ATLAS ENVIRONNEMENTAL DE BORA BORA

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1 MINISTERE DE L ENVIRONNEMENT ET DES TRANSPORTS chargé de la sécurité routière et de la ville ATLAS ENVIRONNEMENTAL DE BORA BORA Mars 2004 Couverture : photo satellite IKONOS (2001) Crédit : spaceimaging.com

2 SOMMAIRE 1 Présentation de l'atlas Contexte géographique Milieux naturels physiques... 4 Climatologie... 4 Température, humidité, pluviométrie et ensoleillement... 4 Vents... 5 Cyclones et dépressions tropicales... 5 Géologie... 5 Géomorphologie terrestre et occupation du sol... 5 Géomorphologie générale... 5 Grandes unités morphologiques et occupation du sol... 6 Hydrologie... 7 Hydrogéologie... 7 Océanographie... 9 Morphologie générale des fonds et bathymétrie... 9 Marées... 9 Houles... 9 Fonctionnement hydrodynamique general du lagon Milieux naturels biologiques Milieux naturels lagonaires et récifaux Typologie des unités géomorphologiques et biologiques Répartition spatiale des unités géomorphologiques et biologiques des fonds récifaux et état de santé des peuplements La sensibilité ecologique des milieux naturels Les milieux terrestres Les milieux lagonaires et marins Milieux naturels terrestres La flore de Bora Bora La faune terrestre de Bora Bora Especes protégées et reglementées Contexte historique, culturel et socio-économique Le contexte historique Une découverte tardive Une île française Une base navale américaine Le contexte culturel Les sites archéologiques Les vestiges historiques Les vestiges légendaires Le contexte socio-économique Données démographiques et sociales Les activités humaines Conclusion Modifications du milieu naturel : pollutions et degradations Pollutions et dégradation du milieu lagonaire Les causes dorigine naturelle Les causes d'origine anthropique Enjeux pour l'île de Bora Bora Les espaces et espèces remarquables d'intérêts écologique, éducatif et culturel Le milieu terrestre Le milieu lagonaire Les enjeux environnementaux majeurs de l'île de Bora Bora - Orientations pour une stratégie de développement durable les enjeux environnementaux majeurs Les orientations pour une stratégie de développement durable Analyse par secteurs homogènes, de la sensibilité des sites, des pressions exercées, et propositions majeures pour le maintien et la préservation de la biodiversité Bibliographie Annexes Annexe 1. Méthodologie générale pour la réalisation de l'atlas environnemental Annexe 2. Liste des coraux de Polynésie française Annexe 3. Données sur la flore

3 1 PRESENTATION DE L'ATLAS Dans le cadre de la mise en place d'un développement durable de l'île de Bora Bora, la Direction de l'environnement de Polynésie française souhaite se doter d'outils de gestion et de planification. C'est dans ce contexte qu'a été lancé la réalisation de l'atlas environnemental de Bora Bora afin de fournir un document permettant une aide à la décision. Il est nécessaire de disposer d'une connaissance approfondie des milieux naturels afin d identifier les zones remarquables et d en apprécier la biodiversité, paramètre trop peu souvent pris en compte dans les politiques de développement. Pourtant les enjeux environnementaux constituent un élément majeur dans le développement des îles ainsi que dans le maintien et la pérennité des activités économiques et touristiques. La qualité de l'environnement et des paysages, des eaux, la qualité d'un espace à vocation touristique, la lutte contre les sources de pollution, la lutte contre l'érosion et la conservation de la biodiversité sont autant de paramètres environnementaux qu'il est nécessaire de bien connaître afin de préserver la qualité écologique d'une île. Intégrant la diversité des habitats naturels et des espèces, la variété des activités économiques et la multiplicité des projets développés sur un même territoire, l'atlas doit permettre la mise en cohérence des politiques et des outils en faveur du maintien de la qualité des habitats. Cet atlas présente un état des milieux naturels terrestres et marins, basé sur la connaissance actuelle de l'île. Des séries de cartes viennent illustrer les descriptions ou reprendre et synthétiser les données collectées sur le terrain. Le travail bibliographique détaillé mené sur l ensemble des milieux naturels a permis de constater que certains aspects n'ont jamais fait l'objet d'investigations poussées. C'est le cas par exemple de la faune terrestre et de la végétation, où aucune étude n'a encore été réalisée à l'échelle de l'île. Afin de pallier à ce manque d'information, des campagnes spécifiques de reconnaissances ont été menées par différentes équipes de spécialistes. Il est à noter que, compte tenu du peu de temps imparti et du travail conséquent que représentent des investigations complètes, les résultats présentés n offrent qu une vision partielle des milieux naturels terrestres de l île et la cartographie de ces données n'est pas toujours possible. DELIMITATION DE LA ZONE D ETUDE L'atlas concerne les domaines marins et terrestres jusqu'au récif barrière. En milieu marin, la zone prospectée comprend la totalité du lagon de Bora Bora, du littoral au récif barrière, ainsi que les pentes externes jusqu à l isobathe de 15 mètres. En milieu terrestre, l'ensemble de l'île et des motu a été pris en compte. La plaine littorale a fait l'objet d'une attention particulière car c'est sur cette zone que se regroupe l'essentiel des activités et du développement et donc des pressions sur les milieux naturels. LES THEMES CARTOGRAPHIQUES ABORDES Cet atlas contient une série de cartes thématiques synthétisant l'état actuel des connaissances sur l'environnement marin, la flore et faune terrestres, les utilisations des milieux naturels, et les activités humaines sur l'île de Bora Bora. Pour la partie marine, les cartographies abordent trois grands thèmes : les unités géomorphologiques et les biocénoses marines ; l état de santé des peuplements marins benthiques (en particulier les formations coralliennes) ; la sensibilité écologique des milieux naturels. Pour la partie terrestre, les thèmes abordés concernent : la répartition des oiseaux et de leurs habitats ; les activités socio-économiques ; les sites culturels, patrimoniaux et archéologiques ; les sites remarquables ; l occupation des sols ; la vulnérabilité des milieux naturels en fonction des pressions naturelles et anthropiques qui s y exercent. Compte tenu du manque de connaissances sur la répartition spatiale de la flore de Bora Bora, les formations végétales ont été décrites mais aucune cartographie n a pu être réalisée dans le cadre de cet atlas. Une carte de synthèse présente les principaux enjeux et contraintes de l île par unités géographiques homogènes. Il a été demandé que soit mis en place une base de données SIG intégrant les données cartographiques de l'atlas. L'intérêt de cet outil est d'associer des données contenant des informations complémentaires sur les thèmes abordés. Cette base de données ainsi mise en place pourra être actualisée en fonction de l'évolution des données dans le temps. EQUIPE D'ETUDE Carex Environnement : bureau d'études mandataire du projet, spécialisé dans l étude des milieux récifaux M. Richard MORANCY Mlle Sandrine JOB M. Michel PORCHER M. Boris SALLES M. Jean PELLISSIER E.O.L. (Etudes et observations du littoral) : bureau d études sous-traitant pour la cartographie S.I.G. M. Philippe SERANTONI Mlle Jackie COURTAUD Mlle Aude LANGEVIN MANU : Société d'ornithologie de Polynésie Française Mlle Anne GOUNI Pour les données sur la végétation M. Jacques FLORENCE : généralités sur la flore de Bora Bora M. Jean-Yves MEYER et Jean-François BUTEAUD : flore des sommets de l île 3

4 2 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE L île de Bora Bora fait partie de l archipel de la Société, qui compte 14 îles (dont 9 îles hautes et 5 atolls) sur près de 750 km d extension sudest/nord-ouest (figure 1). C est le principal groupe d îles hautes de la Polynésie française. L archipel de la Société est divisé en 2 ensembles : les Iles Sous-le-vent (Huahine, Raiatea, Tahaa, Bora Bora, Tupai, Maupiti, Maupihaa, Motu One et Manuau) et les Iles du Vent (Tahiti, Moorea, Maiao, Mehetia et Tetiaroa). Figure 1. Localisation de l archipel d la Société Source : Atlas de Polynésie, ed. Orstom (1993) Bora Bora est située par 16 30' sud et ' ouest (figure 2). Elle tient à la fois de l île haute et de l atoll : la surface de terre émergée est relativement faible (19,2 km² pour l île principale et 9 km² pour les motu volcaniques et coralliens) comparée à la surface du lagon qui l entoure (110 km²). Cependant les 2 monts principaux de l île : le mont Otemanu (727 m) et le mont Pahia (661 m), témoignent de sa qualité d île haute. 3 MILIEUX NATURELS PHYSIQUES CLIMATOLOGIE L île de Bora Bora, comme le reste des îles de l archipel de la Société, bénéficie d un climat de type tropical océanique, chaud et humide, avec deux saisons bien marquées. La saison chaude, de novembre à avril, se caractérise par des pluies fortes. Les mois de décembre et janvier sont les plus arrosés. La saison sèche, de mai à octobre, correspond aux mois les plus frais, où les alizés dominent. Toutefois, les conditions climatiques peuvent varier d un secteur à l autre, car elles sont localement influencées par les reliefs et l exposition par rapport aux vents dominants. Les côtes exposées aux alizés, en particulier les reliefs, sont beaucoup plus arrosées. Remarque : Toutes les données climatologiques et graphes proviennent des relevés de Météo France sur la période TEMPERATURE, HUMIDITE, PLUVIOMETRIE ET ENSOLEILLEMENT Les précipitations sont abondantes et la variation des hauteurs moyennes mensuelles est bien marquée. L analyse des relevés pluviométriques montre que la moyenne annuelle des hauteurs de précipitations est de 1964 mm/an, réparties sur 202 jours de pluies. Les pluies les plus importantes correspondent à la période des mois de novembre à avril, le mois de décembre étant le plus arrosé, avec environ 283 mm de pluie. Les mois les plus secs correspondent à la période de juin, juillet et août, le mois le plus sec étant le mois d août avec seulement 54 mm de pluie (Cf. figure 3). Les précipitations sont beaucoup plus importantes sur le versant «au vent» que sur le versant «sous le vent». La température varie peu sur l année. Les températures évoluent entre 26,1 C en juillet-août et 28,3 C en mars. Mars est le mois le plus chaud avec une température maximale moyenne de 31 C (Cf. figure 3). La diminution de la température avec l altitude est de 0,6 C pour 100 mètres. L île de Bora Bora se situe sur une zone possédant un taux d ensoleillement élevé, d une valeur moyenne de 2700 heures/an. L insolation moyenne mensuelle fluctue entre 204 heures en février-décembre et 247 heures en août. Les insolations nulles se rencontrent le plus souvent lors de la saison des pluies. Les fortes insolations sont généralement observées en saison sèche (Cf. figure 4). L humidité atmosphérique est relativement importante (80%) (Cf. figure 4). Elle est due à l influence océanique. Figure 2. Carte oro-hydrographique de l'île de Bora Bora Source : Atlas de Polynésie, ed. Orstom (1993) Figure 3. Précipitations et températures moyennes mensuelles Figure 4. Insolations et humidités moyennes mensuelles 4

5 VENTS Placée en bordure nord de la ceinture des hautes pressions subtropicales de l'hémisphère sud, la Polynésie française est pratiquement toute l'année sous l'influence des alizés de secteur est (direction nord-est) (Cf. figure 5). Habituellement modérés, de l ordre de 10 à15 nœuds (5 à 8 m/s), leur vitesse atteint parfois 20 à 30 nœuds (10 à 15 m/s) en hiver austral. Dans 7,9% des cas le vent dépasse 8 m/s. Les vents inférieurs à 2 m/s (7,2 km/h) ne représentent que 7,1% des cas (tableau 1) à4m/s 5à8m/s Vit. 2à4 5à8 >8 Dir. m/s m/s m/s Total 02 2,4 1,1 0,1 3,6 04 3,3 2,1 0,1 5,5 06 5,0 6,5 0,6 12,1 08 5,7 14,3 2,3 22,3 10 4,7 12,3 2,8 19,8 12 3,6 5,7 1,0 10,2 14 1,8 1,9 0,3 4,1 16 1,2 0,6 0,1 1,9 18 0,7 0,4 0,1 1,2 20 0,6 0,4 + 1,0 22 0,5 0,2 + 0,7 24 0,4 0,2 + 0,6 26 0,6 0,3 + 0,9 28 0,8 0,4 0,1 1,3 30 0,9 0,6 0,1 1,6 32 0,9 0,5 0,1 1,4 34 1,2 0,6 0,1 1,9 36 1,7 0,9 0,1 2,6 Total 35,8 49,1 7,9 92,9 GEOLOGIE L île de Bora Bora est âgée de 2,4 à 3,4 Ma et elle est maintenant réduite à ses superstructures : l essentiel du volcan initial est déjà ennoyé. Le large lagon qui entoure l île témoigne de la subsidence. Le relief résiduel est celui du pourtour d une caldeira de 4,4 km de diamètre, centrée sur le village de Vaitape et passant par les sommets Pahia (661 m), Otemanu (727 m), Matapupu (236 m) et Rufau (139 m). Le cercle se ferme en passant par l îlot de Toopua (148 m). Le centre de cette dépression est submergé entre Vaitape et Toopua, avec des fonds de l ordre de 30 m. Les seules formations affleurantes sont donc celles des pentes externes (Atlas de Polynésie française, ed. ORSTOM, 1993). L île a un aspect dissymétrique qui tient à un relèvement de la partie nord-est. Le constat en est que la bande de terre émergée est plus large dans la partie nord. Ce mouvement tectonique permet d expliquer en partie la présence d une barrière quasi-continue de motu à l est et au nord (figure 6) >8m/s Le signe + indique une fréquence non 18 nulle mais inférieure à 0.05%. Fréquence des vents inférieurs à 2m/s: 7,1 Nombre de cas observés: Nombre de cas manquants: 8850 Figure 5. Rose des vents Station de l aérodrome de Bora Bora Données Météo France ( ) Groupes de vitesses de vents Fréquence des vents < à 2 m/s (Temps calme) Fréquence des vents compris entre 2 et 4 m/s Fréquence des vents compris entre 5 et 8 m/s Fréquence des vents > à 8 m/s Pourcentages 7,1 % 35,8 % 49,1 % 7,9 % Tableau 1. Tableau de fréquence des vents en fonction de leur vitesse Station de l aérodrome de Bora Bora Données Météo France ( ) CYCLONES ET DEPRESSIONS TROPICALES Les dépressions tropicales fortes et les cyclones sont habituellement peu fréquents en Polynésie française. Cependant, depuis le début des années 80, leur fréquence a nettement augmenté. Les vents moyens atteignent ou dépassent rarement 100 à 120 km/h pendant des périodes le plus souvent inférieures à 24 h en un lieu donné. Depuis les années 80, une quinzaine de cyclones ou fortes dépressions tropicales ont concerné les îles de la Société. L examen des diverses trajectoires des cyclones et dépressions montre qu ils se produisent aussi fréquemment à l est qu à l ouest des îles de Bora Bora et Tahiti. Il a été mesuré ou estimé à plusieurs reprises des surcôtes de + 1 à + 2 m dans les lagons de Bora Bora et Tahiti lors de ces phénomènes exceptionnels. Ces surcotes, couplées à des vents violents simultanés, peuvent être à l origine de houles lagonaires importantes, destructrices sur les littoraux. Parmi les évènements les plus récents ayant touché de près ou de loin l île de Bora Bora, on citera : Wasa (1991), Osea et Martin (1997), puis Ursula, Veli et Alan (1998). Les vents et les phénomènes exceptionnels comme les cyclones et dépressions tropicales ont une influence prépondérante sur le fonctionnement hydrodynamique du lagon. Figure 6. Carte géologique de Bora Bora Source : Atlas de Polynésie, ed. Orstom (1993) GEOMORPHOLOGIE TERRESTRE ET OCCUPATION DU SOL GEOMORPHOLOGIE GENERALE La géomorphologie de l'île Bora Bora est représentative des îles hautes volcaniques avec une île principale à pentes très fortes bordée par une plaine littorale étroite. On note dans le lagon la présence de trois îlots volcaniques : au sud-ouest, le motu Toopua est le plus vaste des îlots ; au sud-est, les motu Piti uu Uta et Pitu uu Tai sont plus étroits. Le lagon est protégé par un récif barrière caractérisé par la présence de nombreux motu repartis de façon quasi continue sur le pourtour nord et est de l'île. Au nord-ouest on note une série de motu séparés par de larges hoa, entre l'aéroport et le plus grand des motu de ce secteur : le motu Tevairoa La figure 7 ci-après présente les principales grandes unités géomorphologiques terrestre de l'île. 5

6 La plaine littorale Elle est relativement étroite (bande littorale inférieure à 200 m de large en moyenne). Les largeurs maximales sont observées en fond de baie de Faanui et de Povai ; la largeur maximale restant inférieure à 500 m. L'altitude de la plaine littorale est faible : de 0 à + 10 m. Cette plaine est aujourd'hui fortement urbanisée, sur la quasi totalité de l'île, excepté sur le littoral nord-est. La végétation est diversifiée. La présence de zones humides est limitée : actuellement la plus importante se situe à Povai et l'autre à Faanui. L'anthropisation de la frange littorale a totalement modifié la géomorphologie de la plaine littorale qui possédait à l'origine, du lagon vers le versant : une petite levée détritique ou une petite dune, puis une dépression humide en arrière de la dune occupée par des cocotiers. A chaque forte pluie ces zones étaient inondées constituant des bassins de décantation naturels pour les eaux de ruissellement avant leur arrivée au lagon. La construction de la route de ceinture, en général sur la partie dunaire, et la réalisation de remblais ont supprimé en grande partie ces zones humides. Par contre, ces modifications ont localement engendré des inondations (baie de Povai notamment). Figure 7. Carte géomorphologique de Bora Bora Source : Atlas de Polynésie, ed. Orstom (1993) GRANDES UNITES MORPHOLOGIQUES ET OCCUPATION DU SOL La carte ci-joint présente les principales unités morphologiques de l'île dont la typologie repose essentiellement sur l'importance des pentes. L'occupation du sol est intimement lié à cette morphologie. On distingue : Les zones sommitales à pentes fortes (au dessus de 100 m d'altitude environ) Les principaux reliefs sont les pics et grandes barres volcaniques du sommet de l'île avecdes pentes très fortes, supérieures à 50 %. La végétation est dense notamment dans les vallons. Cette zone est très peu fréquentée compte tenu de sa difficulté d'accès. Elle ne possède pas d'habitation. Cette unité possède plusieurs espèces endémiques tant au niveau de la flore que de la faune (Cf. chapitre suivant). Les zones de versants à pente fortes On les rencontre tout autour de l'île. Elles constituent le paysage dominant en continuité avec la plaine littorale. Les versants sont escarpés entre 30 et 50 % et sont localisés sensiblement entre +10 et +100 m d'altitude. La végétation est diversifiée et sa densité très variable d'un site à l'autre (végétation haute très dense : cocoteraies, Albizia falcata, Hibiscus tiliaceus, puis versants à végétation plus sèche composée de savane et buissons à acacias dominants) Certains sites ont fait l'objet d'opérations de reforestation. Le niveau d'urbanisation reste très faible compte tenu des pentes. De même l'agriculture y est peu ou pas développée. Ces zones sont plus fréquentés que les précédentes (présence de sentiers et de pistes) Les zones de versants à pentes moyennes (comprises entre 10 et 25 %) Ces zones sont limitées à 3 sites : les versants des baies de Faanui, Vairou et Povai. La végétation est dense et diversifiée. L agriculture est présente. On note une extension urbaine, toutefois assez faible, en continuité avec la plaine littorale. Ces unités sont fréquentées et accessibles. Elles peuvent faire l'objet d'un développement futur. Les îlots volcaniques Ils sont peu nombreux (4). Le plus important est situé au sud-ouest : Il s agit du motu Toopua (point culminant à 148 m - longueur : m - largeur maximale 750m). Il possède des versants à pentes fortes (entre 30 et 50 %) et une végétation dense clairsemée en fonction des versants. La plaine littorale est très étroite, quelques dizaines de mètres, 200 au maximum à l'extrême nord. Cet îlot est maintenant occupé à ses extrémités nord et sud par de grands complexes hôteliers. Il est prolongé au sud par un deuxième petit ilôt volcanique, le motu Toopuaiti. Autres îlots : Les îlots Piti uu Uta (point culminant + 28 m) et Piti uu Tai (point culminant + 25 m) sont localisés immédiatement au nord-est de la pointe Matira. Ces îlots sont beaucoup plus petits (longueur maximale : 400 m, largeur maximale : 100 m). L'îlot Piti uu Uta est depuis peu urbanisé (extension de l hôtel Sofitel). La végétation est peu dense. Les motu Ils occupent un linéaire quasi continu sur la côte nord et est, de l'aéroport à la pointe Fareone, soit un linéaire d'environ 16 km, avec une largeur moyenne comprise entre 200 et 300 m. L'altitude maximale est de + 5 à + 6 m au niveau des levées détritiques côté océan, accumulation de débris coralliens sous l'action des fortes houles cycloniques. Ils sont entrecoupés par 3 hoa fonctionnels et des hoa non fonctionnels. Les motu possèdent quelques zones humides, la plus importante étant localisée à l'extrême sud-est de la pointe Fareone. Pendant longtemps la pression anthropique sur les motu était limitée aux activités agricoles restreintes à quelques cultures (coprah, melons, pastèques) et activités de loisirs (fare pour la population locale et lieux de pique-niques pour les touristes). Aujourd'hui des complexes touristiques commencent à s'implanter sur les motu. Les motu du nord-ouest : les deux plus importants sont localisés aux extrémités de cette zone, ils correspondent respectivement au motu Mute (longueur 2200 m, largeur 200 m) au nord-, et au motu Tevairoa (longueur m, largeur 1600m) au sud. Plus de la moitié de la superficie du motu Mute est occupée par les infrastructures de l'aéroport, le reste possède une végétation représentée principalement par une cocoteraie clairsemée. Concernant le motu Tevairoa, il montre une végétation plus diversifiée : cocoteraies, végétation des zones humides, zone de Pandanus. Ce motu possède la plus grande zone humide de Bora Bora, elle est localisée dans la partie nord-est du motu et représente une superficie d'environ 24 hectares. Le motu Tevairoa possède un complexe hôtelier important sur sa côte sud-est. 6

7 Autres motu du nord-ouest : on note 11 motu, dont les plus grands ont une longueur maximale de 600 m et une largeur maximale de m, séparés par des hoa fonctionnels. La végétation est essentiellement représentée par des cocoteraies. L'urbanisation y est très faible : seul le motu Tane possède un petit hôtel et de petites pensions sont installées sur certains des autres motu. Les motu de la côte ouest : le motu Ahuna (longueur 400 m, largeur 180m) est localisé au nord de la passe. Le motu Tapu possède une forme particulière en triangle prolongé par une flèche sableuse selon les saisons. Sa superficie est très limitée et il possède la particularité d'être protégé, notamment à l'est, par de grands bancs de beach-rock en partie immergés. Par son aspect paysager original, ce motu représente un des sites remarquables de l île de Bora Bora. HYDROLOGIE La plupart des cours d'eau ont un débit d'étiage nul. Seules les rivières de Faanui (zone nord) et de Tipoto (zone sud) indiquent des débits de l'ordre du litre par seconde la saison sèche. HYDROGEOLOGIE L'île de Bora Bora présente deux types d'aquifères : des aquifères à porosité de fissures, des aquifères à porosité d'interstices. Les aquifères à porosité de fissures se trouvent principalement localisés au droit des formations basaltiques (coulées primaires essentiellement) fracturées et non colmatées. Ces aquifères fissurés sont généralement profonds et captifs ou semi captifs en fonction de la nature du recouvrement imperméable ou semi-imperméable. Les aquifères à porosité d'interstices sont liés aux formations d'altération et d'érosion. On les retrouve au droit des formations littorales et basaltiques. L'aquifère des formations littorales est constitué par des sables et débris coralliens. Il s'agit d'un aquifère généralement libre mais pouvant devenir captif lorsqu'on se rapproche du pied de montagne (couverture imperméable de limons argileux). En bordure de l'île haute, il est alimenté par les précipitations, l'infiltration des eaux de ruissellement mais aussi par l'aquifère lié à l'altération des formations basaltiques. Sur les motu, cet aquifère constitue l'unique ressource en eau et est très vulnérable du fait de sa position superficielle mais aussi en raison de l'interface eau douce eau salée. L'alimentation en eau potable est un problème actuellement résolu à Bora Bora. Les habitants de Bora Bora disposent d'une ressource en eau fiable et de qualité qui permet de couvrir les besoins. L'alimentation se fait par forage et par dessalanisation de l'eau de mer. 7

