; s6, s7, s8, sternites 6, 7 et 8 ; s.8, sillon sur le sternite 8 ou portion de sternite 8 laissée à décou-
vert quand l'abdomen est r a b a t t u ; s 6/7, sillon 6/7 ; sa, saillie sternale de rétention de l'abdomen ; sa (pi), saillie
de rétention de l'abdomen sur la coxa de p i ; sa (p2), saillie de rétention de l'abdomen sur la coxa de p2 ; sa (st),
saillie sternale de rétention de l'abdomen ; s.c.8, sillon incomplet sur le sternite 8 ; si 6/7 — si 7/8, sillon prolongeant
dans la cavité sterno-abdominale les sutures 6/7 et 7/8 ; s.i.8, sillon incomplet sur le sternite 8 ; s.l., sillon longitudinal
médian sur le sternite 4 ; s.r., saillie de rétention de l'abdomen ; s.s.p., soudure sterno-ptétygostomicnne ; st.,
sternite thoracique ; st. 4 — st.8, sternites thoraciques 4 à 8 ; s.t., selle turcique ; st.ab.l, premier sternite abdomi-
nal ; st.ab.2, deuxième sternite abdominal ; st.4, st.8, sternites thoraciques 4 et 8.
t, telson ; t . c , tubercule coxal ; t.d., tube digestif ; t.m., tubercule médian sternal ; t.p., tubercule pénien ; t.r., tranchées
latérales continuant la cavité sterno-abdominale et abritant les pléopodes mâles.
ur, uropode.
z.m., zone membraneuse ; z.r., zone recouverte par les mxp3 ; z.s., frange sétifère.
1-8, sternites thoraciques 1 à 8 ; 8, portion du sternite 8 laissée à découvert ; 2 + 3, sternites thoraciques 2 + 3 ; 4/5 —
7/8, endosternites 4/5 à 7/8 ; 1/2 — 7/8, sutures sternales thoraciques 1/2 à 7/8 ; 2/3 — 7/8 (plastron sternal),
sutures thoraciques 2/3 à 7/8 ; 3/4 — 7/8 (plastron sternal), sutures thoraciques 3/4 à 7/8 ; 3/4 — 6/7 (système
endophragmal), endosternites thoraciques 3/4 à 6/7 ; 3/4 — 7/8 (système endophragmal), endosternites thoraciques
3/4 à 7/8.
LISTE DES ABRÉVIATIONS CONCERNANT LES DESSINS ET LES
PHOTOGRAPHIES
a, aile de la selle turcique ; ab, abdomen ; a.m., appendix nites 4 à 8 ; eps 8 ?, épisternite 8 ? ; e.st., écusson sternal ;
masculina ; an, anus ; ap, apophyse ; ap 3/4, apophyse e.t., encoche du bord antérieur du plastron sternal ;
3/4 ; av.a., avancée antérieure du sternite 8 ; av.p., ex, exopodite ; ex. pi., exopodite du pléopode ; 5 (eps ?),
avancée postérieure du sternite 8 ; av.8., avancée du épisternite 5 ?.
sternite 8 touchant le condyle articulaire de la coxa
de p5 ; a l — a7, segment abdominaux 1 à 7. f, fossette à la base du sixième segment abdominal ;
f.a., fossette abdominale ; f.c.s., fond de la cavité sterno-
b, basis ; b.a., branche arthrodiale ; b.ab., bord de l'abdo- abdominale ou barre correspondant au fond de la cavité
men ; b.a.m., bras antérieur à m x p l ; b.cp., bord posté- sterno-abdominale ; f.g., fossettes gastriques ; f.p.,
rieur de la carapace ; b.c.s., bord de la cavité sterno- frange sétifère ; f.tr., fossette creusée sur la tranche de
abdominale ; b . f . c , barre correspondant au fond de la l'abdomen.
cavité sterno-abdominale ; b.i., basis-ischion ; bo, bour-
relet : vestige chez la femelle du crochet sternal du g.p., gaine pénienne.
dispositif bouton-pression ; b.p., crochet sternal du
dispositif bouton-pression (sternite 5) ; b.p. ?, crochet i.m., empreintes d'insertions musculaires ; i. mxp3, ischion
sternal hypothétique ; b'.p'., crochet sternal du dispo- du maxillipède externe.
sitif bouton-pression (sternite 6) ; b. p.v., crochet sternal
vestigial ; b.s., brosse de soies. Lab., lobes du premier segment abdominal ; l.j., lame de
jonction ; l.m., ligne médiane.
c, condyle articulaire de la coxa sur le sternum ; ca,
carène ; c a . , cavité arthrodiale ; c.a.cxl, c.a.cx2, cavité m, mérus ; m.a., membrane articulaire ; m.e., muraille
arthrodiale de la coxa de p i et de la coxa de p2 ; c a . épisternale ; md, mandibule ; m.t., membranes t y m p a -
m x p l — c a . m x p 3 , cavité arthrodiale de m x p l à mxp3 ; niques ; mu, muscles ; mxp3, maxillipède externe.
c a . p l - c . a . p 3 , cavité arthrodiale de la coxa de p i à
p3 ; c c x l — c c x 5 , condyle articulaire sternal de la coxa o.i., orifice inspirateur ; o.f., orifice génital femelle ;
de p i à p5 ; c i . , cavité incubatrice ; cp, carapace ; o.m., orifice génital mâle ; o.sp., orifice de la spermathè-
cr, crête à l'extrémité postérieure de la cavité sterno- que ; o.v., opercule vulvaire.
abdominale. Sur la figure 30, crête transversale sur le
sternite 7 ; cr.r., crête sternale pour la rétention de p, pénis ; p i , chélipède ; p.a., protubérance correspondant
l'abdomen ; cr.st.4, crête interne correspondant au à la fossette abdominale ; p.a.pi., pointe antérieure du
sillon externe longitudinal médian du sternite 4 [s.l.) ; plastron ; p.a.pt., pointe antérieure dirigée vers l'arrière
cr. st. 6, crête sur le sternite 6 ; cr. 5/6 — cr. 6/7, crête du plastron sternal ; pb5, pb6, protubérances de réten-
prolongeant les endophragmes 5/6, 6/7 ; cr. 6/7 — cr. 7/8, tion de l'abdomen sur les sternites 5 et 6 ; p . c , protu-
crêtes internes correspondant aux sillons externes 6/7 bérances du bord de la cavité sterno-abdominale cor-
et 7/8 [si 6/7, si 7/8) de la cavité sterno-abdominale ; respondant à des concavités de l'abdomen ; pg, ptéry-
e s . , cavité sterno-abdominale; ex, c o x a ; (cxl), empla- gostome ; ph.m.s., phragmes médians symétriques ;
cement de la coxa de p i ; cxl — cx5, coxa de p i à p5. ph.st.4, endophragme correspondant au sillon longitu-
dinal médian du sternite 4 ; pi, pléopode ; p l i , premier
d.st., dépression sterno-abdominale (ou sternale). pléopode sexuel mâle ; pl2, deuxième pléopode sexuel
m â l e ; p.m., plaque m é d i a n e ; p.m. (?), plaque médiane
e.a., à la limite du cinquième et du sixième segment abdo- supposée ; p.m.a., plaque médiane antérieure ; p.m.p.,
minal, encoche se coaptant avec l'éperon sternal [epr) ; plaque médiane postérieure ; pn, ponte ; po, poches
e.c, encoche de coaptation du sternum avec l'abdomen ; en doigt de gant terminant les endophragmes du côté
e.m., empreintes d'insertions musculaires ; en, encoche interne ; p.pi., soies des pléopodes ; p.s.p., partie scléri-
sur le rebord du sixième segment abdominal ; end, fiée du pénis ; p.st., pointes sternales servant de dispo-
endopodite ; endopl., epl, endopleurites ; epa, épaule- sitif de rétention de l'abdomen ; p i — p5, péréiopodes
ment du sternite 8 qui maintient l'abdomen au niveau 1 à 5 ; p5, emplacement du 5 e péréiopode.
du deuxième segment ; epr, éperon pénien ; epr (plastron),
éperon du sternite 5 se coaptant avec l'encoche du bord r, rainure du plastron sternal où se loge la partie distale
abdominal ; epr (système endophragmal), éperon saillant du pli ; r 4/5, 5/6 et 6/7, repli des endophragmes 4/5,
à partir de l'endosternite 4/5 ; eps 4 — eps 8, épister- 5/6 et 6/7 ; r.m. 4/5, repli médian 4/5 ; r.m. 4/5 + 5/6,
replis médians fusionnés des endophragmes 4/5 et 5/6 ;
r.s., rebord saillant longeant la cavité sterno-abdomi- t, telson ; t . c , tubercule coxal ; t.d., tube digestif ; t.m.,
nale ; r.v., replis vulvaires. tubercule médian sternal ; t.p., tubercule pénien ;
t.r., tranchées latérales continuant la cavité sterno-
soie terminale du pl2. Sur la figure 30, ligne de suture. abdominale et abritant les péopodes mâles.
Sur la figure 54, soies à la limite du premier segment
abdominal et de la carapace ; s6, s7, s8, sternites 6, ur, uropode.
7 et 8 ; s. 8, sillon sur le sternite 8 ou portion de sternite
8 laissée à découvert quand l'abdomen est rabattu ; v, vulve ; vg, vagin.
s 6/7, sillon 6/7 ; sa, saillie sternalc de rétention de l'abdo-
men ; sa (pi), saillie de rétention de l'abdomen sur la z.m., zone membraneuse ; z.r., zone recouverte par les
coxa de pi ; sa (p2), saillie de rétention de l'abdomen mxp3 ; z.s., frange sétifère.
sur la coxa de p2 ; sa (st), saillie sternale de rétention
de l'abdomen ; s.c. 8, sillon incomplet sur le sternite 8 ; 1-8, sternites thoraciques 1 à 8 ; 8, portion du sternite 8
si 6/7 — si 7/8, sillon prolongeant dans la cavité sterno- laissée à découvert ; 2 + 3, sternites thoraciques 2 -f-
abdominale les sutures 6/7 et 7/8 ; s.i. 8, sillon incomplet 3 ; 4/5 — 7/8, endosternites 4/5 à 7 / 8 ; 1/2 — 7/8,
sur le sternite 8 ; s.l., sillon longitudinal médian sur le sutures sternales thoraciques 1/2 à 7 / 8 ; 2/3 — 7/8
sternite 4 ; s.r., saillie de rétention de l'abdomen ; (plastron sternal), sutures thoraciques 2/3 à 7/8 ; 3/4
s.s.p., soudure sterno-ptérygostomienne ; st., sternite — 7/8 (plastron sternal), sutures thoraciques 3/4 à
thoracique ; st. 4 — st. 8, sternites thoraciques 4 à 8 ; 7/8 ; 3/4 — 6/7 (système endophragmal), endosternites
s.t., selle turcique ; s t . a b . l , premier sternite abdominal ; thoraciques 3/4 à 6/7 ; 3/4 — 7/8 (système endophrag-
st.ab.2, deuxième sternite abdominal ; st.4, st. 8, mal), endosternites thoraciques 3/4 à 7/8.
sternites thoraciques 4 et 8.
r
PLANCHES
LÉGENDES DES PLANCHES DE PHOTOGRAPHIES 301
PLANCHE 1
F I G . 1-6. — Convergence des carapaces entre un Anomoure Paguroidea de la famille des Lithodidae et deux genres de
Brachyoures appartenant à deux familles différentes (Parthenopidae et Majidae) : la carapace est peltiforme
chez ces trois Crustacés.
1, 2, Cryptolithodes sitchensis Brandt, ^ 35 X 50 mm, Colombie anglaise, E.-L. BOUVIER det. (MP, Pgl) : 1, vue dorsale ;
2, vue ventrale permettant de voir les plaques calcifiées de l'abdomen r a b a t t u contre la paroi sternale.
3, 4, Cryptopodia fornicata (Fabricius) (famille des Parthenopidae), $ 38 X 60,5 mm, Vietnam, A. K R E M P F coll., ANDRÉ
det. (MP) : 3, vue dorsale ; 4, vue ventrale montrant l'abdomen (femelle) reployé dans la cavité sterno-abdomi-
nale.
5, 6, Eurynolambrus australis H. Milne Edwards et Lucas (famille des Majidae). 5, animal adulte, à habitus parthénopien :
holotype, <J 48,5 X 77,2 mm, « Nouvelle-Hollande » (MP) ; 6a, 6b, premier et deuxième stades juvéniles (4 m m et
5,6 mm), à habitus et caractères de Majidae : l'élargissement, notamment au niveau des régions branchiales, se
manifeste au deuxième stade. On distingue les soies en crochet servant au camouflage, qui ont disparu chez l'adulte.
(Les figures 6a et 6b sont d'après K R E F F T , 1952, pi. 126, fig. 1, 2).
FIG. 7-8. — Exemple d'un genre attribué de façon erronée aux Croystoidea [sensu BALSS, 1957) en raison d'une certaine
ressemblance de la carapace avec celle des Crabes de ce groupe. En fait, le genre Pliosoma Stimpson est un Oxyrhyn-
cha Majidae (sensu BALSS). 7, vue dorsale; 8, vue ventrale de Pliosoma parvifrons Stimpson, <$ 13,8 X 1 4 m m ,
Basse-Californie, Cap St-Lucas (BM).
PLANCHE 2
PLANCHE 3
FIG. 1, l a . — t Phrynolambrus corallinus Bittner, Bartonien, Hongrie. D'après BITTNER, 1893, pi. 2, fig. 3 et 3b. 1, Cara-
pace (face dorsale) reconstituée ; l a , vue très grossie du test sur une partie non endommagée de la face dorsale.
F I G . 2, 2a, 2b. — Dairoides kusei (Sakai), çj 55 X 71 mm, Japon, Kii Minabe, T. SAKAI det. et leg (MP). (Voir les figures 11
et 12). 2, Vue dorsale ; 2a, vue grossie du test dans la région centrale de la carapace ; 2b, gros plan dans la même
région que sur la figure 2a.
cd, région cardiaque ; ci, champignon isolé ; r, rigole creusée dans le test ; rg, aires gastriques fusionnées.
302 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
F I G . 3, 3a, 3b. — D a i r a perlata (Herbst), <$ 27 X 40,7 mm, Tahiti, CHABOUIS coll., FOREST et GUINOT det. (MP). (Voir
la figure 13). 3, Vue dorsale ; 3a, vue grossie du test dans la région centrale de la carapace.
cd, aire cardiaque ; mag, aire métagastrique ; mog, aire mésogastrique ; ptg, aire protogastrique ; urg, aire
urogastrique.
3b, face interne d'un fragment de carapace en gros plan (moitié gauche). (Voir fig. 14 le dessin qui montre à peu
près la même portion du test, toujours par sa face interne).
cb, canal interne partageant la région branchiale ; ce, canal de la face interne délimitant la région cardiaque ;
cg, canal interne circonscrivant les régions méso, meta et urogastriques ; ch, canal interne délimitant la région hépatique ;
mog', aire mésogastrique vue par la face interne de la carapace.
F I G . 4, 4a. — Daira americana Stimpson, $ 18,4 X 26 mm, golfe de Californie, île de San José, L. DIGUET, GUINCT det,
(MP). 4, Carapace avec sa pilosité ; 4a, vue grossie du test dans la région centrale de la carapace. (Pilosité brossée
du côté droit).
cd, aire cardiaque ; mag, aire métagastrique ; mog, aire mésogastrique ; p, pore ; ptg, aire prologastrique ;
urg, aire urogastrique.
PLANCHE 4
F I G . 1-3. — Demania splendida Laurie, holotype, $ 32,5 m m de long, Ceylan (L'M) (Photographies British Muséum) :
1, face dorsale ; 2, face ventrale ; 3a, p5 droit ; 3b, pince droite.
F I G . 4. — Demania toxica Garth, holotype, $ 43,1 X 51,9 mm, Philippines, île Negros, dans la ville de Siaton : vue dor-
sale, d'après GARTH, 1971, pi. 1, fig. 1.
F I G . 5. — D e m a n i a rotundata (Serène apud GUINOT), holotype de ? Xantho rotundatus Serène, $ 33 X 41 mm, Formose,
Kcelung, n° 603 (MP) : face dorsale.
F I G . 6. — Demania japonica Guinot, 1977, nom. nov. pro Xantho reynaudi cultripes Sakai (nec Alcock), 1939, p. 461, pi. 10,
fig. 2 ; $ 27,3 X 33 mm, Japon, Tosa Bay : vue dorsale, d'après SAKAI, ibid.
F I G . 7. —-Demania cultripes (Alcock), $ (mensurations non communiquées), Singapour, donated by the Rafïïes Muséum,
det. Xantho (Lophoxanthus) scaberrimus var. cultripes Alcock (ZSI 4733/9). (Photographies Zoological Survev
of India, K. K. TIWARI) : vue dorsale.
F I G . 8. —Demania cultripes (Alcock), $ 60 X 80 mm, Singapour (cf. BALSS, 19386, p. 77 ; BUITENDIJK, 1950, p. 51 : sous
le nom de Lophoxanthus reynaudii var. cultripes) (MS). (Photographie R. SERÈNE) : vue dorsale.
F I G . 9. — D e m a n i a baccalipes ? (Alcock), çj 48 X 63 m m , Malacca Strait, Angsa Island, B U I T E N D I J K (1950, p. 77) det.
Lophoxanthus reynaudii var. baccalipes (spécimen déjà mentionné par BALSS, 19386, p. 51) (NMS). (Photographie
R. SERÈNE) : vue dorsale.
PLANCHE 5
F I G . 1. —Demania reynaudii (H. Milne Edwards), holotype de Xantho Reynaudii, $ 53 X 70 mm, mer des Indes, REYNAUD
coll. (MP-B3027S) : vue dorsale.
F I G . 2. — Demania squamosa Guinot, <$ 43 X 56,5 mm, Nord Annam, Donghoi, ANDRÉ det. Medaeus [ou Xanthodes]
Reynaudii (MP) : vue dorsale. Comparer avec Demania baccalipes ? (Alcock) figuré pi. 4, fig. 9.
F I G . 3. — Demania intermedia Guinot, holotype, $ 32 X 47 mm, Nouvelle-Guinée britannique, Blanche Bay, W I L I . E Y
coll. 1896-1897, det. « Xantho scaberrimus cultripes » (UMZC) : vue dorsale.
F I G . 4. — Demania aff. intermedia Guinot, $ 25 X 36 mm, J a p o n central, Kii-Minabe, SAKAI det. Xantho sp. et leg
(MP) : vue dorsale.
F I G . 5-7. — Demania scaberrima (Walker) : vue dorsale de trois spécimens. 5, $ 46 X 63,5 mm, Nagasaki, J. JORDAN
coll., ODHNER det. Xantho scaberrimus (UZMC) ; 6, £ 46 X 59 m m (dents du côté gauche très émoussées), East
coast of the Malay Peninsula, DE MAN (1929, p. 108) det. Xantho (Lophoxanthus) scaberrimus (ZMA). 7, ^ 32 X
44 mm, Haïphong, coll. ZARENKOV.
F I G . 8. — Genre de Panopeinae, Lophoxanthus A. Milne Edwards, auquel étaient auparavant rattachées certaines espèces
appartenant en réalité au genre Demania Laurie : L. lamellipes (Stimpson), $ 6 X 8,5 mm, Mexico, Espiritu Santo
Island, « Velero » Exp., st. 512-36, GARTH det : vue dorsale.
PLANCHE 6
FIG. 1. Glyptoxanthus meandricus (Lockington), $ 23 X 34 mm, golfe de Californie, DIGUET 1900, GUINOT det. (MP).
FIG. 2. Glyptoxanthus erosus (Stimpson), g 18 X 22,5 mm, Floride, AGASSIZ, Smiths. Inst. 7-1899 (MP).
F I G . 3. Glyptoxanthus angolensis (Brito Capello), Ç 34,4 X 50 mm, Congo Français, M. VERGNES 1899 (MP).
LÉGENDES D E S PLANCHES D E PHOTOGRAPHIES 303
PLANCHE 7
PLANCHE 8
F I G . 1,1a, — Lophozozymus dodone (Herbst), $ 11,3 X 16 mm, M. CASIÉ coll. 1913, BOUVIER det. L. dodone = L. radiatus
(MP) : 1, vue dorsale ; l a , pince droite.
F I G . 2, 2a. — Lophozozymus glaber Ortmann, ^ 11 x 16 mm, Tahiti, RANSON coll., FOREST et GUINOT det. L. dodone
(MP) : 2, vue dorsale ; 2a, pince droite.
F I G . 3, 3a. — Lophozozymus evestigatus Guinot, holotype, $ 13 X 20 m m (à l'état sec), île Bourbon, A. M. EDWARDS det.
« Stenozozymus radiatus Edw. » (MP-B2905S) : 3, vue dorsale ; 3a, pince droite.
F I G . 4. — Lophozozymus intonsus (Randall), «^ 31,8 X 49,5 m m , Hawaï, Kailua, 1-12-1901. D'après RATHBUN, 1906,
pi. 8,fig.8.
F I G . 5. — Lophozozymus pulchellus A. Milne Edwards, <$ 11,2 X 18 mm, Dar-es-Salaam, H E A T H coll., GUINOT det.
F I G . 6, 6a. — Lophozozymus simplex de Man, holotype, $ 6,5 X 11 mm, Amboine : 6, vue dorsale ; 6a, pince gauche.
D'après D E MAN, 1888, pi. 10, fig. 3, 3a.
PLANCHE 9
Sternum thoracique avec les sutures 4/5 à 7/8 complètes et squelette endophragmal thoracique chez des Brachyoures
primitifs.