8 Carte géomorphologique terrestre : fichier PDF "géomorphologie terrestre" 8

9 OCEANOGRAPHIE MORPHOLOGIE GENERALE DES FONDS ET BATHYMETRIE L'île de Bora Bora est ceinturée par une couronne récifale caractérisée par la présence d'un alignement de motu formant une bande étroite de terre émergée quasi continue sur la côte nord et est de l'île et d'un large récif barrière à épandage sableux dans la partie sud et ouest. Le lagon est composé de vastes cuvettes ou compartiments séparés par des seuils dans la partie sud et est à nord-est dont l origine est liée à la morphologie de l'île volcanique. Le chenal lagonaire possède une profondeur moyenne de -25 à 30 m, et sa profondeur maximale est de -48 m au niveau de la passe (côté lagon). Le lagon s'étend de façon maximale au niveau des grandes baies de Povai et de Faanui. Les platiers des récifs frangeants et des récifs barrières sont recouverts d une hauteur d eau peu importante. Le tableau ci-dessous résume les profondeurs des différentes unités géomorphologiques rencontrées au niveau du complexe récifo-lagonaire de Bora Bora. Ces données correspondent à des profondeurs moyennes issues de nos investigations et mesures sur le terrain. Elles sont bien entendu soumises à des fluctuations (marées, ). Unité géomorphologique Récif frangeant : Lagon : - platier - bourrelet récifal - pente - peu profond - profond Profondeur -0,20 m à -1,20 m -0,30 m à sub-affleurant -0,50 m à -3 / -7 m -3 m à 8 m -10 m à -35 m (le plus souvent > -25 m) La majorité de l année, la marée haute est observée de 10h à 15h et de 22h à 03h, et la marée basse de 04h à 10h puis de 16h à 22h. En période de temps calme (houle et vents faibles à nuls), l influence de la marée est prépondérante sur le fonctionnement hydrodynamique du complexe récifal. Les marées de tempête : Lors du passage d une dépression tropicale ou d un cyclone, le niveau de la mer peut monter de quelques dizaines de centimètres à plus d un mètre au dessus du niveau normal des eaux. Cette surcôte est due à la baisse de la pression barométrique au passage de la dépression et à l action simultanée des vents très forts qui poussent les eaux à l avant du cyclone. Ces marées sont particulièrement à craindre au niveau des motu dont l élévation au-dessus du niveau moyen de la mer est faible. HOULES Les houles océaniques qui touchent la Polynésie française sont fonction des vents qui sont à leur origine. En période d alizés, les houles formées ont une direction comprise entre le nord-est et le sud-est. Ces houles présentent en général des creux inférieurs à 2 m et des périodes de courtes durées. Les houles de sud-est sont plus fréquentes en hiver (saison du Mara amu). Les houles arrivant des autres directions sont liées à des dépressions plus lointaines. Les dépressions tropicales engendrent occasionnellement des houles d ouest ou de nord durant l été austral. Les dépressions antarctiques génèrent des houles de sud à sud-ouest, fréquentes durant l hiver austral, avec régulièrement des fortes amplitudes supérieures à 2 m, associées à des périodes longues (7 à 10 s). Les dépressions arctiques, bien que très lointaines, sont à l origine de houles de nord atténuées lorsqu elles arrivent sur la Polynésie, mais peuvent atteindre plus de 3 m d amplitude avec des périodes longues de 10 à 18 s. Ces houles de nord sont fréquentes durant l été austral. Il arrive régulièrement que différentes houles provenant de plusieurs directions touchent simultanément l île de Bora Bora. Passe Récif barrière : - platier sédimentaire - platier induré (est et nord) - platier induré (ouest et sud) - crête algale - pente externe à contreforts et vallons - pente externe à éperons et sillons -30 m à 48 m -1 m à 3 m -0,50 m à 1 m -1,50 m à 2 m sub-affleurante -1 m à -4 m -5 m à 20 m Tableau 2. Profondeur des principales unités géomorphologiques rencontrées Les seules données de houles disponibles sur la Polynésie française sont issues du bulletin Marine Climatological Summaries (Département du Commerce des U.S.A.) sur une période de 10 ans ( ). La rose des houles ci-contre donne la répartition des houles dominantes. Globalement, les houles les plus fréquemment observées sont celles de secteur sud-est, puis celles de secteur sud-ouest et de secteur est-nord-est. Les hauteurs courantes sont inférieures à 4 m, avec une hauteur moyenne inférieure à 2 m. (cf. figure 9). MAREES Les marées sont régulières de type semi-diurnes, avec un marnage compris entre quelques centimètres et 0,40 m. Les niveaux moyens des eaux lagonaires sur Bora Bora se situe à + 0,20 m au dessus du zéro hydrographique, en dehors des périodes de fortes houles qui provoquent un ensachage du lagon. Figure 8. Rose des houles sur la Polynésie française 9

10 Des houles internes au lagon sont générées par les vents soufflant sur le plan d eau. L'amplitude de ces houles est fonction de la vitesse du vent et de la profondeur du plan d'eau traversé. L'amplitude moyenne des houles lagonaires est généralement comprise entre 0,2 et 0,4 m. Exceptionnellement, les houles lagonaires pourront atteindre 1 m de creux, dans le lagon ouest de Bora. FONCTIONNEMENT HYDRODYNAMIQUE GENERAL DU LAGON Le fonctionnement hydrodynamique du lagon de Bora Bora est relativement simple : les apports d eaux océaniques se font par déferlement des houles sur le récif barrière au sud et à l ouest et localement par les hoa fonctionnels (fausses passes) situées entre les cordons de motu du nord et de l est. La vidange des eaux du lagon vers l océan se fait exclusivement par l unique passe de l île, la passe Teavanui, située sur la côte ouest de l île. D une manière générale, les entrées d eaux dans le lagon sont faibles par rapport au volume du lagon. Ceci génère des courants lagonaires faibles, en particulier au niveau du récif frangeant où de nombreuses baies subissent un confinement des eaux important. La circulation générale des eaux se fait majoritairement dans le sens sud-nord et plus rarement dans le sens nord-sud (carte1). La circulation générale des eaux définie précédemment dans ces grandes lignes est perturbée par l'importance de la marée et des vents. 10

11 Carte courantologie générale dans le lagon de Bora Bora : fichier PDF "hydrodynamique" 11

12 Carte bathymétrique du lagon de Bora Bora - fichier PDF "Bathymétrie" 12

13 4 MILIEUX NATURELS BIOLOGIQUES MILIEUX NATURELS LAGONAIRES ET RECIFAUX TYPOLOGIE DES UNITES GEOMORPHOLOGIQUES ET BIOLOGIQUES La cartographie typologique des fonds marins regroupe les unités géomorphologiques et les biocénoses marines. Les principales biocénoses marines représentées sont les peuplements coralliens (champs de coraux denses, dispersés), les algues et les cyanobactéries. La méthodologie employée dans l étude du milieu marin est présentée en annexe (Annexe 1). LE RECIF FRANGEANT Du littoral vers le chenal lagonaire, il est constitué des principales unités suivantes : le platier : à colonies coralliennes dispersées ou sédimentaire avec un recouvrement algal plus ou moins important ; le front ou bourrelet récifal ; la pente : bio-construite ou sédimentaire. Le platier à colonies coralliennes dispersées Présentant un substrat dur (dalle calcaire) ou sableux parfois parsemé de nombreux débris coralliens, ce platier est recouvert de quelques décimètres d eau seulement. Sur les secteurs anthropisés ou confinés, un dépôt vaseux est souvent présent. Il peut être parsemé de colonies coralliennes massives en forme de micro-atoll et dont la partie supérieure émerge lors des grandes marées basses, ou de colonies de petites tailles ( cm). Les espèces les plus représentées appartiennent aux familles des Poritidae (Porites lobata, P. lutea, P. rus) et Acroporidae (Acropora spp.). La proportion de colonies coralliennes vivantes est en général faible, de l ordre de 1 à 10%. Le peuplement algal est souvent bien développé, recouvrant les structures coralliennes mortes, les débris coralliens ou la dalle. Les genres dominants sont Turbinaria, Sargassum, Padina et Dictyota. La faune benthique et pélagique associée à ce milieu est moyennement diversifiée et présente une abondance faible à moyenne. Ce milieu joue un rôle écologique important comme nurserie de juvéniles de poissons. Le platier sédimentaire à recouvrement algal Recouvert de 0,2 à 1,0 m d'eau, le platier sédimentaire présente des fonds sableux à sablo-vaseux, parfois vaseux sur les secteurs les plus confinés. Certaines zones sont parsemées de débris coralliens, en particulier en arrière du front récifal. Les colonies coralliennes y sont absentes ou très rares. Des algues se développent habituellement sur ces fonds. Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont des Padina (P. boryana et P. pavonica) et des Dictyota (D. divaricata). La faune benthique et pélagique associée à ce milieu est peu diversifiée et généralement peu abondante. Le front récifal Le front récifal forme un bourrelet bio-construit qui marque la limite d'extension vers le large du récif frangeant. C'est le secteur le moins profond du récif frangeant (-0,1 à -0,4 m) et le plus agité (déferlement des houles lagonaires). Suite aux diverses dégradations, en majorité anthropiques, une importante partie des colonies coralliennes constituant le front récifal est actuellement morte et recouverte de gazons algaux (turf) et de macro-algues, essentiellement des Turbinaria ornata et Sargassum mangarevense. On y observe également des Dictyota, Halimeda, et Padina. La faune associée à ce milieu est dominée par les herbivores en particulier des poissons perroquets (Scaridae) et poissons chirurgiens (Acanthuridae). La pente bio-construite Cette pente présente une déclivité variable, mais généralement assez forte, de l ordre de 30 à 40. Elle est recouverte de formations coralliennes, compactes ou dispersées, fixées sur un substrat dur calcaire ou sous forme de gros pâtés coralliens sur une pente sédimentaire. Les faciès dominants sont ceux à Porites (P. rus, P. lutea et P. lobata) et à Pavones (Pavona cactus). Sur les zones dégradées, les structures mortes sont colonisées par des algues (Turbinaria ornata). Les coraux disparaissent en général vers 7 à 10 m, en raison du manque de lumière. La pente sédimentaire Les récifs réticulés De déclivité variable, elle est uniquement constituée de sable, plus ou moins grossier selon les secteurs. Cette unité est rarement rencontrée le long des récifs frangeants. 13

14 Ils sont généralement rencontrés en continuité du récif frangeant et peuvent s étendre assez loin dans le lagon où ils constituent des seuils séparant deux cuvettes lagonaires. Il s'agit d'un système récifal complexe constitué de travées et de dépressions isolées par des bancs ou "murs" coralliens. Les dépressions, dont la profondeur varie entre -4 et -6 m, présentent un fond sédimentaire où l on observe parfois quelques pâtés coralliens. Les "murs" sont entièrement bio-construits et recouverts de nombreux coraux des genres Porites, Pavona, Acropora et Fungia. La partie supérieure de ces édifices est peu profonde et les colonies coralliennes y sont souvent en partie nécrosées. LE LAGON Le lagon constitue de vastes plans d'eaux plus ou moins profonds, séparant les récifs frangeants et barrières. Plusieurs types de lagons ont été différenciés selon la profondeur et le type de couverture biologique qui se développe sur les fonds. Le lagon sableux peu profond à colonies coralliennes absentes, éparses ou à gros pâtés coralliens dispersés Ce sont des étendues lagonaires sédimentaires comprises entre -4 et -12 m de profondeur. Les fonds sont recouverts de vastes étendues uniformes de sable ou de sable vaseux. Selon les secteurs, on rencontre des colonies coralliennes éparses ou des pâtés coralliens dispersés de tailles variées (dont le diamètre peut atteindre 2 à 5 m). Ces formations coralliennes sont des oasis de vie qui concentrent une population importante de poissons et de benthos. De nombreuses raies léopards et pastenagues sont observées dans ces milieux. Le lagon peu profond à fort recouvrement corallien et gros pâtés coralliens denses Les formations coralliennes qui se développent sur ces fonds sableux sont denses. Elles sont présentes généralement sous forme de gros pâtés coralliens. Ce sont en général des milieux diversifiés qui abritent une faune riche et abondante. Le lagon profond Il s'agit de fonds sédimentaires sableux à vaseux, compris entre -8 et -40 mètres de profondeur. Cette unité s'étend à la suite des pentes sédimentaires ou bio-construites du récif frangeant. En raison de la profondeur, les formations coralliennes y sont quasi absentes. Une faune endogée (vers tubicoles, mollusques, etc.) ainsi que localement des holothuries se développent à la surface ou dans la couche supérieure du sédiment. Les fonds peuvent être colonisés par des cyanobactéries, des algues (Halimeda, Dictyota et Caulerpa) et des phanérogames marines (en particulier Halophila ovalis). LE RECIF BARRIERE Le récif barrière est un platier peu profond qui présente une succession d'unités, du lagon vers le large : La pente interne sédimentaire du récif barrière La pente interne de récif barrière à pâtés coralliens Cette pente assure la continuité entre le platier du récif barrière et le lagon. De déclivité variable, elle est entièrement constituée de sable. On y observe parfois des développements de cyanobactéries plus ou moins importants ainsi que des développements algaux (Boodlea kaeneana, Hydroclathrus clathrata, Hypnea spinella, Halimeda sp., Caulerpa sertularioides, etc.). Les populations d holothuries (Holothuria atra) peuvent être localement abondantes. Identique à la pente sédimentaire, cette unité présente en plus des constructions coralliennes sous forme de gros pâtés coralliens dispersés ou parfois très denses. Une faune importante de poissons de récif se concentre autour de ces structures : poissons-demoiselles, balistes, poissons-chirurgiens, carangues, apogons, poissons-papillons, poissons-anges, etc. 14

15 Le platier sédimentaire nu Il s'agit d'un platier recouvert de 1 à 2 m d'eau en moyenne, dont les fonds sont uniformes et entièrement recouverts de sable. Aucune formation corallienne n est rencontrée sur cette unité. Seules quelques cyanobactéries et parfois des algues sont observées. Il s agit de colonies coralliennes isolées ou de pâtés coralliens dispersés sur un fond induré constitué de dalle calcaire, nue, bien nettoyée et recouverte de 1 à 2 m d'eau. La dalle est recouverte par endroits de quelques centimètres de sable. Le platier sédimentaire à champs d Acropora La dalle de platier à coraux denses Le platier sédimentaire à coraux dispersés C'est un platier sableux, de 0,5 à 1,5 m de profondeur, colonisé par des champs de coraux branchus, en général Acropora pulchra. Ces coraux se développent sous forme de massifs denses de plusieurs mètres de diamètre, ou sur de vastes étendues. Ils attirent une multitude de petits poissons, dont les plus abondants sont des poissons-demoiselles (Pomacentridae). Il s agit de pâtés coralliens denses à compacts se développant sur un substrat de dalle calcaire (- 0,5 à -2 m). La dalle peut être recouverte de quelques centimètres de sable. Hormis quelques colonies de petites tailles (en majorité des Acropora et des Pocillopora), les colonies de cette unité sont métriques à plurimétriques, avec un faciès à Porites et Montipora dominant. De nombreux bénitiers (Pahua) de petites tailles (5 à 7 cm de longueur) se développent sur les colonies massives. Ces secteurs possèdent généralement une biodiversité importante. Le platier sédimentaire à coraux denses La dalle de platier à coraux dispersés Il s agit de pâtés coralliens dispersés sur des fonds sableux uniformes peu profonds (-0,5 à -2 m). Le faciès dominant est celui à Porites, qui forme sur les secteurs les moins profonds des colonies en forme de micro-atoll. La partie supérieure des colonies, souvent nécrosée, est alors recouverte de gazons algaux et d'algues (Turbinaria ornata, Sargassum mangarevense). Ce sont des fonds sableux peu profonds (-0,5 à - 2 m) sur lesquels se sont développées de nombreuses colonies coralliennes. L'épaisseur de sable n'est pas très importante et une dalle corallienne est présente en-dessous. Les grosses colonies massives de Porites (P. lutea et P. lobabta) dominent. La partie supérieure des colonies est souvent nécrosée et recouverte de gazons algaux (turf) et d algues (Turbinaria ornata, Sargassum mangarevense). Ce milieu présente une forte diversité écologique. La crête algale à Lithothamniées La crête algale se développe à la périphérie du platier externe du récif barrière, habituellement à la suite de la zone à coraux denses. Il s agit d une construction entièrement concrétionnée et formant un bourrelet au niveau de la zone frontale du récif. Sur la partie interne, elle est colonisée par des algues brunes (Turbinaria et Sargassum), alors que la partie externe est constituée d algues calcaires encroûtantes, de coraux et d organismes fixés encroûtants. La crête algale est sub-affleurante et provoque le déferlement des houles océaniques. Elle est présente partout sur le récif barrière du lagon de Bora Bora. 15

16 LA PENTE EXTERNE La zone à contreforts et vallons Cette formation est rencontrée sur la partie supérieure de la pente externe du récif barrière. Elle se situe en général entre 1 m et 4 m de profondeur, en continuité de la crête algale. Elle est constituée de reliefs, les contreforts, alignés plus ou moins perpendiculairement au front du récif, alternant avec des vallons. Ces structures sont très marquées : la hauteur des contreforts peut atteindre 3 à 4 m par rapport au fond des vallons. Le fond des vallons est nu ou irrégulièrement tapissé de blocs et de sédiments bio-détritiques grossiers. Quelques colonies coralliennes éparses se développent sur les parois verticales de part et d'autre des vallons. Les coraux colonisent préférentiellement les contreforts. Cette unité est soumise à un hydrodynamisme très important, ce qui explique l absence de colonies dans les vallons où l eau s engouffre et se retire de façon régulière et parfois violente. Les espèces coralliennes rencontrées présentent des formes ramassées, trapues ou encroûtantes, adaptées au très fort hydrodynamisme de ce secteur. Le genre dominant est Pocillopora. LA PASSE LES MOTU (FRANGE LITTORALE ET MARINE) Le conglomérat corallien Il n existe qu une seule passe à Bora Bora : la passe Teavanui, située sur la côte ouest de l île. Elle correspond à une échancrure profonde dans le récif barrière et permet la communication et la vidange des eaux lagonaires avec l océan et la circulation des bateaux. Profonde d'une quarantaine de mètres, elle assure préférentiellement la vidange des eaux du lagon, les entrées d eaux se faisant par le déferlement des houles sur la crête récifale et par les hoa. La passe est bordée de pentes abruptes construites, présentant des structures coralliennes vivantes. Le faciès dominant sur les pentes est celui à Porites rus. Le fond de la passe est constitué de sédiments détritiques grossiers régulièrement remaniés. La pente à éperons et sillons La zone à éperons et sillons succède en profondeur à la zone à contreforts et vallons. Elle présente également une alternance de crêtes (éperons) et de vallons (sillons). Les sillons sont généralement étroits, avec quelques mètres de largeur. Le fond des sillons est recouvert de débris coralliens et de blocs, parfois même de sable grossier. Le recouvrement corallien y est faible, de l ordre de 10 à 30%, et dominé par des espèces de Pocillopora. Les éperons sont des structures de 20 à 30 m de largeur, en pente douce. La surface des éperons est constituée de dalle calcaire recouverte d algues rouges encroûtantes, d'algues calcaires et colonisée par des espèces coralliennes relativement diversifiées et en bon état de santé. Le recouvrement corallien vivant est en moyenne de 60 à 70% sur l ensemble des pentes visitées. Les éperons sont largement dominés par des formes branchues des genres Acropora et Pocillopora. Les beach-rocks Il s'agit d'une formation indurée, constituée de débris de coraux morts et de sable, agglomérés par un ciment calcaire. Ces formations sont rencontrées généralement sur la face océanique des motu et occasionnellement sur le platier du récif barrière où ils forment des petits îlots émergés. Ce sont des formations littorales qui résultent de la lithification, in situ, de la partie médio-littorale d une plage. Ils sont situés à l interface terre-mer du littoral des motu. Ce sont des formations remarquables à plusieurs titres : ils agissent comme des brises-lames naturels (protection des côtes contre l érosion) ; ils présentent un intérêt paysager ; ils font partie du patrimoine géologique de la Polynésie française. 16

17 La plage sablo-graveleuse Les zones à fort recouvrement algal ou cyanobactéries C'est une accumulation de sable et/ou de débris coralliens sur les littoraux des motu ou le l'île principale. Sur les secteurs exposés, comme les façades océaniques des motu, les éléments sont très grossiers et constitués uniquement de débris de coraux qui forment des levées détritiques. Il s'agit de fonds sédimentaires tapissés de cyanobactéries ou de macro-algues (Hypnea, Boodlea, Hydroclathrus, Caulerpa). LES HOA Les hoa fonctionnels Les hoa non fonctionnels Un hoa est un chenal peu profond entre 2 motu qui permet une communication entre le platier du récif barrière, côté océan, et le lagon. Ce chenal permet des entrées d eaux fraîches océaniques dans le lagon. Les fonds sont indurés ou détritiques et généralement colonisés par de beaux peuplements coralliens. Les courants sont assez forts dans le hoa, à chaque marée haute ou lorsque le déferlement est important sur la crête du récif. Les souilles d extraction Les ouvrages divers Elles correspondent à des excavations sur les platiers des récifs frangeant ou barrière. Sur le récif barrière, du sable blanc est généralement extrait, tandis que sur les récifs frangeants de la "soupe de corail" est extraite, utilisée comme matériaux de remblai. De nombreux chenaux ont également été creusés sur les platiers peu profonds pour permettre aux bateaux d'arriver jusqu'au littoral. Un hoa non fonctionnel est un chenal fermé, côté océan, par une ceinture de conglomérat. L'eau n'y circule pas en condition normale. C'est donc un milieu assez confiné. Lors de très fortes houles, l'eau peut franchir le conglomérat et circuler dans le hoa. Il s'agit de constructions ou aménagements réalisés sur les récifs ou dans le lagon. Ce sont par exemple des remblais, des épis, des quais d accostage, des pontons, etc. AUTRES UNITES PARTICULIERES (NATURELLES OU ANTHROPIQUES) Les constructions sur lagon Les pinacles coralliens Les pinacles sont des édifices coralliens, généralement hauts et étroits, qui remontent des fonds du lagon jusque sous la surface de l'eau. Les pentes sont habituellement construites et recouvertes de nombreuses colonies coralliennes. La partie supérieure présente un bourrelet dense de coraux. La partie centrale est généralement sableuse, recouverte de 1 m d'eau et parsemée de coraux et d'algues. Ils correspondent spécifiquement aux emprises liées à la réalisation de bungalows sur pilotis. 17

18 Figure 9. Coupes types fichier PDF "Coupes" 18

19 Carte Unités géomorphologiques et biologiques des fonds marins du lagon de Bora Borafichier PDF "Typologie marine" 19

20 REPARTITION SPATIALE DES UNITES GEOMORPHOLOGIQUES ET BIOLOGIQUES DES FONDS RECIFAUX ET ETAT DE SANTE DES PEUPLEMENTS Un découpage de l'île en 5 zones possédant des caractéristiques semblables a été défini pour présenter la description des fonds lagonaires de l'île de Bora Bora. Afin d'avoir une vision d'ensemble de chaque secteur, une description des unités géomorphologiques et biologiques est présentée, suivie d'un commentaire sur l'état de santé des fonds récifaux. ZONE 1 : SECTEUR SUD-OUEST (DE LA POINTE PAHUA A LA POINTE RAITITI) LE MOTU TOOPUA Le motu Toopua est un îlot volcanique au relief relativement pentu. Le point culminant, le mont Mauaohunoa, s élève à 148 m. Ce motu est ceinturé, comme l île principale, par un récif frangeant de 50 à 100 m de large. Le littoral est anthropisé avec la présence d hôtels, au nord (Bora Bora Lagoon Resort) et au sud (Hôtel Sheraton, ou Bora Bora Nui), de remblais et de souilles d extraction. Les fonds du platier sont plus ou moins envasés. Le front récifal est discontinu : il a été supprimé en face des zones fortement anthropisées. Au niveau du front, le recouvrement corallien vivant est très faible, inférieur à 5%, et le recouvrement algal (Turbinaria) très élevé. Un faciès corallien à Porites se développe sur la pente de la façade ouest de l'îlot alors que la pente est est colonisée par un faciès à Pavona. A l ouest de l'îlot s'étend une zone de lagon. Profonde de 8 à 10 m, elle est parsemée de gros pâtés coralliens vivants (Porites et Montipora dominants). A l'est s'étend une vaste zone de lagon profond dont les fonds atteignent rapidement -30 mètres. LE MOTU TAPU Un petit îlot sableux, le motu Tapu, s'est formé par l accumulation de sable sur le platier du récif barrière au sud de la passe. Recouvert de végétation, il est ceinturé par des plages et des bancs sableux dont l'orientation et l'étirement varient avec les saisons, en fonction. des courants dominants et des houles. Une souille d extraction de sable (5 000 m² environ) a été creusée à l'est de l'îlot pour ré-ensabler les plages du motu. Plusieurs bancs de beach rocks recouverts d algues (Turbinaria, Sargassum) bordent le motu. LE RECIF BARRIERE Les fonds coralliens se répartissent essentiellement sur la partie externe du platier de récif barrière. La crête à Lithothamniées est particulièrement bien développée sur cette façade de l'île avec une largeur de 50 à 70 m. Le platier externe du récif barrière comprend, du large vers le littoral, une bande de dalle de 350 à 450 m de large, à coraux denses à compacts, entrecoupée de couloirs de dalle à coraux dispersés, où l eau circule préférentiellement après déferlement de la houle. La biodiversité y est importante avec un faciès à Porites dominant. La dalle est nue, bien nettoyée et parsemée de nombreux oursins diadèmes (vana), ou recouverte de débris coralliens. Au sud, de très vastes champs d Acropores branchus (Acropora pulchra), denses et bien vivants, s étendent sur le platier sédimentaire sableux, en arrière desquels s'étend une large zone de débris d Acropora branchus. Les vastes fonds sableux uniformes du platier interne sont parfois recouverts de développements de cyanobactéries. Le platier se termine par une pente sableuse qui plonge dans un lagon d'une dizaine de mètres de profondeur. La pente interne du récif barrière est par endroits parsemée de gros pâtés coralliens, en bas de pente. Les pâtés sont plurimétriques à Porites et Montipora dominants, et de nombreux poissons s y concentrent. Deux vastes souilles d extraction de sable ( m² et m²) se situent sur la pente interne sableuse en face de l hôtel Sheraton. LE RECIF FRANGEANT Le littoral de la côte ouest de l île concentre la majorité des activités économiques ainsi que la plupart des habitations. Sur ce secteur, d importantes souilles d extraction et de nombreux ouvrages et remblais empiètent sur le platier du récif frangeant. Le littoral est donc très anthropisé et le récif dégradé. Le platier est discontinu, entrecoupé de remblais et en général envasé. Les formations coralliennes présentes sont dominées par Porites lobata et P. lutea dont le recouvrement peut être important localement mais la plupart des colonies sont mortes. En revanche le recouvrement algal est important (Padina, Dictyota, Turbinaria, Sargassum). Le bourrelet récifal est également très dégradé, il est dominé par des Acropores branchus morts et recouverts d algues. La pente bio-construite est très vivante hormis quelques secteurs très localisés, situés en face de remblais ou de souilles. Les formations coralliennes sont composées en majorité de colonies de Porites rus et parfois Pavona cactus. La proximité de la passe et l'hydrodynamisme plus marqué régnant dans ce secteur sont certainement favorables au maintien des coraux malgré les différentes pressions anthropiques. ETAT DE SANTE DES BIOCENOSES MARINES Le récif barrière présente un bon état de santé. La pente externe montre des peuplements diversifiés, abondants et vigoureux. Sur la crête algale, le recouvrement du substrat est total : algues calcaires encroûtantes, algues brunes (en particulier Turbinaria) et coraux. Le platier externe à substrat de dalle et sableux est recouvert de colonies bien vivantes ; le platier sableux nu ne présente pas de signes d eutrophisation. Autour du motu Toopua, les fonds lagonaires peu profonds présentent des colonies à état de santé moyen. Le platier et le bourrelet du récif frangeant de l'îlot sont entièrement dégradés, avec des colonies quasiment toutes mortes et recouvertes d algues. L'anthropisation du littoral, remblais, souilles d extraction et infrastructures hôtelières ont participé à la dégradation générale de ces milieux. A l est du motu, la pente du récif frangeant présente des colonies bien vivantes ; tandis qu à l ouest, les formations coralliennes sur pente sont plus dégradées. Le lagon profond posséde un état de santé moyen : la vase remise en suspension par les courants, crée un milieu turbide limitant les développements de la vie. Le platier et le front du récif frangeant de ce secteur de l île de Bora Bora apparaissent très dégradés, lié à la forte pression anthropique. La pente du récif frangeant est en grande partie dégradée, hormis dans la baie de Povai où des développements coralliens remarquables sont observés avec un recouvrement 60 à 80% du substrat total. 20