F I G . 1-3. — Corystes cassivelaunus (Pennant). 1, Plastron sternal, abdomen enlevé, d'après H . MILNE EDWARDS, 1851,
pi. 9, fig. 9 : « thorax du Coryste denté v u en dessous, et grossi » ; 2, 3, système endophragmal thoracique chez un
mâle (2) et chez une femelle (3), afin de montrer le dimorphisme sexuel : $ 33 X 26 m m , $ 36 X 27 m m ,
La Rochelle, d'ORBiGNY (MP).
F I G . 4-6. — Atelecyclus rotundatus (Olivi), <$ 34 X 35,5 mm, ? Golfe de Gascogne, FOREST det. (MP). 4, Plastron sternal,
abdomen en place ; 5, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 6, partie antérieure du plastron sternal,
légèrement inclinée de façon à voir les cavités arthrodiales des trois pattes-mâchoires.
F I G . 7-8. — Cancer borealis Stimpson, çj 71 X 112 mm, ofî Newport, R.I., U.S. Fish Commission 1880, sta. 789, 17 fath.
(MP). 7, Plastron sternal et cavité sterno-abdominale, abdomen en pointillé ; 8, système endophragmal thoracique.
F I G . 9. — Thia residua (Herbst), $ 16,6 m m X 17,8 mm, Méditerranée, ZARIQUIEY coll. (MP) : système endophragmal
thoracique (voir le plastron sternal,fig.20A).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
304 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE E T TAXONOMIE DES BRACHYOURES
P L A N C H E 10
Sternum thoracique avec les sutures 4/5 à 7/8 complètes et système endophragmal thoracique chez les Carpi-
liinae.
F I G . 1-4. — Carpilius convexus (Forsskâl). 1, 2 : <J 40 X 53 mm, mer Rouge, D r JOUSSEAUME (MP) ; 3, 4 : $ 60 X 81 mm,
Tahiti, RANSON coll., FOREST et GUINOT det. (MP). 1, Plastron sternal, abdomen en place; 2, plastron sternal
et cavité sterno-abdominale ; 3, système endophragmal thoracique ; 4, sternites thoraciques antérieurs et, sur le
chélipède, soudure du basis-ischion avec le mérus : la coxa de p i s'articule directement avec le mérus.
F I G . 5-6. — Carpilius corallinus (Herbst), $ 79 X 104 mm, Cuba, DE BOURY 1914, BOUVIER det. (MP). 5, plastron sternal
et cavité sterno-abdominale ; 6, partie antérieure du plaslron sternal, notamment la partie non exposée, norma-
lement recouverte par les mxp3 qui sont ici écartés.
F I G . 7. — f Ocalina floridana Rathbun, paratype, Eocène supérieur, Floride : face ventrale, avec la partie conservée du
sternum thoracique. D'après RATHBUN, 1929, pi. 2,fig.1.
F I G . 8. — f Palaeocarpilius stenurus Reuss, Nummulitique, environs de Vérone : face ventrale, avec sternum thoracique
et a b d o m e n . D'après A. M I L N E E D W A R D S , 1862, pi. 1, fig. 3a.
F I G . 9. — f Palaeocarpilius macrocheilus (Desmarest), $, Nummulitique, environs de Vérone : face ventrale, avec sternum
thoracique et abdomen. D'après A. M I L N E E D W A R D S , 1862, pi. 6, fig. 2a.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
P L A N C H E 11
F I G . 1-2. — Dimorphisme sexuel du système endophragmal thoracique dans le genre Peltarion Jacquinot, chez P. spinu-
losum (White). ( Voir le plastron sternal, fig. 20D). 1, <J 45 X 46 m m ; 2, $ 44 X 45 m m : Amérique du Sud, Exp.
« Calypso », st. 169, 69 m (MP).
F I G . 3. — Système endophragmal thoracique de Nautilocorystes ocellatus (Gray), $ 30 X 29, 6 mm, Cap de Bonne-Espé-
rance (MP). (Voir le plastron sternal,fig.20C).
F I G . 4-6. — Ecusson sternal chez trois genres de Brachyoures, le plastron é t a n t incliné pour faire apparaître les cavités
arthrodiales des pattes-mâchoires et montrer la réduction de l'écusson sternal, lorsque l'on passe de 4 à 6. 4, Pelta-
rion spinulosum (White), $, même spécimen que dans la figure 1 ; 5, Cycloxanthops sexdecimdentatus (H. Milne
Edwards et Lucas), $ 37,5 x 57 mm, Chili, M. D'ORBIGNY (MP) ; 6, Heterozius rotundifrons A. Milne EdwardB,
c? 16 X 22 mm, Nouvelle-Zélande, détroit de Cook, H. FILHOL (MP-B 13).
F I G . 7-9. — Évolution du système endophragmal thoracique dans une même lignée. 7, Kraussia sp., (J 15 X 16 m m ,
Nhatrang, A. K R E M P F coll. (MP). (Voir le plastron sternal, fig. 22A) ; 8, Cycloxanthops sexdecimdentatus (H. Milne
Edwards et Lucas), $ 37,5 X 57 mm, Chili, M. D'ORBIGNY (MP). (Voir le plastron sternal, fig. 22C) ; 9, Xantho
incisus incisus (Leach), $ 34 x 55 mm, Roscofî, FOREST det. (MP). (Voir le plastron sternal,fig.22D).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
P L A N C H E 12
Sternum thoracique et système endophragmal thoracique chez divers Xanthidae [sensu BALSS, 1957).
F I G . 1-2. — Menippe mercenaria (Say), <J 38,5 X 54 mm, Key West, A. Milne Edwards 1903 (MP). 1, plastron sternal,
abdomen en pointillé ; 2, système endophragmal thoracique.
F I G . 3. — Pilumnoides perlatus (Poeppig), g 11 x 19,2 mm, Chili, Valparaiso, PORTER det., BOUVIER vérif. (MP) : système
endophragmal thoracique. (Voir le plastron sternal, fig. 21 A).
F I G . 4. — Epixanthus dentatus (White), g 32 X 61 m m , Zanzibar, M. GRANDIDIER (MP) : plastron sternal, abdomen
enlevé ; à noter les sutures 4/5 et 5/6 confluentes, jointives de part et d'autre du plan sagittal médian, d'où la
clôture interne du sternite 5.
F I G . 5-6. — Eriphia spinifrons (Herbst), <J 38 X 52,5 mm, île d'Oléron, 1957 (MP). 5, plastron sternal, abdomen enlevé ;
6, système endophragmal thoracique.
F I G . 7-8. — Trapezia rufopunctata (Herbst) s.l., $ 20 X 22,5 mm, Madagascar, BALSS det., 354 (MP). 7, plastron sternal,
abdomen en pointillé ; 8, système endophragmal thoracique.
F I G . 9. — Platyxanthus crenulatus A. Milne Edwards, syntype, £ 41 X 57 mm, Patagonie, M. D'ORBIGNY (MP) : système
endophragmal thoracique, endommagé sur le côté gauche (voir le plastron sternal,fig.25B).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
LÉGENDES DES PLANCHES DE PHOTOGRAPHIES 3()5
PLANCHE 13
Sternum thoracique et système endophragmal thoracique chez divers Portunidae (sensu BALSS, 1957).
FIG. 1-3. — Carcinus mediterraneus Czerniavsky, $ 34 X 41,5 mm, près de Sète, étang de Sijean, FOREST coll. et det.
(MP). 1, plastron sternal, abdomen en pointillé ; 2, écusson sternal : le plastron a été légèrement incliné pour mettre
en évidence les cavités arthrodiales des pattes-mâchoires et des premiers péréiopodes thoraciques ; 3, système
endophragmal thoracique.
FIG. 4-6. — Scylla serrata (Forsskâl), ^ 48 X 69 mm, Amoy, C. F. W A N G (MP). 4, plastron sternal, abdomen en place ;
5, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 6, système endophragmal thoracique.
FIG. 7. — Podophthalmus vigil (Fabricius), <$ 37 X 87 mm, Madagascar, 10 m, CROSNIER coll. et det. (MP) : plastron
sternal, abdomen enlevé.
FIG. 8-9. — Callinectes sapidus Rathbun, $ 65 X 140 mm, Charleston, Mus. Comp. Zool. Cambridge (MP). 8, plastron
sternal, abdomen en pointillé ; 9, système endophragmal thoracique.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PLANCHE 14
Sternum thoracique et système endophragmal thoracique chez certains Oxystomata (sensu BALSS, 1957).
FIG. 1-3. — Calappa granulata (Linné), $ 60 X 80 mm, ouest du Portugal (MP). 1, plastron sternal, abdomen en place ;
2, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 3, système endophragmal thoracique.
FIG. 4-6. — Matuta planipes Fabricius, <J 35 X 50 mm, Cap St-Jacques, A. K R E M P F coll. (MP). 4, plastron sternal, abdo-
men en place ; 5, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 6, système endophragmal thoracique.
FIG. 7-9. — Orithyia sinica (Linné) ( = O. mamillaris Fabricius). 7, 8, <$ 61 X 57 mm, Chine, H. MILNE EDWARDS det.
(MP) : 7, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 8, système endophragmal thoracique ; 9, $ pubère 64 X
60 mm, sans loc. (MP-B93S) : les vulves sur le sternite 4 ne sont pas recouvertes par l'abdomen (endommagé),
duquel dépassent les pléopodes sétifères.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PLANCHE 15
Sternum thoracique et système endophragmal thoracique chez divers Leucosiidae (sensu BALSS, 1957).
FIG. 1-3. —• Leucosia unidentata de Haan, $ 29 X 27 mm, environs de Tokyo, BOUVIER det. (MP). 1, plastron sternal,
abdomen en place ; 2, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 3, abdomen, face interne, et pléopodes 1
torsadés in situ.
FIG. 4. — Leucosia longifrons de Haan, £ 21 X 20 mm, Nouvelle-Calédonie, RÉVEILLÈRE coll. (MP) : système endophrag-
mal thoracique.
FIG. 5-6. —• Lithadia cariosa (Stimpson) <$ 9 X 10 mm, Floride, M. HEMPHILL (MP). 5, plastron sternal, abdomen en
place ; 6, plastron sternal et cavité sterno-abdominale.
FIG. 7. —- Ilia nucleus (Linné), $ 27 X 26 mm, Mytilène, Port Vera, GRAVIER coll. (MP) : plastron sternal et cavité sterno-
abdominale.
FIG. 8-10. —• Pariphiculus mariannae (Herklots), $ 34 X 31 mm, Hongkong (MP). 8, plastron sternal, abdomen en place ;
9, plastron sternal, abdomen abaissé : cavité incubatrice moins développée que chez d'autres Leucosiidae (cf.
pi. 25, fig. 10-13) ; 10, système endophragmal thoracique.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PLANCHE 16
Sternum thoracique et système endophragmal thoracique chez divers Majidae (sensu BALSS, 1957).
F I G . 1-3. — Maja squinado (Herbst). 1, 2 : $ 41 X 35 mm, Roscofî, BOURDON coll. et det. (MP) ; 3, $ 43 X 37 mm, même
échantillon. 1, plastron sternal, abdomen en place ; 2, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 3, système
endophragmal thoracique.
20
306 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACIIYOL'RES
FIG. 4. —• Pisa tetraodon (Pennant), <$ 33,5 X 43 mm, Noirmoutier, FOREST det. (MP) : plastron sternal, abdomen en
pointillé.
F I G . 5-6. — Leurocyclus tuberculosus (IL Milne Edwards et Lucas) ( = Salacia tuberculosa), holotype (endommagé et à
l'état sec), <§, peut-être originaire du Chili (MP-B566S). 5, plastron sternal (incomplet) ; 6, vue de profil (gauche)
pour montrer les cavités arthrodiales des appendices, séparées par des prolongements sternaux et céphalothora-
ciques.
FIG. 7. — Chlorinoides barunai Serène, holotype, $ 26 X 14 mm, Indonésie, st. 73 (MP) : plastron sternal, abdomen
enlevé.
FIG. 8-9. —• Eurynolambrus australis IL Milne Edwards et Lucas, holotype, $ 48,5 X 77,2 mm, Nouvelle-Hollande,
M. L.YVAUD (MP). 8, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 9, système endophragmal thoracique.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PLANCHE 17
Sternum thoracique de divers Oxyrhyncha {sensu BALSS) et carapace de deux espèces fossiles du genre Daira
de Haan.
FIG. 1-2. —Daldorfia bouvieri (A. Milne-Edwards), <§ 38 X 26 mm, baie de Pointe-Noire, A. CROSNIER coll. et det. (MP).
1, plastron sternal, abdomen en place ; 2, plastron sternal et cavité sterno-abdominale.
FIG. 3. — Thyrolambrus cariei (Bouvier), syntype, (J 12 X 24 mm, île Maurice, CARIÉ coll. (MP) : cavité sterno-abdominale.
F I G . 4. —Larnbrus longimanus (Linné), <§ 25 X 28 mm, baie de Bassac, A. K R E M P F coll. (MP) : sternum thoracique, abdo-
men enlevé.
F I G . 5. —• Chlorinoides longispinus (de Haan), $ 30,5 X 24 mm, Japon, environs de Tokyo, BOUVIER det. (MP) : cavité
sterno-abdominale. Les terminaisons internes des sutures 4/5 et 5/6 se rejoignent de part et d'autre du plan sagittal
médian, en isolant le sternite 5 du côté interne. (Voir le plastron sternal chez le mâle, pi. 16, fig. 7). Chez cette
femelle, sans doute impubère, la vulve est peu éloignée du crochet d'accrochage de l'abdomen ; ce dernier, bien
développé, est situé sur la suture 4/5, et le dispositif est fonctionnel.
FIG. 6. — Système endophragmal de l'une des deux espèces actuelles du genre Daira de Haan, Daira perlala (Herbst) :
c? 21,3 X 30,6 mm, Tahiti (MP).
F I G . 7-8. — Carapace d'espèces fossiles appartenant au genre Daira de Haan. 7, f Daira eocaenica (Lôrenthey), Eocène
supérieur, Calcaire à Nummulites et Orthophragmines, Budapest ; 8, f Daira depressa A. Milne Edwards, Rupélien,
Italie (Vicentin) : moulage.
FIG. 9-11. —Dairoides kusei (Sakai), $ 55 X 71 mm, Kii Minabe, SAKAI det. et leg. (MP). 9, face ventrale, région anté-
rieure ; 10, pinces droite et gauche ; 11, système endophragmal thoracique.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
P L A N C H E 18
Sternum thoracique, appareil d'accrochage de l'abdomen, cavité incubatrice et système endophragmal thoracique
chez les Ocypodinae, les Macrophthalminae et les Plagusiinae (sensu BALSS, 1957).
F I G . 1-3. — Sternum thoracique et cavité sterno-abdominale dans le genre Uca Leach. 1, Uca tangeri (Eydoux) <J 26 X
29 mm, région de Dakar, MONOD det. (MP). On distingue près de la suture 4/5 un granule plus gros que ceux situés
postérieurement et qui pourrait être un crochet vestigial ; 2, Uca maracoani maracoani (Latreille), $ 29 X 47 mm,
Guyane française, GUINOT det. (MP). Il n'existe aucun appareil d'accrochage sur le plastron sternal (dissymé-
trique sur ce spécimen) ; la crête au sommet de la cavité sterno-abdominale est obsolète ; 3, Uca (Minuca) thayeri
thayeri R a t h b u n , $ 20 X 31 mm, Guyane française, F. GEAY (MP). La crête au sommet de la cavité sterno-abdo-
minale s'incurve et pénètre symétriquement dans la cavité : deux crêtes de rétention du telson se trouvent cons-
tituées.
F I G . 4-6. — Macrophthalmus latreillei (Desmarest), $ 38 X 51 mm, côte N.O. de Madagascar, A. CROSNIER coll. et det.
(MP). 4, plastron sternal, abdomen en place ; 5, plastron sternal, abdomen enlevé ; 6a, rapports des sternites
thoraciques 7 et 8 avec les premiers segments abdominaux ; 6b, position du pénis par rapport aux sternites thora-
ciques 7 et 8.
F I G . 7-8. —• Ocypode cursor (Linné), £ 36 X 45 mm, Malica près de Dakar, MONOD det. (MP). 7, plastron sternal, abdomen
en pointillé ; 8, système endophragmal thoracique (en lumière transmise).
F I G . 9-11. — Plagusia glabra Dana, New South Wales, near Sydney (MP). 9, $ 38 X 34 m m : sternum thoracique, avec
les crochets placés sur le sternite 5 en avant des épais pléopodes sexuels 1 ; 10, $ ovigère 35 X 38 m m : sternum
thoracique avec la paire d'énormes vulves tripartites et les crochets du dispositif bouton-pression, déformés et très
gros (bo) ; 11, même 2 ovigère : abdomen contenant la ponte.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
LI'XTIÎNDES DKS PLANCIIKS Dlî PHOTOGRAPHIES 307
PLANCHE 19
PLANCHE 20
Sternum thoracique et système endophragmal thoracique chez divers Grapsidae et Hymenosomatidae (sensu
TÎALSS, 1957).
F I G . 1-3. — Grapsus tenuicrustatus (Herbst), $ 65 X 72 mm, Ste-Luce, CROSNIER coll. et det. (MP). 1, plastron sternal,
abdomen en place ; 2, plastron sternal et cavité sterno-abdominale ; 3, système endophragmal thoracique.
FIG. 4-6. —• Varuna litterata (Fabricius), $ 29 X 31 mm, Madagascar, île Ste-Marie, CROSNIER coll. et det. (MP). 4a,
rapports des stérilités thoraciqucs 7 et 8 avec les premiers segments abdominaux ; 4b, position de l'orifice génital
mâle par rapport aux sternites thoraciques 7 et 8 ; 5, plastron sternal, abdomen enlevé ; 6, système endophragmal
thoracique.
FIG. 7. —• Sesarma huzardi (Desmarest), <§ 30 X 35 mm, Pointe-Noire, CROSNIER coll. et det. (MP) : système endophragmal
thoracique (en lumière transmise).
FIG. 8-10. —• Elamena pilosa A. Milne Edwards, <$ 20 X 22,6 mm, Nouvelle-Calédonie, BALANSA coll., A. MILNE EDWARDS
det. (MP). 8, plastron sternal, abdomen en place ; 9, vue d'ensemble du système endophragmal; 10, idem, moitié
droite un peu inclinée de façon à voir la lame de jonction et les endopleurites.
FIG. 11. —- Halicarcinus planatus (Fabricius), <$ de 14 m m de large environ, Kerguelen, RICHER de FORGES coll. et det.
(MP) : système endophragmal (en lumière transmise) : la partie médiane est indivise, les endosternites étant unique-
ment latéraux. (Voir le plastron sternal, fig. 30A).
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PLANCHE 21
Sternum thoracique, appareil de rétention de l'abdomen et système endophragmal chez les Dromiacea (Dromiidae
et Dynomenidae).
F I G . 1-3. — D r o m i a dehaani Rathbun, $ 42 X 45 mm, golfe de Suez, Mission Ph. DOLLFUS, MONOD det. Dromia dormia,
FOREST redet. (MP). 1, plastron sternal, abdomen en place ; 2, plastron sternal, abdomen enlevé. On distingue les
deux paires de saillies coxales (sur cxl et cx2) et la paire de saillies épisternales servant à la rétention de l'abdomen ;
3, face interne de l'abdomen montrant les régions se coaptant avec les saillies de rétention.
FIG. 4-5. — Sternodromia spinirostris (Miers), Ç 34 X 37,2 mm, Guinée, Exp. « Calypso » 1956 (MP). 4, plastron sternal,
avec les sillons sternaux et l'ouverture des spermathèques. Les coxae ont été enlevées à gauche ; 5, système endo-
phragmal thoracique.
308 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
FIG. 6. — Dromidia antillensis Stimpson, (J 18 X 18 mm, Guyane française, DURAND coll., GUINOT det. : abdomen cou-
vrant le sternum thoracique et retenu par la paire de saillies sur la coxa des p2.
FIG. 7. — Hemisphaerodromia abellana Barnard, type, $ 9,7 X 10,2 mm, Madagascar, FOURMANOIR coll. (MP). La saillie
coxale de p2 s'intercale dans un rétrécissement de l'abdomen entre l'uropode et le cinquième segment abdominal.
F I G . 8-9. — Appareil de rétention de l'abdomen mâle chez Dynomene hispida (H. Milne Edwards), à deux tailles diffé-
rentes. 8, <§ juv. 7,5 X 9 mm, Nouvelle-Calédonie, BALANSA coll. La saillie épisternalc, aiguë et pointant du côté
interne, touche l'uropode ; 9, <J adulte de 12 mm de large environ, même échantillon. La saillie épisternalc est
plus éloignée de l'uropode.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
P L A N C H E 22
Sternum thoracique et appareil de rétention de l'abdomen chez divers Homoloidea (fig. 1-5) et chez un genre de
Raninoidea (fig. 6-7).
F I G . 1-2. — Paromola cuvieri (Risso), <$ 113 mm de long (état sec), Sénégal, environ 300 m, MONOD det. (MP). 1, plastron
sternal recouvert en entier par l'abdomen. On voit la paire de saillies denticulées sur la coxa des p i qui maintient
l'abdomen au niveau du sixième segment et la paire de saillies terminées par une spinule du côté interne, sur la
coxa de mxp3 ; 2, plastron sternal, abdomen enlevé et pléopodes in situ. En plus des saillies coxales, noter la paire
de saillies sternales au niveau des chélipèdes (double appareil d'accrochage).