21 ZONE 2 : SECTEUR SUD (DE LA POINTE RAITITI A LA POINTE PAOAOA) LE RECIF BARRIERE La crête algale, particulièrement bien développée sur la face sud et ouest du lagon avec une largeur de 40 à 60 m, présente des formations denses d'algues calcaires encroûtantes, de coraux et de macro-algues (Turbinaria). Cette unité se poursuit par un platier à coraux denses sur dalle qui forme une bande régulière de 80 à 100 m de large parallèle à la crête, et s'élargit vers l'est, au niveau du "jardin de corail". Le recouvrement corallien total atteint 60 à 80%, néanmoins le recouvrement vivant, dominé par un faciès à Porites, reste très faible, de l ordre de 5%. De nombreuses repousses de Porites lutea (diamètre = 2 à 6 cm) sont recensées. Les formations coralliennes sur dalle, toujours dominées par Porites lutea et P. lobata, sont plus dispersées à mesure que l on s'éloigne de la crête. Les colonies rencontrées sont presque essentiellement mortes et recouvertes d'algues. Abondance et vitalité coralliennes augmentent vers l'ouest jusqu'à atteindre la balise ouest de l'île où la biodiversité et le recouvrement corallien vivant sont très importants. On y observe quelques trocas et bénitiers morts et une abondante population d oursins diadème (vana) qui contribue à limiter le développement algal sur les structures mortes et la dalle nue, favorisant ainsi une potentielle recolonisation du milieu par les coraux. Cette zone présentait, dans un passé proche, un foyer important de biodiversité au niveau faunistique et floristique, ce qui témoigne de la présence de conditions écologiques et environnementales favorables à la régénération de ce milieu. La zone de dalle laisse place à un vaste platier sédimentaire peu profond (-1,5 à -2 m) de 2 km de large. La grande majorité du platier est composé de sable nu pauvre en vie benthique. Le reste est colonisé par des formations coralliennes dispersées à denses, sous forme de "patch" localisés ou d unités plus vastes. Les zones à coraux dispersés sont majoritairement constituées de colonies de Porites lutea et P. lobata, tandis que les zones à coraux denses sont dominées par des champs d Acropores branchus (Acropora pulchra). Le recouvrement en corail vivant est très faible sur l ensemble du platier, le plus souvent inférieur à 5%. L ichtyofaune est peu diversifiée, seuls quelques poissons de récif, chirurgiens et poissons demoiselles s abritent dans les structures mortes. Au sud, le platier sédimentaire se termine par une pente interne sableuse abrupte qui plonge dans le lagon. Des moules géantes (Atrina vexillum) sont observées sur cette pente entre -6 et -14m. LES MOTU PITI UU UTA ET PITI UU TAI A l'est de la pointe Matira, deux îlots volcaniques émergent sur le platier sédimentaire : motu Piti Uu Uta et motu Piti Uu Tai. Le premier se prolonge vers le nord par une formation récifale en récif réticulé qui isole une dépression dans le récif : la baie de Taahana. Les fonds de la baie, qui atteigne 19 m, sont parsemés de pâtés coralliens de Pavona cactus. LE RECIF FRANGEANT De la pointe Raititi à l'hôtel Sofitel, il n existe pas de récif frangeant bien différencié. Dans la baie de Taahana, le platier sédimentaire très étroit plonge directement dans le lagon profond par une pente douce bio-construite. Le platier est envasé, sans formations coralliennes et recouvert d algues (Dictyota, Padina, Turbinaria). La pente bio-construite possède un recouvrement corallien vivant de 25 à 40% dont les espèces dominantes sont Porites rus et Pavona cactus. Le récif frangeant sensu stricto ne se développe qu à partir de l hôtel Sofitel où apparaît à nouveau le front récifal. Dans la baie de Faaopore le platier est plus large, également envasé et on peut y observer quelques formations coralliennes. Leur recouvrement est faible (inférieur à 5%) et la majorité des colonies sont nécrosées et recouvertes d algues (Turbinaria, Sargassum, Padina). Une pente douce bioconstruite à Porites rus dominant plonge dans le lagon profond de la baie. ETAT DE SANTE DES BIOCENOSES MARINES Le récif barrière sud a été le secteur le plus affecté du lagon de Bora Bora par les marées basses exceptionnelles de 2002 et l'eutrophisation du lagon qui s'est développée simultanément. Le platier s est ainsi retrouvé en partie émergé pendant plusieurs jours. Les zones à coraux dispersés et denses sont entièrement dégradé : sur l ensemble des peuplements coralliens sur dalle ainsi que les vastes champs d Acropora branchus, le recouvrement corallien vivant n atteint pas 5% du substrat total. Les biocénoses coralliennes qui colonisent la pente externe n ont pas été affectées et présentent un état de santé excellent. La crête algale possède un état de santé moyen : le substrat est presque essentiellement occupé par des algues brunes (Turbinaria) et algues calcaires encroûtantes, la reprise corallienne est très faible. Le récif frangeant est entièrement dégradé : la concentration importante d hôtels et bungalows sur pilotis, remblais, souilles d extractions et ouvrages littoraux divers (pontons, quais, etc.) ont probablement largement contribué à cette dégradation, amplifiée par l'eutrophisation du lagon en LE LAGON Autour de la pointe Raititi, se différencie un lagon peu profond à colonies coralliennes denses à éparses. Localement, ces formations sont denses, avec un recouvrement total supérieur à 80%, bien vivantes (60 et 80% de recouvrement en corail vivant) et dominées par des colonies plurimétriques de Porites (P. rus, P. lobata, P. lutea) et Montipora. La faune associée est relativement diversifiée et abondante, en particulier les poissons. Autour de la pointe Matira, le platier sédimentaire est directement accolé à la côte. 21

22 ZONE 3 : SECTEUR EST (DE LA POINTE PAOAOA A LA POINTE TUIAHORA) LE RECIF BARRIERE Cette zone est caractérisée par la présence d'une ceinture de motu quasiment continue qui s'étend sur le récif barrière de la côte est. La ceinture de motu, qui ne permet pas la circulation de l'eau océanique vers le lagon, est toutefois entrecoupée d'une série de hoa non fonctionnels et du seul hoa fonctionnel naturel de la côte est et nord de Bora Bora, qui se situe entre l'hôtel Le Méridien et le Lagonarium, permettant un renouvellement limité des eaux du lagon. Au niveau du cône de déjection du hoa fonctionnel, on observe des peuplements à Porites et Acropora branchus. Les hoa non fonctionnels présentent des communautés coralliennes plus dispersées et en moins bon état de santé, lié au confinement relatif de ces milieux, comme en témoigne la présence de méduses cassiopées (Cassiopea sp.). Sur la façade océanique des motu, le récif barrière est très étroit, de 100 à 150 m de largeur. Il est formé de 3 grandes unités : le platier externe à coraux dispersés puis denses sur dalle et la crête algale. Le vaste platier sédimentaire interne qui s'étend à l'ouest des motu, côté lagon, est peu profond, -1,5 m en moyenne, essentiellement sableux et sans formations coralliennes. Des cyanobactéries s'y développent de façon saisonnière. Le platier plonge en pente douce dans une zone de lagon peu profond à pâtés coralliens très épars, dominés par des peuplements à Porites, où aucune formation vivante n a été recensée. Les pâtés coralliens se densifient à mesure que l on s éloigne du platier pour former une bande continue de coraux denses sur fond lagonaire, parallèle à la côte. Le recouvrement corallien vivant augmente à mesure que l'on s'éloigne du platier sédimentaire jusqu'à atteindre une zone de pente bio-construite très vivante qui plonge dans le lagon profond. LE RECIF FRANGEANT Sous forte influence humaine (remblais, chenaux, souilles d'extraction, constructions diverses sur le littoral), le récif frangeant est très dégradé sur l'ensemble de la côte est de l'île par les particules fines provenant de l'érosion des remblais, des extractions. Le platier est bien développé, avec une largeur moyenne de 150 à 200 m. Au niveau de la baie de Vairou, un platier occupe la totalité du fond de baie. Il est envasé à proximité du littoral et présente des eaux turbides. Les formations coralliennes rencontrées sont en grande partie mortes et recouvertes d'algues (Turbinaria, Dictyota, Padina). Le recouvrement corallien vivant n'atteint pas 5 % sur l'ensemble du platier. Le front récifal est discontinu, localement supprimé par l'homme, notamment pour le creusement de chenaux individuels permettant le passage des bateaux entre le platier et le lagon. Les coraux qui forment le bourrelet sont entièrement morts et recouverts de Turbinaria. Une pente bio-construite plonge ensuite dans le lagon profond. Au sud (Baie Aponapu), la pente est composée de pâtés coralliens denses à dispersés à Porites rus et Pavona cactus dominants. Le recouvrement corallien est important et la proportion de coraux vivants augmente avec la profondeur et l'éloignement par rapport aux sources de pollution terrigène (érosion des remblais essentiellement). A partir de la pointe Mohio, la pente se différencie en récif réticulé, formant un réseau de cuvettes aux fonds sablo-vaseux, entourées de pentes abruptes bio-construites. Les faciès coralliens sont dominés par Porites rus, Pavona cactus et Acropora formosa, ainsi que de nombreux Fungidae. La partie supérieure du récif réticulé est entièrement morte et recouverte de Turbinaria ; les formations vivantes se situent sur la pente. Une quantité importante de macro-déchets est observée sur la partie nord de ce secteur. ETAT DE SANTE DES BIOCENOSES MARINES : Le récif barrière externe présente des milieux en bonne santé. Les fonds sableux du platier ne présentent aucun signe de dégradation (eutrophisation, confinement) ; le lagon peu profond possède des colonies très éparses en bonne santé. Les fonds des hoa fonctionnels et non fonctionnels sont en état de santé moyen : les hoa sont étroits et les fonds confinés ne favorisent pas le développement et le maintien des peuplements coralliens en bon état. Le récif frangeant est entièrement dégradé par les activités humaines sur le littoral qui participent à la dispersion d'une quantité importante de particules terrigènes dans le lagon. 22

23 ZONE 4 : SECTEUR NORD-EST (DE LA POINTE TUIAHORA A LA POINTE TAIHI) LE RECIF BARRIERE : Le secteur nord-est du lagon se caractérise par la présence d'un récif réticulé qui s'étend sur des fonds lagonaires peu profonds. La ceinture de motu se poursuit à l'est de façon continue, entrecoupée de deux séries de hoa non fonctionnels dont un hoa a été artificiellement ouvert sur l'océan pour permettre un apport d'eau claire dans le lagon. Il s'agit du hoa situé entre le motu Temahu et le motu Ome. Des colonies coralliennes dominées par Porites lobata et P. lutea se développent sur les cônes de déjection des hoa dont la majorité sont mortes et recouvertes d'algues. Au niveau de la deuxième série de hoa, le platier sédimentaire nu se poursuit jusqu'à la pente interne du récif barrière, formant une dune sous-marine dans le lagon peu profond. Ce sable dans le lagon est apporté par les fortes houles qui traversent épisodiquement les hoa non fonctionnels. Le platier sédimentaire interne, le long des motu, est relativement étroit (150 m de largeur maximale), uniforme et dépourvu de toute formation corallienne. En revanche le lagon peu profond atteint son extension maximale, sur plus de 1 km de large et présente des formations coralliennes (Porites) très éparses sur des fonds uniformes sableux compris entre 3 et 5 m. Sur ces fonds sont également observés de vastes développements algaux et de cyanobactéries, dans l'axe de déjection des hoa. Cette zone de lagon se termine par une très belle pente bio-construite à Porites rus et P. lutea qui plonge dans le lagon profond. réticulé sont abruptes (tombant à 60 ) et très vivantes. Le faciès corallien est diversifié avec une dominance de Porites rus et les colonies occupent quasiment la totalité du substrat disponible. Le récif réticulé forme des cuvettes de lagon peu profond à pâtés coralliens denses à dispersés où dominent les peuplements à Porites et les champs d'acropora branchus (A. formosa). A l'ouest, le récif se prolonge par un platier sédimentaire à coraux épars entrecoupé d'une zone sableuse nue, qui correspond à une accumulation sédimentaire à l'arrière du récif réticulé dans le sens du courant dominant. Un pinacle corallien très vivant se situe en face de la pointe Tuiahora : il correspond au site des raies manta où de nombreuses plongées loisir sont effectuées chaque jour. La partie supérieure du pinacle forme un plateau peu profond, de -1 à - 2m, où se développent des pâtés coralliens dispersés sur substrat de dalle. La pente du pinacle est abrupte (tombant à 60 ), bio-construite à faciès de Porites rus et P. lutea dominant, et possède un recouvrement corallien total qui atteint 80 à 100 %. On observe également de nombreux Acropores tabulaires et branchus. La quasi-totalité des coraux sont vivants entre 1 et 15 m, sauf éventuellement sur la façade ouest du pinacle. Ce site est particulièrement remarquable. LE RECIF FRANGEANT : Sur l'ensemble de ce secteur, le récif frangeant apparaît très dégradé, soumis à de fortes pressions anthropiques liées aux constructions littorales, en particulier au niveau de la baie de Haamaire et des pointes Outuareho et Outurau. Le platier est généralement envasé, en particulier à proximité de la côte et des constructions où l'érosion des remblais dissémine dans l'eau de grandes quantités de particules fines. Lorsque des formations coralliennes sont présentes, elles sont très dispersées. Le front récifal est parfois entièrement recouvert de Turbinaria et Sargasses. Entre Haamaire et Taimoo, la pente du récif frangeant offre des configurations différentes selon les secteurs : récif réticulé aux formations coralliennes denses, pente est très abrupte (tombant à 80 ) aux formations denses dominées par Pavona cactus et Porites rus. A partir de la pointe Outurau, la pente du récif frangeant qui se développe à la suite du front récifal est plus douce. ETAT DE SANTE DES BIOCENOSES MARINES : Les peuplements coralliens du récif barrière et du lagon peu profond présentent une bonne vitalité. Les fonds confinés des hoa non fonctionnels ne favorisent pas le maintien de peuplements coralliens en bonne santé. Excepté en période de forte houle où les vagues passent par-dessus le conglomérat, l eau ne circule pas au niveau de ces hoa. Le récif réticulé est composé de colonies dégradées à proximité du littoral. La vitalité est meilleure en bordure de lagon, où le renouvellement des eaux est plus important. Les parties sub-affleurantes du récif réticulé sont entièrement mortes et recouvertes d algues (Turbinaria) tandis que des colonies bien vivantes sont observées lorsque la profondeur augmente. La pente interne du récif barrière présente des formations coralliennes remarquables, en particulier au sud du récif réticulé où le recouvrement vivant atteint 90 à 100 % du substrat. LE RECIF RETICULE forme une longue barrière de presque 3 km de long, orientée nord-ouest/sud-est. Cet édifice est constitué de constructions coralliennes qui se sont développées sur des fonds lagonaires peu profonds et qui forment une sorte de bourrelet sub-affleurant en de nombreux endroits. La partie supérieure du bourrelet est recouverte de coraux dont la moitié sont vivants et l'autre moitié sont morts et recouverts d'algues. Les peuplements présents sont diversifiés : Porites, Pavona, Fungidae, Lobopyllia, ainsi que des champs d'acropora branchus. Les pentes du récif Le récif frangeant est entièrement dégradé. La majorité des colonies sont mortes et recouvertes d algues et de dépôts de particules fines. Seules 2 zones de pente très localisées offrent un paysage sous-marin remarquable à colonies plurimétriques denses à compactes de Porites rus dont près de 80% sont vivantes. Sinon, la pente apparaît très dégradée, la majorité des colonies sont mortes et recouvertes d'un dépôt de particules fines. Aux environs de la zone récente zone de chantier les coraux présentent des nécroses. Les importants panaches turbides générés par les dragages, remblais réalisés sans protection sont vraisemblablement à l'origine de ces nécroses. La situation devrait s'aggraver dans les mois à venir. 23

24 ZONE 5 : SECTEUR NORD-OUEST (DE LA POINTE TAIHI A LA POINTE PAHUA) LE RECIF BARRIERE : Une large zone de hoa fonctionnels se situe entre les motu Mute et Tevairoa. Des bancs de conglomérat émergent en avant des motu, côté océan. Ces motu sont entourés d'une plage sableuse à sablo-graveleuse étroite du côté platier externe et plus large du côté lagon. Le renouvellement permanent des eaux a permis un développement corallien important sur les fonds de dalle des hoa. En arrière des motu, des dépôts détritiques et sédimentaires se sont accumulés en fonction des courants pour former des queues de gravelles. Sur la partie externe des hoa, les formations coralliennes sont denses et diversifiées (Montipora, Pocillopora, Acropora, Favia, Porites). Sur la partie médiane des hoa, les formations coralliennes sont plus dispersées. Sur la partie interne des hoa, le substrat devient sableux et on observe des "patch" de coraux relativement diversifiés mais à dominance de formes branchues (Acropora formosa en particulier), plus ou moins vivants selon les secteurs. Des développements algaux et de cyanobactéries sont présents localement, en particulier de turf algal et Dictyota entre les branches des coraux morts. Le platier sédimentaire nu se poursuit sur quelques centaines de mètres pour ensuite plonger dans le lagon profond par une pente sableuse abrupte (déclivité 40 ). Localement quelques formations coralliennes sur pente sont observées : en face de l'hôtel Pearl Beach Resort et à l'entrée de la passe. A partir du motu Tevairoa, le platier externe s'élargit pour atteindre une largeur de 250 m sur la face nord-ouest du lagon. Les formations à coraux denses dominent sur la zone de dalle. Entre les motu Tevairoa et Ahuna, un vaste platier sédimentaire recouvert de débris coralliens, d'algues et de quelques pâtés coralliens vivants de Porites dispersés s'étend. Une zone à grosses colonies plurimétriques de Porites lutea se différencie sur ce platier, représentant un oasis de vie sur un secteur dégradé. La pente de la passe est bio-construite, avec un faciès à Porites rus. LE RECIF FRANGEANT : Le platier du récif frangeant est envasé, en particulier à proximité du littoral et des zones anthropisées et l'eau y est parfois très trouble. Des développements algaux importants sont observés sur les fonds : Padina et Dictyota sur les débris coralliens, Halimeda sur le sable et Sargassum et Turbinaria sur les structures mortes. Lorsque des coraux sont présents, leur recouvrement total et vivant est très faible, de l'ordre de 1 à 2 % et les peuplements sont dominés par Porites lutea. Le front récifal est discontinu, en général absent (destruction anthropique) devant les zones de remblais ou d'extraction. Le recouvrement algal y est très important (70 à 90%), dominé par Sargassum et Turbinaria. La seule zone de pente sédimentaire du récif frangeant est située entre la pointe Taihi et la pointe Papu. Elle est en pente douce (déclivité = 15 ) et recouverte de cyanobactéries. Elle se prolonge par une pente bio-construite à forte densité corallienne mais faible proportion de colonies vivantes, dominée par Porites rus et P. lutea. ETAT DE SANTE DES BIOCENOSES MARINES : Les colonies coralliennes présentes au niveau des hoa fonctionnels sont en bonne santé. A proximité de la passe, diversité et vitalité coralliennes sont faibles, probablement dû à la circulation de polluants et de matériaux en suspension, faibles mais chroniques, par la passe. A proximité du littoral du motu Tevairoa, diversité et vitalité coralliennes sont également faibles dû à l influence terrigène de l îlot. La pente de la passe présente des colonies en bon état de santé. Le récif frangeant est fortement dégradé. Platier et front sont constitués de colonies mortes. Le haut de pente est généralement mort, recouvert d'algues et de particules sédimentaires fines ; la vitalité corallienne augmente avec la profondeur et l'éloignement par rapport aux sources de pollutions terrigènes. Des zones de pente particulièrement dégradées se trouvent en face des souilles d'extraction. Le recouvrement vivant augmente à proximité de la passe (pointe Pahua). 24

25 LES PENTES EXTERNES DESCRIPTION GEOMORPHOLOGIQUE ET SEDIMENTOLOGIQUE : La pente externe récifale s étend de la surface à 20/-30m. Elle est formée de 3 grandes unités géomorphologiques : la zone à contreforts et vallons, la zone à éperons et sillons et une pente uniforme à pâtés coralliens denses. La zone à contreforts et vallons s étend de la crête jusqu à 3/-5m de profondeur. Selon les secteurs, elle est plus ou moins marquée. Les contreforts sont constitués d un substrat de dalle uniformément colonisé par des colonies coralliennes. Le fond des vallons est constitué de dalle parfois recouverte de débris coralliens ou blocs calcaires et généralement dénudé de formations coralliennes. Quelques rares colonies se développent sur les parois des vallon. Ce milieu abrite une faune ichtyologique riche et abondante. Sur les structures à éperons et sillons, la biodiversité et l abondance coralliennes sont plus élevées au niveau des éperons (faciès mixte à Pocillopora et Acropora branchus dominants mêlé à d autres formes encroûtantes, dont le recouvrement est presque total) que des sillons (faciès à Pocillopora dominant, dont le recouvrement atteint 20 à 30%). Il en est de même au niveau des contreforts et vallons : biodiversité et abondance coralliennes sont plus élevées sur les contreforts (recouvrement moyen = 40%) que dans les vallons (recouvrement moyen = 10%) qui sont des milieux où l hydrodynamisme est trop fort pour permettre l installation et le maintien de peuplements coralliens. La pente externe abrite une faune riche et abondante : de nombreux bancs d Acanthurus triostegus (chirurgien bagnard ou Manini), Naso lituratus (Ume Taraï), Ctenochaetus striatus (Maïto) et Melichthys niger (baliste noir) ont été recensés. Les structures à éperons et sillons débutent vers 5 m et s étendent jusqu à 15 à 25 m de profondeur. Ces structures sont plus ou moins marquées selon les secteurs, qui ne dépendent pas de l orientation du récif par rapport à la houle. Par exemple, au sud de Bora Bora, à l ouest la pente externe ne présente pas de structures en éperons et sillons tandis qu à l est, au large de la pointe Matira, ces structures sont bien marquées. La déclivité de la pente est faible, de l ordre de 20. Les éperons sont larges (d une dizaine à quelques dizaines de mètres) et les fonds sont composés de dalle nue uniformément recouverte de coraux et autres organismes encroûtants. Les sillons sont en général étroits (quelques mètres de largeur) et profonds. Les fonds sont composés de dalle recouverte de débris coralliens, sable et blocs provenant de la destruction naturelle mécanique du récif. En bas de pente à éperons et sillons débute une zone de pente uniforme à pâtés coralliens denses. La déclivité de cette pente est plus forte, de l ordre de 40. Elle se termine sur une plaine sableuse sur des fonds de 30/-40 m. DESCRIPTION BIOLOGIQUE : Les faciès à Pocillopora dominent sur l ensemble de la pente : P. damicornis, P. verrucosa et P. eydouxi. On observe cependant de nombreuses espèces d Acropora branchus, tabulaires et digités ainsi que des formes sub-massives à encroûtantes (Montastrea curta, Montipora sp., ) et des Fungidae. Des algues colonisent la dalle, il s agit en particulier d algues rouges encroûtantes : Hydrolithon onkodes et Pneophyllum conicum ; et d algues vertes : Halimeda, Avrainvillea et Ventricaria ventricosa. ETAT DE SANTE DES BIOCENOSES CORALLIENNES : D une manière générale la pente externe est en très bon état de santé sur l ensemble du récif barrière de l île. Aucun signe de blanchissement ou de maladie des coraux (Black Band Disease) n a été décelé. La côte est, présente néanmoins des faciès coralliens plus remarquables, en terme de recouvrement vivant et de biodiversité, car cette côte est abritée des fortes houles et des cyclones. La côte sud, est elle, soumise aux houles polaires générées par des dépressions qui se forment dans le Pacifique sud, ce qui limite le développement des formes branchues. Sur la zone de pente uniforme profonde à pâtés coralliens denses, la biodiversité est très importante (une vingtaine d espèces différentes ont été recensées sur 5 m² au large du motu Tane) et de nombreuses colonies de Porites viennent se mêler au faciès à Pocillopora. La richesse spécifique est maximale dans la zone des 15/-20 m avec un recouvrement du substrat presque total en corail vivant et algues calcaires encroûtantes et algues vertes. 25