F I G . 3. — Homologenus rostratus (A. Milne Edwards), <J 10 X 7,5 mm, au large du Maroc, le « Travailleur » 1882, A. MILNE
EDWARDS et BOUVIER det. (MP). On voit nettement les deux pointes coxales de p i , moins distinctement les spi-
nules coxales sur les m x p 3 .
F I G . 4-5. —- Latreillia valida de Haan, $ de 16 m m de long environ, Japon, FRANCK (MP). 4, plastron sternal recouvert
en longueur mais non en largeur par l'abdomen. Le telson s'implante entre les mxp3 ; 5, plastron sternal, abdomen
enlevé. On distingue la paire de saillies sternales.
F I G . 6-7. — Lyreidus tridentatus de Haan, $ ovigère 38 X 23 mm, New South Wales, deep water (MP). Le genre Lyreidus
est le seul Raninidae à abdomen reployé contre la paroi sternale et doté d'un appareil d'accrochage. 6, sternites
thoraciques antérieurs. Au-dessous de l'insertion des p2, la paire de pointes sternales ; 7, abdomen avec, de part
et d'autre, les pléopodes portant la ponte. Le sixième segment abdominal se prolonge dans ses angles latéro-posté-
rieurs par deux protubérances correspondant aux pointes sternales.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
P L A N C H E 23
PLANCHE 24
PLANCHE 25
F I G . 1-6. — Divers genres de Brachyoures chez lesquels les vulves de la femelle ne sont pas recouvertes par l'abdomen,
à l'inverse des genres représentés sur les figures 7 à 13.
1, 2, Erimacrus isenbecki (Brandt) $ pubère 37,5 X 37 mm, Bering Sea, « Albatross », sta 3275 (MP) : 1, plastron
sternal, abdomen en place ; 2, plastron sternal et cavité sterno-abdominale. On observe sur la figure 1 que les vulves,
placées latéralement sur le sternite 6, sont laissées à découvert. A noter le crochet vestigial du système bouton-
pression de l'abdomen ; 3, Telmessus cheiragonus (Tilesius), $ 35 X 46 mm, Japon, FRANCK 175-95 (MP) : plastron
sternal, abdomen en place. Au niveau du sternite 6, où se situe la vulve entourée de replis, le bord du sixième
segment abdominal s'échancre fortement ; la vulve est laissée à découvert.
4, 5, Corystes cassivelaunus (Pennant). 4, $ 31 X 24 mm, ? Manche (MP) : plastron sternal, avec les vulves laissées
à découvert par l'abdomen, qui est court ; 5, Ç 29 X 22 mm, Noirmoutier (MP-B2113S) : gros plan de la vulve avec
son opercule. (Voir le plastron sternal chez le mâle, pi. 9, fig. 1). 6, Pseudocorystes sicarius (Poeppig), Ç 50 X 44 mm,
Chili, Valparaiso, PORTER coll. et det., BOUVIER verif. (MP) : sternum thoracique. Les vulves du sternite 6 ne sont
pas recouvertes par l'abdomen, qui est court. (Voir le plastron sternal chez le mâle, fig. 20B).
F I G . 7. —• Dacryopilumnus eremita Nobili, syntype, Ç 6 X 4 mm, Mangareva, G. SEURAT coll. 1904 : plastron sternal,
abdomen enlevé. Les vulves situées sur le sternite 6, près de la suture 5/6, sont énormes.
310 MORPHOLOGIE, PHYLOGKNËSK ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
FIG. 8-9. — Dorippe lanata (Linné), $ 18 X 24 min, côtes du Togo, A. CROSISIER coll. et det. 8, plastron sternal, abdomen
fixé à la paroi sternale ; 9, plastron sternal et cavité sterno-abdominale. La vulve du sternite 6 est placée tout près
du crochet d'appareil d'accrochage de l'abdomen, le crochet étant placé postérieurement dans une sinuosité de la
suture 5/6. (Voir le plastron sternal mâle, fig. 28).
FIG. 10-13. — Leucosiidae femelles avec vaste cavité ineubatriee. 10, 11, Leucosia longifrons de Haan, $ pubère 24,5 X
21 mm, Nouvelle-Calédonie, RÉVKILI.ÈRE coll. (MP)- 10, plastron sternal, abdomen en place. Le sixième segment
abdominal est extrêmement développé et discoïde ; 11, cavité sterno-abdominale profondément creusée ; 12,
13, Xucia tuberculosa A. Milne Edwards, 2 ovigère 9 10 mm, Nouvelle-Calédonie, Aquarium de Nouméa,
R. CATALA Ieg. (MP). 12, plastron sternal recouvert presque en entier par l'abdomen ; 13, abdomen abaissé pour
montrer La ponte, protégée dans la cavité ineubatriee.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PLANCHE 26
FIG. 1-6. — Disposition particulière des pléopodes sexuels mâles chez certains genres de Brachyoures. 1-3, Xenoplithalmodes
moebii Richters, holotype, <$ 7,5 X 10,5 mm, île Maurice, Black River : 1, carapace ; 2, pli $ dépassant de la
cavité sterno-abdominale et logés dans une rainure du sternum thoracique ; 3, pinces ; 4-5, Paracleistostoma cris-
tatum de Man, $ 10 X 15 mm, Japon, environs de Tokyo, HARMAIND coll. 1901, BOUVIER det. (MP) : 4, face ventrale,
abdomen reployé, avec les pli visibles, non protégés, de part et d'autre du cinquième segment ; 5, face ventrale,
abdomen enlevé, pli complètement coudés à peu près à mi-hauteur de la cavité sterno-abdominale ; 6, Scopimera
proxima Kemp, $ 4 X 5,7 mm, Inde Portugaise (MP) : face ventrale, abdomen en place, avec les pli visibles de
part et d'autre du cinquième segment abdominal, très rétréci à la base ; tube digestif en partie visible également.
F I G . 7-11. — Emplacement des fossettes gastriques sur la face dorsale de certains Brachyoures et phragmes correspondants
à la face interne de la carapace. 7-8, Miclyris longicarpus Latreille, $ 26 X 22 mm, New South \Yales, Port Jackson,
Rose Bay, 1900 (MP) : 7, face dorsale antérieure avec les deux fossettes gastriques symétriques très écartées ; 8,
face interne antérieure correspondante, avec les deux phragmes longs et rigides invaginés à l'emplacement des
fossettes gastriques ; 9-10, Paromola cuvieri (Risso), Ç ovigère 87 X 68 mm, Banc de la Chapelle, ORSTOM 1921
(MP) : 9, face dorsale antérieure avec les deux fossettes gastriques symétriques assez rapprochées ; 10, face interne
de la carapace, vue tangentielle montrant les deux phragmes invaginés à l'emplacement des fossettes gastriques ;
11, Matuta planipes Fabricius, $ 35 X 50 mm, Cap Saint-Jacques, A. K R E M P F coll. (MP) : vue de la face interne
de la carapace montrant les deux phragmes symétriques épais, invaginés à l'emplacement des fossettes gastriques.
Pour les abréviations, voir p. 297-298.
PLANCHE 27
Système endophragmal chez les quatre genres de Bellioidea (sensu GUINOT, 1976).
F I G . 1. — Corystoides abbreviatus ? A. Milne Edwards, syntype, $ environ 17,5 mm de long, Montevideo, « Hassler» (MP-B3).
F I G . 2. —Bellia picta H. Milne Edwards, holotype, $ 50,5 X 45,5 mm, Pérou, M. W E D D E L L (MP-Bll, spécimen régénéré).
FIG. 3. — Acanthocyclus gayi Lucas, $ 19,8 X 20 mm, Chili, C. E. PORTER det. A. albatrossis (MP-B14).
FIG. 4. — Heterozius rotundifrons A. Milne Edwards, <$ 16 X 22 mm, Nouvelle-Zélande, H. FII.UOL (MP-B13).
; : :
: • • , • ;.'v.
: ;
., ' ' ^^'^^:.
j \
2|:'l
• • : ' . • : •
••'•
- ' • : • - ; • .
i '
7 ^ '-•-• • '•• ° • .
M*^\
r i
I 0CT$$ A,~.f..W^.jMjA
« • iH| P l i
FIG. 1-6. — Convergence des carapaces entre un Anomoure Paguroidea de la famille des Lithodidae et deux genres de
Brachyoures appartenant a deux families differentes (Parthenopidae et Majidae). 1, 2, Cryptolithodes sitchensis ;
3, 4, Cryptopodia fornicata ; 5, 6, Eurynolamhrus australis ; 5, adulte ; 6a, 6b, premier et deuxieme stades juve-
niles. F I G . 7-8. — Exemple d'un genre attribue de facon erronee aux Corystoidea (sensu BALSS, 1957) en raison
d'une certaine ressemblance de la carapace avec celle des Crabes de ce groupe. En fait, Pliosoma parvifronsest
un Majidae.
PLANCHE 2 (pour Veccplication, voir p. 301)
Ornementation dans le genre Actaea de Haan, char, emend. Fig. 1-4. — Actaea tuberculosa (Miers), specimens de quatre
tailles differentes. Fig. 5. — Actaea catalai Guinot.
%
FIG. 1, l a . — f Phrynolambrus corallinus. 1, face dorsale reconstituee ; l a , vue tres grossie du test. Fig. 2, 2a, 2b. —
Dairoides kusei. 2, vue dorsale ; 2a, 2b, vues grossies du test. Fig. 3, 3a, 3b. —Daira perlata. 3, vue dorsale ; 3a, vue
grossie du test ; 3b, face interne du test. Fig. 4, 4a. —Daira americana. 4, carapace avec sa pilosite ; 4a, vue grossie
du test, pilosite en partie brossee.
PF^
P^^T- - ^PB ^!PWH
^ • r .^' .^:%t.|p':'. i^feS^BB
- ,*5^B
«
|K| ^"^ ^t
V^| •
ISiiNi^ri
j^^r^C,?^
^§V*'.
B i s ' w i *<
.-
Wy\j^k
'*^I#^iH
Jla •• l ^ Ir^^OH
p - -\ f -<^mf •
W/M H|fc^^^^^fef; > * •• \ !
^^^Jp|pp^Hp|
BL^BBBBtBM
B^S!^T I^f5^^^
^^ .;;.::ipgm IHllifc, ^
5
Hfc£
Br* -^IMHIH i P K l ^ i | S v | : l M H
FIG. 1-3. — Demania splendida (Laurie), holotype. Fig-. 4. — D. toxica Garth, holotype. Fig1. 5. — D . rotundata (Serene
apud GUINOT), holotype. Fig. 6. — D. japonica Guinot, nom. no v. pro Xantho reynaudi cultripes Sakai (nee Alcock),
1939. Fig. 7-8. — D. cultripes (Alcock). Fig. 9. — D . baccalipes ? (Alcock).
^
1. — Demania reynaudi, holotype. Fig. 2. — D. squamosa. Fig. 3. — D. intermedia, holotype. Fig. A. — Demania
aft. intermedia. Fig. 5-7. — D. scaberrima, 3 specimens difierents. Fig. 8. — Genre de Panopeinae, Lophoxanthus,
auquel etaient auparavaiU raLtachees certaines especes appartenant en realite au genre Demania : L. lamellipes.
PLANCHE 6 (pour Vexplication, voir p. 302, 303)
Fig. 1. — Glytoxanthus meandricus. Fig. 2. — G. erosus. Fig. 3. — G. angolensis. Fig. 4. — G. labyrinthicus. Fig. 5.—
G. cavernosus. Fig. 6. — G. vermiculatus, lectotype. Fig. 7. Glyptoxanthus ? meandrinus, holotype. Fig. 8. -— G. han-
cocki, holotype.
PLANCH E 7 (pour Vexplication, voir p. 303)
FIG. 1. —- Lophozozymus cristatus A. Milne Edwards. Fig. 2. — L. superbus (Dana). Fig. 3, 3a. — L. edwardsi Odhner.
Fig. 4. —- L. pictor (Fabricius). Fig. 5, 5a. — L. incisus (H. M. Edwards). Fig. 6, 6a. — L. guezei Guinot, lec-
totype.
'
Wsfr'-
K ;;• >J&S%&&
JK^''»'^' "'- H
mm^^:&fj^^ m wk
rio. 1, la.—Lophozozyrnus dodone (Herbs!). Fig. 2, 2a. — L. g/a&er Ortmann. Fig. 3, 3a. — L. evestigatus Guinol, holotype.
Fig. 4. — L. inlonsus Randall. Fig. 5. — L. pulchellas A. M. Edwards. Fig. 6, 6a. — L. simplex de Man, holo-
type.
PLANCHE 9 {pour I explication, voir p. 303)
Sternum Lhoracique avec les sutures 4/5 a 7/8 completes et squelette endophragmal thoracique chez des Brachyoures
primitifs. Fig. 1-3. — Corystes cassivelaunus. 1, plastron sternal ; 2 et 3, systeme endophragmal lhoracique chez
un male (2) et chez une femelle (3). Fig. 4-6. — Atelecyclus rotundatus : plastron sternal. Fig. 7-8. — Cancer borealis.
7, plastron sternal ; 8, systeme endophragmal thoracique. Fig. 9. — Thia residua : systeme endophragmal thora-
cique.
PLANCHE 10 (pour Vexplication, voir p. 304)
Sternum thoracique avec sutures 4/5 a 7/8 completes et systeme endcphragmal thoracique chez les Carpiliinae. Fig. 1-4.
— Carpilius convexus : 1, 2, 4, plastron sternal ; 3, systeme endophragmal thoracique. Fig. 5-6. -— C. corallinus,
plastron sternal. Fig. 7. — "f Ocalina floridana, paratype, face ventrale. Fig. 8. — f Palaeocarpilius stenurus, face
ventrale. Fig. 9. — j P . macrocheilus, $, face ventrale.
PLANCHE 11 (pour Vexplication, voir p. 304)
Fig. 1-2 — Dimorphisme sexuel du systeme endophragmal thoracique chez Peltarion spinulosum. 1, <J ; 2, $. Fig. 3. — Sys-
teme endophragmal thoracique de Nautilocorystes ocellatus, $. Fig. 4-6. — Ecusson sternal. 4, Peltarion spinulosum ;
5, Cycloxanthops sexdecimdentatus, <J ; 6, Heterozius rotundifrons, <J. Fig. 7-9. — Evolution du systeme endophrag-
mal thoracique dans une meme lignee. 7, Kraussia sp., <J ; 8, Cycloxanthops sexdecimentatus, <J ; 9, Xantho incisus
incisus, (J.
21
PLANCHE 12 (pour Vexplication, voir p. 304)
Sternum thoracique et systeme endophragmal thoracique chez divers Xanthidae (sensu BALSS, 1957). Fig. 1-2. Menippe
mercenaria. 1, plastron s t e r n a l ; 2, systeme endophragmal thoracique. Fig. 3. — Pilumnoides perlatus, systeme
endophragmal thoracique. Fig. 4. — Epixanthus dentatus, plastron sternal. Fig. 5-6. — Eriphia spinifrons, 5, plas-
tron sternal; 6, systeme endophragmal thoracique. Fig. 7-8. •— Trapezia rufopunctata. 7, plastron sternal; 8, sys-
teme endophragmal thoracique. Fig. 9. — Platyxanthus crenulatus, syntype, systeme endophragmal thoracique.
PLANCHE 13 (pour Vexplication, voir p. 305)
Sternum thoracique et systeme endophragmal thoracique chez divers Portunidae (sensu BALSS, 1957). Fig. 1-3. — Carci-
nus mediterraneus, 1, 2, plastron s t e r n a l ; 3, systeme endophragmal thoracique. Fig. 4-6. — Scylla serrata, 4, 5,
plastron sternal ; 6, systeme endophragmal thoracique. Fig. 7. — Podophthalmus vigil, plastron sternal. Fig. 8-9.
— Callinectes sapidus, 8, plastron sternal ; 9, systeme endophragmal thoracique.
PLANCHE 14 {pour Vexplication, voir p. 305)
Sternum thoracique et systeme endophragmal thoracique chez certains Oxystomata (sensu BALSS, 1957). Fig. 1-3. —
Calappa granulata. 1, 2, plastron sternal ; 3 systeme endophragmal thoracique. Fig. 4-6. — Matuta planipes.
4, 5, plastron sternal ; 6, systeme endophragmal thoracique. Fig. 7-9. — Orithyia sinica. 7, 8, $ : 7, plastron sternal;
8, systeme endophragmal thoracique ; 9, $ pubere.
PLANCHE 15 (pour Vexplication, voir p. 305)
Sternum thoracique et systeme endophragmal thoracique chez divers Leucosiidae [sensu FALSS, 1957). Fig. 1-3. — Leu-
cosia unidentata, <J. 1, 2, plastron sternal ; 3, abdomen, face interne. Fig. 4. — Leucosia longifrons, systeme endo-
phragmal thoracique. Fig. 5-6. -— Lithadia cariosa. 5, 6, plastron sternal. Fig. 7. •— Ilia nucleus, plastron sternal.
Fig. 8-10. —- Pariphiculus mariannae, $. 8, 9, plastron sternal ; 10, systeme endophragmal thoracique.
PLANCHE 16 (pour Vexplication, voir p. 305, 306)
Sternum thoracique et systeme endophragmal thoracique chez divers Majidae (sensu BALSS, 1957). Fig. 1-3. — Maja
squinado. 1, 2, plastron sternal ; 3, systeme endophragmal thoracique. Fig. 4. — Pisa tetraodon, plastron sternal.
Fig. 5-6. — Leurocyclus tuberculosus, holotype, <J. 5, 6, plastron sternal. Fig. 7. — Chlorinoides barunai, plastron
sternal. Fig. 8-9. — Eurynolamhrus australis, holotype. 8, plastron sternal ; 9, systeme endophragmal thora-
cique.
PLANCHE 17 [pour Vexplication, voir p. 306)
Sternum thoracique chez divers Oxyrhyncha (sensu BALSS, 1957) et carapace de deux especes fossiles du genre Daira
Fig. 1-2. — Daldorfia bouvieri. Fig. 3. — Thyrolambrus cariei. Fig. 4. •— Lambrus longimanus. Fig. 5. — Chlori-
noides longispinus. Fig. 6. — Daira perlata, systeme endophragmal thoracique. Fig. 7-8. •— Carapace de Daira
fossiles. 7, f Daira eocaenica; 8, f Daira depressa. Fig. 9-11. — Dairoides kusei. 9, face ventrale; 10, pinces; 11, sys-
teme endophragmal thoracique.
«£p
1 WM m
1
• mm*m
Sternum thoracique, appareii d'accrochage de I'abdomen, cavite incubatrice et systeme endophragmal thoracique chez
les Ocypodinae, les Macrophlhalminae et les Plagusiinae (sensu BALSS, 1957). Fig. 1-3. — Sternum thoracique dans
le genre Uca. 1, Uca tangeri ; 2, Uca maracoani maracoani ; 3, Uca (Minuca) thayeri thayeri. Fig. 4-6. —• M(xeroph-
thalmus latreillei. 4, 5, plastron ; 6a, rapports sternum — abdomen ; 6b, position du penis. Fig. 7-8. — Ocypode
cursor. 7, plastron; 8, systeme endophragmal thoracique. Fig. 9-11. — Plagusia glabra. 9, <J, plastron; 10-11,
9 ovigere avec les vulves (10) et ponte (11).
PLANCHE 19 (pour Vexplication, voir p. 307)
Sternum thoracique et systeme endophragmal thoracique. Fig. 1-3. — Geryon tridens. 1, 2, plastron sternal; 3, systeme
endophragmal. Fig. 4. — Dotilla whichmanni, sternum thoracique. Fig. 5. — Palicus caroni, systeme'endophrag-
mal thoracique. Fig. 6. — Mictyris longicarpus, systeme endophragmal. Fig. 7-9. — Pinnixa transversalis,
plastron sternal. Fig. 10. — Dorippe lanata, systeme endophragmal. Fig. 11-12. — Gecarcinus (Johngarthia)
planaius. 11, plastron s t e r n a l ; 12, systeme endophragmal thoracique.
r
Sternum tlioracique et systeme endophragmal thoracique chez divers Grapsidae et Hymenosomatidae (serisu BALSS,
1957). — Fig. 1-3. — Grapsus tenuicrustatus. 1, 2, plastron ; 3, systeme endophragmal. Fig. 4-6. — Varuna litte-
rata. 4a, rapports sternum-abdomen ; 4b, position de l'orifice genital male ; 5, plastron sternal; 6, systeme endo-
phragmal. Fig. 7. — Sesarma huzardi, systeme endophragmal. Fig. 8-10. — Elamena pilosa. 8, plastron ; 9, 10, sys-
teme endophragmal. Fig. 11. — Halicarcinus planatus, systeme endophragmal thoracique.
PLANCHE 21 (pour Vexplication, voir p. 307, 308)
Sternum thoracique, appareil de retention de I'abdomen et systeme endophragmal chez les Dromiacea (Dromiidae et
Dynomenidae). Fig. 1-3. — Dromia dehaani ; 3, face interne de I'abdomen. Fig. 4-5. — Sternodromia spinirostris.
4, plastron sternal ; 5, systeme endophragmal. Fig. 6. — Dromidia antillensis. Fig. 7. — Hemisphaerodromia
abellana. Fig. 8-9. — Dynomene hispida, appareil de retention chez un jeune (8) et chez un adulte (9).