26 Carte Etat de santé des milieux naturels marins Fichier PDF "santé A3" 26

27 LA SENSIBILITE ECOLOGIQUE DES MILIEUX NATURELS LES MILIEUX TERRESTRES Les secteurs sensibles sont, d'une manière générale, des lieux sur lesquels se développent des espèces végétales rares endémiques ou des habitats particuliers pour leur rôle écologique, la biodiversité, leur intérêt paysager. Ce sont par exemple les fonds de vallées, les zones montagneuses (habitat d'espèces rares ou remarquables comme des oiseaux, des plantes endémiques ou encore des mollusques terrestres et insectes), les zones marécageuses de l'île ou des motu, la frange littorale, avec des zones de plage, seul secteur fréquenté par certaines espèces d'oiseaux, en particulier les limicoles. Certains motu sont classés en zone sensible en raison de leur intérêt paysager ou écologique (oiseaux marins). Les zones de conglomérat, situées sur la face externe des motu, sont recouvertes par une communauté végétale particulière et peu diversifiée. Il jouent un rôle important dans la protection des motu contre les fortes houles. Ils sont classés en moyennement sensible. La plaine littorale anthropisée est peu sensible, les milieux étant fortement perturbés par l'action de l'homme, comme certains motu sur lesquels des aménagements hôteliers ont été réalisés. LES MILIEUX LAGONAIRES ET MARINS Les milieux sensibles sont les espaces sur lesquels vivent les peuplements d'espèces rares ou protégées, réglementées, comme les pentes sableuses et fonds lagonaires sédimentaires sur lesquels se développent les moules géantes, les fonds coralliens peu profonds où vivent les trocas, bénitiers, langoustes, les platiers et lagons peu profonds sableux, habitat des septs doigts, les zones de lagon où sont rencontrées les raies manta, etc. Ce sont aussi les fonds à fort recouvrement coralliens et/ou à forte biodiversité faunistique et floristique. C'est le cas des parties externes du récif barrière (zones à coraux denses et dispersés), de la crête algale, des pentes externes et des fonds lagonaires pâtés coralliens, des pentes internes construites, etc Les milieux à sensibilité moyenne sont les platiers de récifs frangeants dégradés, à coraux dispersés et les fonds lagonaires sur lesquels sont parfois rencontrés des pâtés coralliens dispersés et des espèces protégées : raies manta, corail noir, moules géantes Enfin les secteurs classés en milieu peu sensibles sont des platiers sableux ou des vastes fonds de lagons sédimentaires, où la biodiversité est généralement très faible. Ces secteurs ne présentent pas de peuplements remarquables ou rares. 27

28 Carte sensibilité fichier PDF "sensibilité A3" 28

29 MILIEUX NATURELS TERRESTRES LA FLORE DE BORA BORA GENERALITES SUR LA FLORE Les moyens et méthodes mis en œuvre pour l analyse de la flore de Bora Bora, ainsi que les limites de l étude menée sont présentés en annexe (Annexe 1). Il est à noter que les reconnaissances menées dans le cadre de cet atlas n ont pas permis de couvrir de façon quasi exhaustive les différentes unités de la flore, ni de réaliser une cartographie de la répartition des groupements végétaux de l île. En effet, les associations végétales à Bora Bora constituent un «patchwork» complexe et seules des reconnaissances plus conséquentes permettrait de répondre à ce besoin. Le tableau suivant donne les chiffres concernant la flore indigène - espèces autochtones, présentes avant l'arrivée de l'homme, endémiques comprises - et la flore secondaire - espèces introduites et allochtones - comprenant des espèces adventices (introductions involontaires) et naturalisées (plantes échappées de culture et effectuant leur cycle biologique en végétation secondaire ou primaire). STATUT BIOLOGIQUE Flore primaire Indigènes 117 Endémiques 22 (16 %) Sous-total flore primaire 139 Flore secondaire Adventices 36 Naturalisées 55 Sous-total flore secondaire 91 (40 %) Total flore actuelle 230 Tableau 3. Distribution de la flore primaire et secondaire La flore indigène estimée ici est, bien entendu, inférieure à celle de Tahiti, avec 459 espèces, ou Raiatea, avec 230 espèces. Le taux d'endémisme (16%) est le rapport des espèces endémiques au total de la flore primaire. Il est comparativement faible, moins de 20 %, contre par exemple 47% à Tahiti ou 50 % à Raiatea. La taille de l'île et l altitude relativement faible, l'absence de reliefs de moyenne altitude et la surface limitée des formations végétales d'altitude, en particulier la forêt de nuages, habituellement les plus riches, la secondarisation du littoral, de plus en plus en sous l'emprise d'aménagements touristiques et l'invasion des basses collines par des espèces allochtones -liée aux défrichements ou aux feux - permettent d'en approcher les raisons. Végétation et plantes remarquables Ne sont citées que les plantes de basse et moyenne altitude de la flore endémique ainsi que quelques indigènes appartenant à des groupements végétaux qu'il conviendrait de protéger; celles qui habitent les sommets seront prises en compte dans le cadre d'une autre étude. Formations littorales : Ximenia americana : pointe de Outurau, dans un bosquet relictuel de la forêt littorale à Guettarda-Hibiscus; l'espèce atteint sa limite orientale en Polynésie. Notons aussi tout le cortège des espèces sur substrat calcaire, avec des ligneux hauts comme Guettarda speciosa, Argusia argentea, Hernandia nymphaeifolia, Suriana maritima, Pemphis acidula, le sous-bois avec Scaevola taccada, Heliotropium anomalum, Boerhavia tetrandra, subsistant ça et là sous forme d'individus isolés ou en petit bosquets; les motu non touchés par la culture des cucurbitacées étant les plus sains. Formations de basse altitude : Glochidiori myrtifolium : endémique des Iles Sous-le-vent, rare à Bora Bora, en raison de la dégradation de la végétation de basse altitude, présent sur le motu Toopua, à Nunue sous le mont Otemanu, la crête du mont Pahia vers 200 m. Les croupes plus sèches abritent une fruticée où domine le goyavier, Psidium guajava, mais où subsiste Xylosma suaveolens, Premna serratifolia et Waltheria tomentosa, ce dernier connu seulement des Marquises où il est plus abondant. Les fonds de vallées entre 100 et 250 m, sous le Pahia-Hue et Otemanu sont plus humides et hébergent les dernières espèces indigènes de la forêt à Neonauclea- Hibiscus (le premier est un grand arbre' devenu rare), avec des arbres comme Hernandia moerenhoutiana subsp. moerenhoutiana, Celtis pacifica ; parmi les herbacées, Ctenitis sciaphila, Loxoscaphe gibberosum, Diplazium harpeodes, Tectaria lessonii et Angiopteris evecta ; les épiphytes comprennent Peperomia spp. Oberonia equitans, Humata banksii et l'abondante Davallia solida. Il va de soi que ces milieux peu perturbés, limités dans leur extension, méritent un statut de conservation. Enfin, des espèces réputées comme envahissantes ailleurs en Polynésie, comme Merremia peltata, Passiflora maliformis parmi les lianes ou Leucaena leucocephala et le récent Pluchea symphytifolia parmi les arbustes sont actuellement probablement plus étendus que lors de nos prospections et que la végétation indigène doit en porter la marque. Une liste de la flore recensée sur Bora Bora est présentée en annexe (Annexe 2). Il convient néanmoins de signaler la présence de trois espèces endémiques propres à l'île, comme Bidens glandulifera, Fitchia cordata et Hedyotis grantii, connus du massif du Pahia-Hue ; par contre, 19 des endémiques sont présentes ailleurs dans l'archipel. Les statuts IUCN de ces plantes relèvent presque pour la moitié, 9 sur 22, des catégories sensibles : éteinte (EX), critique (CR), en danger (EN) et vulnérable (VU). Par ailleurs, la modification de la composition floristique de l'île se reflète dans l'importance de la flore secondaire, 40 % de la flore totale est composée des espèces introduites. Une liste de la flore actuellement recensée sur Bora est présentée en annexe 2, tableau 1. Guettarda speciosa Scaevola taccada 29

30 LA VEGETATION DES SOMMETS DE L'ILE Inventaire et caractéristiques de la flore vasculaire Un total de 180 espèces végétales a été observé sur l'ensemble des sites étudiés (Tableau 25 et 26, Annexe 3). La flore vasculaire contient 73 plantes introduites (dont 71 naturalisées ou subspontanées composant la flore dite secondaire) et 107 plantes indigènes (62 plantes à fleurs et 45 fougères composant la flore dite primaire) dont 35 sont endémiques de Polynésie française et de Polynésie orientale, soit un taux d endémisme d environ 33%. Ce taux atteint 43% si l on ne considère que les plantes à fleurs (Angiospermes). La zone des sommets ( m) est caractérisée par un faible nombre de plantes introduites naturalisées (48 espèces soit 68% de la flore secondaire) et un nombre élevé de plantes indigènes (96 espèces soit 90% de la flore primaire) incluant la majorité des plantes endémiques (32 espèces soit 91% du total des endémiques) dont trois espèces strictement endémiques de Bora Bora (Bidens glandulifera, Fitchia cordata et Elaphoglossum nadeaudii). Le taux d endémisme est de 33% dans la zone des sommets et atteint 40% pour les plantes à fleurs. Parmi les plantes à fleurs endémiques uniquement trouvées dans la zone des sommets figurent quatre espèces nouvellement répertoriées pour l île (Coprosma sp., Cyrtandra sp., Ixora sp., Psychotria sp.) qui n ont pas encore été identifiées avec certitude, et qui seraient endémiques des Iles Sous-le-vent (J. FLORENCE, communication pers.). Lors de cette mission, et malgré les efforts de prospection soutenus, l espèce endémique de Bora Bora Hedyotis grantii (Rubiacées) découverte à Bora Bora en 1931 par M. L. GRANT, vers 550 m d altitude sous le mont Pahia (FOSBERG, 1943) n'a pas été retrouvée. Cette espèce serait à rechercher dans les zones des sommets. Une autre espèce endémique de la Société (Bora Bora et Tahiti), Pavonia papilionacea (synonyme P. lourteigiae, Malvacées) appartenant à la zone de végétation mésophile de basse et moyenne altitude est considérée éteinte à Bora Bora (FLORENCE, sous presse). Nous avons observé sur les crêtes et en bas de falaise dans la zone des sommets quelques plantes introduites par les Polynésiens et autrefois cultivées (Musa troglodytarum, Cocos nucifera, cultivar à feuilles vertes de Cordyline fruticosa, Hibiscus rosa-sinensis à fleurs rouges) ce qui traduit une occupation humaine ancienne de ce site. La présence de «hotu» (Barringtonia asiatica, Barringtoniacées) d un oranger et d un pamplemoussier (Citrus spp., Rutacées) et de manguiers (Mangifera indica, Anacardiacées) indiquent une occupation ou un passage humain plus récent. Signalons l absence notable dans la zone des sommets de certaines plantes introduites envahissantes déclarées espèces menaçant la biodiversité (Miconia calvescens, Rubus rosifolius, Lantana camara, Ardisia elliptica, Spathodea campanulata) et présentes dans les îles voisines (Raiatea, Tahaa notamment). Types de végétation et d habitats naturels Cinq types d habitats naturels ont été distingués dans la zone des sommets ( m d altitude). Ces formations végétales appartiennent à deux grandes séries de végétation mésophile ou mésique (< 3000 mm/an) et hygrophile ou humide (> 3000 mm/an) définies en Polynésie française (FLORENCE, 1993). Une formation végétale appartenant à la série ombrophile a été observée (forêt humide de montagne appelée également «forêt de nuage»). Elle se caractérise par une ceinture nuageuse diurne d origine orographique, la présence de fougères arborescentes du genre Cyathea (Cyathéacées) et de l arbre endémique Weinmannia parviflora (Cunoniacées). On peut également signaler l absence de l arbre indigène Crossostylis biflora (Rhizophoracées) communément trouvé en série ombrophile mais également hygrophile à des altitudes équivalentes dans l île voisine de Raiatea. 1. Sommets (monts Hue et Pahia) et crêtes sommitales (> 550 m d altitude, à l ouest du mont Hue, entre les monts Hue et Pahia, au nord du mont Pahia et entre les monts Pahia et Otemanu) Description de la végétation : série hygrophile, forêt basse à moyenne (canopée < 2 à 3 m de hauteur), fermée, dominée par Metrosideros, Glochidion, Myrsine, Xylosma, Alstonia, Fagraea avec en sous-bois Alyxia, Decaspermum, Melastoma, Cypholophus. Espèces remarquables : Fitchia cordata, Liparis revoluta, Meryta lanceolata, Psychotria sp., Coprosma sp., Pittosporum taitense. Menaces : destruction de l habitat (site de campement et d atterrissage en hélicoptère sur les sommets), secondarisation (Tecoma stans, Zingiber zerumbet) et colonisation par des adventices (Ageratum, Elephantopus mollis, Paspalum spp.). Les principales plantes introduites envahissantes dans la zone des sommets (Tableau 2, Annexe 2) sont l herbacée Elephantopus mollis (Composées), les lianes Merremia peltata (Convolvulacées) et Dioscorea bulbifera (Dioscoréacées), le petit arbuste Pluchea symphitifolia (Composées) et le petit arbre Tecoma stans (Bignoniacées), cette dernière espèce ayant été déclarée espèce menaçant la biodiversité par la réglementation. Signalons que la graminée envahissante Melinis minutiflora, également déclarée espèce menaçant la biodiversité, est présente dans la zone des sommets sans y être abondante ou envahissante. De nombreuses adventices sont trouvées le long du sentier menant au mont Hue, sur la crête entre les monts Hue et Pahia, et sur ces deux sommets, espèces traduisant une perturbation de l habitat naturel lié à la fréquentation du site. Un groupe de randonneurs a d ailleurs installé un drapeau (sac plastique) sur le sommet du Pahia le dimanche précédent l'arrivée de la mission. Mont Hue Crêtes des monts Pahia et Otemanu 30

31 2. Crêtes secondaires (< 550 m, partant des monts Hue, Pahia, base Otemanu) Description de la végétation : série hygrophile à mésophile, forêt haute (canopée < 4 à 5 m de hauteur), fermée, dominée par Neonauclea, Fagraea, avec en sous-bois Alyxia, Wikstroemia. Espèces remarquables : Psychotria sp., Ixora sp., Melicope bracteata, Liparis revoluta, Bulbophyllum tahitense. Menaces : transformation en faciès de dégradation à Freycinetia impavida et Miscanthus floridulus. 3. Falaises et bas de falaise (situées sous les sommets entre m) Description de la végétation : série mésophile à hygrophile, végétation basse et ouverte avec Cypholophus, Jossinia, Psydrax, Xylosma, Grewia et Sapindus. Espèces remarquables : Fitchia cordata, Cyrtandra sp., Psychotria sp., Bidens glandulifera, Melicope bracteata, Pilea solandri, Liparis revoluta, Psilotum nudum, Coproma sp., Pachygone vitiensis, Acalypha lepinei, Celtis pacifica. Menaces : secondarisation (Miscanthu floridulus, Pluchea symphitifolia) et colonisation par des adventices (Ageratum, Talinum, Commelina). 4. Pentes sous-crêtales Description de la végétation : série hygrophile, faciès de dégradation à végétation basse (< 2 m) dominée par la liane Freycinetia impavida, les fougères Nephrolepis et Dicranopteris et piquetée d arbres et arbustes isolés (Neonauclea, Myrsine, Meryta, Pisonia, Allophyllus). Espèces remarquables : Melicope bracteata, Psychotria sp., Cyrtandra sp. Menaces : invasion par des lianes (Dioscorea bulbifera, Merremia peltata). 5. Vallons sous-crêtaux Description de la végétation : série hygrophile, forêt haute (canopée > 4 à 5 m de hauteur, fermée, dominée par Neonauclea, Fagraea avec en sous-bois Angiopteris evecta, Macropiper latifolium, Freycinetia impavida, Elastostema sessile. Espèces remarquables : Cyrtandra sp., Ixora sp., Musa troglodytarum Menaces : invasion par la liane Merremia peltata. Localisation des espèces végétales menacées et/ou protégées Sur l'ensemble des sites prospectés, 13 espèces végétales considérées comme menacées de disparition (appartenant aux catégories CR, EN et VU de l UICN, FLORENCE, 1996, 1997, sous presse) ont été répertoriées. l une d entre elle (Fitchia cordata, Composées) ayant été déclarée espèce protégée par arrêté territorial en mars 1996 (MEYER, 1996). Douze de ces espèces sont trouvées dans la zone des sommets ( m), dont l espèce protégée. L abondance (en nombre de stations observées et en nombre total d individus par station) des populations des 12 plantes menacées et/ou protégées est précisée en annexe (tableau 3, annexe 2). Conclusions Avec la présence de 32 espèces végétales endémiques, de 12 espèces menacées dont une espèce protégée par la réglementation, la zone des sommets de Bora Bora (entre m d altitude) constitue un site naturel d intérêt floristique important pour l île (sinon le plus important). C est également une zone d intérêt faunistique avec la présence de sites de nidification du pétrel de Tahiti (Pterodroma rostrata), un oiseau protégé par la réglementation. Un sentier bien tracé et actuellement fréquenté permet d accéder aux monts Hue et Pahia. La présence d ordures ménagères (bouteilles, canettes, sacs plastiques) observées sur ces sommets et de rameaux de la plante endémique Pittosporum taitense (Pittosporacées) trouvés au sol le long du sentier témoignent des dégradations humaines liées à la fréquentation de ce site. Il serait nécessaire de mener des missions complémentaires de prospection botanique, entomologique ou malacologique afin de compléter les inventaires floristiques et faunistiques de la zone des sommets, notamment les crêtes, vallons et bas de falaise sous le mont Otemanu situées au nord, à l est et au sud. Le mont Otemanu, point culminant de l île (727 m d altitude), reste encore inexploré par des scientifiques en raison de son extrême difficulté d accès. L espèce végétale endémique de Bora Bora Hedyotis grantii (Rubiacées) n a toujours pas été retrouvée depuis sa découverte en Falaise du mont Otemanu Pente sous-crêtale 31

32 LA FAUNE TERRESTRE DE BORA BORA La faune terrestre se répartie en deux grands embranchements : les invertébrés et les vertébrés. Chaque embranchement comprend des animaux terrestres et des animaux aquatiques vivants en eaux douces. La faune terrestre de Polynésie française est une des plus pauvres du monde, ceci en raison de l'isolement des archipels et de l'éloignement des grands continents, foyers de dispersion des espèces. Aucun recensement de l'ensemble de la faune terrestre n'a été réalisé à ce jour. LES INVERTEBRES Le peuplement en invertébrés terrestres et d'eau douce est relativement pauvre sur Bora Bora tout comme sur l ensemble de la Polynésie française. Trois principaux groupes d'invertébrés sont rencontrés sur Bora Bora : Les crustacés La majorité des représentants de ce groupe sont marins, néanmoins certaines espèces vivent sur le milieu terrestre. Il s'agit en particulier du crabe terrestre Tupa (Cardisoma carnifex), qui ne peut toutefois se passer de l'eau de mer, et des chevrettes, crustacés d'eau douce rencontrés dans les rivières. La présence de chevrettes n'a cependant pas pu être relevée sur Bora Bora lors de notre mission. Les mollusques Ce groupe est également essentiellement marin, mais comporte une classe d'espèces terrestres et fluviatiles : les gastropodes. La faune locale d'escargots terrestres sur Bora Bora est représentée par : les escargots arboricoles endémiques du genre Partula. Aucun escargot du genre Partula n a été vu vivant au cours des missions de reconnaissances de terrain. L'espèce endémique de Bora Bora Partula lutea a été signalée comme espèce éteinte en 1987, un an après l'introduction de l escargot carnivore, Euglandina rosea. La dernière mission de recherche de Partula sur Bora date de Des investigations spécifiques seraient souhaitables afin de vérifier l'extinction des Partula. l'escargot géant Achatina fulica. Ce dernier, introduit à Tahiti en 1967, est depuis rencontré dans de nombreuses îles de la Société et des Marquises. A Bora Bora, le climat trop sec de l'île a limité l extension de la population de cet escargot à deux zones précises : Faanui et Vaitape ; l escargot carnivore, Euglandina rosea. Des coquilles vides de cet escargot, déclaré espèce menaçant la biodiversité, ont été trouvées au sol dans la zone des sommets vers 550 m. Des espèces indigènes ou endémiques plus petites, appartenant à la familles des Achatinellidées, ont été observées sous les feuilles d arbres indigènes dans la zone des sommets. Les mollusques d'eau douce présents à Bora Bora sont des espèces cosmopolites. Il n'a pas été recensé d'espèces endémiques, pacifiques et indo-pacifiques. Ceci est principalement lié à l'absence de cours d'eau véritablement pérenne sur l'île. Les insectes C est le groupe le plus représenté en nombre d'espèces. De nombreuses espèces d'insectes sont endémiques et sont encore inconnues ou très mal connues. Il a été estimé par exemple que 55 % de l'entomofaune des Marquises est endémique et que sur Tahiti cette proportion est de 20 %. Aucun inventaire n'a été à ce jour réalisé sur Bora Bora. Les plus connus sont les insectes domestiques comme les blattes (popoti), à très large répartition, les insectes piqueurs comme les cent-pieds (veri ou Scopopendra subspinipes), les moustiques et nonos (Culicoïdes belkini), la guêpe (Polistes hebraeus), la guêpe maçonne (Seliphron semantarium) et les insectes ravageurs des plantes cultivées. Plusieurs couples d un charançon endémique du genre Rhyncogonus sp. (Coléoptères, Curculionidés) ont été observés dans la zone des sommets (entre 500 et 580 m d altitude). Il pourrait s agir de l espèce Rhyncogonus fulvus endémique de Bora Bora, collectée pour la première fois au mont Pahia en octobre 1934 par l entomologiste E. C. Zimmerman lors de la Mangarevan Expedition, et décrite par E. C. VAN DYKE (1937) à partir d un unique individu femelle. LES VERTEBRES Les reptiles Ils sont représentés par les lézards et les geckos. Trois espèces de lézards appartenant à la famille des Scincidés et quatre espèces de geckos appartenant à la famille des Gekkonidés, sont été recensés sur la Polynésie française. Ces espèces ne sont pas endémiques mais toutes à large répartition. Elles sont rencontrées dans un grand nombre d'îles du Pacifique. Les reptiles terrestres, chacun dans son habitat, contribuent au contrôle naturel des populations d'insectes ravageurs dont ils se nourrissent préférentiellement. Les mammifères Les mammifères recensés sur Bora Bora sont le cochon sauvage, la chèvre et le rat.. Il n'a pas été vu de traces ni observé de cochons ou de chèvres, au cours des missions de terrain, néanmoins des chèvres étaient observées sur les versants est du mont Otemanu, il y a quelques années. Elles seraient présentes et abondantes sur cette façade de l'île (J.-M. de CASTEJA, comm. pers.). Les principaux rats rencontrés sont le rat polynésien Rattus exulans, le rat noir Rattus rattus et le rat norvégien Rattus norvegicus. La souris domestique, Mus musculus est également présente. 32

33 L AVIFAUNE Introduction Compte tenu de la topographie de l île, l avifaune de Bora Bora se répartie en 3 milieux différents : l île principale, faite de vallées aux forêts denses séparées par des crêtes aux végétations semi-ouvertes. Le sommet le plus haut, le mont Otemanu, culmine à plus de 720 mètres d altitude ; le motu Toopua, île volcanique dont le point culminant s élève à 146 mètres d altitude et dont la végétation clairsemée devient plus dense en descendant vers les plages ; les motu coralliens dont l altitude ne dépassent que très rarement les quelques mètres. Ils sont pourvus d une végétation assez inégale : les cocoteraies font place à des fa apu (petits jardins ou potagers), des cultures de pandanus, des petites maisons ou des hôtels. La diversité de l avifaune de Bora Bora est moins importante que celle de la plupart des autres îles de la Société. En particulier, les espèces aviaires terrestres y sont moins nombreuses et seules deux espèces endémiques sont présentes sur Bora Bora (le martin-chasseur de Polynésie, Todiramphus tuta, et le ptilope de la Société, Ptilinopus purpuratus), alors que huit sont restreintes à la Société. Parmi les six oiseaux introduits, un seul est classé comme nuisible (Busard de Gould). Les oiseaux à large répartition, hivernants et de mer (au nombre respectivement de un, trois et treize) se retrouvent dans bien d autres îles et atolls de la Polynésie française. L avifaune de Bora Bora se caractérise également par des effectifs assez faibles pour la plupart des oiseaux. Ainsi, les oiseaux terrestres se rencontrent plus rarement qu ailleurs. En comparaison aux autres îles, les oiseaux de mer fréquentent relativement peu les plages et le lagon de Bora Bora. L estimation de l évolution temporelle et spatiale de la répartition et de l abondance des populations d oiseaux de Bora Bora est rendue difficile par le manque d études entreprises sur cette île jusqu alors. Les seules comparaisons possibles sont faites à partir d observations et de mesures effectuées sur d autres îles de l archipel de la Société. Les moyens et méthodes mis en œuvre pour l analyse de l avifaune, ainsi que les limites de l étude menée, sont présentés en annexe (Annexe 1). La liste des statuts UICN des oiseaux, tirés de la liste rouge de Birdlife, est présentée en annexe 3. Répartition et évolution de l avifaune Les oiseaux endémiques Les oiseaux hivernants et oiseaux terrestres à large répartition Le ptilope de la Société (Ptilinopus purpuratus), petit colombidé de 20 cm, fréquente les forêts humides de basse et moyenne altitude. A Bora Bora, il se rencontre dans les vallées de Faanui, Vaifou et Nunue, et plus rarement dans les reliquats de forêts du motu Toopua. Il ne fréquente pas les cocoteraies et les îlots lagonaires. Au cours de la présente mission, ses effectifs ont été évalués à 137 individus. Le ptilope a vu son habitat se restreindre et se morceler lié au défrichement des forêts denses qu il aime fréquenter. Le développement touristique important de l île durant ces dernières décennies est certainement à mettre en cause dans la diminution observée. Le martin-chasseur de Polynésie (Todiramphus tuta) est un oiseau territorial. Il fréquente les crêtes aux végétations semi-ouvertes et les pentes des vallées. Il ne partage que peu d espace avec les ptilopes de la Société ou le coucou de Nouvelle-Zélande (Eudynamis tahitensis). Le martin-chasseur délaisse les parois rocheuses des plus hauts sommets où ne subsiste aucune forêt (au-delà de 450 mètres d altitude). Son habitat reste fragile : les feux sont un risque important pour ces oiseaux qui font leur nid en creusant des loges dans des troncs d arbres morts. Au cours de la présente mission, ses effectifs ont été évalués à 238 individus. Bien que son habitat soit moins accessible que celui des ptilopes, et donc moins exploité dans le cadre des activités humaines, les effectifs du Todiramphus tuta ont certainement diminué lié au développement économique de l île. Cette diminution est toutefois bien moindre que observée pour Ptilinopus purpuratus. Le coucou de Nouvelle-Zélande, Eudynamis tahitensis, niche en Nouvelle-Zélande et hiverne sous nos latitudes lors de l hiver austral. Il fréquente les vallées aux forêts denses et donc le même habitat que les ptilopes de la Société. Comme ces derniers, le coucou de Nouvelle- Zélande voit son aire d hivernage se réduire lié au défrichement des vallées. 33