PLANCHE 22 {pour Veer plication, voir p. 308)
Sternum thoracique et appareiJ de retention de l'abdomen chez divers Homoloidea (fig. 1-5) et chez un genre de Rani-
noidea (fig. 6-7). Fig. 1-2. — Paromola cuvieri, plastron. Fig. 3. — Homologenus rostratus. Fig. 4-5. — Latreillia
valida. Fig. 6-7. — Lyreidus tridentalus, $ ovigere. 6. sternites thoraciques anterieurs et avancees de retention ;
7, abdomen avec ses protuberances sur a6.
PLANCHE 23 (pour I'explication, voir p. 308, 309)
Dispositif d'accrochage de Fabdomen chez divers Brachyoures. Fig. 1. — Eriocheir sinensis, plastron sans I'abdomen.
Fig. 2-3. — Percnon affine. 2, plastron sans I'abdomen ; 3, abdomen face interne. Fig. 4. — Potamon edule, neotype,
plastron, abdomen enleve. Fig. 5. — Nautilocorystes ocellatus, plastron. Fig. 6. — Elamena pilosa, face interne
de I'abdomen. Fig. 7-8. —• Tritodynamea horvathi, $ (7), 9. (8). Fig. 9. — Atelecyclus rotundatus, specimen anormal.
Fig. 10. — Gecarcinus (Johngarthia) planatus, face interne de I'abdomen. Fig. 11. — Chlorinoides barunai, holo-
type, face interne de I'abdomen.
PLANCHE 24 (pour Vexplication, voir p. 309)
Sternum thoracique, appareil d'accrochage et cavite incubatrice chez la femelle. Fig. 1-2. •— Callinectes sapidus. Fig. 3. —
Calappa granulata. Fig. 4-5. — Glyptoxanthus angolensis, § ovigere. 4, cavite incubatrice ; 5, crochets vestigiaux
visibles par abaissement de la ponte. Fig. 6. — Hexapus sexpes, s.l. Fig. 7-8. — Pinnixa transwersalis. Fig. 9. —
Palicus caroni, cavite incubatrice et ponte abaissee. Fig. 10. — Elamena pilosa, cavite incubatrice.
PLANCHE 25 (pour Vexplication, voir p. 309, 310)
FIG. 1-6. —• Divers genres de Brachyoures chez lesquels les vulves de la femelle ne sont pas recouvertes par l'abdomen,
a I'inverse des genres representes sur les figures 7 a 13. 1-2, Erimacrus insenbecki, $ pubere. 3, Telmessus cheira-
gonus, $ adulte ; 4-5, Corystes casswelaunus, $ adulte, vulves laissees a decouvert. 6, Pseudocorystes sicarius, $
adulte, vulves laissees a decouvert. 7, Dacryopilumnus eremita, syntype, $ adulte. 8-9, Dorippe lanata. Fig. 10-13. —
Leucosiidae femelles avec une vaste cavite incubatrice. 10- 11, Leucosia longifrons, $ pubere. 12, 13, Nucia tuber-
culosa, $ ovigere.
^
Disposition particuliere des pleopodes sexuels males chez certains genres de Brachyoures. Fig. 1-3, Xenophthalmodes
rnoebii, holotype. 4-5, Paracleisto stoma cristatum. 6, Scopimera proxima . Fig. 7-11. — Emplacement des fossettes
gastriques sur la face dorsale de certains Brachyoures et phragmes correspondants a la face interne de la cara-
pace. 7, 8, Mictyris longicarpus. 7, face dorsale ; 8, face interne. 9, 10, Paromola cuvieri. 9, face dorsale ; 10, face
interne. 11, Matuta planipes, face interne.
PLANCHE 27 (pour Vexplication, voir p. 310)
Systeme endophragmal chez les quatre genres de Belliodea [sensu GUINOT, 1976). Fig. 1. — Corystoides abhreviatus ?,
syntype, <J. Fig. 2. — Bellia picta, holotype. <J. Fig. 3. — Acanthocyclus gayi, (J. Fig. 4. — Heterozius rotundifrons,
22
INDEX
INDEX
Les chiffres en caractères gras se rapportent à une étude approfondie du taxon.
Les chiffres en italique correspondent à un dessin du taxon.
Cancer.. 14, 31, 40, 41, 70, 72, 81, 83, 86, 87, convexus, Carpilius 36, 78, 183, 200
137, 154, 176, 187, 198, 222, 253, 254, 256, 258, corallinus, Carpilius 36, 78
266 f corallinus, Phrynolambrus 55, 56
Cancer borealis 72 cordatus cordatus, Ucides 212, 213, 214
Cancer pagurus 251, 252, 253, 258 corrosus, Glyptoxanthus 47, 66, 67, 68
Cancridae.. 32, 81, 86, 87, 99, 137, 154, 187, corrosus, Xantho 67
198, 223, 241, 247, 259 Corycodus 129, 237
Carcininae 100, 118, 200 Corycodus disjunctipes 237
Carcinoplax 241 Corystes.. 35, 41, 43, 70, 74, 81, 84, 86, 87,
Carcinus.. 14, 19, 20, 70, 100-101, 113, 121, 123, 128, 132, 133, 154, 163, 175, 176-177, 181,
137, 175, 186, 187, 198, 218, 259 187, 188, 198, 216, 241, 252, 257, 265, 266, 267
Carcinus m a e n a s . . 43, 44, 121, 158, 160, 161, Corystes cassivelaunus 175, 198, 238
162, 175 Corystes dentatus 238
Carcinus mediterraneus 73, 200, 201, 266 Corystidae.. 33, 34, 80, 81, 86, 99, 154, 176,
Cardisoma.. 136, 145, 152, 155, 212, 213, 218 187, 198, 199, 238, 241, 259
Cardosima armatum 212, 213, 214 Corystiens 33
Cardisoma carnifex 152, 212, 213, 214 Corystoidea 33, 162,176, 238, 263, 264
Cardisoma guanhumi 152 Corystoides.. 22, 34, 35, 43, 98, 99, 134, 154,
Cardisoma hirtipes 152, 212, 213, 214 197, 259
Cardisoma rotundum 152 Corystoides abbieviatus 178, 179
Caridea 15, 41 Cosmonotus 128, 163, 232, 233, 235
cariei, Thyrolambrus 98 Cosmonotus genkaiae 235
cariosa, Lithadia 166, 195, 196 Cosmonotus grayi 235
carnifex, Cardisoma 152, 212, 213, 214 couchi, Monodaeus 202
caroni, Palicus 43, 112, 113, 215 cranioides, Dromidiopsis 229
Carpiliidae 79, 81 crassimanus, Eucratopsis 204
Carpiliinae.. 36, 78-80, 155, 200, 223, 241 crenulatus, Mctaplax 209
Carpilius.. 17, 36, 43, 78-80, 81, 83, 86, 88, crenulatus, Platyxanthus 93, 94, 183
141, 155, 162, 185, 202, 216, 223, 258 cristatum, Paracleistostoma 164
Carpilius convexus 36, 78, 183, 200 cristatus, Lophozozymus 63-64
Carpilius corallinus 36, 78 cruentata, Goniopsis 187, 206, 207
Carpilius maculatus 36, 78, 84 Crustacé.. 13, 14, 15, 31, 37, 41, 42, 43, 69,
Carpoporus 91, 141 71, 72, 96, 120, 123, 128, 130, 172, 189, 215, 221,
Carpoporus papulosus 90 251, 252
cassivelaunus, Corystes 175, 198, 238 Cryptocneminae 145, 146, 147, 155
catalai, Actaea 49, 50 Cryptocnemus 155
Catometopa 31, 197 Cryptodromia 125, 130, 227, 229
Catométope.. 22, 36, 77, 168, 175, 176,189, Cryptodromia areolata 229
190, 197, 202, 203, 204, 215, 218, 220, 222 Cryptodromia gilesi 229
cavernosus, Glyptoxanthus 66, 67, 68 Cryptodromia granulata 229
cavipes, Actaea 68 Cryptodromia hilgendorfi 229
(Celuca), Uca 154 Cryptodromia micronyx 229
Cénobites 38 Cryptodromia tumida 124, 191, 229
Ceratoplax 204 Cryptolithodes 36
channeri, Lyreidus 235 Cryptolithodes sitchensis 19
cheiragonus, Telmessus 178, 180, 240, 241 Cryptopodia 19, 105, 118
chimmonis, Notosceles 233 Cryptopodia fornicata 32, 162
Chionoecetes 250 cultripes, Demania 61
Chionoecetes japonicus 245, 250 cultripes, Xantho 58, 61
Chionoecetes opilio 245, 250 cultripes, Xantho reynaudi 58
Chlorinoides 138 cultripes, Xantho reynaudi var 58
Chlorinoides barunai 89, 104, 138, 164, 197 cupulifer, Polydectus 76, 77, 239, 244, 245
Chlorinoides longispinus 138, 158 curacaoense, Sesarma 143
Coenobitidae 21 cursor, Ocypode.. 105, 150, 210, 211, 218, 219,
Conchoecetes 230 220
Conchoecetes andamanicus 230 cuvieri, Paromola 193, 230-232-232
consobrinus, Macrophthalmus 151, 210, 211 Cyclodorippinae 129, 171, 172
342 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
Hélice 143, 144, 152, 156, 209 Homologenus rostratus 127, 192,193, 232
Hélice tridens tridens 206 Homoloidea.. 44, 69, 75, 118, 122, 126-127,
hematocheir, Sesarma 143 130, 174, 191, 192, 193, 230-232-232, 255, 268
Hemiplax 211 horiii, T r i c h i a . . . 24, 26, 27, 35,140,141,164,166
Hemisphaerodromia abellana 124, 130, 230 horrida, Daldorfia 37, 96
hendersoni, Raninoides 233 horrida, Parthenope 37
henslowi, Polybius 23 horvathi, Tritodynamea 158
Hepatella 96, 98, 155 huttoni, Neommatocarcinus 219
hepatica, Calappa 222 huzardi, Sesarma 106, 266
Hepatus 96, 98, 155, 162, 164, 197 Hyas 104, 175
herbsti, Panopeus 206 Hyas araneus 251
Heterocrypta 105, 118 Hymenosoma 156
Heteropilumnus 203 Hymenosoma orbiculare 150
Hcterozius. . 22, 36, 98, 100, 118, 134, 154, 197, Hyperolissa 223
259 Hyperomerista 222
Hcterozius rotundifrons 178, 179 Hypocolpus 34
Hexapodidae.. 16, 43, 75, 114-115, 116, 117-118, Hypocolpus diverticulatus 34
145, 155, 167, 215, 220, 261, 267-268 Hypocolpus perfectus 34, 35
Hexapodinae 114, 115, 145, 167, 215 Hymenosomatidae.. 44, 87, 100, 104, 110-111,
Hexapus 117, 155 112, 149-150, 156, 162, 176, 185, 186, 187, 196,