34 Le chevalier errant, Tringa incana, et le pluvier fauve, Pluvialis fulva, sont des oiseaux limicoles qui vivent le long des plages et dans les zones hydromorphes. Le chevalier errant est le limicole le plus répandu et commun de la Polynésie française entre juillet et avril/mai. Ces oiseaux sont des espèces hivernantes qui quittent la Polynésie pour aller nicher dans les régions arctiques en été boréal. Chevalier errant Aigrette blanche Aigrette grise Pluvier fauve A Bora Bora, les oiseaux terrestres à large répartition sont essentiellement représentés par des aigrettes de récif (Egretta sacra), qui possèdent 2 coloris de plumage : une phase blanche (type clair) et une phase grise (type sombre). Leur coloration semble adaptée au type de sol qui compose leur habitat : les bords de mer composés de sable clair abritent préférentiellement des aigrettes blanches, tandis que les bords de mer formés de roches abritent des aigrettes grises. A Bora Bora, elles sont majoritairement de type sombre (un individu clair pour sept sombres). Leur couleur, adaptée au sol, leur permettrait de mieux se confondre avec le milieu et donc, d être moins remarquée par les prédateurs. Les populations d aigrettes de récifs, de chevaliers errants et de pluviers fauves sont plus abondantes sur les rivages des motu que sur ceux de l île. Ceci est probablement lié au développement touristique de l île principale, en particulier à l aménagement de la frange littorale, qui conduit à la réduction et à la dégradation de leurs habitats. Les oiseaux introduits Busard de Gould Pigeon Biset Tourterelle striée Munie à poitrine brune Parmi les oiseaux introduits, seul le busard de Gould, Circus approximans, présente un risque direct pour les autres oiseaux. Il a été classé comme espèce nuisible sur le territoire polynésien car responsable de la disparition de certains oiseaux endémiques de la Polynésie. Ce prédateur possède un habitat très vaste. Il niche préférentiellement sur l île principale et le motu Toopua et ne survole que très rarement le lagon pour se rendre aux motu plats. Actuellement quatre couples et deux solitaires (soit dix busards au total) nichent à Bora Bora et il est peu probable que leur population augmente davantage. Le pigeon Biset, Columba livia, n est présent que sur des zones très restreintes : (1) une bande littorale s étendant du village de Tiipoto (commune de Nunue) au village de Tiipoto (commune de Faanui) ; (2) au sein des hôtels du motu Toopua ; (3) au centre de l île, au-delà de 250m d altitude, et au niveau des sommets des monts Otemanu, Pahia et Hue. La tourterelle striée, Geopelia striata, se rencontre sur l ensemble de Bora Bora à l exception des sommets les plus hauts, au-delà de 450 mètres d altitude. Les tourterelles sont rencontrées en abondance au niveau des zones anthropisées, telles que le littoral, les villages, les jardins et les parcs des hôtels. Si la population de pigeon Biset peut encore augmenter, celle des tourterelles striées semble stabilisée sur l île principale et ne s accroîtra sur les motu que dans la mesure où ils seront aménagés (fa apu, maison, hôtels, etc.). Le munie à poitrine brune, Lonchura castaneothorax, est un oiseau grégaire très présent à Bora Bora. Il se rencontre sur la frange littorale, dans les vallées, sur les crêtes, ainsi que dans les jardins. Contrairement au zosterops à poitrine grise, Zosterops lateralis, qui occupe tous les habitats de la frange littorale jusqu aux forêts hautes de l île, le munie à poitrine grise délaisse les zones d altitude. Ces deux oiseaux sont moins nombreux au niveau des motu, à l exception des parcs et jardins des hôtels et habitations, qui leur ont permis d établir de nouvelles populations. Zosterops à poitrine grise 34

35 Les oiseaux de mer Coq bankiva Les coqs ont été importés par les premiers polynésiens pour la consommation de leur chair mais aussi pour animer des combats. Depuis, certains d entre eux sont retournés à l état sauvage et fréquentent les vallées jusqu à 800 m d altitude. Actuellement, les coqs sauvages sont connus sous le nom de «coq bankiva» et sont communs sur l ensemble de la Polynésie française. Ils sont présents sur l'ensemble des terres émergées de l'île. Pétrel de Tahiti Le pétrel de Tahiti, Pseudobulweria rostrata, et le puffin du Pacifique, Puffinus pacificus, sont connus pour nicher à Bora Bora. Des nids ont été trouvés sur les falaises au centre de l île à plus de 100 mètres d altitude. Des jeunes de ces deux espèces sont aussi régulièrement observés au milieu des villages en fin de saison de reproduction. Ces oiseaux se nourrissent de calamars, crustacés et petits poissons qu ils pêchent au large, au-delà de 20 kilomètres des côtes. Les sifflements de ces oiseaux se fait entendre en début de nuit, moment où ils reviennent à terre. A Bora Bora seules treize espèces d oiseaux de mer sont présentes alors que la Polynésie française en accueille vingt-huit. Les sites de nidification de la plupart des oiseaux de mer sont difficilement repérables. Ils se reproduisent en général sur des îlots inhabités et éloignés de plusieurs centaines de kilomètres du lieu où ils sont vus. Plusieurs oiseaux de mer sont connus pour nicher sur l île de Bora Bora. Le noddi brun, Anous stolidus, et le noddi noir, Anous minutus, nichent volontiers dans les cocotiers. Le noddi brun est rencontré en abondance dans le village de Vaitape, dans la partie sud de l île principale et sur le motu Toopua. Les effectifs du noddi noir, présent majoritairement dans le sud de l île, sont nettement inférieurs à ceux du noddi brun. Un terrier de pétrel de Tahiti ou «noha» a été observé sous le mont Pahia et un jeune entendu dans un terrier sous la crête nord du Pahia (vers 630 m d altitude) lors de la mission d'inventaire de la flore des sommets de l'île. Les sifflements caractéristiques d oiseaux adultes de cette espèce ont également été entendus au sommet du mont Hue durant cette mission. Le fou brun, Sula leucogaster, se pose souvent sur les balises ou les piqués dressés au milieu du lagon, généralement vers les motu. Les fous à pieds rouges, Sula sula, se rencontrent plus aisément en mer. Les sternes blanches, Gysis alba, se rencontrent régulièrement sur l ensemble de Bora Bora et de la Polynésie. Elles nichent dans les arbres ou dans le falaises, de façon isolée ou en colonies sur les motu et dans les vallées (parfois à plusieurs kilomètres à l intérieur des terres). Fou à pieds rouges Les frégates ariel, Fregata ariel, et les grandes frégates, Fregata minor, sont vues volant autant au dessus des étendues océaniques qu aux abords de l île. Ces oiseaux sont de bons voiliers qui se rencontrent au large où ils vont se nourrir. Les paille-en-queues sont des oiseaux qui pêchent à plus de 20 kilomètres des côtes et nichent dans des cavités situées sur les falaises de l île jusqu à 600 mètres d altitude. Un seul paille-en-queue à brun rouge, Phaeton rubricauda, a été recensé en janvier 2004 au nord de l île. Le paille-en-queue à brun blanc (Phaeton lepturus) est beaucoup plus présent sur l ensemble de Bora Bora sans toutefois être abondant. Frégate ariel Les sternes huppées, Sterna bergii, pêchent dans le lagon ou aux abords de l île, à moins de 20 kilomètres des côtes, tandis que les sternes fuligineuses, Sterna fuscata, vont au large pour se nourrir. Les sternes sont distribuées sur l ensemble des plages de Bora Bora. Toutefois, leur présence est plus marquée sur les plages des motu. Sterne huppée 35

36 Il est impossible de connaître l évolution des populations des oiseaux de mer à Bora Bora. En effet, la plupart d entre eux sont de bons voiliers et les îles Sous-le-vent sont assez proches les unes des autres pour qu ils les visitent sans aucune difficulté sur une très courte période. Les menaces pesant sur les oiseaux natifs Les oiseaux introduits Les oiseaux terrestres sont généralement introduits par l homme par le biais des transports maritimes et aériens inter-îles. Une fois introduits, plusieurs cas de figure sont possibles : Merle des Moluques les espèces ne s adaptent pas au nouvel environnement et disparaissent plus ou moins rapidement ; les espèces s adaptent et se reproduisent de manière contrôlée, n entraînant pas forcément d impacts négatifs sur leur environnement ; les espèces introduites trouvent un espace et des conditions qui leur conviennent et prolifèrent au dépens des autres espèces natives. D une manière générale, l introduction d espèces engendre des impacts écologiques négatifs tels que la prédation sur les espèces indigènes, la modification des habitats et la perturbation du fonctionnement de l écosystème. Bulbul à ventre rouge Monarque de Tahiti Actuellement les oiseaux introduits tels que le coq bankiva (Gallus gallus), le munie à poitrine brune (Lonchura castaneothorax) et la tourterelle striée (Geopelia striata) ont peu d impact sur les oiseaux natifs de Bora Bora. La présence du zosterops à poitrine grise, Zosterops lateralis, pourrait être un facteur de perturbation du milieu. En effet, il est soupçonné de disséminer les graines de Miconia, plante envahissante qualifiée de peste végétale, et qui fait l objet de campagne d arrachage en Polynésie française. Le busard de Gould, Circus approximans a un impact direct sur les oiseaux natifs par prédation. Il a été classé comme nuisible par la réglementation de la Polynésie française et son abattage est autorisé. Le pigeon Biset est un vecteur important de maladie aviaire. Le pigeon est susceptible de transmettre des maladies, telles que le virus de la variole aviaire, aux autres oiseaux et plus particulièrement aux colombidés tels que les ptilopes de la Société. Si l abattage d oiseaux introduits est envisageable au moment de leur arrivée sur un nouveau site, il est peu réaliste de penser éradiquer ou limiter ces populations lorsqu elles sont installées. L'introduction des mammifères Certains mammifères sont responsables de la disparition d oiseaux. Il faut distinguer ceux qui exercent une prédation sur les oiseaux et ceux qui détériorent leurs habitats. Les chats et chiens sont des prédateurs importants d oiseaux, ainsi que les rats noirs, Rattus rattus, qui exercent une prédation sur les œufs, les juvéniles ou les individus adultes qui les couvent. De nombreux chercheurs rapportent en effet que les rats noirs plus particulièrement, sont la première cause de disparition des oiseaux dans le Pacifique. En Polynésie française, deux autres espèces de rats sont également rencontrées, mais elles ont un impact écologique faible : le rat surmulot, Rattus norvegicus, qui vit aux alentours des décharges publiques et le rat polynésien (Rattus exulans). La détérioration des habitats résulte du piétinement, broutage, etc. des chèvres et cochons. De plus, par leur action ces animaux empêchent la régénération de la végétation. Ceci est très dommageable en particulier pour les oiseaux qui nichent à terre. L introduction sur Bora Bora du merle des Moluques, Acridotheres tristis, et du bulbul à ventre rouge, Pycnonotus cafer, représenterait une menace majeure. Ils sont réputés pour leur agressivité vis-à-vis des autres espèces et sont soupçonnés d être à l origine de la disparition d oiseaux endémiques, entre autres du monarque de Tahiti, Pomarea nigra. Ils sont tous deux classés comme espèces nuisibles par la réglementation polynésienne. Leur abattage est autorisé et encouragé. 36

37 La modification des habitats Le développement économique de l'île s'est accompagné d'une forte anthropisation des milieux naturels, en particulier sur le littoral. L'installation de la base militaire américaine en 1942, avec l'arrivée de soldats pour une population d'à peine 1000 habitants, s est accompagnée d'un développement rapide : piste d aviation sur le motu Mute, bâtiments, habitations, routes en remplacement des chemins. Depuis cette époque, l île a connu un important développement économique lié au tourisme : construction d'hôtels, augmentation de la population humaine, du trafic aérien et maritime, des infrastructures collectives (stades, maisons communes, écoles, etc.) du réseau routier. Ce développement a eu une emprise croissante sur les habitats fréquentés par les oiseaux. Le tourisme s est particulièrement développé au niveau de la frange littorale, des plages et de vastes surfaces marécageuses ont été remblayées, empiétant sur des sites jusqu alors destinés à la nidification, à la reproduction et à l alimentation de certaines espèces d oiseaux. Les habitations individuelles se sont développées au niveau de la plaine littorale puis des vallées aux forêts denses, où les terrains sont plus abordables. Actuellement, de nouveaux hôtels sont en construction et on peut prévoir une urbanisation accrue des fonds vallées, zones jusqu alors inhabitées. Ces secteurs subissent depuis peu un défrichement important. Les oiseaux tels que le ptilope de la Société ou le coucou de Nouvelle-Zélande qui vivaient dans ces forêts ont vu leur habitat se morceler et se restreindre. Les oiseaux de mer qui nichent dans les falaises (paille-en-queue à brin rouge, paille-en-queue à brin blanc, pétrel de Tahiti, puffin du Pacifique) restent pour l'instant peu concernés par la dégradation de leur site de nidification. Les falaises d altitudes et les crêtes aux végétations semi-ouvertes, moins accessibles que les fonds de vallées, sont encore peu touchées par les activités humaines. Conclusion Peu d études ont été menées à ce jour sur l avifaune de l île de Bora Bora. Ainsi, il est difficile d évaluer son évolution au cours du temps. Toutefois des comparaisons peuvent être établies avec les autres îles de la Société. L avifaune de Bora Bora reste moins importante en nombres d espèces et en effectifs que sur d autres îles de l archipel de la Société. Actuellement il y a treize espèces d oiseaux de mer et huit espèces d oiseaux terrestres dont trois hivernants, un à large répartition, deux endémiques et six introduits. Il y a eu depuis la moitié du 20 ème siècle d importants changements : l installation d une base militaire américaine en 1942, suivie d un développement économique tourné vers le tourisme, la mise en place d infrastructures sur le littoral, une pression foncière accrue sur les vallées. Les habitats se sont nettement dégradés, voire même détruits, en particulier dans le cas des oiseaux limicoles et oiseaux de mer qui vivent, se reproduisent et se nourrissent sur les plages et les rivages. Seul l habitat des martins-chasseurs de Polynésie (régions boisées des zones sèches de l île) et les falaises où nichent les oiseaux de mer sont relativement préservées. Il serait souhaitable de mettre en œuvre des programmes tournés vers l éco-tourisme. Un parc comprenant de la forêt en fond de vallée, une crête, et des falaises pourrait être mis en place. Les parties du littoral détériorées et laissées en l état à la suite des cyclones pourrait être réhabilitées afin d augmenter les aires de répartition des oiseaux limicoles. Toutes les mesures qui seront prises (mise en place de projets éco-touristiques, sensibilisation de la population, contrôle des espèces nuisibles, suivi de l avifaune) ne pourront se faire sans la volonté des habitants, des autorités locales de l île de Bora Bora, de l administration territoriale et du gouvernement de la Polynésie française. En revanche, les jeunes pétrels de Tahiti, Pseudobulweria rostrata, et puffins du Pacifique, Puffinus pacificus, sont parfois retrouvés à terre au lever du jour au sein des village. Ces oiseaux se dirigeant grâce aux étoiles, il est très probable qu ils soient perturbés par les lumières des villages ou des hôtels. Ils ne peuvent alors retrouver le chemin de leur terrier. Les oiseaux de mer nichant sur le sable des plages (sterne huppée ou sterne fuligineuse) ont sans doute perdu leur site de nidification sur l île principale lié au développement des infrastructures sur le rivage. Au cours de notre mission de terrain, aucun nid n a été trouvé sur les plages de l île principale et des motu. 37

38 Carte Répartition géographique des oiseaux endémiques - Fichier PDF " oiseaux endémiques A 4" 38

39 Carte Répartition géographique des oiseaux hivernants - Fichier PDF " oiseaux hivernants A 4" Carte Répartition géographique des oiseaux terrestres à large répartition 39

40 Cartes Répartition géographique des oiseaux introduits - Fichier PDF " oiseaux introduits A 4" 40

41 5 ESPECES PROTEGEES ET REGLEMENTEES Un certain nombre d'espèces remarquables rares ou endémiques font l'objet de protection ou de réglementation sur le territoire de la Polynésie française. La délibération n AT du 8 décembre 1988, mise à jour au 20/05/1999, fixe la liste des espèces protégées. Certaines espèces sont entièrement protégées comme le triton, le casque, le burgau, le trocas et la raie manta. D autres espèces peuvent faire l'objet de prélèvements :période où la pêche est autorisée et taille légale à respecter pour toute capture. Nom commun Nom tahitien Nom scientifique Triton Pu Charonia tritonis Casque Pu tara Cassis cornuta Cassis rufa Burgau Turbo marmoratus Moule géante Oota Atrina vexillum Bénitier Pahua Tridacna maxima Trocas Trochus niloticus Squille Varo Squilla mantis Langouste verte Oura miti Panulirus penicillatus Cigale de mer de récif Tianee Parribacus holthuisi Crabe Upai Scylla serrata Raie manta Fafa piti Manta alfredi Poisson de rivière Nato Kuhlia marginata Chevrettes Oura pape oihaa Macrobrachium lar Chevrettes Oura pape onana Macrobrachium latimanus Tableau 4. Liste des espèces protégées animales marines et d eau douce du patrimoine naturel polynésien La délibération n APF du 20 juin 2002 modifie cette délibération. Les espèces suivantes : burgau, bénitier, chevrette, poisson de rivière, langouste verte, squille (varo), trocas, crabe, cigale de mer deviennent «des espèces dont l'exploitation est réglementée» et non plus des espèces protégées. La pêche, la commercialisation et la détention des tritons et des casques n'est plus interdite. La délibération n AT du 13 juillet 1990 a mis en place une protection totale des tortues marines, accompagnée de dérogations pour la recherche scientifique et l'aquariophilie sur le territoire, répondant à des besoins éducatifs ou touristiques; et pour des besoins alimentaires personnels de pêcheurs en mer ou pour certains habitants des îles isolées du territoire. Elle a ensuite été modifiée par le délibération n /APF du 20 juin 2002 Nom commun Nom tahitien Nom scientifique Tortue verte Honu Chelonia mydas Tortue luth Dermochelys coriacea Tortue bonne écaille Honukea Eretmochelys imbricata Tableau 5. Protection des tortues La délibération n 90-93AT du 30 août mise à jour au 14/04/1999 a mis en place une protection du corail noir. Nom commun Nom tahitien Nom scientifique Corail noir Aito miti Cirrpathes sp. et Antipathes sp. Tableau 6. Protection du corail noir L'arrêté n 296 CM du 18 mars 1996 inscrit certaines espèces sur la liste des espèces protégées relevant de la catégorie A. les espèces animales et végétales citées font l'objet d'une protection complète ainsi les habitats sensibles des dites espèces. Nom scientifique Famille Nom vernaculaire Flore Apetania raiateensis Campanulaceae Tiare apetahi Cyrtandra elizabethae Gesneriaceae Erythrina tahitensis Leguminosae 'Atae oviri Fitchia cuneata Asteraceae Fitchia cordata Asteraceae Geniostoma clavatum Loganiaceae Hibiscus australensis Malvaceae Lebronnecia kokioides Malvaceae Fautea Lepinia tahitensis Apocynaceae Ma'ama'atai Ophiorrhiza orofenensis Rubiaceae Oreobulus furcatus Cyperaceae Pelagodoxa henryana Palmae Rauvolfia sacetiae Apocynaceae Tueiahu Santalum insulvare Santalaceae Puahi, Ahi Scleratheca arborea Campanulaceae Scleratheca jayorum Campanulaceae Sesbania coccinea subs. atollensis Leguminosae Afai, Ofai Faune Butorides striatus patruelis Ardeidae Héron vert, A'o, A'u Numenius tahitensis Scolopacidae Courlis d'alaska, Teu'e, Kivi Aechmorhynchus cancellatus Scolopacidae Bécasseau polynésien, Titi Gallicolumba e. erythroptera Columbidae Gallicolombe érythroptère, tutururu Gallicolumba erythroptera pectoralis Columbidae Gallicolombe érythroptère, tutururu Gallicolumba rubescens Columbidae Gallicolombe des Marquises Ptilinopus purpuratus chalcurus Columbidae Ptilope de Makatea, 'U'upa Ptilinopus huttoni Columbidae Ptilope de Hutton, Koko Ducula pacifica aurorae Columbidae Carpophage du Pacifique, Rupe Ducula galeata Columbidae Carpophage des Marquises, Upe Vini kuhlii Psittacidae Lori de Kuhl, 'Ura Vini peruviana Psittacidae Lori nonette, Vini Vini ultramanna Psittacidae Lori des Marquises, Phiti Halcyon gambieri gertrudae Alcenididae Martin chasseur de Niau, Kote'ute'u Halcyon godettroyt Alcenididae Martin chasseur des Marquises, Pahi Pomarea n. nigra Pachycephalidae Monarque de Tahiti, 'Omarna'o Pomarea nigra pomarea Pachycephalidae Monarque de Maupiti Pomarea i. iphis Pachycephalidae Monarque pie Pomarea m. mendozae Pachycephalidae Monarque marquisien, Koma'o, Pa Pomarea mendozae mira Pachycephalidae Monarque marquisien 41

42 Pomarea mendozae nukuhivae Pachycephalidae Monarque marquisien, Kokonuia Pomarea whitneyi Pachycephalidae Monarque de Fatu Hiva Acrocephalus c. caffer Muscicapidae Fauvette à long bec, 'Otatare, Manu ofe Acrocephalus caffer postremus Muscicapidae Fauvette des Marquises, Komako Acrocephalus vaughani nmitarae Muscicapidae Fauvette de Pitcairn Tableau 7. Liste des espèces protégées relevant de la catégorie A Une liste d'espèces menaçant la biodiversité a été publiée par une succession de plusieurs arrêtés. Les oiseaux introduits présentés dans le tableau ci-dessous, perturbateurs de l'avifaune indigène, sont inscrits comme espèces menaçant la biodiversité (arrêté n 171 CN du 9 février 1999). Nom scientifique Pycnonotus cafer Acridotheres tristis Circus approximans Bubo virginianus Nom vernaculaire Bulbul à ventre rouge Merle des Moluques Busard de Gould Grand duc de Virginie Le mollusque gastropode terrestre Euglandina rosea, espèce carnivore est inscrite sur la liste des espèces menaçant la biodiversité (Arrêté n 1333 CM du 3 décembre 1997). 42

43 6 CONTEXTE HISTORIQUE, CULTUREL ET SOCIO-ECONOMIQUE LE CONTEXTE HISTORIQUE UNE DECOUVERTE TARDIVE LES «DECOUVREURS» EUROPEENS Au même titre que le reste de la Polynésie, l île de Bora Bora n a été découverte que tardivement. Le premier européen à mentionner son existence fût un hollandais, Jacob Roggeveen, le 6 juin 1722, lors d un voyage d exploration dans le Pacifique. Dans la seconde moitié du 18 ème siècle, les expéditions européennes se multiplient. En juillet 1769, le capitaine James Cook longe les côtes de l île sans y faire escale. Il réalisa alors la première carte de l île qu il transcrivit sous le nom de Bolabola. Ses premiers contacts avec les habitants eurent lieu le 8 décembre 1777, lors de son troisième voyage, alors qu il était à la recherche de l ancre perdue par Bougainville. En mai 1791, le capitaine E. Edwards, à la recherche des mutinés de la Bounty, sera l un des derniers visiteurs du 18 ème siècle. En 1823, Louis Isidore Duperrey, en escale à Vaitape, dresse la première carte détaillée de l île, agrémentée des premiers noms de lieux. Bora Bora est dès lors transcrite avec un B. Ce nom, consacré par l usage, est resté en vigueur bien que la véritable dénomination de l île soit Porapora-i-te-fanau-tahi. Le navigateur solitaire, Alain Gerbault, après un premier passage en 1932 au cours de son périple autour du monde, fit de Bora Bora son port d attache préféré. Séduit par la beauté de l île, il émit le vœu d y être enterré. LES MISSIONNAIRES Avec le 19 ème siècle s ouvre une période d évangélisation. Vers 1810, suite à la déclaration publique de conversion à Tahiti de Pomare II, les habitants de Bora Bora cessèrent de «recourir aux anciennes pratiques religieuses et aux sacrifices des dieux» (J. Davies). Les chefs réclamèrent des livres et des pasteurs qui leur seront envoyés en 1818, avec le révérend Orsmond qui créa la station de Vaitape. Les lois missionnaires s implantent peu à peu, au détriment des coutumes anciennes et à cette date, la quasi-totalité de la population a été baptisée. L actuel temple protestant (Source : Service du Patrimoine et de la Culture) de Vaitape Après une période d engouement pour la foi chrétienne, les habitants se tournent à partir de 1830, vers une nouvelle confession véhiculée par les mamaia, un mouvement syncrétiste venu de Tahiti, mélange de christianisme et d ancienne religion. UNE ILE FRANÇAISE En 1842, le protectorat français est instauré sur les îles du vent. Les îles Sous-le-vent sont, elles, régies en 1847 par la Convention de Jarnac qui établit leur indépendance vis-à-vis des deux grandes puissances, la France et la Grande-Bretagne. L annexion de Bora Bora à la France est proclamée le 16 mars Ainsi, quand le 19 juin 1891, à Papeete, le drapeau royal des Pomare fut amené par le prince Hinoï, et remplacé par le pavillon français seul, les Etablissements Français de l Océanie étaient nés. En 1957, ces Etablissements devenaient Territoires Français d Outre-Mer, statut qui devait être confirmé par le référendum de 1958 et conduire à la dénomination actuelle de Polynésie française. UNE BASE NAVALE AMERICAINE Au lendemain de la destruction de Pearl Harbour, le 7 décembre 1941, les américains conclurent un accord avec la France afin d établir une base de ravitaillement militaire à Bora Bora. C est ainsi que le 17 février 1942, 4628 soldats et officiers débarquèrent sur l île au grand étonnement des 1200 habitants. L armée américaine entreprit de grands travaux dont une piste d atterrissage qui fut le premier aérodrome de la Polynésie française. Le 2 juin 1946 la base fut fermée. 43

44 LE CONTEXTE CULTUREL LES SITES ARCHEOLOGIQUES Les anciens lieux de culte et d habitat ont été de tout temps connus des habitants des îles Sous-le-Vent. Certains ont été décrits, à partir de la fin du 18 ème siècle, par les navigateurs et par les missionnaires. Mais ce n est qu après 1920, avec la présence aux îles de la société de chercheurs du Bishop Museum de Honolulu, dont K.P. Emory, que des essais d inventaires des sites archéologiques de toutes natures ont été tentés. Son travail, sur les «Stone remains in the Society Islands» fait encore autorité. On peut également ajouté à ces relevés des renseignements tirés des textes du 18 ème et 19 ème siècle et des données plus rigoureuses apportés par les archéologues qui travaillent aux îles de la Société depuis près de cinquante ans. Hormis quelques marae restaurés à partir des années 1960, la plupart de ces cinquante marae, jadis certainement plus nombreux, ont disparu ou sont en très mauvais état. Contrairement à ceux de Tahiti, construits généralement avec des pierres volcaniques, les marae de Bora Bora, comme tous ceux des îles Sous-le-vent, ne sont pas enclos et leur ahu est constitué de blocs coralliens. Le plus célèbre et le plus ancien d entre eux, le marae Vai- otaha, se trouvait à Nunue. Presque aucune pierre ne subsiste sur ce site, la plupart ayant été utilisées comme première pierre de marae plus récents, auxquels elles conféraient, par leur origine, un certain prestige. LES MARAE Par leurs structures plus complexes, les volumes de pierres qu ils ont laissé sur le terrain et l importance de leur fonctions sociales et religieuses anciennes, les marae semblent avoir été privilégiés dans les recherches archéologiques. Emplacements réservés principalement aux cérémonies religieuses, les marae étaient aussi des lieux où se tenaient tout événement de quelque importance : intronisation d un roi, conseil de guerre, célébration d une victoire, conclusion d un traité de paix, mariage ou demande de faveur aux Dieux. La partie principale en était le ahu, autel de forme parallélépipédique à un ou plusieurs étages de pierres juxtaposées le long d un des côtés d une enceinte rectangulaire. Les marae avaient un caractère ancestral et familial. Chaque famille pouvait en élever un près de son lieu d habitation, consacré à ses dieux familiers. Leur taille variait suivant l importance et le rayonnement de la famille ou du clan. LES PETROGLYPHES Marae Tai- anapa Marae Vai- otaha (Source : Service du patrimoine et de la Culture) Les figures gravées dans la pierre évoquent, en grande majorité, des tortues. Dans la mythologie Maori, les tortues étaient considérées comme les émanations des dieux de l océan et avaient donc un caractère sacré. La présence de cet animal révèle un espace privilégié où les hommes cherchaient au travers de la tortue, messagère des dieux, à se rapprocher du divin. Bora Bora comprend quatre sites présentant des pétroglyphes dont le plus connu est la pierretortue de Nunue, ofa i-honu. Schéma d'organisation d un marae (d après GARANGER, 1969) (Source : Atlas de Polynésie, ed. Orstom, 1993) Sur l île de Bora Bora, leur apparition remonterait au 9-10 ème siècle. En 1963, K.P. Emory répertoriait quarante deux lieux culturels auxquels s ajoutent huit autres marae recensés au travers des généalogies. Ofa i-honu (Source : Service du patrimoine et de la Culture) 44

45 Carte Emplacement des sites archéologiques + liste des sites - Fichier PDF "sites archéologiques historiques" 45

46 LES VESTIGES HISTORIQUES De nombreux vestiges de l époque américaine subsistent encore sur l île dont la piste d atterrissage qui a la particularité d être implantée sur un motu, le motu Mute, à l intérieur du lagon. Quelques sites rappellent la célèbre légende de Hiro. Ce dernier, constructeur de pirogue double et grand navigateur, vécut, d après les généalogies, au 18 ème siècle. Son repaire à Bora Bora se trouvait dans la partie sud du motu Toopua. On raconte qu il sépara ce motu en deux, afin d en voler une partie, donnant ainsi les motu Toopua et Toopua iti. Les deux blocs coralliens immergés côte à côte, maintenant détruits ou ensevelis dans le sable, passent pour être les restes de l embarcation et forment ce que l on appelle le canoë de Hiro. Au cœur de Toopua, un rocher qui, lorsqu on le frappe, résonne d un tintement métallique, porte le nom de cloche de Hiro ou Te-oe-a-Hiro. Il est en réalité possible de distinguer deux cloches qui étaient utilisées lors des invasions guerrières. L une donnant un son aigu, destinée à effrayer l ennemi avant qu il ne pénètre dans le lagon, l autre, au son plus grave, indiquait l arrêt des combats ou la retraite. On trouve également sur le même motu, les empreintes des orteils de Hiro, Temanimani- avae-a-hiro, qui sont de la taille du héros légendaire, c'est-à-dire gigantesques. Enfin, des tas d énormes pierres qu utilisaient Hiro et son fils Marama lors de leur jeu favori, appelé Te-timora a-ofa,i, sont restés en place et sont connus sous le nom de Te-timora a-ofa i a Hiro. Piste de l aérodrome (Source : Service du patrimoine et de la Culture) Poudrière appelée Fare paura Les motu To opua et To opua iti (Source : Service du patrimoine et de la Culture) Canon de la pointe Tuiahora (Source : Service du patrimoine et de la Culture) D autres vestiges témoignent du passé comme la stèle d Alain Gerbault sur la place Moto i et le rocher de l évangile qui symbolise l arrivée de l Evangile à Bora Bora. La cloche de Hiro (Source : Service du patrimoine et de la Culture) LES VESTIGES LEGENDAIRES Rocher de l évangile (Source : Service du patrimoine et de la Culture) 46

47 LE CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DONNEES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIALES LA POPULATION L île de Bora Bora comptait (habitants sans double compte) lors du dernier recensement de 2002, ce qui représente 3 % de la population de la Polynésie française et 24,1 % de la population des îles Sous-le-vent. La commune associée de Anau en comprend 1238, celle de Faanui 1728 et celle de Nunue, Population sans double compte Bora Bora Anau Faanui Nunue Tableau 8. Evolution de la population de l île de Bora Bora par commune ( ) (Source : ISPF) Part de la population de l'ensemble du territoire ,9% 1,9% 1,9% 2,2% 2,6% 3% Tableau 9. Part de la population de Bora Bora sur l'ensemble du territoire de ( ) (Source : ISPF) Le taux de croissance entre 1996 et 2002 est de 26,5 % dont 14,9 % dû au solde naturel et 11,6 % dû au solde migratoire, avec une variation annuelle moyenne de 3,9 %. La population de Bora Bora est relativement jeune avec 45% de moins de 20 ans. Cependant, comme l indiquent les pyramides des âges comparatives de 1988 et 1996 (source ISPF), on note un accroissement sensible des tranches d âge de 25 ans et plus. L EMPLOI ET LES ACTIVITES En décembre 2003, l île de Bora Bora regroupait 958 entreprises dont la majorité sont situées sur la commune de Nunue (711 entreprises). Le tableau suivant souligne la part prépondérante des activités liées au tourisme. communes Total Secteurs d'activités Anau Faanui Nunue nbre nbre nbre nbre Agriculture, chasse, sylviculture Pêche, aquaculture Industries extractives Industrie manufacturière Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau Construction Commerce, réparations automobile et d'articles domestiques Hôtels et restaurants Transports et communications Activités financières Immobilier, locations et services aux entreprises Administration publique Education Santé et action sociale Services collectifs, sociaux et personnels Services domestiques Total Tableau 10. Nombre d'entreprises par secteur d'activité et par commune en décembre 2003 (Source : ISPF) On dénombrait en 2002, emplois sur l île de Bora Bora dont la majorité se situent sur la commune de Nunue. On note une nette augmentation entre les effectifs de 2001 et 2002 (15%) alors que qu entre 2000 et 2001, les effectifs étaient passés de 1385 à 1285 soit une diminution de 7,2%. Année Bora Bora Anau Faanui Nunue Polynésie Tableau 11. Evolution des emplois : effectifs totaux déclarés en 2002 (Source : ISPF) 47

48 En 1996, pour la population de plus de 14 ans, le taux d activité était de 59,9% et le taux de chômage de 23,2%. LES ASSOCIATIONS L île de Bora Bora compte 174 associations de tout type essentiellement situées sur la commune de Nunue. L EDUCATION Secteurs d'activités communes Total Anau Faanui Nunue nombre nombre nombre Centrales d'achats alimentaires Agences de voyage Autres formes d'action sociale Organisations professionnelles Organisations religieuses Organisations associatives n.c.a Activités de radio Activités artistiques Services annexes aux spectacles Autres activités sportives Total Tableau 12. Nombre d'associations par secteur d activités et par commune en décembre 2003 (Source : ISPF) L île de Bora Bora compte 2 écoles maternelles, 3 écoles primaires, 1 centre de jeunes adolescents, 1 collège et 1 CETAD. Les effectifs et le nombre de classes sont reportés dans le tableau suivant. LES ACTIVITES HUMAINES LE TOURISME Un tourisme de luxe Bora Bora présente un très grand nombre de structures hôtelières. Le tableau suivant présente l ensemble des structures classées par catégories et met en évidence l'importance des établissements de catégories grand tourisme et luxe. Pension/Petite hôtellerie Hôtellerie cat. Tourisme Hôtellerie cat. Grand Tourisme Hôtel cat. Luxe Chez Solange Hôtel Matira Bora Bora Eden Bora Bora Nui Resort & Spa Beach Moon Bed & Breakfast Yacht Club Top Dive Resort Bora Bora Lagon Resort Village Pauline Maitai Polynesia Bora Bora Pearl Beach Resort Chez Rosina Sofitel Marara Sofitel Motu Bora Bora Chez Nono Club Mediterranée Le Meridien Bora Bora Bora Bora Chez Robert et Tina Hôtel Bora Bora Amanresorts Pension Temanuata Bora Bora Beachcomber International Resort Chez Maeva Bora Bora Pearl Beach Resort Bora Bora Beach Lodge Bora Lagonarium Chez Henriette Chez Teipo Revatua Club Yacht Club Relais Matie Maimoana island Le Paradis Private island Tableau 14. Classe d'hébergement sur l'île de Bora Bora en 2003 Maternelle Primaire CJA Collège CETAD Total Effectif Nombre de classe Tableau 13. Effectifs scolaires de la commune de Bora Bora en 2002 (Source : ISPF) Hôtel Capacité totale Nombre de bungalows sur pilotis Bora Bora Beachcomber International Resort Bora Bora Lagon Resort Bora Bora Pearl Beach Resort Club Mediterranée Bora Bora Hôtel Bora Bora Amanresorts Le Meridien Bora Bora Hôtel Matira 20 4 Bora Bora Nui Resort & Spa Sofitel Marara Sofitel motu Marara Maitai Polynesia Bora Bora Eden Beach 16 - Top Dive Resort 9 3 Tableau 15. Capacité totale et nombre de bungalows sur pilotis dans les différents hôtels de Bora Bora L évolution de l hébergement (Source : Service du Tourisme) 48

49 En 1998, Bora Bora comportait 90 unités hôtelières en pension contre 485 unités hôtelières en hôtel. En cinq ans les chiffres ont beaucoup augmenté puisqu en 2003, l île comptait 974 unités hôtelières. Cependant, les intentions de séjours semblent être constante puisque pour l année 2003, le Service du Tourisme recensait intentions contre pour l année 2002 et en Il apparaît que les touristes américains sont largement majoritaires avec intentions de séjours (tableau). Nombre d'unités pension hôtel USA France Japon Italie 7059 Canada 3245 Amérique du sud 2372 Allemagne 2095 Espagne 2103 Royaume-Uni 2351 Australie 2257 Amérique centrale 1112 Suisse 1362 Autres Total Tableau 16. Intentions de séjour de janvier à décembre 2003 Figure 9. Evolution du nombre d'unités hôtellières sur l ile de Bora Bora (Source : Service du Tourisme) La fréquentation (Source : Service du Tourisme) Si l on s en réfère aux coefficients moyens de remplissage des hôtels, on remarque une baisse très significative de la fréquentation des hôtels, pour la période de janvier à juin LES ACTIVITES TRADITIONNELLES La pêche En décembre 2003, le Service de la Pêche recensait, pour l île de Bora Bora, 23 licenciés pour la pêche côtière, dont 5 bonitiers et 18 poti marara. Par ailleurs, aucun thonier n est pour l instant basé à Bora Bora. En 2002, l ensemble de la flottille (17 navires) a pêché un total de kg de poissons, contre kg en 2001 et kg en Janvier Mars Avril Mai Juin Juillet ** Septembre Octobre Novembre Catégorie Bonitiers Poti marara Total Navires actifs Jours de pêche Total en kg Bonite Germon Thon jaune Marlins Mahi Mahi Paru Thazard Marara Poissons de lagon Voilier Tableau 17. Statistiques de pêche côtière de l'île de Bora Bora en 2000 (Source : Service de la pêche) Figure 10. Coefficients moyens de remplissage des hôtels (Source : Service du Tourisme) 49

50 Il existe actuellement 3 pièges à poissons, 2 viviers à vocation touristique et un parc d aquariophilie de tortues marines. L ensemble de ces concessions représente une superficie de m². Dans le but de réduire la consommation de carburant qu occasionne la recherche de poisson par les bonitiers, un système de «Dispositifs de Concentration de Poissons» (DCP) a été mis en place, par le Service de la Pêche, dans les îles de la Société. Les eaux côtières de Bora Bora en comptent 2 depuis novembre Le Service de la Pêche ne dispose de statistiques que sur un seul pêcheur lagonaire pour l année De plus, il n y aurait que 6 cartes CAPL octroyées à des pêcheurs lagonaires ayant une dominante pour la pêche sur Bora Bora. Zone Nunue Iihi 438 Ioio 152 Oeo 324 Operu Orare 762 Paaihere 128 Tehu 226 Ume 63 Thon jaune 75 Total La production légumière est dominée par les cultures de salades (8,4 tonnes), de concombres (7,75 T) et de poivrons (5,479 T). La production fruitière est dominée par la culture de la pastèque (86 T), du melon (56,6 T) et du pamplemousse (52 T). La production vivrière est essentiellement dominée par la culture du manioc (17 T). L agriculture de Bora Bora ne produit pas de production animale, horticole, de nono, de café, de vanille mûre, de niau et de bois. En revanche, Bora Bora est un grand producteur de pandanus pour les toitures avec paquets réalisés en L aquaculture et la perliculture D après le service de la pêche, il n existe actuellement sur Bora Bora qu une seule ferme aquacole qui se situe dans la baie de Povai. Depuis juin 2003, après une tentative d élevage de loups tropicaux, la ferme s est reconvertie dans la production de crevettes. Cette exploitation se fait à l aide de 15 cages flottantes comprenant un culot qui permet d une part la récupération de la nourriture en excès et d autre part la mise à disposition des fécès pour les poissons. La production est actuellement de 500 à 600 kg par cage avec comme objectif une production de 8 tonnes par cycle (1 cycle dure 5 à 6 mois) soit environ 16 tonnes par an. Le taux de conversion, qui est la quantité d aliment à fournir pour produire 1 kg de crevette, est inférieur à 2 ce qui est très faible en comparaison avec les taux théoriques de l ordre de 3 ou 4. Le coût de production est par conséquent très bas. Tableau 18. Statistiques sur la pêche lagonaire de l'île de Bora Bora en 2000 (Source : Service de la pêche) L agriculture En 1995, d après l ISPF, l île de Bora Bora avait une superficie agricole exploitée de 151 hectares dont la majorité était utilisée pour la jachère et les jardins familiaux, les cultures maraîchères, vivrières et fruitières. Le nombre d exploitations agricoles était de 124. En 2002, la production agricole de l île de Bora Bora était estimée à 409,93 tonnes ce qui représente, en valeur commercialisée, 74 millions de FCP soit 0,96% de la production de la Polynésie française. Production Coprah Légumes Fruits Produits Production Horticulture Nono, café Total vivriers animale florale et bois Quantité 30,7 26,8 325,3 26, ,93 (en T) Valeur commercialisée (en million de FCP) 2,95 9,62 58,3 2, ,78 Ferme aquacole dans la baie de Povai Un projet de collecte de poissons juvéniles à l aide de filets d arrière-crête et de hoa est actuellement à l état d étude. La demande de concessions maritimes s effectuera dans le courant du mois de janvier de l année Ce projet a pour finalité le ré-ensemencement du lagon (partenariat avec le programme de réensemencement du lagon de Bora Bora), l aquaculture, l aquarioculture et l écotourisme. Selon le Service de la Perliculture, il n existe aucune ferme perlière officiellement déclarée sur l île de Bora Bora. Tableau 19. Production agricole de l'île de Bora Bora en 2002 (Source : Service du Développement Rural) Ferme aquacole dans la baie de Povai 50

51 LES LIAISONS Le transport aérien Les infrastructures aéronautiques Bora Bora ne dispose que d un seul aérodrome d Etat situé sur le motu Mute. Cet aérodrome accueille les appareils de 4 compagnies : Air Archipel, Air Moorea, Wan Air et Air Tahiti. Cette dernière assure l'essentiel du trafic. Le nombre de vols (aller / retour) est, pour la période de Janvier à Novembre 2003, de dont effectués par Air Tahiti, pour un total de passagers transportés (aller / retour). Le coefficient moyen de remplissage des appareils était, pour la même période, de 68,9 %. Compagnies Tableau 20. Desserte aérienne de l'île de Bora Bora de janvier à novembre 2003 (Source : Service des Transports Maritimes et Aériens) Bora Bora dispose également d une héli-station située au niveau de l aérodrome sur le motu Mute. Le fret Vols (A/R) Le fret aérien de l île de Bora Bora n est assuré que par la compagnie Air Tahiti qui a transporté, pour la période de janvier à novembre 2002, un total de 386 tonnes de fret commercial et 16 tonnes de fret postal. Le transport maritime Les infrastructures portuaires Passager Transit (A/R) Sièges offerts Coefficient moyen de remplissage Dep Arr Total Air archipel ,5% Air Moorea ,7% Air Tahiti ,2% Wan Air ,8% Total ,9% Il existe trois infrastructures portuaires à Bora Bora, la principale en taille étant celle de Vaitape. Les échanges de marchandises sont effectués à Farepiti, ainsi que la desserte inter-îles. OUVRAGES Utilisation Longueur du quai accostable Quai de Farepiti Quai de Vaitape Quai de Vairupe Cabotage/Navette avions/beaching pour LCT/ Pêche Cabotage/Navette avions/speed-boats Pêche Débarcadère à speed boats Tirant d'eau min au point d'accostage 134,50 m Cabotage -6m Autres -1m à -6 m Cabotage 38,70 m Autres quais 92 m + 85 m Cabotage -7m Autres -2 m Longueur de jetée 17 m Observations Bon état général 5 m - 1,2 m 16 m Très mauvais état Tableau 21. Infrastructures portuaires de l'île de Bora Bora (1997) L île ne comprend pas d installations spécifiques permettant d opérer un navire roulier à porte axiale arrière. De plus, la profondeur d eau disponible est faible pour accoster un paquebot de croisière. La desserte maritime La desserte maritime inter-îles des îles Sous-le-vent est assurée par : AREMITI 1 (100 passagers), MAUPITI EXPRESS (47 passagers), TAMARII TAHAA (64 passagers), TE HAERE MARU IV ET V (128 passagers) soit une capacité maximale de la flottille de 339 passagers par voyage pour l année Un autre navire, le MAUPITI EXPRESS 2, est actuellement en projet et devrait être mis en service dans le courant de l année Actuellement, 5 navires desservent l île de Bora Bora depuis Tahiti. Le TAPORO 7 (12 passagers) et le VAEANU (90 passagers) effectuent 3 rotations par semaine. Enfin, l HAWAIKI NUI (12 passagers) et le TAHITI NUI VI (12 passagers) effectuent 2 voyages par semaine. La capacité maximale de la flottille est donc, pour l année 2003, de 126 passagers. Un autre navire, l AREMITI 5, sera mis en service fin juillet Au total, la flottille a transporté passagers durant les trois premiers semestres de l année 2003, passagers à destination de Bora Bora contre au départ. Le fret La quantité de fret maritime transportée durant les 3 premiers trimestres de l année 2003 pour l île de Bora Bora s élève à tonnes dont tonnes pour le fret aller. Il est intéressant de noter la part majoritaire des importations des produits pétroliers et des matériaux de construction. La particularité du fret maritime aux îles Sous-le-vent est qu il ne se fait que dans un sens : Papeete - îles Sous-le-vent. Les cargos (goélettes) reviennent donc à vide sur Tahiti. Quai de Vaitape 51

52 Bora Bora Iles Sous-le-vent Fret aller (en kg) Produits alimentaiores Matériaux de construction Matériel perlicole Produits pétroliers Autres produits Total fret aller Fret retour (en kg) Coprah Poisson Nono Vanille Nacre Café Autres produits Total fret retour TOTAL FRET (kg) Tableau 22. Transport maritime de marchandises et de passagers durant les trois premiers trimestres 2003 (Source : Service des Transports Maritimes et Aériens) CONCLUSION Bora Bora a accédé au statut d «île mythique» beaucoup plus tard que Tahiti. Longtemps oubliée, elle est devenue l épicentre de la «Polynésie rêvée». Révélée en Europe par le navigateur français Alain Gerbault dans les années 30, elle est aujourd hui entièrement récupérée par l industrie touristique, qui constitue sa principale activité. La présence de la base militaire américaine pendant la seconde guerre mondiale a été l occasion d un premier développement des infrastructures et notamment de l aéroport. La beauté de l île semble avoir également laissée un souvenir émotionnel dans les esprits anglo-saxon, puisque c est surtout aux Etats-Unis que le nom de Bora Bora a pris une dimension mythique : aujourd hui presque la moitié des touristes venant sur l île sont américains. 52

53 7 MODIFICATIONS DU MILIEU NATUREL : POLLUTIONS ET DEGRADATIONS POLLUTIONS ET DEGRADATION DU MILIEU LAGONAIRE Des phénomènes d origine naturelle, mais aussi et surtout anthropique liés au développement rapide de l île, ont induit des modifications et dégradations des milieux naturels lagonaires et terrestres LES CAUSES DORIGINE NATURELLE Plusieurs facteurs naturels sont à l'origine de perturbations et de dégradations des fonds marins et lagonaires. LES APPORTS TERRIGENES Provenant des versants en période de fortes pluies, ces apports contribuent à l'envasement des platiers et à l'asphyxie des espèces benthiques et notamment des formations coralliennes. A Bora Bora, il n'existe pas de cours d'eau pérenne et, par ailleurs, les problèmes liés à l'érosion naturelle des versants sont pour l'instant faibles, comparativement à d autres îles tropicales. Ce paramètre ne constitue donc pas actuellement une cause majeure de dégradation du lagon. LA PROLIFERATION D'ESPECES ENVAHISSANTES (ACANTHASTER PLANCI) Cette étoile de mer consommatrice de coraux constitue un risque important de dégradation des complexes récifaux lorsqu'elle prolifère. Toutefois le phénomène n'est pas apparu à Bora Bora depuis de nombreuses années. Les proliférations des étoiles de mer Acanthaster planci ne constituent donc plus, à priori, une cause potentielle majeure de dégradation des récifs coralliens à Bora Bora. LES PHENOMENES DE BLANCHISSEMENT DES CORAUX Ils sont dus à un réchauffement anormal des eaux océaniques puis lagonaires. Lorsque la température de l eau dépasse de manière prolongée la température maximale de tolérance des espèces coralliennes, on assiste à une expulsion des zooxanthelles (algues symbiotiques hébergées par les polypes coralliens), ce qui explique l apparence «blanchie» des colonies. La perte des algues symbiotiques entraîne un ralentissement ou un arrêt des fonctions primaires des colonies coralliennes (croissance, reproduction, résistance aux stress, etc.), conduisant souvent à une mortalité corallienne importante. Ceci se produit préférentiellement au niveau des couches de surface, mais également jusqu à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Ces réchauffements attribués au phénomène El Niño sont de plus en plus fréquents dans les différentes zones intertropicales. Toutefois, si l'épisode de réchauffement reste relativement bref dans le temps, on assiste assez rapidement à une bonne reprise corallienne. Sept phénomènes de ce type ont touché la Polynésie française depuis une vingtaine d'années. Des épisodes importants ont marqué les îles de la Société en 1982/83, 1991, 1994, 1998, 1999 et 2001/2002. LES CONDITIONS METEOROLOGIQUES EXCEPTIONNELLES ET LES CYCLONES Ces phénomènes génèrent des vents forts et des fortes houles qui s exercent au niveau de la pente externe et dans le lagon. Ils conduisent à une destruction mécanique des récifs, notamment par le transport de blocs sur les platiers entraînant des dégradations importantes au niveau du récif barrière. Les platiers à faible recouvrement d'eau peuvent être particulièrement touchés, où des espèces fragiles tels que les coraux branchus sont susceptibles d être brisés et déplacés par les courants engendrés lors de ces événements météorologiques. Les fortes agitations conduisent par ailleurs à la formation d'eau parfois très turbide pendant plusieurs jours pouvant induire des phénomènes localisés d'hyper sédimentation. Ceci génère des mortalités importantes au niveau du benthos et des modifications localisées dans la nature des fonds (accumulation de sable-vaseux ou au contraire de blocailles ou débris coralliens grossiers). L'augmentation de la fréquence et de l intensité des cyclones depuis une vingtaine d'années favorise la dégradation des fonds lagonaires, en particulier au niveau des pentes et platiers externes. Ces phénomènes ne sont pas spécifiques à Bora Bora et toute la région est concernée. LES MAREES BASSES PROLONGEES AVEC PHENOMENES D'EUTROPHISATION Ce phénomène d'origine naturelle est probablement aujourd'hui à Bora Bora, comme sur l'ensemble de la Polynésie Française, le plus destructeur pour les écosystèmes coralliens. Un tel épisode s'est produit il y a 2 ans (en 2002) à Bora Bora et a persisté durant une dizaine de jours. Des marées exceptionnellement basses, couplées à un temps très calme, ont engendré une forte eutrophisation du milieu lagonaire (bloom planctonique : formation d'eaux colorées vertes) et ont été à l'origine d'une importante mortalité des différentes espèces vivantes dans le lagon (poissons, coraux, etc.). Les reconnaissances détaillées des fonds récifaux réalisées pour cet atlas font état de l'importante dégradation des formations coralliennes sur l'ensemble des platiers du récif barrière sud de l'île. Actuellement les platiers à coraux dispersés et denses ne sont recouverts que de squelettes de coraux morts sur de très grandes étendues. L'action des poissons herbivores et des oursins semble limiter les proliférations d'algues. Aujourd'hui, les paysages sous-marins sont dans certaines zones "ruiniformes" avec des indices de recolonisation corallienne très faibles. C'est le cas de zones autrefois florissantes comme le "jardin de corail" au sud-est de l'île ou l'ensemble du récif barrière sud de l'île. L éventualité d une reprise corallienne n est pas exclue, mais la situation est aujourd'hui préoccupante. 53