Hexapus estuarinus 117 210, 211, 215, 219, 220, 241, 250, 265
Hexapus granuliferus 117 Hypsophrys 232
Hexapus sexpes.. 115, 116, 145, 159, 167, 169, Hypsophrys noar 232
185
Hexapus stebbingi 167
Hexapus (Thaumastoplax) anomalipes 117
hieroglyphica, Actaea 68
hilgendorfi, Cryptodromia 229
Hippoidea 20, 21, 128
hirsutissima, Dromidia 124, 130 Ilia 103,155,195,196, 216, 217,218
hirtellus, Pilumnus 92, 176, 200 Ilia nucleus 146-147, 195, 196
hirtipes, Cardisoma 152, 212, 213, 214 Ilyoplax 211
hirtipes, Paraxanthus 85 imajimai, Trichia 24, 26,140, 141,164,166
hispiùa, Dynomene.. 125, 191, 192, 193, 228, 229 immaculata, Plagusia 144
holsatus, Macropipus 23 imperialis, Osachila 162
Homalaspis 94, 141, 155, 183, 264 incisus, Lophozozymus 63
Homalaspis plana 93, 94, 183, 184 incisus, Xantho 63
Homard 40, 42, 221 incisus incisus, Xantho. 85,182,183,200,201,259
Homaridea 252 Insecta aptera 31
Homola.. 19, 20, 44, 126-127, 130, 222, 227, Insecte 14, 71, 72, 121
230-232, 255 insignis, Uca 250
Homola acutispina 232 integer, Cyclograpsus 143, 209
Homola alcocki 232 intégra, Lyreidus 235
Homola barbata 174, 232 integrifrons, Pseudodromia 230
Homola orientalis 232 intermedia, Demania 61
Homola vigil 192, 193 intermedia, Demania afî 61
Homolidae.... 22, 42, 126-127, 223, 252, 255 intonsus, Lophozozymus 65
Homolidea 43 Iphiculus 103, 146, 147, 155
Homolidés 104 isenbecki, Erimacrus 178
Homolodromia 129, 235
Homolodromia paradoxa 235-236
Homolodromiidae.. 16, 43, 120, 129, 130, 174,
192, 193, 194, 235-236, 256
Homolodromiinae 129
Homologenus 127, 232
Homologenus braueri 232 japonica, Demania 58, 61
Homologenus malayensis 232 japonica, Osachila 162
346 MORPHOLOGIE, PHYLOGENESE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
japonica, Petalomera 230 Leucosia... 104, 147, 155, 162, 195-196, 216,
japonicus, Chionoecetes 245, 250 217, 218, 220, 263
japonicus, Macrophthalmus 151, 211 Leucosia longifrons 147, 195-196
japonicus, Tymolus 174, 194, 237, 256 Leucosia unidentata 195-196
(Johngarthia) Gecarcinus, planatus 214 Leucosiens 23
(Johngarthia) Gecarcinus, weileri 214 Leucosiidae.. 22, 23, 44, 77, 96, 100, 103-104,
Jonas 80 118, 121, 139, 145-146, 155, 161, 162, 164, 176,
190, 195-196, 216, 217, 218, 220, 223, 241, 243,
254, 260, 262, 263, 268
Leucosiinae 146, 147, 155, 195, 196
K Leurocyclus 104, 138
Lithodes 20
Lithadia.. 44, 103, 145, 155, 195, 196, 216, 217,
kempi, Macrophthalmus 151 218
kosugei, Petalomera 230 Lithadia cariosa 166, 195, 196
Kraussia.. 81, 86, 91, 136, 154, 181, 200, 216, Lithodidae 14, 19, 21, 120, 252
240, 241, 258, 263-264 litterata, Varuna 106, 142, 206, 207, 266
Kraussia rugulosa 85, 198, 199, 240, 241 Lomidae 20, 120
kusei, Dairoides, . . 50, 52, 53, 55, 97, 138, 157 Lomis 20-21
longicarpus, Mictyris . . . 108, 109, 210, 211, 214,
262
longicornis, Pisidia 18
longicornis, Porcellana 18
longifrons, Leucosia 147, 195-196
Labidochirus 19 longimana, Ebalia 223
Labidochirus splendescens 19 longimanus, Lambrus 105, 197, 198, 199
labyrinthicus, Glyptoxanthus 66, 68 longispinus, Chlorinoides 138
lactaea, Uca 154 Lopholithodes 19-20
lacustris, Halicarcinus 250 Lopholithodes foraminatus 19-20
laevis, Ebalia 241 Lophopanopeus 204
laevis, Raninoides 128, 192, 193, 194, 233 Lophopanopeus erosus 57
Lambdophallus 117 Lophoplax 204
Lambdophallus anfractus 116, 117, 167 Lophoxanthus 33, 57, 61
Lambrus 104-105, 118, 138, 216 Lophoxanthus erosus 57
Lambrus angulifrons 105 Lophoxanthus lamellipes 57, 97
Lambrus calappoides 105 Lophoxanthus reynaudi var. baccalipes. . 59
Lambrus echinatus 105 Lophoxanthus reynaudi cultripes 58
Lambrus longimanus 105, 197, 198, 199 Lophozozymus 36, 37, 61, 63-65
lamellipes, Lophoxanthus 57, 97 Lophozozymus cristatus 63-64
lanata, Dorippe 102, 175, 187, 198,199 Lophozozymus dodone 64, 65
Langouste 221 Lophozozymus edwardsi 63, 64
lateralis lateralis, Gecarcinus (Gecarcinus).. 214 Lophozozymus evestigatus 61, 65
latreillei, Macrophthalmus 151, 211 Lophozozymus guezei 61, 63, 67
Latreillia 127, 130, 232, 255 Lophozozymus incisus 63
Latreillia elegans 127 Lophozozymus intonsus 65
Latreillia phalangium 232 Lophozozymus glaber 61. 65
Latreillia valida 127, 193, 232 Lophozozymus pictor 61, 64, 65
Latreilliinae 255 Lophozozymus pulchellus 61, 64
Latreillopsis 232 Lophozozymus rathbunae 65
Latreillopsis major 232 Lophozozymus rathbuni 65
Latreillopsis petterdi 232 Lophozozymus simplex 65
latro, Birgus 21 Lophozozymus superbus 61, 63, 64
latus, Notopoides 233 Lupella forceps 23
Lepidopteres 249 Lybia 36, 94, 141, 155, 204, 244, 245
leptochelis, Lybia 239, 246 Lybia denticulata 76,11, 239, 246
leptodactylus, Uca (Minuca) 154 Lybia edmondsoni 239, 244, 245
Leptograpsus 208 Lybia hatagumoana 239, 244, 245
INDEX 347
Oxystomata.. 22, 31, 36, 42, 44, 96, 99, 100, Paratymolus hastatus 237
118, 130, 133, 139, 162, 172, 176, 183, 190, 195, Paratymolus pubescens 237
196, 216, 217, 218, 241, 243, 259, 260 Paraxanthus.. 81, 86, 88, 136, 141, 181, 258,
Oxystomes 122 263-264
Ozius 89, 200 Paraxanthus barbiger 85
Paraxanthus hirtipes 85
paradoxa, Homolodromia 235-236
Pariphiculus.. 44, 103, 146, 147, 155, 162, 185
Pariphiculus mariannae 147
Paromola 44, 126-127, 130, 232, 255
Paromola alcocki 255
Pachygrapsus.. 105, 142, 155, 176, 208, 209 Paromola alcocki faughni 232
Pachygrapsus gracilis 142, 176 Paromola cuvieri 193, 230-237-232
Pachygrapsus marmoratus.. 122, 142, 158, 175, Paromola spinimanus 232
176, 187 Paromolopsis 232
Pachygrapsus transversus 142, 176 Paromolopsis boasi 232
pacificus, Macrophthalmus 211 Parthenope 56
Paeduma 114 Parthenope horrida 37
Pagure 19 Parthenopidae.. 19, 32, 40, 56, 86, 96, 98, 99,
Paguridae 19 100, 104-105, 118, 138, 155, 162, 176, 196, 197,
Paguride 21 198, 199, 216, 223, 241, 243, 247, 259
Paguriens 15 Parthénopiens 36
Paguroidea 15, 19, 20, 21, 120 Parthenoxystomata.. 44, 98, 99, 138, 155, 162,
pagurus, Cancer 251, 252, 253, 258 164, 197, 259
•j" Palaeocarpilius 36, 79, 141 parvifrons, Pliosoma 33, 247
f Palaeocarpilius macrocheilus 36, 78-79 parvimanus Macrophthalmus 151, 210, 211
f Palaeocarpilius mississipiensis 79 patagonicus, Platyxanthus 183, 184
f Palaeocarpilius stenurus 36, 79 péditrème 44, 69, 73, 75, 77, 80, 118, 120,
t Palaeotrichia 24, 25, 35 122, 123-131, 171-172, 173-174, 190-191, 191-195,
f Palaeotrichia multispinata 24 216, 224, 227-237, 239, 244, 248, 254, 254-256,
Palicae 111 267
Palicidae.. 100, 111, 112, 113, 118, 144-145, Pelaeus 94, 141, 155, 183, 264
155, 162, 176, 185-186, 214-215, 220, 261-262, Pelaeus armatus 93, 183, 184
265, 267 pelagicus, Portunus 23
Palicidés 43,112 Peltarion.. 74, 81, 88, 99, 123, 135, 154, 163,
Palicinés 111 181, 198, 259, 267
Palicus 111, 113, 144-145 155, 186 Peltarion spinulosum 82, 83, 88, 181
Palieus caroni 43, 112, 113, 215 Penaeidea 15
Palicus obesa 113 renaeus 42
Palinura 15, 252 Pénéides 17, 252
palmeri, Actaea , 27 Percnon 144, 155, 209
palmeri, Banareia 25, 27, 28, 94, 166 Percnon abbreviatum 144
Panopeinae.. 57, 62, 141, 155, 202, 204, 205, Percnon affine 144, 151
206, 241, 242, 243 Percnon gibbesi 175
Panopeus 57, 204, 206 Percnon guinotae 144
Panopeus herbsti 206 Percnon planissimum 144, 208, 245
Panoplax 206 perfectus, Hypocolpus 34, 35
Papillons 249 Perimela 87, 99, 154, 176, 198, 259
papulosus, Carpoporus 90 Perimelidae 19°
Paracleistostoma 142, 151, 155, 212 Perimela denticulata 198
Paracleistostoma cristatum 164, 210, 211 perlata, D a i r a . . 53, 54, 55, 74, 83, 84, 183, 267
Paractaea 46, 141, 200 perlatus, Pilumnoides 83, 84
Paragalene 99 personata, Dromia. . 124, 125, 130, 156, 191,
paralacustris, Halicarcinus 250 227, 228, 229, 230
Parapaguridae 19 personatus, Raninoides 233
Parapanope 94, 203 Petalomera 230
Paratymolus 237 Petalomera granulata 230
350 MORPHOLOGIE, PHYLOGENÈSE ET TAXONOMIE DES BRACHYOURES
5 564 012 6 72
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
E n v e n t e à l'adresse de c h a q u e laboratoire