54 LES CAUSES D'ORIGINE ANTHROPIQUE Les causes de pollution et dégradation des milieux lagonaires d'origine anthropique sont nombreuses et concernent : la réalisation de remblais sur les récifs frangeants ; les extractions de matériaux coralliens (soupe de corail et sable) ; la réalisation de chenaux, aires de baignade, marinas, etc. ; la dissémination de particules fines due à l'érosion des remblais, digues ou travaux de dragages ; l érosion littorale ; les rejets d'eaux usées ; la construction d'aménagements touristiques ; les incidences diverses des activités touristiques ; les apports de macro-déchets ; l'élimination des ordures ménagères ; les activités agricoles ; la surexploitation des ressources marines. Compte tenu du faible développement industriel et agricole de l'île, les pollutions d'origine industrielle ou liées à des apports terrigènes résultant de déforestations sur versants (agriculture, terrassement pour construction, cultures sur brûlis) restent limitées. LA REALISATION DE REMBLAIS SUR LES RECIFS FRANGEANTS Cette pratique ancienne est liée à l'étroitesse de la plaine littorale et en conséquence à un besoin d'extension des terres sur des zones facilement aménageables. On constate encore une augmentation non négligeable de ces surfaces récifales remblayées. On comptait environ 28 ha de surface de récif frangeant remblayés en 1995 répartis autour de l'île. L'estimation faite en 2003 dans le cadre de cet atlas est de 51 ha, on peut alors considérer que les surfaces de remblais ont doublé en l'espace de 8 ans à Bora Bora. Pour un linéaire total de récif frangeant d'environ 45 km, cela représenterait une bande continue de récif frangeant de plus de 11 m de largeur tout autour de l'île et du motu Toopua, soit une perte d'environ 10 % du récif frangeant (sa surface totale étant de 456 ha). Cette situation et surtout l'évolution constatée en quelques années est particulièrement inquiétante lorsque l'on sait que les récifs frangeants constituent un lieu privilégié pour le développement des juvéniles de nombreuses espèces de poissons. La présence de remblais dont la forme est en général très géométrique (forme anguleuse) induit par ailleurs des modifications des conditions hydrodynamiques et sédimentologiques sur les platiers du récif frangeant et favorisent en particulier la formation de zones confinées représentant des zones d'envasement et de pièges à macrodéchets. Indépendamment des conséquences environnementales, ces ouvrages ont des impacts négatifs sur la valeur paysagère des sites naturels, et peuvent induire des problèmes sanitaires liés au confinement des eaux. LES EXTRACTIONS DE MATERIAUX CORALLIENS On distingue : les extractions de soupe de corail, qui ont fait l'objet d'une activité importante dans les années 70 et 80 au niveau des récifs frangeants. Les matériaux étaient principalement utilisés pour la confection des routes ; Extraction récente de soupe de corail en baie de Haamaire. Les panaches turbides qui s'étirent dans le sens des courants viennent asphyxier la vie marine les extractions de sable blanc corallien, principalement localisées sur les pentes internes sableuses des récifs barrières, et de façon plus limitée sur les platiers sableux des récifs barrières. Ces matériaux sont utilisés pour la construction, mais surtout pour les aménagements de plage. Les extractions de soupe de corail Vingt deux exploitations ont été recensées au niveau des récifs frangeants, la surface totale des extractions représente environ 30 ha. Si l'on considère que l'incidence minimale d'une extraction sur les zones voisines multiplie, au minimum, par 2 la surface dégradée, on peut estimer que 60 ha de récif frangeant sont affectés par les extractions de soupe de corail, soit environ 13 % de la surface totale des récifs frangeants. De plus, un linéaire de crête récifale estimé à 4 km a été détruit par ces opérations. Il est à noter que indépendamment de l'exploitation de la soupe de corail, des travaux de dragage ont été effectués pour la réalisation de chenaux de navigation ou de petites marinas. Les surfaces concernées sont incluses dans les chiffres cités ci-dessus. L'impact de ce type d'extraction est particulièrement important sur le milieu lagonaire car il cumule : la destruction mécanique du platier ou de la crête récifale avec une partie de la pente du récif frangeant (secteurs les plus vivants du récif frangeant) ; le confinement de certaines portions de platier par effet de coupure engendré par les souilles et les chemins de drague liés à l'exploitation ; la formation de panaches turbides durant l'exploitation qui conduit à une dégradation indirecte des zones voisines récifales par l'augmentation de la turbidité et l'hyper sédimentation. 54

55 Actuellement, les extractions de soupe de corail sont limitées au site de Faanui et à la création de chenaux à travers le récif frangeant. Des moyens d'exploitation permettant de limiter les effets sur l'environnement ont parfois été mis en œuvre : dans la baie de Faanui, la souille d extraction a été en partie clôturée par une digue. Or, une ouverture laisse les panaches turbides se disperser dans le lagon. Par ailleurs, ces digues ne sont pas suffisamment protégées et s'érodent progressivement, dispersant les matériaux de remblais constituant la digue et provoquant ainsi des panaches turbides et une hyper sédimentation continuelle, engendrant une dégradation lente et progressive des récifs environnants. La plupart des chemins de drague sont laissés en l'état sur les platiers. Ils se sont progressivement érodés par étalement des matériaux sur le platier, entraînant un envasement et une asphyxie des peuplements benthiques aux alentours. Les fonds des souilles n'ont pas été réhabilités et sont donc actuellement recouverts de particules fines de corail, facilement remises en suspension dès la moindre agitation dans le lagon. Ces milieux confinés, aux eaux turbides, où la pénétration de la lumière est limitée et la sédimentation continuelle (par remise en suspension de matériaux fins), ne permettent quasiment pas de réinstallation de la vie marine. Certaines souilles ont été transformées en marinas (en baie de Povai notamment). Les extractions de sable blanc corallien Les extractions mécanisées de sable corallien sont interdites à Bora Bora. Des exploitations ont toutefois lieu, avec dérogation, dans le cadre de projets de réhabilitation de sites dégradés (pointe Matira) ou pour l'aménagement de plages (complexes hôteliers). Au total une douzaine de sites ont fait l'objet d'exploitation de sable blanc corallien au niveau des platiers et des pentes internes du récif barrière. Par ailleurs, une exploitation «artisanale» est pratiquée manuellement à la pelle, sur les fonds sableux peu profonds des platiers de récif barrière et au niveau des motu. Le recensement des extractions de sable blanc corallien autorisées dans le lagon de Bora Bora depuis 1983 représente un volume total de m 3, soit une surface d'environ m 2. Contrairement aux extractions de soupe de corail, l'exploitation des gisements de sable corallien peut être réalisée sans effets néfastes majeurs sur l environnement. Il est à noter que des recommandations ont déjà été formulées il y a plus de 10 ans. Depuis les extractions réalisées font généralement l'objet d'étude d'impact, mais on constate cependant que les recommandations fournies ne sont pas toujours appliquées, notamment en matière de protection de la zone exploitée et de reprofilage des fonds après extraction. Plusieurs anciens sites d'extraction de sable (bien visible sur les photographies aériennes) montrent un contour géométrique (souilles rectangulaires ou cratères) inesthétique au niveau du platier interne et de la pente interne du récif barrière et constituant sur certains sites des pièges à macro-déchets et à débris d'algues. Par décomposition, ceci conduit à l'envasement du fond des "cratères". Une étude de diagnostic des gisements de sable dans le lagon de Bora Bora visant à optimiser la gestion future des stocks de sable blanc corallien est actuellement en cours. LA DISSEMINATION DE PARTICULES FINES La dissémination de particules fines provient essentiellement de l'érosion des matériaux mis en remblais sur le récif frangeant : terre, "mamu", soupe de corail, etc.. et de façon plus limitée de l'érosion du littoral (cf. paragraphe ci-dessous). L'érosion progressive des digues, chemins de drague, etc. contribue à disséminer de très grandes quantités de matériaux fins dans les eaux. Par temps calme, ceux-ci se déposent sur les fonds, mais sont très facilement remis en suspension dès le moindre clapotis, contribuant ainsi à créer des eaux constamment turbides et à provoquer une hypersédimentation continuelle. Ces 2 facteurs sont responsables de l'asphyxie de la vie benthique par étouffement, réduction de la lumière et stress permanent. Ce problème constitue la cause majeure de la dégradation du récif frangeant de Bora Bora. On peut estimer que si l on cumule les dégradations liées aux remblais, aux extractions de soupe de corail et les incidences liées aux phénomènes d envasement, plus de 20% de la surface des récifs frangeants de l île de Bora Bora peut être considérée comme détruite, soit plus de 90 ha. L'EROSION LITTORALE Comme un grand nombre de littoraux au monde, Bora Bora subit des phénomènes d'érosion du littoral, en partie liés à la remontée du niveau des océans. A cela s'ajoute à Bora Bora l'effet de successions récentes d'épisodes cycloniques, mais surtoût l'incidence de travaux de protection pas ou peu adaptés (type «murets verticaux étanches»), qui bien souvent amplifient très rapidement l érosion du trait de côte. Par ailleurs des phénomènes de batillage liés à l'augmentation du trafic de navettes maritimes et d'embarcations à moteur dans le lagon favorisent l'érosion. Bora Bora possède un nombre de plages naturelles limité. Elles correspondent donc à des sites sensibles à protéger, voire à restaurer, sachant qu elles représentent un des atouts majeurs pour le développement touristique. A Bora Bora, les plages sont localisées : pour l'île principale : de la pointe Raititi à la baie de Taahana (incluant le site remarquable de la pointe Matira) ; pour les motu : l'ensemble des littoraux «côté lagon». Globalement, les plages sont étroites, souvent encombrées de débris grossiers coralliens (au niveau des motu), et sont en partie érodées. Les érosions ils plus marquées se situent : autour de la pointe Matira (un programme de restauration est en cours) ; sur la face est du motu Tevairoa ; de façon ponctuelle le long des motu de l'est, du nord et du nord ouest. 55

56 LES REJETS D EAUX USEES Les eaux usées constituent une source de pollution importante dans les lagons induisant principalement des phénomènes localisés d'eutrophisation aux alentours des exutoires (apports en nutriments) et des risques sanitaires (germes pathogènes). L'augmentation rapide de la population de Bora Bora ces dernières années, notamment en raison du développement touristique, a conduit les services concernés à réaliser un schéma d'assainissement pour l'île de Bora Bora. Deux phases ont été programmées : sur des fonds sableux nus et non des fonds coralliens et que les travaux soient effectués selon les prescriptions fournies dans les études d'impacts. Le problème des bungalows sur pilotis concerne davantage l'impact paysager et l'effet de coupure en zones lagonaires pour les riverains et usagers du lagon, car les branches de bungalows sur pilotis s'étendent sur plusieurs centaines de mètres à travers le lagon. La 1 ère phase (terminée) correspond à la réalisation d'un réseau collectif pour le Sud de l'île avec la récupération des effluents de la zone hôtelière la plus importante de l'île. La station d'épuration est située à Povai. Elle est en fonctionnement depuis 1993 et le point de rejet est situé en baie de Povai. Les eaux usées traitées sont rejetées au large de la baie par 28 m de profondeur, par un émissaire. La 2 ème phase (en cours) consistera à collecter les eaux usées du reste de l'île. La station d'épuration sera localisée sur le littoral de la baie de Faanui et les eaux usées seront rejetées après traitement par un émissaire. Le point de rejet est prévu entre -25 et -30 m de profondeur dans le chenal lagonaire au large de la baie de Faanui. On peut donc considérer que lorsque l'ensemble du programme d'assainissement de Bora Bora sera achevé, le problème des rejets diffus d'eaux usées domestiques sera résolu pour l'île de Bora Bora, sous réserve que les dispositifs d'assainissement fonctionnent parfaitement. LA CONSTRUCTION DE COMPLEXES HOTELIERS Bora Bora a connu en 15 ans un développement hôtelier important correspondant en particulier à la construction d'hôtels de luxe comprenant des bungalows sur pilotis. Il existe actuellement 8 aménagements de ce type à Bora Bora, avec pour chacun plusieurs dizaines de bungalows sur pilotis, plus un nouvel hôtel en construction. D'autres projets sont à l'étude. Ces hôtels se développent depuis ces dernières années sur des îlots et motu. De nombreux aménagements sont alors réalisés sur le lagon : bungalows sur pilotis (50 à 100 unités par hôtel) ; pontons d'accostage pour les navettes et embarcations de l'hôtel ; aménagement de plages artificielles par remblaiement ou réhabilitation de plages existantes ; dragage des fonds pour la réalisation de chenaux pour l'accès des bateaux aux pontons et d'aires de baignade, dans les zones peu profondes ; pour certains hôtels : création de petits lagons artificiels avec alimentation en eau océanique par conduites enterrées ou par le biais d un hoa artificiel ; construction de motu artificiels en remblai sur les fonds lagonaires (plus rares). Pour ces projets d'importance, les incidences sur le milieu lagonaire peuvent être non négligeables principalement durant les travaux, mais également par la suite (modification du fonctionnement hydrodynamique, du transit sédimentaire, et confinement de secteurs sensibles, aspect paysager, effet de coupure pour la circulation sur le lagon, etc.). Depuis quelques années, on constate une tendance à la multiplication de ces grands projets hôteliers. Une gestion plus globale de l'ensemble des projets devrait être mise en place. Concernant les techniques d'alimentation en eau de lagons artificiels par arrivée d'eaux océaniques (conduites de gros diamètre enterrées traversant les motu ou hoa artificiels), l'incidence de ces apports océaniques dans le lagon n'a pas encore fait l'objet d'une étude spécifique. On peut toutefois considérer que l eau qui transite et aboutit dans le lagon peut améliorer localement la qualité des eaux lagonaires, en particulier au niveau de certains platiers sableux confinés, mais peut également provoquer un changement dans les conditions écologiques et donc perturber les communautés biologiques en place. Une analyse plus fine des incidences de ce type d'aménagement serait souhaitable avant de multiplier les projets de ce type. LES ACTIVITES TOURISTIQUES Le développement touristique, premier facteur économique de l'île, induit les principaux effets suivants sur les milieux naturels : augmentation de la pression touristique sur les fonds coralliens (collecte de coquillages, coraux, bris des coraux par les nageurs et plongeurs) ; perturbation et dérangement de la faune lagonaire, lié à la fréquence des visites touristiques et à la multiplication des embarcations sur le lagon de Bora ; augmentation des activités nautiques, génératrices de pollution ou de bruit : jet ski, navettes à moteur des hôtels, embarcations diverses (bateau à fond de verre, bateau de plongée, de ski nautique, etc ). Concernant les bungalows sur pilotis, une étude a été menée en 1993, à la demande du Ministère de l'environnement sur l'incidence de ces ouvrages sur les fonds et a mis globalement en évidence leur faible incidence écologique sous réserve que les implantations soient faites 56

57 Ces diverses embarcations contribuent : à polluer le lagon (hydrocarbures, huile) ; à générer des clapotis quasi-permanents sur le lagon dont les incidences peuvent être non négligeables au niveau du littoral (augmentation de l'érosion des berges, gêne pour les riverains et les petites embarcations, etc ) ; à perturber la faune. La multiplication des bateaux entraîne la fuite ou le déplacement de la faune marine et des oiseaux à cause du bruit et de la vitesse de ces embarcations, dont la puissance des moteurs a considérablement augmenté ces dernières années ; à des dégradations des fonds en cas d'ancrage répétées sur des fonds coralliens. Le nourrissage des requins et des raies («shark feeding» et «ray feeding») Ces activités se sont développées en quelques années et participent à l'image des îles pour les tours-opérateurs. Très prisées par les touristes, ces activités sont néanmoins perturbatrices pour la faune (poissons particulièrement) et représentent souvent une source de conflit avec les pêcheurs. Les sites de nourrissage se sont également multipliés depuis quelques années. On peut toutefois concilier développement touristique et protection de l'environnement et la plupart de ces effets peuvent être fortement atténués sous réserve de suivre les recommandations d'un «guide de bonnes pratiques», et de limiter ou d'optimiser le développement de certaines activités. LES MACRODECHETS ET ORDURES MENAGERES LES ACTIVITES AGRICOLES Elles sont relativement limitées à Bora Bora, mais elles contribuent toutefois à la pollution des eaux lagonaires par l'utilisation excessive de pesticides et fertilisants. Au niveau des motu, la pollution peut par ailleurs polluer les lentilles d'eau douce et arriver très rapidement au lagon en raison de la forte perméabilité des sols sableux calcaires. Les cultures principalement concernées sont le melon et la pastèque. Il est à noter que la tendance n est pas au développement de ces cultures. LA SUREXPLOITATION DES RESSOURCES VIVANTES La pression de la pêche semble forte à Bora Bora, toutefois en l'absence d'étude précise concernant les stocks et leur évolution, on ne peut porter aujourd'hui de diagnostic objectif sur l'état des stocks à Bora Bora. Des observations visuelles montrent que la taille moyenne des bénitiers rencontrés dans le lagon s'est fortement réduite ces dernières années. De même les tas de coquilles abandonnées sur les fonds par les pêcheurs prouve que la taille moyenne des bénitiers collectés est de plus en plus faible. Les prélèvements et collectes de moules géantes pratiquées il y a quelques années lors des sorties sur le lagon, dans un cadre touristique ou privé, ont contribué à fortement dégrader les peuplements de cette espèce. Cette espèce est désormais protégée. De même, la taille des poissons régulièrement consommés a fortement diminué. Les bancs de gros poissons (Perroquets, carangues, ) deviennent rares. Il n existe actuellement à Bora Bora qu une seule décharge localisée dans le nord-est de l'île, en bordure du lagon au niveau de la pointe Haamene. Les déchets y sont déversés sans tri, après ramassage. La décharge fonctionne par entassement et recouvrement. Située sur la plaine littorale en bordure de lagon, cette décharge est une source de pollution toxique très importante. De nombreux déchets finissent dans le lagon, dont des éléments très polluants tels que les batteries, huile de vidange, peintures, piles, détergents, etc. Les lixiviats et le ruissellement des eaux de pluie de la zone arrivent directement au lagon. Outre l'impact esthétique de la décharge (vue du lagon), les nuisances localisées liées aux fumées et odeurs, et la dégradation des fonds par des encombrants et macro-déchets divers ; le risque lié aux produits polluants est plus insidieux et peut être très dangereux pour la santé publique par l'introduction de polluants dans la chaîne trophique (produits de la pêche). Une meilleure gestion du problème des déchets et de la décharge est nécessaire. Hormis dans l enceinte de la décharge, on note le déversement ponctuel de macro-déchets de «façon sauvage» dans les vallons et talwegs. Une partie de ces éléments aboutissent généralement dans le lagon lors de fortes pluies. Ce phénomène est général sur l ensemble des îles de la Polynésie française. 57

58 8 ENJEUX POUR L'ILE DE BORA BORA LES ESPACES ET ESPECES REMARQUABLES D'INTERETS ECOLOGIQUE, EDUCATIF ET CULTUREL La qualité et la diversité du patrimoine écologique et paysager de l'île de Bora Bora ont fait la réputation de l'île, notamment le lagon vers lequel la majeure partie des activités sont tournées. La présence d'une grande faune (requins, raies, etc.) dans le lagon est une des caractéristiques touristiques de l'île. Les paysages terrestres de l'île sont également remarquables et particuliers, avec le contraste des sommets abrupts, des versants verdoyants et des motu au relief peu marqué recouverts de cocotiers et de filaos. Les enjeux pour les milieux naturels, terrestres et lagonaires, sont présentés ci-dessous. Les espèces rares ou menacées sont prises en compte, tout comme les espaces pour leur valeur paysagère, patrimoniale et / ou leur rôle écologique. LE MILIEU TERRESTRE LES ESPECES REMARQUABLES La faune La faune remarquable que l'on peut citer sont des espèces endémiques de Bora Bora ou de la Polynésie française : escargots arboricoles du genre Partula, charançons Rhyncogonus fulvus, et oiseaux tels que le ptilope de la société, (Ptilinopus purpuratus), le martinchasseur de Polynésie (Todiramphus tuta), le pétrel de Tahiti, (Pseudobulweria rostrata) et le puffin du Pacifique (Puffinus pacificus). Parmi les espèces remarquables on peut également citer les oiseaux hivernants comme le coucou de Nouvelle-Zélande, Eudynamis tahitensis, le chevalier errant, Tringa incana, le pluvier fauve, Pluvialis fulva ainsi que des oiseaux particuliers comme le paille-en-queue à brun rouge, Phaeton rubricauda et le paille-en-queue à brun blanc, Phaeton lepturus. Deux espèces d'oiseaux ont disparues : le canard à sourcils et le lori des Marquises. La flore La flore remarquable comprend les espèces endémiques citées dans les tableaux en annexe (Annexe 4). Cependant cette flore est encore assez mal connue, cette liste est donc non exhaustive. LES ESPACES REMARQUABLES Certains sites sont classés «espaces remarquables» de par leurs caractéristiques culturelles, historiques et / ou écologiques. Les sites faisant l'objet d'une protection Il n'existe actuellement que 4 sites et monuments naturels classés sur l'île de Bora Bora. Il s'agit de sites historiques et archéologiques (aucune information supplémentaire n a pu être trouvée concernant ces sites) : le Marae Temaruteaoa ; un Marae ; des pétroglyphes ; le monument d'alain Gerbault. D'un point de vue écologique, il s'agit : des falaises et versants abrupts : ce sont des zones de nidification d'espèces remarquables ou endémiques (2 espèces de paille-en-queue, pétrel de Tahiti et puffin du Pacifique) ; des zones montagneuses, secteurs d'intérêt pour les oiseaux ; des fonds de vallées, habitats du ptilope de la Société ; de la zone marécageuse, au nord de la baie de Povai. C'est le seul secteur de l'île où sont rencontrés des palétuviers. D'un point de vue historique et archéologique on peut citer : les canons, installés sur des sites qui constituent des points de vues remarquables sur le lagon ; les marae, répartis autour de l'île et dans les vallées. LE MILIEU LAGONAIRE LES ESPECES REMARQUABLES Les espèces remarquables rencontrées au niveau du lagon de Bora Bora suscitent un attrait touristique certain et de nombreuses activités s organisent autour de leur présence. Il s agit en particulier de : la raie manta (Manta alfredi) ; la raie léopard (Aetobatus narinari) ; 58

59 la raie pastenague (Taeniura lymna) ; nombreux requins, particulièrement les requins à pointe noire (Carcharhinus melanopterus) les barracudas (Sphyraena sp.) et bancs de carangues (Carangoides sp.); les tortues. A cela s'ajoute des espèces rares, protégées ou réglementées comme : les moules géantes (Atrina vexillum) ; des coquillages de grande taille comme les casques, tritons et sept doigts ; le corail noir. LES ESPACES REMARQUABLES Certains sites sont classés «espaces remarquables» de par leur morphologie générale, leur aspect paysager, leur rôle écologique ou par la densité et la vitalité de leurs peuplements. Les sites remarquables pour leurs caractéristiques géomorphologiques : les récifs réticulés du nord-est, qui constituent un des faciès géomorphologiques les plus originaux de l'île, avec un dédale de cuvettes entourées de murs de coraux ; les secteurs de hoa non fonctionnels, entre les motu, sur la façade nord et est de l'île ; la zone des hoa fonctionnels au nord-ouest de l'île ; la passe Teavanui, seule passe de l'île, dont le rôle d'échange lagon-océan est essentiel dans la vidange du lagon. Les zones particulièrement riches avec des peuplements marins abondants : le "jardin de corail" au sud-est du lagon de Bora Bora ; l'ensemble du récif barrière sud ; les fonds lagonaires au sud du motu Toopua iti ; les fonds lagonaires face à la pointe Raititi et le long de la façade est du motu Toopua ; les fonds lagonaires sur le site des raies manta, face à la pointe Tuiahora ; les hoa fonctionnels, dont le rôle d'interface entre l océan et le lagon est primordial : les peuplements coralliens y sont très vivants ; les pentes externes sud et est pour leurs peuplements coralliens d'une rare vitalité et densité. Les mortalités coralliennes sur le récif barrière sud sont proches de 100%, ce qui diminue momentanément l'aspect remarquable de ces sites, mais l'on doit tenir compte des potentialités de reprises compte tenu de l'absence de recouvrement algal sur ces récifs morts. Les zones d'intérêt écologique : les zones humides des motu et des plaines littorales de l'île; les hoa non fonctionnels et les bancs émergés souvent constitués de conglomérat les séparant de l'océan : ils représentent une association de milieux terrestres et lagonaires spécifiques sur un espace restreint et évoluent en fonction des conditions météorologiques exceptionnelles ; les récifs barrières sud et ouest, secteurs où sont rencontrés des coquillages protégés ou réglementés comme les bénitiers et trocas ; certains secteurs de pente interne de récif barrière, habitat des moules géantes et des sept doigts, coquillages protégés ; les zones de passages réguliers des raies manta : le lagon est, la pointe Raititi puis dans une moindre mesure la baie de Povai et les abords du motu Toopua ; le hoa fonctionnel de la côte est, avec ses peuplements caractéristiques, est le seul secteur naturel d'arrivée d'eau océanique fraîche dans cette partie du lagon ; l'ensemble des récifs frangeants, zone de nurserie et de recrutement pour les juvéniles de poissons. Des travaux scientifiques montrent que 40% des espèces de poissons qui vivent à l'état adulte dans le lagon, sur le récif barrière ou la pente externe, passent par un stade de développement qui se fait obligatoirement sur les récifs frangeants. Les récifs frangeants de Bora Bora sont très dégradés et cette dégradation continue actuellement, par toute sorte de travaux sur ces milieux : remblais, dragage de chenaux, hyper-sédimentation par érosion des remblais non protégés, etc. Les zones d'intérêt paysager : le motu Tapu et ses environs : ce secteur constitue une unité paysagère et géomorphologique originale notamment avec ses bancs de beachrock ; le motu Ahuna ; les îlots motu Pitu uu Uta et motu Piti uu Tai ainsi que le chenal entre ces deux îlots ; la pointe Matira et ses plages ; les plages le long des motu de l'est-nord-est ; Remarque : certains secteurs récifaux, comme les platiers coralliens du récif barrière sud de Bora Bora, dont le «jardin de corail», autrefois magnifiques et florissants, ont subit une mortalité très forte lors des épisodes récents de marées basses prolongées de l'année

60 LES PROJETS DE PARCS ET RESERVES Il n'existe actuellement aucune zone récifale protégée. Des secteurs ont été proposés comme parc marin ou réserve depuis une quinzaine d'année déjà (Etude du lagon de Bora Bora en vue de la création d un parc marin, 1990). Quatre sites ont été proposés dans le cadre d'un projet de parc marin : le "jardin de corail" au sud-est de l'île ; la pointe Raititi ; les environs du motu Toopua Iti. les baies de Taahana et de Faaopore Trois sites pour une réserve : le motu Mute ; les hoa fonctionnels au nord du motu Pitiaau ; les baies de Hitiaa et de Paorie. En milieu terrestre, suite aux investigations floristiques sur la zone des sommets, il serait souhaitable de classer cette zone en espace naturel protégé avec un accès réglementé afin de préserver les plantes sauvages (indigènes et endémiques) rares ou menacées qui y ont été observées. Les sites touristiques protégés Cinq sites naturels ont été identifiés par le Service du Tourisme, comme site d'intérêt touristique sur lesquels un statut de protection est à mettre en place. Il s'agit : de deux «zones de nature protégées» : la baie de Povai et la zone du piton de Pahia ; de trois «réserves marines protégées» : le jardin de corail, la pointe Matira, la pointe Teaurutau. 60

61 Carte des espèces et espèces remarquables Fichier PDF espaces espaces remarquables 61

62 9 LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX MAJEURS DE L'ILE DE BORA BORA - ORIENTATIONS POUR UNE STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DURABLE. LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX MAJEURS L'analyse des caractéristiques du milieu naturel et des paramètres du développement de l'île conduit à retenir les principaux éléments clefs suivants pour définir les orientations nécessaires à une stratégie de développement durable de l île de Bora Bora : l'île présente un paysage exceptionnel tant au niveau terrestre que lagonaire, réputé au niveau international ; le développement rapide de l'île a conduit au doublement de sa population en l'espace de 25 ans ; compte tenu de la morphologie de l'île aux reliefs très escarpés, le développement s'est concentré essentiellement dans la plaine littorale où l'habitat s'est fortement densifié ; comparativement aux autres îles en zone inter-tropicale cette urbanisation ne s'est pas étendue de façon significative sur les versants à pentes fortes ; pour les mêmes raisons morphologiques, l'agriculture est peu développée et les parcelles par exploitant dépassent rarement l'hectare. Elles sont concentrées en plaine littorale, sur les quelques versants à pente faible à moyenne en bordure des deux plus grandes baies, et de façon encore limitée sur les motu. Ce constat met en évidence une forte pression anthropique localisée essentiellement sur la frange littorale est, ayant induit des dégradations et des pollutions sur le milieu lagonaire. Par contre au-dessus d'environ 100 mètres d'altitude et jusqu'au sommet de l'île, les perturbations anthropiques sont restées très faibles, et les diagnostics, bien qu'encore succincts relatifs à la flore terrestre mettent en évidence la présence d'espèces rares, voire endémiques, relativement préservées. En conclusion, les enjeux environnementaux majeurs portent sur: le maintien des espèces et des habitats en milieu terrestre, objectif paraissant tout à fait réaliste compte tenu des éléments précisés dans l'analyse cidessus ; la préservation des paysages ; et une forte volonté d'améliorer les conditions du milieu au niveau du lagon, sachant que cette unité marine a subi de fortes perturbations à la fois par des phénomènes d'origine naturelle (cyclones ou marées basses prolongées en particulier) et anthropiques, et que les grandes orientations de développement de Bora Bora reposent sur le tourisme (l'agriculture, l'artisanat ou l'industrie ne constituant pas des activités adaptées au contexte de cette île). Il serait particulièrement important de prendre en compte les points suivants : la qualité des eaux (principalement des eaux lagonaires : clarté et qualité sanitaire), et le maintien, voire la restauration, des habitats dans un soucis de conservation de la biodiversité. Ce choix de développement porte en particulier sur un tourisme «haut de gamme» qui nécessite impérativement la préservation des qualités paysagères et environnementales de l'île. Le développement socio-économique de l'île (basé sur le tourisme) doit être en cohérence avec une politique de protection de l'environnement. Il s'agit alors de prendre en compte les conclusions des analyses spécifiques aux espaces et espèces remarquables et aux causes de pollutions et de dégradations de façon à préserver, ou à restaurer les milieux les plus dégradés. Il sera nécessaire d'estimer la capacité de charge maximale du développement touristique en compatibilité avec la préservation de la qualité du milieu. Ce point est fondamental pour pérenniser un développement touristique «de luxe». En effet toute dégradation supplémentaire du milieu naturel pourrait détourner les «tour-opérateurs» de cette île aux potentialités encore très fortes. Au vue des diagnostics effectués pour cet atlas, malgré les nombreuses sources de pollution et de dégradation sur les écosystèmes, les milieux naturels ne sont pas à un stade irréversible, hormis quelques zones des récifs frangeants. Il serait donc souhaitable de prendre en compte un certain nombre de recommandations relatives à une gestion raisonnée de l'espace qui permettront d'aboutir à moyen terme, sans difficultés majeures, aux objectifs de développement durable de l'île. Cette démarche pourrait être mise en valeur par une labellisation des produits touristiques (reconnaissance internationale de la qualité des sites, des eaux et des paysages). LES ORIENTATIONS POUR UNE STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DURABLE Sont présentés ci-dessous des recommandations par thèmes, applicables à l'ensemble de l'île, puis un diagnostic et des recommandations par secteurs géographiques «sensiblement» homogènes. LA PRESERVATION DES ESPECES ET ESPACES REMARQUABLES En milieu terrestre La flore Il serait souhaitable de mettre en place un classement de la zone des sommets en espace naturel protégé avec un accès réglementé à ces sites sensibles (un seul sentier bien délimité, un seul lieu de campement bien défini) associé à des interdictions de déposer des ordures, d allumer des feux ou de cueillir ou prélever des plantes sauvages (indigènes et endémiques) rares ou menacées. Des missions de prospection botanique devraient être réalisées afin d'identifier un plus grand nombre d'espèces endémiques ou rares et de mieux connaître leur répartition géographique. 62

63 La faune Les mesures de conservation à mettre en œuvre pour protéger les populations d oiseaux de mer consistent principalement à préserver les plages dans leur état naturel. Dans les projets d aménagements futurs, il est recommandé de ne prévoir aucune installation sur les plages et leurs abords immédiats, en particulier sur les plages des motu qui restent encore vierges et fréquentées par les oiseaux. En ce qui concerne la préservation des espèces qui nichent dans les falaises (pétrels de Tahiti, puffins du Pacifique, paille-en-queues), il est recommandé de limiter ou d interdire l accès à ces falaises par les randonneurs. Des campagnes de sensibilisation sur la faune aviaire de l île et sur les moyens de les préserver permettraient certainement d aider de manière significative à la conservation de ces oiseaux. La conservation des populations d oiseaux limicoles (aigrettes de récifs, chevaliers errants, pluviers fauves) est étroitement liée à la préservation des plages et des rares zones hydromorphes encore non remblayées. Les habitats des espèces endémiques de Polynésie française (coucou de Nouvelle-Zélande et ptilope de la Société), se sont nettement dégradés. Ils sont morcelés et les forêts denses intactes de fond de vallées sont rares. L habitat du martin-chasseur de Polynésie est moins en danger. Toutefois, il serait préférable que certaines crêtes soient classées. Ceci ne peut se faire sans l assentiment des propriétaires terriens mais aussi des administrations territoriales. De plus, il serait envisageable de développer le concept d éco-tourisme sur l île de Bora Bora, de manière strictement encadrée. La formation de guides souhaitant proposer ce type d activité serait tout à fait envisageable. La création d un parc incluant une zone en fond de vallée (où vit le ptilope de la Société et le coucou de Nouvelle-Zélande), des crêtes (lieux de vie des martins chasseurs de Polynésie) mais aussi les falaises (où nichent les oiseaux de mer) permettrait certainement de limiter l extinction ou la fuite de certaines espèces d oiseaux et de sensibiliser la population et les touristes à la faune et flore de Bora Bora et de Polynésie. Compte tenu de l évolution très rapide de l avifaune, la mise en place d un suivi temporel et spatial des populations d oiseaux serait souhaitable, comme cela a été proposé dans d autres îles (Fatu Hiva, Niau). Les fluctuations des effectifs des oiseaux endémiques ou natifs ainsi que l arrivée de nouvelles espèces introduites pourraient être pris en compte dans la gestion des espaces et des ressources naturelles de l île. Par exemple, le débarcadère de Farepiti où les goélettes débarquent leurs marchandises devrait faire l objet d une surveillance particulière car le risque d introduction d espèces nouvelles y est important. De plus, il faudrait inciter les armateurs à dératiser leur navire deux fois par an afin de limiter l arrivée de nouveaux rats sur cette île qui en compte déjà un grand nombre. Il serait également souhaitable de limiter le nombres de chiens et de chats qui vagabondent sur l ensemble de l île. Des opérations de réintroduction de deux oiseaux disparus de Bora Bora, le lori nonette, Vini peruviana, et le canard à sourcil, Anas poecilorhynca, ne pourraient être viables sur l île de Bora Bora car les rats noirs et le busard de Gould, très présents sur l île, sont soupçonnés d être à l origine de leur disparition. L ensemble des mesures proposées pour la sauvegarde de l avifaune de Bora Bora ne pourra être envisagé qu'en mettant en place une démarche participative entre administrations concernées et la population locale. Concernant le reste de la faune terrestre, des études d'inventaires seraient souhaitables afin de connaître l'état des populations et la présence d'espèces endémiques, ce qui n'est pas le cas actuellement. En milieu lagonaire Il serait souhaitable que les projets existants de parcs et réserves marines aboutissent et soient mis en place. LA LIMITATION DES CAUSES DE POLLUTION ET DEGRADATION L'agriculture Elle est peu développée à Bora Bora. Les impacts de pollution par les engrais et les pesticides sont donc limités. Seule l'incidence de la culture des melons et des pastèques sur les motu est à analyser plus en détail afin d'éviter la pollution des lentilles d'eau douce et l'apport de nutriments dans le lagon pouvant induire des phénomènes d'eutrophisation, notamment au niveau des platiers internes sableux recouverts d'une faible hauteur d'eau le long des motu de la côte est à nord. Les eaux usées Les orientations et propositions du schéma d'assainissement de Bora Bora ont été suivi et la 2 ème phase du programme proposé est en cours d'achèvement. Le problème des rejets d'eaux usées non traitées dans le lagon peut-être considéré comme résolu. La gestion des déchets La décharge des ordures ménagères de Bora Bora représente une source localisée de dégradation et de pollution du littoral et du lagon qui nécessite des mesures urgentes permettant d'éviter tout rejet toxique dans le lagon et de redonner au site un paysage esthétique. Le problème de l'extension des remblais sur le récif frangeant L'extension des remblais progressent tout autour de l'île et diminue ainsi la surface du récif frangeant et les potentialités de ce récif (notamment l'importance des zones d'alevinage et de nurserie). Par ailleurs, le manque de planification globale des remblais à conduit à un phénomène de «mitage» du platier interne, à l'origine de zones confinées (envasement et accumulation de macro-déchets) entre deux remblais voisins. Ces zones sont inesthétiques et peuvent être à l'origine de problèmes sanitaires. La priorité aujourd'hui est de définir un nouveau linéaire côtier (définition de plans d'alignement) au niveau de la limite extérieure des remblais existants qui aura pour but de lisser le trait de côte. 63

64 A partir de cette limite il sera nécessaire de définir : une politique de remblaiement des zones confinées, à mettre en œuvre progressivement sur une dizaine d'années. et de conforter les talus des remblais côté lagon afin d'éviter leur démantèlement progressif générateur de panaches turbides et d'hyper sédimentation sur les parties encore vivantes du platier et des pentes du récif frangeant. Pour les nouveaux remblais il serait nécessaire de mettre en place un filtre géotextile anticontaminant entre le remblai et la carapace de protection en enrochement du remblai, puis de conforter les remblais existants en mauvais état. Les travaux de dragage (marinas, extraction de soupe de corail, extraction de sable) Marinas Compte tenu du développement touristique de l'île, le besoin en nouvelles marinas est effectif. Ces ouvrages permettraient en particulier de limiter les zones de mouillages forains parfois préjudiciables au milieu lagonaire. Compte tenu du nombre d'anciennes extractions de soupe de corail localisées au niveau du récif frangeant, le choix des sites de marinas devra tenir compte de ces excavations existantes. Elles devraient être réutilisables en priorité, moyennant quelques reprofilages. Ce choix éviterait d'une part d'effectuer de nouvelles destructions des platiers et des pentes des récifs frangeants, mais aussi permettrait de supprimer des anciennes souilles non restaurées et qui sont inesthétiques, dangereuses et génératrices de milieux confinés. Les extractions de soupe de corail Actuellement il n'y a plus d'extraction de soupe de corail à Bora Bora, seul le site de Faanui possède une ancienne extraction faisant l'objet d'une exploitation : l'impact est donc limité. Il serait toutefois nécessaire d'améliorer les moyens de protection des sites voisins contre la dispersion des sédiments très fins, en confortant les digues d'enclôture de cette exploitation. Par ailleurs un travail progressif de restauration des sites des anciennes extractions de soupe de corail localisées tout autour de l'île au niveau du récif frangeant serait souhaitable. Les opérations prioritaires à mener consisteraient à : retirer les anciens chemins de drague lorsqu'ils existent encore (afin de favoriser la circulation des eaux sur les platiers) ; restaurer les souilles les plus importantes en nettoyant les fonds des sédiments fins et en reprofilant les limites des souilles de façon à améliorer l'esthétique et la circulation des eaux, puis en transplantant éventuellement des coraux dans certains sites après restauration physique, afin de redonner vie à ces zones actuellement dégradées. Pour mener à bien l'objectif défini précédemment, il est proposé la réalisation d'une étude préliminaire qui comprendrait un état des lieux des sites, la définition des potentialités de réutilisation des zones d'extraction (marinas, activités diverses) et la description des moyens de restauration à mettre en œuvre. Des priorités seront à préciser ainsi que le coût des travaux à envisager et la programmation des travaux. Un échéancier d'une dizaine d'années pour mener à bien cette opération de réhabilitation du milieu naturel semble raisonnable. Les extractions de sable lagonaire Contrairement aux extractions de soupe de corail qui sont actuellement terminées, les extractions de sable sont de plus en plus nombreuses depuis une dizaine d'années. La demande provient principalement de la réalisation de nouveaux complexes hôteliers et en particulier de la restauration ou de la création de plages et d'aires de baignades. Bien que ce type d'exploitation ne devrait avoir qu'un impact mineur sur le milieu lagonaire (propreté des sables, zones à faible sensibilité écologique.) on constate après analyse des différents sites anciennement exploités ou en cours d'exploitation que les recommandations techniques simples fournies dans les études d'impacts et permettant d'éviter la dégradation du milieu lagonaire ne sont pas ou très peu respectées. En particulier la géométrie des souilles d'extraction est anguleuse et correspond à des cratères ou à des casiers. Aucun reprofilage n'a été réalisé en fin d'exploitation, nécessaire pourtant afin de redonner aux sites des courbes lisses favorisant la circulation des eaux et un aspect naturel. Dans la perspective d'une augmentation de l'exploitation de ces sables, à court et moyen terme, il apparaît dont urgent de définir un plan de gestion pour l'exploitation des sables lagonaires qui comprendra : pour les sites anciennement exploités, des opérations de restauration et pour les futurs sites à exploiter, une optimisation du choix des sites en fonction des contraintes environnementales, ainsi qu'un suivi plus ferme des travaux par les administrations concernées, afin d'imposer le respect en phase chantier des recommandations fournies dans les études d'impact, et la réhabilitation physique des sites en fin d'exploitation. Une étude est actuellement en cours pour le Service de la Pêche. Elle établira un diagnostic précis de l'ensemble des sites concernés et proposera les bases d'une gestion rationnelle des sables lagonaires à Bora Bora. Le tourisme On distinguera les travaux d'aménagement touristique et les activités touristiques. Les travaux d'aménagement touristique Les complexes hôteliers qui ont été réalisés depuis quelques années ou qui sont en cours de réalisation comprennent un certain nombre d'aménagements littoraux ou dans le lagon : bungalows sur pilotis, pontons, îlots artificiels, chenaux de navigation, reprofilages des fonds pour création d'aires de baignade, lagons artificiels, restauration de plages ou aménagement de plages artificielles. Phase chantier : Les différents aménagements nécessitent des travaux de terrassement importants (dragage, remblaiement) qui induisent des destructions directes des fonds lagonaires et de certains milieux littoraux. La phase chantier est donc particulièrement critique et bien que les moyens techniques visant à limiter les effets des travaux sur le milieu lagonaire existent (écran de protection, technique de dragage appropriée, etc.), les constats concernant les ouvrages réalisés ou en cours démontrent que les précautions sont encore insuffisantes. Il apparaît donc nécessaire de renforcer les contrôles par l'administration lors de la phase chantier. Un chantier réalisé dans de bonnes conditions doit préserver l'environnement immédiat du projet, d autant plus que le succès d'un complexe hôtelier en bordure du lagon repose sur la qualité de son environnement. 64

65 Il est donc impératif d'imposer des mesures efficaces de protection de l'environnement en phase travaux et de vérifier la bonne finition du chantier (restauration physique des fonds en particulier). Conception des aménagements et capacité de charge touristique : Les bungalows sur pilotis : ils constituent une des spécificités des aménagements touristiques hôteliers de la Polynésie française et sont particulièrement prisés par le tourisme «de luxe». C'est en effet un atout lié notamment à la géomorphologie des îles dont le lagon est protégé des houles océaniques par de grands récifs barrières et des motu. Le développement de ces infrastructures sur pilotis est important à Bora Bora, et les unités hôtelières possèdent entre 50 et 100 bungalows sur pilotis qui s'étendent en «fourches» sur les platiers sableux. L'observation à Bora Bora de deux complexes hôteliers, l'un récent et l'autre en cours de construction, montre que l'espacement entre les extrémités respectives des fourches de bungalows sur pilotis de ces hôtels n'est que de quelques centaines de mètres. Le risque d'une densification de tels projets dans le lagon est non-négligeable et peut-être fortement préjudiciable au niveau paysager pour les riverains, mais aussi pour les usagers, les touristes de ces complexes hôteliers qui recherchent le calme et l'isolement. Il paraît donc urgent, à la fois pour des raisons environnementales et économiques (risque de baisse de fréquentation des hôtels à moyen terme lié à une trop forte densification spatiale des unités hôtelières) d'analyser la capacité de charge maximale envisageable de ce type de projet, et de définir des règles concernant notamment l'espacement entre deux complexes hôteliers : un plan de gestion touristique du littoral et du lagon de Bora Bora devrait tenir compte de ces paramètres. Les activités touristiques La circulation des embarcations à moteur (bateaux, jet ski) L'augmentation du nombre d'embarcations et de la puissance des engins induisent des nuisances pour les riverains (bruit, sécurité, pollution, effet de batillage à l'origine d'érosion du littoral etc ) Il apparaît donc urgent dans le cadre d'un plan de gestion touristique du lagon de Bora Bora de définir des règles plus strictes en matière d'utilisation des engins à moteur : limitation des vitesses, chenal réglementaire, zones lagonaires à interdire (pour des raisons de protection biologique ou de gênes des riverains, etc.). Par ailleurs il pourrait être envisagé de limiter le nombre et la puissance des engins à moteur. La sur-fréquentation des récifs et la collecte des espèces menacées Ces problèmes généraux peuvent facilement être résolus par des actions de formation, d'information et de sensibilisation. La rédaction de «guides de bonnes pratiques» est à envisager, à l'usage des différents acteurs concernés par les activités littorales et lagonaires. Un nouveau type d'aménagement : la création de lagon ou de hoa artificiel. Ce type d'aménagement nécessite un renouvellement des eaux par apport d'eau océanique vers le lagon. Cette technique qui permet de conserver des eaux claires dans les lagons et hoa artificiels a été mise en place sur un premier hôtel. Depuis un deuxième en cours de construction utilise la même technique et d'autres projets envisagent la réalisation d'aménagements similaires. A priori ces alimentations en eaux océaniques semblent, indépendamment de leur intérêt pour l'aménagement hôtelier, avoir un impact positif sur la frange lagonaire concernée par l'apport d'eau océanique, sachant que ces secteurs ont tendance au confinement par temps très calme. Toutefois les incidences biologiques, sédimentologiques et hydrodynamiques d'apports "forcés" d'eau océanique dans le lagon n'a pas encore fait l'objet d'études spécifiques. Celles-ci sont à envisager avant de développer de façon importante ce type de projet. Il peut d'ailleurs s'avérer très intéressant pour l'amélioration de l'oxygénation des eaux de la partie nord et est du lagon de Bora Bora d'envisager le développement d'ouverture dans les motu (soit par conduite enterrée, soit par extension de hoa non fonctionnels par exemple). Une étude spécifique des impacts de telles ouvertures sur le milieu lagonaire est à mener afin de pouvoir ensuite définir un programme éventuel de travaux de renouvellement des eaux lagonaires ; les projets hôteliers utilisant des apports d'eau océanique pourraient s'intégrer dans ce programme. 65

66 ANALYSE PAR SECTEURS HOMOGENES, DE LA SENSIBILITE DES SITES, DES PRESSIONS EXERCEES, ET PROPOSITIONS MAJEURES POUR LE MAINTIEN ET LA PRESERVATION DE LA BIODIVERSITE. Une analyse de la sensibilité du milieu naturel et de la vulnérabilité par secteur de gestion homogène est proposée ci-après. La superposition de l'ensemble des cartes de l'état initial et notamment le croisement des paramètres du milieu naturel avec les paramètres liés aux pressions sur le milieu, ont permis d'élaborer une carte de synthèse qui servira de base pour identifier les sites pour lesquels des actions prioritaires seront à mener. Le tableau ci-joint présente les éléments déterminants du diagnostic : les principaux enjeux en matière de maintenance de la biodiversité (sensibilité des sites, sites remarquables) et d'usages ; les principaux problèmes qui pèsent actuellement sur le milieu naturel, ainsi que les menaces à venir. Sur cette base ont été identifiés 8 secteurs de gestion qui correspondent à une portion du littoral, du lagon et des motu, où les caractéristiques du milieu et les pressions sont relativement homogènes et appellent donc des modalités de gestion et des actions à mener applicables à l'ensemble de la zone. En premier lieu le lagon a été découpé en grandes unités, sur la base d'un découpage géomorphologique, sédimentologie et biologique qui délimite des secteurs lagonaires allant de la côte à la pente externe du récif barrière, 5 unités ont été définies (cf. chapitre 4). Ces grands secteurs ont été pris en compte dans le découpage ci-joint qui intègre les pressions sur le milieu. Huit grands secteurs de gestion ont été retenus, ils sont présentés sur la photographie aérienne ci-jointe et les principales caractéristiques : sensibilité et pressions actuelles, sont synthétisées dans les tableaux suivants et sur la carte de synthèse. Cette carte présente pour chaque secteur homogène (ou sensiblement homogène) de gestion, les caractéristiques majeurs suivantes : Figure 11. Découpage de l île de Bora Bora en zones homogènes de gestion sensibilité globale du secteur ; pressions actuelles ; recommandations. Les recommandations formalisées sur la carte de synthèse, comme celles présentées par thème dans le paragraphe précédent ne se substituent pas à la réalisation d'un plan de gestion de l'île de Bora Bora et ne sont que des orientations majeures que l'on peut déduire de l'état des lieux que constitue un atlas. 66

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